Il y a tout juste 60 ans, en 1963, se réunissaient 5 personnalités exceptionnelles pour former les 5 doigts de la main et créer le GEM (Groupe d’Étude de la Main) qui deviendra plus tard la Société Française de Chirurgie de la Main (SFCM). Il s’agissait de Jacques DUPARC (qui nous a malheureusement quitté cette année), Jacques MICHON, Pierre RABISCHONG, Raoul TUBIANA et Raymond VILAIN qui fut l’un de mes premiers Maîtres d’Internat des Hôpitaux de Paris. Ils venaient d’horizons différents mais avaient tous une passion commune pour la Chirurgie de la Main. Grace à cette diversité de spécialités (Anatomie, Chirurgie Orthopédique et Chirurgie Plastique), les techniques de chirurgie de la main et du membre supérieur ont pu connaître en 60 ans un essor considérable dans des domaines aussi variés que la microchirurgie, les lambeaux, les techniques d’ostéosynthèse, les arthroplasties puis l’arthroscopie et plus récemment l’écho-chirurgie.

Bruno LUSSIEZ, lors de sa Présidence, avec le support indéfectible de son bureau et de Juliette CHORT, notre secrétaire, a su insuffler cet esprit d’ouverture tant lors de son Congrès que pour le Cours de techniques avancées de Nice qui a caractérisé la grande diversité de notre spécialité. Il importe à une Société savante comme la nôtre de valoriser cette dualité de formation (Chirurgie Plastique et Chirurgie Orthopédique) qui en fait sa richesse et sa particularité. Cette année a été marquée par une émulation considérable de nos membres Junior et l’honneur qui m’a été fait de me nommer Président de la SFCM, m’oblige vis-à-vis des plus jeunes d’entre nous dont la formation a dû s’adapter au fil des nombreuses réformes Hospitalo-Universitaires de ces dernières années.

Nous souhaitons, en 2023, axer notre travail sur la transmission de nos savoirs acquis mais aussi sur l’ouverture aux nouvelles technologies tels l’Intelligence artificielle, les implants connectés, la médecine régénérative, le Métavers, la simulation arthroscopique et la réalité virtuelle ou augmentée… Mais il nous importe d’en valider, par nos travaux, les indications et les résultats pour ne pas céder aux effets de mode qui traversent aussi parfois la Médecine et ainsi rester fidèles à la devise « ad nova tendere sueta » (aller vers la nouveauté mais dans la tradition).

En coordination avec Gilles CANDELIER, responsable des Conférences d’Enseignement et Nicolas DRÉANT, nouveau rédacteur en chef de notre revue, nous proposerons des Conférences d’Enseignement « juniors » et « advanced » qui pourrons bénéficier, selon certaines conditions, d’une publication dans notre revue internationale et référencée avec un impact factor qui s’est nettement amélioré sous l’impulsion de Christian FONTAINE et son équipe. Le pays invité du Congrès de décembre cette année est la Grèce qui la particularité d’être représentée par deux Sociétés savantes qui nous présenteront leurs domaines d’excellence.

Afin de renouer avec la convivialité et la proximité des précédentes « Journées du Président » nous vous proposerons de nous retrouver à Bormes les Mimosas, le week-end du 8 mai 2023, à l’occasion d’un Congrès plus intimiste dont la Direction scientifique sera assurée par Michel LEVADOUX sur la thématique principale des pathologies de la main et du membre supérieur liées à la pratique du sport et des nouvelles technologies. Les communications qui seront acceptées contribueront à valider l’accès aux titres de Membres de la SFCM. Vous trouverez toutes les informations relatives à cet événement sur le site www.events-president-sfcm.fr ainsi que sur le site de GEM Congrès www.gemcongres.com.

La SFCM, en partenariat avec des experts du Collège et de la FESUM, organisera un Cours Pratique de techniques chirurgicales les 8-9 juin 2023. Nous avons choisi de réaliser cette formation au Laboratoire d’Anatomie de la nouvelle Faculté de Médecine de Montpellier notamment par la qualité de ses infrastructures mais peut-être aussi en hommage à Pierre RABISCHONG, l’un des membres fondateurs du GEM, qui y enseigna l’Anatomie. Jean GOUBAU assurera la coordination de ce cours avec le support de Michel CHAMMAS, notre premier Vice-Président. Nous présenterons différentes voies d’abord du membre supérieur, des techniques d’ostéosynthèse et de lambeaux et une session sera dédiée à l’arthroscopie et à l’écho-chirurgie. Le nombre de participants étant nécessairement limité, nous vous engageons à vous inscrire sans tarder sur le site de GEM Congrès www.gemcongres.com.

Le cours pratique de Chirurgie de la Main organisé par Thomas JAGER et Michel MERLE, parrainé par la SFCM, se tiendra au Medical Training Center du Luxembourg les 28-29 avril 2023 (http://europeanhandcourse.com) et réunira un panel d’experts autour d’un programme particulièrement varié.

Nous vous souhaitons à toutes et tous une bonne année 2023 et ferons en sorte que nos Cours et Congrès, en cette année du soixantenaire de notre Société, s’inscrivent dans la continuité d’une tradition d’échange, de partage et de compagnonnage qui ont toujours été ses valeurs et que nous pourrons les transmettre aux plus jeunes d’entre nous.

Didier FONTÈS
Président

Nos partenaires 2023


Gold Sponsors

ARTHREX

MEDARTIS


Silver Sponsors

KERIMEDICAL

KLS MARTIN

LEPINE


Sponsors

AKED

BRANCHET

CLARIUS

DESIGNS FOR VISION

DIGIKARE

EVOLUTIS

EYE RESOLUTION

FUJIFILM SONOSITE

GE HEALTHCARE

INTEGRA

JOHNSON & JOHNSON MEDTECH

LABORATOIRE AVENE

LABORATOIRE BENEW MEDICAL

LABORATOIRE INNOTHERA

MEDICAL Z

MEDLANE

NEWCLIP TECHNICS

ORTHONOV

ORTHOSOFT

ÖSSUR

PILLET HAND PARIS

Q OPTICS / DENTALIS

SAURAMPS

STRYKER / SBI

WOONDZ

Palais des Congrès Paris

Niveau 2 - 2 Place de la Porte Maillot - 75017 Paris

AEROPORT METRO/RER

Paris Charles De Gaulle – CDG
(distance : 45 km)

Paris/Orly - ORLY
(distance : 14 km)

RER C
RER C "Porte Maillot"

Métro
Ligne 1

Amphi Bleu
Salle 251
Salle 252ab
Salle 253
Espace ePosters
Votez ici !
modération: Adeline CAMBON-BINDER (Paris), Olivier MARÈS (Nîmes)
modération: Adeline CAMBON-BINDER (Paris), Olivier MARÈS (Nîmes)
modération: Alexandre DURAND (Maxeville), Sophie MONIN (Longjumeau)
modération: Alexandre DURAND (Maxeville), Sophie MONIN (Longjumeau)
modération: Aram GAZARIAN (Lyon), Jean-Noel GOUBIER (Paris)

CO001 Prise en charges des paralysies partielles du plexus brachial de l’adulte par transferts nerveux : un série de 80 patients.

Les paralysies partielles du plexus brachial de l’adulte représentent environ un quart de l’ensemble des paralysies traumatiques du plexus brachial de l’adulte. Chez la plupart des patients il s’agit d’une paralysie de l’épaule et du coude plus rarement une paralysie concernant la main uniquement. L'objectif de notre étude est d'évaluer l'interet des transferts nerveux dans la prise en charge des paralysies partielles du plexus brachial de l'adulte

Notre série se compose de 80 patients de 35 ans d’âge moyen, comprenant 9 femmes et 71 hommes. 51 Patients présentaient une paralysie totale de la flexion du coude, 38 patients une paralysie de l’épaule par atteinte du nerf axillaire chez 33 patients, associée à une lésion du nerf suprascapulaire chez 4 patients, 6 patients une paralysie de la flexion ou de l’extension des doigts. Tous les patients ont bénéficiés de transferts nerveux : un transfert du nerf de la longue portion du triceps sur la branche antérieure du nerf axillaire chez 31 patients et sur le nerf du teres minor chez 26 patients, un transfert du nerf du rhomboïde sur le nerf suprascapulaire chez 5 patients pour la réanimation de la rotation externe de l’épaule. Un transfert d’un fascicule du nerf ulnaire et du nerf médian sur les nerfs du biceps et du brachial antérieur pour la réanimation de la flexion du coude chez 51 patients, un transfert d’un fascicule du nerf ulnaire sur le nerf du long triceps pour la réanimation de l’extension du coude chez 4 patients, un transfert de l’ECRB sur le NIOA pour la réanimation de la flexion des doigts chez deux patient et un transfert du supinateur sur le NIOP pour la réanimation de l’extension des doigts chez 2 patients.

48 patients ont récupérés une flexion du coude à M4, 2 patients à M3 et un patient à M2; 17 patients ont récupérés une élévation et abduction de l’épaule à M4 , 9 patients à M3, et inférieure à M3 chez 5 patients ; 6 patients ont récupérés une rotation externe de l’épaule à M4, 18 patients à M3, 7 patients une rotation externe inférieure à M3. Quatre patients ont récupéré une extension du coude à M4 et 2 patients ont récupérés une flexion active des doigts et 2 patients une extension active des doigts.

Nos résultats son globalement comparable à ceux de la littérature. La proportion de résultats cotés à M4 selon le BMC demeure satisfaisant, notamment pour la réanimation de la flexion du coude, faisant du transfert nerveux un traitement de choix pour pour la réanimation de la flexion du coude dans les paralysies partielles du plexus brachial. Concernant la réanimation de l'épaule la récupération de la force musculaire est plus limitée compte tenu de la réinnervaiton partielle du deltoide et des rotateurs externes de l'épaule de même que les amplitudes d'élévation, d'abduction ou de rotation externe. Enfin concernant les paralysies de la main , le nombre de patient de ce sous groupe est trop limité pour effectuer une analyse fiable.

la greffe nerveuse, à partir de racines non avulsées, n’est pour nous plus une option pour la réanimation de la flexion du coude dans ce type de lésions.

CO002 Neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii : résultats cliniques à long terme.

La neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii fait partie de l’arsenal thérapeutique dans la prise en charge des paralysies du deltoïde. Les résultats rapportés à court terme sont satisfaisants. Les résultats à long terme sont moins connus.

Une revue rétrospective monocentrique de 23 patients ayant bénéficié d’une neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii a été réalisée au recul médian de 5.5 ans. L’âge médian était de 31.4 ans (20-70). La force musculaire du deltoïde (selon la British Medical Research Council, BMRC, et par un peson dynamométrique) ainsi que des amplitudes de l’épaule ont été évaluées.

Le délai pré opératoire médian était de 7,5 mois. Parmi les patients, 17 (85%) avaient une force en abduction de l’épaule supérieure ou égale à 3 selon la BMRC. La force médiane dynamométrique au peson était de 10 kg (80% du côté controlatéral). Aucun déficit n’a été retrouvé sur le site donneur. Les résultats cliniques étaient similaires selon que la branche du chef long ou que la branche latérale du triceps brachii aient été utilisées comme donneurs.

Les résultats sont comparables avec les données de la littérature concernant l’utilisation d’une branche motrice du triceps brachii. Les résultats semblent meilleurs que lorsqu’un autre nerf donneur est utilisé. Enfin, l’utilisation d’une greffe nerveuse est une alternative chirurgicale possible mais qui est plus morbide, principalement en raison de la prise de greffe à distance.

La neurotisation d’une banche motrice du triceps brachii sur le nerf axillaire est une technique de choix pour la réanimation du deltoïde avec des résultats à long terme satisfaisants.

CO003 Réparer le nerf suprascapulaire par greffe ou neurotisation dans les paralysies néonatales du plexus brachial C5 C6 C7 ? Résultats d’une série de patient avec un recul moyen de 10 ans.

Les paralysies néonatales du plexus brachial peuvent entrainer une atteinte de la fonction du nerf supra-scapulaire (SSC) et nécessiter une prise en charge chirurgicale. Il existe principalement deux techniques chirurgicales pour réanimer la rotation externe de l’épaule : la greffe plexuo-plexuelle et la neurotisation du nerf SSC par le nerf spinal accessoire (SpA). Nous avons comparé les résultats des deux techniques sur une série de patient au recul moyen de 10 ans.

Une étude monocentrique rétrospective d'une série de 33 patients ayant été opérés d’une réparation du nerf supra scapulaire pour une paralysie néonatale du plexus brachial C5 C6 (+/- C7) entre 1998 et 2020 a été réalisée. Parmi les 33 patients, 19 ont bénéficié d’une neurotisation à partir du nerf SpA et 14 d’une greffe plexuo-plexuelle. Le recul moyen était de 9,7 ans dans le groupe neurotisation et de 12,7 ans dans le groupe greffe. Le critère de jugement principal était l’amplitude en rotation externe coude au corps (RE1) active. Les critères de jugements secondaires comprenaient le score Active Motion Scale (AMS), le score de Mallet et le nombre de chirurgies secondaires.

La RE1 active moyenne était de 12° (IC à 95% : -9° ; 32°) dans le groupe neurotisation et de -0,5° (-23° ; 22°) dans le groupe greffe (p= 0,449). Le score AMS en RE1 était de 3 (2 ; 4) dans le groupe neurotisation et de 2,1 (1 ; 3) dans le groupe greffe (p= 0,275). Les autres données du score AMS pour l’épaule et le score de Mallet étaient similaires dans les deux groupes. 5/19 dans le groupe neurotisation et 5/14 dans le groupe greffe ont eu recours à des chirurgies secondaires (p= 0,845). La survie moyenne avant chirurgie secondaire est de 13 ans dans le groupe neurotisation contre 11 ans dans le groupe greffe (p= 0,744).

Cette étude rétrospective n’a pas montré de différences de résultats entre la neurotisation par le nerf SpA et la greffe plexuo-plexuelle dans les réparations du nerf SSC. Ce résultat est en accord avec les données de la littérature. Bien que la RE1 passive soit rapporté dans la littérature, la RE1 active n’a jamais été rapporté. Ce critère nous semble plus pertinent qu’un score AMS où le facteur « contre pesanteur » nous paraît peu utile pour le patient.

Ces résultats nous incitent à utiliser en première intention la neurotisation du SSC par le SpA. Cette option permet de garder du matériel de greffe au niveau des racines nerveuses pour la réparation d’autres nerfs, non éligibles à ces neurotisations.

CO004 Greffe longue de nerf ulnaire vascularisé pour la réanimation de flexion coude dans les paralysies totales du plexus brachial adultes: devons-nous continuer?

Restoring elbow flexion is a priority in adults with complete brachial plexus palsy. If the nerve root is not avulsed, a graft can be placed between the existing root and the musculocutaneous nerve. The aim of this study was to evaluate the outcomes of using vascularized ulnar nerve grafts in this context.

We conducted a retrospective study, including patients presented a complete brachial plexus palsy and who had had a graft at the C5 or C6 root on the musculocutaneous nerve using a pedicled vascularized ulnar nerve to restore elbow flexion.

Our case series consisted of 16 men (mean age of 31 years) who had been operated on within an average of 5 months post-traumatic. At a mean follow-up of more than 3 years, elbow flexion was graded as M4 in 6 patients and between M0 and M2 in the other 10 patients on the Medical Research Council scale. None of the patients had M3 strength.

While the results of long grafts using a vascularized ulnar nerve are disappointing in this case series, they are consistent with previous publications. Encouraging results have only been reported with short grafts (less than 10 cm), which can rarely be used with supraclavicular lesions.

For this reason, we currently prefer using a sural nerve graft or nerve transfer, when possible, to restore elbow flexion in adult patients with brachial plexus injuries.

CO005 Brachial plexus trauma: simple or modified “Oberlin”?

Brachial plexus trauma after a stroke is a very common situation, especially during the summer months in Greece, when young people use cars even more often. The vast majority of them suffer from a dysfunction of the upper trunk, roots C5, C6 and C7. In fact, patients present with paralysis of the affected arm: elbow flexion and arm elevation are weak or absent, while the wrist and fingers maintain strength and mobility.

In a period of 2 years, we hospitalized in our department 25 cases of brachial plexus injury , of superior type, 21 men and 4 women, from 17 to 28 years old. All patients were operated within the critical period of three months. Under general anesthesia, in 7 cases, the intact C5, C6, C7 roots were distinguished and neurolysis was performed. On the other hand, 18 patients had classic nerve transfers: the accessory nerve to the suprascapular nerve and the phrenic nerve to the axillary nerve, using a graft. For elbow flexion, as far as the musculocutaneous nerve is not functioning (M1), the Oberlin procedure is used. 12 of the patients were operated with the double or modified Oberlin: ulnar nerve branch for the biceps and median nerve branch for the brachialis, and 6 patients with the single Oberlin: ulnar nerve branch for the biceps.

All patients showed improvement 6 months postoperatively regarding the strength of the affected arm. However, 2 patients who had the double Oberlin operation, presented with a decrease in the function of the anterior interosseous nerve (NIA). 14 months after surgery, the NIA was completely restored. The strength of the elbow flexion was also increased (M3).

The selection of the type of operation for brachial plexus trauma starts from the moment of the first examination of the patient. However, we must adjust the final decision according to the surgical results and be ready to alter the surgical plan.

Each patient is a unique case, which must be carefully examined and re-evaluated several times even during surgery to ensure that patients do not leave the operating room with less force than before.

CO006 Traumatic section of the C5 root: surgical exploration and results of microsurgical repair.

Direct trauma to the C5 root of the brachial plexus is correlated to tissue damage from a stab wound to the neck. The injury results in paralysis of the upper trunk and the consequent malfunction of the shoulder and elbow.

The case of an 81-year-old woman who survived a violent attack is presented. The patient was injured on the base of the left side of the neck with a knife. After the trauma, the patient was unable to flex her elbow and raise her ipsilateral arm. The “Tinel” sign was present under the injured skin. In addition, the neck and the arm were soft. The patient's general condition was stabilised with direct hemostasis in the emergency room and after neurological examination of the affected arm, she was taken to the operating room for surgical exploration of the upper trunk of the brachial plexus. Once the left phrenic nerve was identified using electrical dynamic nerve monitoring, the upper trunk C6 and C7 roots were distinguished intact. Subsequently, the traumatic section of the C5 root was identified just 1 cm past the point at which it emerges from the spinal cord. Using microsurgical methods and clean instruments, the root was repaired with 9-0 nylon sutures and biological glue.

The patient's recovery was smooth. Three months postoperatively, the Tinel point and the pain were reduced at the area of the surgical incision. However, elbow flexion and arm elevation were not improved.

Immediate traumatic brachial plexus surgery is very important to eliminate ipsilateral arm pain and ensure that the regional hematoma formed is cleaned well without squeezing the trachea. Despite the poor motion results of the surgical repair of the C5 root, the patient is presented very satisfied with the reduction of the pain and the “Tinel” sign on the incision site. Direct C5 root repair, without the use of nerve grafts, is more “anatomical” and less traumatic. It is obvious that the age of the patient does not benefit the reinnervation of the injured root and indeed the motor and sensory function of the arm. However, direct repair is imperative for analgesic reasons.

Direct trauma to the brachial plexus results from neurological defects of the ipsilateral arm. Despite the immediate and direct repair, the result for the motor nerves is not surprising. However, surgery is imperative to remove tension from the trachea and to decrease the Tinel sign and pain.

CO007 Evolution de la morphologie gléno-humérale après ostéotomie du col de la scapula dans les séquelles de paralysie néonatale du membre supérieur.

L'ostéotomie de la glène de la scapula est décrite depuis quelques années dans le traitement de la dysplasie gléno-humérale de la paralysie néonatale du plexus brachial (PNPB) mais pratiquée par peu d'équipes. L'objectif était de quantifier à moyen terme les modifications cliniques et IRM des enfants PNPB opérés par cette technique.

Cette étude rétrospective monocentrique mono-opérateur incluait les enfants et adolescents PNPB âgés de moins de 15 ans, opérés d'une ostéotomie de réaxation de glène de la scapula avec un recul minimal de 2 ans. L'indication chirurgicale était retenue en cas de dysplasie de glène supérieure ou égale au stade V de Waters. Une IRM était réalisée en préopératoire et au dernier recul. Nous avons recueilli les données anthropométriques (âge, sexe, côté paralysé), le type de paralysie selon Narakas, les antécédents chirurgicaux et les gestes associés à l'ostéotomie de glène en peropératoire. Nous avons colligé en préopératoire et au dernier recul les mobilités actives et passives de l'épaule, le score de Mallet, et une analyse IRM des deux épaules. Sur des coupes axiales en T1 nous avons mesuré la subluxation gléno-humérale, la rétroversion glénoïdienne et le type de dysplasie selon Waters. Les données ont été analysées grâce au test de Student et au test de corrélation de Pearson. Le seuil de significativité était fixé à p<0.05.

Six enfants ont été inclus, d'âge moyen 6,2 ans (3 à 9 ans) au moment de la chirurgie. Le recul moyen était de 2,7 ans (2 à 3,5 ans). L'ostéotomie était la plupart du temps associée à d'autres gestes (arthrolyse, allongement de rotateur médial et/ou transfert musculaire). Au dernier recul, les rotations latérales, le score de Mallet et les paramètres IRM dont le stade de Waters étaient significativement augmentés. Deux patients ont eu une surélévation de la scapula en post-opératoire.

L’ostéotomie du col de la scapula peut permettre une amélioration significative à moyen terme de la morphologie de l'épaule des patients PNPB qui va au-delà d'une simple ostéotomie d'ouverture; la morphologie passant de convexe à concave. Ce résultat est étonnant car peu de remodelage est décrit dans l'épaule des patients PNPB passé l'âge de 3 ans. Il est probable que les gestes associés jouent un rôle, permettant un rééquilibrage global de l'épaule.

L'ostéotomie de réorientation de la glène est intéressante à envisager chez les enfants PNPB atteints de dysplasie gléno-humérale sévère avec un remodelage possible même chez de grands enfants.

CO008 Obstetrical shoulder: remodeling in children operated at the age of more than 05 years old; about 13 cases.

The aim of the study was to assess the capacity for glenohumeral remodeling, after anterior release, in children over 5 years of age with obstetric brachial plexus palsy

13 children, with an extreme age: 05 to 09 years old, the morphology of the preoperative glenohumeral was evaluated by CT imaging. Patients underwent anterior shoulder release. Control CT and clinical measurements were used to assess the results at a minimum of 02 years of follow-up.

There was a significant improvement in glenoid retroversion and the percentage of the anterior humeral head, up to the middle of the glenoid cavity at two years. Passive and active external rotation increased with a slight loss of internal rotation; All children demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with preop and post op videos

In all the cases, the restoration of an anatomy at the level of the shoulder is interesting, because it generates a sufficient bone stock, and one can imagine an additional surgery if it proves to be necessary, a central shoulder is a real guaranteed for the future, because for dysplasia at an advanced age of 30 to 40 years, the patient consults for terrible pain, and at this stage there are very few therapeutic options

Anterior release of the obstetric shoulder generates an objective functional gain. In addition, it prevents or corrects posterior shoulder subluxation. It is indicated if the amplitude of passive external rotation is limited. Muscle transfer to resuscitate active external rotation, or humeral derotation have only very few indications.

CO009 La chirurgie palliative de l’épaule en un temps dans les séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial.

Les lésions obstétricales du plexus brachial peuvent entrainer des séquelles invalidantes. Dans les atteintes C5, C6 +/- C7, le déséquilibre de la balance musculaire entraine le plus souvent un déficit d’abduction et de rotation externe de l’épaule. Ce dernier est dans nos contextes africains presque toujours associé à une rétraction antérieure.

Il s’agissait d’une étude prospective descriptive réalisée du mois d’Octobre 2016 à Octobre 2022. Elle a concerné 10 garçons et 07 filles âgées en moyenne de 5,2 ans (2 – 13 ans). Quatorze patients présentaient un déficit d’abduction et de rotation externe de l’épaule et les 3, un déficit isolé de la rotation externe. Dans 16 cas, une rétraction du muscle subscapulaire était notée et une raideur du coude était observée chez tous.

Un transfert du grand dorsal a été réalisé chez tous dont 03 sur l’insertion de l’infra épineux et les autres sur celui du supra épineux selon Hoffer. Dans un cas, un transfert du grand rond y était associé. Pour 14 patients, nous avons auparavant effectué une désinsertion du muscle subscapulaire selon Carlioz et Brahimi. Tous ont eu une immobilisation plâtrée de 06 semaines dont 03 le coude au corps, le bras en rotation externe. Pour le reste, nous avons effectué une abduction de 95° du bras associée à une rotation externe. Une rééducation fonctionnelle post opératoire a été entreprise pour tous. Après un recul moyen de 16 mois (5 et 36 mois), la rotation externe active était passée d’une valeur moyenne pré opératoire de – 22,5° (- 80° et 30°) à une moyenne de 42,3° (30° et 80°) soit un gain global de 64,8°. L’abduction active était passée d’une valeur moyenne préopératoire de 95,3° (45 et 110°) à 141° (110° et 150) soit un gain de 45,7°.

La chirurgie palliative dans le traitement des séquelles de la paralysie obstétricale du plexus brachial garde une place importante dans la restauration fonctionnelle du membre supérieur. La libération antérieure couplée au transfert du Grand Dorsal permet d’obtenir de bons résultats et de gagner du temps dans la prise en charge.

CO010 Technique d’arthrodèse gléno-humérale combinant arthroscopie et synthèse à ciel ouvert dans les séquelles de paralysie du plexus brachial.

Plusieurs techniques chirurgicales d’arthrodèse gléno-humérale sont décrites, se concentrant sur l’articulation gléno-humérale (intra-articulaire), acromio-humérale (extra-articulaire) ou les deux. Plus récemment, certaines équipes ont aussi utilisé l’arthroscopie pour cette chirurgie. Nous souhaitons partager une technique chirurgicale combinant les deux approches (ciel ouvert et arthroscopie).

3 patients ont bénéficié de cette chirurgie (3 séquelles de paralysie du plexus brachial). La première partie de la chirurgie est arthroscopique : Nous réséquons le cartilage articulaire et nous réalisons 3 tunnel osseux avec une mèche de 9 mm. Nous positionnons ensuite dans ces tunnels 3 allogreffes osseuses BIOBank Cheville de 28*9 mm (référence : 900909), positionner au niveau de l’interligne gléno-humérale. La deuxième partie est plus classique : une voie delto-pectorale élargie permet d’aborder l’humérus pour positionner la plaque (diamètre 4,5 mm). Elle est fixée de l’épine de la scapula et de l’acromion jusqu’au tier supérieur de la diaphyse humérale, sans vis gléno-humérale. Nous positionnons l’arthrodèse avec 30° d’abduction de l’épaule, 30° d’élévation antérieure et 30° de rotation interne. Le patient est immobilisé dans une attelle coude au corps pendant 6 semaines. La mobilisation du coude est autorisée dès J5. La rééducation de l’épaule commence à 6 semaines.

La consolidation a été obtenue dans les 3 cas. 2 patients étaient solides à 3 mois et le dernier était solide à la consultation des 6 mois post opératoire. Les amplitudes de mouvements post opératoires, les scores de fonction du membre supérieur (DASH) et la douleur (échelle numérique) sont similaires à ceux reportés dans la littératures pour les autres techniques chirurgicales.

Cette technique combine les avantages des techniques arthroscopiques et à ciel ouvert. Elle garde la capsule articulaire de l’épaule intacte, ce qui préserve la vascularisation de cette articulation que l’on souhaite arthrodéser. L’intérêt est d’accélérer le délais avant consolidation et de diminuer le taux de pseudarthrose. Chez nos patients, ce délais de consolidation est particulièrement satisfaisant. Elle conserve aussi les avantages des techniques à ciel ouvert avec une fixation solide par plaque et un contrôle visuel du positionnement de l’arthrodèse, permettant une mobilisation précoce dès la 6ème semaine post opératoire. Ce délais est similaire dans les techniques à ciel ouvert, mais est plus important dans les techniques arthroscopiques sans fixateur externe. La diminution de la durée d’immobilisation est particulièrement intéressante chez les patients opérés pour des séquelles de paralysie du plexus brachial et chez qui on souhaite préserver le capital musculaire.

modération: Aram GAZARIAN (Lyon), Jean-Noel GOUBIER (Paris)

CO011 Rapports anatomiques du nerf interosseux antérieur avec le cadre osseux antébrachial : une étude anatomique.

Le nerf interosseux antérieur (NIOA) est une branche motrice du nerf médian, jouant un rôle essentiel dans l'innervation motrice de l'avant-bras. Des variations anatomiques du NIOA ont été rapportées, et des lésions nerveuses peuvent survenir lors de fractures du cadre antébrachial ou de leur traitement. Cette étude vise à examiner les rapports anatomiques entre le NIOA et le cadre osseux antébrachial afin d’identifier une zone à risque de lésions iatrogènes lors de l’ostéosynthèse à ciel ouvert de ces fractures.

Une étude anatomique a été réalisée sur 10 avant-bras de cadavres frais. Les avant-bras présentant des cicatrices ou des signes de consolidations antérieures ont été exclus. Les rapports anatomiques du NIOA avec le cadre osseux ont été examinés, décrit, et des points de repères standardisés ont été identifiés dans le but de décrire une zone à risque.

Le NIOA présentait une trajectoire constante entre les chefs du muscle pronator teres, passant sous l'arcade des fléchisseurs superficiels et le long de la membrane interosseuse. Il donnait généralement une branche motrice pour le muscle flexor policis longus (FPL) et une branche pour le muscle flexor digiti profundus (FDP) de l'index. Des variations anatomiques, incluant des branches supplémentaires pour d'autres muscles, ont été observées. Une zone à risque de lésion iatrogène a été identifiée à la jonction tiers proximal/tiers moyen de l'avant-bras.

Des études futures sur des échantillons plus importants pourront approfondir notre compréhension de cette région anatomique complexe et contribuer à des stratégies de prévention et de traitement améliorées des lésions nerveuses iatrogènes.

Cette étude fournit des informations détaillées sur les rapports anatomiques du NIOA avec le cadre osseux antébrachial. Une zone à risque de lésion iatrogène a été identifiée, mettant en évidence la nécessité de précautions lors des procédures chirurgicales d’ostéosynthèse à ciel ouvert. Une connaissance précise de ces rapports anatomiques est essentielle pour guider les interventions chirurgicales et prévenir les complications.

CO012 Etude anatomique de faisabilité de la réanimation de l’extension des doigts par transfert de la branche du brachioradial sur le nerf interosseux postérieur.

La spasticité du membre supérieur est un challenge sur le plan thérapeutique, et certains patients peuvent être éligibles à une chirurgie fonctionnelle. Les transferts nerveux à l’avant-bras ont l’avantage de remédier simultanément à la spasticité des agonistes et au déficit des antagonistes. Le muscle brachioradial (BR) fait partie des muscles fléchisseurs du coude, communément spastiques, et le nerf interosseux postérieur (NIOP) innerve les extenseurs des doigts, communément déficitaires. Une étude anatomique a été réalisé afin de décrire les branches nerveuses du nerf radial au coude, et de vérifier la faisabilité du transfert de la branche motrice du BR vers le NIOP afin de réanimer l’extension des doigts.

Dix membres supérieurs, issus de cadavres frais indemnes de pathologie traumatique au niveau du coude ont été utilisés. Une dissection du nerf radial a été réalisée, avec description des variations anatomiques de ses branches motrices. Le transfert nerveux BR-NIOP est fait à l’aide d’instruments microchirurgicaux, avec une suture nerveuse termino-latérale entre la branche donneuse et le NIOP.

Résultats : Le transfert nerveux BR-NIOP a été possible dans 9 cas sur 10, avec une durée moyenne de 80 minutes par geste. L’échec de transfert a été attribué à une longueur insuffisante de la branche donneuse issue du BR. Une grande variabilité du nombre et de la longueur des branches du BR a été constaté. Sept transferts ont nécessité une courte dissection intra neurale du NIOP afin de permettre la réalisation de la suture termino-latérale.

Discussion : Les transferts nerveux à l’avant-bras représentent une solution applicable en pratique clinique au traitement de la spasticité et dans la réanimation d’une fonction paralysée. Notre étude confirme la variabilité anatomique de la distribution des branches motrices à partir du nerf radial, dans la région du coude. Nous avons précisé les différences possibles dans l’ordre des muscles innervés entre le brachio radial et le supinateur, ainsi que la faisabilité technique du transfert par suture termino-latérale directe dans la majeur partie des cas. Au total, nous avons relevé un échec de transfert du fait de la trop grande distance entre l’extrémité de la branche donneuse et le NIOP, inaccessible à une dissection intra neurale. En effet, nous savons que la dissection intra neurale est à risque de générer des réactions de fibrose, et qu’elle dévascularise le nerf ce qui impose de limiter ce geste technique à une portion la plus réduite possible. Nous pouvons nous poser la question de l’applicabilité des techniques de greffes nerveuses dans les cas où une distance trop importante sépare la branche donneuse issue du brachio radial et le nerf interosseux postérieur, ainsi que de l'indication des dispositifs de protection des sutures nerveuses (conduits de régénération neuronaux, colle biologique, manchonnage veineux).

Conclusion : Le transfert nerveux par suture directe d’une branche du BR vers le NIOP est possible dans la plupart des cas, avec une courte dissection intra neurale du NIOP. Ce transfert pourra être proposé aux patients présentant une spasticité du BR et un déficit des extenseurs des doigts.

CO013 Evaluation de la taille du segment lésionnel médullaire chez le tétraplégique, implications dans la stratégie chirurgicale conventionnelle et les transferts nerveux.

Chez le blessé médullaires on distingue deux types de muscles paralysés. Ceux dont les motoneurones sont lésés car inclus dans la lésion médullaire, Ils sont le siège d’une paralysie périphérique, demeurent flasques et non stimulables, à l’inverse les muscles sous-lésionnels gardent une bonne trophicité, un tonus, et sont stimulables. Chez les tétraplégiques, pour un même niveau neurologique, le segment lésionnel est plus ou moins étendue, offrant une présentation clinique variable du fait du tonus musculaire résiduel. De plus, un muscle lésionnel comme dans une paralysie tronculaire devra être réinnervé au plus tôt ce qui ne sera pas le cas pour un muscle sous-lésionnel. Cette notion devient fondamentale avec le développement des Transferts Nerveux (TN). L’objectif de notre étude est de cartographier (mapping) les différents segments médullaires d’une population de tétraplégiques pour évaluer l’impact de ce phénomène.

Les différents segments médullaires ont été évalués par neurostimulation percutanée pour 95 membres supérieurs chez 84 tétraplégiques à plus de 6 mois de leurs lésions. Selon la classification internationale de Giens, il s’agissait de 21 G0, 30 G1, 8 G2, 22 G3, 8 G4, 5 G5, 1 G6.

Nous avons pu établir une classification des patients en fonction de la taille du segment lésionnel (type I court, type II intermédiaire et type III long) et des groupes musculaires atteints (a,b,c,d), et ainsi identifier pour chacun une présentation clinique et des attitudes vicieuses conditionnant les indications chirurgicales. Considérant les muscles dénervés (Lower Motorneuron Damaged), le Triceps Brachii était dénervé dans respectivement 75,0 % des G2 et 92,9 % des G3. Les Flexor Digitorum Superficialis dans 62,5 % des G2, 36,3 % des G3 et 25 % des G4. Les Extensor Digitorum Communis dans 75,0 % des G2, 54,5 % des G3 et 37,5 % des G4

L’évaluation de la taille du segment lésionnel médullaire est pertinente dans le cadre d’une chirurgie fonctionnelle conventionnelle, car elle guide les techniques chirurgicales et permet d’éviter certaines attitudes vicieuses. Elle est essentielle dans le cadre de TN sur des muscles paralysés, si ces derniers sont inclus dans le segment lésionnel avec une atteinte de leur motoneurone, pour être efficace, le TN devra être réalisé comme pour toute chirurgie nerveuse périphérique dans les 6 premiers mois de la tétraplégie, à l’inverse un délai plus long sera tolérable. Cette évaluation est particulièrement intéressante pour le Triceps, à réanimer en priorité, sur lequel peut être transférée l’innervation du Teres Minor.

Au même titre que le testing sensitive-moteur conventionnel, la cartographie du segment lésionnel médullaire est une évaluation fondamentale du tétraplégique, elle permet d'apprécier les possibilités de TN, et surtout les délais de leur réalisation.

CO014 Libération des fléchisseurs du coude associée à une neurectomie sélective du nerf musculocutané dans les flessum spastiques du coude chez l’enfant.

La déformation habituelle du coude chez les patients atteints d’une paralysie cérébrale spastique est une posture de flexion. Cette position interfère avec l'utilisation fonctionnelle de la main, est esthétiquement désagréable et peut poser des problèmes d'hygiène et de confort. Lorsque les traitements conservateurs (rééducation, orthèse, toxine) ne sont plus efficaces, l'objectif du traitement chirurgical est d'allonger les tissus rétractés et de réduire l'hyperactivité des muscles spastiques. Cela peut se faire par des allongements tendo-musculaires. Cependant, la récidive est fréquente. Une autre technique de prise en charge de la spasticité au niveau du coude est la neurectomie sélective du nerf musculocutané. Les résultats à long terme concernant la diminution de la spasticité sont excellents. Cependant, cette procédure n'est pas suffisante lorsque la rétraction en flexion est présente. Dans cette étude, nous examinons les résultats à long terme de l'approche chirurgicale combinant ces deux procédures: une libération des fléchisseurs du coude, associée à une neurectomie sélective du nerf musculocutané.

Une étude rétrospective a été réalisée chez 15 enfants présentant une rétraction spastique en flexion du coude. Après un suivi moyen de 59 mois (de 12 à 113 mois), les résultats d'une libération des fléchisseurs du coude avec éventuelle arthrolyse en combinaison avec une neurectomie sélective de ¾ des branches motrices de nerf musculoctanéé au muscle biceps et brachial ont été évalués. Les patients ont été évalués par goniométrie en position de repos et en amplitude active et passive, et la spasticité a été évaluée à l'aide de l'échelle modifiée d'Ashworth. La satisfaction des patients et des soignants a également été évaluée.

Une amélioration a été observée en comparant la position de repos: une flexion moyenne préopératoire de 115° (90-140°), par rapport à 62° (30°-120°) postopératoire. Une diminution du déficit d'extension passive (flessum) après l'intervention chirurgicale a été observée : Le flessum préopératoire était de 84° (50°-120°), par rapport à un flessum postopératoire de 46° (0° à 120°). Il n'y a pas eu de changement significatif dans la flexion active, ce qui indique le maintien d'une force fonctionnelle contre pesanteur. Le score moyen d'Ashworth après l'opération était de 0,6. Sur la base d'un score analogique visuel allant de 0 à 10, le degré de satisfaction moyen des patients était de 8,8 (plage de 5 à 10) et celui des soignants de 7,2 (plage de 1 à 10). Chez un patient, la douleur postopératoire a été prononcée et persistante pendant plusieurs mois. A part cela, il n'y a pas eu de complications

Une approche chirurgicale combinée de la déformation en flexion du coude sous la forme d'une libération et d'une neurectomie sélective des fléchisseurs du coude donne de bons résultats à long terme en ce qui concerne la position spontanée et la réduction du flessum, avec préservation de la mobilité active.

modération: William MAMANE (L'isle-Adam)

CO015 Treatment Of First Carpometacarpal Arthritis Treated With Trapeziectomy and APL Suspensioplasty. A Reliable and Cost-Effective Method.

The osteoarthritis (OA) of the base of the thumb affects approximately 7% of the men population and it is doubled in women. The patients suffering from OA at the first carpometacarpal (CMC) joint are initially treated conservatively. If the conservative treatment is not successful, operation is indicated. There are several options for the operative treatment of CMC OA. The purpose of the present study is to present the radiological and clinical results of trapeziectomy and abductor pollicis longus (APL) suspensioplasty in a series of patients with a minimum follow-up of 12 months.

Between 2017-2021, 20 patients were operated in our department for arthritis in the first carpometacarpal joint. All patients underwent trapeziectomy and the flexor carpi radialis (FCR) tendon was exposed. After that the APL tendon was isolated and dissected proximally approximately 5 to 6cm from its distal insertion and it’s looped around the FCR tendon at the bottom of the surgical field. The Visual Analogue Scale was measured pre and postoperatively as well as the Disabilities of the Arm Shoulder and Hand (DASH) questionnaire.

There were 8 men (40%) and 12 women (60%). 9 patients (45%) were operated in the right hand whereas 11 (65%) in the left hand. The mean VAS was improved from 7 preoperatively to 4 postoperatively. The DASH score was also improved from 52 to 18.

According to our results, trapeziectomy and APL suspensioplasty may provide satisfactory clinical results. Despite the fact that newer techniques have been introduced, we believe that this technique offers satisfactory results with the minimum cost.

Trapeziectomy and APL suspensioplasty still remains a reliable surgical option for the treatment of first carpometacarpal arthritis

CO016 Etude anatomique pour une ostéosynthèse des fractures de scaphoïde par voie radiale.

La fracture du scaphoïde représente la fracture la plus fréquente chez les hommes entre 15 et 29 ans, tous sites confondus. Néanmoins, lorsqu'une prise en charge chirurgicale est indiquée, la voie d'abord à utiliser pour l'ostéosynthèse ne fait pas consensus. Outre le point d'entrée au niveau de la surface articulaire radio-scaphoïdienne, des lésions tendineuses et nerveuses ont été décrites. Bien qu'un abord palmaire puisse prévenir ces complications, le placement central de la vis à partir du pôle distal du scaphoïde tout en évitant le trapèze est difficile à obtenir. Centrée sur la tabatière anatomique, la voie d'abord dorso-radiale pourrait constituer une alternative pour les ostéosynthèses du scaphoïde. Ce travail anatomique préliminaire a pour but d'établir la faisabilité d'une insertion percutanée de vis ou de broches dans le scaphoïde à travers la tabatière anatomique. Une analyse tridimensionnelle de la position intra-osseuse du matériel complète cette étude, identifiant le type de fractures éligibles à l'ostéosynthèse par cet abord.

20 poignets issus de sujets cadavériques frais ont fait l'objet de dissections après insertion percutanée de vis ou de broches dans le scaphoïde par voie d'abord radial. Après excision des scaphoïdes issus du travail anatomique précédent, leur reconstruction tri-dimensionnelle a permis de décrire la position intra-osseuse du matériel par rapport à deux repères fixes : le centre de masse du scaphoïde et un plan de fracture transversal théorique, défini comme étant perpendiculaire au grand axe du scaphoïde.

Aucune atteinte tendineuse n'est à déplorer. Sur 20 poignets, on compte 2/20 lésions artérielles (10%), 3/20 lésions de la SBRN (branche sensitive du nerf radial) (15%). La distance moyenne entre le matériel et le centre de masse du scaphoïde était de 2,84 ± 1,40 mm (0,624-6,09). L'angle moyen entre le matériel (broches et vis confondues) et le grand axe du scaphoïde est de 28,9 ± 11,2° (6,49-54,0).

notre connaissance il s'agit là de la première étude tri-dimensionnelle d'un abord percutané radial pour les ostéosynthèses du scaphoïde. Plus qu'une fixation percutanée, un abord a minima semble être plus prudent afin d'identifier et de protéger à la fois l'artère radiale et la SBRN.

Cet abord pourrait permettre de réaliser une ostéosynthèse perpendiculaire aux fractures spécifiquement localisées à 60° de l'axe longitudinal du scaphoïde.

CO017 Les incidences standards du scaphoide ne suffisent pas à évaluer la pénétration articulaire de la vis canulée.

La pénétration de la vis articulaire est l'un des problèmes les plus courants liés au matériel après la fixation d'une fracture du scaphoïde, en particulier dans l'articulation scaphotrapezotrapézoïdale (STT). L'objectif de cette étude était d'examiner si ce problème cliniquement important pouvait être détecté à l'aide de vues fluoroscopiques (supplémentaires).

Dix poignets de cadavres frais ont été utilisés pour cette étude d'imagerie. Une vis de compression canulée de 2,2 mm et d'une longueur de 24 mm a été placée dans le scaphoïde et laissée progressivement en saillie à l'articulation STT jusqu'à 2 mm. Huit vues fluoroscopiques de chaque poignet ont ensuite été obtenues par rotation de l'avant-bras et des mesures ont été prises.

Les vues fluoroscopiques antéro-postérieures et latérales standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture du scaphoïde étaient insuffisantes pour détecter la pénétration articulaire distale, manquant la moitié des pénétrations de vis dans cet étude. La vue oblique en pronation à 45° s'est avérée la plus sensible pour détecter la pénétration du STT (p<0,0001).

D'après nos résultats, les clichés fluoroscopiques antéropostérieurs et latéraux standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture du scaphoïde sont insuffisants pour détecter la pénétration du STT. Le fait que les clichés standard n'aient pas permis de détecter la moitié des pénétrations de vis dans l'étude actuelle semble refléter l'incidence élevée de ce problème dans la pratique courante. Sur les clichés fluoroscopiques standard AP et latéraux, les vis dépassant distalement de 2 mm semblent dépasser de moins d'un millimètre en moyenne, car les contours du tubercule du scaphoïde surprojetés masquent le matériel, ce qui gêne l'interprétation. L'absence de pénétration articulaire du matériel sur 2 vues perpendiculaires d'un hémisphère tridimensionnel (tel que le tubercule scaphoïde) est un problème courant en chirurgie orthopédique, rapporté par de nombreux auteurs dans le passé pour des placements de broches de tête fémorale.

Les vues fluoroscopiques antéro-postérieures et latérales standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture de la taille du scaphoïde sont insuffisantes pour détecter la pénétration de la vis STT. Selon l'étude actuelle, les vues standard auraient manqué la moitié des pénétrations de vis, ce qui semble refléter l'incidence élevée de ce problème dans la pratique courante. La vue la plus sensible était la vue oblique en pronation à 45° qui a détecté la pénétration de la vis STT dans tous les cas.

CO018 Greffe de côte vascularisée dans le traitement des pathologies du pôle proximal du scaphoïde : Étude anatomique.

Les pertes de substance du pôle proximal du scaphoïde (PPS) posent un problème particulièrement complexe en raison de la nécessité d’un revêtement cartilagineux capable de s’articuler avec le radius et la deuxième rangée des os du carpe. Le greffon de cartilage costal non vascularisé a été proposé dans la reconstruction du PPS en cas de pseudarthrose ou de nécrose. Cependant, les résultats des greffons non vascularisés semblent inférieurs à ceux du greffon de condyle médial fémoral, dont la iatrogénie n’est pas négligeable. L’objectif de cette étude anatomique était d’évaluer la faisabilité d’un transfert ostéochondral costal vascularisé par le pédicule thoracique interne pour les reconstructions du PPS.

Un greffon ostéochondral vascularisé aux dépends du pédicule thoracique interne a été prélevé au niveau de la jonction sterno-costale de la quatrième, cinquième ou sixième côte sur vingt sujets anatomiques. Afin d’analyser la vascularisation du greffon nous avons effectué une étude angiographique du grill costal sur sept sujets anatomiques. Enfin, les dimensions du PPS ont été mesurées sur des scanners de poignet effectués chez dix patients pour une pathologie extra- carpienne.

Les greffons prélevés mesuraient en moyenne 30 mm de longueur et 12 mm d’épaisseur puis ils étaient façonnés à la forme du pôle proximal du scaphoïde homolatéral. Concernant le pédicule thoracique interne, les diamètres moyens de l’artère et de la veine étaient respectivement de 25 mm et de 29 mm. La longueur moyenne du pédicule était de 29 mm. Concernant l’analyse tomodensitométrique des dix poignets, les dimensions du PPS étaient une largeur de 14 mm en moyenne dans le plan frontal, de 12 mm dans le plan sagittal, et une épaisseur de 13 mm en moyenne. Les radiographies injectées des hémithorax ont toutes montré une opacification vasculaire dans la zone ostéochondrale des six premières côtes. Le temps de prélèvement du greffon pédiculé était de 47 minutes en moyenne.

Le greffon costal vascularisé est une procédure techniquement réalisable, qui représente un nouvel outil de reconstruction dans un contexte de pseudarthrose ou de nécrose avasculaire du PPS. Une étude clinique devra valider cette étude cadavérique.

CO019 Faisabilité de la greffe vascularisée de Kuhlmann-Mathoulin dans les pseudarthroses polaires proximales du scaphoïde carpien.

L’apparition des greffons osseux vascularisés a permis de rediscuter les modalités de prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien. En effet, ils présenteraient une supériorité biologique et mécanique comparativement aux greffons conventionnels. Kuhlmann a décrit une technique de réparation du scaphoïde carpien par un greffon vascularisé prélevé sur la face antéro-médiale du radius distal alimenté par l’artère transverse antérieure du carpe. Ce travail a été concrétisé à grande échelle par Mathoulin.

Nous avons voulu par notre étude vérifier la réalisation technique de cette méthode pour 25 pseudarthroses polaires proximales du scaphoïde (zones I et II) dont 6 nécroses (IRM, test de Green) traitées entre 2007 et 2020. Nous avons reproduit la technique comme décrite initialement par Kuhlman-Mathoulin, l’ostéosynthèse était réalisée à l'aide de broches fines suivie d’une immobilisation jusqu’à consolidation radiologique de la pseudarthrosde.

Les résultats de notre étude rétrospective avec un recul moyen de 9,6 ans ont tenu compte des critères cliniques en appréciant les amplitudes articulaires, la force et le Mayo Wrist Score combinant une évaluation fonctionnelle subjective et objective en étudiant l’intensité de la douleur, l’aptitude à la reprise professionnelle, la mobilité et la force. Le bilan radiographique a permis de contrôler la consolidation. On observait 19 consolidations sur 25 en 12,5 semaines en moyenne. Pour le résultat global, nos patients avaient un Mayo Wrist Score excellent et bon à 60 %.

Le débat suite à l'étude, réside dans l’accessibilité lors de l’abord du scaphoïde au niveau du siège de la pseudarthrose et dans la mise en place du greffon. En effet, il existe des difficultés d’accès à la pseudarthrose polaire vu que cette dernière est située anatomiquement en position dorsale. Pour cela, l’utilisation de mini-écarteurs reste indispensable ainsi que le creusage proximo-distal du fragment proximal aidé par l’amplificateur de brillance, permettant ainsi de mettre le greffon pédiculé dans une logette. La stabilisation par broches fines reste également un geste obligatoire épinglant parfois l’ensemble greffon-fragment proximal au lunatum.

Le greffon vascularisé de Kuhlmann-Mathoulin permet d’améliorer la radiométrie du carpe et semble prévenir de l’évolution arthrosique. Cette intervention reste difficile et nécessite une courbe d’apprentissage. Compte tenu des difficultés de prélèvement du greffon, la persistance de sa vascularisation, et particulièrement sa mise en place dans les pseudarthroses polaires proximales, en rapport avec leur particularité anatomique. La méthode que nous décrivons qui semble originale a permis de répondre à cette difficulté d’ordre technique.

CO020 Le traitement des pseudarthroses instables du scaphoïde carpien par voie antérieure, greffe intercalaire et brochage.

Bien que le traitement des pseudarthroses du scaphoïde par la technique classique dite de « Matti-Russe » soit universellement reconnu, la majorité des séries montrent un taux résiduel d’échecs. Dans l’analyse de ces échecs, de nombreux auteurs ont insisté sur le caractère péjoratif de l’instabilité associée, pour laquelle ils insistent sur l’importance de sa correction et la restauration de la forme du scaphoïde par greffe intercalaire souvent associée à une ostéosynthèse pour maintenir la réduction obtenue. L’objectif de cette étude est de rapporter les résultats du traitement des pseudarthroses du scaphoïde traitées par greffe intercalaire associée à un brochage.

Il s’agissait d’une étude de 72 patients porteurs d’une pseudarthrose du scaphoïde carpien instable (stade IIb d’Alnot), traitée selon cette technique de 2006 à 2021. L’instabilité de la pseudarthrose a été étudiée sur les radiographies préopératoires. Lorsqu’il existe une instabilité du carpe (D.I.S.I) affirmée par un angle radio-lunaire de profil supérieur à 10° ou un angle scapho-lunaire supérieur à 60°. Les résultats ont été évalués avec un recul moyen de 118,1 mois (200–18 mois). L’évaluation pré- et postopératoire a porté sur les signes cliniques, la radiographie, les signes fonctionnels en incluant la force de préhension et la mobilité du poignet ainsi que le score de Mayo Clinic.

La consolidation a été obtenue chez 63 patients dans un délai moyen de 14,5 semaines (9–18). La force de préhension et la mobilité du poignet en flexion et en extension ont été améliorées de façon significative. Le score de Mayo Clinic était côté chez 42 patients excellents, bon chez 20 patients et mauvais dans 10 cas.

Dans son travail, Fisk a insisté sur l’intérêt, pour obtenir la consolidation des pseudarthroses instables, de restaurer la hauteur du scaphoïde et de corriger l’instabilité du carpe. Il utilise un greffon par voie externe. Linscheid lui, a proposé une technique semblable par voie antérieure complétée par un brochage. Fernandez emploie une méthode similaire et propose un calcul des dimensions de la greffe en préopératoire sur les radios comparatives. Condamine puis Amadio ont mis en évidence une corrélation entre les résultats fonctionnels et la correction de l’instabilité et de la déformation du scaphoïde. L’existence d’un couple de torsion qui entraîne la rotation palmaire du pôle distal du scaphoïde justifie l’ostéosynthèse. Nos résultats sont comparables à la majorité des séries publiées. La correction de la bascule du lunatum (angle résiduel inférieur à 10°) a été obtenue 29 fois sur 31 et confirme ainsi l’efficacité de la greffe intercalaire pour rétablir l’alignement du carpe. L’ostéosynthèse par brochage assure la stabilité de cette correction sans la moindre perte angulaire entre le postopératoire immédiat et la consolidation.

Cette technique que nous avons utilisée, initialement rapportée par Fisk, est une technique parfaitement fiable du traitement des pseudarthroses du scaphoïde instable. Elle permet à la fois d’assurer la consolidation, de corriger l’instabilité du carpe et de restaurer la forme du scaphoïde, ce qui est, en fait pour nous, une indication de choix qui nous a permis d’obtenir des résultats satisfaisants à long terme tant sur le plan fonctionnel que sur le plan anatomique.

CO021 Greffe osseuse vascularisée de Zaidemberg dans le traitement des pseudarthroses du scaphoïde carpien, à propos de 40 cas.

La greffe osseuse vascularisée est indiqué pour les pseudarthroses anciennes du scaphoïde, sans ou avec arthrose débutante. Elle présente un avantage ostéogénique certain par rapport aux greffes inertes avec un taux de consolidation supérieur. L’objectif de notre étude était de vérifier ces données en étudiant les résultats des greffons de Zaidemberg de notre série.

Nous avons mené une étude rétrospective à propos de 40 cas de pseudarthroses du scaphoïde sur une période de 14 ans, traités par greffe osseuse vascularisée. La technique utilisée est celle de Zaidemberg, qui utilise un greffon prélevé sur la styloïde radial, vascularisé par l’artère du processus styloïde radial. Notre série présentait une nette prédominance masculine, l’âge moyen était de 27 ans, le coté dominant était atteint dans 15 cas seulement, la majorité des patients étaient des travailleur manuels. Le délai moyen entre le traumatisme et la consultation était de 6 ans. Un traumatisme bénin était révélateur dans 23 cas. A l’examen physique : la douleur était le maitre symptôme, souvent modérée, l’étude de la de la mobilité du poignet montrait un secteur de mobilité moyennement réduit. A l’examen radiologique : 57.5% des patients étaient classés stade IIb d’Alnot et 35% étaient classés IIa. L'ostéosynthèse était réalisée par des broches suivie d'une immobilisation de 6 semaines en moyenne.

L’évaluation des résultats en post opératoire a concerné la douleur, la fonction, les amplitudes articulaires et le contrôle radiologique. Ainsi, au recul moyen de 18 mois : L’évolution était favorable dans la majorité des cas avec soulagement des douleurs dans 72% des cas. On a eu un gain de mobilité moyen de 25 degrés pour la flexion- extension. 31 patients ont repris une activité professionnelle normale. La consolidation a été obtenue dans 36 cas avec un délai moyen de 3 mois. On a pas noté une aggravation de l’arthrose radio-scaphoidienne préexistante.

Dans notre série le taux de consolidation de 90% avoisine le taux de la série de Mathoulin (92% de consolidation). Merrell a objectivé un taux de consolidation plus elevé avec l’utilisation de vis pour la fixation du greffons, Chantelot n’a pas trouvé d’influence du type d’ostéosynthèse. Dans notre série le patient qui n’a pas eu d’ostéosynthèse a consolidé. Merrell dans une série de 80 patients a insisté sur l’effet délétère de l'âge sur la consolidation, dans notre série on a pas trouvé de relation entre l'âge et la non consolidation.

La greffe vascularisé présente des avantages par rapport aux greffes conventionnelles avec consolidation plus rapide et une voie d’abord antérieure unique diminuant ainsi la morbidité due au prélèvement. Néanmoins, sa réalisation nécessite une longue courbe d’apprentissage

CO022 CHOIX DE GREFFE POUR LA PRISE EN CHARGE DE LA PSEUDARTHROSE DU SCAPHOÏDE : PREMIERE REVUE PARAPLUIE ET PROPOSITION D’ARBRE DÉCISIONNEL.

La pseudarthrose du scaphoide carpien est un problème majeur pour l’avenir fonctionnel du poignet, surtout chez le sujet jeune. Dans son traitement chirurgical, lele choix entre les différents types de greffon reste controversé. Plusieurs revues systématiques et méta-analyses ont abordé ce sujet sans le trancher. Le but de cette étude était de répondre aux questions suivantes par une revue parapluie (revue de revues ou de méta-analyses) : 1) existe-t-il une différence du taux de consolidation entre les différentes techniques ? et 2) y-a-t-il des indications préférentielles pour les greffons ?

Nous avons réalisé une recherche tertiaire qualitative (revue parapluie) des revues systématiques ou de méta-analyses comparant les différentes techniques de greffon de scaphoïde connues sur la période de octobre 2022 à Fevrier 2023. Le critère d’évaluation principal était le taux de consolidation de la pseudarthrose. Le critère secondaire était l’indication du greffon en fonction du type de pseudarthrose. La recherche bibliographique a été effectuée selon les critères PRISMA 2020. L’évaluation de la qualité des etudes a été incluse avec l’instrument « Évaluation de la qualité méthodologique des examens systématiques » — AMSTAR 2.

Neuf revues systématiques et méta-analyses ont été incluses dans la revue parapluie (= 715 patients). La qualité de ces articles s’étendait de faible à haute qualité. Un tableau résumant les résultats de chaque article inclus a été réalisé. Il n’y avait pas de différence entre le taux de consolidation des greffes osseuses vascularisées (entre 84 et 92 %), et non vascularisées (entre 80 et 88 %). La greffe osseuse vascularisée presentait des résultats meilleurs en présence d’une nécrose avasculaire du pôle proximal (taux de consolidation de 88 à 74 % que la greffe osseuse non vascularisée (47 à 62 % ). Le greffon osseux non vascularisé avait moins d’échec dans les cas de plicature antérieure du scaphoïde.

Notre revue parapluie apporte une vision globale du taux de consolidation en fonction du type de greffon dans la pseudarthrose du scaphoide. Des orientations se dégagent en fonction du type de pseudarthrose et de la zone. Un arbre décisionnel est élaboré en fonction de ces résultats.

CO023 Luxation anté-lunaire du carpe : Résultats radio-cliniques et revue de la littérature.

Les luxations anté-lunaires du carpe sont des lésions très rares représentant entre 3-6% des luxations péri-lunaires du carpe. Leur prise en charge thérapeutique est mal codifiée avec des résultats cliniques méconnus, rapportés seulement dans des cases reports ou de très courtes séries.

Entre 2014 et 2022, une étude rétrospective monocentrique a été réalisée dans un centre hospitalo-universitaire sur les luxations anté-lunaires du carpe. Tous les patients qui présentaient une luxation anté-lunaire du carpe (1) avec un suivi de plus de deux ans (2) ont été inclus. Les luxations péri-lunaires du carpe postérieur ont été exclues. L'évaluation était clinique (score douleur EVA, amplitude articulaire, évaluation de la force et score Quick DASH) et radiologique (apparition arthrose, nécrose lunatum). Tous les patients ont été opérés par voie dorsale 3-4 avec une dénervation partielle : des brochages scapho-lunaire et trichétro-lunaire ont été réalisés ainsi qu'une réinsertion sur ancre des ligaments scapho-lunaire (lésion chez n=2) et trichétro-lunaire (lésion chez n=2). Vingt-huit articles de la littérature ont été inclus concernant les luxations anté-lunaires du carpe.

Avec un suivi moyen de 71 mois [24 - 116], cinq luxations anté-lunaires du carpe ont été inclus : trois patients présentaient une fracture du scaphoïde associée. Au dernier recul, les résultats cliniques montrent une EVA moyenne de 4 +/- 1.2 , une amplitude en flexion-extension du poignet de 74 +/- 13.4 degrés et une diminution de force de 15 kilos force par rapport au côté controlatéral. Quatre patients étaient satisfaits du résultat fonctionnel et quatre ont repris le travail. Une complication a été retrouvée : un syndrome douloureux régional complexe de type 1. Une reprise a été faite pour nécrose du lunatum par une résection de la première rangée. Radiographiquement, trois patients présentaient une arthrose radio-carpienne.

L’analyse de la littérature retrouve seulement 40 luxations anté-lunaires du carpe décrites avec des voies d’abord différentes. Des fractures du carpe (fracture du lunatum, du scaphoïde ou du trapézoïde) sont fréquemment associées. L’analyse des différentes études ne permet pas de dégager une attitude thérapeutique consensuelle. Au vu des lésions ligamentaires retrouvées, l’abord dorsal semble nécessaire pour la réinsertion ligamentaire.

Le patient doit être prévenu de la gravité lésionnelle avec un retentissement fonctionnel important retrouvé dans notre étude et dans l’ensemble de la littérature : diminution des amplitudes articulaires et perte de force.

CO024 La ligamentoplastie slic dans instabilités periscaphoïdiennes aigües et subaigües.

Le traitement des instabilités périscaphoïdiennes sont un challenge thérapeutique. Que ce soit dans le cadre des lésion scapholunaires ou périlunaires, de nombreuses techniques de réparations ou de reconstructions ont été proposées. La ligamentoplastie SLIC (scapholunaire, intercarpienne) publiée en 2017 permet non seulement une reconstruction du complexe scapholunaire mais aussi de l’ensemble du plan ligamentaire postérieur (LT et DIC). Nous présentons notre expérience pour les lésions aigües et subaigües.

Il s’agit d’une revue rétrospective de 25 patients opérés (5 femmes, 20 hommes) entre 2021 et 2023. L’âge moyen est de 42 ans. Le recul minimum est de 3 mois avec un suivi moyen de 8 mois (extrêmes 3-23). Tous les patients présentaient une lésion scapholunaire. 4 patients ont été opérés en urgence. 5 patients présentaient une lésion datant de moins de 3 mois, 5 patients entre 3 et 6 mois et 12 patients une lésion de plus de 6 mois. Les patients ont tous bénéficiés d’un bilan radiologique tridimentionnel à la recherche de lésions ligamentaires. La série est bi-opérateur et la revue s’est faite dans le cadre du suivi post-opératoire avec un bilan clinique et radiologique.

22 patients déclarent une évolution favorable avec disparition des douleurs. 3 patients sont insatisfaits. Un patient a bénéficié d’une arthrodèse médiocarpienne après 8 mois. Les mobilités préopératoires sont: 68° de flexion, 69° d’extension. Les mobilités postopératoires sont: 46° de flexion (20-90°), 60° d’extension (30-80°). La force préopératoire était de 28kg contre 29kg en postopératoire. Radiologiquement, on retrouvait en préopératoire, un diastase SL moyen de 3mm, un angle SL à 63° un angle RL à 5,7°. L’angle postéroradioscaphoidien était à 113°. En postopératoire on retrouve un diastase de 2,4mm, un angle SL à 56° et un angle RL à 4°.

Les patients traités par SLIC en aigu dans le cadre des instabilité périscaphoïdienne, notamment pour des luxations périlunaires, présentent une évolution satisfaisante. Nos résultats sont superposables aux séries publiées. Le diastase et l’augmentation de l’angle SL qui suit l’ablation des broches n’est pas corrélé à une évolution clinique défavorable.

La ligamentoplastie intercarpienne SLIC est une technique valide dans la prise en charge des dissociation SL aigüe, subaigüe et chroniques, qui donne des résultats supérieurs en termes de douleurs et de mobilités que les techniques historiques.

CO025 La réparation des lésions du ligament scapho-lunaires concomitantes aux fractures du radius distal est-elle nécessaire en aigüe, au moment de l'ostéosynthèse ? Revue systématique et méta-analyse.

Des ruptures du ligament scapho-lunaire (LSL) peuvent survenir lors des fractures de l’extrémité inférieure du radius (FEIR). Il n’existe aucun consensus concernant la prise en charge des lésions ligamentaires dans ce contexte. Notre objectif était de comparer le traitement chirurgical et conservateur des ruptures aiguës du LSL associées à l’ostéosynthèse des FEIR.

Une méta-analyse a été utilisée pour évaluer l'efficacité de la réparation des ruptures du LSL en cas de FEIR avec les scores DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand). Nous avons identifié 154 articles. Seulement 7 études ont rapporté suffisamment de données radiographiques ou de résultats cliniques et ont été incluses : 3 ont fait l'objet d'une méta-analyse et 4 d'une analyse narrative en raison d'un manque d'homogénéité. Nous avons analysé les patients en 2 groupes : LSL chirurgical (C-LSL) versus LSL orthopédique (O-LSL). Les critères de jugement principaux étaient les scores ROM (Range of Motion) et DASH, avec un suivi d’un an au minimum.

Au total, 128 patients ont été inclus (71 C-LSL et 57 O-LSL), avec un suivi moyen de 70,2 mois (SD : 23,5). L'ampleur de l'effet global pour la ROM en flexion était de 1,74 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, -3,48 à 6,95 ; P = 0,51) et pour l'extension était de 0,79 (IC à 95 %, -3,41 à 4,99 ; P = 0,71), tandis que l'ampleur de l'effet global pour les scores DASH était de -0,28 (IC à 95 %, -0,66 à 0,10 ; P = 0,14). Bien que la O-LSL ait conduit à une meilleure ROM et que la C-LSL ait conduit à des scores DASH plus bas, ces résultats n'étaient pas significativement différents.

Le nombre d’études ayant pu être inclues était faible du fait de la diversité des critères de jugement utilisés dans les articles. Par ailleurs, l’absence de différence lors de la réparation du LSL en aigue associée à une ostéosynthèse de FEIR, peut être dû à une cicatrisation spontanée du LSL et à la présence d’autres moyens de stabilisation du carpe : ligaments dorsaux intercarpiens, ligaments intrinsèques et extrinsèques du carpe, muscles stabilisateurs actifs (FCR, ECRL, FCU).

La réparation chirurgicale d'une lésion du LSL associée à une FEIR ne présente pas d’amélioration clinique à long terme par rapport à un traitement conservateur.

CO026 Wide arthroscopic dorsal capsuloligamentous repair in severe scapholunate instability: A prospective study of 112 patients.

Purpose : In the most standard cases of SL instability, it seems that classical dorsal capsuloligamentous arthroscopic repair is the gold standard. However, this repair does not seem to be sufficient for more advanced injuries. In this paper, we report the functional results of the wide arthroscopic dorsal capsuloligamentous repair (WADCLR) in the management of severe scapholunate instability.

Methods : We performed prospective single-center study which ran between March 2019 and May 2021. The primary outcome is to evaluate the reduction of radiographic deformity and functional outcomes by WADCLR. Secondly, we wanted to evaluate the effectiveness of our technique on the most advanced scapholunate instabilities (European Wrist Arthroscopy Society (EWAS) Stage 5). After the operation, the patients were systematically followed-up at 3 months, 6 months and 1 year

Results : Our cohort included 112 patients (70 men and 42 women) with an average age of 31.6 years. A total of 3 EWAS 3A patients, 12 EWAS 3B patients, 29 EWAS 3C patients, 56 EWAS 4 patients, and 12 EWAS 5 patients were included. For all of our patients, a significant improvement of the radiological signs, up to a return to normal values, as well as of the functional signs is apparent except for flexion. When we look at the subgroup analysis for EWAS 5, we find a significant improvement in all criteria except for some joint ranges (Extension, Flexion, RD and UD) although these figures report a statistical trend towards improvement, except for flexion, as previously mentioned.

Conclusion : WADCLR represents a minimally invasive, easy and reproducible with few complications, offering a clear improvement in functional signs but also a reduction in the radiological deformity.

CO027 Arthropathie piso-pyramidale dans la pathogénèse de la douleur ulnaire après arthrodèse partielle ou totale du poignet : notre expérience.

Parmi les complications possibles après l’arthrodèse partielle ou totale du poignet, l’une des plus fréquentes est la douleur ulnaire (USWP: Ulnar Sided Wrist Pain). Une des causes probable est l le déséquilibre de l’articulation piso-pyramidale et le conséquent possible développement d’une arthrose piso-pyramidale.

Cinq patients ayant subi une arthrodèse totale du poignet et sept patients aprés scaphoidectomie et arthrodèse des quatre os ont présenté un tableau clinique de douleur ulnaire dans une période variable allant de trois à neuf mois post-op et ont présenté des signes radiographiques d’arthrose piso-pyramidale après six mois post-op en moyenne. Tous les patients ont initialement reçu une gestion conservatrice de la douleuret grâce à un approche physiothérapique ou injection intra-articulaire (cortisone avec anesthesique).les patients qui n’ont pas démontré de benefice au traitment ont été référés à la pisiformectomie chirurgicale. Les patients ont été évalués par radiographie et cliniquement avec les scores PRWE et DASH, avec un follow-up de 24 mois moyenne.

Tous les patients ont raporté une importante amelioration cllnique après la procédure de pisiformectomie À 24 mois, nous avons observé une régression complète de la douleur ulnaire au poignet chez tous les patients. Le score DASH moyen à 24 mois est de 13,2. Le score PRWE moyen à 24 mois est de 11.

L’arthropathie piso-pyramidale doit être compté parmi les causes possible de la douleur ulnaire du poignet après l’arthrodèse partielle ou totale. La pisiformectomie a montré de pouvoire réduire jusqu’à resolution les symptômes douloureux. Les résultats de notre étude suggèrent de considérer un geste chirurgical sur l’articulation piso-pyramidal lors de la réalisation d’une arthrodèse partielle ou totale du poignet dans un but de prevention de la douleur ulnaire.

CO028 Résultats cliniques et radiographiques après arthrodèse RSL.

Radioscapholunate (RSL) fusion is commonly performed for the management of painful post-traumatic radiocarpal osteoarthritis that failed in conservative treatment. This procedure aims to alleviate the pain but may result in reduced wrist mobility. The purpose of this study was to evaluate the clinical and radiological outcomes of RSL fusion and compare them to literature findings.

In this multicentric study, we retrospectively evaluated 19 patients who underwent RSL arthrodesis for painful posttraumatic osteoarthritis (following an intraarticular radius fracture, perilunate luxation, scapholunate dissociation or scaphoid fracture) from 2005 to 2021, with a mean follow-up of 7 (range 1–12) years. The clinical examination includes pain relief (VAS), functional scores (PRWE, QuickDash), range of motion (flexion/extension, ulnar/radial deviation, pronation/supination), grip strength and satisfaction. The radiological analysis focused on bone fusion and the presence of midcarpal osteoarthritis. Finally, complications were notices.

19 patients (15 males and 4 females) with an average age of 43,5 (range 21.4–73) years underwent RSL fusion for post-traumatic osteoarthritis. The PRWE and QuickDash were 34 and 24, respectively. The mean pain level was 3 out of 10. Grip strength in the operated wrist was 67% of the contralateral wrist. Wrist extension/flexion averaged 26°/28°, ulnar/radial deviation averaged 19°/10° and pronation/supination 82°/76°. Seventy-five percent of the patients returned to work. 13 of 19 patients were satisfied (68,4%). 3 patients had a pseudarthrosis of the radiocarpal fusion without a significant effect on the clinical outcome. The radiologic assessment showed arthrotic changes of the midcarpal joint (STT, SC, LC or LT) in 7 patients (36,8 %). In 4 of the 19 patients (21%) the RSL fusion was converted to a complete wrist arthrodesis due to persistent wrist pain.

Considering the long-term mobility outcomes and radiographic findings, the current study raises questions regarding the viability of radioscapholunate arthrodesis as the initial surgical intervention. The observed limitations in wrist extension and the possibility of degenerative changes in adjacent joints raise questions about the suitability of radioscapholunate arthrodesis as the initial surgical intervention for all patients.

In conclusion, while radioscapholunate arthrodesis provides favorable clinical outcomes in terms of pain relief and functional improvement, long-term mobility considerations suggest a reevaluation of the primary surgical strategy. It is essential to consider individual patient characteristics, preferences, and functional demands when making treatment decisions. Further studies, including prospective studies and comparative analyses, is needed to better identify the optimal patient selection criteria for primary total wrist arthrodesis and to evaluate its long-term outcomes compared to radioscapholunate arthrodesis.

CO029 La carpectomie proximale dans les luxations et fractures-luxations péri lunaires du carpe méconnues. Résultats d’une série de 7 cas.

Les luxations et fractures-luxations péri-lunaires du carpe sont rares et représentent entre 5 et 10% des fractures du poignet. Une fois sur quatre ces lésions passent inaperçues. La réduction des formes anciennes est impossible. Sans oublier l’évolution inéluctable vers la nécrose du lunatum et l’arthrose. Deux possibilités thérapeutiques s’offrent : l’arthrodèse partielle ou la résection de la première rangée des os du carpe qui simplifie l’articulation radio-carpienne en supprimant trois os de la première rangée du carpe.

Nous rapportons une série de 7 patients, opérés pour des dislocations péri -lunaires négligées. Tous nos patients étaient des hommes de 26,5 ans d’âge moyen (23-42). 5 patients étaient des travailleurs manuels. le délai moyen de découverte était de 10,5 semaines (5-20): deux étaient des luxations rétro-lunaires pures, quatre des trans-scapho-rétro-lunaires, associées dans deux cas à une fracture de la styloïde radiale et enfin un cas exceptionnel de luxation rétro-lunaire avec fracture vertico-frontale du lunatum associée à une fracture de la styloïde radiale. Le mécanisme causal a fait a suite à une chute sur le poignet d’un lieu élevé. 3 patients soufraient d’un syndrome du canal carpien associé. Le suivi moyen était de 25 mois (9- 30). L’intervention a été réalisée par abord longitudinal dorsal. La tête du capitatum doit être examinée en premier. Aucun geste n’a été réalisé sur le canal carpien. Une immobilisation par attelle plâtrée a été mise pour une durée de 21 jours, suivie d’une rééducation fonctionnelle.

nous avons obtenu une amélioration de la mobilité avec une extension de 52° en moyenne et une flexion de 56°. La force de poigne était de 70 % par rapport au membre controlatéral avec indolence et reprise des activités pour tous nos patients 6 patients sur 7 étaient satisfaits ou très satisfaits . 5 sur 7 des interlignes articulaires radius-capitatum étaient inchangés à la revue radiologique au dernier recul. Par contre la hauteur du capitatum dans certains cas s’était réduite et sa largeur accrue.

La réduction orthopédique des formes anciennes des dislocations péri-lunaires du est pratiquement impossible. Deux possibilités thérapeutiques s’offrent : l’arthrodèse ou la résection de la première rangée des os du carpe. La résection de la première rangée des os du carpe préserve la mobilité du poignet et donne une fonction utile avec une force acceptable. Elle devrait théoriquement diminuer la force du poignet par effet d’allongement relatif des tendons. Mais le fait de la diminution voire même de la disparition de la douleur ceci améliore encore la force. le résultat est long à obtenir ,entre 6 mois et 1 an

Les luxations et fractures-luxations péri-lunaires du carpe invétérées sont de nos jours rares. Leur traitement ne peut être que chirurgical. La résection de la première rangée des os du carpe semble être une technique parfaitement adaptée à cette pathologie traumatique grave. Elle donne alors des résultats stables dans le temps, en préservant une bonne mobilité du poignet et une fonction utile avec une force acceptable.

CO030 FRACTURES DE LA BASE DU PREMIER METACARPIEN TRAITÉE PAR EMBROCHAGE PERCUTANE.

Les fractures de la base du premier métacarpien sont des lésions graves par leurs complications fonctionnelles pouvant entraver l’opposition du pouce ; mouvement indispensable pour la préhension de la main. La prise en charge thérapeutique est basée sur la réduction orthopédique et l’embrochage percutané le plus souvent selon différentes méthodes.- Le but de notre travail est d'évaluer les résultats fonctionnels de nos patients.

Nous avons mené une étude rétrospective concernant 100 patients ayant une fracture de la base du premier métacarpien colligés au Service de Traumatologie Orthopédie B CHU MED VI de Marrakech sur une période de 10 ans allant de janvier 2011 au décembre 2021. L’âge moyen de nos patients est de 29 ans avec des extrêmes allant de 15 ans à 52 ans avec une nette prédominance masculine 83%, le côté droit était le plus touché. Les accidents de la voie publique constituent l’étiologie la plus fréquente de cette fracture suivie par les chutes et les agressions. Un bilan radiologique comportant une radiographie de la main de face et de profil a permis de déterminer 60 fractures de Bennet à gros fragment ; 10 fractures de Bennet à petit fragment ; 15 fractures de Rolondo et 15 fractures extra articulaires. La réduction orthopédique suivie d’un embrochage percutané était la méthode thérapeutique la plus utilisée, 97 embrochages d’Iselin, 2 embrochages de Tibiana et un patient traité selon la technique d’embrochage de Johnson. Le recours à la réduction sanglante n’a été réalisé que chez trois patients.

Nous avons évalué les résultats fonctionnels de nos malades selon le score fonctionnel de Nonnemacher basé sur des critères objectifs : la mobilité du pouce en abduction et en antépulsion ; la stabilité articulaire et la force musculaire du pouce en préhension et des critères subjectifs : l’importance de la douleur et le degré de satisfaction du malade. Les résultats morphologiques ont été évalués après contrôle radiologique en recherchant les signes de consolidation, la présence ou l’absence du cal vicieux, la rétraction de la première commissure et le degré d’arthrose de l’articulation trapézo- métacarpienne. Nous avons obtenu 72% d’excellents et de bons résultats, 18% de résultats acceptables tandis que les mauvais résultats ont représenté 10%.

La prise en charge thérapeutique est très variée : La réduction selon Gedda est une composante essentielle du traitement de la fracture du premier métacarpien bien qu’un défaut de réduction peut s’accompagner de bons résultats selon Griffiths. Pour Dunaud, la réduction anatomique exacte est la condition sine qua none pour éviter une marche d’escalier facteur d’usure rapide du cartilage qui conduit à la rhizarthrose post-traumatique. L’embrochage trapézo- métacarpienne selon la méthode de Wagner ou Wiggins est une transfixion directe de la TM mais présente selon Iselin l’inconvénient de ne pas maintenir un écart commissural maximum. L’embrochage inter métacarpien d’Iselin consiste à former à l’aide de deux broches non parallèles un couple indéformable fixant le premier métacarpien au deuxième dans la position désirée avec écartement maximum de la première en antépulsion. La méthode de Tubiana, très voisine de celle d’Iselin est utilisée en cas de gros fragment, la broche proximale dans cette méthode passe dans le foyer de fracture. Notre préférence s’est portée sur la méthode d’Iselin en raison de sa simplicité, sa fiabilité et ses résultats globaux satisfaisants en général.

Les fractures de la base du premier métacarpien sont des lésions graves par leurs complications fonctionnelles. Elles exposent à la rizhartrose. La prise en charge thérapeutique vise à rétablir l’anatomie et la physiologie de la première colonne de la main. L’embrochage d’Iselin est simple et assure une consolidation en bonne position, compatible avec une fonction normale du pouce.

modération: Edward DE KEATING HART (Nantes)
modération: Edward DE KEATING HART (Nantes)
modération: Edward DE KEATING HART (Nantes)
Votez ici !
modération: Eric LENOBLE (Paris), Cyril LAZERGES (Montpellier)
Votez ici !
modération: Frédéric APAIX (Lyon), Florent WEPPE (Lyon)

Évaluation d'une application d'intelligence artificielle (IA) pour l'évaluation des amplitudes articulaires à la main.

Goniometric measurement is widely regarded as the most accurate tool for assessing range of motion (ROM) and is used by hand therapists and surgeons to document the progress of rehabilitation. However, many clinicians chose to visually estimate joint angles instead of using a goniometer due to its quick and equipment-free nature, deviating from the recommended guidelines. The main objective of this study was to evaluate the accuracy and precision of a new tool that utilizes artificial intelligence to simultaneously assess all joint angles of the hand using a single photograph.

We developed Rennes Universal Measurement Method (RUMM), a cross-platform application dedicated to calculate flexion angles from a single 2D picture. Accuracy was determined comparing the goniometric and the photograph method, and reproducibility comparing two paired sampled pictures from different point of views.

We found strong correlation of 0.7 between the goniometric method and the photograph-based approach, and 0.9 between two paired photographs. The Standard Error of Measurement was -1 degree, with a reproducibility coefficient of 13 degrees. The tool had a processing time of less than 0.1 seconds per hand, while traditional methods took 20 to 30 seconds per finger.

To our knowledge, our study presents the first comparison of hand joint amplitudes between clinical examination and AI. This innovative approach simplifies the process of measuring angles using just a smartphone, eliminating the necessity for additional tools, and promoting a uniform approach. Additionally, we showcased the software's remarkable capability to analyze all joints of the hand simultaneously at a given time.

We have introduced a measurement tool that offers simplicity and maintains a consistent level of inter-rater reliability across various clinical situations.

Partage dexpérience : réalité virtuelle (RV) et rééducation du membre supérieur (MS).

La RV est une simulation numérique d’environnements réels,reconstituant les stimulations sensorielles d’une situation.Plus la couverture sensorielle est large(visuelle, auditive, haptique),plus elle est immersive. L’observation des mouvements reproduits par la tête et les membres, plongent le cerveau et les réponses comportementales du sujet dans le monde virtuel. Plusieurs études démontrent que la RV est utilisée avec succès dans trois domaines médicaux: troubles psychologiques: phobies,PTSD,anxiété; gestion de la douleur:membre fantôme,grands brûlés; rééducation neurologique: troubles de l’équilibre, récupération fonctionnelle post-accident vasculaire cérébral. Voici notre humble expérience pratique d’une rééducation interactive de stimulations sensorielles multimodales auprès de patients présentant diverses pathologies du MS. Nous utilisons 2 appareils RV immersifs: -Oculus Quest: casque mobile, grand public.Bibliothèque de jeux et environnements variés.Le thérapeute accède à la vue RV sur une tablette,lui permettant de guider le patient. -Virtualis: dispositif filaire, dédié à la rééducation.Une caméra « Leap 3D » permet d’appliquer le leurre sensoriel via la « Thérapie Miroir Réalité Virtuelle Immersive » (TMRVI).Le thérapeute observe la vue RV et guide le patient au travers des bilans et exercices thérapeutiques, paramètre les stimuli de l’environnement virtuel et récolte des informations relatives aux réponses du patient. Les bénéfices observés sont: réduction des douleurs,stimulation du MS plégié,lutte contre la kinésiophobie,amélioration de la coordination,du gain d’amplitude et d’endurance,tout en permettant d’assister la commande neuromotrice,de répéter le mouvement,procurer un biofeedback et enfin de proposer un traitement orienté sur la tâche. D’après notre pratique,la RV,utilisée comme moyen de rééducation complémentaire aux thérapies conventionnelles,est un choix pertinent.C’est une expérience complètement immersive,agissant tel un distracteur ludique qui motive le patient à s’engager dans le processus de rééducation.Les possibilités d’action du patient sont ainsi accrues,en occultant une partie de la douleur et l’appréhension au mouvement,mais aussi de par l’intervention de la plasticité dépendante de l’expérience,améliorant la fonction motrice. L’utilisation du mode de leurre sensoriel via l’application « TMRVI»,en temps réel,permet d’optimiser la neuroplasticité en donnant l’illusion de la fonction perdue. De nombreuses études ont démontré une augmentation de la motivation des patients utilisant la RV comme outil de rééducation,apportant une diversification thérapeutique, mais aussi une plus-value de par les canaux sensorimoteurs plurimodaux utilisés et la répétition de tâches vécues en temps réel avec succès de réalisation. Après plusieurs années de pratique,nous pouvons conclure que la RV est un outil tout à fait convaincant dans notre usage en rééducation,et que la seule limite est celle que chacun se pose en fonction de sa propre imagination.

Utilisation de la réalité virtuelle pour l'auto-rééducation de la main.

L'auto-rééducation de la main est essentielle pour la récupération fonctionnelle après un traumatisme. Cependant, la douleur est un frein important lors des exercices de mobilisation dynamique, entamant la motivation des patients et réduisant la durée et l'intensité des séances. La réalité virtuelle (VR) connaît un développement croissant, y compris dans le domaine médical. Des recherches sur les mécanismes neurobiologiques ont démontré que la VR peut réduire la perception de la douleur en détournant l'attention du sujet des signaux de douleur.

Un serious game a été développé par HandMobility, en collaboration avec une équipe médicale composée de kinésithérapeutes spécialisés en rééducation de la main et d'un chirurgien de la main. Une étude préliminaire a été menée auprès de 22 patients. La moyenne d'âge était de 53 ans, et 82% d'entre eux n'avaient jamais utilisé un casque de VR. Sous la supervision d'un kinésithérapeute, chaque patient a utilisé la solution de VR lors de 2 à 3 séances consécutives. Les patients devaient effectuer une succession de deux gestes (fermeture puis ouverture de la main) pour déclencher un tir dans un jeu vidéo de type "shoot them up" avec une ambiance ludique de type Western.

Un total de 45 séances a été réalisé, représentant 2h40 d'exercice. En moyenne, le logiciel a enregistré 50 gestes reconnus par séance, soit environ un geste toutes les 2,7 secondes. Les patients ont été en mesure de marquer des points lors des séances, stimulant ainsi le circuit neuronal de la récompense. Ils ont attribué une note moyenne de 8,5/10 à leur expérience, soulignant notamment l'oubli temporaire de leur problème à la main et leur immersion totale dans le jeu : "j’ai eu l’impression d’avoir oublié mon problème à la main, j’étais absorbé par le jeu".

La VR pour l'auto-rééducation active de la main est bien tolérée et même plébiscitée par les patients. Son efficacité repose sur plusieurs principes éprouvés, tels que l'immersion visuelle tridimensionnelle, les neurones miroirs et le système de récompense/renforcement. Cependant, des études cliniques supplémentaires sont nécessaires pour démontrer son impact sur l'amélioration de la fonction et la réduction du temps de récupération.

Les serious games en VR offrent une expérience immersive et engageante pour les patients, favorisant leur participation active et leur motivation lors de l'auto-rééducation. Ces résultats encourageants ouvrent la voie à de nouvelles recherches pour explorer les possibilités de VR dans le domaine de la rééducation de la main.

modération: Céline BOUISSOU (Annemasse), Philippe CUENOD (Genève, Suisse)
modération: Fanny CARN (Paris), Jean LICHTLE (Paris)
modération: Thierry DUBERT (Champigny-Sur-Marne), Catherine LAFFARGUE (Champigny-Sur Marne)
modération: Grégory MESPLIÉ (Biarritz), Serge ROUZAUD (Pessac)
modération: Sylvain CELERIER (Paris), Marc LEROY (Institut De La Main Nantes-Atlantique)
modération: André GAY (Marseille), Claude LE LARDIC (Nantes)
modération: Aurélien AUMAR (Lesquin), Adil TRABELSI (Avignon)

CO031 Evaluation radiologique du cadre antébrachial sain.

Le cadre antébrachial (CAB) est une entité anatomique définie par l'association relative du radius et de l'ulna à l'avant-bras. Le segment métaphyso-diaphysaire du CAB est difficile à étudier de part une morphologie variable selon le degré de prono-supination et l’incidence radiographique. Pourtant, l’harmonie du CAB est indispensable à son bon fonctionnement. En l'absence de valeur objective définissant un seuil pathologique, nous avons émis l'hypothèse qu'il existe un parallélisme entre l'axe du col du radius, l'axe du tiers moyen de la diaphyse ulnaire et l'axe de rotation de l'avant-bras sur une radiographie d’avant bras de face en pronosupination maximale ainsi que sur une incidence en pronosupination neutre, dans le cas d'un CAB sain.

50 volontaires sains réalisèrent des clichés radiographiques bilatéraux du CAB en supination maximale et pronosupination neutre. La somme de l'angulation entre les 3 axes mentionnés ci-dessus a été calculée par deux observateurs indépendants. Une mesure de la reproductibilité inter-observateur était réalisée.

La valeur moyenne était de 3,07° [0,7-6,4] pour les CABs en supination maximale, et de 4,4 [0,9-10,3] pour les CABs en pronosupination neutre.

Nos résultats montrent un parallélisme presque parfait entre les 3 axes pour un CAB exempt de tout traumatisme squelettique.

En l'absence de mesure objective et validée dans la littérature, nous rapportons une méthode simple et reproductible pour l'analyse de l’harmonie du CAB. Une étude dédiée pourrait mesurer mise en défaut de ce parallélisme dans le cadre d’un cal vicieux à l’avant bras

CO032 L' allongement du radius ou de l'ulna dans les séquelles traumatique de l avant bras préserve la pronosupination.

Les impératifs de la pronosupination (Destot) sont à respecter en traumatologie et en pathologie la longueur des os doit être intacte, la courbure pronatrice du radius intacte, l’absence de décalage d’un des 2 os et un espace interosseux libre et deux articulations radio-ulnaires mobiles

Quatre patients porteurs de dislocation radio ulnaire distale ont bénéficié d allongement du Radius et d une greffe fibulaire libre Cinq patients porteurs de lésions de Monteggia négligées ont bénéficié d un allongement de l ulna et d une greffe fibulaire libre

Le squelette anti brachial est constitué du radius et l’ulna. Les épiphyses donnent les articulations proximale et distale constituant un cadre. La diaphyse radiale double courbure concave en avant et en dedans. La diaphyse ulnaire n’est ni rectiligne, ni fixe lors des mouvements. Les épiphyses radiales très différentes, la proximale, profonde sous les muscles, porte la tête radiale cartilagineuse excluant toute possibilité d’ostéosynthèse . L’épiphyse distale, plus massive et plus superficielle autorise l’implantation de broche. Les épiphyses ulnaires différentes une proximale volumineuse et une distale fine. L’épiphyse proximale porte l’olécrane dans l’axe longitudinal de la diaphyse, prédilection pour la mise en place d’un implant intramédullaire. L’épiphyse distale porte la tête ulnaire, recouverte de cartilage sur faces périphérique et distale Elle devient impliquée dans l’articulation radio-ulnaire distale et l’articulation du poignet. La membrane interosseuse définit la portion réellement diaphysaire de chacun des deux os. Le concept d’axe anti brachial ou d’articulation anti brachiale (forearm axis ou forearm joint des Anglo-Saxons) développé pour mettre en avant l’idée de relation entre anatomie et biomécanique du coude, de l’avant-bras et du poignet, pour en arriver à une notion d’entité et dorsal. L’articulation radio-ulnaire distale est au poignet par de nombreux faisceaux ligamentaires radiocarpiens ventraux et dorsaux. Les muscles contrebalancent les deux pronateurs et les deux supinateurs. En supination, les deux diaphyses sont parallèles délimitant un espace interosseux. En pronation, le radius pré-croisant l’ulna, l’espace s’efface du fait du contact des deux diaphyses. anatomo-fonctionnelle. Le radius et l’ulna sont articulés par leurs extrémités. L’articulation radio-ulnaire proximale est principalement stabilisée par les ligaments annulaire et carré, mais aussi par la capsule articulaire du coude. L’articulation radio-ulnaire distale a pour stabilisateur principal le ligament triangulaire, renforcée par un ligament ventral

La mobilité de la pronosupination est assurée par la liberté de la radio-ulnaire proximale et l'intégrité de la radio-ulnaire distale

La réparation des conditions de la prono supination passe par la réparation de la longueur des deux os de l'avant bras et la réparation de articulations radio ulnaires distale et proximale

CO033 Les aspects anatomiques des plaies de la main par coup de Sabre conditionnent le pronostic et les résultats thérapeutiques.

Les traumatismes par coup de sabre sont de plus en plus fréquents et vue que la main et le membre supérieur joue le rôle « protecteur » la main est souvent « touchée »

A travers des observations nous rapportons nôtre expérience sur ces plaies assez complexes nécessitant une prise en charge particulière en urgence, après nettoyage de la plaie et mise en place d’un pansement un bilan radiographique est réalisé mettant en évidence les lésions ostéo articulaires. Après bilan, sous anesthésie, on procède après une exploration à la fixation des foyers Ostéo articulaires et à la fermeture cutanée, sous couverture antibiotique.

Il est dépendant des lésions initiales et de leur réparation

Il s’agit de plaies souvent simple mais impressionnante touchant tous les éléments nobles et Ostéoarticulaires dont les conséquences fonctionnelles ne sont pas négligeables. Le métacarpe constitue le squelette de la région palmaire. Les métacarpiens, intermédiaires entre le carpe et le squelette des doigts continue la direction de chacun d’eux, forment une chaîne digitale osseuse, mobile, poly articulaire. Les structures fixes sont le deuxième et le troisième métacarpien et les structures mobiles comprennent le quatrième et le cinquième métacarpien et les éléments phalangiens ainsi que la colonne du pouce. Les fractures de deux ou plusieurs métacarpiens adjacents sont plus instables qu’une fracture de métacarpien isolé.

Les fractures des phalanges et des métacarpiens sont le plus fréquentes offrant une grande diversité anatomo-pathologique avec un grave retentissement fonctionnel. Le but du traitement est d’obtenir un rétablissement fonctionnel complet et rapide, ce qui suppose certes la consolidation de la fracture en position anatomique, mais aussi l’absence de raideur articulaire et d’adhérences tendino-périostées.

CO034 Traitement des amputations digitales pulpaires par lambeaux locaux versus pansements occlusifs : une étude comparative.

Les amputations digitales pulpaires sont fréquemment rencontrées en traumatologie. En cas d’exposition osseuse, les lambeaux locaux restent à ce jour la technique chirurgicale la plus couramment utilisée. Récemment, plusieurs auteurs se sont intéressés à l’utilisation des pansements occlusifs pour ce type de lésion. L’objectif de notre étude était de rapporter et comparer les résultats de la prise en charge des amputations digitales distales avec exposition osseuse par lambeau local (LL) et pansement occlusif (PO) au recul minimum de 12 mois.

Entre 2018 et 2021, 54 patients ont été pris en charge pour une amputation digitale distale en zones 2 et 3 d'Ishikawa. 28 LL et 27 PO ont été réalisés. Tous les patients ont été revus par deux examinateurs indépendants au recul minimum de 12 mois et ont réalisé une évaluation clinique et fonctionnelle. Nous avons également procédé à une analyse médico-économique (hospitalisation, actes chirurgicaux, nombres de consultations).

Le recul moyen à la révision était de 26 mois (12 – 38 mois). Les deux groupes étaient comparables. La cicatrisation pulpaire a été obtenue dans tous les cas. Elle était en moyenne plus rapide d’une à deux semaines dans le groupe LL (3.5 pour le groupe LL vs 5 semaines pour le groupe PO). Le délai d’arrêt de travail était en moyenne de 6 semaines dans les groupes. La sensibilité pulpaire discriminative était significativement meilleure dans le groupe PO (4 mm en moyenne) que dans le groupe LL (6 mm en moyenne). La raideur de l’articulation interphalangienne proximale était plus souvent observée dans le groupe LL, avec un tiers des patients étaient affectés. Il n’y avait pas de différence significative en termes d’intolérance au froid, de repousse de l’ongle, douleur et score PRHE entre les deux groupes. Aucune infection n’a été signalée. Une dystrophie unguéale (capotage de l’ongle, ongle en griffe) a été observée chez 11% des patients quelque soit le groupe. L’analyse médico-économique a mis en évidence une cout 6.5 fois plus important pour les LL par rapport aux PO.

Nos résultats confirment la validité des deux techniques comme traitement des amputations digitales distales avec exposition osseuse. Les résultats sont similaires en termes de cicatrisation et de récupération fonctionnelle. Avec un cout médico-économique nettement inférieur, le PO se positionne comme une réelle alternative aux LL.

CO035 Lambeau adipo-fascial pulpaire: étude rétrospective de 79 cas.

Les amputations digitales distales pulpaires et unguéales constituent un motif fréquent de consultation des services d’urgences de la main. Leur prise en charge doit être la plus complète possible afin de remplir l’important cahier des charges de la reconstruction pulpaire : couvrir le défect tissulaire, restituer un matelassage pulpaire suffisant, éviter les morbidités locorégionales, engendrer un minimum de séquelles cutanées, éviter l’apparition d’une intolérance au froid, et offrir un aspect esthétique satisfaisant aux patients. A ce jour il n’existe pas de consensus parmi les nombreuses techniques disponibles. Aucune technique chirurgicale n’offre une couverture efficace sans rançon cicatricielle pulpaire ou à distance. Nous présentons une étude rétrospective comportant 79 cas d’amputations pulpaires avec exposition osseuse traitées par un nouveau lambeau adipo-fascial pulpaire. Cette technique consiste à mobiliser le tissu adipo-fascial pulpaire restant sur la zone à traiter après l'avoir séparé de ses attaches cutanées et phalangiennes.

Nous rapportons une étude monocentrique et mono-opérateur sur 79 amputations pulpaires reconstruites par ce nouveau lambeau adipo-fascial entre aout 2019 et juin 2023. Aucune limite d’âge ou de comorbidité des patients n’ont été retenues. Nous avons inclus les traumatismes pulpaires impliquant une amputation avec perte de substance cutanée et exposition osseuse à biseau transverse, latéral, dorsal et certains biseaux palmaires légers à modérés. Les biseaux palmaires sévères constituaient une contre-indication par limitation de la quantité de tissu adipo-fascial mobilisable. La distance d’avancement prévisible du lambeau devait être de 10 mm au maximum. Aucune immobilisation n’était préconisée, au contraire, une auto-rééducation active et passive était directement préconisée. Les soins postopératoires étaient semblables aux soins d’une plaie de pulpe mise en cicatrisation dirigée. Les patients étaient revus à 2 et 4 semaines, puis à 6 mois postopératoire. Les paramètres étudiés étaient le délai de cicatrisation, les amplitudes articulaires, la sensibilité, l’intolérance au froid (EVA) et l’impact sur la qualité de vie (Quick DASH).

La couverture de la perte de substance osseuse a été obtenue pour tous les cas. La durée de cicatrisation était en moyenne inférieure à 21 jours. Aucune reprise chirurgicale n’a été pratiquée. L’enroulement et l’extension complet de tous les doigts opérés a été observé. L’intolérance au froid semble être plus faible qu’avec les autres techniques de reconstruction. L’altération de le la qualité de vie reste très modérée et la satisfaction globale des patients est très bonne.

Ce lambeau permet de couvrir une grande variété d’amputations pulpaires à l’exception du biseau palmaire sévère. Il ne nécessite aucune incision cutanée pulpaire. Cette technique est simple, fiable et reproductible et constitue un outil supplémentaire pour la reconstruction digitale. Cette technique épargne le réseau vasculaire et nerveux digital. Il permet une reconstruction sans cicatrice cutanée surajoutée. Les résultats observés sont encourageants et devront faire l’objet d’une étude comparative à une autre technique.

CO036 Résultats de l'Utilisation de substitut dermique artificiel dans la chirurgie reconstructive post-traumatique de la main.

La couverture tissulaire de la main traumatique est difficile. Les substituts dermiques artificiels sont utilisés en chirurgie réparatrice depuis des décennies mais leurs résultats en chirurgie de la main doivent encore être évalués. L'integra est une matrice de régénération dermique composé de deux couches : une couche de régénération et une couche de silicone. Le but de notre étude était d'évaluer les résultats de l'utilisation d'un substitut dermique artificiel dans la reconstruction cutanée de la main dans les suites d'un traumatisme

Nous avons rétrospectivement revus tous les patients présentant des plaies post-traumatiques de la main, et dont la reconstruction cutanée a fait appel à un substitut dermique artificiel (Integra) entre 2017 et 2020. Le critère de jugement principal était le succès de la couverture cutané évalué par l’absence de reprise chirurgicale. La satisfaction des patients, le quickDash et l'échelle des cicatrices de Vancouver (VSS) ont également été analysés. Les photos des patients préopératoire et post-opératoire ont été récupérées lorsqu'elles étaient disponibles.

Treize cas ont été récupérés. La durée moyenne de suivi était de 22 mois. La surface moyenne à couvrir était de 7,9 cm². Chez onze patients (85 %) le substitut dermique a couvert avec succès la surface requise. Deux patients (15 %) ont nécessité une reprise, un patient a du être amputé l’autre a nécessite une nouvelle couverture. Soixante-dix-sept pour cent des patients étaient satisfaits, le quickDash moyen était de 30,7 et le VSS de 6,3.

La couverture des défauts des tissus mous de la main est un défi, en particulier après un traumatisme grave. Lorsque la surface à couvrir est importante ou que les doigts sont touchés, la fonction de la main est compromise et l'indication d'une amputation peut dépendre de la couverture tissulaire. Notre étude rapporte le devenir de patients souffrant d'une perte tissulaire traumatique de la main nécessitant le plus souvent une couverture des tissus mous par un lambeau local ou pédiculaire, et traités par un substitut dermique. Avec un taux de réussite de 85%, nos résultats sont cohérents avec des études similaires. Actuellement il existe peu d'étude évaluant les dermes artificiels dans les traumatismes de la main. Les populations sont faibles et les traumatismes initiaux peu comparables entre eux, ce qui rend difficile l'évaluation des résultats. Nous avons utilisé uniquement l'integra qui a l'avantage de créer un plan de glissement épais mais qui nécessite un deuxième temps opératoire (greffe cutané). Il serait intéressant de le comparé au matriderm qui aurait l'avantage d'une prise en charge en un seul temps opératoire, d'une mobilisation plus rapide mais présente une couche plus mince.

Les substituts dermiques permettent une couverture cutanée de la main traumatisée en première intention. Notre étude a pour but de partager notre expérience de l'Integra sous forme de cas clinique avec de nombreuses photos. Une étude avec une plus grande population serait intéressante pour confirmer nos résultats et ceux de la littérature.

CO037 Prescription d'antibiotiques dans les plaies de main de l'enfant.

La prescription d'antibiotiques (atb) pour la prise en charge des plaies de main explorées au bloc opératoire chez l'enfant en France est encore aujourd'hui non consensuelle. L'objectif pimaire de ce travail était d'évaluer la conformité de la prescription d'atb lors d'explorations de plaies de main chez l'enfant après la diffusion d'un logigramme de prescription réalisé sur les bases d'un chemin clinique. Une injection intra-veineuse d'atb au bloc était proposée systématiquement devant une plaie articulaire, une plaie souillée et une morsure et/ou datant de plus de 24 heures. L'objectif secondaire était d'évaluer le risque d'infection en fonction de la prescription d'atb.

Une étude prospective monocentrique a été réalisée, analysant les plaies de la main prises en charge au bloc opératoire pédiatrique de 2019 à 2023. Nous avons noté les données démographiques, les caractéristiques spécifiques de la plaie, le délai entre la plaie et l'intervention, la prescription d'atb ou non, le nombre du sur- ou sous-prescription et la survenue de complications infectieuses. Une analyse statistique (test exact de Fisher) comparait le nombre de plaie infectées en fonction de la prescription d'atb.

Au total, 239 enfants (179 garçons) ont été inclus avec un âge moyen de 8 ans (0.8-16 ans). Il y a eu 103 injections d'atb dont 81(78,6%) conformes au logigramme (16 plaies articulaires, 32 plaies souillées, 21 morsures, 12 délai supérieur à 24h). 136 patients n'ont pas reçu d'atb dont 126 étaient conformes au logigramme. Dix patients (4 ayant reçu des atb et 6 sans atb) ont présenté des signes d'inflammations et/ou des signes infectieux, sans différence statistiquement significative entre les deux groupes (p=0.8).

Cette étude a montré que la mise en place d'un logigramme a permis d'harmoniser la prescription d'atb dans les plaies de main sans augmenter statistiquement le risque infectieux qui est une complication rare en chirurgie de la main et notamment chez l'enfant exempts de comorbidité. Nos données sont conformes aux travaux réalisés par la SFCM et dans la littérature.

La diffusion de ce logigramme présente un réel intérêt économique et écologique, diminuant à la fois les sur-prescription d'atb et la durée des séjours hospitaliers. De nouvelles études prospectives contrôlées randomisées multicentriques permettront de confirmer nos résultats.

CO038 Risque de dissémination septique au cours de la prise en charge chirurgicale des phlegmons de la gaine des tendons fléchisseurs: Exsanguination par compression mécanique versus surélévation simple.

This study aimed to demonstrate that there was no risk of extension of infection in performing mechanical exsanguination before inflating the tourniquet for surgical treatment of digital flexor tendon sheath phlegmon.

The series comprised 96 patients, with a mean age of 47 years (range, 18–87 years) and 37 women. Group I included 47 patients in whom exsanguination was performed with a Velpeau band before inflating the pneumatic tourniquet at the root of the limb. In Group II, which included 49 patients, the tourniquet was inflated after simple elevation of the limb.

Six patients underwent revision surgery for recurrence or osteoarticular complications: 4 (8.5%) in Group I and 2 (4.1%) in Group II, the difference between two groups being non-significant (p = 0.6378).

In conclusion, mechanical exsanguination before inflating the tourniquet did not incur risk of complications in surgical management of digital flexor tendon sheath phlegmon.

CO039 Profil épidémiologique des infections osseuses et articulaires.

L'infection des os et des articulations constitue un problème de santé significatif, entraînant une morbidité et une morbidité importantes.

Nous rapportons dans cette étude rétrospective une série de 34 patients atteints d'infections ostéo-articulaires, recueillies dans le service de traumatologie-orthopédie entre janvier 2015 et décembre 2017. Les données nécessaires à cette étude ont été compilées sur une feuille de calcul Microsoft Excel. Le but de cette étude est de décrire le profil épidémiologique, clinique, microbiologique et thérapeutique des infections ostéo-articulaires bactériennes chez les adultes.

L'âge moyen de nos patients était de 40,05 ans (18-18 ans), avec une prédominance masculine de 79% (sexe ratio H/F = 3,85). Les patients ayant des antécédents de traumatisme représentaient 80,95% des cas, dont 57,1% avaient des antécédents de PRA. Un matériel prothétique ou d'ostéosynthèse était présent chez 52,94% des patients, tandis que 17,64% étaient diabétiques. Les signes cliniques étaient dominés par les fistules (55,88%). Les infections étaient secondaires à un traumatisme dans 52,9% des cas. Les infections osseuses continues étaient les plus courantes (73,5%), avec une localisation tibiale dominante. L'épidémiologie bactérienne était représentée par les staphylocoques, dont 33,3% de S. aureus avec une résistance de 10% à l'oxacilline. La prise en charge était médico-chirurgicale avec une stratégie antibiotique dominée par la polychimiothérapie et une durée moyenne de 28,17 jours.

de très nombreux facteurs, propres au patient, à l'intervention ou appartenant à l'environnement hospitalier, favorisent sa survenue, soit en postopératoire immédiat, soit plusieurs mois après l'intervention. La présence d’un matériel prothétique ou d’ostéosynthèse est un facteur de risque important de leur survenue.

La prise en charge des patients atteints de cette infection doit être multidisciplinaire et faire appel à des chirurgiens orthopédistes, des bactériologistes, des radiologues, des anesthésistes et des rééducateurs fonctionnels.

CO040 WALANT for the clunking wrist : Understanding diagnosis for better treatment.

Wrist clunking is an uncommon symptomatology. Treatment can be necessary depending on its etiology. Finding the origin of clunking can sometimes be challenging for the physician, especially given the many possible origins. We believe that the use of the WALANT can help the surgeon, thanks to the preservation of the patient's active mobility, to better understand and treat this type of symptomatology, especially when complementary examinations are not sufficient.

We report two cases of wrist clunking operated under WALANT. Both cases were post-traumatic. The first clunk was caused by a distal radius fracture and the second one was due to a tendinous lesion. Videos and photos were taken with the consent of the patients to illustrate the cases. We conducted a comprehensive review of the current literature on wrist clunking by systematically reviewing 5 databases to regroup articles reporting clunking wrists. We included a selection of 23 articles, which collectively presented 31 cases.

Patient A, a 17-year-old boy, presented with wrist clunking and pain 2 months after a distal radius fracture. Initial examinations and a diagnostic arthroscopy did not identify the cause. A posterior impaction of the lunate fossa was found to be the cause of the clunking wrist. Patient B, a 31-year-old male, presented with wrist pain and clunking. A fibrous connection between the extensor carpi ulnaris (ECU) and the deep fascia surrounding was the cause of the clunking. Direct visualization during surgery under WALANT allowed us to make an accurate diagnosis. Our literature review showed that wrist clunking is a symptom that can be caused by various factors. Intracapsular causes include carpal instability, loose bodies, ligament thickening, osseous malformation, and pseudarthrosis. Extra-capsular causes include subluxation of the ECU, injury to the distal radioulnar joint, tendon-related origins, and aberrant muscles or tendons.

Wrist clunking is a rare phenomenon, and its origin can be difficult to assess, imaging techniques can reveal structural lesions, but they may fail to provide a complete understanding of the underlying problem. Direct visualization of the clunk thanks to the preservation of the active wrist mobility under WALANT can be useful in order to make an accurate diagnosis and provide effective treatment.

Surgical explorations under WALANT can be an effective method for the diagnosis of the various etiologies of wrist clunks, providing means to address diagnostic difficulties and enhance comprehension of the underlying causes of this condition.

CO041 Résultats précoces des reconstructions immédiates ou différées après résection d’un sarcome des tissus mous au membre supérieur : une étude descriptive monocentrique.

L’incidence des sarcomes des tissus mous au membre supérieur est moins élevée qu’au membre inférieur. Les résultats précoces après reconstruction immédiate ou différée après résection des sarcomes des tissus mous au membre supérieur sont peu rapportés dans la littérature. Le but de cette étude descriptive était de décrire les résultats postopératoires précoces et le taux de complications lors d'une reconstruction immédiate ou différée après résection d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur dans un seul centre de référence.

Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective d'un seul centre de référence entre février 2020 et juin 2023. Cette cohorte incluait les patients consécutifs opérés d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur et dont la perte de substance a été traitée par lambeau (pédiculé ou libre) soit immédiatement, soit en différé. Les caractéristiques démographiques, l'évolution postopératoire et les complications ont été décrites et analysées.

Quatre-vingt-quinze patients ont été opérés d’un sarcome des tissus mous avec reconstruction immédiates ou différée. Parmi eux, 14 (14,7%) patients ont présenté une exérèse/reconstruction au membre supérieur. L’âge moyen était de 66 ans (29 – 86 ans), l’IMC moyen était de 25,6 (20,8 – 32 kg/m2) et 14% avaient eu une radiothérapie préopératoire (2/14). Parmi ces 14 patients, le taux de résection complète (R0) était de 79 % (n = 11/14). Douze patients ont été reconstruits par lambeau libre et 2 patients ont été reconstruits lambeau pédiculé. Sept patients (50%) ont présenté au moins 1 complication. La complication la plus fréquente était la désunion de cicatrice (35 % ; n=5), suivie par la nécrose partielle du lambeau (21 % ; n=3), l'hématome (14 % ; n=2), nous n’avons pas observé de thrombose artérielle ni veineuse. Il n’y a pas eu d’échec de lambeau. Le taux global de complications nécessitant une intervention chirurgicale répétée était de 29 % (n = 4). Aucun décès n'a été enregistré au cours de la période postopératoire précoce et tous les patients ont présenté une cicatrisation avec un délai moyen de 52 jours (16j-132j).

Plus rares qu’au membre inférieur, la reconstruction immédiate ou différée après une résection d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur présente un taux élevé de complication, néanmoins ces complications sont mineures et tous les patients ont cicatrisés.

CO042 Fasciite nécrosante au membre supérieur : nouveau score et aide au diagnostic.

Les dermo-hypodermites bactériennes nécrosantes et les fasciites nécrosantes (DHBN-FN) touchant le membre supérieur sont des infections de la peau et du tissu sous-cutané peu fréquentes et potentiellement mortelles. Lors de l’atteinte du membre supérieur, le traitement curatif peut aller jusqu’à l’amputation trans-humérale. La rapidité de la prise en charge initiale est primordiale. Or les pièges diagnostics sont nombreux : a) soit de méconnaitre le diagnostic de DHBN-FN avec un retard à la prise en charge de fort impact pour le patient, b) soit de suspecter ce diagnostic et de mettre en œuvre un traitement chirurgical délabrant alors qu’il s’agit d’une dermo-hypodermite bactérienne non nécrosante (DHBNN) ou érysipèle. L’élimination de ce diagnostic différentiel est donc un élément clé pour une prise en charge optimale. Nous avons montré dans une étude précédente la faible spécificité du score LRINEC. L’objectif principal de cette étude était d’élaborer un score de diagnostic differentiel précoce entre une DHBN-FN et une dermo-hypodermite bactérienne non necrosante (DHBNN).

Nous avons mené une étude rétrospective sur dix ans de tous les patients traités pour une DHBN-FN documentée par anatomo-pathologie et bacteriologie au CHU de Rouen . En dix ans, 113 patients traités pour DHBN-FN ont été identifiés. Avec l’aide de l’équipe de biostatistique, nous les avons comparés à 209 patients atteints de DHBNN au niveau des antécédents, des comorbidités, de la clinique initiale et de la biologie initiale. Pour les patients de chacun des 2 groupes, 24 variables pertinentes cliniques et biologiques ont été relevées. Ces données ont été statistiquement traitées pour établir un nombre de point par variable.

Sur ces 24 variables, un score a pu être établi. Il est positif à DHBN-FN si ≥10. Ce score a été testé sur un groupe de patient traité n’ayant pas servi à élaborer le score. Les performances de notre modèle étaient bonnes avec une sensibilité de 0,76 et une spécificité de 0,85. La valeur prédictive négative était de 98 %. L’aire sous la courbe ROC était de 0,91.

Nous avons créé un nouvel outil capable d’aider le clinicien à faire la différence part entre DHBN- FN et DHBNN en utilisant des critères facilement disponibles en routine clinique. Les patients présentant un score supérieur ou égal à 10 doivent être évalués avec vigilance en raison du risque élevé d’une forme nécrosante.

CO043 Les fasciites nécrosantes de la main par morsure d'âne autour de 7 cas cliniques.

Les fasciites nécrosantes se sont des dermo-hypodermites nécrosantes d’origine bactérienne qui s’étendent vers l’aponévrose superficielle et les plans profonds, et constitue une urgence médico chirurgicale absolue. Les morsures d’animaux de compagnie et surtout d'ânes, sont fréquentes dans notre contexte. Négligées, sur un terrain fragile, le traumatisme évolue inéluctablement vers une fasciite nécrosante. mettant en jeu le pronostic vital aussi bien que le pronostic fonctionnel.

Étude rétrospective et descriptive, d’une série de 7 patients ayant une fasciite nécrosante de la main suite à des morsures d'ânes sur une durée de 12 mois, entre Novembre 2021 et Octobre 2022. L’objectif est d’établir le profil évolutif ainsi que la stratégie thérapeutique et le pronostic fonctionnel des fasciites nécrosantes de la main secondaire à des morsures d'ânes.

L’âge moyen était de 40 ans, tous de sexe masculin. la majorité des patients étaient diabétiques (7/7). le délai moyen de consultation était de 4 jours. 2 patients admis à la réanimation pour décompensation acidocétosique, avec sepsis grave et hypotension réfractaire. Tous nos patients présentaient des fasciites nécrosantes polymicrobiennes majoritairement sur la face dorsale. Aucune lésions osseuses n'était constatée. Le score de LRINEC était supérieur à 6 dans 80 % des cas. La prise en charge initiale consistait, en une fasciectomie, mis à plat et drainage avec excision du tissu nécrotique et dévitalisée. Durée moyenne d’hospitalisation était de 50 jours. L'antibiothérapie était probabiliste à large spectre puis adaptée. 6 patients ont était traitaient par greffe de peau après amélioration de l'état local et de multiples débridement chirurgicaux et 1 patient par cicatrisation dirigée. La limitation de l'extension des doigts et du poignet était la complication la plus fréquente soit 40 % des cas.

La fasciite nécrosante est une infection des tissus mous qui se propage rapidement par nécrose étendue du fascia profond et superficiel. Il s’agit d’une infection polymicrobienne dans 70% des cas. la localisation au niveau de la main expose à des atteintes tendineuses et nerveuses mettant en jeu le pronostic fonctionnel. L’épidémiologie des morsures est en fonction du pays concerné, et des animaux que les hommes peuvent côtoyer, on note dans notre contexte la prédominance des ânes surtout en milieu rural. Le retard de prise en charge aggrave la situation et l'excision chirurgicale étendu initial idéalement dans les 24 heures améliore le pronostic. Le suivi des pansements, le recours aux reprises chirurgicales et aux gestes de recouvrement par greffes de peau et l'immobilisation dans les positions de fonction (intrinsèque) permet d'améliorer les résultats et de limiter les raideurs.

La fasciite nécrosante est une véritable urgence médico-chirurgicale, aggravée encore par les morsures d’animaux négligées. Elle relève d’une prise en charge multidisciplinaire, et la greffe de peau mince a pour but de couvrir et rétablir rapidement la barrière cutanée.

CO044 Réapparitions des brides-rétractions aux doigts post-brûlure quelques années après une première chirurgie réparatrice dans une population des enfants africains à peau noire au cours de croissance.

Les séquelles de brûlures de doigts sont fréquentes auprès des enfants africains de peau noire, cela à cause de l’incidence élevée de brûlures et d’un accès limité au traitement standard. Les cicatrices pathologiques (hypertrophiques, chéloïdiennes) sont endémiques dans certaines régions d’Afrique. A notre connaissance, il n’existe pas de travaux publiés consacrés uniquement aux réapparitions des brides-rétractions aux doigts post-brûlure quelques années après une première chirurgie réparatrice dans une population des enfants africains à peau noire au cours de croissance.

Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle, allant de janvier 20018 à décembre 2022. Les paramètres étudiés ont été : le sexe, l’âge de l’enfant à la première chirurgie, l’âge de l’enfant à la deuxième chirurgie réparatrice, le type de traitement initial, le délai et l’âge de réapparition des nouvelles lésions (brides, rétractions), les antécédents individuels ou familiaux des cicatrices pathologiques, les types de lésions observées, les types de traitement proposé.

Un total de 34 doigts a été observé chez 14 enfants, soit 11 mains. Huit patients étaient du sexe masculin et 6 du sexe féminin. L’âge au moment de la première réparation des brides-rétractions était compris ente 1 à 4 ans. Le délai moyen de réapparition des lésions était de 2 ans avec des extrêmes allant de 5 à 31 mois. Vingt-un doigts ont bénéficié initialement des plasties en Z (61,7 %) et 14 doigts de greffe de peau totale (41,1 %).

Plusieurs facteurs peuvent influencer les récidives de ces cicatrices: la technique chirurgicale utilisée, le moment de la réparation, l'âge du patient, les facteurs de croissance de l'enfant. Les éléments de la genèse des cicatrisations pathologiques (hypertrophiques chéloïdiennes) chez les sujets à peau noire ne sont pas à exclure.

Les résultats préliminaires de la présente étude, la première à son genre, malgré le faible nombre de la population étudiée et du faible recul, montrent l’intérêt d’une étude approfondie sur le meilleur moment d’une réparation primaire des séquelles de brulure de la main chez l’enfant africain à peau noire en cours de croissance et sur l’âge optimal de l’enfant éligible pour cette chirurgie. Egalement des recherches approfondies sur la nature histopathologique des tissus excisés, les antécédents individuels et familiaux de cicatrisation, s’avèrent importantes pour cette population vivant en zone endémique des cicatrices pathologiques

modération: Aurélien AUMAR (Lesquin), Adil TRABELSI (Avignon)

CO045 Fencing Wrist: A 10-year retrospective study of wrist injuries in fencers.

Fencing is a sport that requires a high level of wrist mobility. Fencing is poorly studied in the literature. Currently, no study in the literature has focused on reporting wrist injuries during regular fencing practice. Because of the handling of a weapon and precise and fast gestures, we wanted to analyze the possible injuries of the wrist.

Therefore, we performed a bicentric retrospective study of our medical records from January 2010 to June 2022 by aggregating records from four surgeons at two hand and wrist surgery centers. To be included, active fencers had to be between 20 and 60 years of age and to have been fencing for more than 2 years, with at least 2 sessions per week. If the practice was irregular or stopped for more than 10 years, this was an exclusion criterion. The notion of an accident such as a fall or wrist trauma other than during training sessions. The lesions were then classified according to two modes: for lesions detectable by arthroscopy (scapholunate instability, Triangular Fibrocartilaginous complex lesions (TFCC), …), only its arthroscopic finding made reference. For other pathologies, an imaging examination was necessary (Extensor carpal ulnaris (ECU) instability, ...). Concerning TFCC lesions, only peripheral or foveal lesions were listed. Isolated perforations of the TFCC were excluded.

A total of 31 patients were included in our study, with a total of 37 lesions (6 patients had associated lesions) with a clear predominance of TFCC lesions (50% of all lesions combined). The mean age was 38.32 years (min 25 - Max 54 years), consisting of 23 females and 13 males. Six patients (16,6%) were manual workers. Eight patients exercised at a very high level with 4 training sessions per week (including 4 at Olympic level). In more detail, the injuries found were 16 peripheral TFCC injuries, 8 foveal TFCC injuries, 5 symptomatic lunotriquetral ligament ruptures, 3 ECU instability, 3 dynamic scapholunate instability, 1 De Quervain's tenosynovitis (DQT) and 1 tear of the dorsal radiocarpal ligament.

Currently in the literature, there is no sport specifically related to TFCC injuries as well as no study evaluating wrist injuries through fencing. However, our results seem to show a predominance of ulnar wrist lesions in regular fencers.

CO046 Reprise précoce du sport après réparation du ligament collatéral médial de la MCP du pouce avec utilisation du SUTURETAPE®.

Les lésions du ligament collatéral médial du pouce sont fréquentes en traumatologie du sport ; elles représentent 3,2% des lésions ligamentaires traumatiques des membres. Les lésions avec instabilité, de grade 3 ou les instabilités secondaires nécessitent classiquement une prise en chirurgicale par réparation ligamentaire aigue ou ligamentoplastie secondaire. Récemment, de nombreuses techniques de réparation ligamentaire primaires ou secondaire ont bénéficié d’un renforcement de la procédure par une bandelette synthétique dite de renfort sous la dénomination commerciale de SUTURETAPE®. L’objectif de notre étude est d’analyser le délai moyen de retour aux activités physiques et sportives après réparation ou ligamentoplastie du ligament collatéral médial du pouce avec renforcement par INTERBRACE®.

Nous avons réalisé une étude prospective, descriptive de septembre 2021 à octobre 2022. Dans les formes aigues une ancre intra osseuse permettait de fixer le ligament collatéral médial sur la base de P1 ; dans les formes subaiguës, une ligamentoplastie utilisant un greffon autologue tendineux était réalisée. Dans les cas, la réparation ou reconstruction du plan ligamentaire était renforcée par un faisceau unique d’INTERNALBRACE®.

Trente deux patients ont été inclus. Seize patients ont bénéficié d’une insertion distale par ancrage osseux (groupe 1) et 16 patients ont bénéficié d’une ligamentoplastie avec un tendon palmaire dans 12 cas et un tendon extenseur propre de l’index dans 3 cas. Le délai moyen de reprise de l’activité physique est sportive était respectivement de 5,2 (2,2) semaines dans le groupe 1 et de 6,6 (1,7) semaines dans le groupe 2.

Le délai de reprise des activités physiques et sportives après une réparation du plan ligamentaire médial du pouce semble possible précocement avec l’utilisation d’un renfort synthétique per opératoire.

CO047 Résultats de la fasciotomie échoguidée dans les syndromes de loges chroniques d’effort à l’avant-bras : Résultats préliminaire à propos de 12 cas.

Le syndrome de loges chronique d’effort (SLCE) à l’avant-bras est une pathologie rare affectant préférentiellement les sportifs et les musiciens réalisant des mouvements de préhension forcée, répétés et prolongés. Pathologie de l’homme jeune, le SLCE à l’avant-bras se manifeste par des douleurs à type de crampes, débutant le plus souvent à la face antéro-interne de l’avant-bras et gagnant progressivement toute sa circonférence, pouvant être accompagnées d’une faiblesse musculaire et d’acroparesthésies. L’objectif de cette étude est de rapporter les résultats préliminaires de la fasciotomie échoguidée dans le traitement du SLCE à l’avant-bras.

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique observationnelle. Le diagnostic de SLCE à l’avant-bras reposait l’association d’une présentation clinique caractéristique et d’une mesure de pression intramusculaire (MPIM) pathologique. une PIM pathologique était définie par une pression, à 1 minute après l’arrêt de l’effort, supérieure à 30 mmHg. Notre série recensait 7 hommes présentant une atteinte bilatérale. L’âge moyen était de 30 ans. La PIM pré-opératoire moyenne à 1 minute après l’arrêt de l’effort était de 60,75 mmHg. Le critère de jugement principal était l’évolution de l’intensité douloureuse post-opératoire mesurée par échelle visuelle analogique (EVA). Les critères de jugement secondaires étaient : La satisfaction du patient, la baisse de niveau de compétitivité et le délai de reprise de l’activité sportive incriminée. Les complications ont été recensées.

L’évaluation des résultats s’est faite sur 6 patients et donc 12 avant-bras. Le recul moyen était de 22,5 mois. L’EVA pré-opératoire moyen était de 7,3/10 ; elle était de 0/10 en post-opératoire. Tous les patients étaient satisfaits de l’intervention. Le délai de reprise moyen de l’activité sportive était de 25,5 jours. Aucun patient n’a diminué son niveau de compétitivité sportive au décours de la procédure.

Notre série rapporte les résultats d’une technique inédite : Une fasciotomie « mini-open » avec assistance échographique. Cette technique, efficace et non invasive, permet de combiner les avantages de la voie « mini-open » à l’aveugle et, en visualisant les structures anatomiques, de la voie endoscopique. En sus, substituer l’endoscope par l’échographie permettrait, à terme, de promouvoir la réalisation de ce geste en « office surgery » tout en offrant au chirurgien de la main l’opportunité d’appréhender l’outil échographique.

la fasciotomie échoguidée dans le traitement du SLCE à l’avant-bras est une technique innovante aux résultats préliminaires prometteurs.

modération: Nick DARLIS (Athens, Grèce), Gwénolé KERMARREC (Vannes, Grèce)

VF01 Targeted partial arthroscopic trapeziectomy and distraction (TPATD): surgical technique.

Basal joint osteoarthritis is a real public health problem, yet there is no consensus on its treatment. Although total trapeziectomy, as well as arthroplasty, provides long-lasting efficacy, it does not seem to be adapted to a young population with complications that are often very difficult to manage. In the era of minimally invasive surgery, there is a real interest in finding conservative therapeutic alternatives for young subjects that allow them to “pass a painful milestone” and thus postpone the least conservative interventions. This article details the surgical technique of an arthroscopic and conservative technique: The Targeted Partial Arthroscopic Trapeziectomy and Distraction (TPATD) based on two points: targeted resection of painful arthritic lesions and distraction of the joint to restore ligament tension and hopefully regrow fibrocartilage on resected lesions.

VF02 Mise en place d’une prothèse, trapézo-métacarpienne, sous méthode WALANT. À propos de mes 40 premiers cas.

Nous rapportons la méthode de mise en place d'une prothèse trapèzo-métacarpienne sous WALANT (anesthésie locale sans adrénaline ni sédation) par retour d’expérience de nos 40 premiers cas. La méthode d'anesthésie est décrite minutieusement et plus succinctement la technique chirurgicale.

La méthode WALANT a permis d'effectuer à chaque fois l'intervention en totalité, sans douleur. L' anesthésie a été réalisée par l' opérateur au moins 30 minutes avant l'intervention. Au totale, sa réalisation a pris environ 20-25 minutes, généralement en deux étapes de 10 et 5 minutes, avec une période de 10 minutes entre les deux pour minimiser la douleur de la deuxième injection plus profonde.

Cette approche a permis d'obtenir une anesthésie efficace et sans inconfort pour le patient mais doit être anticipée afin de ne pas perturber le programme opératoire. Compte tenu des nombreuses temps-mort sur un programme de 10 à 15 interventions, sur une journée complète, l'opérateur ne rapporte pas de différence significative par rapport à un programme effectué sous anesthésie loco-régionale ( ALR). Il semblerait qu'il y ait même un gain de temps. Les différentes étapes chirurgicale sont superposables à la technique sous ALR. Comme sous ALR l'étape-clé reste la mise en place de la cupule dans le trapèze mais la vérification de la mobilité active, possible grâce à la méthode WALANT est d'une certaine utilité pour la tension du col et la detection d'un effet-came. Dans notre étude, la durée de l'intervention de 25-30 mn n'a pas été significativement plus longue que sous ALR. Nous ne rapportons aucune complications concernant la procédure d’anesthésie ni sur la mise en place de la prothèse trapèzo-métacarpienne. La satisfaction des patients a été excellente,.

La méthode de mise en place d'une prothèse trapèzo-métacarpienne sous WALANT, basée sur les 40 premiers cas est concluante : L'anesthésie locale peut être réalisée sans douleur ni sédation et permet une intervention confortable pour le patient et le chirurgien. Les étapes de l'intervention sont superposables à la technique sous ALR. Un soin particulier doit être apportée à la mise en place de la cupule dans le trapèze et au testing de la tension du col et la mobilité à la recherche d'effet-came. La durée de l'intervention est comparable à celle des méthodes conventionnelles d'ALR . L'absence de complications et les retours de satisfaction positifs des patients soulignent l'efficacité et la sécurité de cette méthode.

VF03 Comment opérer une Maladie de Dupuytren par la technique de la plastie de Malingue.

Il existe un grand nombre de voies d’abord dans la maladie de Dupuytren et aucune n’a démontré sa supériorité. Parmi elles, la technique de la plastie de Malingue, décrite initialement en 2002, est peu connue. Récemment, elle a démontré son intérêt sur le plan vasculaire, mathématique et mécanique.

Nous avons réalisé une vidéo d’une aponévrectomie selon la technique de Malingue sur un 3e rayon digital atteint par la Maladie de Dupuytren. Il s’agissait d’un stade III selon la cotation de Tubiana. Une plastie de Malingue a été réalisée sur le doigt et une plastie de Malingue modifiée a été réalisée sur la paume de la main. Nous laissons habituellement un lambeau bipédiculé entre la plastie réalisée en paume et celle réalisée sur le doigt.

La technique de Malingue doit être centrée sur la bride digitale pour optimiser ses propriétés mécaniques intrinsèques. Elle doit respecter rigoureusement les principes géométriques d’isométrie cutanée pour permettre une bonne mobilisation des lambeaux. Elle assure une exposition optimale des pédicules vasculonerveux au cours de la dissection limitant ainsi les risques de lésions iatrogènes. Les lambeaux se transposent de façon naturelle à l'extension du doigt au moment de la fermeture.

La technique de la plastie de Malingue est simple mais nécessite une grande rigueur dans sa réalisation. C’est une technique fiable qui assure un contrôle optimal des pédicules vasculonerveux et une fermeture sans tension.

VF04 Une nouvelle technique anatomique de réparation du biceps distal, postérieur à antérieur, par une seule incision antérieur.

Anterior, single incision techniques have dominated in recent years the repair of distal biceps ruptures, largely because of the incidence of heterotopic ossification with double (anterior and posterior) incision techniques. However, with the anterior incision the anatomic reinsertion of the tendon to the tip of the bicipital tuberosity is difficult (if not unattainable), especially in muscular individuals (which are the norm for this injury). As a consequence the tendon is usually reinserted in the anterior surface of the tuberosity, minimizing its supination momentum and its ability to restore supination strength, which is the most important functional consequence of distal biceps rupture. We propose a new technique to anatomicaly reinsert the biceps tendon through a single anterior incision.

The new technique has been applied to 38 male individuals with acute (within one month from injury) distal biceps ruptures. It can also be modified to accommodate distal biceps reconstruction with allograft or autograft in chronic ruptures. The technique includes using two parallel sutures in the distal biceps stump in a semi-Krackow configuration to replicate the long and short head components of the distal biceps tendon. Then, a 3.5-4.5mm drill hole is created on the anterior surface of the tuberosity and the sutures are passed from Posterior to Anterior through the hole and are tied over an endo-button on the anterior surface (as opposed to the undo-button being on the posterior surface with the traditional end-button techniques). The patients are kept in a simple elbow sling for 5 weeks and active motion is started at 3 weeks postoperatively. Heavier lifting is allowed at 10 weeks

In the 38 patient cohort we had one early re-rupture (suture failure) and one case of heterotopic ossification requiring re-operation. We had one more case of minor heterotypic ossification not blocking motion. The rest of the patients healed uneventfully with full range of motion and returned to their previous occupation and athletic activities with M5 supination strength at manual testing.

This technique provides strong fixation (2 sutures and end-button) and sutures are tied over the undo-button in direct view. It restores the anatomic insertion (and the supination momentum of the tendon), provides ample tendon to bone contact, requires minimal immobilization, avoids big holes to the radius (and the danger of fracture) and can be modified to accommodate reconstruction in chronic cases.

The Posterior to Anterior biceps reinsertion technique is advantantageous over traditional fixation methods for distal biceps rupture

VF05 Arthroscopic radioscapholunate fusion: surgical technique.

The development of radioscapholunar osteoarthritis after a distal radius joint fracture is a real challenge, especially when it is addressed to young patients who want to maintain some wrist mobility. Classically, radioscapholunar arthrodesis is performed by an open longitudinal approach of more than 10 cm on the dorsal surface, largely exposing the midcarpal level. Wrist arthroscopy has already shown its effectiveness in preserving joint mobility compared to open procedures. Performing this arthroscopic procedure minimizes the "aggression" of the joint and hypothetically provides better mobility. This article details the surgical technique for performing radioscapholunar arthrodesis arthroscopically.

VF06 Comment je reprends un échec de réinsertion fovéale du TFCC.

La réinsertion fovéale du TFCC sous arthroscopie est une technique exigeante, qui peut se solder par un échec, c'est-à-dire un défaut de cicatrisation ligamentaire. Bien que cette situation soit assez rare, elle doit être envisagée en cas de persistance de douleurs fovéales à plus de 6 mois de l'intervention. Après confirmation arthroscanographique, une réintervention chirurgicale peut être proposée au patient. Cette vidéo flash montre comment je reprends un échec de réinsertion fovéale du TFCC sous arthroscopie.

Nous rapportons le cas d'une patiente de 51 ayant présenté un traumatisme par chute de sa hauteur avec désinsertion fovéale du TFCC. Une réinsertion par tunnel trans-osseux sous contrôle arthroscopique s'est soldée par un échec avec persistance de douleurs et d'une instabilité radio-ulnaire distale. L'arthroscanner ayant confirmé l'absence de cicatrisation ligamentaire, une réintervention a été proposée.

Sous arthroscopie, nous avons tout d'abord objectivé l'absence de cicatrisation du TFCC au niveau de la fovéa avec présence d'une suture trans-osseuse continue mais lâche. Après résection de l'ancienne suture, nous avons procédé un avivement méticuleux de la face profonde du TFCC au shaver et de la fovéa à la fraise. Une nouvelle réinsertion par tunnel trans-osseux et ancre a été réalisée. Le contrôle arthroscopique a montré une suture compétente, bien tendue, et permettant néanmoins une bonne mobilité en pronosupination. La suture a été protégée par brochage interosseux radio-ulnaire et immobilisation par BABP pendant 8 semaines.

En cas de persistance de douleurs mécaniques après réinsertion du TFCC, il faut savoir évoquer un défaut de cicatrisation ligamentaire, pour pouvoir proposer au patient une réintervention en protégeant la réparation par un brochage radio-ulnaire distal et une immobilisation prolongée.

Mais gardez à l'esprit que "ad impossibilia nemo tenetur".

VF07 Comment je fais une pollicisation de l’index pour hypoplasie du pouce par la technique de Malek?

L’aplasie du pouce Blauth IIIB à V est une différence congénitale d’impact fonctionnel majeur dont le traitement principal repose sur la pollicisation de l’index. Même si de nombreuses voies d’abord ont été décrites pour reconstruire la première commissure, le dessin, les différents temps osseux, tendineux et vasculo-nerveux sont bien codifiés. Nous rapportons ici la technique que nous utilisons depuis une vingtaine d’année selon le dessin de Malek ainsi que les temps clés de cette intervention.

Technique : 1) Dessin selon Malek 2) Dissection dorsale ménageant le plan veineux de l’index 3) Décollement de l’appareil extenseur et ouverture du ligament intermétacarpien dorsal. 4) Libération des muscles 1er interosseux dorsal en radial et 2eme interosseux palmaire et ouverture du ligament intermétacarpien palmaire 5) Dissection antérieure des pédicules – intraneurodissection et section artère collatérale radiale du 3eme doigt 6) Ouverture du canal digital face antérieure du 2eme métacarpien 7) Excision métaphyso-diaphysaire du 2ème métacarpien 8) Positionnement et brochage métacarpien après rotation -antépulsion du lambeau d’index 9) Réinsertion des intrinsèques sur les faces latérales de la néo MCP du néo pouce 10) Fermeture des lambeaux et reconstruction de la 1ere commissure

nous présenterons les résultats iconographiques et cliniques.

Les vidéos enchainées de ces différents temps seront explicitées et accompagnées d’une courte vidéo du résultat fonctionnel.

Voici la présentation vidéo pour répondre à la question " comment je fais la technique de pollicisation de l'index dans les hypoplasies congénitales du pouce Blauth IIIB à V par la technique de Malek?"

VF08 Vidéo-flash: Lambeau de Joshi et Pho pour les pertes de substances pulpaires subtotales.

Les pertes de substance de la pulpe des doigts sont reconstruites avec des objectifs de: 1)restaurer la couverture pulpaire 2) ainsi que la sensibilité epicritique 3) en créant le moins de sequelles possibles. Parmi les solutions à envisager pour les pertes de substance étendues voire subtotales de la pulpe, le lambeau décrit par Joshi puis modifié par Pho constitue une option intéressante pourtant peu utilisée. Ce lambeau homodigital est unipediculé antérograde à palette dorso-latérale. Il recrute la face dorso-latérale de P 3 adjacente à la pulpe restante et son pedicule.

Technique : 1) Dessin recrutant la pulpe restante et contournant à 1 mm le repli latéral et dorsal de l’ongle 2) Hemi-brunner jusqu’à la base du doigt en dégageant des lambeaux cutanés qui ménagent le pédicule sous-jacent et toute son ambiance graisseuse 3) Dissection disto-proximale en ayant soin de ne pas léser la matrice à la face dorsale, et disséquant en profondeur de P3 la pulpe restante 4) dissection du pedicule avec coagulation des arcades d’Edwards jusqu’en proximal , en manageant les veines commitantes. 5) mise en place de la palette sur la face antérieure de P3 par aiguille et quelques points 6) Suture lache de l’abord en hemibrunner 7) Greffe de peau à partir de l’eminence hypothenar (greffe de Patton) et posée sur la PDS dorso-latérale

Quelques mots expliciteront le suivi post-opératoire et quelques photos des résultats.

Même si la peau est fine sur la partie dorso-latérale, celle-ci conserve grâce au pédicule adjacent une bonne sensibilité.

Le lambeau de Joshi et Pho constitue une solution de choix, tres fiable et aisée pour la couverture des pertes de substances etendues voire de la pulpe. Il est particulièrement utile dans l’arsenal du chirurgien de la main lors de prises en charge urgentes.

VF09 Comment je fais un fixateur externe dynamique artisanal de type Suzuki pour les fractures luxation IPP.

Les fractures luxations de base de 2e phalange des doigts sont des fractures difficiles à traiter. L'ostéosynthèse est compliquée et l'immobilisation entraine un enraidissement important. Le fixateur externe dynamique a fait ses preuves, mais le montage et le réglage du fixateur à partir de 2 broches de Kirschner peut paraître fastidieux. Dans cette vidéo, je vous montre une méthode simple, fiable, et reproductible pour réaliser rapidement et efficacement un fixateur externe dynamique en distraction pour les fracture / luxation de base de 2e phalange.

Pour une fracture / luxation IPP irréductible on réalise l'intervention sous anesthésie locorégionale ou WALANT. D'abord on vérifie la réduction de la fracture / luxation par traction dans l'axe sous scopie. S'il y a un enfoncement de la surface articulaire, on peut la relever à l'aide d'une broche de 12/10e introduite en aval, remontant la surface articulaire. 1 broche de 12/10e est coupée en 2 avec une partie longue et une partie courte. La partie courte est utilisée pour créer l'axe de rotation du fixateur externe dans la tête de la première phalange. La partie longue va s'appuyer en partie distale de la 2e phalange. On l'introduit sous scopie, parallèle à la première broche. On recourbe la broche distale de manière à faire un Z qui va venir s'appuyer sur la broche de P1. On réalise la traction par un recourbement de la 2e boucle sur Z légèrement en amont de l'axe de rotation. On met en tension le fixateur externe, on recourbe et recoupe les broches pour éviter le démontage. Ainsi on a une réduction stable et une traction qui permet la mobilisation passive et active de l'articulation IPP. Il n'y a pas d'immobilisation post opératoire. Le Suzuki est gardé 6 semaines et peut être enlevé sous anesthésie locale en consultation.

Le fixateur externe artisanal est ma technique de choix pour les fractures / luxation IPP des doigts.

modération: Aurore DEBET (Paris), Max HAERLE (Allemagne, Allemagne)

CO048 Arthrodèse raccourcissante et fasciectomie limitée dans les récidives des formes sévères de maladie de Dupuytren du cinquième doigt.

Management of recurrent Dupuytren’s disease of the little finger is challenging. Multiple treatment modalities have been proposed, such as external fixation, local skin flaps, dermofasciectomy and even amputation. An alternative surgical technique was introduced by Honecker et al. in 2016 and refined by Raimbeau et al. in 2019, consisting of resection of the middle phalanx and fusion of the shortened finger by proximodistal interphalangeal arthrodesis. We modified the technique by combining arthrodesis with a limited fasciectomy in the fifth ray to improve outcome, cosmesis and function.

Patients with severe recurrent Dupuytren’s disease of the little finger (Tubiana stage III/IV) were treated with proximodistal interphalangeal arthrodesis, combined with limited fasciectomy of the pretendinous and/or abductor cord. The latter was performed through a palmar incision and closed with one or more Z-plasties. Range of motion was assessed preoperatively and postoperatively. QuickDASH score was obtained to determine overall function. Radiographic evaluation was done at six and twelve weeks postoperatively.

Thirteen patients were found eligible for inclusion. Mean patient age was 69 years (range 49 - 87). Radiographic consolidation was obtained after a mean of 58 days (range 27-97). Full extension of the MP joint could be obtained in eleven patients, full adduction in twelve patients. Mean active flexion of 94 degrees was measured (range 90-100). QuickDASH scores decreased from 18 to 12 after surgery.

Recurrence after surgery for severe DD is common and more frequent when the diathesis is strong. The little finger has a poorer prognosis, and recurrence rates range from 16.6%–39%. Furthermore, the risk of wound-healing complications is higher in repeated surgery. As in the case report by Ito et al., the described technique provides additional reduction of the flexion contracture and correction of the residual abduction contracture of the fifth finger. The main interest of proximodistal arthrodesis as a salvage procedure lies in the conservation of a sensitive digital pulp and a nail which is both functional and esthetic. Associating a volar approach has the advantage of improving little-finger motion, but incurs inherent risk of damage to neurovascular structures and possible postoperative complications.

Combining proximodistal interphalangeal arthrodesis with limited fasciectomy through a volar approach, is a valuable alternative to the existing techniques in advanced recurrent DD of the little finger (especially in Tubiana st IV). The combined volar and dorsal approach caused no vascular compromise or other complications.

CO049 Résultats à long terme de la technique de Malingue dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren : étude rétrospective de 55 patients.

Il existe de nombreuses voies d’abord, plasties et lambeaux décrits dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren. La voie d’abord doit permettre une exposition suffisante des lésions élémentaires, sans risquer la nécrose cutané́e, la déformation résiduelle par bride cicatricielle ou les lésions vasculonerveuses. La plastie de Malingue, dérivée de la plastie en « Z », a démontré son intérêt sur le plan vasculaire, mécanique et mathématique. L’objectif de cette étude était d’évaluer, sur un suivi à long terme, la récidive et l’extension de la maladie, le résultat fonctionnel et esthétique, et les complications.

Nous avons inclus une série de patients opérés au Centre de la Main d’Angers entre janvier 2014 et décembre 2016 avec un recul minimal de 5 ans. Tous les patients ont été opérés par le même chirurgien. La maladie a été jugée extensive si des lésions élémentaires étaient apparues en dehors de la zone opératoire initiale. La maladie a été jugée récidivante, soit si le déficit d’extension résiduelle (DER) du doigt opéré́ dépassait les 20° par rapport à la valeur obtenue en post-opératoire immédiat (critère de Felici), soit si des lésions élémentaires étaient réapparues dans la zone chirurgicale des doigts opérés (critère de Leclercq). La fonction et l’esthétique ont été évaluées par le QuickDASH et le Michigan Hand Outcomes Questionnaire (MHQ).

55 patients ont été inclus dans l’étude avec un recul moyen de 6,6 ans. Le stade de Tubiana évalué en préopératoire était en moyenne de 2,5. Le déficit d’extension IPP des doigts longs et de la MP du pouce en préopératoire était en moyenne de -37,1°. Toutes les déformations préopératoires des IPP et MCP des doigts longs ont été significativement corrigées en postopératoire immédiat (p < 0,05). Le DER à la révision était en moyenne de 18,1° alors que le déficit d’extension en post-opératoire immédiat était de 10°. le QuickDASH moyen était de 13,2 et le MHQ de 91,8 à la révison. Nous n’avons eu aucune lésion peropératoire des pédicules vasculonerveux, ni de nécrose cutanée post opératoire. Nous avons eu 27,5% de récidive selon les critères de Felici et 50% de récidive selon les critères de Leclercq. La maladie s’est étendue dans 89,2% des cas.

Notre étude présente un niveau élevé de satisfaction esthétique et fonctionnel. Ceci peut s’expliquer par la correction de toutes les déformations préopératoires des IPP et MCP des doigts longs. Contrairement aux autres études qui observent environ 5% de lésions vasculonerveuses, nous n’en avons observé aucune. Cette absence de lésion iatrogène peut s’expliquer par la bonne exposition des pédicules offerte par la technique de Malingue. L’absence de nécrose cutanée peut s’expliquer grâce aux propriétés vasculaires et mécaniques intrinsèques propres à de cette technique. Avec un taux de récidive compris entre 27,5% et 50%, selon les critères définis en amont, notre étude est comparable à celles de la littérature.

La plastie de Malingue est une technique qui permet d’obtenir moins de complications vasculonerveuses et cutanées. Sur le long terme, elle offre des résultats esthétiques et fonctionnels comparables aux autres techniques.

CO050 Test diagnostique pour les stades initiaux du doigt à ressaut et nouvel algorithme thérapeutique.

Le doigt à ressaut est une maladie répandue dans la population mondiale, mais il n'existe pas de test ou d'algorithme de diagnostic universellement reconnu dans la pratique clinique. Dans ses premiers stades, où le patient signale une gêne avec l'apparition d'un ressaut indétectable à l'examen objectif (stade 1 selon Green), il est fréquemment traité par des infiltrations de corticoïdes. D'après l'expérience des auteurs, ce traitement apporte des bénéfices à court terme qui nécessitent une infiltration supplémentaire ou un traitement chirurgical ultérieur. Depuis environ 2 ans, les auteurs ont mis au point un test diagnostique qui permet d'évoquer le sursaut suite à une manœuvre spécifique chez certains patients de stade 1. L'objectif de cette étude est d'évaluer si la stratification de ce stade initial par l'utilisation de ce test peut avoir un retour thérapeutique.

Du 1er juin 2021 au 1er juin 2022, 95 patients atteints de ténosynovite sténosante de stade 1 ont été visités.Tous les patients ont reçu le test qui a permis une stratification en stade 1a (avec test négatif) et en stade 1b (test positif). Tous les patients ont eu une injection locale de corticoïdes. Les patients ont ensuite été réévalués à 1, 3, 6 et 12 mois.

Sur les 95 patients évalués, 55 étaient au stade 1a et 40 au stade 1b. Le taux de récidive des symptômes à 1 an était comparable dans les deux groupes. Le délai de réapparition des symptômes était statistiquement significativement plus précoce chez les patients de stade 1b.

Le test diagnostique que nous proposons peut être utile pour modifier la démarche thérapeutique et proposer la chirurgie comme première option thérapeutique dès les stades 1b.

CO051 What is the best indication in giant-cell tumor of the distal radius to achieve good functionlity while avoiding recurrence? review of our casistic.

Giant Cell Tumor of the Bone (GCTB) of the distal radius, exhibiting heightened aggressiveness and recurrence rates. Surgical treatment and reconstruction represent the gold standard with a primary focus on preserving wrist function and minimizing recurrences. Various surgical techniques have been documented in scientific literature. The authors report their experience in managing GCTB lesions of the distal radius, examining cases between 1995 and 2022. The objective of this study is to establish clear indications for surgical intervention by grade (according to Campanacci score) considering patient characteristics and associated complications

Our study included a cohort of 38 patients diagnosed with GCTB in the distal radius, comprising 15 females and 23 males, with an average age of 42. Patient follow-up involved a chest and wrist radiographs conducted every 6 months over an average duration of 14 years. The patients were categorized into three groups based on tumor grade: G1 (3 cases), G2 (18 cases), and G3 (17 cases). Among the cohort, 28 patients underwent resection and reconstruction procedures, employing either arthrodesis or arthroplasty techniques. Neoadjuvant therapy with Denosumab was administered to only two patients. To assess patients' functionality, the Musculoskeletal Tumor Society (MSTS) and Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand (DASH) scores were utilized.

Post-operative complications were observed in 12 cases, including 6 cases of local recurrence, 2 cases of pulmonary metastasis, 2 graft fractures, 1 case of vascularised fibula fracture, and 2 cases of graft non-union. 6 patients (16%) have had local recurrence: 3 patients after resection (10.7%) have developed recurrence in the soft tissue and underwent excision surgery, two of whom developed pomonary 3 patients after currettage (30%) have developed bone recurrence and 2 patients underwent recurrettage, while 1 patient required distal radius resection. The MSTS functional score demonstrated favorable outcomes in cases treated with conservative surgery and those undergoing arthrodesis. However, resection and reconstruction with Osteoarticular graft have been found to be unsuitable in patients with a high functional demand for the wrist.

The surgical management of GCTB in the distal radius requires careful evaluation of various factors, including tumor grade, involvement of the articular surface, and patient-specific characteristics such as functional requirements. Low-grade GCTB can be effectively treated using conservative surgical approaches. However, in cases of high-grade GCTB, resection and reconstruction are recommended to minimize the risk of recurrence. The optimal surgical strategy for intermediate-grade GCTB remains a subject of debate and relies primarily on the feasibility of preserving the articular surface of the radius.

Courrettage of lesions gave undoubtedly better results from a functional point of view but with twice the degree of recurrence than resection, they should therefore be reserved in our opinion for cases of grade 1 lesions. In grades 3 the best indication in our judgment is resection and reconstruction to be evaluated according to the type of patient and his functional demands, often patients with heavy work or high functional demands have greater benefit and fewer complications with arthrodesis rather than arthroplasty. Grades 2 are the most complex to standardize in treatment, and here it is necessary to evaluate the type of patient age functional demands and the state of the articular surface in order to choose an appropriate treatment shared with the patient

CO052 Résection segmentaire et reconstruction par greffe structurelle iliaque pour prise en charge de kystes anévrysmaux métacarpiens évolués.

La main est une localisation rare pour les kystes anévrysmaux. Le traitement de ces tumeurs varie du traitement médical à des gestes chirurgicaux plus ou moins invasifs. Nous rapportons deux kystes anévrysmaux évolués touchant la base des 2èmes et 4èmes métacarpiens traités par résection segmentaire et reconstruction par greffe iliaque structurelle.

Il s’agissait de deux patients de 22 ans dont le diagnostic confirmé par biopsie était un kyste anévrysmal proximal des 2ème et 4ème métacarpiens. Nous avons réalisé une résection segmentaire et reconstruction par autogreffe cortico-spongieuse iliaque avec arthrodèse carpo-métacarpienne. Les données radio-cliniques étaient collectées à 3 ans et 1 an et demi de recul. Nous rapportions les mobilités en flexion extension MCP, le Grasp et le Pinch au dynamomètre de Jamar, la satisfaction globale, la douleur et deux questionnaires PRWE et QDASH. Des radiographies de face, trois quart et profil étaient réalisées.

Au dernier recul, à 36 et 15 mois post opératoire, le QDASH était de 7 et 10 le PRWE de 10 et 11 respectivement. La satisfaction était de 10 pour les deux patients. Le Grasp était de 25 kg contre 28 kg du côté opposé et de 42 kg contre 40 kg. Le Pinch était de 6 kg contre 7 kg et de 11 kg contre 10 kg. Les mobilités MCP étaient de 80° et 90° en flexion, l’extension complète était acquise dans les deux cas. Les clichés radiographiques objectivaient une bonne fusion du greffon, sans lyse ni signe de récidive du kyste anévrysmal.

Les kystes anévrysmaux métacarpiens sont peu décrits dans la littérature. A notre connaissance, aucune série traitant de résection-reconstruction par crête iliaque pour des kystes anévrysmaux de la base de métacarpiens n’est décrite. Dans les formes évoluées, la résection segmentaire peut être indiquée même si les modalités de prise en charge ne sont pas codifiées pour ces localisations. La résection segmentaire et reconstruction par autogreffe a permis d’obtenir de bons résultats fonctionnels sans impact majeur sur la mobilité digitale et sans récidive. Ce présent travail permettra nous l’espérons d’orienter le praticien faisant face à un kyste anévrysmal évolué de la base du métacarpien, en l’absence de recommandations concernant la prise en charge chirurgicale.

La résection segmentaire et reconstruction par autogreffe iliaque et arthrodèse métacarpo-phalangienne a permis une restauration de la fonction sans récidive pour deux cas de kystes anévrysmaux évolués de la base du métacarpien.

modération: Bernard CADOT (Paris), Xavier GUEFFIER (Bourgoin-Jallieu)

CO053 Facteurs de risques de ténosynovite des fléchisseurs après ostéosynthèse d'une fracture du radius distal par plaque verrouillée antérieure.

L’ostéosynthèse par plaque vissée antérieure est reconnue comme traitement de référence des fractures de l’épiphyse radiale. Cette technique n’est pas dénuée de complications parmi lesquelles on compte la ténosynovite des fléchisseurs. Cette pathologie est liée à l’irritation prolongée des tendons conduisant à des phénomènes douloureux, pouvant évoluer vers des ruptures tendineuses. L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs pouvant favoriser l’apparition d’une ténosynovite des fléchisseurs après ostéosynthèse d’une fracture du radius distal par plaque vissée antérieure de la société Médartis.

Il s’agit d’une étude cas-témoin. Nous avons revu de façon rétrospective les dossiers de 1342 patients ayant été opérés d’une fracture du radius distal par plaque vissée antérieure Médartis entre 2011 et 2020 au CHU d’Amiens. Les 50 cas correspondaient aux patients ayant bénéficié de l’ablation de leur plaque pour ténosynovite des fléchisseurs. Après constitution des 2 groupes, nous avons comparé la saillie intra articulaire de vis, la présence d’une bascule postérieure et la hauteur de la plaque sur les radiographies post-opératoires. Ainsi que le type de fracture selon la classification AO, le type d’immobilisation, la suture ou non du muscle carré pronateur et les antécédents de diabète et de tabagisme.

Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant le type de fracture (p= 0.18), l’antécédent de diabète (p= 0.71), ou de tabagisme (p= 0.48) et la saillie intra articulaire de vis (p= 0.3). Cependant il existait une différence statistiquement significative pour la présence d’une bascule postérieure post-opératoire (p= 0.029), la suture du muscle carré pronateur (p= 0.046), le type d’immobilisation post-opératoire (p< 0.001), la hauteur de la plaque selon la Watershed line (p< 0.01) et la position de la plaque selon les zones de SOONG (p= 0.033).

Nous avons pu confirmer l’implication de la position de la plaque (hauteur et critères de Soong) dans la survenue de ténosynovite des fléchisseurs ; critères qui étaient déjà préalablement retrouvés dans la littérature. Concernant la suture du muscle carré pronateur, celle-ci était plus controversée et notre étude a permis d’apporter un argument supplémentaire à sa réalisation. Enfin notre étude a permis la mise en évidence d’autres facteurs qui n’étaient pas préalablement connus comme le type d’immobilisation post-opératoire et la persistance d’une bascule postérieure post opératoire.

Un meilleur contrôle des facteurs favorisant la ténosynovite des fléchisseurs permettrait de limiter l’incidence de cette pathologie en pratique quotidienne.

CO054 Méta-analyse :L’embrochage versus la plaque verrouillée dans l’ostéosynthèse des fractures de l’extrémité inférieure du radius.

Cette méta-analyse a pour finalité, de mettre des guidelines, à la disposition des chirurgiens orthopédistes .Pour optimiser le choix de la technique la plus avantageuse, lorsqu’une ostéosynthèse est indiquée, devant une fracture de l’extrémité inférieure de radius. en se référant à des études comparatives des deux techniques.

Dans cette méta-analyse, nous avons combiné les données de PubMed, Medline, le Cochrane Library et Google schoolar pour sélectionner 25 articles avec un total de 2297 patients opérés pour fracture de l’extrémité inférieure du radius. Une analyse a été réalisée à l’aide de Logiciel : Le jamovi. (Version 1.6) avec les deux extensions de la syntaxe R. (Voir chapitre ANNEXES) En cas de test d’hétérogénéité significatif : p < 0,05. Les résultats significatifs s’expriment dans un intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).Une valeur de p < 0,05 a été retenue pour rejeter l’hypothèse nulle h0.

Pour l’étude fonctionnelle : La méta-analyse n’a pas montré une différence statistiquement significative en matière de DASH score entre les deux méthodes d’ostéosynthèse avec (p= 0.071). En ce qui concerne l’étude radiologique : La méta-analyse n’a pas montré une différence significative pour les deux techniques pour les 3 index radiologiques. A savoir : L’angle d’antéversion avec p= 0.247, la pente radiale avec p= 0.723 et la longueur radiale avec (p=0.786). Pour l’infection : La méta-analyse a montré que l’incidence de l’infection était statistiquement plus élevée dans le groupe embrochage que dans le groupe plaque verrouillée (P<0.0001). Pour le SDRC ou algodystrophie : La méta-analyse en utilisant un modèle des effets aléatoire a montré que l’embrochage est pourvoyeur d’un grand nombre d’atteinte par le SDRC par rapport à la plaque verrouillée avec une différence statistiquement significative (p=0.005). Finalement pour Le syndrome du canal carpien : L’analyse statistique a montré l’absence de différence statistiquement significative des incidences de SCC dans les deux interventions (p= 0,791).

La majorité des méta-analyses suggèrent que les différences entre l’embrochage et la plaque verrouillée ne sont pas significatives pour les résultats radiologiques Cependant, l’embrochage augmente de manière significative le risque de complications postopératoires. Finalement les résultats fonctionnels en matière de DASH score s’avère meilleurs chez les groupes bénéficiant de la plaque verrouillée.

La plaque verrouillée réduisait les taux d’infection et le SDRC sans différence en matière de résultats fonctionnels, radiologiques ainsi que le syndrome de canal carpien dans le traitement des fractures de l’extrémité inférieure du radius. On pourra conclure que le choix entre les deux techniques sera guidé essentiellement par la préférence de l’opérateur et la maitrise de la technique par ce dernier et la disponibilité de plateau technique.

CO055 Plaie de main : un bilan radiographique systématique est-il justifié ?

Les plaies de la main sont fréquentes et la réalisation d’un bilan radiographique complémentaire est souvent demandée pour rechercher une atteinte osseuse ou la présence d’un corps étranger. Il n'existe aucunes recommandations dans la littérature pour guider la réalisation d'un bilan radiographique complémentaire.

Une étude rétrospective incluant 945 sujets (948 plaies) présentant une plaie profonde de la main a été réalisée sur une période de 6 mois afin d’étudier la pertinence du bilan radiographique en fonction du mécanisme lésionnel. Cette étude a été menée dans un centre spécialisé d’urgence main où la prescription d’un bilan radiographique est systématique pour toute plaie profonde de la main.

Le bilan radiographique était positif dans 34% des cas, avec une atteinte ostéoarticulaire ou la présence d’un corps étranger radio-opaque dans respectivement 29% et 6% des cas. La positivité du bilan radiographique était particulièrement importante pour les "traumatismes à haute énergie" (65%), "écrasement" (63%), "chute ou accident" (59%) ou "avulsion" (61%) alors que le bilan était parfois positif lors des plaies par "bris de minéraux" (11%), "morsures" (11%) ou "autres mécanismes" (18%). Le bilan radiographique était systématiquement négatif pour les plaies par "lame et tranchant simple" ou "suspension à un objet métallique perforant". Le calcul des risques relatifs (RR) permettait de souligner qu'une lésion ostéo-articulaire était particulièrement fréquente dans les catégories suivantes : "écrasement" (RR 3.0), "chute ou accident" (RR 2.0), "traumatisme à haute énergie" (RR 2.5) et "avulsion" (RR 2.2) ; tandis que la présence de corps étrangers radio-opaques était particulièrement fréquente dans les catégories "bris de minéraux" (RR 2.2) et "traumatisme à haute énergie" (RR 3.8).

Les résultats de cette étude permettent de proposer des recommandations concernant la pertinence et les indications de l'évaluation radiographique pour les plaies de la main. Une évaluation radiographique systématique pour les blessures à la main causées par "lame ou tranchant simple" ou par "suspension sur un objet métallique n'est pas systématiquement nécessaire. Cependant, elle doit être discutée dans des cas particuliers, lorsqu'il existe une forte suspicion de la présence d'un corps étranger ou lorsqu'il est rapporté la présence d'un impact lors du traumatisme (possible lésion ostéoarticulaire par l'impact de l'objet et non le bord tranchant). Dans tous les autres mécanismes lésionnels, une évaluation radiographique systématique devrait être effectuée pour rechercher en premier lieu une lésion ostéo-articulaire, mais aussi la présence d'un corps étranger (isolé ou associé).

L'évaluation radiographique nécessaire pour une évaluation approfondie d'une plaie de la main ne devrait pas être systématique, mais guidée par le mécanisme lésionnel. Une telle approche permet non seulement d'éviter une irradiation inutile des patients, mais également de limiter certains coûts en lien avec la réalisation d'acte d'imagerie non nécessaire.

CO056 L'angiographie peropératoire en microchirurgie représente t'elle un bénéfice ?

La réalisation de sutures microvasculaires dans le contexte des replantations ou d’un lambeau libre reste soumise à un taux d’échec incompressible et variable selon les séries. L’utilisation d’une angiographie peropératoire des anastomoses permet-elle de réduire le taux d’échec ?

Nous proposons une série rétrospective comparant les résultats des sutures vasculaires avec et sans angiographie peropératoire. -Dans le groupe sans angiographie : la perméabilité des anastomoses était évaluée par l’apparition d’une recoloration cutanée (doigts replantés, palette du lambeau) ou hémorragies de surface (lambeau musculaire). -Dans le groupe avec angiographie : la perméabilité des anastomoses était évaluée par une injection intravasculaire de Verdey couplée à une observation des vaisseaux à l’aide d’une caméra à la fluorescéine. Cette caméra est montée sur notre Microscope Kinévo ZEISS. Les patients opérés d’une perte de substance cutanée ou d’une amputation ont été inclus dans cette série.

Quarante patients ont été inclus et répartis dans les deux groupes. Lors de l’utilisation de la caméra fluorescéine avons observé la perte de 2 fragments digitaux replantés. Aucun lambeau n’a été perdu dans ce contexte. Lors de l’absence d’utilisation de la caméra, nous déplorons la perte de 2 fragments digitaux et de 2 lambeaux libres.

L’angiographie peropératoire permet une évaluation qualitative et quantitative immédiate des anastomoses et du flux vasculaire en aval des sutures. Cet outil autorise un diagnostic rapide de la situation en cas de spasmes vasculaires, fuite, kingking et ou thrombose. Son utilisation ne permet pas de mettre en évidence de différence dans le contexte de replantations digitales. Cette observation est probablement liée aux différents facteurs intervenant dans ce contexte. Cependant, sa supériorité semble s’imposer dans le contexte des lambeaux libres.

L’évaluation du flux vasculaire au niveau et en aval des anastomoses lors de la réalisation de lambeaux libres semble être un avantage quant à la survie des lambeaux.

CO057 Au-delà de la tradition de la vis de Herbert : notes critiques sur la fixation intramédullaire des fractures diaphysaires extra-articulaires de la phalange proximale.

Intramedullary headless compression screw (IMHCS) fixation of unstable proximal phalangeal fractures is a minimally invasive procedure with few complications. Rapid fracture healing and early recovery of range of motion are peculiar to the technique. Despite these findings, reports on implant type and stability are lacking. In this study two fixation methods for extra-articular diaphyseal proximal phalanx (P1) fractures were compared: classical partially threaded headless compression screws (PTHCS or Herbert screw) and fully threaded headless compression screws (FTHCS). A biomechanical analysis was conducted using a human cadaveric transverse P1 fracture model. Failure force and stiffness of both constructs were evaluated.

Twenty-six paired cadaver proximal phalanges were prepared and a saw blade was used to model proximal transverse diaphyseal fractures (15 mm of the base of P1). Subsequently, one phalanx of each pair was fixed using a FTHCS (diameter = 2.5mm; length = 30mm) and the other one with a PTHCS with the same dimensions. All screws were predrilled and applied in an antegrade direction. Finally, a three-point bending test was carried out, measuring failure force and stiffness of the constructs.

The mean maximal failure force was 155.2 N in the FTHCS group and 101.8 N in the PTHCS group (p = 0.0303). Mean stiffness was 145.19 N/mm in the FTHCS group, and 98.57 N/mm in the PTHCS group (p = 0.0446)

Headless compression screws offer a minimally invasive technique for fixing proximal phalangeal fractures, providing favorable biomechanical properties. While the construct is less rigid than plate and screw osteosynthesis, it remains practice stable with fewer complications, promoting good fracture healing and minimizing digital stiffness. CT analysis of the proximal phalanx revealed an hourglass-shaped medulla, with the narrowest diameter at the diaphyseal level, flattened in the anteroposterior direction. Fully threaded headless compression screw fixation presents the advantage of engaging the screw thread even in the narrower sections of the medullary canal, leading to superior rigidity of the bone-screw complex compared to partially threaded headless compression screw fixation.

For unstable extra-articular proximal diaphyseal fractures of the proximal phalanx, FTHCS provide significantly stronger fixation than PTHCS, when applied in an antegrade direction.

CO058 Comparaison entre la fixation par vis intramédullaire antégrade et rétrograde pour les fractures diaphysaires extra-articulaires de la phalange proximale: une étude biomécanique.

Recent literature has provided evidence supporting the efficacy and minimally invasive nature of intramedullary headless headless compression screw (IMHCS) fixation for unstable proximal phalangeal fractures. This technique exhibits minimal complications, fast recovery, and early restoration of motion. Nevertheless, there is a lack of reports addressing fixation direction and stability in this context. The goal of the present study was to evaluate the failure force and stability of transverse extra-articular diaphyseal proximal phalanx (P1) fractures comparing two fixation techniques: antegrade versus retrograde screw fixation. A biomechanical analysis was conducted using a cadaveric human transverse P1 fracture model.

We conducted a study involving 20 proximal phalanges of the index, middle and ring fingers from five pairs of cadaver hands. A transverse proximal cut, measuring 15 mm from the base of P1, was made in each phalanx. The phalanges were then divided into two groups: 10 were fixed using an antegrade technique and 10 using a retrograde technique. In all phalanges, the same fully threaded headless compression screws (2.5mm diameter - 30mm length) were used. Subsequently, a three-point bending test was conducted to assess maximal failure force and stiffness.

The mean maximal failure force was 108.89 N in the antegrade group and 34.03 N in the retrograde group (p = 0.0039). Mean stiffness was 89.68 N/mm in the antegrade group and 71.62 N/mm in the retrograde group (p =0.1602).

Intramedullary headless compression screw fixation represents a minimally invasive technique for osteosynthesis of proximal phalangeal fractures and exhibits good biomechanical properties. These fractures can be treated with various intramedullary screw placement techniques, such as an antegrade or retrograde technique. The retrograde approach, which is technically easier, has notable disadvantages, including a relatively smaller distal articular surface of the proximal phalanx, the need to traverse the vulnerable central slip of the extensor apparatus, and the challenge of obtaining a stable bone-screw construct due to the wider proximal metaphyseal medullary canal. Antegrade screw insertion provides distinct advantages by enabling secure insertion into the hard subchondral bone in the proximal articular surface of the proximal phalanx, which generates a more robust and stable construct.

The antegrade method is biomechanically superior to the retrograde method for extra-articular proximal diaphyseal fractures of the proximal phalanx, offering significantly stronger fixation. These data highlight the importance of considering the antegrade approach as the preferred fixation technique for achieving optimal stability in fixation of transverse proximal phalanx fractures when using intramedullary screws.

CO059 Ostéosynthèse des fractures des métacarpiens par vissage centro médullaire rétrograde – retour d’expérience et résultats cliniques et morphologiques avec un recul minimum de 6 mois.

Les fractures des métacarpiens constituent un motif fréquent de consultation en traumatologie de la main. Plusieurs solutions chirurgicales sont utilisées en pratique courante dont notamment l’ostéosynthèse par brochage centro médullaire rétrograde et l’ostéosynthèse par ostéosynthèse in situ par plaque vissée ou vissage bicortical multiple. Certains auteurs rapportent des taux de complications importants pour ces deux techniques, de l’ordre respectivement de 35% et 22% (Greeven et al.) L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats cliniques et morphologiques du recours à l’ostéosynthèse par vissage rétrograde pour le traitement des fractures fermées des métacarpiens.

Nous avons menés une étude rétrospectives descriptive incluant les patients de plus 18 ans, avec une fracture isolée d’un ou de plusieurs métacarpiens. Il s’agit d’une étude mono opérateur unicentrique. Les fractures ouvertes et les fractures avec traumatismes multitissulaires étaient exclues. L’ostéosynthèse a été réalisée par un vissage rétrograde sous contrôle scopique avec une vis NEXIS diamètre 4,0mm. Nous avons analysé à 6 mois de recul minimum : le score DASH, l’arc de mobilité total de la MCP comparativement au côté controlatéral, l’EVA et le délai de retour à l’activité professionnelle ou sportive. Sur le plan morphologique nous avons analysé la déformation résiduelle éventuelle et la confirmation de la consolidation de la fracture.

Quarante six patients ont été inclus de Janvier 2022 à février 2023. Trois patients ont été perdus de vue. Une complication majeure avec fracture de la vis centro médullaire a nécessité une reprise chirurgicale par plaque vissée verrouillée et greffe autologue radiale

L’ostéosynthèse des fractures des doigts par vissage centromédullaire constitue une solution thérapeutique moderne innovante de plus en plus utilisée en pratique courante. Les suites cliniques et morphologiques encourageantes ainsi qu’un taux faible de complications peuvent justifier son intégration dans l’arbre thérapeutique décisionnel des fractures fermées des métacarpiens.

CO060 Facteurs pronostiques des fracture-luxations de base de 2e phalange des doigts longs.

Les fracture‐luxations de la base de la 2e phalange (FLP2) sont des lésions potentiellement graves, survenant chez des patient jeunes, et souvent négligées à tort. La raideur et la douleur sont des séquelles fréquentes. L’arsenal thérapeutique est varié, et le traitement doit aboutir au recentrage articulaire et à la stabilisation des lésions. Il existe une controverse sur les méthodes optimales pour parvenir à ces objectifs, et les résultats cliniques sont hétérogènes, et parfois décevants en dépit du traitement bien conduit.

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur les FLP2 prises en charge dans notre centre sur 10 ans, afin d’évaluer nos résultats et d’identifier des facteurs pronostiques éventuellement associés à l’évaluation finale. Les facteurs pronostiques potentiels étaient liés au patient (âge, sexe, ...), à la lésion (type fracturaire, critères d’instabilité...) ou au traitement et à l’évolution (technique, complication, ...). Les critères de jugement principaux étaient la mobilité active totale du doigt, le handicap ressenti (QuickDASH), et les critères secondaires étaient la mobilité finale de l’IPP, la survenue d’une arthrose, et la force de serrage.

52 patients (42 hommes, 10 femmes) ont été inclus, pour 54 FLP2, avec un âge moyen de 41 ans. Nous avons recensé 22 FLP2 dorsales, 10 FLP2 palmaires, et 22 FLP2 type « pilon ». 49 doigts ont bénéficié d’un traitement chirurgical (dont 27 fixations externes, 11 réduction‐ostéosynthèses à foyer ouvert, 12 à foyer fermé), et 5 doigts d’un traitement orthopédique ou fonctionnel. Les analyses statistiques ont retrouvé les critères suivants associés à un résultat clinique défavorable: l’âge avancé, le sexe féminin, l’instabilité initiale, les FLP2 type « pilon », la réalisation d’une voie d’abord palmaire, la survenue d’une complication, d’une chirurgie secondaire ou tertiaire. Concernant l'analyse radiographique finale, la présence d'une subluxation persistante a été associée à un résultat clinique défavorable (à l'inverse de la présence d'un enfoncement articulaire persistant, qui n'y était pas associée).

Plusieurs biais potentiels sont présents dans l’étude, et ces résultats sont à interpréter avec précaution, pouvant être le reflet d'un biais d'échantillonnage ou secondaires à un manque de puissance statistique. Cependant, ceux‐ci concordent avec l’analyse de la littérature, et contribuent à la définition des enjeux thérapeutiques. Si le remodelage articulaire ou la persistance d’un enfoncement articulaire ne semblent pas associés avec un résultat clinique défavorable, le recentrage articulaire semble primordial, la subluxation persistante étant associée à une évolution arthrosique, une baisse de mobilité et un handicap fonctionnel important. La voie d'abord palmaire type "shotgun" est dans notre série associée à un résultat défavorable. Si aucun mode thérapeutique n’a montré de supériorité en termes de résultat clinique, il apparaît licite de favoriser les traitements les plus simples et les moins invasifs quand la situation le permet. Nous avons à ce titre pu constater de bons résultats pour un traitement orthopédique bien conduit, et paradoxalement pour des lésions initiales potentiellement graves.

Ce travail participe à affiner la sélection des traitements en fonction du patient, du contexte lésionnel, et des objectifs fonctionnels attendus. Une analyse prospective sur un effectif plus important serait souhaitable pour confirmer ces paramètres à plus grande échelle, afin d’améliorer la prédictibilité des évolutions cliniques, et de guider les choix thérapeutiques avec un meilleur niveau de preuve.

CO061 Résultats du brochage trans-métacarpien dans les fractures instables de première phalange des doigts longs : comparaison au brochage en croix.

Alors qu’il est communément admis que les fractures instables de première phalange (P1) des doigts longs doivent bénéficier d’une réduction et ostéosynthèse, il n’existe pas de consensus quant à la méthode de fixation la plus stable pourvoyant le moins de complications. Le brochage trans-métacarpien réalisant une arthrorise en position de flexion de l’articulation métacarpo-phalangienne (MCP), nous avons émis l’hypothèse que cette technique donnerait moins de raideur en extension de la MCP que le brochage en croix. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats de ces deux techniques.

Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur 37 patients présentant une fracture de P1 instable transversale ou oblique, diaphysaire ou de base, extra-articulaire. Vingt patients ont été opérés d’un brochage trans-métacarpien au moyen d’une broche traversant la MCP à 90° conservée 3 semaines puis relayée par une syndactylie 3 semaines. Dix-sept patients ont eu un brochage en croix avec immobilisation par attelle de Thomine 6 semaines. L’évaluation des résultats portait sur les amplitudes articulaires actives et passives, et l’existence de complications (cal vicieux en clinodactylie ou recurvatum supérieur à 10°, flessum de l’interphalangienne proximale supérieur à 15°, Total Active Motion inférieur à 150°, douleurs supérieures à 5 d’EVA).

Au recul moyen de 15 mois (3 à 45), il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes en termes d’amplitudes articulaires actives : total active motion à 207° et 216° respectivement chez les patients ayant eu un brochage trans-métacarpien ou un brochage en croix, et 78° versus 76° de flexion active de la MCP. On notait une tendance non significative pour les brochages trans-métacarpiens à être plus enraidissants que les brochages en croix : 74° de flexion active IPP versus 82°, 1 cm de distance pulpe-paume versus 6 mm. Le taux de complications avait tendance à être plus élevé dans le groupe brochage en croix (50% versus 35%). Le taux de reprises chirurgicales était significativement plus élevé dans le groupe brochage trans-métacarpien avec un taux de 25% (quatre arthrolyse, une infection sur broche avec déplacement secondaire) contre 0% dans le groupe brochage en croix.

Les deux types de brochages étudiés présentaient des résultats fonctionnels superposables mais la iatrogénie liée au brochage trans-métacarpien était plus importante.

Le brochage en croix est la technique la plus sûre pour stabiliser une fracture de P1. Une étude de plus grande puissance permettra de vérifier cette observation.

CO062 Voie d’abord et plaque palmaires pour l’ostéosynthèse des fractures de la base de P1 : une solution inexplorée.

Les fractures déplacées de la base de la première phalange (P1) restent un challenge chirurgical délicat. Quel que soit le matériel d’ostéosynthèse choisi (broches, vis, plaques) les voies d’abord utilisées sont soit dorsales, soit latérales. Ces voies d’abord imposent un traumatisme chirurgical à l’appareil extenseur qui, via le système intrinsèque, enveloppe à ce niveau les faces : dorsale et latérales de P1. Pour préserver l’appareil extenseur nous proposons un abord palmaire associé à une ostéosynthèse par plaque antérieure.

Entre septembre 2022 et mars 2023 nous avons traité 4 fractures déplacées de la base de P1 par cette technique. Il s’agissait de 4 patients (2 femmes et 2 hommes), de 23 à 65 ans. Le doigt concerné était D3 dans 1 cas, D4 dans un cas et D5 dans 2 cas. Nous avons dans ces 4 cas utilisé une voie d’abord palmaire de type Bruner, l’appareil fléchisseur était récliné latéralement après décollement sous capsulo-périosté. L’ostéosynthèse était réalisée par une plaque palmaire en T. L’appareil fléchisseur reprenait sa position après une solide fixation des poulies au périoste. Les patients avaient pour objectif, sous contrôle de l’équipe de kinésithérapie, une mobilisation complète immédiate en syndactylie et posture en extension la nuit. Nous avons revu les patients après un bilan radiographique à 3 semaines, 6 semaines et 12 semaines.

Nous n’avons pas rencontré de difficulté technique majeure même si l’exposition de la base de P1 est plus délicate qu’avec un abord dorsal. La consolidation était acquise à 6 semaines dans tous les cas. A ce délai, la mobilité était complète en flexion sans aucun déficit d’extension au niveau de l’IPP pour tous les patients. La récupération fonctionnelle a été plus rapide qu’avec l’ostéosynthèse par voie dorsale que nous utilisions jusque là, sans adhérence de l’appareil extenseur.

L’excellent résultat sur l’extension de l’IPP est probablement obtenu grâce à l’abord palmaire qui épargne l’appareil extenseur de tout traumatisme chirurgical. Lorsqu’on observe une coupe transversale passant par la base de la première phalange on constate que l’appareil extenseur enveloppe P1 sur les ¾ de la circonférence. Seul l’abord palmaire et l’ostéosynthèse palmaire épargne réellement l’appareil extenseur. L’inconvénient est le décollement de l’appareil fléchisseur et la nécessité de fixer la 2ème poulie.

L’ostéosynthèse des fractures de la base de P1 par un abord et une plaque palmaires offre une nouvelle approche pour ces fractures qui restent un challenge thérapeutique. Les premiers résultats nous confortent dans l’intérêt d’explorer plus largement cet abord palmaire.

CO063 Fractures du col du 5ème métacarpien : résultats cliniques et complications selon le type d’ostéosynthèse.

Les fractures du col du cinquième métacarpien sont parmi les fractures les plus courantes de la main. Elles représentent environ 40% des fractures des métacarpiens, avec une incidence annuelle de 10 à 28 pour 100 000 personnes. Différents types d’ostéosynthèses ont été décrites pour ces fractures, avec principalement l’utilisation de broches ou de vis centromédullaires. Aucun consensus n’existe sur la technique optimale. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats des différents types d’ostéosynthèses des fractures du col du 5ème métacarpien, de définir les complications propres à chacune d’elles, et de déterminer si l’une des techniques permet d’obtenir les meilleurs résultats avec le plus faible taux de complications.

85 patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse d’une fracture du col du 5ème métacarpien entre 2004 et 2022 ont été inclus dans cette étude. L’ostéosynthèse a été réalisée par 3 broches de 1,0mm de diamètre, 2 broches de 1,2mm, 1 broche de 1,2mm et 1 broche de 1,5mm, 2 broches de 1,5mm, une broche de 1,8mm ou par une vis centromédullaire. La nécessité d’une ablation de matériel, la présence de douleurs, les mobilités, la survenue de complications à type d’hypoesthésie, de trouble de l’enroulement, d’infection ou de pseudarthrose, le QuickDASH, le délai de reprise du travail ainsi que la satisfaction finale des patients ont été analysés.

Les résultats de 84 patients ont été analysés avec un recul moyen de 5,7 ans. Le type d’ostéosynthèse était des broches de 1,0mm de diamètre chez 5 patients, de 1,2mm chez 42 patients, de 1,5mm chez 23 patients, de 1,2mm et 1,5mm chez 4 patients, de 1,8mm chez 3 patients et une vis centromédullaire chez 7 patients. Au recul final, 83 patients avaient un enroulement complet des doigts et 3 patients (3,6%) des douleurs résiduelles. Une ablation de matériel a été réalisé chez 74 patients (88,1%). Un trouble de l’enroulement a été retrouvé dans 13 cas (15,5%), mais gênant chez seulement 1 patient. Une hypoesthésie du bord ulnaire de la main était présente chez 8 patients (9,5%). Le QuickDASH moyen était de 18,83, et le délai moyen de retour au travail de 6 semaines. La satisfaction finale moyenne des patients était de 9,5/10. Aucune infection ou pseudarthrose n’est survenue. Dans le groupe de patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse par vis centromédullaire, aucune complication post-opératoire n’a été retrouvée et aucune ablation de matériel n’a été nécessaire.

Les résultats cliniques après ostéosynthèse des fractures du col du cinquième métacarpien sont bons, quelque soit le type d’ostéosynthèse utilisé. Les principales complications retrouvées sont la survenue d’un trouble de l’enroulement et d’une hypoesthésie, en rapport avec la voie d’abord au niveau du point d’entrée des broches. L’ostéosynthèse par vis centromédullaire semble présenter l’avantage de ne pas nécessiter d’ablation de matériel, et une survenue moindre de complications notamment d’hypoesthésie du bord ulnaire de la main.

CO064 Intérêt de la technique d'Ishiguro modifiée dans le traitement des mallet finger osseux.

L’indication chirurgicale des lésions de type mallet finger osseux ne fait pas encore consensus. Il est globalement admis, selon les méta-analyses récentes, qu’une chirurgie est indiquée en cas de présence d’une fragment osseux supérieur à 30 % de la surface articulaire et/ou de l’existence d’une sub-luxation palmaire de P3. De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites, percutanées ou par voie ouverte. La technique d’embrochage décrite par Ishiguro en 1997 offre de bons résultats. Toutefois, elle ne permet pas toujours d’obtenir un résultat radiologique tout à fait satisfaisant. Nous décrivons ici notre expérience de l’utilisation de la technique d’Ishiguro modifiée par Chung and al. en 2012.

La technique chirurgicale modifiée consiste à mettre en place une première broche intra-focale avant de positionner la broche console puis enfin la broche d’arthrorise. Ceci permettant souvent d’obtenir une meilleure réduction et une stabilisation du fragment osseux.

Dans notre série, 20 patients ont été opérés entre 2017 et 2021. Sur ces 20 patients, 12 ont bénéficié cette technique modifiée en fonction des constatations per-opératoires. Deux de ces patients présentaient des fractures datant de plus de 5 semaines. Les résultats étaient satisfaisants avec une bonne réduction et consolidation radiographique. Cliniquement, le déficit d’extension post opératoire moyen était inférieur à 6°. Nous avons déploré une seule complication de type ostéo arthrite, résolutive sous antibiothérapie sans séquelle. Il n’y avait pas à moyen ni long terme de déformation unguéale ou d’enraidissement.

Le traitement par embrochage des fractures de type Mallet finger est couramment utilisé. Il s’agit d’une technique relativement simple et reproductible montrant de bons résultats. Toutefois en cas de chirurgie retardée, d’un large espace inter-fragmentaire ou d’une rotation du fragment l’ostéosynthèse peut s’avérer plus complexe.

Nous pensons que l’adjonction de cette troisième broche peut être une astuce utile et efficace afin d’optimiser la réduction anatomique.

CO065 One-stage reconstruction of old flexor tendon lesions by heterodigital transfer of half of the FDP in children. About 6 cases.

The secondary flexor tendon repair remains one of the most difficult challenges in hand surgery. The aim of this study is to evaluate the results of Durand/Oberlin technique in children after a neglected lesion or failure of a primary repair.

Materials and methods: 6 children have been operated according to this technique, with extreme ages: 14 months to 05 years old. In all 6 children the preoperative clinical evaluation demonstrated a finger with flexible joints, sensitive, well vascularized with perfect skin coverage and a solid skeleton. The main outcomes measured were the total active flexion (TAF) and the total active motion (TAM). TAF is the sum of flexion of the MCP, PIP and DIP joints combined. TAM is calculated as TAF minus total loss of active extension of MCP, PIP and DIP joints

Results : According to Strickland criteria, all children demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with pre op and post op videos.

The classical two stages reconstruction did not result, in our hands, in satisfactory results, especially in children. The better results of our technique can be explained: no need for a proximal tendon suture; the distal fixation, the pull-out technique, allows some immediate mobilization, of course under the protection of a splint the wrist being completely flexed, during 6 weeks. The hemi-tendon FDP is sufficiently narrow to allow easy passage of the tendon through the original pulleys which are preserved in case of neglected injury.

Conclusion : This procedure has, in our hands, replaced the 2 stages procedure for unidigital lesions in adults. Our study demonstrates that the technique can be used in children and early childhood as well.

CO066 2-Stage Flexor Reconstruction With A Mean Follow-Up of 5 Years. An Observational Study.

Introduction: Flexor tendon rupture is a common injury which remains a challenge for the surgeon. In acute ruptures, the end-to-end repair is the most common technique. However, in chronic ruptures other techniques should be taken into consideration. One of these techniques is the two stage flexor tendon reconstruction using a loop between the flexor digitorum superficialis (FDS) and flexor digitorum profundus (FDP) (Paneva technique). The purpose of the present study is to present mid to long term results with this technique.

Between 2007 and 2015, 56 patients were operated with two stage flexor reconstruction for chronic flexor tendon ruptures. All patients underwent two operations with an interval of three months between the operations. In the first operation an end-to-end loop of FDS and FDP is created, and a silicon rod is inserted under the pulleys of the finger. In the second operation the proximal end of the FDS is identified and cut. With the help of the silicon rod the tendon is passed under the pulleys and attached at the distal phalanx. All patients filled the DASH score preoperatively and at the last follow-up. The total active motion (TAM) of the finger was also measured at the last follow-up.

The mean age of the patients was 34,72 years (range 22-57 years). 36 patients were men (64%) and 20 were women (36%). There were 20 cases (36%) of the index finger, 20 (36%) of the middle finger 11 (20%) the ring finger and 5 cases (8%) the small finger. Mean DASH score was improved from 21.53 preoperatively to 4.23 at the last follow-up. The mean TAM was 183o. There were complications postoperatively in three patients. Two of them were infections and one palmar contraction of the distal interphalangeal joint.

The advantages of the described technique are: the stronger graft which is also intrasynovium compared to palmaris longus, there’s no donor site morbidity, there’s one suture site and it can be performed in children. Disadvantages are the size of tendons in the small finger and the anchoring in the distal phalanx.

The two-stage reconstruction technique is a reliable treatment method for chronic flexor tendon ruptures. However, it demands not only surgical experience but also patient’s compliance for the better result.

CO067 Reconstruction de l'extenseur en zone I par greffe de rétinaculum de l'extenseur.

Les lésions aiguës avec perte de substance de la bandelette terminale de l'extenseur dans la zone 1 de la classification de l'IFSSH représentent un défi chirurgical pour lequel il n'y a pas de consensus à l'heure actuelle. Ces lésions peuvent être associées à des défauts cutanés ou à des lésions osseuses qui doivent être pris en compte dans la stratégie thérapeutique. Nous avons évalué l'utilisation du rétinaculum de l'extenseur comme greffe reconstructrice.

Trois patients (4 doigts) ont été inclus.

Au terme de 15 mois de suivi, la flexion était de 70° avec un déficit d'extension de 15°. La douleur evaluée par l'échelle visuelle analogique etait nulle. Selon les critères de Crawford, les résultats ont été considérés comme bons dans 3 cas et moyens dans 1 cas. Les patients ont pu reprendre leurs activités antérieures. Nous n'avons observé aucune complication ni sur le site d'exérèse ni sur les doigts opérés.

L'utilisation du rétinaculum de l'extenseur dans la reconstruction de la bandelette terminale de l'extenseur en zone 1 semble être un outil utile qui donne des résultats satisfaisants et doit faire partie de l'arsenal thérapeutique du chirurgien. Il s'agit cependant de cas rares qui nécessitent d'être évalués sur une plus grande cohorte.

CO068 Neglected multi-digital flexor injuries , outcomes of single stage repair by hetero-digital flexor digitorium profundus.

Aims: Restoration of satisfactory digital function after a neglected lesion or failure of flexor tendon repair remains one of the most difficult challenges in had surgery. The aim of this study is to evaluate the results of heterodigital flexor profundus transfer in multi-digital flexor injuries (modified Duran/Oberlin technique)

Materials and methods: We treated tow patients (women), age (16 and 35 years), neglected lesion for (eleven years after primary reparation for the girl, and two years for the adult women) lesion in zone 2 of index and middle fingers, single stage repair by hetero digitalflexor digitorium profundus from ring finger is split into two halves then re-ruted to the recipient index middle fongerand foxed with a pull-out suture over the nail, and sutured to the old FDP tendon stump, the tension is set to maintain the recipient finger in slightly more flexion than the normal resting cascade, Arthodesis DIP ring donor finger at 10 degrees, a dorsal splint is applied with the wrist in 45 degrees of flexion, MCP joints 45 degrees of flexion, and PIP joints left free to allow early mobilization. Patients were evaluated before and after surgery, passive and active range of motion of the MCP, PIP and DIP joints of the injured and donor fingers were measured. The main outcomes measured were the total active flexion (TAT) and the total active motion (TAM).

Results: According to Strickland criteria, patient demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with pre op and post op videos.

Conclusion: This procedure has, in our hand, replaced the 2 stages procedure for digital lesions, our study demonstrates that the technique can be used in neglected multi-digital flexor lesions for several years. The better results of our technique can be explained: no need for a proximal tendon suture; the distal fixation, the pull-out technique, allows some immediate mobilisation, of course under the protection of a splint the wrist being completely flexed, during 6 weeks. The hemi-tendon FDP is sufficiently narrow to allow easy passage of the tendon through the original pulleys which are preserved in case of neglected injury.

CO069 Résultats de la technique de membrane induite dans les pertes de substances osseuses traumatiques des doigts et des métacarpiens : série monocentrique de 26 cas.

Les pertes de substances osseuses traumatiques à la main sont retrouvées dans le cadre de lésions pluritissulaires et posent la question du choix de la technique à utiliser pour le temps osseux de la chirurgie initiale. Cette étude présente les résultats d’une série monocentrique rétrospective de patients ayant bénéficié d’une technique de la membrane induite dans le temps initial de la prise en charge de lésions traumatiques pluritissulaire de la main avec perte de substance osseuse des phalanges et/ou des métacarpes.

La série est composés de 26 rayons traités chez 20 patients, âgés en moyenne de 48 ans, dont 7 pouces. La perte de substance de 18 mm en moyenne, concernait la phalange pour 14 rayons, le métacarpe pour 7 rayons, et l’association des deux pour 5 rayons, l’atteinte était articulaire pour 17 rayons. Il était retrouvé 8 atteintes artérielles dont 1 rayon dévascularisé, 7 atteintes neurologiques et 21 atteintes tendineuses, tandis que 11 rayons nécessitaient une couverture par lambeau. Le premier temps chirurgical était réalisé sous 24h avec mise en place de ciment armé sur broches. Le deuxième temps osseux était réalisé avec un délai moyen de 90 jours à compter de la chirurgie initiale. La reconstruction osseuse a été réalisée par un greffon autologue spongieux dans 15 cas et cortico-spongieux dans 10 cas.

La consolidation osseuse, définie par la continuité de 3 corticales sur 4 évaluées par deux chirurgiens indépendants sur des radiographies de face et de profil, était obtenue en moyenne en 91 jours sur 25 des 26 rayons. Dans le dernier cas, une régularisation a été réalisée pour sepsis. 5 autres rayons digitaux ont présenté des complications infectieuses, dont 4 associés à un défaut de couverture parmi lesquels 3 ont nécessité un lambeau itératif avec changement de ciment et 1 une cicatrisation dirigée sous antibiotiques. Le dernier a présenté des prélèvements peropératoires positifs lors du temps de greffe osseuse, son évolution a été favorable vers la consolidation sous antibiothérapie sans nécessiter de reprise chirurgicale

Cette étude apporte des arguments forts pour l’utilisation de la technique de membrane induite dans un contexte précis n’ayant que peu été étudié, et jamais avec une population de cette ampleur. Aucune donnée fonctionnelle n’est présentée dans cette étude en raison de lésions trop hétérogènes ne permettant pas une interprétation de ces dernières sur un échantillon de cette taille.

La technique de membrane induite est donc une technique fiable et adaptée à la prise en charge des pertes de substances osseuses traumatiques à la main en contexte aigü.

CO070 ARTHROPLASTIES MÉTACARPO-PHALANGIENNES EN URGENCE PAR IMPLANTS SILICONE DANS LE CADRE DE REIMPLANTATIONS PLURI-DIGITALES.

La prise en charge de traumatismes de la main avec destruction articulaire relève d'un challenge particulier. Cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne les cas d'amputations pluri digitales. Lorsque l'ostéosynthèse n'est pas réalisable, celle-ci est habituellement supplée par des techniques d'arthrodèses, plus rarement de transferts articulaires ou encore d'arthroplasties. Ces techniques sont habituellement différées avec la mise en place première d’une fixation temporaire. Très peu de cas d’arthroplasties en urgence ont été rapportées dans la prise en charge de ces situations d'exception.

Nous présentons les résultats à 15 mois de recul de la réimplantation de 3 doigts avec mise en place de trois implants métacarpo-phalangiens silicone (Integra) réalisés en première intention chez un patient amputé des quatre doigts longs. L’index ayant bénéficié d'une régularisation selon Chase.

Après le succès vital des 3 doigts réimplantés, notre patient n’a pas présenté de complication infectieuse, aucune réintervention n’a été effectuée. Celui-ci a pu reprendre l’écriture 3 mois après la chirurgie et ses activités sportives à environ 1 an. Au dernier recul, il évaluait sa main à 80% par rapport au côté sain, L'EVA était à 0. L’arc de mobilité des métacarpo-phalangiennes était de 85° en moyenne, la force de la pince représentait 65% du côté sain. Le score de quickDASH au dernier recul était égal à 20.

Avec un retour rapide à une qualité de vie normale, la restauration de mobilités articulaires quasi complètes, d'une main fonctionnelle et sans douleur. Nos résultats semblent encourageants, en concordance avec les données de la littérature.

La mise en place en urgence de prothèses métacarpo-phalangiennes en silicone dans le cadre de de réimplantations pluri-digitales avec destruction articulaire semble représenter une alternative de prise en charge sérieuse à considérer.

CO071 Etude rétrospective de l’effet du lipofilling de pulpe sur les troubles sensitifs après les lésions digitales distales.

Les lésions distales des doigts sont fréquentes, elles peuvent entrainer à terme des troubles sensitifs pulpaires (hyperesthésie, dysesthésie , intolérance au froid) fonctionnellement gênants due à une cicatrice pulpaire. Le lipofilling est une technique peu invasive utilisée dans divers indications pour combler, améliorer la trophicité des tissus et traiter les douleurs neuropathique dans d’autres zones. Cette étude vise à évaluer l’effet du lipofilling pulpaire sur les troubles sensitifs secondaire à un traumatisme pulpaire.

Tous les patients âgée de plus de 7 ans, présentant une cicatrice pulpaire associée à des troubles sensitifs invalidants opérés d’ un lipofilling pulpaire sous anesthésie locale ou générale entre 2020 et 2023 ont été évalués rétrospectivement. La graisse était prélevée en face interne de genou et centrifugée avant réinjection. Les critères de jugement principales étaient les troubles sensitifs pulpaires évalués par le test s2PD, le score d’intolérance au froid (SCC Scale) et le monofilament à J0 , 3 mois et 6 mois. Les critères de jugement secondaires étaient la gêne fonctionnelle (questionnaire Q-Dash), la satisfaction post opératoire, les complications et la quantité de graisse réinjectée. Les jeunes enfants âgés de moins de 11 ans ont été évalués par questionnaire aux parents (difficulté pour couper l’ongle, sensibilité pulpaire). Une analyse comparative des critères de jugement a été réalisée.

6 patients âgés en moyenne de 33 ans ont été opérés sous anesthésie générale (2 patients) ou locale sédation (4 patients) dont 3 enfants et 3 adultes. 0.6 ml de graisse ont été réinjecté en moyenne. Aucune complication n’a été retrouvée. On ne retrouvait pas amélioration sur les troubles sensitifs pulpaires ( ∆ 2PDS moyen =0,25, P=1) , ∆ et sur les critères de jugements secondaires, ni sur l’hypersensibilité ou la qualité de vie(∆ quick dash moyen = 0 ;P=1). Un patient a bénéficié d’une 2-ème séance de lipofilling à 3 mois. La satisfaction des patients était de 5/10. On retrouvait une tendance à une meilleur amélioration chez les enfants via le questionnaire aux parents ( Oui/Non) : facilitation pour couper l’ongle , diminution des douleurs (Oui dans 100% des cas).

Actuellement, peu de traitement existe pour traiter ses troubles sensitifs pulpaires. Deux études de faible niveau de preuve ont montré une amélioration non significative des troubles sensitif ( 2PDS, hypersensibilité) grâce au lipofilling pulpaire. Dans notre étude cette tendance se retrouve chez les enfants et non chez les adultes.

Le lipofilling de pulpe ne semble pas améliorer les troubles sensitifs pulpaires chez les patients adultes ayant subi un traumatisme pulpaire cependant les résultats semblent être prometteur chez les enfants.

CO072 Optimisation du lambeau libre cutané médialis pédis pour la couverture de la main.

Le lambeau cutané médialis pédis, décrit en 1990, initialement pour la couverture de l’arrière-pied et de la cheville, a secondairement été utilisé dans sa version libre pour la couverture de la main et des doigts. Cependant, les dimensions limitées de sa palette cutanée restreignent son utilisation. Nous avons réalisé une étude cadavérique afin de déterminer si la taille de la palette cutanée pouvait être augmentée.

Nous avons mené nos dissections sur des pièces anatomiques fraîches préalablement injectées de Microfil. Treize pièces ont été retenues. Notre hypothèse s’étaye sur nos constatations chirurgicales. Une deuxième perforante distale vascularisant la palette cutanée était systématiquement observée. Nos hypothèses sont de déterminer : - Si cette deuxième perforante est issue du même réseau vasculaire que celle décrite dans la technique de prélèvement du lambeau médialis pédis. -Si l’inclusion de cette deuxième perforante permet d’augmenter la taille de la palette cutanée du lambeau.

Lors de nos 13 dissections, nous avons toujours retrouvé la présence de cette deuxième perforante. Celle-ci était systématiquement reliée au réseau de la branche superficielle de l’artère plantaire médiale. Les injections à l’encre de chine ont permis de mettre en évidence une augmentation de la taille de la palette cutanée grâce à l’inclusion de ce deuxième vaisseau perforant.

Le lambeau cutané médialis pédis est un lambeau utile dans l’arsenal thérapeutique pour la reconstruction des pertes de substances de la main et des doigts. En effet, l’épaisseur de la palette cutanée ainsi que la texture et la couleur sont similaires avec la peau de la paume de la main et des doigts. De plus, aucun axe vasculaire principal n’est sacrifié lors du prélèvement de ce lambeau. La couverture du site donneur peut se faire simplement soit par fermeture directe soit avec une greffe de peau fine. Il y a peu de contre-indication de prélèvement excepté l’occlusion de l’artère tibiale postérieure et la présence d’un os naviculaire proéminent entraînant un risque d’ulcération escarre de la greffe de peau.

L’inclusion d’une deuxième perforante autorise la couverture de perte de substance plus large permettant une utilisation plus importante de ce lambeau.

CO073 La recoupe artérielle pré-anastomotique est-elle systématique dans les revascularisations digitales ? Etude prospective, monocentrique et multidisciplinaire sur 46 mois.

Malgré une anastomose artérielle optimale, certaines replantations échouent. L'objectif était d'évaluer l'influence du mécanisme lésionnel sur l'histologie artérielle et sur le succès ou l'échec anastomotique. Nous supposons que le mécanisme lésionnel influence les lésions histologiques artérielles et le succès microchirurgical.

Cette étude prospective monocentrique a inclus des patients présentant une lésion aigue traumatique artérielle de la main et du poignet. Une recoupe artérielle systématique des moignons proximaux et distaux était réalisée avant l’anastomose. Une analyse histologique des moignons était réalisée. Nous avons réalisé un suivi clinique avec une échographie de contrôle de perméabilité à 1 mois post opératoire.

De 2018 à 2022, 104 patients ont été inclus avec un recul de 12 mois. Macroscopiquement, 42,2% des berges étaient délabrées. L'analyse histologique était lésée à 74,3% : blast (100%) > section mécanique et électrique (92,3% ; 82,1%) > amputation mécanique et électrique (80% ; 66,7%) > section par verre (50%) > écrasement (33,3%). Les facteurs favorisant une analyse histologique saine sont : une section par verre (p<0,05 ; OR = 3,72) et l’âge du patient < 65 ans (p<0,01). Les facteurs de risque d'échec anastomotique sont un mécanisme lésionnel par amputation électrique (p<0,01, OR 8,19) et une longueur de la recoupe artérielle plus courte (p<0,02)).Le taux d’échec clinique est de 7,8% et le taux d’échec anastomotique échographiquement est de 10,4%.

Les lésions artérielles histologiques sont corrélées au mécanisme lésionnel. Une recoupe artérielle des moignons proximaux et distaux > 2mm est recommandée pour tous les mécanismes lésionnels avant une anastomose artérielle termino-terminale. Une recoupe > 4mm et un pontage systématique pour les amputations ou les blasts. Cette étude peut faire évoluer les pratiques chirurgicales.

Les lésions artérielles histologiques sont corrélées au mécanisme lésionnel. Une recoupe artérielle des moignons proximaux et distaux > 2mm est recommandée pour tous les mécanismes lésionnels avant une anastomose artérielle termino-terminale. Une recoupe > 4mm et un pontage systématique pour les amputations ou les blasts. Cette étude peut faire évoluer les pratiques chirurgicales.

CO074 WALANT versus ALR dans la cure chirurgicale du doigt à ressaut : douleur post-opératoire et vitesse de récupération fonctionnelle.

La WALANT (wide-awake local anesthesia no tourniquet) est un outil utile dans la cure chirurgicale du doigt à ressaut permettant notamment de se passer du garrot pneumatique, source de douleur pour le patient en per opératoire, et d’assurer un champ opératoire exsangue grâce à la composante adrénalinée du produit utilisé. Cependant l’anesthésie loco-régionale (ALR) reste actuellement la technique anesthésique la plus répandue dans cette indication. Notre hypothèse était que la consommation d’antalgiques en post-opératoire et la durée de récupération fonctionnelle étaient moindres chez les patients opérés sous WALANT.

Il s’agissait d’une étude rétrospective comparative non randomisée et consécutive des patients opérés d’un doigt à ressaut ou plus sur une période de 30 mois par deux chirurgiens séniors, l’un opérant sous ALR effectuée par l’anesthésiste, l’autre sous WALANT effectuée par le chirurgien lui-même. Il y avait deux perdus de vue. Nous avons évalué la consommation post-opératoire d’antalgiques, le délai de reprise du travail, la fonction (Total active motion et quick-DASH) et la satisfaction globale de la chirurgie au dernier recul.

Nous avons inclus 11 patients dans le groupe WALANT avec 14 doigts opérés et 10 patients dans le groupe ALR avec 18 doigts opérés. Les groupes étaient comparables en terme d’âge, de sexe et de profession. Le garrot n’a été nécessaire dans aucun cas de chirurgie sous WALANT. Il existait davantage de patients n’ayant pas consommé d’antalgique en post opératoire dans le groupe WALANT que dans le groupe ALR (54% versus 18%, p=0,03). La douleur ressentie pendant l’anesthésie était significativement inférieure dans le groupe WALANT. En revanche, au recul moyen de 12 mois, les deux groupes ne différaient pas significativement en termes de délai de reprise du travail (2.3 jours versus 5.5 jours en moyenne dans les groupes WALANT et ALR), recours à des séances de kinésithérapie, satisfaction globale et quick-DASH.

La chirurgie du doigt à ressaut sous WALANT a montré dans notre étude des résultats fonctionnels aussi satisfaisants que la chirurgie sous ALR, tout en minimisant la douleur ressentie pendant le geste anesthésique et réduisant le recours aux antalgiques en post-opératoire.

La WALANT est une technique anesthésique constituant une bonne alternative à l'anesthésie loco-régionale conventionnelle à la lidocaïne dans la chirurgie du doigt à ressaut.

CO075 États des lieux des pratiques des chirurgiens du réseau FESUM sur les réparations nerveuses primaires des nerfs digitaux.

La suture epi-perineurale est admise comme un « Gold Standard » pour la réparation nerveuse primaire des nerfs collatéraux ou nerfs digitaux propres. Les mesures adjuvantes ou greffons suscitent plus de controverses dans la littérature. L’objectif de ce travail était de dresser un état des lieux des différentes pratiques et protocoles de réparation nerveuse primaire des nerfs digitaux auprès des chirurgiens de la main.

Un questionnaire « Google form » a été envoyé aux membres de la Fédération des services d’urgence de la main (FESUM). Les 25 questions de cette enquête portaient sur les participants (spécialité chirurgicale, âge, lieu d’exercice, diplôme, etc.), les techniques de réparation nerveuse et leur justification, ainsi que sur le suivi post-opératoire. Les résultats ont été traités et transmis par le logiciel « Google form ».

Parmi les 323 chirurgiens interrogés, 172 ont répondu, soit 53,2% de participation. La majorité utilise la technique par suture epi-perineurale seule pour réparer les lésions nerveuses sans perte de substance (51,2 %), mais aussi la suture associée au manchonnage veineux (25,6 %) et la suture associée à de la colle biologique (15,7 %). En cas de perte de substance nerveuse, les pratiques se répartissent entre greffe veineuse autologue, conduit synthétique et autogreffe nerveuse. Ce qui semble davantage primer pour les chirurgiens sont la fiabilité et la rapidité du geste technique. Le suivi post-opératoire est en majorité de 6 mois, néanmoins près d’un quart suivent un mois leur patient.

Le choix des chirurgiens du réseau FESUM semble pertinent, les SOS Main réalisant près de 60% des actes en urgence. Si la technique par suture seule est majoritairement utilisée dans les cas des réparations simples, le manchonnage veineux ou la colle biologique associés à la suture semblent en véritable essor. Il faut savoir néanmoins que les colles biologiques ne disposent aujourd’hui d’aucune Autorisation de Mise sur le Marché dans cette indication.

Cette étude apporte un éclairage sur les techniques au quotidien des chirurgiens de la main en matière de réparation des nerfs collatéraux digitaux. Comme la littérature récente sur les mesures adjuvantes et matériaux divers, cette enquête montre l’évolution des pratiques sur le terrain, à la frontière du « Gold standard » que constitue la suture epi-perineurale.

modération: Kursat ERDOGAN (Strasbourg), Marie SCHWEBEL (Strasbourg)
modération: Pascal JEHANNO (Paris)
Votez ici !
modération: Renaud DUCHÉ (Avignon), Maxime FOURMY (Marseille)
modération: Philippe BELLEMÈRE (Nantes), Alain TCHURUKDICHIAN (Dijon)
modération: Patrick HOUVET (Paris)
modération: Patrick HOUVET (Paris)
modération: Nicolas DREANT (Nice)
modération: Jean-Roger WERTHER (Paris)
modération: Stephane BARBARY (Nancy)

CO076 Analyse de données cliniques et Recherche médicale avec les outils OsBERT et DeepArticleMining en Chirurgie de la Main.

L'utilisation croissante des dossiers patients informatisés (DPI) a rendu les données cliniques facilement accessibles, mais leur analyse est souvent difficile en raison de leur manque de structure. Les technologies de l'IA (Intelligence Artificielle), telles que les larges langages modèles (LLM) et la révolution ChatGPT, offrent un potentiel prometteur pour analyser ces données. Également, l’augmentation croissante de publications scientifiques et la recherche d'informations dans cette littérature médicale posent des défis considérables. Le but de ce travail est d’analyser l’intérêt de deux outils, OsBERT et DeepArticleMining (DAM), qui utilisent le traitement du langage naturel (NLP) pour aborder ces défis dans le domaine de la chirurgie de la main.

Nous avons utilisé OsBERT, un modèle spécifiquement formé au contenu médical français, pour extraire et structurer les données des DPI constitué de plus de 7000 patients. Parallèlement, nous avons utilisé l'outil DeepArticleMining (DAM) pour extraire les informations pertinentes de la littérature pour la chirurgie du canal carpien (pathologie très documentée) et la chirurgie du Lacertus (pathologie en cours d’évaluation).

OsBERT a permis de créer avec succès un registre sur la libération du canal carpien et du lacertus avec plus de 900 patients identifiés, catégorisés et structurés, démontrant son potentiel dans le domaine de la chirurgie de la main. DAM a également réduit le travail et les efforts nécessaires pour l'extraction de données en vue d'écrire une futur méta-analyse et méta-analyse en réseau.

Les points forts d'OsBERT résident dans sa focalisation sur les tâches en langue française, et sa spécificité sur les textes médicaux. DAM a une ergonomie qui rend son utilisation personnalisée et simple. Ces outils abordent les défis de la confidentialité des données, de leur complexité et multiplicité, et peuvent être appliqués aux Données de Vie Réelles (DVR). Ils offrent une alternative à l'examen manuel des dossiers ou des articles, réduisant les erreurs et améliorant l'efficacité.

OsBERT et DAM marquent une phase de transformation dans la recherche médicale. Ils promettent des améliorations significatives dans la gestion et l'extraction des données dans les soins de santé, notamment pour les revues systématiques, les méta-analyses et les registres de patients à grande échelle. Ces innovations soulignent l'importance de l'IA et des LLM pour l'avenir.

CO077 Accompagnement et recueil de données par le logiciel ORTHENS : à propos de 78 patients opérés d'une prothèse trapézo-métacarpienne.

Cette étude prospective a été réalisée en utilisant le logiciel Orthense et a inclus au total 78 patients opérés d'une prothèse trapézo-métacarpienne. L'objectif de cette étude était de comparer les données pré et post-opératoires tels que la douleur, la prise d'antalgiques, le retentissement fonctionnel, le vécu global. L'autre objectif était de connaitre l'intérêt de l'accompagnement par le logiciel pour le patient et pour le chirurgien.

L'échantillon était composé de 43 patients pour la main non-dominante et de 35 patients pour la main dominante. Des questionnaires et recommandations ont été élaborées et envoyées automatiquement aux patients via le logiciel Orthense à des moments clés. 15 jours avant l'intervention chirurgicale (j-15), 5 jours avant, la veille et après l'intervention: tous les jours pendant la première semaine, 2 semaines après l'intervention, 1 mois après l'intervention (j+1 mois), 3 mois après l'intervention (j+3 mois), 6 mois après l'intervention (j+6 mois) et 1 an après l'intervention (j+1 an).

Nous avons mis en évidence, après l'intervention, une régression rapide de la douleur qui est à 2/10 en moyenne sur la VAS à 1 semaines et une diminution quasi complète de la prise d'antalgique au même délai. Les indicateurs de douleurs anormales et les autres alertes renvoyées à un algorithme de réponse et consignes ont permis dans la tous les cas sauf 2 ( 97,5% ) d'éviter un appel au cabinet. La fonction de la main s'est rétablie rapidement avec un usage suffisant pour la plupart des gestes du quotidien ( manger, se laver, se faire à manger, faire ses courses, conduire une voiture) à 1 mois et une reprise des autres activités ( vélo, motos, golf, reprise des activités professionnels même manuelles..) à 3 mois ce qui suggère l'efficacité de l'intervention. Les patients ont exprimé leur satisfaction concernant la prothèse trapézo-métacarpienne mais aussi concernant le suivi et l'accompagnement réalisé à l'aide du logiciel.

L'étude prospective de suivi menée avec le logiciel Orthense a permis de démontrer les avantages de ce dernier dans le recueil objectif des résultats pré et post-opératoires lors d'une intervention de pose d'une prothèse trapézo-métacarpienne pour rhizarthrose. Les patients ont noté, en post-opératoire, une régression brutale de la douleur, un rétablissement fonctionnel rapide jugé satisfaisant ou très satisfaisant dès le 1er mois. Ces résultats indiquent également que l'utilisation d'un logiciel de suivi précis et d'accompagnement régulier des patients contribue à une meilleure évaluation de nos pratiques et une meilleure prise en charge des patients.

CO078 ChatGPT est-il en mesure de passer la première partie de l’examen du diplôme de l’European Board of Hand Surgery?

L'objectif était de vérifier si ChatGPT pouvait réussir la première partie de l'examen du diplôme de l'European Board of Hand Surgery (EBHS). L’hypothèse principale était que ChatGPT obtiendrait une note supérieure à la moyenne en répondant aux QCM de l’examen du diplôme de l’EBHS.

ChatGPT V3.5 devait répondre aux 18 questions à choix multiples de l'EBHS publiées dans le Journal of Hand Surgery (European Volume) en 5 essais (A1 à A5). De A1 à A3, les QCM ont été posées sans consignes. À la fin de A3, les bonnes réponses à tous les QCM ont été données à ChatGPT afin de tester sa capacité d’apprentissage. À la fin de A4, des fausses bonnes réponses ont été données à ChatGPT afin de tester sa capacité à corriger les mauvaises réponses. Ces fausses bonnes réponses correspondaient exactement à l’inverse de toutes les bonnes réponses à chaque QCM. L’analyse des données a été réalisée d’une part sur le plan quantitatif global et analytique et d’autre part sur le plan qualitatif.

ChatGPT a obtenu un score de 0/18 de A1 à A4 et de 1/18 en A5. Le pourcentage moyen de réponses correctes était de 53,3%, 52,2%, 55,6%, 52,2%, 56,7% pour les essais A1 à A5 respectivement, et 54,0% pour tous les essais combinés. L'accord était modéré entre les essais A1 à A5 (kappa = 0,52 (95%CI)) et fort entre les essais A1 à A3 (coefficient kappa = 0,61 (95%CI)). La formulation des réponses du ChatGPT n'était pas homogène et sa capacité d'apprentissage était presque inexistante.

Récemment, la performance de ChatGPT à l'examen médical américain (USMLE) a révélé que ChatGPT a atteint ou s'est approché de la note de passage de l'examen sans formation spécialisée ou renforcement. ChatGPT a fait preuve d'un niveau élevé d'accord et de perspicacité dans ses explications. Au Royaume-Uni, lors de l'examen de qualification médicale en soins primaires (AKT) , qui comporte 674 questions, la performance globale moyenne du ChatGPT était de 60,17 % (contre 70,42 % pour les étudiants des deux dernières années). En ce qui concerne la réussite à la première partie de l'examen de diplôme de l'EBHS, les résultats de notre étude contrastent avec ceux de l'USMLE et de l'AKT, puisque ChatGPT n'a jamais réussi à répondre aux 18 QCM. ChatGPT n'a atteint un niveau de concordance élevé que lors des trois premiers essais. La concordance a diminué lors des deux derniers essais, probablement parce que lors des quatrième et cinquième essais, des réponses justes et fausses ont été données consécutivement au ChatGPT.

En conclusion, ChatGPT®, dans sa version actuelle, n'a pas pu réussir la première partie de l'examen de diplôme de l'EBHS.

CO079 Conception d’un simulateur d’arthroscopie de poignet en impression 3D.

L’arthroscopie est devenue un outil diagnostic et thérapeutique incontournable dans la prise en charge des pathologies du poignet. La maitrise de cette technique demande une longue courbe d’apprentissage. Actuellement il n’existe pas de simulateur procédural pour s’initier et se perfectionner à l’arthroscopie du poignet. Le but de ce travail est de créer et d’évaluer un simulateur d’arthroscopie du poignet abordable et facilement utilisable. Ce simulateur a pour objectif de se rapprocher de la position opératoire et de reproduire le plus fidèlement possible l’anatomie arthroscopique d’un poignet normal.

Ce simulateur a pour objectif de reproduire la position opératoire et l’anatomie arthroscopique la plus fidèle possible. Le choix des matériaux doit permettre le meilleur compromis entre reproduction anatomique et intérêt pédagogique. Après une étude de faisabilité, le choix du type de simulateur s’est porté vers la conception d’un simulateur synthétique procédural produit par impression 3D. La modélisation est effectuée à partir de la segmentation d’un poignet appartenant à un volontaire sain. Le développement et les modifications innovantes apportées à chaque version suivent un processus de conception fixe : objectifs, modélisation, impression et résultats. Afin de juger chaque version, une caméra d’otoscopie a été sélectionnée pour sa qualité vidéo, son faible coût, et sa facilité d’utilisation après comparaison de différents modèles.

Pendant la période de recherche et développement qui aura durée 2 ans, plusieurs versions sont concrétisées pour aboutir à une version estimée prête à la simulation. Une résine rigide est utilisée pour les os et une résine plus souple est sélectionnée pour les tissus mous (enveloppe cutanée, ligaments et tendons). Les principaux ligaments essentiels en anatomie arthroscopique sont modélisés. Les espaces interosseux sont augmentés artificiellement pour reproduire la traction exercée sur les os du carpe. Un support est conçu pour maintenir le poignet verticalement. Le coût des matériaux utilisés pour la conception de ce simulateur est d’environ 200€.

Le coût budgétaire de ce simulateur est abordable pour la plupart des centres de formation. Il ne comprend pas les heures d’ingénierie, les logiciels et les imprimantes. Les plastiques et résines employés sont restreints aux matières utilisables par les imprimantes de la plateforme. Les ligaments scapholunaire, lunotriquétral, triangulaire et les ligaments palmaires extra-articulaire sont modélisés et reproduisent l’anatomie arthroscopique du carpe. Cette adaptation pédagogique est évaluée dans un second temps sur des internes, docteurs juniors et séniors. Les résultats, en cours et très encourageants, pourront être partagés lors du congrès.

La qualité et le faible coût de ce simulateur d’arthroscopie du poignet encouragent son exploitation afin d’offrir aux chirurgiens un environnement d’apprentissage mettant en place des conditions réalistes d’intervention. Les perspectives sont la création ultérieure de modèles « pathologiques » permettant d’accompagner au mieux les étudiants au fil de leur formation.

CO080 A cadaveric study examining the accuracy of wireless handheld guided ultrasound injections versus blind injections in the flexor tendon sheath.

Handheld Ultrasound (HHUS) is gaining popularity among clinicians owing to its size, ease of use, low cost, and portability. Although their use for procedural guidance could have several advantages in hand surgery, treating common pathologies, such as trigger finger, other surgeons may wonder about the added benefits. This cadaveric study aimed to examine the hypothesis of increased accuracy of wireless HHUS-guided injections versus blind injections into the flexor sheath.

Our series included 20 fresh cadaveric hands with 80 fingers randomly assigned to two groups. In group A, ten hands were randomized assigned to receive landmark injection and then underwent a blinded injection to the flexor tendon sheath (FTS). In group B, ten hands were blinded in the same manner and received an ultrasound-guided injection with HHUS (Ultrasound equipped with a linear probe and paired with a tablet computer). Methylene blue was injected, and anatomical dissection was carried out on all injected fingers to evaluate injection accuracy based on the dye's filling pattern of FTS as stage I (no filling), stage II (< 50% filling), and stage III (> 50% filling). Statistical analysis was performed, and P < 0.05 was taken to indicate a significant difference.

One finger was excluded due to severe Dupuytren’s contracture. Among group A, 39 blind injections of FTS were performed, with 82% of patients (32/39) achieving stage III filling. In group B, 40 ultrasound-guided FTS injections were performed, with 90% of patients (36/40) achieving stage III filing. Our study did not reveal any superiority in accuracy when using ultrasound guidance (P = 0.3528).

Recently, ultrasound guidance has become the gold standard for steroid injections; however, there is limited evidence to support its use. Most of the studies were uncontrolled prospective studies or were performed using cadaveric models. The current opinion is that US guidance offers advantages over blind or fluoroscopy-guided injections. It increases accuracy by visualizing the targeted anatomical structure directly, reducing the risk of nerve or vascular puncture and tendon damage. It is also less harmful to the patient because there is no ionizing radiation exposure or the need for an iodine-based contrast medium. Moreover, Ultrasound imaging is effective in evaluating the musculoskeletal system, especially in the hands, because most anatomical structures are superficial. Conventional cart-based methods are commonly used in this setting because they produce high-resolution images. Nonetheless, the price can be a limiting factor for some facilities and clinicians. In recent years, HHUS has been developed; its size is significantly smaller, it can be carried in the physician's lab coat, and it has a significantly lower price, which creates opportunities. The hypothesis of our study that injections under handheld ultrasound guidance would be more accurate than blind injections in the FTS was not confirmed. We demonstrated that an experienced hand surgeon was as accurate as an ultrasound-guided injection according to our criteria of accuracy. However, a similar cadaveric study found contradictory results when using sonographically guided injections with a cart-based device.

HHUS-guided FTS injections were not more accurate than blind injections performed by an experienced hand surgeon. These findings suggest that blind injections can be used as routine practice when performed by experienced operators. However, using HHUS by hand surgery fellows for procedural guidance during the learning curve is interesting and it may offer other advantages in hand surgery practice.

CO081 Technique AMIC® Chondro-Gide® pour le traitement des lésions chondrales de la main et du poignet: résultats cliniques après étude retrospective.

La technique AMIC® (Autologus Matrix Induced Chondrogenesis) a démontré son efficacité dans le traitement des lésions chondrales de la cheville et du genou. La technique AMIC® consiste en la réalisation de nanofractures au sein de la perte de substance cartilagineuse associé à une membrane de collagène I/III qui évite la migration des cellules Mésenchiales au sein de l'articulation. Nous présentons ici les résultats de l'usage de cette technique chez 24 patients opérés présentants des lésions chondrales de la main et du poignet comme alternative initale à la réalisation de techniques moins conservatrices comme l'arthrodèse et l'arthroplatie.

Il s'agit d'une étude retrospective, 24 patients ont étés inclus entre 2012 et 2022. La membrane Chondro-Gide® (Geislich) a été utilisée chez tous les patients de manière ouverte (10 patients) ou arthroscopique (14 patients), par le même chirurgien. Toutes étaient des séquelles de fractures exceptés 3, qui étaient des cas de rhizarthrose. Le suivi a été réalisé aux mois 3, 6 et 12, avec un DASH et une EVA. Le suivi moyen fût de 2 ans.

Le DASH moyen pré-opératoire était de 57 (35-79), à 3 mois 31 (9-40), à 6 mois 21 (7-32), à 12 mois 12 (7-18). L'EVA pré opératoire était de 8(7-9), à 3 mois 5 (2-7), à 6 mois 3 (2-6), à 12 mois 2 (0-8). Les complications post opératoires précoces sont les suivantes: une neurapraxie de la branche sensitive du nerf radial, une déhiscence de cicatrice et une cellulite. À long terme le taux de réintervention fût de 12.5% avec nécessité de réaliser une arthrodèse radio-scapho-lunaire, une arthrodèse luno-capitate et une hemi-trapeziectomie.

Dans la chirurgie de la main et du poignet la tendance est à l'utilisation de techniques non conservatrices (arthrodèse partielles, arthroplasties) en cas de lésions chondrales post-traumatiques, à la différence d'autres articulations comme le genou ou la cheville. La technique AMIC® est une alternative aux techniques non conservatrices qui a donné de très bons résultats dans d'autres articulations. Dans cette étude nous avons obtenu de bon résultats avec cette technique avec une diminution significative de l'EVA et une amélioration significative du DASH-Score qui nous pousse à utiliser cette technique en première intention dans les cas de lésions chondrales de la main et du poignet notamment chez les patients jeunes. Les limitations de cette étude sont multiples, du fait de l'hétérogénéité des patients et du suivi moyen court du fait des perdus de vues. Une étude prospective de plus grande ampleur serait nécessaire pour confirmer ces bons résultats.

Dans la série que nous avons présenté nous avons obtenu de bon résultats avec la technique AMIC dans les lésions chondrales de la main et du poignet, mais nous considérons qu'une étude de plus large envergure devrait être menée pour confirmer ces résultats.

CO082 Récidive de tumeur métastatique à cellules géantes de l'avant-bras : une approche custom-made.

La tumeur à cellules géantes est une tumeur bénigne mais localement agressive avec un taux de récidive élevé et la possibilité de métastases à distance. Le radius distal est la troisième localisation la plus fréquente. Actuellement, les stratégies thérapeutiques pour le traitement des récidives tumorales sont la résection à marges libres avec arthrodèse contextuelle, la fixation externe ou l'utilisation de substituts osseux. Le cas que nous présentons est un exemple de TCG agressif déjà soumis à une résection du radius distal traité avec une approche custom-made de sauvetage de la main.

Patient de 36 ans diagnostiqué avec une tumeur à cellules géantes du radius distal il y a environ 10 ans. Soumis ces dernières années à 3 curetages différents de la lésion et suivis d'une résection des bords libres du radius distal avec arthrodèse ulno-carpienne. Elle a développé des métastases pulmonaires et a suivi un traitement au Denosumab. En 2022 elle présente une nouvelle récidive de la tumeur ulnocarpienne. Il a donc été décidé de procéder à une nouvelle résection et remplacement par une prothèse d'arthrodèse carpienne confectionné sur mesure.

Au recul de 5 mois, la patiente présente un ROM des doigts longs préservée, EVA 0. Elle est autonome dans les activités de la vie quotidienne. Il n'y a actuellement aucune récidive.

Ce cas montre comment l'utilisation de prothèses sur-mesure conçues avec une imprimante 3D permet de nouvelles solutions chez des patients chez qui des interventions radicales et démolitives ont jusqu'à présent été proposées.

CO083 Management of trapezium’s palmar osteophyte in trapeziometacarpal joint osteoarthritis.

Trapeziometacarpal (TMC) joint osteoarthritis is a frequent degenerative pathology encountered in hand surgery. Arthroplasty through a dorsal approach is nowadays a routine surgical procedure with satisfactory results, including significant pain reduction and improvement of functional thumb range of motion. However, some patients report persisting post-operative pain on the thenar eminence over the trapezium. It can be explained by an overseen palmar osteophyte of the trapezium, which could not be identified on preoperative plain radiographs nor during the surgical procedure but can only be assessed on a CT scan. Surgical excision enabled relief of symptoms. To the best of the authors’ knowledge, limited studies have evaluated the degenerative aspect of trapezium, and particularly the osteophytic development on the palmar side. Overlapping of carpal bones on plain radiographs does not allow a proper analysis of trapezium osteophytes on its palmar side, resulting sometimes in incomplete surgical treatment. Indeed, whenever present and left untreated, it can be responsible for persisting pain despite the adequate management of TMC osteoarthritis.

Starting from 2021, we systematically looked for palmar tenderness over the trapezium during our routine clinical examination of patients suffering from TMC osteoarthritis. If the clinical exam was positive, a complimentary CT-scan was realized to assess the aforementioned osteophyte. When present, we added to our usual surgical procedure for arthroplasty a palmar approach to excise the osteophyte, using 3D printing of the trapezium for preoperative planning.

Our study involves 8 patients suffering from TMC osteoarthritis with an additional symptomatic palmar osteophyte, clinically suspected and systematically detected on CT scan. The excision of this osteophyte through a palmar approach led to a resolution of the specific palmar pain.

The knowledge of this possible symptomatic palmar osteophyte changed our therapeutic procedure. The standard surgical dorsal approach of the TMC does not allow visualization of the palmar side of the trapezium and consequently the presence of a palmar osteophyte, whose persistence precludes satisfactory postoperative pain evolution.

This allowed us to develop a new algorithm for the treatment of TMC joint osteoarthritis. We now systematically include a CT-scan when palmar tenderness is present over the trapezium of a patient suffering from TMC osteoarthritis, allowing the proper treatment to a poorly known source of persisting pain.

CO084 Analyse fonctionnelle et radiographique d’une cohorte de 48 prothèses tactys® à un recul moyen de 5 ans : une étude retrospective.

The Tactys® prosthesis is a total anatomical sliding, unconstrained implant with 4 modular components, designed for proximal interphalangeal arthroplasties. The main objective of our study was to evaluate the medium-term functional outcome of the Tactys® prosthesis with a minimum follow-up of 12 months.

Forty-eight implants were studied with a mean follow-up of 4.8 years. This study retrospectively analyzed its functional, clinical, and radiological results. Complications and reinterventions were sought and analyzed.

QuickDASH and PRWE scores were improved from 40.9 to 17.7 and from 47.1 to 11.2, respectively (p < 0.001) at the last follow-up. Seventy-seven percent of patients rated their results as good or very good, and 83% were willing to undergo the procedure again. The VAS was significantly improved from 7.9 to 0.8 (p < 0.001). There was no significant difference in range of motion (53° vs 48°), grip strength (14.9KgF vs 14.6KgF), or pinch strength (3.4KgF vs 3.4KgF). There were no fractures or loosening of the implant. Periarticular ossifications were observed in 31 cases without functional impairment. Axial deviation was generally corrected. Three surgical reinterventions were required, including two implant revisions with a silicone spacer. The 5-year survival rate of the implants was 94%.

The results of this study are globally similar to those already observed in the literature, with the exception of mobility and strength, described as significantly improved postoperatively in the first published series.

The Tactys® prosthesis is a reliable and effective option in the management of proximal interphalangeal arthrosis. Patient satisfaction is generally good and related to improved pain and function. Long-term follow-up would confirm the good survival of the prosthesis.

CO085 Arthrodèse inter-phalangienne distale des doigts longs : technique chirurgicale et résultats préliminaires de l’implant intramédullaire KeriFuse.

L’arthrodèse est la solution thérapeutique chirurgicale à l’arthrose ou arthrite douloureuse et déformante de l’articulation inter-phalangienne distale des doigts longs. Les auteurs rapportent les résultats préliminaires de KeriFuse (KeriMedical) nouvel implant d’arthrodèse intramédullaire en Nitinol super élastique à mémoire de forme, droit ou angulaire, en insistant sur les temps clés de l’intervention chirurgicale.

50 arthrodèses KeriFuse ont été réalisées de janvier 2021 à mars 2023. La série comportait 39 patients (36 femmes, 3 hommes) d’âge moyen 66 ans (47-86). Il s’agissait de 48 arthroses primaires et 2 arthrites inflammatoires. L’étude, prospective, reposait sur des critères cliniques (satisfaction, douleur, score Quick DASH) et radiologiques (délai et angle de consolidation osseuse). Les complications (non consolidation, migration d’implant, infection, dystrophie unguéale) étaient systématiquement recherchées.

Le recul moyen était de 14 mois (3-30 mois). Au 3ème mois post-opératoire, 96% des patients étaient satisfaits ou très satisfaits avec une diminution significative de la douleur (de 6 à 0,6 sur l’EVA) et une amélioration de 14 points du score Quick DASH. Plus de 95% des arthrodèses étaient fusionnées radiologiquement avec un angle de fusion respecté. 3 arthrodèses présentaient une consolidation incomplète mais asymptomatique. Aucune infection ni dystrophie unguéale ou douleur pulpaire n’ont été rapportées. 3 effractions de la corticale de la phalange distale ont été retrouvées, sans conséquence sur la consolidation ou nécessité de reprise chirurgicale.

Les résultats préliminaires de ces 50 premières arthrodèses KeriFuse montrent la fiabilité et la stabilité de l’implant, tant en termes de taux de fusion osseuse que de maintien de l’angle d’arthrodèse choisi. Certaines complications, dues notamment à la forme de l’implant, ayant été rapportées, la technique opératoire protocolisée permet d’y remédier mais également éviter les inconvénients présents dans d’autres techniques chirurgicales (fusion obligatoire en rectitude, cicatrice pulpaire, encombrement osseux, ablation du matériel). Les effractions de corticale de la phalange distale dans cette série n’ont pas entraîné de gêne fonctionnelle. Ceci aurait pu être évité en sous-dimensionnant la taille de l’implant.

La conception innovante de l’implant intra-médullaire KeriFuse et la bonne réalisation de sa technique chirurgicale font que nous privilégions aujourd’hui ce mode d’arthrodèse, qui permet une compression dynamique atraumatique, une stabilité primaire et une angulation choisie du foyer d’arthrodèse, sans lésion pulpaire. Ceci répond ainsi aux attentes antalgiques, fonctionnelles et cosmétiques des patients. Une étude prospective multicentrique en cours devra confirmer ces premiers résultats prometteurs.

CO086 Prise en charge des doigts à ressaut longs en technique écho-guidée : à propos de 198 cas.

La libération des tendons fléchisseurs avec section de la poulie A1 dans le cadre d’une ténosynovite sténosante avec ressaut est une intervention réalisée en pratique courante en chirurgie de la main. Après avoir démontré la faisabilité de cette intervention en technique percutanée sous échographie dans un précèdent travail, nous rapportons notre expérience clinique d’une série continue de patients initiée début 2020.

entre février 2020 et mai 2023 tous les patients souffrant d’une ténosynovite sténosante avec ressaut d’un ou de plusieurs doigts longs et ayant bénéficié au préalable d’un traitement médical (infiltration) ont bénéficié d’une section percutanée de la poulie A1 sous contrôle échographique. Dans les suites de l’intervention, les patients étaient laissés en mobilisation libre et revus à 3 semaines pour examen clinique. Le matériel utilisé pour la section de la poulie A1 était le couteau mini-kémis (NEWCLIP). Le contrôle échographique a été réalisé avec un échographe SAMSUNG HS 40 et une sonde 3-16 Megahertz.

165 patients ont été inclus dans cette étude. La moyenne d’âge était de 62.5 ans (20-92 ans). Il y avait 89 femmes pour 76 hommes. 104 patients ont été opérés du coté droit, 61 du coté gauche. 9 patients ont été opérés des deux cotés. Les doigts concernés étaient l’index (14 cas), le medius (90 cas), l’annulaire (87 cas), l’auriculaire (7 cas). Le ressaut a disparu chez tous les patients. Au cours de la même procédure chirurgicale on retient en association 29 canaux carpiens, 6 nerfs ulnaires au coude, 3 prothèses de pouce et 3 kystes de la poulie A1. Un patient a été repris pour réaliser une USSR. 3 patients ont nécessité des séances de rééducation pour difficulté à l’occlusion, 2 patients ont bénéficié d’une lame d’extension nocturne pour flessum résiduel et 2 patients ont bénéficié d’une infiltration pour douleurs résiduelles.

le ressaut digital est fréquent et provient d’un conflit entre les tendons fléchisseurs et la poulie A1. Le traitement médical de première intention consiste en une infiltration de la gaine des fléchisseurs. En cas d’échec du traitement médical, il faut réaliser la section de la poulie A1. Cette intervention se fait classiquement à ciel ouvert. Depuis quelques années sont apparues des techniques mini-invasives utilisant soit des aiguilles, soit des couteaux spécifiques. Ces techniques sont régulièrement associées à un contrôle endoscopique ou échographique. La technique que nous rapportons permet d’obtenir la disparition du ressaut sans thérapie complémentaire dans 95% des cas. L’incision opératoire ne nécessite pas de point de suture et les soins post-opératoires sont limités à 8 jours. Il s’agit d’une technique fiable et reproductible.

CO087 Micro-greffe adipocytaire et aponevrectomie dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren : une étude prospective de faisabilité et de sécurité.

Dupuytren’s disease is a hereditary condition leading to progressive fibrosis in the palm of the hand, causing gradual contracture of the digits and significant functional impairment. Various treatments are available (aponeurotomy, aponeurectomy, collagenase injections,…) but none has shown full efficiency regarding skin invasion by the fibrosis or recurrence of the disease. Autologous fat grafting is a source of adipose derived stem cells known for inhibiting the myofibroblastic activity in vitro. Myofibroblasts are incriminated in the formation of the fibrous cords within the palmar aponeurosis. Hoping to make a positive impact on fibrotic and scar tissues and reduce recurrences, we associated fat grafting with aponeurotomy and aponeurectomy.

We conducted an interventional, feasibility and security prospective study at a single centre with a single operator between 2012 and 2017. We included patients presenting with a Dupuytren’s primary palmar or digito-palmar contracture ranging from Tubiana stage I to IV. 159 fingers from 74 hands of 70 patients were treated with conventional open aponeurectomy associated with centrifuged autologous micro-fat grafting. Patients were mostly men with a median age of 64 years. The most affected digit was the ring finger then the little finger, the middle finger, the index and the thumb. Mild to moderate stages represented three quarters of the procedures. Fat tissue was harvested from the upper part of the arm, prepared following Coleman’s procedure and injected in the operated sites after skin closure. The average amount of injected fat per ray was 1,74 cc. A silicone dressing was applied, and a permanent extension splint was worn for a week. Patients underwent hand physiotherapy the second week. A dynamic extension splint was worn at night for two months. The postoperative follow-up was scheduled at one week and at two months. Further follow-up was pursued if the healing was incomplete.

No arterial or tendinous lesions and no infection were reported. Our complication rate of 6,8% is similar to the rates of aponeurectomy alone in the literature. We report 10 wounds dehiscence and one case of sensory nerve impairment.

Adipose assisted aponeurotomy and aponeurectomy appear to be safe and standardizable procedures with no added complications. Fat grafting could benefit post-operative scars in Dupuytren’s disease as it does in numerous surgical indications. Nevertheless, long term outcomes and definitive conclusions will be drawn from our ongoing prospective comparative and randomized trial.

modération: Michel CHAMMAS (Montpellier), Nathalie POIRIER COUTANSAIS (Trelaze)

Le cinquième rayon de la main: une importance fonctionnelle méprisée ?

Le cinquième rayon de la main est indispensable au bon fonctionnement de la préhension, Il est indispensable pour le verrouillage des prises, pour la force de préhension, pour l’écriture et pour la prise de gros objets cylindriques. Cependant, sa fonction semble sous-estimée par la population générale, y compris chez les médecins. Nous émettions l’hypothèse que le cinquième rayon de la main était considéré par la population comme étant le moins important.

Il s’agit d’une étude observationnelle par diffusion d’un questionnaire anonyme à différentes catégories de population : chirurgiens orthopédistes, médecins, paramédicaux, profanes ; évaluant notamment l’importance dont sont hiérarchisés les doigts et pour quelles raisons ils sont ainsi classés.

Il apparaissait que 63,3% de la population considérait le pouce comme étant le doigt le plus important de la main et 53,9% de la population estime que le cinquième rayon était le moins important.

Seuls les chirurgiens orthopédistes considéraient l’auriculaire comme étant un doigt important au sein de la main. Il semble que notre formation et nos apprentissages impliquent de comprendre les mécanismes de la préhension. Cette formation nous apprend à considérer le 5ème doigt comme important par rapport à l’index notamment. Les autres populations médicales, paramédicales et les « profanes » ne partageaient pas cette analyse.

Le cinquième rayon est considéré comme inutile par la population générale, mais aussi par les professionnels de santé. Il n’y a que pour les chirurgiens orthopédistes que le 5ème doigt reste important et utile.

modération: Dominique ANDREU (Pau), Victorien BÉGOT (Avignon)
modération: Philippe DIDAILLER (Dracy-Le-Fort), Christophe LEBRUN (Tresserve), Laurent OBERT (Besançon)
modération: Ahmed ZEMIRLINE (Rennes)

CO088 Étude comparative intra-individuelle de l’arthroplastie par prothèse trapézo-métacarpienne (PTM) et de la trapezectomie partielle (TP) sous arthroscopie dans le traitement de la rhizarthrose chez le même patient.

La rhizarthrose est une affection fréquente touchant principalement les femmes âgées, et dont les formes résistantes au traitement médical nécessitent un traitement chirurgical. Aucune technique parmi la trapezectomie totale ou partielle, avec ou sans ligamentoplastie et la prothèse trapézo-métacarpienne, n’a clairement montré sa supériorité. L’objectif de cette étude est de comparer chez le même patient le traitement par trapézectomie partielle (TP) sous arthroscopie avec ligamentoplastie à l’abductor pollicis longus et du côté controlatéral un traitement par arthroplastie totale double mobilité trapézo-métacarpienne (PTM).

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique comparative où chaque patient est son propre témoin. Nous avons inclus les patients opérés d’une PTM depuis 2018 avec suivi minimum de 9 mois et qui présentaient l’antécédent d’avoir été opéré d’une TP du côté controlatéral. Les caractéristiques de base, une évaluation de la douleur (EVA), le score de Kapandji, la mesure de la force globale et pince pollici-digitale ainsi que les scores du qDASH, PRWE et du Nelson Hospital ont été recueillis. Ces données ont été collectées en pré-opératoire, en post-opératoire et au dernier recul. Un score subjectif de satisfaction (de 0 à 100) a été utilisé et le côté préféré des patients a également été évalué au dernier recul.

Nous avons inclus 9 patients soient au total 18 colonnes du pouce avec 9 pouces traités par TP et 9 par PTM. Le groupe TP présente un âge moyen au temps de la chirurgie plus jeune avec 64,1 années (52 - 79) contre 71,1 années (56 - 86) pour le groupe PTM. Le suivi moyen est de 7.7 ans (3 – 13.5) pour le groupe TP contre 1.1 (0.75 – 3.75) pour le groupe PTM. Pour le groupe TP, on note une diminution significative de la douleur (p<0,008), et des scores du qDASH (p<0,02) et PRWE (p<0,01) en post-opératoire et au dernier recul par rapport à l’état pré-opératoire. Au dernier recul, nous ne retrouvons pas de différence significative entre les groupes TP et PTM sur l’échelle de douleur, le score de Kapandji, la force, ni sur les scores de qDASH, PRWE et NHS. Les deux techniques présentent des scores subjectifs de satisfaction élevés 98.7 % et 97.6 %. Cependant 66.7% des patients ont déclaré préférer le côté opéré d’une PTM, contre 33.3 % pour la TP.

L’originalité de l’étude est la comparaison intra-individuelle pour le traitement de la rhizarthrose. L’efficacité des techniques par TP et PTM est concordante avec les résultats de la littérature. La technique par PTM semble emporter la préférence subjective des patients cependant la technique par TP est moins invasive.

CO089 Targeted partial arthroscopic trapeziectomy with temporary distraction : A retrospective study with a minimum 5-year follow-up.

Multiple procedures are described for trapeziometacarpal joint arthritis but none has shown a clearly defined superiority. Trapeziectomy provides a good therapeutic option and a durable outcome. However, trapeziectomy failures represent a real therapeutic challenge, for which there are many solutions with unsatisfactory results. Different arthroscopic methods for treating trapeziometacarpal joint arthritis have been described, some added therapeutic options such as tendon interposition , interposition implants, transplantation of chondrocytes but none of these has shown clinical superiority. Simple arthroscopic debridement seems to have a lasting and effective analgesic effect on osteoarthritis pain in this joint. We proposed targeted partial arthroscopic trapeziectomy with temporary distraction (TPATD) as a minimally invasive treatment option for trapeziometacarpal joint arthritis. Although our technique has shown effective results, our average follow-up was only 38 months (3 years). We studied 23 patients with a minimum of 5 years of follow-up to evaluate the long-term effectiveness of this technique and its survival rate. We believe that the TPATD achieves an improvement of the pain and also allows to postpone more invasive surgical procedures.

We conducted a retrospective, monocentric study using our consultation files from March 2011 to May 2022. Patients were included when their follow-up exceeded 5 years. All patients with 5-year follow-up and without data in our files were asked to return for a consultation. We considered it a failure of our technique when a second procedure was necessary for a patient.

The recent pain, grip and pinch grip strength measurements were compared with the preoperative measurements for patients who did not have secondary surgery. Of the 28 eligible patients with a minimum follow-up of 5 years, 23 could be reviewed. Five patients out of 23 had a revision procedure. The 5-year survival rate was 78%. There had been significant improvement in pain and the Quick Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand (Q-DASH) score. There were three postoperative complications in the 23 reviewed patients, one complex regional pain syndrome and hyperesthesia of the sensory branch of the radial nerve in two patients.

The management of trapeziometacarpal osteoarthritis in young, hard-working patients remains a problem especially considering the long term. Trapeziectomy represents a permanent but invasive solution with complications that are difficult to manage. TPATD represents a solution for patients who do not want a prosthetic replacement or trapeziectomy in earlier stages of trapeziometacarpal joint osteoathritis. However, the patient must be warned of the possible risk of failure, around 20%.

CO091 ARTHROSCOPICALLY ASSISTED SCAPHOID NONUNION TREATMENT. CASE SERIES WITH SHORT TERM RESULTS.

Nonunion is one of the most common and challenging complications of scaphoid fractures. Since scaphoid fractures occur more commonly in young individuals, appropriate treatment is necessary in order to restore carpal biomechanics and prevent the adverse sequelae of scaphoid nonunion advanced collapse that ultimately leads to wrist arthritis. Wrist arthroscopy is a minimally invasive technique that causes minimal damage to the soft tissues and enables direct visualization of the nonunion site, evaluation of the need for autologous grafting and reduction under direct visualization

This was a retrospective study. The data of patients with scaphoid nonunion that underwent arthroscopically-assisted fixation with autologous grafting from 2019 to 2022 at our center were collected and analyzed. The sample size consisted of 22 patients (19 males – 3 females). The mean age of the patients was 27 years of age (range=18-44). Diagnosis was made with x-ray and computed tomography (CT) imaging. In 13 patients the fracture was located at the waist and at 9 patients at the proximal pole. Autologous graft was used in all cases (7 from iliac crest, 11 from distal radius, 4 from olecranon). The average time from injury to surgery was 12 months (range=4-60). At the beginning of operation, dry wrist arthroscopy is performed with evaluation and thorough debridement of the nonunion site. Then, under mini C-arm fluoroscopy, closed reduction and osteosynthesis with cannulated screw or k-wires takes place. Autologous bone graft is inserted under arthroscopically control, before tightening the screw. The minimum follow-up was set to 6 months, with monthly radiological and clinical evaluation. The parameters that were included in the study were the time to union, post-operative pain with Visual Analogue Scale (VAS) score, the range of motion (wrist flexion and extension deficits) and functional outcomes measured with Mean Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand (QuickDASH) and MAYO Wrist score (MWS).

Demographic data showed that at 29.4% of the patients the dominant hand was involved, at 41.18% the right extremity and that 52.94% of the patients were high demand manual workers. The mean follow-up was 12.9±6.8 months (range=6-23). Union was achieved at 88.2% of the sample (20 of 22 patients) at a mean of 8 ±2.6 weeks. Union was confirmed with radiologic evaluation for most patients and CT was needed for 3 patients. The extension deficit was 11±3.2 degrees and the flexion deficit 18±3.6 compared to the contralateral side. Functional outcome was significantly improved with mean QuickDASH decrease from 27.32±9.32 pre-operatively to 4.99±5.21 (p<0.001) and mean MWS increase from 52.63±18.3 to 87.22±13.25, p<0.001. Pain was, also, significantly decreased from 4.82±1.3 to 1.77±1.56, p<0.001

Arthroscopically assisted fixation of acute scaphoid fractures and nonunion is a well-established surgical technique. Thorough debridement of the nonunion site with minimal soft tissue interruption lead to an optimal result in all our patients.

The results of the present study are in line with current literature, indicating that wrist arthroscopy is a valuable tool in the setting of scaphoid nonunion, providing satisfactory functional outcomes

CO093 Intérêt de l’assistance arthroscopique dans le traitement des luxations et fractures-luxation Péri-lunaires fraîches : à propos de 58 cas.

La réduction et fixation à ciel ouvert des luxations et fractures luxations péri-lunaires (LPL-FLPL) fraiches du carpe était jusqu’à présent la méthode de référence. Plusieurs auteurs ont rapporté leur expérience d’un traitement purement arthroscopique (ARIF) ou sous assistance arthroscopique (AARIF). Nous rapportons notre expérience à propos de 58 as.

58 patients ont été reçus dans la semaine suivant l’accident pour luxation péri-lunaire (55 hommes – 3 femmes), l’âge moyen était de 32 ans. Le recul moyen était de 21 mois (minimum : 6 mois, maximum : 79 mois). 30 patients ont pu être revus cliniquement et radiologiquement.

Le score clinique moyen était de 73 % (Maxi : 94, Mini : 38). L’arc moyen de flexion – extension était de 83°.Le pourcentage moyen de force de serrage de poigne était de 65 %. L’EVA douleur moyenne était de 1,4 /10. Les résultats radiologiques sont présentés.

Inclure l’arthroscopie dans la prise en charge des LFP-FLPL présente plusieurs avantages, notamment l’élimination de l’hématome intra-articulaire et le diagnostic exhaustif des lésions. A la suite des travaux de plusieurs auteurs, nous confirmons sur un nombre de cas significatifs, l’absence de complications radiologiques majeures et / ou de lésions passées inaperçues. La moyenne du résultat clinique est similaire à ce que l’on peut observer d’un traitement à ciel ouvert réussi d’une LFP-FLPL mais le nombre de complications majeures est extrêmement réduit.

Les auteurs recommandent l’utilisation de l’arthroscopie, isolée ou associée, dans la prise en charge des LFP-FLPL fraiches.

CO092 Prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien en technique arthroscopique : à propos de 105 cas.

une pseudarthrose du scaphoïde peut évoluer vers une arthrose radio puis médio-carpienne en l’absence de prise en charge adaptée. Le traitement peut faire appel à une ostéosynthèse avec ou sans greffe, le greffon osseux pouvant être non vascularisé, vascularisé pédiculé ou libre. En quelques années, la prise en charge arthroscopique de ces pseudarthrose s’est diffusée. Nous rapportons ici notre expérience de cette technique.

depuis 2013, nous utilisons la technique arthroscopique pour la prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde. Les critères d’inclusion étaient une pseudarthrose du scaphoïde de plus de 6 mois sans arthrose associée. Le suivi clinique a évalué la force, les amplitudes articulaires, la douleur ainsi que le score de DASh et le PRWE. Les patients ont bénéficié d’une radiographie et d’un scanner en pré-opératoire. Un scanner était systématiquement réalisé 3 mois après l’intervention pour s’assurer de la consolidation osseuse. La Classification de Schernberg a évalué le niveau lésionnel. L’angle radio-lunaire, scapholunaire, et intra-scaphoidien latéral ont été utilisés pour évaluer l’existence d’un cal vicieux résiduel. La technique chirurgicale consistait en une stabilisation par broche ou vis avec greffe osseuse sous contrôle arthroscopique. Le greffon osseux était prélevé à la face dorsale du radius distal.

110 patients ont été inclus de janvier 2013 à décembre 2022. 5 patients ont été perdus de vue. 105 patients ont été suivis et revus. Le recul moyen était de 14 mois. La moyenne d’âge était de 27 ans. La durée moyenne de la pseudarthrose avant chirurgie était de 20 mois (6 – 180). Suivant la classification de Schernberg, le niveau lésionnel était le suivant : type i : 7 cas, type II : 50 cas, type III : 46 cas, type IV : 2 cas. L’ostéosynthèse a été réalisée par vissage simple 17 fois, par vis plus greffe osseuse 24 fois, par broches plus greffe osseuse 61 fois et pas une association vis plus broche plus greffe osseuse 3 fois. La consolidation a été obtenue chez 99 patients sur 105 (94.3%). Tous les tests cliniques ont été améliorés avec diminution de la douleur et augmentation de la force au JAMAR.

l’arthroscopie est utilisée pour la prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien depuis une dizaine d’année en pratique courante. Il s’agit d’une technique mini-invasive qui respecte la vascularisation du scaphoïde. Cette technique chirurgicale est reproductible et obtient actuellement le meilleur taux de consolidation comparée aux autres techniques existantes. Il est possible de l’utiliser quelque soit le niveau lésionnel, l’ancienneté de la pseudarthrose ou l’importance de la perte de substance que ce soit en première intention ou en reprise d’échec d’une première chirurgie pour cure de pseudarthrose.

CO094 Traitement de l'instabilité scapholunaire: importance du ligament dorsal intercarpien et « portrait-robot » d’une technique chirurgicale idéale sur-mesure en 2023.

La biomécanique de l’instabilité scapholunaire post traumatique (ISLPT) demeure incomplètement comprise. Diverses techniques chirurgicales ont été décrites et les résultats cliniques à moyen et long terme sont insuffisants. L’utilisation accrue de l’arthroscopie et les descriptions anatomiques cruciales du Dorsal-Capsulo-Scapholunate-Septum (DCSS) et du ligament intercarpien dorsal (DIC) ont radicalement modifié l’approche du traitement de l’ISLPT. Les objectifs sont de décrire le cahier des charges que devrait remplir toute technique chirurgicale de stabilisation scapholunaire dans l’état actuel des connaissances et de proposer un algorithme de traitement basé sur la preuve (evidence based practice).

Sur la base d’une étude anatomique dynamique réalisée par 2 des coauteurs, et d’une revue de la littérature, nous décrivons les structures ligamentaires qui doivent être idéalement ciblées dans toute chirurgie de stabilisation scapholunaire (SL).

La section séquentielle des ligaments intrinsèques et extrinsèques dorsaux a montré, dans les ISLPT de grade élevé (supérieurs aux grades EWAS IIIB) : -Le rôle secondaire et mineur du ligament interosseux scapholunaire (LIOSL) dorsal. -Le rôle majeur du DIC et notamment de sa portion proximale, le ligament scapholunotriquétral. Une revue de la littérature montre non seulement l’importance du complexe scapholunaire dans la stabilité SL mais également celui des mécanorécepteurs proprioceptifs du DCSS. Enfin, les ligaments palmaires distaux (STT) et la portion palmaire du LIOSL n’ont pas de rôle biomécanique établi.

Diverses techniques à ciel ouvert ou arthroscopiques sont régulièrement décrites, rendant le consensus difficile. Un cahier des charges que doit remplir la technique chirurgicale optimale semble donc nécessaire. Cette technique doit: -être idéalement arthroscopique (préservation des mécanorécepteurs proprioceptifs du DCSS). -permettre la stabilisation ou la reconstruction du DIC dans les grades EWAS élevés. -dans tous les cas permettre la stabilisation du DCSS et dans une moindre mesure la portion dorsale du LIOSL. La nécessité de stabiliser ou de reconstruire les ligaments palmaires n’est pas établie.

Selon cette analyse, un algorithme de traitement pourrait être proposé avec un choix sur-mesure de la technique en fonction du stade EWAS. Dans les stades EWAS I à IIIB, les techniques arthroscopiques classiques de réparation capsulo-ligamentaires (ADCLR) sont suffisantes, avec ou sans brochage intercarpien. Le brochage scapholunaire isolé peut être proposé dans les formes aigues. Dans les stades EWAS IIIC et IV, les techniques ciblant le DIC sont nécessaires (suture capsuloligamentaire dorsale modifiée élargie, plicature du DIC, « super capsuloplastie », ligamentoplasties … ) Dans les stades plus avancés (EWAS IV+), les ligaments extrinsèques radiocarpiens doivent être reconstruits en plus du DIC (ligamentoplasties ciblées).

CO095 Plicature arthroscopique du ligament intercarpien dorsal pour le traitement des instabilités scapholunaires de grade élevé : description de la technique et résultats préliminaires.

Le traitement de l’instabilité scapholunaire (ISL) fait toujours débat. De nombreuses techniques chirugicales ont été décrites et les résultats à moyen et long termes sont souvent décevants. Le rôle central du ligament intercarpien dorsal (DIC) dans les instabilités de grade élevé est par ailleurs admis à la suite d’études anatomiques dynamiques récentes. L’objectif est de décrire la procédure de plicature arthroscopique du DIC (ADICP) et d’en présenter les résultats préliminaires.

Les patients ayant bénéficié de la technique ADICP pour des ISL de grade équivalent ou supérieur à IIIC selon la classification de la société européenne d'arthroscopie du poignet (classification EWAS), évalués à un recul minimal d’un an ont été rétrospectivement inclus. Le stade EWAS était confirmé en peropératoire, et deux sutures arthroscopiques capsulo-ligamentaires dorsales (ADCLR) élargies convergentes ont été réalisées. La stabilisation de l’espace scapholunaire (SL) par traction sur les 2 sutures (plicature du DIC) était vérifiée en per opératoire ; elle était jugée complète (C= complete), satisfaisante (G= good), ou incomplète (F= fair). Les évaluations cliniques et para cliniques ont été réalisées en préopératoire, à 3 mois, 6 mois et un an post opératoires.

Douze patients ont été inclus. Le délai moyen entre chirurgie et traumatisme était de 8,5 mois. Il a été observé en peropératoire neuf instabilités scapholunaires EWAS IIIC et trois EWAS IV. La stabilisation de l’espace SL était jugée complète dans 10 cas, satisfaisante dans 1 cas et incomplète dans 1 cas. Au recul de 1 an et par rapport à l’évaluation préopératoire, et en moyenne : la douleur évaluée sur échelle visuelle analogique (EVA) a diminué de 69%, la force de préhension a augmenté de 24,3% ; l’extension n’a pas significativement été modifiée, et la flexion a diminué de 16,8%. Le test de Watson était positif dans 11 cas en préopératoire ; il était négatif dans 10 de ces cas au dernier recul. Enfin, le Mayo Wrist Score moyen a augmenté de 26,64%.

Les traitements des ISLPT précédemment décrits sont intrusifs, nécessitant souvent la dissection d’éléments stabilisateurs cruciaux et les résultats à moyen et long termes sont souvent insuffisants (ligamentoplasties à ciel ouvert ou arthroscopiques). La technique ADCLR et sa modification élargie ont par ailleurs montré des résultats satisfaisants. Il a également été démontré par des études anatomiques récentes, le rôle central du DIC dans les ISL de grade élevé. L’ADICP est une technique originale alternative, qui présente les avantages d’une procédure mini-invasive arthroscopique permettant de retendre et stabiliser efficacement le DIC, tout en évitant les complications liées aux tunnels osseux des ligamentoplasties. Cependant, à l'instar des autres techniques de "retente" des structures capsuloligamentaires dorsales larges du complexe scapholunaire, elle semble corrélée à une diminution des mobilités en flexion. Ces techniques ne devraient être indiquées que dans les grades élevés d'ISL.

L'ADICP est une procédure reproductible qui cible le DIC. Les résultats préliminaires sont satisfaisants et montrent une efficacité sur la stabilisation scapholunaire. Un recul plus élevé et une série plus large sont néanmoins nécessaires pour conclure.

CO096 Mesure échographique de la capsule dorsale après réparation arthroscopique capsulo-ligamentaire dorsale pour rupture du complexe scapho-lunaire.

Les ruptures du ligament scapho-lunaire sont des lésions fréquentes, souvent diagnostiquées tardivement et pouvant évoluer vers une arthrose radio-carpienne. Différentes techniques chirurgicales ont été utilisées, mais l'arthroscopie du poignet a permis le développement de techniques moins invasives, et diminuant les raideurs post-opératoire. Des études récentes ont révélé que la stabilité de l'articulation scapho-lunaire dépend du complexe scapho-lunaire plutôt que du seul ligament inter-scapho-lunaire (LISL). La réparation arthroscopique capsulo-ligamentaire dorsale (RACLD) a été proposée comme approche chirurgicale efficace. Le contrôle de l’efficacité de ces gestes chirurgicaux sur les parties molles reste difficile à démontrer notamment en l’absence de distasis scapho-lunaire. L’échographie peut nous permettre d’analyser les ligaments extrinséques dorsaux et ainsi de confirmer l’efficacité des gestes sous arthroscopie dans la cicatrisation du complexe scapho-lunaire dorsal. Cette étude vise à évaluer la cicatrisation capsulo-ligamentaire sous échographie et les résultats cliniques après RACLD.

Une étude rétrospective a été menée sur une population de patients ayant subi une RACLD entre septembre 2020 et février 2022, dans 2 centres mais par un seul opérateur. La technique chirurgicale utilisée a suivi le protocole décrit par C. Mathoulin. Un suivi échographique a été réalisé toutes les 6 semaines post-opératoire pendant 6 mois pour évaluer l'épaisseur de la capsule dorsale. Elle était définie par l’épaisseur entre le bord postérieur du semi-lunaire de face, et la partie superficielle de la capsule à sa perpendiculaire dans le plan transversale, et l’épaisseur entre la corne postérieur du semi-lunaire et la partie la plus dorsale de la capsule en sagittal. Une évaluation clinique par les scores Quick DASH et PRWE a également été réalisée dans le même temps.

Quinze patients ont été inclus dans l'étude entre septembre 2020 et février 2022. L'âge moyen était de 33,4 ans, et les symptômes évoluaient en moyenne depuis 14,9 mois. L'épaisseur de la capsule dorsale, mesurée en moyenne à 0,27cm en sagittal, et 0,22cm en transversale était significativement augmentée durant la phase cicatricielle, avec une apogée à 6 semaines post-opératoire (0,60 en sagittal et 0,47 en transversal), avant de retrouver des valeurs normales à 6 mois de l’intervention (0,29cm en sagittal et 0,26cm en transversal). Les scores fonctionnels ont montré une amélioration significative à 3 mois et 6 mois post-opératoires. L’amélioration moyenne du PRWE était de 27 points à 3 mois post-opératoire et de 45,5 à 6 mois post-opératoire. Quant au Quick DASH, son amélioration moyenne était de 12,7 à 3 mois et de 19,7 à 6 mois.

Les mesures échographiques semblent donc confirmer l’existence d’une réaction cicatricielle, hypertrophique, les premières semaines post-opératoires, et donc la cicatrisation des moignons ligamentaires du LISL avec les ligaments extrinsèques et la capsule articulaire. Les résultats cliniques ont également montré une amélioration significative de la fonction du poignet. Cette étude soutient l'utilisation de la RACLD comme approche chirurgicale efficace pour les ruptures du ligament scapho-lunaire, avec des résultats encourageants en termes de cicatrisation et de fonction du poignet. Elle décrit par ailleurs l’intérêt d’un suivi post-opératoire échographique. Des études prospectives avec des échantillons plus importants sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Les résultats de cette étude montrent un épaississement de la capsule dorsale les 3 premiers mois après une RACLD, associé à de bons résultats fonctionnels. Ils sont en adéquation avec les connaissances actuelles sur la biomécanique du poignet, et apportent un argument supplémentaire légitimant la réalisation d’une RACDL pour la prise en charge des lésions aiguës ou chroniques du complexe scapho-lunaire. Ce travail apporte par ailleurs un usage supplémentaire de l'échographie dans la chirurgie du membre supérieur.

CO097 Are we correctly assessing scapholunate injuries under arthroscopy?

In their article, the authors compare the radiological and arthroscopic signs of scapholunate (SL) instability1. Currently, the European Wrist Arthroscopy Society (EWAS)/International Wrist Arthroscopy Society (IWAS) study group has developed a 5-stage classification (EWAS Classification), based anatomically on the sequential sectioning of the SL capsuloligamentary elements 2. According to the EWAS, to note a difference between stages 4 and 5, it will be necessary to verify the presence or absence of radiological signs of SL instability such as an SL gap or a dorsal intercalated segmental instability deformity. Stages 3A, 3B and 3C are therefore not expected to have any visible radiological abnormalities.

In our opinion, the SL gap is not a contributing factor to radioscaphoid osteoarthritis as shown by Watson with his elliptical configuration of the two interlocking spoons3. To ensure that the radiological signs and the assessment of the SL lesions under arthroscopy correspond, we compared their Scapholunate angle (SLA). The limit between stages 4 and 5 may seem thin and unspecific. Therefore, we performed this analysis initially on a personal series of 44 patients in stages 3A (three patients), 3B (12 patients), and 3C (29 patients). Two out of three patients in stage 3A had a SLA > 70° (66%), as did 11 out of 12 patients in stage 3B (92%), and 19 out of 29 patients in stage 3C (66%). In contrast, there were never any cases with a radiolunate angle (RLA) < -10°. Furthermore, we considered that in order to differentiate between stages 4 and 5, it was necessary for an SLA > 70° and an RLA < -10° to be considered stage 54.

In total, we compared 68 patients who could be considered arthroscopically as stages 4 or 5. Twelve of them (18%) had altered RLA and SLA angles (stage 5), 42 of them (62%) had an SLA > 70°, and 14 of them had no radiological abnormalities. However, we do not believe that patients with SL instability at stages 3 or 4 will be treated differently based on whether or not they have radiological abnormalities.

From these observations, we can affirm that radiological abnormalities may be present even in stages less advanced than stage 5, and thus the EWAS classification does not fully represent the reality of sequential ligamentous section. Moreover, we can see that these radiological abnormalities do not follow a linear phenomenon in the evolution of the stages of chronic SL instability and can appear in any stage in a non-exponential way concerning the ALS. However, the appearance of an abnormality of the RLA appears during the most severe forms of SL instability. Although the study by Messina et al. found significant differences for SL gap and SLA2, we believe that the use of other angles (such as the radiolunate or posterior radioscaphoid angle5) seem more adapted and specific to SL instability at risk of osteoarthritis. These remarks go against this study reporting that the SLA seems more representative than the RLA1.

Currently, there is no consensus on the standards of the different carpal angles and the correlation of the lesion visible under arthroscopy, and the radiological abnormalities are not yet clear from the literature. Further studies are needed to better understand the complex SL capsuloligamentous biomechanics and thus identify the indices of SL instabilities with high potential for wrist osteoarthritis.

CO098 Suture arthroscopique dans la prise en charge des instabilités médiocarpiennes palmaires : une étude prospective.

Les instabilités médiocarpiennes sont des entités rares et complexes dans leur prise en charge diagnostique et thérapeutique. La principale expression clinique représente une douleur ulnaire du poignet associées ou non à un ressaut audible par le patient. Il s’agit d’une instabilité intracarpienne non dissociative, entraînant une perte de transmissions des contraintes mécaniques entre la première et la deuxième rangée des os du carpe sans atteintes des ligaments interosseux intrinsèques. Dans cette étude, nous exprimerons les résultats d’une étude prospective sur 1 an d’une suture arthroscopique de ce complexe ligamentaire.

Il s’agit d’une étude monocentrique prospective avec une inclusion entre Mars 2013 et Mars 2023. Les critères d’inclusions était la présence d’une instabilité médiocarpienne palmaire, avec présence ou non d’un ressaut douloureux. Pour être inclus, les patients devaient tous présenter une IRM ou un arthroscanner confirmant le diagnostic en préopératoire et éliminant toute autre étiologie. La technique était intégralement réalisée sous arthroscopie, et consistait en une plicature et réparation de la capsule palmaire à travers une voie d'abord palmaire centrale, et un contrôle optique dorsal. L’ensemble des patients a été opéré par deux chirurgiens entraînés et habitués à l’arthroscopie de poignet. Une fois opérés, les patients étaient suivis en consultation systématiquement à 3 mois, à 6 mois et à 1 an. Secondairement, les patients ont tous étaient recontacté en Mars 2023 par appel téléphonique pour rechercher l’apparition ou la réapparition d’un ressaut ressenti par le patient lors de l’inclinaison ulnaire.

Notre cohorte rassemblait 12 patients (8 hommes et 4 femmes) pour une moyenne d’âge était de 27,5 ans. Le délai moyen avant la chirurgie était de 4,75 mois. Il n’y a pas eu de perdus de vus durant notre suivi et la dernière inclusion de patient a eu lieu en Janvier 2021. Neuf patients présentaient un ressaut spontané à l’inclinaison ulnaire, 2 patients présentaient un ressaut reproductible au midcarpal shift test et un patient ne présentait pas de ressaut. Au dernier recul, les mobilités moyennes passaient de 51° à 70° en extension et de 49° à 59° en flexion. La force de serrage moyenne passait de 17 à 32 kg. Le QuickDASH moyen passait de 44,51 à 7,95. L'échelle numérique de la douleur moyenne passait de 3,9 à 0,8. Lors du suivi, aucune complication peropératoires n’a été recueillie. Après appel téléphonique, sur un suivi moyen de 46,2 mois, aucun patient ne présentait un ressaut cliniquement perceptible lors des activités de la vie quotidienne. Tous les patients ont pu être contactés.

Actuellement, les instabilités médiocarpiennes sont peu étudiées dans la Littérature, mais cela peut s’expliquer par la rareté de cette lésion et notamment son diagnostic difficile. Le principal avantage de notre technique est l’utilisation de l’arthroscopie permettant une reconstruction conservatrice du plan capsuloligamentaire antérieure. En comparaison avec la plicature capsuloligamentaire palmaire par chirurgie ouverte, en plus d’un avantage esthétique certain, nous pensons que cet abord limité permet de mieux conservés les amplitudes articulaires. Dans le cas de déformations statiques irréductibles en VISI, il est conseillé de réaliser une arthrodèse intracarpienne.

L’instabilité médiocarpienne palmaire reste une entité clinique rare au diagnostic difficile et avec une prise en charge complexe. En l’absence de déformation statiques sur les radiographies, la suture arthroscopique du plan capsuloligamentaire palmaire semble être une solution fiable, sûre et efficace, améliorant les amplitudes articulaires en comparaison aux autres techniques évaluées.

CO099 Limites de l'arthrodèse partielle arthroscopique du poignet et proposition de guidelines pour optimiser la technique : Série rétrospective de 15 cas et revue de la littérature.

L’arthrodèse partielle du poignet est essentiellement indiquée dans le traitement des arthroses post traumatiques qui ne touchent que certaines parties de l’articulation (SLAC/SNAC). Les techniques traditionnelles à ciel ouvert sont des procédures invasives associées à une raideur postopératoire, une perte de force de préhension et un taux de pseudarthrose significatifs. L’arthrodèse partielle arthroscopique du poignet (APAP) est une procédure séduisante qui permettrait de limiter l'agression des tissus et d’obtenir un résultat fonctionnel optimal. Cependant, les séries publiées montrent certaines limites : temps opératoire très long, complications liées aux matériel… L'objectif ici est d'établir des guidelines afin d’optimiser cette technique sur la base d’une série rétrospective de cas et d’une revue de la littérature.

Tous les cas d’APAP opérés par les auteurs entre 2019 et 2021 ont été revus avec un recul minimal d’un an. Le temps de chirurgie, l’utilisation d’une greffe osseuse, la scaphoïdectomie ouverte ou arthroscopique, le type d’ostéosynthèse, le taux de pseudarthrose ainsi que le taux de reprise chirurgicale ont principalement été pris en compte. La douleur sur l'échelle visuelle analogique (EVA), la force de préhension, l'amplitude des mouvements et le Quick Dash ont également été étudiés.

Quinze cas d'APAP ont été inclus. Le diagnostic initial était une SLAC III dans 8 cas, une SNAC III dans 3 cas, une arthrose médiocarpienne dans 3 cas et une SNAC II dans 1 cas Une scaphoïdectomie à ciel ouvert et une fixation par vis percutanées ont été réalisées dans tous les cas. Une greffe osseuse prélevée au niveau de la métaphyse radiale a été utilisée dans 6 cas. Neuf interventions ont été réalisées sans greffe osseuse. Le temps opératoire moyen était de 104’, 103’ dans le groupe sans greffon et 105’ dans le groupe avec greffon. Deux pseudarthroses ont été observées dont une a nécessité une seconde intervention. Le délai de retour au travail était de 8,5 mois en moyenne. Le Quick Dash moyen a diminué de 79,8 %. L'EVA moyenne a diminué de 82,15 % et la force de préhension a augmenté de 88 %.

Le temps opératoire diminue significativement après 5 interventions pour un chirurgien et n'est pas significativement plus élevé dans le groupe avec greffe. Par ailleurs, les séries pionnières d’APAP concluent toutes au niveau technique élevé requis pour entreprendre cette chirurgie Une scaphoïdectomie ouverte a été réalisée dans tous les cas et semble faire diminuer temps opératoire. Des cas d’ossifications post opératoires hétérotopiques et de conflit radioscaphoïdien sont décrits dans la littérature après scaphoïdectomie arthroscopique. Le temps opératoire dans le groupe avec greffe n'était pas significativement supérieur à celui du groupe sans greffe. Néanmoins, l'utilisation systématique d'un dispositif percutané spécifique pour prélever et introduire le greffon semble être un bon outil pour gagner du temps opératoire. Le taux de pseudarthrose n'est pas plus élevé dans le groupe sans greffe. La résection sous-chondrale économique semble diminuer le taux de pseudarthrose même lorsque le greffon n'est pas utilisé. Le faible taux de pseudarthrose semble corrélé à l'utilisation systématique de vis pour stabiliser la fusion.

Nous conseillons d'optimiser la technique d’APAP comme suit : 1)Le niveau de compétence en arthroscopie du poignet doit être d’emblée avancé (niveau III de Tang et Higgins). 2)La greffe n'est pas systématique. Une résection économique sous-chondrale est suffisante. 3)Si une greffe est toutefois nécessaire, les dispositifs percutanés de prélèvements déjà décrits sont utiles pour réduire le temps opératoire. 4)Une scaphoïdectomie ouverte est recommandée. La scaphoïdectomie arthroscopique semble être corrélée au conflit radio-scaphoïdien et augmente le temps opératoire. 5)L'utilisation de vis est recommandée afin de limiter le taux de pseudarthrose et d’éviter les complications liées aux broches

CO100 Étude comparative des protocoles d'immobilisation après suture arthroscopique des lésions périphériques et fovéales du TFCC : étude d'une cohorte de 387 patients.

The triangular fibrocartilage complex (TFCC) is the main stabilizer of the distal radio-ulnar joint. Moreover, there are no studies focused on the subject, leading to a strong disparity in postoperative protocols. In this study, we compare the postoperative results of arthroscopic suturing of the TFCC of peripheral and proximal lesions according to 3 methods of immobilization (6 weeks wrist immobilization (Group 1), ), 3 weeks wrist and elbow immobilization then 3 weeks wrist immobilization (Group 2), 6 weeks wrist and elbow immobilization (Group 3)) .

We performed a single-center, retrospective, comparative study with an inclusion period of January 2015 to December 2021. The lesions were classified according to the Atzei classification with peripheral or foveal lesions. Patients were divided into 3 groups based on postoperative immobilization. The primary outcome was the QuickDASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand), and as secondary outcomes, range of motion (°), Grip strength (kg), pain (NRS), the presence of distal radioulnar joint (DRUJ) instability, and postoperative complications were analyzed. After the operation, the patients were systematically followed-up at 3 months, 6 months and 1 year. The data collected are at 1 year of postoperative follow-up.

We included 387 patients in our study, with an average age of 32,6 years. A total of 302 peripheral lesions and 85 foveal lesions were included. Concerning “peripheral” population, the difference in the QuickDASH was significantly different between the 3 groups with a greater improvement in the group 2. The group 2 differed from the others in having less postoperative pain but less recovery of grip strength and flexion. Concerning “foveal” population, the difference in the QuickDASH was significantly different between the 3 groups, with a greater improvement in group 1 with lower pain in this group.

With the results of this study, we propose to carry out an immobilization 3 weeks wrist and elbow then 3 weeks only wrist for the peripheral lesions and an immobilization 6 weeks of the pronosupination for the foveal lesions of TFCC.

CO101 Résultats de la lunarectomie isolée sous arthroscopie dans la maladie de Kienböck de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman.

L’objectif était d’évaluer les résultats de la lunarectomie arthroscopique chez les patient présentant une malade de Kienböck de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman.

Il s’agit d’une étude observationnelle au fil de l’eau monocentrique. Tous les patients ayant bénéficié d’une lunarectomie arthroscopique dans le cadre d’une maladie de Kienböck symptomatique, de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman ont été inclus. L’évaluation clinique des patients a été réalisée en utilisant le score de DASH et le MAYO Wrist Score. L’évaluation radiologique a été réalisée à partir de la mesure des angles radioscaphoïdien et de l’index de Youm.

Quinze patients ont été inclus. L’âge moyen était de 37,6 ans (20-55). Le recul moyen était de 39 mois (20-61) L’intensité douloureuse pré-opératoire moyenne était de 7,5/10 (7-8), elle était de 1,8/10 (1-3) en post-opératoire. Le DASH pré-opératoire moyen était de 66/100 ; il était de 18/100 en post-opératoire. Le Mayo Wrist Score pré-opératoire moyen était de 10/100 ; il était de 60/100 en post-opératoire. Le secteur de mobilité articulaire du poignet en flexion/extension pré-opératoire moyen était de 57,5° (20°-70°) ; il était de 76° (30°-130°) en post-opératoire. La force de préhension pré-opératoire moyenne était de 16,7 kg (5-40) ; elle était de 27,5 kg (15-38) en post-opératoire. L’index de Youm pré-opératoire moyen était de 0,48 ; il était de 0,46 en post-opératoire. L’angle radioscaphoïdien pré-opératoire moyen était de 67° ; il était de 68° en post-opératoire.

La lunarectomie isolée pour le traitement de la maladie de Kienböck au stade IIIa /IIIb est un traitement controversé. D’abord condamnée par Stahl et Therkelsen, plusieurs auteurs ont, plus récemment rapporté leurs bons résultats cliniques. L’arthroscopie est un outils déjà utilisé à titre diagnostic pour améliorer l’évaluation des lésions ostéochondrales mais la littérature ne rapporte que peu son utilisation thérapeutique. Notre série présente l’originalité de la réalisation de la lunarectomie arthroscopique.

La lunarectomie est une intervention qui permet une diminution importante de la douleur et de recouvrer une fonctionnalité satisfaisante. La réalisation de cette intervention sous arthroscopie permet d’améliorer l’évaluation des lésions chondrales. C’est un geste arthroscopique simple et rapide et qui n’est pas grevée de complications dans notre série.

CO102 Étude prospective de 58 doigts à ressaut opérés en mini-open, analyse des complications et de leur traitement.

This prospective study analyzes trigger finger surgery (or constrictive tenosynovitis) of the long fingers flexor system. This intervention has a reputation of simplicity which, in daily practice, seems erroneous to us. The analysis of the complications of 58 patients operated between the end of 2019 and the end of 2020 made it possible to highlight some complications predictive factors and to analyze their treatment.

58 patients were operated on between December 2019 and December 2020, by the same operator, in mini-open mode under WALANT anesthesia or wrist block. The preoperative factors that we analyzed and which could influence the postoperative course were the duration of the symptoms, the preoperative mobility, the number of prior infiltrations. The intraoperative factors were the delaminated aspect (or not) of the flexor digitorum superficialis tendon (FDS), the persistence of a flexum, or a jump, the need of a resection of the ulnar band of the FCS tendon. the complications that we analyzed are the painful flexum of the proximal interphalangeal joint, skin adhesions, bending limitations, persistent of minimal trigger finger. The patients were followed for one year, first on day 3, ten at 6 weeks, 3 months and one year. The follow-up methods would change depending on the complications.

49 patients had at least one infiltration and 20 more than one, the preoperative flexum greater than or equal to 10° were 35 cases, 90% of the patients with more than one infiltration (2 or more) had a flexum and intraoperative lesions of the FDS tendon. The duration, number of infiltrations and flexum were correlated to more complications, we had to perform 3 resections of the ulnar band because of a persistent trigger finger and/or flexum 31 patients needed physiotherapy more than 6 weeks, 14 needed mainly extension orthotics either with Levam blades and/or Cappener braces.

Flexor system tenosynovitis surgery can have complications that need to be anticipated and treated. The number of infiltrations, the interval between the start of the symptoms and the surgery, the preoperative flexion level and the integrity of the FCS were decisive in the quality of the postoperative course. Taking these elements into account is essential to anticipate the recovery times needed by patients and to adapt our postoperative care. Furthermore, the scar, although minimal, evolves over 6 or 8 months. This is well known by plastic surgeons but may sometimes be unknown by orthopedists.

No surgery is benign. A release of the flexor tendon system, although technically simple, requires surgical precautions and sometimes specialized physiotherapy and/or orthopaedic care. It could be interesting to study the pre- and postoperative ultrasound aspects of the FDS tendon and asses its return to normal morphology. We must be careful to infiltrate our patients too often, even our rheumatologist colleagues are aware of this. Finally, ultrasound surgery, although very attractive, requires specialized care both in carrying out the procedure and in managing its complications. This is what will always make the difference between hand surgeons and radiologists or rheumatologists.

CO103 Pathogénicité des sésamoïdes de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce (A propos d’une série de 13 patients. Étude rétrospective 2012-2022).

Les os sésamoïdes sont parties intégrantes de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce et peuvent être impliqués dans certaines pathologies du pouce. L’implication des sésamoïdes y semble sous-estimée.

Nous rapportons une série des 13 patients (9 femmes et 4 hommes) et 14 pouces opérés (dont un patient opéré bilatéralement) pour une arthrose métacarpo-sésamoïdienne isolée, soit impliquée dans d’autres pathologies du pouce. L’âge moyen est de 60,58 ans (entre 37 et 83 ans). Nous limiterons l’analyse dans cette série aux seuls cas chirurgicaux où l’exérèse du sésamoïde de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce a dû être réalisée. Cette série couvre une période de 10 ans, à savoir de 2012 à 2022 ; elle est liée à l’activité d’un seul opérateur. Au moment de l’intervention 9 patients (69,23%) étaient en activité professionnelle, dont 8 patients (61,53%) exerçaient une activité professionnelle manuelle sollicitante, physique ou répétitive. Seuls 2 patients (15,38%) présentaient des antécédents traumatiques.

Le diagnostic posé a été établi cliniquement et à l’aide d’examens complémentaires. Ces examens ont été réalisés en fonction de l’anamnèse, de l’examen clinique et orientés au cas par cas. Chez 78,57% des patients l’exérèse du sésamoïde du pouce a été effectuée sur la main dominante. Dans notre série, nous avons constaté en per-opératoire l’arthrose métacarpo-sésamoïdienne sur les 14 pouces opérés associée à déformation arthrosique majeure du sésamoïde externe. Tous les sésamoïdes excisés avait un taille d’un centimètre et plus. Le suivi post-opératoire dans notre étude en moyen est de 71,7 jours (entre 13 et 300 jours). Dans la période post-opératoire immédiate nous avons constaté : disparition immédiate de phénomène de ressaut, régression et disparition définitive de douleurs localisées à l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce, mobilité non douloureuse du pouce, amélioration de la fonctionnalité globale de la main (force globale, pince pouce-index), récupération complète de la mobilité de la colonne du pouce opéré (sauf contexte de déformations arthrosique du pouce chez 4 personnes retraitées), reprise de travail - le délai moyen de la reprise de travail est de 3 semaines (entre 2 et 6 semaines).

Notre série a confirmé les résultats de plusieurs études antérieures décrites dans la littérature : présence constantes des deux sésamoïdes, participation du sésamoïde externe dans le phénomène de ressaut en 71,42% de notre étude. Les résultats de notre série et les résultats publiés dans la littérature nous encouragent à défendre la libération du tendon long fléchisseur du pouce au niveau de poulie A1 associée à sésamoïdectomie, dans ces cas de déformation arthrosique du sésamoïde externe.

Les résultats de sésamoïdectomie associée à libération du tendon long fléchisseur du pouce au niveau de la poulie A1 semblent encourageants vu le soulagement immédiat et définitif des douleurs. Nous espérons que cette étude permettra une prise en charge plus ciblée de certains ressauts du tendon long fléchisseur du pouce, grâce à une analyse plus fine de la causalité des ressauts, et cela malgré la rareté de ce type de pathologie (14 pouces chez 13 patients opérés en 10 ans).

modération: Franck FITOUSSI (Paris), Stéphane GUÉRO (Paris)

CO104 Components and impact of the patient-surgeon relationship- a review.

The patient surgeon relationship plays a central role in the health system. For example, it has an influence on patient satisfaction, compliance with treatment and dealing with complications. This relation may influence treatment outcome and has financial and legal implications. This issue is poorly evaluated in residency curriculums and examinations. There are very few review articles about this subject. We therefore present a review of literature to update important data concerning patient surgeon relations from year 2000 to 2023.

Searches were conducted using Pubmed, and Google scholar with the following keywords in the titles: “surgeon”, “patient”, “relation/relationship” and “communication”, and “outcome”. Irrelevant articles were excluded according to title or abstract by two independent reviewers.

82 articles were selected for analysis. There was only one single systematic review article published in 2013 for patient-surgeon relation. Others were expert opinions, case series and, and comparative studies.

We classified the patient surgeon relationship using the timeline of this relation. The steps include choose of the surgeon by the patient, consultation, surgical session, post-surgical follow-up. In each phase, relevant articles were presented and discussed. Role of social media, internet, local reputation of the surgeon is discussed as factors influencing the selection of the surgeon by the patient. During consultation talking to and informing the patient with appropriate verbal and body language and shared decision making considering both preference of the patient and medical guidelines was discussed. Spirituality and cultural issues, language barriers and effect of sex difference between surgeon and patient were noted. Relation between other professionals like anesthetists, psychologies, physiotherapists, operating room personnel and the surgeon relative to patient was discussed. During post-surgical follow up, managing the complications, legal issues and return to previous activity were discussed. The importance of using the instruments for measuring this relationship including “patient reported experience / outcome measures”, “patient satisfaction measures” and “empathy measures” were insisted. The role of artificial intelligence and tele-medicine in this relation were explained.

Patient-surgeon relationship is critical to build trust, empathy, valid informed consent and patient centered informed-shared decision making. This review highlights the fact that surgeon with poor interpersonal and communication skills cannot be qualified anymore as competent. PROMs and PREMS are essential tools to measure the quality of the relationship between patients and surgeons.

CO105 Étude épidémiologique descriptive rétrospective en chirurgie de la main : Analyse de l'évolution de la prise en charge de certaines affections courantes en chirurgie de la main en France entre 2009 et 2021.

La main, en raison de sa localisation et de son importance fonctionnelle, est exposée quotidiennement à des traumatismes pouvant causer des lésions diverses. Environ 1 400 000 urgences de la main sont recensées chaque année en France par la Fédération des services d'urgences de la main (FESUM). Cependant, la chirurgie de la main ne se limite pas aux situations d'urgence. La chirurgie programmée, également appelée chirurgie "froide", représente une part importante de l'activité des chirurgiens de la main. L'objectif de cette étude est d'analyser l'évolution de certains actes emblématiques et courants de la chirurgie de la main au cours de la dernière décennie en France.

Il s'agit d'une étude épidémiologique rétrospective descriptive portant sur la prise en charge de certaines affections courantes en chirurgie de la main entre 2009 et 2021. Les données ont principalement été obtenues auprès de l'Agence Technique de l'Information sur l'Hospitalisation (ATIH) grâce à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM). Les 34 cotations étudiées concernent la prise en charge chirurgicale des plaies de la main, les replantations digitales, le traitement des fractures de la main et de l'extrémité distale de l'avant-bras, le traitement chirurgical du syndrome du canal carpien, le traitement chirurgical de la rhizarthrose, et l'arthroscopie du poignet. Toutes ces données ont été rapportées à la population générale (source : INSEE) et exprimées en nombre d'actes pour 100 000 habitants. Nous avons analysé l'évolution de ces cotations dans le temps et réalisé des comparaisons entre les centres privés et publics.

Notre étude a mis en évidence plusieurs évolutions notables entre 2009 et 2021, parmi lesquelles les suivantes : Une augmentation de plus de 73% de la prise en charge chirurgicale des plaies de la main, avec une augmentation plus marquée dans le secteur privé, représentant 70% de cette activité en 2021. Une diminution continue du nombre de réductions orthopédiques des fractures de la main depuis 2009, tant dans le secteur public que privé. Une réduction de moitié du nombre de réductions orthopédiques des fractures de l'extrémité distale de l'avant-bras. Un renversement complet du ratio brochage/plaque pour les ostéosynthèses des fractures de l'extrémité distale de l'avant-bras, passant de 2,2 brochages pour 1 plaque en 2009 à 2,4 plaques pour 1 brochage en 2021. Une augmentation lente mais constante de la chirurgie endoscopique du canal carpien, passant de 31% à 38%. Une augmentation trois fois plus importante des arthroplasties du pouce par rapport aux trapézectomies, avec les arthroplasties devenant 4 fois plus fréquentes que les trapézectomies en 2021. Un doublement du nombre d'arthroscopies du poignet.

Ces données chiffrées et objectives confirment certaines impressions subjectives et viennent étayer les observations cliniques.

La chirurgie de la main connaît une évolution relativement rapide, avec un bouleversement de certaines indications en l'espace d'une décennie.

CO106 L'european board of hand surgery (EBHS), pour qui, pourquoi et comment?

La chirurgie de la main devient une sous-spécialité à part entière. La Fédération des Sociétés Européennes de Chirurgie de la Main (FESSH) a donc développé un examen commun : le diplôme de l'European Board of Hand Surgery (EBHS) nous relatons ici le vécu et les trucs et astuces pour préparer au mieux et réussir cet examen.

Le processus de candidature, les minima nécessaires, le déroulement de l'examen écrit puis pratique et oral sont décrits. Les trucs et astuces de candidats venant de 5 pays différents sont ensuite expliqués. Le ressenti et le vécu de l'examen est ensuite rapidement exposé. Finalement les statistiques de 2019 à 2022 sont analysées.

En 2022, 108 candidats de 14 pays différents ont passé l'examen écrit virtuel le 18 mars. 77 candidats ont réussi l'écrit et ont passé les examens oraux et pratiques, qui se sont déroulés sur trois jours au Collège royal des chirurgiens Anglais à Londres du 3 au 5 juin. Après trois jours de quiz rigoureux de la part de 33 examinateurs à travers l'Europe, 65 candidats ont réussi la sélection et ont reçu leur diplôme avant de profiter du congrès annuel de la FESSH et l'IFSSH à Londres.

L'EBHS est un examen bien complexe et seuls 31 Français ont réussi jusqu'à présent. Il nécessite une quantité de travail importante. Cependant, l'absence de cours aide à compartimenter la charge de travail sur une période limitée. Même si le processus de révision et l'examen ont été difficiles, le fait de passer avec succès de l'autre côté a été une expérience enrichissante grâce à laquelle se gagne la confiance en notre formation chirurgicale, des relations précieuses qui, sans aucun doute, profitent aux carrières et permettent de construire un réseau international de nouveaux amis et collègues.

Élever la norme mondiale et européenne de la chirurgie de la main nécessite une collaboration internationale. L'EBHS est un excellent exemple de cet objectif grâce à la normalisation du niveau d'éducation en chirurgie de la main par-delà des frontières, contribuant ainsi à faire de cette spécialité une entité à part entière revêtant importance et indépendance.

CO107 Faut-il encore convier les patients en réunion de service pluridisciplinaire ?

Les réunions de service en présence des patients sont une pratique traditionnelle dans les services de chirurgie, permettant une réflexion collégiale et une formation des internes. Cette pratique accorde au patient un temps personnalisé d’examen et d’écoute, avec une réflexion thérapeutique centrée sur son individualité. Pourtant, de nombreux hôpitaux ont abandonné cette pratique. Cette étude prospective a pour objectif de démontrer un ressenti positif pour les patients, pour déterminer si cette pratique doit perdurer.

Les patients inclus de manière prospective étaient conviés en réunion de service par leur chirurgien sur une période consécutive de 6 mois. Ils présentaient des pathologies complexes et chroniques du membre supérieur (plexus, poignet douloureux, séquelles de traumatismes lourds, algodystrophie, etc). Un questionnaire anonyme leur a été soumis portant sur leur ressenti lors de la consultation, leur gêne ou leur anxiété, l'impact sur leur compréhension de la pathologie et des options de traitement, ainsi que leur confiance et leur adhésion au traitement proposé. Les réponses ont été analysées de façon descriptive.

43 patients ont été inclus, d’âge moyen 38 ans. Parmi eux, 9 avaient déjà participé à la réunion de service. Concernant le ressenti, 28% des patients se sont déclarés légèrement anxieux et 4% ont été gênés par la réalisation de l’examen clinique. Concernant leur pathologie, 87% des patients ont estimé que la réunion avait contribué à une meilleure compréhension de leur pathologie et des traitements possibles. Enfin, cet échange a renforcé la confiance en leur chirurgien et leur adhésion au traitement dans respectivement 71% et 78% des cas.

L’approche globale centrée sur le patient est de plus en plus recommandée dans les prises en charges actuelles. La participation des patients améliore leur compréhension de leur pathologie et leur adhésion au traitement. Ce temps dédié leur permet de poser des questions parfois non abordées en consultation. Enfin, la participation de chirurgiens seniors et d’autres spécialistes (radiologues, médecin rééducateurs, algologues, para-médicaux) permet de conforter le patient quant aux décisions thérapeutiques. Peu d’études en chirurgie ont été faite sur le sujet, hormis en cancérologie.

Cette étude montre un impact positif pour les patients de leur visite en réunion de service. Cette pratique, utile tant pour les chirurgiens que pour l’enseignement des internes, conserve donc toute sa place pour permettre aux patients d’être de meilleurs acteurs de leur prise en charge.

CO108 l'impact factor définit-il la qualité d'une revue scientifique?

La valeur de l'impact factor (IF) est souvent déterminante lorsqu'il s'agit de choisir une revue scientifique pour publier un article. Mais quelle est la signification exacte de de terme ? Comment est-il calculé? Par qui et pourquoi? Les auteurs ont essayé d'expliquer simplement ce concept en prenant comme exemples les revues les plus lues par les chirurgiens de la main. Le but de ce travail était de corréler ces facteurs d'impact à la qualité méthodologique d'une revue scientifique afin de comprendre comment augmenter l'un sans altérer l'autre.

L'impact factor se calcule, pour 2023, en divisant le nombre de citations de 2022 par le nombre d'articles sources publiés lors des deux années précédentes. Les trois revues pour lesquelles sont abonnés les membres de la Société Française de Chirurgie de la Main étant le Journal of Hand Surgery American et European edition et Hand Surgery and Rehabilitation, leurs chiffres sont présentés ainsi que leurs variations lors de ces dernières années. Les facteurs ayant influencé ces variations ont été analysés et la méthodologie scientifique de ces revues rappelée.

Concernant le JHS American Volume : IF 2022 : 1.9 (IF 2021 : 2.34) Classement Orthopedics : 50/86 et classement Surgery : 120/212 – classement stable Concernant le JHS European Volume : IF 2022 : 1.8 (IF 2021 : 2.2) Classement Orthopedics : 53/86 et classement surgery : 131/212 – classement stable Concernant Hand Surgery and Rehabilitation : IF 2022 : 1.1 (IF 2021 : 1.4) Classement Orthopedics : 70/86 et classement surgery : 176/212 – classement stable Ces trois revues font appel à un processus de relecture anonyme par des relecteurs choisis par un comité éditorial.

Si la qualité méthodologique de ces trois revues est identique, leur IF est sensiblement différent. Ce qui conditionne l'IF est, entre autres, le nombre de citations au cours d'une année. Les auteurs des revues les mieux classées ont donc tendance à citer plus d'articles publiés dans cette revue (autocitation) lors des deux années précédentes. Un autre facteur important à prendre en compte est le nombre d'articles sources (articles possédant un abstract) car plus il est important, plus l'IF baisse. Ceci laisse apparaitre que les revues à meilleur IF publient proportionnellement moins d'articles. Il est donc mécaniquement possible de faire augmenter l'IF d'une revue à la lumière des paramètres pris en compte dans son calcul.

L'impact factor d'une revue est le résultat un calcul compliqué mais qui peut être expliqué simplement. Les facteurs influençant ce calcul, une fois identifiés, sont tous à prendre en compte si l'on veut améliorer l'IF d'une revue. Pour une revue comme Hand Surgery and Rehabilitation qui a de la marge, il est tout à fait compatible de tendre vers une augmentation de l'IF sans pour autant s'éloigner de sa ligne éditoriale.

CO109 Lancement d'un registre pour comparer et améliorer les résultats de la chirurgie de la main en vie réelle.

Les registres permettent de collecter de grandes quantités d’informations en continu pour améliorer les connaissances. Bien que très développés depuis 1975, il n'existe aucun registre en France en chirurgie de la main. Notre registre analyse l’efficacité des interventions sur des critères relationnels et fonctionnels, renseignés par les patients, à grande échelle.

Les données sont saisies exclusivement par les patients avec un score relationnel patient-chirurgien (Q-PASREL) et un score fonctionnel (QuickDash). Les chirurgiens/secrétariats ne perdent pas un seconde. Les patients ont juste à scanner un QR Code et remplir des formulaires à l’aide de leur téléphone. Les données sont hébergées en conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Les analyses sont visualisées par les chirurgiens.

Notre registre a mobilisé 35 chirurgiens dans 7 équipes françaises entre février et juin 2023 et a colligé 405 scores relationnels (Q-PASREL), dont 75% croisés avec les scores de récupération fonctionnelle (QuickDash). Le score relationnel moyen est de 81/100. Deux équipes ont des scores significativement différents de la moyenne nationale : 87/100 (p<0,001) et 77/100 (p<0,001).

Malgré une amélioration depuis 20 ans, il reste difficile pour un chirurgien de savoir quelles sont ses performances. Les étoiles Google donnent un avis relationnel global discutable et ne tiennent pas compte de la récupération fonctionnelle. Notre registre dispose d’une méthodologie standardisée avec instruments calibrés. Les bénéfices de ce registre sont multiples, pour les chirurgiens qui peuvent mesurer l'amélioration de leurs scores dans le temps. Il est bénéfique également pour les patients dont les avis sont pris en compte. Le registre aura également un impact sur amélioration du score des établissements qui sont essentiellement basés maintenant sur les opinions des patients. Le registre est actuellement disponible et fonctionnel. La participation est libre et peut être interrompue à tout moment. Dans beaucoup d’autres secteurs, se comparer permet de progresser. La comparaison des chirurgiens d’une même équipe ou de différents centres ont démontré des dynamiques d’améliorations collectives dans les pays scandinaves qui disposent de tels registres. La politique de diffusion des résultats, exclusivement sous la responsabilité des chirurgiens, nécessitera une large concertation avec les organes représentatifs de la profession.

Par son exigence scientifique et l’impartialité de sa gouvernance confiée aux chirurgiens eux-mêmes, notre registre apportera un bénéfice aux chirurgiens, aux patients et aux organismes payeurs. Il représente une valorisation concrète de la chirurgie de la main à travers une communauté de pratique centrée sur les patients.

CO110 Les décollements épiphysaires néonataux de la palette humérale guérissent sans réduction.

Habituellement, les fractures de la palette humérale nécessitent une réduction anatomique voire une ostéosynthèse. La fracture-décollement épiphysaire néonatale (FDEN) de l’humérus distal est une pathologie rare dont la prise en charge n’est pas codifiée. L’objectif principal était de montrer qu’un traitement sans réduction de cette lésion peut permettre de bons résultats.

Cette étude rétrospective multicentrique incluait les enfants FDEN. Nous avons colligé les données liées à l’accouchement, les moyens diagnostiques (radiographie +/- échographie, arthrographie, IRM) et le type de prise en charge initiale. Au dernier recul, les amplitudes articulaires étaient évaluées, les séquelles cliniques étaient recherchées, et une radiographie du coude de face et de profil était réalisée.

Douze patients ont été inclus, âgés en moyenne de 31 mois au dernier recul (3 mois - 7 ans). Chez un tiers des patients, des facteurs de risque liés à l'accouchement par voie basse ont été retrouvés (macrosomie foetale, naissance en siège, grossesse multiple). Tous les patients avaient eu initialement une radiographie du coude. Une luxation du coude était parfois évoquée à tort initialement. Chez deux patients, la radiographie initiale avait été interprétée normale. Un complément d'imagerie avait souvent été nécessaire (échographie dans 8 cas, arthrographie dans 2 cas, IRM dans 2 cas). Dix patients ont été traités orthopédiquement par immobilisation coude au corps ou par plâtre sans réduction, et 2 patients chirurgicalement (réduction et embrochage percutané sous anesthésie générale). Les patients traités non chirurgicalement avaient des mobilités articulaires complètes et symétriques au dernier recul, sans trouble d'axe du membre supérieur et sans complication vasculo-nerveuse sauf chez un patient ayant présenté un cubitus varus spontanément résolutif à l'âge de 3 ans. Un des patients opérés a présenté une ostéite du coude nécessitant une reprise chirurgicale, aussi qu'un cubitus varus et un déficit de flexion, spontanément résolutifs à 4 ans.

Le traitement orthopédique par immobilisation semble pouvoir s'envisager sans réduction dans les FDEN. Elles sont souvent confondues avec une luxation du coude sur les radiographies étant donné que le coude n'est pas ossifié chez le nouveau-né. La radiographie peut être complétée par d'autres examens comme l'échographie pour objectiver le diagnostic. Toutefois il s'agit d'une petite série avec des patients souvent perdus de vue après quelques années de suivi au vu de l'évolution satisfaisante.

La FDEN est probablement la seule fracture supracondylienne déplacée évoluant spontanément de façon favorable sans réduction.

modération: Franck FITOUSSI (Paris), Stéphane GUÉRO (Paris)

CO111 Accidentologie au membre supérieur due aux engins de déplacement personnel dans la population pédiatrique.

L’utilisation d’engins de déplacement personnel (EDP) dans la vie quotidienne a connu une croissance importante au cours des vingt dernières années en France. En effet, les EDP sont une source populaire de loisir, de transport et d'activité physique pour les enfants mais ne demeurent pas sans risque. L'objectif de cette étude était de décrire l'épidémiologie des blessures non mortelles liées à l’utilisation d’EDP motorisé et non motorisé chez les enfants pris en charge dans le service des urgences de notre hôpital ainsi que d’évaluer les atteintes au membre supérieur et les facteurs associés à un risque accru d’hospitalisation.

Tous les enfants ayant consultés aux urgences pédiatriques de l’hôpital au cours de l’année 2019 pour traumatisme secondaire à un accident d’EDP (trottinette électrique, trottinette mécanique, bicycle, skateboard, overboard, roller) ont été inclus dans l’étude. Les données évaluées étaient : l’âge, le sexe, le type d’EDP utilisé, le lieu de l’accident (chaussée ou trottoir) et le port de casque. Le type, la localisation, (plaie, entorse, fracture) et la prise charge (ambulatoire, hospitalisation, chirurgie) de l’accident étaient aussi étudiés.

Sur un total de 52993 inscriptions aux urgences pédiatriques de notre établissement, 10417 consultaient pour un motif de traumatologie au cours de l’année 2019. 625 enfants d’âge moyen de 8,47 ans répondaient aux critères d’inclusion. Au total, 44.8% des accidents étaient à trottinette. 22,08% des enfants ont présenté une fracture dont 7,69% opérées et 87,52% étaient déclarés non casqués. Nous n’avons pas retrouvé d’accident plus sévère dans le groupe non casqué (p-value = 0.604) mais notre centre ne prend pas en charge les traumatisés crâniens. La gravité de l’accident était statistiquement proportionnelle avec l’âge de l’enfant (p-value = 1.724e-06) et d’autant plus élevée avec un EDP électrique (p-value = 1.722e-06). 34,2% des accidents impliquaient le membre supérieur avec respectivement : 47% de traumatismes du poignet, 21,2% de la main, 11,52% du coude, 9,68% d’atteinte de l’avant-bras.

Malgré les différentes campagnes de prévention, l’utilisation d’EDP constitue une source d’importantes blessures chez l’enfant et l’un des premiers motifs de consultation aux urgences avec près d’un tiers d’atteinte du membre supérieur. Les traumatismes sont plus sévères chez l’adolescent qui utilisent des EDP électriques.

Le port du casque et de protections doit être encouragé et des campagnes de préventions doivent être menées.

CO112 Corrélation entre le syndrome de Volkmann néonatal et la survenue d’accident vasculaire cérébral néonatal. Une étude rétrospective.

Le syndrome de Volkmann néonatal est une entité rare décrite à la naissance par l'association d'une lésion cutanée de l'avant-bras et d'une limitation des mouvements des doigts et du poignet en relation avec un syndrome de loge sous-jacent. Nous avons observé au cours de notre suivi orthopédique que certains patients atteints du syndrome de Volkmann néonatal présentaient également un accident ischémique artériel néonatal (AIAN) dont le diagnostic était parfois tardif. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’état neurologique des patients présentant syndrome de Volkmann néonatal.

Nous avons examiné les dossiers médicaux de tous les patients suivis pour un syndrome de Volkmann néonatal dans notre institution. Les données gestationnelles, périnatales, cliniques, biologiques et radiologiques ont été recueillies. Les patients qui ne présentaient pas de symptômes neurologiques cliniques ont bénéficié d’une imagerie de type IRM cérébrale à la recherche d’une lésion du système nerveux central. Un bilan biologique à la recherche d’un trouble de la coagulation était prescrit s’il n’apparaissait pas dans l’historique médical des patients.

Au total, 10 patients nés avec une syndrome de Volkmann entre janvier 2006 et septembre 2020 ont été inclus. Parmi eux, trois avaient présenté un AIAN et un patient présentait des anomalies radiologiques cérébrales asymptomatiques. Pour le premier patient, le diagnostic d’infarctus néonatal cérébral avait été posé à l'âge de 20 mois sur la base de symptômes cliniques (retard dans l'acquisition de la marche, un steppage, spasticité des membres supérieurs et inférieurs). Le deuxième patient avait présenté une crise tonico-clonique généralisée à l'âge de deux ans et demi révélant ainsi l'infarctus anténatal. Le troisième patient présentait à la naissance une hémiparésie du membre supérieur droit. L'imagerie cérébrale ainsi réalisée confirma le diagnostic d’ AIAN avec une atteinte dans le territoire de l'artère cérébrale postérieure dans un cas et impliquant l'artère cérébrale moyenne gauche dans deux cas. Un patient de l’étude présentait un déficit en protéine S, et un second présentait des anticorps anti mitochondriaux de type II positifs.

Ces résultats confirment la pertinence d'une évaluation neurologique précise et d'une exploration par neuro-imagerie pour chaque enfant né avec un syndrome de Volkmann de l'avant-bras.

CO113 Faut-il encore opérer les mains botes radiales ?

La main bote radiale est une malformation congénitale évolutive avec un retentissement fonctionnel important. Cette étude rétrospective évalue les résultats cliniques, radiologiques et fonctionnels, à long terme, de patients atteints de main bote radiale, dans le but de répondre à la question suivante : Faut-il opérer les mains botes radiales? Et pour quel résultat?

Nous avons étudié rétrospectivement 32 mains botes radiales chez 20 patients suivis entre 1986 et 2022 dans 2 Hôpitaux Universitaires. L’âge moyen à la prise en charge initiale était de 2,1 ans (10 mois - 8 ans). Le recul moyen par rapport à la première intervention est de 17,5 ans. Les données cliniques, radiologiques et fonctionnelles ont été recueillies pour chaque patient en pré-opératoire, en post-opératoire et à distance à l’aide d’un examen clinique, la réponse à 6 questions subjectives, l’obtention d’un score fonctionnel standardisé (DASH) et d’un score fonctionnel nouveau et spécifique des mains botes radiales. Il consiste en la somme d’une cotation de 6 activités de la vie quotidienne, et permet de comparer les capacités fonctionnelles des patients.

Les résultats montrent que la prise en charge de ces patients a permis d’améliorer significativement les mobilités en inclinaisons radiale et ulnaire, ainsi que la position de la main sur l’avant-bras et l’axe de l’ulna. Les résultats cliniques et fonctionnels à long terme sont globalement bons avec un score DASH moyen de 51,99 (34,17-71,6) et un score spécifique moyen de 8,55/12 (6-11). Plus de 80% des patients interrogés ne regrettent pas la prise en charge.

L’intérêt chirurgical est débattu dans la littérature, que ce soit sur le plan clinique, radiologique ou fonctionnel. Les thérapeutiques actuelles permettent d’améliorer en partie les mobilités, l’axe de l’avant-bras et de la main, et le ressenti global du patient sur le plan esthétique, social et fonctionnel, tout en n'entraînant que peu de complications et de séquelles chirurgicales. Ces différents points peuvent être ciblés comme objectifs qu’il faut annoncer dès la première consultation.

Cette étude montre que la prise en charge des mains botes radiales apporte des résultats stables à l’âge adulte, dont les patients sont satisfaits, au prix souvent de chirurgies itératives. La principale limite de l’étude est un faible nombre de patients. Nous pensons que les interventions chirurgicales ont toujours leur place dans cette pathologie, mais il est évident que des solutions nouvelles pourraient permettre de pérenniser des résultats convenables en post-opératoire immédiat.

CO114 INDICATION ET EVALUATION RADIOGRAPHIQUE DE L’OSTEOMIE DE REAXATION DANS LA CHIRURGIE DES DUPLICATIONS DU POUCE.

La chirurgie de la duplication congénitale du pouce consiste à reséquer un pouce surnuméraire. Il peut s’y associer une ostéotomie sous-capitale de réaxation en cas de clinodactylie. Cette étude a pour but d’évaluer les indications et résultats radiographiques de l’ostéotomie de réaxation sous-capitale chez les patients opérés d’une duplication du pouce.

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, réalisée dans un centre tertiaire. L’angulation radiographique osseuse et la clinodactylie pré et post-opératoire, la technique de résection utilisée, les gestes associés ainsi que la survenue d’une reprise chirurgicale ont été évalués. Les résultats ont été analysés selon la réalisation ou non d’une ostéotomie, mais également selon le type de duplication retrouvée.

35 patients ont bénéficié d’une résection chirurgie de résection de pouce surnuméraire avec capsuloraphie entre 2006 et 2021 : il 'agissait de 19 garçons et 16 filles (22 mois en moyenne). Parmi 36 cas de duplication du pouce opérés, Il s’agit dans 1 cas d'une duplication type I, 8 type II, 4 type III, 21 type IV et 2 type V. 11 ostéotomies de réaxation ont été réalisées d’emblée. L’angulation ulnaire moyenne dans ce groupe était de 16° [47 ; -2] contre 19,8° [45 ; -6] dans le groupe sans ostéotomie d’emblée. Avec un recul moyen de 67 mois [1 ; 169], l’angulation ulnaire moyenne à distance était de 2° [19 ; -29] pour le groupe avec ostéotomie contre 8° [35 ; -15] dans le groupe sans ostéotomie. Aucune ostéotomie secondaire n’a été réalisée. Il n’y avait pas de complication dans les deux groupes.

la décision de réalisation d’une ostéotomie de réaxation améliore discrètement l’alignement du pouce conservé La décision de réaliser cette ostéotomie est principalement peropératoire, selon la capacité de réaxation du pouce conservé. L’angulation radiographique ne semble pas être un bon critère. L’évaluation fonctionnelle du pouce à distance entre les deux groupes est à l’étude.

CO115 Anomalies de la main dans le syndrome de Poland : a propos de 44 patients.

Le syndrome de Poland est caractérisé par une hypoplasie ou agénésie unilatérale du muscle grand pectoral plus ou moins associée avec des malformations du membre supérieur homolatéral. Les anomalies du membre supérieur peuvent être bénignes sur le plan fonctionnel et esthétique comme pour bachymesophalangies jusqu’à entrainer des anomalies fonctionnelles majeurs avec des mains et doigts non fonctionnels. A ce jour, il n’existe que peu d’études décrivant une cohorte de patients présentant un syndrome de Poland avec anomalie de la main et du membre supérieur. Nous proposons dans cette étude de décrire les anomalies présentent dans une cohorte de 87 patients ayant consulté dans le service de chirurgie orthopédique pédiatrique de l’hôpital des enfants de Toulouse, France

Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective unicentrique à l’hôpital des enfants du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, France de données cliniques et radiographiques.

L’âge moyen au jour de la consultation était de 2,7 ans. 18 patients ont été opéré avec une moyenne d’âge à la 1ère date opératoire de 2,2 ans pour un sexe ratio d’environ 1/1. Les stades selon la classification de Catena les plus représentés sont les stades III (45%) et II (26%).

Cette étude se démarque par sa répartition différente des autres sur les stades d’atteinte du membre supérieur et vient alimenter une base de données faible sur cette maladie qui reste rare et méconnue.

modération: Jean GOUBAU (Gand - Bruxelles, Belgique), Flore-Anne LECOQ (Nantes - Saint-Herblain, Belgique)

CO117 Survie à 10 ans de la prothèse trapézo-métacarpienne MAIA dans une population jeune et active.

L’objectif de cette étude est d'évaluer les résultats cliniques et radiographiques à long terme des prothèses MAIA posées chez des patients jeunes et actifs.

Une série de 15 patients jeunes, actifs, âgés en moyenne de 55 ans au moment de la chirurgie a été revue avec un recul moyen de 10 ans. L’analyse a porté sur le taux de survie de la prothèse, le niveau de satisfaction, le niveau de douleur (via score EVA), la reprise du travail

A 10 ans de recul, le taux de survie à long terme est de 93,33%. Une seule reprise a été réalisée à un an post-opératoire. Le score de la douleur EVA était de 0 (dans une échelle de 0 à 10) dans 14 cas et de 1 dans 1 cas. Le QDASH est en moyenne de 15,91% (0% - 54,55%). Le niveau de satisfaction est de 100%. Le Grip moyen est comparable avec le côté opposé. Le Key pinch côté opéré est supérieur au côté non-opéré (4,9 kg contre 4,36 kg). Sur le plan radiographique, il n’y a pas d’enfoncement de la cupule trapézienne ou de la tige métacarpienne.

La survie moyenne de la prothèse MAIA à long terme de 93,33% est comparable à d'autres séries retrouvées dans la littérature. Cette étude a montré une amélioration fonctionnelle subjective et objective avec un recul moyen de 10,53 ans, chez une population jeune (39-65 ans) et active manuellement. Le quick DASH moyen est très satisfaisant, de 15,91. Une reprise de l’activité a été possible avant 2 mois chez 60% de ces patients et les autres ont repris le travail avant 4,5 mois

Les prothèses MAIA sont parfaitement adaptées chez le sujet jeune. Les résultats à long terme sont très satisfaisants en termes de soulagements de la douleur et de fonction, permettant une restauration rapide d’autonomie, avec une reprise de leur activité professionnelle en moyenne à 2,5 mois après l'opération.

CO118 Docteur, quand pourrai-je reprendre le travail ? Etude rétrospective de 159 patients après arthroplastie trapézo-métacarpienne avec prothèse à double mobilité.

Prosthetic trapeziometacarpal arthroplasty is a treatment for osteoarthritis of the thumb. The good functional and long-term results of dual-mobility prostheses have led us to offer this treatment to younger patients. The aim of our study is to evaluate the return to work after trapeziometacarpal arthroplasty using a dual mobility prosthesis.

We conducted a bicentric retrospective study from May 2016 to May 2022. All patients with a professional activity who underwent trapeziometacarpal arthroplasty with a dual mobility prosthesis were included. Patients were divided in laborers and office workers. The primary endpoint was return to work, defined as resumption of the same full-time position prior to surgery. Postoperative events and their specific treatment and failure to return to work were reported. In second time, a review of the literature on the resumption of professional activity after trapeziectomy was carried out.

159 patients were included, representing 179 prostheses. We identified 104 laborers and 55 office workers. The mean age was 55,7 years old (39,7-67,4), with no significant difference between the two populations. Mean follow-up was 3,22 (1-7) years. The mean of resumption at work was 50,6 days (21-181), with no significant difference between office workers (48.9 days) or laborers (51.4 days), or between the sexes of each group. Resumption of the professional activity was not possible in eighteen cases (10%). The main secondary events were prosthetic loosening (five cases) requiring replacement of at least one prosthetic part (two cases) or secondary trapeziectomy (three cases). No dislocation was notice. In comparison, the review of the literature concerning the return to work after primary trapeziectomy was evaluated at around 90 days.

The patient's age and the constraints imposed by professional activity are sometimes considered obstacles to the placement of prosthetic implants. However, resumption of professional activity was possible in 90% of cases, with an average convalescence time of 50 days, with no deterioration in overall implant survival. In comparison with the literature, this convalescence time appears shorter than that for trapeziectomy.

Dual mobility prosthesis offers a quick convalescence to start at work again (7 weeks) in young patients, laborer or office worker, suffering from TMC osteoarthritis.

CO119 Implant d'interposition Pyrocardan® dans l'articulation trapézo-métacarpienne : résultats avec un recul minimum de 10 ans.

Treatment of CMC-1 osteoarthritis (OA) is widely debated. Beside classical trapeziectomy, CMC-1 arthroplasties with recent implants of total prosthesis or pyrocarbon interpositions are becoming more and more popular. Pyrocardan® implant is a pyrocarbon interfacing interposition of CMC-1 joint used for treatment of OA with Eaton-Littler’s stage 2 or 3. Promising outcomes with this implant have been shown with no alteration of the clinical and radiological results between the short- and the medium-term follow-up period. The aim of this retrospective study was to analyze the long-term outcomes with a minimal follow-up of 10 years.

Between March 2009 and May 2013, in a single hand center, 199 implants were interposed in CMC-1 joint of 184 patients by six senior hand-surgeons. Among them, 106 implants have been reviewed with a mean follow-up of 137 months (120 to 168 months). The median age was 57 years. 15 patients (14.2%) were equal or less of 50 years-old.

At the last follow-up, functional scores were significantly improved compared with preoperative data. Pain on VAS was 0.4/10 versus 7.2/10, PRWHE was 4/100 versus 61/100 and QuickDash was 9/100 versus 54/100. Mobility and strength were symmetrical to the contralateral side. Overall patient satisfaction was 99%. Radiographic analysis revealed no significant implant sinking compared with immediate postoperative views. There were six re-operations, 5 of them during the short-term follow-up. Two interpositions were converted for total prosthesis and one for trapezectomy. Three patients required implant replacement because of an unsuitable initial size in two cases, and in one case because of implant fracture due to violent local trauma occurring after 3 years of follow-up. The overall survival rate was 94.3%.

The Pyrocardan® interposition arthroplasty is therefore an entirely valid alternative to more invasive surgical treatments of CMC-1 OA such as trapeziectomy or total prosthesis.

Long term follow-up evaluation does not show deterioration of the outcomes with time.

CO120 Thumb arthroplasty as reliable long term solution for trapeziometacarpal osteoarthritis: a minimum of 15 years follow-up.

This retrospective study evaluated patients who underwent trapeziometacarpal (TMC) arthroplasty with the Arpe prosthesis for TMC joint arthritis after a minimum of 15 years of follow-up

Clinical, radiologic and qualitative outcomes were assessed for 43 Arpe arthroplasties in 41 patients of whom 2 had bilateral arthroplasties.

The female to male ratio was 39:4. The mean follow-up time was 197 months (range 180 - 225). The cumulative survival rate after a mean of 16.5 years was 84%. Seven failures (16%) were registered, of which five during the first three years after primary surgery. All patients were successfully converted to a trapeziectomy. QuickDASH score improved with 44.9 points and visual analogue pain score by 97% and 91% in rest and with exercise respectively.

This series demonstrates that thumb arthroplasty is a reliable long-term solution for thumb base arthritis, with significant pain reduction and functional improvement, even after 15 years of follow-up.

CO121 Le positionnement de la cupule d’une prothèse trapézo-métacarpienne a-t-il une incidence dans l’apparition post-opératoire d’une ténosynovite de De Quervain ?

Les prothèses de type Touch et Moovis sont des arthroplasties trapézo-métacarpiennes à double mobilité. La littérature montre un taux de descellement <2% et peu de complications post-opératoires. Cependant, les ténosynovites de De Quervain (TDQ) sont fréquemment retrouvées, jusqu’à 17% selon J. Goubau et al. Nous présentons une étude rétrospective des prothèses posées dans notre service entre 2015 et 2022, en nous intéressant à cette complication.

Notre série comporte 97 patients dont 76 femmes. L’âge moyen à la pose de la prothèse est de 61 ans. Le suivi moyen radio-clinique des patients est de 13.8 mois. Cliniquement nous recueillons les douleurs, les mobilités, la force et la survenue de complications cliniques. Concernant l’analyse radiologique, nous basons notre analyse sur des clichés radiologiques avec incidence de Kapanji. En pré-opératoire, nous prévoyons un centrage de la cupule en se basant sur la largeur du trapèze comme le propose Athlani et al en 2021. En post-opératoire, nous avons mesuré la distance entre le bord radial du trapèze et la cupule (RR) ainsi que le centrage de la cupule par rapport à RR => RR+4,5mm (Diamètre de la cupule=9mm).

88 cas sont éligibles pour l’analyse radiologique. Concernant la revue des complications nous retenons : 1 fracture de métacarpien et 2 fractures du trapèze peropératoire, 1 CRPS, un descellement de cupule et 14 TDQ, 2 patients repris chirurgicalement : un pour réalisation d’une trapézectomie et l’autre pour ablation de fils de cerclage et cure de TDQ. Radiologiquement, nous avons pu mesurer une distance RR moyenne de 2.68mm. Afin de pondérer cette mesure aux dimensions du trapèze de chaque individu, nous avons obtenu un rapport en divisant par la largeur totale du trapèze. Les 14 patient présentant une TDQ présentaient en moyenne un rapport RR/largeur du trapèze de 0.149 Vs 0.179 dans le groupe sans ténosynovite. La différence entre les deux groupes est statistiquement significative avec une valeur p=0.043.

Nous avons pu observer que les patients présentant une implantation de cupule radialisée présente un risque significativement plus élevé de développer une tendinite de Quervain en post-opératoire. La radialisation de l’axe de rotation de la colonne du pouce mettant sous tension les tendons passant dans le premier compartiment pourrait être un facteur de risque de TDQ.

CO122 Revue de la littérature des indications, contrindications et des facteurs influençant les résultats des prothèses trapézo-métacarpiennes.

Plusieurs revues de la littératures ont déjà été réalisées sur les prothèses trapézo-métacarpiennes mais la supériorité de celle-ci n’a pas pu être prouvée. Cependant, les prothèses donnent une meilleure réduction de la douleur, une plus haute satisfaction et un retour plus rapide aux activités de tous les jours par rapport aux autres procédures. Le but de cette étude est de réaliser une revue de la littérature concernant les indications, les contrindications des prothèses trapézo-métacarpiennes. Nous avons également recherché des facteurs pouvant influencer la satisfaction ou le taux de complications de ces prothèses.

La base de donnée Pubmed / Medline a été explorée le 20/12/2021 en entrant plusieurs mots clés concernant les prothèses trapézo-métacarpiennes. Nous avons au total trouvé 431 articles. Après exclusion de plusieurs articles selon différents critères, nous avons retenus 54 articles. Dans ces différents articles, les différentes indications et contrindications ont été recensées. Nous avons également essayé de trouver un lien statistique entre différents facteurs (la date de publication, le type de prothèse, l’âge, le sexe, le travail manuel, l’hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne, l’arthrose scapho-trapézo-trapézoïdienne, l’étiologie de l’arthrose) et le taux de satisfaction, de survie de l’implant, le taux de complications mineures et majeures, le taux de révision et le taux de descellement de l’implant trapézien.

Les auteurs ont précisé les indications dans 36 articles. Le facteur revenant le plus est une arthrose trapézo-métacarpienne résistant au traitement conservateur. Concernant les contrindications, des 24 articles, 8 paramètres émergent : l’antécédent chirurgical, l’antécédent traumatique, l’arthrose scapho-trapézo-trapézoidienne, l’arthrite inflammatoire, la qualité et la hauteur du trapèze, le travail manuel, l’âge et l’état de l’articulation métacarpo-phalangienne. Nous n’avons pas pu trouver un facteur préopératoire responsable à lui seul d’un effet sur les résultats.

Plusieurs articles mentionnent un usure prématurée du polyéthylène chez les hommes. D’autre part, les résultats subjectifs et objectifs semblent comparables selon le sexe. Le travail manuel lourd pourrait également donner une usure prématurée des composants de la prothèse. La plupart des auteurs suggèrent qu’une arthrose scapho-trapézo-trapézoidienne de bas grade et asymptomatique n’est pas une contrindications et ne donne pas de douleurs résiduelles post-opératoires. Par contre, la présence d’une arthrose évoluée de cette articulation peut être problématique en post-opératoire. Les plupart des articles concluent que l’hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne n’est pas une contrindications et la prothèse pourrait même donner un meilleur résultat que la trapézectomie sur la correction de la déformation en hyperextension. Il est nécessaire d’avoir un trapèze de minimum 8mm de hauteur pour implanter cette prothèse.

Il faut faire une sélection rigoureuse des patients auxquels on propose cette intervention. Avec cet article, nous avons pu extraire plusieurs facteurs auxquels il faut être attentif quand on propose cette intervention : le jeune âge, le sexe masculin, le travail manuel lourd, la présence d’une arthrose scapho-trézo-trapézoïdienne, la présence d’une hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne, la qualité et la hauteur du trapèze. Devant tout doute quant au succès de la mise en place de la prothèse, un traitement alternatif doit être proposé au patient.

CO123 Résultats de la prothèse trapézo-métacarpienne sous WALANT versus ALR dans le traitement de la Rhizarthrose : une étude rétrospective comparative.

La pose de prothèse trapézo-métacarpienne est habituellement réalisée sous anesthésie loco-régionale (ALR) axillaire. Le but de notre étude est d’évaluer la récupération de la force après prise en charge de la rhizarthrose par prothèse trapézo-métacarpienne sous WALANT versus sous ALR. Nous faisons l’hypothèse selon laquelle les patients opérés sous WALANT récupèrent plus rapidement en post-opératoire.

Une étude rétrospective monocentrique, multi opérateurs a été réalisée de Janvier 2020 à Janvier 2023. 23 patients ont été analysés rétrospectivement, 11 dans le groupe WALANT, et 12 dans le groupe ALR. Le critère de jugement principal était la différence de force en Kg au JAMAR à 6 semaines entre la main opérée et la main controlatérale. Les mobilités post opératoires, le score de Kapandji, la force au Pinch test (kg), les scores fonctionnels (QuickDash, PRWE et PREMs), et l’EVA ont été également évaluées à 6 semaines, 6 mois et lors du dernier recul.

La différence de force, entre les deux mains du patient, au JAMAR en kg à 6 semaines est significativement inférieur chez les patients opérés sous WALANT: 2.3 (± 1.7) par rapport à celle des patients opérés sous ALR 4.8 (± 3.0) (p= 0.002). L’indice de KAPANDJI est également significativement amélioré à 6 semaines dans le groupe WALANT vs ALR, respectivement 7.9 (± 1.6) vs 6.5 (± 1.1) (p=0.03). Les mobilités à 6 semaines sont significativement améliorées sous WALANT. Au dernier recul (524 Jours ± 27), nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant la force en kg au JAMAR, les amplitudes articulaires et l’indice de Kapandji malgré une tendance à l’amélioration. La force au Pinch test, les scores QuickDash, PRWE, PREMs et l’EVA résiduelle étaient comparables.

La Walant est une technique d’anesthésie simple permettant une prise en charge de la douleur per opératoire comparable à l’ALR. Le testing actif per opératoire de la stabilité des implants et des mobilités de la colonne du pouce sous WALANT permet un meilleur positionnement des implants. Cela permet également au patient de voir dès la fin de l’intervention les mobilités possibles en actif, ce qui explique une meilleure récupération précoce de la force et des mobilités en post-opératoire. Les résultats à long terme sont comparables.

La WALANT est une technique d’anesthésie valide pour la pose de prothèse trapézo-métacarpienne dans la prise en charge de la rhizarthrose. Elle permet une meilleure récupération précoce de la force et des mobilités par rapport à une prothèse posée sous ALR.

CO124 Total trapeziometacarpal arthroplasty for trapeziometacarpal joint arthrodesis non-union.

Management of trapeziometacarpal arthritis, instability, or communitive articular fracture in young subject represent a challenge for hand surgeons. Trapeziometacarpal joint arthrodesis appears to be a satisfactory option in active young patients allowing pain relief but also leads to a reduction in mobility. However, one of the complications is non-union with reported rate of 11%. The most conventional salvage procedure would be arthrodesis revision with bone grafting. Nevertheless, the democratization of the trapeziometacarpal arthroplasty and the long-term satisfying results reported in the literature make this option a potentially interesting strategy, even in young subject. We reported a case of trapeziometacarpal arthroplasty in case of failed trapeziometacarpal joint arthrodesis.

Patient 49-year-old patient, right-handed, manual worker (car mechanic), with Darrach procedure as medical background history. Right trapeziometacarpal joint arthrodesis was performed one year before, for secondary thumb arthritis with instability after trapeziometacarpal dislocation using a locked plate and two articular compression screws. Major complaint was pain. At physical examination, Kapandji score was 4/10. X-rays and CT scan showed trapeziometacarpal joint arthrodesis non-union. Revision arthrodesis versus trapeziometacarpal arthroplasty were proposed to the patient. Due to the unsatisfied hand function with loss of dexterity and mobility after the primary arthrodesis, a trapeziometacarpal arthroplasty was performed.

A revision procedure was performed using a dual mobility trapeziometacarpal prosthesis (Touch, KeriMedical, Geneva, Swizerland) under fluoroscopic control. The previous dorsal approach was used through the first extensor compartment and radial sensitive nerve was reclined. Hardware was removed as well as the residual sclerotic bone and fibrosis. There was a central loss of bone substance in trapezium located at the position of the two initial intra articular screws. No bone graft was required because the loss of substance was located in the area of the trapezial cup. There was no need to use large implants, as the primary stability of the traditional implant was satisfactory. Correct positioning of the implants has been checked. Postoperative sling was removed at the second week and no physiotherapy was done. At last follow-up (fourteen months), Kapandji score was 10/10 without dislocation or loosening on X-rays. The patient had full range of motion and no pain. Patient was able to return to work four months after the procedure.

We reported a case of trapeziometacarpal joint arthroplasty in case of failed arthrodesis. Two cases of trapeziometacarpal disarthrodesis with prostheses was reported in literature. The main difference in our case is that the joint anatomic center of rotation was easier to find after removal plate and screws due to the non-union. No implant positioning problem was reported. The bone loss was corrected by the size and the height of the prosthesis with ordinary implants.

As described in the literature, trapeziometacarpal joint arthrodesis provides pain relief, stabilization and strength of thumb. However, it decreases the range of motion and in particular the impossibility to place the palm flat on a table. Conversely, trapeziometacarpal arthroplasty is a well-known treatment to restoring mobility with better function of the thumb. After failed trapeziometacarpal joint arthrodesis, a second fusion attempt can be performed by bone grafting but nowadays, philosophy can be different. Arthroplasty can be a satisfying alternative with advantages.

CO125 Critères diagnostiques de la dysplasie trapézienne : revue de la littérature.

La dysplasie du trapèze est une affection constitutionnelle osseuse décrite comme une pente exagérée de la surface articulaire du trapèze favorisant la subluxation du premier métacarpien. Cette instabilité structurelle de l'articulation trapézo-métacarpienne semble être à l’origine d’une rhizarthrose douloureuse chez des patients souvent jeunes. Décrite par Allieu comme une « pente du trapèze trop raide » ou Heim comme une « selle glissante » les critères diagnostiques reste encore aujourd’hui débattus. L’objectif de cette revue est de faire une mise au point sur les différentes méthodes d’évaluation et de diagnostic de la dysplasie trapézienne.

Nous avons réalisé une revue descriptive de la littérature et nous avons recueilli les articles décrivant une technique de mesure ou d’évaluation de la dysplasie trapézienne. Pour chaque technique nous avons recueilli la modalité d’imagerie, les incidences utilisées et l’angle mesuré. Nous avons recherché des critères de corrélation radio-clinique d’instabilité et des critères pronostics d’évolution vers l’arthrose.

Certains auteurs ont décrit l'angle entre la surface distale du trapèze et l'axe du deuxième métacarpien pour définir la pente trapézienne : Kapandji a utilisé les vues de Kapandji et l'a nommé "angle dévers'', Bettinger a utilisé les vues de Robert et l'a nommé ''inclinaison trapézienne''. Garcia-Elias et Orsolini ont décrit l'angle entre la surface trapézienne proximale et la surface trapézienne distale et l’ont nommé "inclinaison trapézienne" ou angle trapézien.

Des études récentes ont montré que les différents angles décrits étaient peu reproductibles et parfois modifiés par les manouvres dynamiques. Il semblerait que la mesure de l’angle trapézien sur des vues de face du trapèze selon une vue « péri-trapézienne » ou sur des images de scanners, pouvait fournir des données radiographies reproductibles avec un diagnostic de dysplasie en cas d’angle >16°. Cependant il est important de noter, qu’à l’heure actuelle, quel que soit les critères diagnostiques retenus aucun auteur n’a publié de suivi de cohorte sur des patients atteint d’une dysplasie du trapèze afin de déterminer des critères pronostics ou même de prouver le caractère arthrogène de cette affection. La littérature internationale sur le sujet est pauvre et il est intéressant de noter que sa description a majoritairement été faite par des équipes françaises.

Si l’instabilité trapézo-métacarpienne est une affection bien connue, l’instabilité structurelle qui découle des dysplasies tropéziennes a reçu beaucoup moins d'attention que l’instabilité ligamentaire et il n’existe aujourd’hui aucun consensus concernant le diagnostic des dysplasies trapéziennes.

CO126 Repères au niveau de la surface articulaire distale du trapèze déterminant un positionnement correct de la cupule pour prothèse à rotule.

Since thumb base arthritis is an increasing problem in an active population, indications for prosthetic replacement may increase. In surgical strategy for prosthetic replacement, variation in morphology of the trapezium is a complicating factor. This study focused on the morphology of the trapezium in relation to the placement of the cup for a thumb prosthesis. When the cup perforates, it is often at the level of the trapezium-trapezoid articulation (Ttz) joint. This can occur either intra- or post-operatively. Poor placement of the center of the cup may be the source of complications. The goal of this study is to determine the correct placement of the cup on pre-operative radiographs.

2D reconstructions of 3D CT images were retrospectively evaluated from 96 patients younger than 40 years and without radiographic and clinical signs of osteoarthritis of the TMC joint. These images were from a University Hospital database and dated from 2015-2021. Four lines were identified on the trapezium. These were called A,B,C,D. B represents the proximal articular surface of the trapezium (PAST). A is parallel to this line and represents the distal articular surface of the trapezium (DAST). C is the perpendicular that starts from the most ulnar point of A and ends at the level of the most distal point of the Ttz articulation. D connects A and B at the most lateral point on the radial side. It represents the height/depth relationship of the trapezium. Delta is the angle between A and B and represents the orientation of the Ttz articulation. Three things were considered: the correlation between the ratio of A and B and the angle delta, the correlation between the ratio of A and B and the length of C, the correlation between the angle delta and the area taken from the trapezoid by articulation with the trapezoid

The variability of the morphology of the trapezium can be an issue in determining the exact position of the cup for total thumb arthroplasty. In this study we try to give an algoritm to determine the exact position of the cup to avoid perforations in the trapezium- trapezoid interval. Since the relationship between the PAST and the DAST is of main importance in correlation to the delta angle, surgery should take in account the best possible center for cup placement. In our study, we found that when the ratio B/A decreased, the angle delta increased. As the angle delta increases, the area "bitten" out of the trapezium increases, making a larger area of the trapezium too shallow for cup placement. This also increases the risk for perforation. With a larger angle delta, the center of the cup must be placed more radially on the DAST

Centering the cup in the center of the DAST in a frontal plane of the trapezium might be a logic choice in the strategy to align perfectly the metacarpal base with the trapezium, but is not the best choice in many cases. The morphology of the trapezium and the depth of it coupled with an increased Delta angle can cause immediate and evolutive perforation in het trapezium- trapezoid interval, hence causing discomfort in pollicidigital prehension at the dorso ulnar side of the thumb base. Immediate in shallow trapezia and progressive in cups positioned centrally in the DAST but progressively sagging into the trapezium - trapezoid interval. The hypothesis is that Conic designs might be prone to perforation, whilst spheric designs might be more prone to loosening. More research is needed to develop this paradigma in the future.

CO127 Resurfaçage radio-capital par implant RCPI et résection de la première rangée du carpe dans l’arthrose avancée de poignet : série rétrospective de 53 cas au recul minimum de 2 ans.

La prise en charge de l’arthrose avancée de poignet résistante au traitement médical est chirurgicale. Le resurfaçage radio-capital par RCPI (Resurfacing Capitate Pyrocarbon Implant) associé à une résection de la première rangée du carpe (RPRC) permet d’élargir les indications de la RPRC classiquement dépassées en cas d’arthrose médio-carpienne et/ou radio-lunaire. L’association RPRC + RCPI est une alternative aux arthrodèses partielles et/ou totales de poignet. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats cliniques et fonctionnels d’une série de patients opérés d’une RPRC + RCPI.

Nous avons analysé rétrospectivement les patients opérés d’une RPRC+ RCPI entre 2009 et 2020 au sein de notre établissement, au recul minimum de 2 ans. Les résultats cliniques, fonctionnels, radiologiques, et les complications ont été analysés.

59 patients ont été inclus et 53 analysés au recul moyen de 5 ans. L’âge médian était de 53 ans. Les étiologies de l’arthrose étaient secondaires à : un traumatisme dans 64% des cas, une nécrose carpienne dans 23% des cas, une pathologie dégénérative dans 11% des cas et une malformation congénitale dans 2% des cas. Le flexion moyenne était de 30°, l’extension de 43°, l’inclinaison radiale de 6° l’inclinaison ulnaire de 24°, la force de 16 kg, le QuickDASH de 29, le PRWE de 26 et l’EVA de 2. Quatre patients (8%) ont présenté une algoneurodystrophie en post-opératoire et 1 patient (2%) a été réopéré pour changer la taille de l’implant.

A notre connaissance, notre série est celle qui comporte le plus grand nombre de patients (53 implants) et le plus grand recul moyen (5 ans) de patients opérées de RPRC+RCPI. Nos résultats cliniques et fonctionnels sont concordants avec les séries de RPRC + RCPI publiées dans la littérature. L'association RPRC + RCPI semble donner des résultats cliniques et fonctionnels similaires à la RPRC seule alors qu’elle est indiquée dans des stades d’arthrose plus avancés, et des résultats comparables aux alternatives chirurgicales telles que les arthrodèses partielles, les arthrodèses totales et l'implant Amandys.

L’association RPRC + RCPI procure des résultats cliniques et fonctionnels satisfaisants; c’est une alternative fiable à des procédures chirurgicales plus invasives.

CO128 Résultats à long terme de l'implant amandys®: 41 implants au recul minimum de 10 ans.

The Amandys® pyrocarbon implant is used for radiocarpal interpositional arthroplasty. It is indicated for the treatment of degenerative, arthritic, and inflammatory wrists with preserved radiocarpal alignment, particularly in the sagittal plane. This implant has been proposed as an alternative to total wrist arthroplasty or total wrist fusion, Promising results in the short and medium term has been reported. The objective of this study was to evaluate the clinical and radiological outcomes of the Amandys® implant with a minimum follow-up of 10 years.

This retrospective monocentric study included 84 implants in 76 patients who underwent Amandys® implant arthroplasty performed by 4 senior surgeons between November 2008 and May 2013. Preoperative and final follow-up assessments included pain, range of motion, grip strength, QuickDash and PRWE functional scores, patient satisfaction, and standard wrist radiographs. Implant survival was determined by the presence or absence of revision surgery.

41 implants in 39 patients were evaluated at a mean follow-up of 12.64 years (10 to 14 years). At the final follow-up, average scores for pain (VAS) was 2.3, PRWE 26.3, QuickDash 30.8. Grip strength was 20.8 kg (71% of contralateral side). Flexion and extension ROM were respectively 32° and 37°. The satisfaction rate (satisfied or very satisfied) was 94.9%. There were 10 revision surgeries (13.6%), with only one occurring after 15 months: 9 for implant instability (5 rotation and 4 dislocation) treated by repositioning the implant with or without changing its size, and one for ulnocarpal conflict. The survival rate was 86.4%. There were no significant differences in functional scores between patients who underwent revision surgery and those who did not. No patient required salvage surgery with alternative technique (total prosthesis or fusion). There were no significant instability of the carpus nor modifications for carpal sagittal subluxation, carpus height, and ulnar translation between postoperative and last follow-up. Radiological findings between the mid-term and long-term follow-up remained stable.

With this long-term follow-up, the Amandys® implant confirms that it is a valid alternative to wrist fusion and total wrist arthroplasty. Clinical and radiological results remain stable over time. The implant survival rate does not deteriorate at long term and remains very high for a wrist arthroplasty. The final satisfaction rate of the patients is also very high.

With this long-term follow-up, the Amandys® implant confirms that it is a valid alternative to wrist fusion and total wrist arthroplasty.

CO129 Amandys® versus arthrodèse des 4 os chez les patients autour de 60 ans: une étude rétrospective à long terme pour les SLAC, SNAC et SCAC de stade 3.

We compared the outcomes of Amandys® and four-corner fusion in patients aged over 60 years old with grade 3 wrist osteoarthritis with a mean follow-up of five years.

Clinical assessments were pain, mobility, strength, functional scores, and satisfaction. A radiographic analysis was performed. 46 patients (28 fusions and 21 Amandys®) were included with an average age of 63 years.

Pain relief, mobility, and functional scores were not significantly different in the two groups. Extension and grip were improved after Amandys® arthroplasty. Flexion decreased after four corner fusion. Patients were satisfied. One dislocation required repositioning of the implant in the Amandys® group. One over six nonunion required an iterative surgery in the fusion group. Immobilization was longer in the fusion group.

With the Amandys®, immobilization was shorter, and mobilities improved making it be a valid alternative to four corner fusion especially in elderly patients.

CO130 Prothèse scapho-métacarpienne dans les reprises de trapézectomie : nécessité d’un implant adapté, faut-il y associer une ostéotomie du scaphoïde ? A propos d’une série de 7 patients.

Les échecs de trapézectomie sont rares mais représentent un véritable défi thérapeutique. Les arthrodèses, qu’elles soient inter-métacarpiennes ou scapho-métacarpiennes, ont fait la preuve de leur efficacité dans cette situation mais elles suppriment définitivement la mobilité carpo-métacarpienne. Les arthroplasties scapho-métacarpiennes sont plus ambitieuses sur le plan fonctionnel. Elles n’ont fait l’objet que d’une publication récente avec des résultats très satisfaisants. N’ayant pas observé des résultats aussi favorables, nous souhaitions en rapporter notre expérience.

Il s’agit d’une étude rétrospective de 7 cas chez 7 patientes opérés par 2 chirurgiens séniors. Un chirurgien a opéré 3 patientes, l’autre 4 patientes.

Dans la série de 3 patientes opérées par le premier chirurgien, nous avons observé deux échecs précoces par défaut d’intégration de l’implant scaphoïdien (une prothèse inversée RUBIS et une cupule sphérique TOUCH). La dernière patiente qui a bénéficié d’une prothèse TOUCH avec cupule sphérique a un bon résultat. Dans la série de 4 patientes opérées par le deuxième chirurgien, les deux premières patientes ont bénéficié de la mise en place de prothèses MAIA simple mobilité. La patiente n° 1 a eu un résultat très satisfaisant tandis que la patiente n° 2 a évolué rapidement vers une luxation de l’implant. Une première ré-intervention consistant en un simple brochage scapho-capital après réduction s’est soldée par une récidive de la luxation. Une deuxième ré-intervention associant la réduction de la luxation à une ostéotomie du scaphoïde et une arthrodèse du pôle distal du scaphoïde avec le capitatum a permis d’aboutir à un résultat satisfaisant. Les deux dernières patientes ont bénéficié d’une technique associant l’ostéotomie scaphoïdienne, une arthodèse scapho-capitale et la mise en place d’une prothèse MAIA double mobilité. La patiente n° 3 a évolué rapidement vers une luxation de l’implant due à un défaut d’ancrage de la cupule, lui-même en rapport avec une ostéoporose localisée. La patiente n° 4 a un bon résultat.

La prothèse scapho-métacarpienne semble être une solution intéressante en cas d’échec de trapézectomie. Elle nécessite l’utilisation d’un implant adapté. La prothèse MAIA et la prothèse TOUCH à cupule sphérique répondent à ce cahier des charges. L’importante mobilité du scaphoïde fait de son pôle distal une zone d’ancrage très instable. L’ostéotomie scaphoïdienne associée à l’arthrodèse scapho-capitate pourrait limiter l’instabilité de la zone d’ancrage et éviter les luxations. Nous n’avons pas observé d’instabilité intra-carpienne secondaire à l’ostéotomie du scaphoïde chez les patients qui ont bénéficié de cette technique.

CO131 Evaluation à long terme des résultats de la prothèse totale de poignet ReMotion®.

L'arthroplastie totale de poignet est utilisée comme alternative à l'arthrodèse totale dans les pathologies inflammatoires ou arthrosiques touchant les articulations radio- et médio-carpiennes. Les implants de dernière génération, dont fait partie la prothèse ReMotion®, présentent de bons résultats à moyen terme, mais l'arthroplastie totale de poignet reste malgré cela une intervention controversée de nos jours. Nous rapportons ici les résultats fonctionnels et radiologiques à long terme de notre série.

Il s'agit d'une étude prospective monocentrique portant sur 25 patients ayant été opérés d'une prothèse totale de poignet ReMotion® entre février 2007 et mars 2018. L'âge moyen à l'implantation était de 61,1 ans, avec un sex-ratio hommes/femmes de 0,47. L'étiologie principale était post-traumatique, dans 44% des cas, et l'atteinte d'origine rhumatoïde représentait 38% des cas. Le recul moyen était de 9,7 ans.

Au dernier recul, 3 patients étaient décédés, 5 perdus de vue et un patient avait été repris pour une conversion en arthrodèse totale de poignet. Notre analyse finale s'est portée sur les 16 patients ayant toujours leur prothèse ReMotion lors de la dernière évaluation, parmi lesquels 2 avaient encore une activité de travailleur manuel et 2 autres une activité professionnelle non manuelle. Les douleurs étaient significativement améliorées au repos : 2,1 vs 8 (p=0,0003), comme à l'effort : 4,6 vs 9,2 (p=0,0049). Les mobilités étaient conservées au dernier recul, en dehors d’une diminution significative de l’extension : 13,8° vs 37,2 (p=0,0003). Les scores fonctionnels QuickDASH (45,6) et PRWE (37,2) étaient respectivement améliorés de 20,6 points et 20,96 points. 13 patients (81,3 %) se déclaraient satisfaits ou très satisfaits de leur intervention et étaient prêts à recommencer. Le taux de complications s’élevait à 28 % : 1 hématome post-opératoire non compressif, 1 syndrome du canal carpien, 1 rupture du tendon extenseur de l’annulaire, 1 fracture d’une vis radiale, 1 syndrome douloureux régional complexe, 1 résection secondaire de la tête ulnaire. Nous avons retrouvé 68,8 % d’anomalies radiologiques, principalement des géodes péri-prothétiques, sans conséquence clinique. Au total, le taux de reprise chirurgicale était de 20 %.

Les indications d’arthroplastie totale de poignet en cas de destruction articulaire d’origine rhumatoïde sont désormais moins fréquentes, contrairement aux indications pour arthrose post-traumatique, sans que cela n’affecte les résultats à long terme, alors qu’il s’agit de patients plus jeunes avec une demande fonctionnelle plus importante. La prothèse totale de poignet permet une diminution des douleurs tant au repos qu’à l’effort, avec des mobilités post-opératoires comprises dans l’arc utile de Palmer, ainsi qu’une bonne fonction du poignet. Il est intéressant de noter que même si l’amélioration des scores QuickDASH et PRWE n’était pas significative dans notre série, elle était compatible avec la différence minimale cliniquement importante (MCID) de ces scores dans la littérature. Le taux d’ostéolyse péri-prothétique est élevé, mais il est admis de ne réopérer les patients qu’en cas de douleurs associées. Notre série comporte l’un des plus grands reculs de la littérature à 9,7 ans. Toutefois, la puissance de notre étude est limitée compte tenu du faible nombre de patients. De plus, nous pouvons critiquer l’absence de comparaison entre les résultats après prothèse totale de poignet ReMotion et après arthrodèse totale de poignet, qui demeure pour de nombreux chirurgiens de la main le gold standard en cas d’atteinte évoluée radio- et pan-carpienne.

L’arthroplastie totale de poignet ReMotion remplit les objectifs nécessaires d’une prothèse totale de poignet, et offre un haut niveau de satisfaction au patient, avec des résultats pérennes, quelle que soit l’indication. Le taux de complication reste important, et la survie de ces prothèses, de 70 % à 10 ans, demeure un des axes d'amélioration.

CO090 Comparaison entre l'arthrodèse scapho-trapézo-trapezoïdienne et l'implant Pyrocardan® dans le traitement chirurgical de l'arthrose STT isolée.

Scaphotrapeziotrapezoid (STT) arthrodesis and Pyrocardan® implant for painful isolated STT osteoarthritis have shown good results, but no paper has compared medium-term results.

In this retrospective study, we report and compare the outcomes of STT arthrodesis with staple fixation versus the Pyrocardan® implant in 38 patients (40 thumbs) from 2 previously published cohorts.

At a minimum follow-up of 8 years for the STT arthrodesis group and 5 years for the Pyrocardan® group, we found no significant differences in the clinical and radiological outcomes between the two procedures except in wrist active extension and ulnar deviation, where Pyrocardan® appears to produce better mobility. The two surgical techniques led to significantly improvement in terms of pain relief, function, and strength. For the STT arthrodesis group, two complete nonunions were found (9%), while narrowing of the styloscaphoid joint space was found in eight thumbs. For the Pyrocardan® group, four postoperative DISI and one asymptomatic dislocation of the implant were observed. Calcification around the trapezium and/or distal scaphoid was found in four thumbs.

STT arthrodesis and Pyrocardan® implant to treat isolated STT OA led to less pain, better strength and functional scores, and restored wrist stability. Use of the Pyrocardan® implant resulted in better mobility in extension and ulnar deviation.

modération: Michel EBELIN (Paris), Jean-Luc ROUX (Montpellier)

CO132 Scratch collapse test : Evaluation objective prospective et multicentrique chez 100 patients.

Le Scratch Collapse Test (SCT) est apparu récemment comme un nouveau test de provocation pour aider au diagnostic de la compression nerveuse. Ses résultats de sensibilité et spécificité sont très disparates dans la littérature, avec un test subjectif restant très controversé et jamais évalué sur de grosses cohortes. Notre objectif à travers cette étude est d’évaluer le SCT de façon objective et multicentrique à l’aide d’un outil de mesure standardisé et sur un nombre important de patients.

Nous avons réalisé une étude bi centrique et prospective, incluant tous les patients avec une compression du nerf ulnaire au coude ou du nerf médian au canal carpien confirmé avec un électromyogramme. Les critères d’exclusion étaient une inaptitude à la compréhension du test, une récidive de compression nerveuse, tout antécédent pouvant affecter la sensibilité au niveau du bras ou toute pathologie ou douleur de l’épaule. Le test consistait en la mesure de la force de rotation externe de l’épaule homolatérale à la compression nerveuse à l’aide d’un dynamomètre électronique avant et après un « scratch » dans les conditions d’application exactes du SCT.

Nous avons inclus 100 patients (50 par centre), dont 56% de femme, et un âge moyen de 57 ans. Il s’agissait d’une compression du nerf médian au canal carpien dans 85% des cas et du nerf ulnaire au coude dans 15 % des cas. Le coté dominant était atteint dans 58% des cas. La force moyenne de rotation externe d’épaule était de 7,9 kg ± 2,9 avant le scratch et de 7,6 kg ± 3,1 après le scratch, soit une diminution de 3,8% (p=0.024). La sévérité de l’atteinte nerveuse n’affectait pas le résultat du test.

Le SCT est basé sur l’inhibition du tonus musculaire volontaire après stimulation cutanée d’une zone de compression nerveuse (« scratching »). La rotation externe d’épaule est donc censée être diminuée voire quasiment abolie après stimulation comparativement à sa valeur de base. Nos résultats ont certes retrouvé une diminution de force de rotation externe qui apparait statistiquement significative mais cette différence reste très faible et cela en cas de compression nerveuse pourtant avérée électromyographiquement. Une si infime diminution de force nous parait peu perceptible cliniquement et non pertinente pour émettre un diagnostic.

Au regard de nos résultats, nous ne pouvons pas conclure à la pertinence du SCT pour diagnostiquer de manière fiable et objective une compression nerveuse. Nous continuons cependant notre étude afin d’en améliorer la cohorte et ainsi la puissance.

CO133 Scratch collapse test : Evaluation objective prospective chez 40 patients avec dynamomètre électronique K Invent.

Le Scratch Collapse Test (SCT) est apparu récemment comme un nouveau test de provocation pour aider au diagnostic de compression nerveuse. Ses sensibilité et spécificité sont très disparates dans la littérature, avec un test apparaissant subjectif, restant très controversé et peu évalué de manière objective. Notre objectif était d’évaluer de façon objective le SCT en mesurant la force de rotation externe d’épaule chez des patients atteints de syndromes canalaires (canal carpien et nerf ulnaire au coude) dans l’exacte même situation clinique du test.

Nous avons réalisé une évaluation monocentrique prospective incluant 40 patients. Nous avons inclus tous les patients présentant une compression du nerf ulnaire au coude ou du nerf médian au canal carpien confirmé par un électromyogramme lors d’une consultation préopératoire. Les critères d’exclusion étaient une inaptitude à la compréhension du test, une récidive de compression nerveuse, une instabilité pure du nerf ulnaire, tout antécédent pouvant affecter la sensibilité au niveau du bras ou toute pathologie ou douleur de l’épaule. Nous avons mesuré la force de rotation externe des 2 épaules en simultané grâce au dynamomètre de pression K-push (Kinvent) en situation exacte de réalisation du SCT avant et après le « scratch ».

Nous avons inclus 40 patients, dont 56% de femme, l'âge moyen est de 57 ans. Le diagnostic était une compression du nerf médian au canal carpien dans 80% des cas et du nerf ulnaire au coude dans 20 % des cas. Le coté dominant était atteint dans 58% des cas. Les forces moyennes de rotation externe de l’épaule étaient de de 9,3 kg ± 2,4 avant le scratch et de 9.8kg ± 2,4 après le scratch, soit une augmentation de cette dernière post SCT de +8 % (p<0,001). Avant le SCT, les forces moyennes de rotation externe étaient de 9,2kg ± 2,4 pour le coté atteint et de 9,4kg ± 2,4 pour le coté contro-latéral, soit une différence de 2%(p=0.44). Après le SCT, les forces moyennes de rotation externe étaient de 9,8kg ± 2,4 pour le coté atteint et de 9,6kg ± 2,4 pour le coté contro-latéral, soit une différence de 2% (p=0.25).

Le SCT est basé sur une inhibition du tonus musculaire volontaire d’un hémicorps, et donc de la rotation externe d’épaule, facile à examiner en pratique courante, en réponse à un stimulus cutané en regard d’une zone de compression nerveuse homolatérale. Si son attraie a récemment augmenté, peu d’études s’intéressent au caractère objectif de cette inhibition musculaire. Nous n’avons pas mis en évidence de diminution de force de rotation externe d’épaule à la suite d’un « scratch », et cela dans un contexte de compression nerveuse avérée, notamment par un électromyogramme. Nous ne pouvons donc pas conseiller son utilisation dans un contexte de diagnostic.

Les mesures objectives de force de rotation externe d’épaule lors du SCT ne permettent pas d’affirmer la validité du test en cas de compression nerveuse avérée.

CO134 Les conséquences d’un modèle cadavérique de syndrome du défilé thoracique sur la biomécanique du nerf ulnaire - Etude cadavérique.

Cette étude porte sur la biomécanique du nerf ulnaire dans un modèle cadavérique de syndrome canalaire du défilé thoracique, et aux conséquences d’une restriction de la mobilité de ce nerf, qui est fréquemment rencontrée dans cette pathologie.

Nous avons étudié 14 nerfs ulnaires de 7 cadavres embaumés. Nous avons ouvert trois fenêtres de 6,5 cm (au poignet, à l’avant-bras et au bras), et nous avons suturé au nerf deux marqueurs optiques à 2 cm de distance. Puis nous avons étudié la déformation du nerf ulnaire dans trois positions de mise en tension successives inspirées de manœuvre ULNT3 (Upper Limb Neural Test 3). Une suture du plexus brachial à la clavicule a ensuite été réalisée afin de mimer une adhérence nerveuse au défilé thoracique

La suture du plexus brachial à la clavicule a eu des effets significatifs sur la mobilité du nerf ulnaire. En position de tension intermédiaire, la déformation du nerf a augmenté de +0,68% à +1,43% par rapport à la mesure de contrôle. En position de tension maximale, elle a augmenté de +1,16% à +1,94%, faisant passer le nerf au-delà du seuil traumatique des 8% de déformation provoquant des atteintes réversibles du transport axonal et de la vascularisation.

Les résultats de cette étude invitent les chirurgiens à considérer la mobilité nerveuse comme un paramètre essentiel dans le diagnostic et dans les procédés opératoires choisis lors des chirurgies de décompressions de syndromes caalaires. Ces résultats apportent ainsi des éléments de compréhension du « double crush syndrome », et offrent une manière de se représenter pourquoi certaines chirurgies de décompression peuvent échouer lorsqu’une restriction de mobilité nerveuse est trop importante.

Le modèle d’adhérence nerveuse au défilé thoracique a supprimé la capacité d’excursion et a modifié significativement la déformation du nerf ulnaire en aval. Cette augmentation devenant traumatique en position de forte tension nerveuse ulnaire, elle représente un facteur favorisant l’apparition de neuropathies et pouvant altérer la récupération nerveuse après une lésion.

CO135 Transposition vascularisé "e;en bloc"e; du nerf ulnaire.

Ulnar nerve transposition is a common procedure with various clinical outcomes. Our hypothesis is that the poor results are related to localized ischemia of the transposed nerve. To assess the effectiveness of a surgical technique aimed at preserving the extrinsic vascular supply to the ulnar nerve during transposition, and its impact on blood flow as evaluated by ultrasound, as well as clinical outcomes.

We enrolled a total of 40 patients diagnosed with cubital tunnel syndrome. These patients were divided in two groups: the anterior ulnar nerve vascularized transposition (VP group) or non vascularized (non-VP group), which underwent nerve transposition with artery ligation. Prior to surgery in VP group, all patients were evaluated using a Toshiba Aplio i800 US scanner by two-blinded radiologists specialized in musculoskeletal imaging. The presence or absence of a visible artery was assessed. In cases where an artery was present, blood flow to the ulnar nerve was estimated at three specific locations: in the region of the arcade of Struthers, in the cubital tunnel (under the Osborne ligament), and between the two heads of flexor carpi ulnaris (FCU), using power Doppler and superb microvascular imaging (SMI). Additionally, the typical criteria for ulnar nerve compression, including caliber, the compression zone, and stability during dynamic maneuvers and presence of anatomical variants (such as anconeus epitrochearlis muscle), were evaluated. Procedure was an anterior subscutaneous nerve transposition. Clinical outcomes were: VAS, QuickDash and Bishop. Follow up was 12 months minimum.

At one year, follow up, Bishop score was superior in VP group and QuickDash was superior in non-VP group. Scar VAS and Ulnar Nerve sensitive territory VAS was significantly higher in non-VP group. Patients in nonVP group experienced notably higher levels of postoperative chronic scar pain. Operation time was significantly longer in VP group. Ultrasound examination allowed for the identification of the ulnar nerve's satellite artery in 83% of cases. There were no significant clinical or ultrasound differences in compression signs between the two groups at all 3 locations. Blood flow at all 3 locations after the ulnar nerve transposition was significantly higher in the VP group than in the non-VP group: the ulnar artery flow was visible in all cases where it was visible preoperatively. Postoperative arterial flow was only visible in 7% of cases in the non-VP group (p<0.001). Interobserver reproducibility was excellent (kappa = 0.82).

The procedure of preserving the extrinsic vascular pedicles can prevent compromise of blood flow to the ulnar nerve immediately after nerve transposition and avoid nerve ischemia. Ultrasound seems to be an interesting tool for assessing the flow of the ulnar nerve's satellite artery at the elbow prior and after surgery.

CO136 Echochirurgie du canal carpien : évaluation de la sécurité et efficacité du geste (étude anatomique).

Carpal tunnel syndrome (CTS) is one the most frequent pathologies encountered in hand surgery and a common cause of hand pain. The classical approach is to release of flexor retinaculum by endoscopic or open surgery. The recent evolution of ultrasound systems in surgery has led to the development of new minimally invasive surgical techniques with the possibility to be performed under ultrasound guidance, as in the surgical treatment of CTS. Such technique enables a great visualization of anatomic structures, particularly variations in the median nerve and its thenar branch. This study aims at assessing the safety and efficiency of the carpal tunnel release surgery using a new Surgical knife with guide (KeriKnife, KeriMedical), with or without ultrasound guidance.

This study included one hundred fresh-frozen, embalmed cadaveric specimens amputated at the mid-forearm, among which fifty-nine males (30 left, 29 right) and forty-one females (19 left, 22 right). Surgeries were performed by four experimented Hand surgeons, with a breakdown of fifty surgeries with and fifty surgeries without ultrasound guidance. The operation sites were dissected at the end of the procedure to evaluate the complete release of the carpal tunnel and integrity of vital structures including the artery arch, the median nerve, the tendons and the ulnar artery.

In this series of one hundred cases, complete release of the ligament was achieved in 98% cases (100% with, 96% without guidance), and one minor lesion of the superficial common flexor of the 5th finger was found in the without ultrasound guidance group.

Ultrasound guided carpal tunnel release is mini invasive technique but there is no device designed to be safe (with a guide to protect the median nerve and the superficial palmar artery) and to let the ultrasound go through the device to see the median nerve and flexor tendons below. Few clinical studies exist in literature with several instrumentations (hook, knife) or approaches (proximal or distal) or type of section (anterograde or retrograde). Vascular or neurologic complications are exceptional. To our knowledge, this report is the largest cadaver study to analyze the ultrasonosurgery of carpal tunnel.

Carpal ligament release using this Surgical knife with guide under ultrasound guidance is a safe and highly effective method.

CO137 Réutilisation d’une lame endoscopique à usage unique pour libération endoscopique du canal carpien.

L’utilisation des systèmes de libération de canal carpien est très répandue en France. Plusieurs systèmes ont été mis sur le marché depuis qui John Agee et James Chow en 1989. Ces systèmes se composent d’éléments réutilisables (souvent divers) et d’éléments (souvent un) à usage unique. Ces derniers ne sont en principe pas réutilisables et doivent être détruit après utilisation. Suite à un problème mondial de production de notre fournisseur, Arthrex, nous avons été amené à réutiliser les lames a usage unique Centerline, moyennant un protocole strict de désinfection et de stérilisation.

Entre décembre 2022 et mai 2023, durée de production au début absente et ensuite diminuée, nous avons opté, compte tenu d’absence d’alternative à la libération de système d’endoscopie pour canal carpien dans un délai si bref, de réutiliser la lame à usage unique Centerline (Arthrex). Après une première utilisation de la lame, un protocole de désinfection (détergent Metalclean – Ecolab) à séchage de 110° C (cycle de 75 minutes) et de stérilisation Sterrad ( 35 minutes à 65° C à base de peroxyde d’hydrogène). Pendant cette période nous avons recyclé 21 lames Centerline que nous avons réutilisées ensuite. La lame était réutilisée jusqu’à ce que le chirurgien estime que celle ci ne permettait plus une libération aisée (lame émoussée) ou qu’une autre défaillance surgisse : disfonctionnement de la commande, fracture du support de l’axe, fragmentation des parties plastiques.

Entre décembre 2022 et fin mai 2023, nous avons réutilisé 20 lames Centerline selon le protocole décrit ci-dessus. Celles-ci ont été réutilisées pour un total de 121 fois, soit une moyenne de 6 fois par lames (min 4- max 10). La fracture du plastique qui soutien l’axe de la lame était le plus souvent incombé (9x), le manque de tranchant de la lame ensuite (5x), le disfonctionnement du système de commande de la lame (4x) et la déformation du centerline finalement (1x). Aucune complication n’a été rapportée en peropératoire ou au suivi à court terme de ces patients.

‘l’usage unique’ est une norme imposée depuis des années par la santé publique, or depuis la crise d’énergie, on prend de plus en plus conscience de la durabilité de ce que nous utilisons. Certaines réutilisations sont possibles et diminuent le coût de façon drastique. Par exemple le coût d’une lame jetable est de 135,85€ TTC, le coût approximatif de la désinfection/ stérilisation est de 15€ par lame, ce qui ramène le cout moyen d’utilisation à 35 euro (135,85 + 5 x15 le tout divisé par 6)

Actuellement tout s’axe de plus en plus sur la durabilité de l’environnement et des produits utilisés. La crise énergétique qui a été suscité en 2022 nous en a rendu encore plus conscient. Les déchets produits dans une clinique/ hôpital proviennent pour plus de 50 % du bloc opératoire. Ces déchets sont couteux quant à l’achat et au traitement. Nous illustrons la diminution du prix d’utilisation d’un élément chirurgical jetable (comme tant d’autres) de façon substantielle. Il est temps de prendre l’orientation vers des produits surtout réutilisables et facilement recyclables au bout du parcours. Ceci afin de permettre à tous d’obtenir en entourage médical durable , en réutilisant un maximum les produits (chirurgicaux) utilisés.

CO138 La procédure WALANT (Wide Awake Local Anesthesia with No Tourniquet) dans la chirurgie de canal carpien : essai thérapeutique randomisé.

La chirurgie du canal carpien se fait en pratique courante sous anesthésie loco-régionale (ALR) tronculaire ou axillaire. Une technique alternative appelée WALANT existe désormais, sans utilisation de garrot pneumatique et sans sédation, permettant une récupération plus rapide de l’usage de sa main après l’anesthésie. L’objectif principal était de montrer que la douleur per-opératoire était comparable avec ces trois techniques.

Il s’agit d’une étude de non-infériorité, monocentrique, randomisée, contrôlée (3 groupes), stratifiée sur l’IMC. 144 patients ont été inclus : 45 dans le groupe WALANT, 50 dans le groupe ALR axillaire et 48 dans le groupe ALR tronculaire. L’âge moyen était de 49.4 ± 10.6 ans, plutôt des femmes (66%), ayant un IMC de 27.33 ± 4.92. Les groupes étaient comparables après randomisation sur les critères démographiques et la gravité de la pathologie. La douleur était évaluée en per-opératoire sur une échelle de 0 à 10. La satisfaction du patient, du chirurgien et de l’anesthésiste était notée du début de l’anesthésie jusqu’à J+1. Les échecs de procédures (sédation, nécessité de gonfler le garrot pour le groupe WALANT) et le taux de rappel en salle de l’anesthésiste ont été analysés. Le patient était suivi à 1 mois, 3 mois et 6 mois post-opératoire.

La différence de douleur per-opératoire entre le groupe WALANT et ALR axillaire était de 0.2 ± 2.0 et entre le groupe WALANT et ALR tronculaire était de 0.9 ± 2.4 sur 10. La non-infériorité avec une marge de 1 de la procédure WALANT versus ALR axillaire ainsi que sa supériorité versus ALR tronculaire (p < 0.0001) ont été démontrées. Ce résultat n’est pas influencé par les potentiels facteurs confondants suivants : douleur globale à l’inclusion, IMC et signes de gravité clinique et électromyographique du canal carpien. L’anesthésiste a été significativement moins souvent rappelé en salle d’intervention dans la procédure WALANT (p = 0.03) et les anesthésistes recommandent principalement la procédure WALANT dans 97.7% des cas (p = 0.03). L’amélioration clinique était similaire dans les 3 groupes en post-opératoire.

La procédure WALANT a une efficacité comparable à l’ALR axillaire et même supérieure à l’ALR tronculaire sur la douleur per-opératoire dans la chirurgie du canal carpien. Elle permet d’éviter l’utilisation d’un garrot pneumatique pendant la chirurgie et la sensation de « bras mort », qui sont souvent mal tolérées par le patient.

La procédure WALANT est une alternative valide aux autres anesthésies loco-régionales dans la chirurgie du canal carpien.

CO139 Comparaison des techniques d'anesthésie (WALANT, ALR, Local, AG) pour la libération du canal carpien : une méta-analyse en réseau.

La libération du canal carpien (LCC) est une intervention chirurgicale courante pour laquelle plusieurs techniques d'anesthésie sont actuellement utilisées, notamment WALANT (Wide Awake Anesthesia No Tourniquet), l'anesthésie loco-régionale, la sédation et l'anesthésie locale avec garrot. Cependant, aucune étude n'a encore comparé simultanément toutes ces techniques. Une méta-analyse en réseau a donc été réalisée pour comparer les techniques d'anesthésie les plus utilisées en termes de résultats péri-opératoires.

Une recherche documentaire exhaustive a été menée sur PubMed, MEDLINE, Embase et la Cochrane Library jusqu'à février 2023. Deux évaluateurs indépendants ont sélectionné les études et extrait les données. La qualité méthodologique et le risque de biais des études éligibles ont été évalués. Les principaux critères d'évaluation étaient la douleur intra-opératoire, la satisfaction, la durée de l'intervention et les taux de complications.

La recherche a permis d'obtenir 1103 articles, dont 22 études comprenant 2772 LCC ont été incluses. L'analyse a montré que la douleur au moment de l'anesthésie et pendant l'opération était significativement plus faible dans le groupe WALANT comparativement à l'anesthésie locale, avec une différence moyenne respectivement de -2,67 [IC 95% : 0,12 à 4,99] et de -2,04 [IC 95% : 0,08 à 4,07]. Il n'y avait pas de différence significative dans l'utilisation des équivalents morphiniques pour le soulagement de la douleur entre les différentes techniques d'anesthésie. Le taux de satisfaction global n'a pas non plus montré de différence significative entre les techniques, mais le WALANT avait la plus grande probabilité de mener à la satisfaction la plus élevée. Les résultats secondaires ont montré que l'occupation de la salle d'opération était moindre dans le groupe d'anesthésie locale par rapport à l'anesthésie locale et la sédation (différence moyenne de -27,16 [IC 95% : -52,03 à -1,85]). En revanche, il n'y avait pas de différence significative dans la durée moyenne de l'opération entre les différentes techniques.

La technique WALANT pour la LCC a rapporté de meilleurs résultats pour la douleur, une plus grande satisfaction et une moindre occupation de la salle d'opération. Ces résultats suggèrent que WALANT est une technique prometteuse pour la LCC, mais des essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

CO140 Libération percutanée du canal carpien guidée sous échographie : Une courbe d'apprentissage pour évaluer les résultats.

Le syndrome du canal carpien (SCC), est une pathologie qui touche environ 5% de la population. Elle nécessite une intervention chirurgicale en cas d’échec du traitement médical. L'émergence de échochirurgie dans la libération du nerf médian au canal carpien, souligne la nécessité d'évaluer la courbe d'apprentissage pour les chirurgiens.

Dans cette étude prospective monocentrique, 50 patients diagnostiqués avec le SCC ont été opéré du canal carpien sous contrôle échographique avec une anesthésie WALANT (wide awake local anesthesia no tourniquet) entre janvier et juin 2023. En utilisant la méthode du Learning Curve Cumulative Summation (LC-CUSUM), nous avons cherché à évaluer la courbe d'apprentissage pour cette technique. Les principaux résultats évalués comprenaient la libération complète du ligament, la disparition des paresthésies dans les cinq jours suivant l'opération, et une durée du geste chirurgicale inférieure à 15 minutes.

Nos résultats montrent que le chirurgien a eu neuf opérations avec des durées opératoires supérieurs au seuil à propos de la durée opératoire dans ses 25 premiers cas et seulement trois dans les 25 derniers cas. Le test LC-CUSUM a signalé la compétence en échochirurgie du canal carpien après 14 opérations, mais avec une compétence sur la durée opératoire non acquise. Cette compétence a réussi à être maintenu lors des interventions suivantes. Toutes les opérations ont donné des résultats très satisfaisants, avec une disparition de la paresthésie dans les cinq jours suivant l'opération.

Cette étude démontre une compétence acquise pour une technique d’échochirurgie dans la libération du nerf médian au canal carpien avec une courbe d'apprentissage pour un chirurgien novice relativement rapide. Cette évaluation pourrait offrir des informations précieuses pour améliorer la formation chirurgicale, conduisant potentiellement à une amélioration des résultats pour les patients dans la gestion du SCC. Cependant, la facilité d'utilisation et la connaissance des structures pendant l’opération guidée par échographie restent un enjeu pédagogique et de compagnonnage.

CO141 Récupération de la mobilité du nerf médian après la libération du nerf médian dans le canal carpien à ciel ouvert. Analyse échographique.

Ultrasound (US) technics are very useful to evaluate pre, per and post-operatively our patients. Nerve movement is decreased in carpal tunnel syndrom (CTS) and the nerve surface is increased.

The objective was to assess the US outcomes of cross-sectional area (CSA) and mobilities of the median nerve (MN) after open carpal tunnel release (CTR). It is a retrospective study of 26 CTS operated between October 2022 and March 2023. Clinical data and US examination were realized.

The patients were divided in two groups; 1-3 months post-operative and 4-6 months post-operative. The only significative difference between groups was the decrease of the scar sensitivity after 3 months (p<0.005). All patients were relieved by CTR. From the surgery, CSA and MN mobility were improved. CSA decrease quickly <10 mm2. MN displacement was 3.34 mm during finger flexion and 3.26 mm during wrist flexion in group 1 and 2.17 mm for both movement in group 2.

This study confirm that the MN improved his US parameters after open CTR despite of the scar. The improvement is quick after surgery (1 months) while the clinical symptoms continue to improve after 3 months.

CO142 Libération du nerf médian au canal carpien : Enquête sur les indications chirurgicales et techniques opératoires en 2023.

Le nombre annuel de libérations du nerf médian au canal carpien en France dépasse 140000 selon l’ATIH. Mais très peu d’études se sont intéressées à la pratique quotidienne des chirurgiens de la main en matière d’indication chirurgicale , et de techniques opératoires. L’objectif de cette étude était de faire le point en 2023 sur la pratique quotidienne des chirurgiens de la main afin de cerner les prises en charges chirurgicales.

Nous avons réalisé un questionnaire comportant 30 questions courtes divisé en 3 parties (épidemiologie, indications chirurgicales et techniques opératoires). Ce formulaire a été élaboré avec l’interface Google Forms® puis transmis par courriel aux chirurgiens membres de la Société Francaise de Chirurgie de la Main en juin 2023.

302 réponses ont été obtenues soit 35% des 877 chirurgiens interrogés. La majorité exercent en secteur privé (66%). 58% effectuent entre 50 et 300 interventions de ce type par an. Les signes cliniques d’interrogatoire et d’examen physique sont pris en compte dans l’indication chirurgicale dans 40% des cas meme si l’EMG ne montre pas d’atteinte. L’EMG (98%) et l’échographie (18,5%) sont effectués avant l’intervention. La technique utilisée est le mini-open (53% des répondants),l’endoscopie (43%), le ciel ouvert (11,5%) et l’échochirurgie (6%). La raison en est détaillée pour chacune des techniques. La synovectomie n’est pas réalisée dans 75% des cas meme si synoviale abondante. La moitié des chirurgiens connaissent l’interet préventif de découvrir une amylose à transthyretine dans la synoviale. Dix-huit pourcents proposent une immobilisation post-opératoire.

Les chirurgiens posent une indication en fonction des criteres cliniques et electromyographiques, mais aussi echographiques. Si la technique du mini-open reste la plus utilisée par les chirurgiens de la main dans cette enquete, on constate une augmentation des techniques endoscopiques depuis l’enquete de 2019 aupres de la SFCM (43 versus 40% en 2019) et de l’écho-chirurgie (6% versus 4%). L’amylose reste une pathologie peu appréhendée pour plus de la moitié des chirurgiens. Les réponses seront discutées à la lumière de la littérature.

Il s’agit d’une enquête déclarative sur les pratiques dans la chirurgie programmée la plus fréquente d’un chirurgien de la main. Les réponses obtenues montrent l’évolution des moyens diagnostiques et thérapeutiques mis en œuvre pour cette intervention. En particulier avec l’échographie qui représente une part grandissante dans le diagnostic et la therapeutique.

CO143 Caractéristiques démographiques et chirurgicales des patients avec et sans amylose du canal carpien : une étude cas-témoins sur 8816 patients consécutifs.

L’amylose cardiaque à transthyrétine est une maladie grave. Cette dernière est précédée de 5 à 9 ans par un syndrome du canal carpien (CC). Il pourrait être intéressant de biopsier les patients au moment de la chirurgie du CC, pour que ceux atteints d’amylose bénéficient d’un suivi rapproché et soient traités sans retard. La biopsie systématique de tous les patients semble cependant peu envisageable, et de rentabilité incertaine. Nous rapportons ici la plus grande série mondiale d’amylose du CC, et comparons les patients avec et sans amylose pour déterminer les caractéristiques démographiques et chirurgicales associée à l’amylose.

Il s’agit d’une étude cas-témoins rétrospective et monocentrique, comparant les patients avec et sans amylose, opérés d’un CC à l’hôpital de Saint-Quentin entre 2000 et 2020. Les patients majeurs avec ≥ 1 biopsie du CC et une coloration rouge Congo étaient inclus. Ils étaient identifiés sur le registre anatomo-pathologique. Leurs caractéristiques démographiques, histologiques et chirurgicales étaient récupérés sur le compte rendu d’anatomie pathologique et à l’aide du codage PMSI de l’hôpital.

8816 patients avec ≥ 1 biopsie de CC étaient inclus. Des dépôts amyloïdes étaient retrouvés chez 853 patients (9.7%). Comparés aux témoins, les patients avec amylose étaient plus souvent des hommes (47.4% vs. 32.8%, p<0.001), étaient plus âgés (77.9 ans [72.7 – 82.7] vs. 53.2 ans [44.9 – 61.4], p<0.001) avaient plus de chirurgies bilatérales (50.2% vs. 37.1%, p<0.001) et plus de chirurgies gauches en cas d’opérations unilatérales (p<0.05). En cas d’amylose, 88.4% des patients avaient des dépôts faibles, et 11.6% non faibles. Comparés aux patients avec dépôts faibles, ceux avec dépôts non faibles étaient plus souvent des hommes (61.3% vs. 46.1%, p<0.05) et avaient plus d’amyloses bilatérales en cas de biopsies bilatérales (64.0% vs. 36.4%, p<0.001).

Cette étude retrouve des caractéristiques bien connues de l’amylose : elle touche préférentiellement les hommes âgés, et est associée à plus de chirurgies bilatérales, à fortiori en cas de dépôts non faibles. De façon intéressante, les patients avec des dépôts non faibles étaient plus à risque de dépôts bilatéraux d’amylose en cas de chirurgie bilatérale, et pourraient constituer un groupe à risque d’amylose cardiaque. Le défaut principal de cette étude est l’absence de typage des amyloses, bien que la littérature rapporte une grande majorité d’amylose à transthyrétine.

L'amylose du canal carpien est fréquente, et touche préférentiellement les hommes âgés, sans épargner pour autant les femmes. Étudier la prévalence dans certains sous-groupes de patients permettra peut-être de proposer à l'avenir une stratégie de dépistage efficace pour limiter le nombre de biopsies à réaliser pour retrouver les patients atteints.

CO144 Amylose et canal carpien : peut-on prédire son apparition ?

Le syndrome du canal carpien (SCC) peut être lié à des dépôts amyloïdes, précurseurs d’une amylose systémique (d’autant plus qu’il est bilatéral). L’amylose systémique touche différents organes, l’atteinte cardiaque étant celle avec le plus mauvais pronostic. Le diagnostic est souvent tardif, et les traitements actuels n’ont d’efficacité qu’au stade précoce de la maladie. L’objectif de notre étude était de mettre en évidence une relation entre le SCC et la présence de dépôts amyloïdes permettant par le biais d’une biopsie de faire un diagnostic précoce.

Nous avons mené entre 2019 et 2023 une étude mono-centrique, prospective qui avait pour but d’identifier la présence de dépôts amyloïdes par l’étude anatomo-pathologique d’un prélèvement téno-synovial réalisé au moment de la chirurgie de neurolyse à ciel ouvert. La biopsie était immédiatement fixée dans du formol, un autre fragment envoyé frais. Elle était ensuite analysée dans un laboratoire spécifique (rouge Congo) et typée en cas de positivité. En cas de détection d’une amylose, le patient était adressé à un médecin cardiologue spécialisé et un bilan d’organe était réalisé (biologie et bilan cardiaque systématique (ECG, échographie cardiaque). Les patients étaient revus à 15 jours et 2 mois pour s’assurer de l’absence de complications en rapport avec la biospie.

Nous avons inclus 34 patients d’âge moyen 68 ans [51-89], 11 hommes et 23 femmes. Treize analyses sont revenues positives dont 9 sous type ATTR. L’âge moyen des patients positifs est de 78 ans contre 61 pour les négatifs. Nous n’avons eu aucune complication post opératoire en rapport avec la réalisation de la biopsie.

Un SCC bilatéral pourrait être un signe prédictif d’amylose dans 38% des cas. La biopsie de le synoviale des tendons fléchisseurs pendant une neurolyse du nerf médian au canal carpien est simple, rapide et sans morbidité.

Il pourrait être licite de proposer ce dépistage pour identifier précocement une amylose. Le chirurgien de la main pourrait avoir un rôle important dans le dépistage d'une telle maladie.

CO145 Retour d’expérience de 22 ans de chirurgie du syndrome canalaire carpien et ulnaire au coude chez les patients atteints d’HNPP.

L’HNPP (Neuropathie d’Hypersensibilité à la Pression) est une neuropathie génétique rare à la présentation clinique variable, largement représentée par des syndromes canalaires volontiers multiples d’asymptomatiques à très invalidants. Longtemps décriée par crainte de iatrogénie chez des patients sujets au paralysies sensitivomotrices aigues par compression nerveuse, l’efficacité de la chirurgie des syndromes canalaires carpiens et ulnaires au coude en population HNPP était peu étudiée. Seuls quelques cas semblaient rapporter une efficacité des libérations chirurgicales.

L’objectif principal de cette étude rétrospective monocentrique était d’évaluer les résultats de la prise en charge chirurgicale du syndrome du canal carpien chez les patients atteints d’HNPP. Les objectifs secondaires étaient la description des résultats de la chirurgie de la compression ulnaire au coude, et l’établissement de facteurs pronostiques de ces deux chirurgies en population HNPP. Notre hypothèse était l’efficacité de la libération chirurgicale du nerf médian au canal carpien. Dix-huit patients HNPP ayant présenté au moins un syndrome du canal carpien symptomatique résistant au traitement médical conventionnel, confirmé à l’électromyogramme, étaient inclus. Ils avaient bénéficié, après évaluation par notre centre référent des neuropathies génétiques, de 26 libérations chirurgicales du nerf médian au canal carpien par mini-abord direct avec un recul minimal d’un an.Vingt-trois libérations chirurgicales du nerf ulnaire au coude réalisées sur la même période chez 15 patients HNPP étaient incluses.

Au recul moyen de 9,4 ans, 73% des libérations du canal carpien donnaient satisfaction aux patients. Leur gêne, évaluée sur une échelle visuelle analogique, diminuait de 2,2 points (p<0,0001). Le Symptom Severity Scale du Boston Carpal Tunnel Questionnaire (BCTQ) diminuait de 1,3 points (p<0,0001). L’amélioration du Functional Status Scale n’était pas significative.Malgré un manque de données préopératoires, la libération du nerf ulnaire semblait montrer des résultats encourageants. Aucun facteur pronostique du résultat chirurgical ne pouvait être établi. Aucune complication n’était retrouvée.

Cette étude rétrospective, à délai d’évaluation post-opératoire variable, et à la population limitée semble toutefois confirmer l’efficacité de la libération chirurgicale des syndromes canalaires carpiens symptomatiques dans l’HNPP suggérée par plusieurs cas. Une étude rétrospective plus récente concluait à en faveur de la chirurgie sur des arguments cliniques peu objectifs toutefois compensés par un suivi électromyographique. Notre recours au score spécifique BCTQ appuie leurs conclusions.

La libération chirurgicale du canal carpien et du nerf ulnaire au coude semble pouvoir être proposée avec sécurité aux patients HNPP en cas de syndrome canalaire invalidant et résistant à la prise en charge médico-orthétique.

modération: Célia BOUKARI (Montpellier), Jean-Luc ROUX (Montpellier)

Rééducation suite aux fractures du radius: Tendance actuelle des pratiques. Résultats du questionnaire GEMMSOR 2022.

Introduction - Les fractures du radius distal sont très fréquentes. Si les femmes ménopausées sont très souvent concernées par ce type de fracture, la pratique de certains sports constitue également un facteur de risque pour les populations de 5 à 20 ans. Le traitement dépend du type de fracture. Si certaines de ces fractures peuvent être traitées orthopédiquement par réduction et immobilisation, le traitement chirurgical (par embrochage, fixateur externe, vissage simple ou ostéosynthèse par plaque) reste indispensable dans un grand nombre de cas. Matériel et méthodes - Un sondage auprès des membres du GEMMSOR nous a permis d’effectuer un état des lieux sur la prise en charge des fractures du radius distal traitées chirurgicalement et orthopédiquement dans différents centres dont certains sont certifiés FESUM. Résultats - Si le développement des ostéosynthèses, avec notamment le recours de plus en plus fréquent aux plaques vérrouillées antérieures, a fait évoluer l’immobilisation post opératoire et en conséquence les délais de prise en charge en rééducation, les fractures de l’EIR traitées orthopédiquement nécessitent un délai d’immobilisation plus long et une prise en charge en kinésithérapie beaucoup plus tardive. Discussion - L’étude réalisée auprès de nos différents membres montre qu’il n’existe à ce jour pas de consensus sur la prise en charge des fractures de l’EIR traitées orthopédiquement et chirurgicalement. L’étude de la littérature montre qu’il n’existe pas de recommandation nationale et qu’il n’existe que très peu de recommandations internationales sur la rééducation après fractures de l’EIR. Cependant, si la rééducation après fractures de l’EIR n’est pas systématique, l’étude de son intérêt a fait l’objet de plusieurs publications. Conclusion - La précocité de la prise en charge kinésithérapique semble être un élément déterminant qu’il s’agisse d’un traitement orthopédique ou chirurgical. Si les principaux objectifs de la rééducation sont le traitement de la douleur, la restauration des amplitudes articulaires et la récupération de la force musculaire, il s’agit avant tout et surtout de prévenir le risque d’apparition d’un syndrome douloureux régional complexe de type I, complication tant redoutée des rééducateurs et qui nuit gravement au pronostic fonctionnel de ce type de lésion.

RECOWRIST : proposition originale de score de reprise de l’activité physique après traumatisme du poignet chez le patient sportif.

Les traumatismes ligamentaires au poignet sont une cause fréquente d’arrêt de l’activité chez les sportifs. De nombreux tests physiques et auto-questionnaires existent pour évaluer la fonction du poignet. Toutefois, il n’existe pas comme pour d’autres articulations de score évaluant et validant la reprise du sport après traumatisme ligamentaire. L’objectif de ce travail était de déterminer un score d’évaluation clinique répondant à cette problématique.

Une revue exhaustive de la littérature a été réalisée sur la base de données Pubmed afin de recenser les auto-questionnaires utilisés au poignet et chez le sportif pour les autres articulations. Les tests fonctionnels pertinents ont été choisis après analyse bibliographique et concertation pluridisciplinaire associant kinésithérapeutes et chirurgiens spécialistes du poignet.

Le Quick-DASH et le PRWE sont les auto-questionnaires les plus utilisés dans la littérature pour le poignet mais Ils manquent de spécificité pour la reprise de l’activité chez les sportifs. Ces 2 questionnaires sont également redondants. Nous avons donc préféré retenir seulement le Quick-DASH. Nous avons ajouté un questionnaire dédié au genou (ACL-RSI) qui nous semblait plus spécifique et évaluait en plus l’appréhension. Nous l’avons adapté pour le poignet (WRIST-RSI). 3 tests fonctionnels ont été retenus après analyse bibliographique et concertation pluridisciplinaire : le wrist hop test (test d’appréhension), le grip test en supination et en pronation maximale (test de force) et le medecin ball hold position test (test proprioceptif). Les tests fonctionnels étaient rapportés sous forme de ratio (membre atteint / membre sain) *100.

Le retour à la pratique du sport de haut niveau après traumatisme ligamentaire au poignet n’est pas codifié. Le RECOWRIST est à notre connaissance le premier outil pour guider le retour au sport chez le patient sportif après traumatisme du poignet. Il a l’avantage d’être réalisable en routine par le praticien sans outil spécifique et d’intégrer des notions physiques, proprioceptives et psychologiques indispensables pour appréhender le sportif dans sa globalité.

Le score RECOWRIST est une proposition originale pour valider le retour au sport chez le sportif de haut niveau après traumatisme ligamentaire au poignet par une évaluation globale de ses fonctions. Ce travail est actuellement poursuivi par une phase de tests du score pour en vérifier la reproductibilité et déterminer les valeurs seuils.

modération: Dominique ANDREU (Pau), Erle WELTZER (Pessac)
modération: Christelle FOSSATI-FRANCESCHINI (Marseille), Hélène PARMENTIER (Lyon)

Therapeutic Management of hand burns. The significant role of physiotherapy and occupational therapy.

The increase in survival of patients with severe burns brings to the fore the challenge of rehabilitation of these patients. A hand burn injury has a significant impact on the individual’s skin, functionality, everyday activities and quality of life. The burn requires the cooperation of a well-organized and specialized interdisciplinary team, which consists of plastic surgeons, nursing staff, physiotherapists, occupational therapists etc. Physiotherapy and occupational therapy have a significant role in hand burn rehabilitation in improving hand function, range of motion, hand strength, scar outcome, preventing the development of contractures, decreasing edema and promoting psychological well-being and social reintegration of individuals.

The burn unit of our hospital conducted a study on upper extremity burns studying the time and quality of rehabilitation such as hand function, range of motion, muscle strengthening, activities of daily living performance depending on the treatment method followed such as surgical or conservative treatment.

Within 5 years, 297 patients with hand burns were treated, about 2/3 were men with thermal, chemical and electrical burns. Most patients were treated conservatively and several surgically. Surgical treatment resulted in increase of recovery time due to immobilization period. However, in the last six months, 5 patients underwent enzymatic cleaning, avoiding the immobilization time. The outcomes obtained from these patients included an increase in elasticity, relative reduction of scars and pigmentation, fewer functional disabilities, better aesthetics, fewer infections, reduction in hospitalization and costs.

We must not forget that time works in favor of our patient, so it is our duty to study and find anything (methods, materials) such as enzymatic cleaning, that will reduce recovery time and hospitalization time and try to reduce contusions, and deformities that will cause serious disabilities to the burn victim.

Physiotherapy and Occupational therapy have a significant role in hand burn rehabilitation. Immobilization time has a negative effect in rehabilitation. Enzymatic cleaning decreases the negative effect, facilitates the procedure and improves the outcome of our therapy.

Le bilan des troubles de la sensibilité chez les patients atteints de traumatismes de la main : proposition d'un arbre décisionnel centré sur le confort.

La main présente une forte densité de récepteurs sensoriels associé à des aires corticales somatosensorielles étendues. Cette innervation est cependant superficielle, ce qui la rend vulnérable et fréquemment lésée lors des traumatismes de la main. Ces lésions peuvent être responsables de troubles de la sensibilité, capables à court ou long terme de déterminer le succès fonctionnel d’une intervention chirurgicale en conditionnant une réalité simple : le patient utilise-t-il ou non sa main/son doigt dans son quotidien ? Ce travail est une synthèse de la littérature qui questionne et propose l’idée d’un outil pratique et simplifié sous la forme d’un arbre décisionnel pouvant guider un bilan des troubles de la sensibilité auprès de patients victimes de traumatismes de la main. Ce mémoire développe donc les étapes d’une approche centrée sur « le confort » pour guider l’examen clinique d’un trouble de la sensibilité.

P02 L'embrochage percutané dans la pseudarthrose récente ou le retard de consolidation est une alternance thérapeutique fiable permettant une consolidations de la fracture du scaphoïde carpien à propos de 74 cas.

Evaluer la technique d’embrochage percutané sur les plans : anatomique (consolidation), fonctionnel et professionnel

74 cas de pseudarthroses récentes du scaphoïde carpien, stades I et IIa d’Alnot sans modification de la forme, ni de la hauteur, sans instabilité, sans nécrose du fragment proximal, embrochage percutané, 03 broches (1995 / 2015). Epidémiologie : sexe, âge (03 classes), manuel et non manuel, coté dominant. Traumatisme initial : mécanisme, type d’accident, diagnostic, traitement. La pseudarthrose : délai, circonstance, révélation, motif. Pinch test, test pression tabatière anatomique et tubercule scaphoïdien, mobilité et force comparée. Siège Schernberg, stade Alnot, DISI, vitalité fragment proximal, hauteur carpe Youm et Mac Murtry, arthrose. Traitement : anesthésie, repérage deux aiguilles, première broche introduite au marteau sous scopie corrigeant diastasis inter-fragmentaire, deux autres broches, gant plâtré (45 jours). Appréciation : difficultés, complications, migration broche, ablation matériel, rééducation. Revue : Recul (05 classes), douleur, pinch test, la mobilité, force, consolidation, DISI, nécrose, arthrose. Reprise du travail et reclassement. Grille du Mayo Wrist Score

100 % hommes ; 85% moins 35 ans, moyen 27 ± 7 ans (18 / 48ans) ; 70% manuels ; 100% côté dominant 59% droit, 41 % côté gauche) ; Circonstances : 45% activités sportives, 33% accidents du travail ; 89 % mécanisme initial indirect, 67% fracture passée inaperçue ; 67% traitement insuffisant (immobilisation 90jours). La pseudarthrose : Moyenne 9,8 mois / Ecart type = 5,3 mois (41%, 6 à 11 mois), 55 ,6% douleurs, 89% Pinch-test positif, 41% type III Schernberg, 67% type IIa Alnot. Difficultés en peropératoire : 16 torsions de broche et 3 visée difficiles, complication post-opératoire 7% expulsion des broches, 7% migrations, ablation de matériel 100% (8 ± 4 mois) Rééducation fonctionnelle : 71% programmée Indolence 48%, Pinch-test positif 22%, mobilité , score du GRIP à 100% 11.11%, consolidation 85%, DISI 7,18° 11,2%, Mac Murtry moyenne 0,53 (diminution 14,8%, nécrose un cas, reprise de travail 100% (6,4 mois / Ecart type = 3,9 mois), 85% poste initial, satisfaction dans 81.8%, Grille Mayo Wrist : excellent 40.7%, bon 37% moyen, 14.8%, mauvais 7.4%

Les avantages de cette technique, éviter les lésions ligamentaires carpiennes et limiter l’aggravation des lésions vasculaires, facilité d’exécution ne nécessite pas une longue courbe d’apprentissage, peu couteuse, préserve le stock osseux, peut être pratiquée en ambulatoire.

L'indication reste précise stades I et IIa d’Alnot sans modification de la forme, ni de la hauteur, sans instabilité, sans nécrose du fragment

P03 Les luxations ouvertes des doigts (à propos de 9 cas).

Les luxations ouvertes des doigts sont rares et concernent essentiellement les articulations IPP des doigts longs, l'articulation MP du pouce, plus rarement les articulations MP des doigts longs. C'est une pathologie qui mérite beaucoup d'attention au niveau de l'examen clinique et radiographique qu'il convient de réaliser sous anesthésie locale (1) Ces lésions, en l'absence d'instabilité après réduction, relèvent le plus souvent d'un traitement fonctionnel. Malheureusement les moyens de contention sont souvent excessifs et immobilisent à tort les articulations voisines qui ne demandent qu'à être sollicitées.

Notre travail concerne une étude rétrospective, descriptive, mono-centrique et multi-opérateur sur 2ans de 9 patients ayant une luxation ouverte pure des doigts, opéré au Service de Traumatologie - Orthopédie (aile 4) du Centre Hospitalier universitaire IBN ROCHD de Casablanca. La prise en charge consistait en une prise en charge en urgence au bloc opératoire sous anesthésie local ou locorégional avec une réduction de la luxation suivie d’un test de la stabilité, complété ou non d’un embrochage.

L’âge moyen des cas était de 39 ans avec un sexe ratio H/F de 8/1, 5 cas était survenu à la suite d’un AVP, 3 à la suite d’un accident domestique et un cas d’accident de travail. Le coté dominant était incriminé dans 6 cas (66,7%), la durée moyenne entre le traumatisme et la prise en charge était de 6H avec des extrêmes allant de 3h à 9h. La luxation était dorsale dans 8 cas avec et un cas de luxation palmaire et intéressé l’IP du pouce dans 1 cas, 3 cas de l’IPP du 2eme doigt, 5 cas de l’IPP du 5eme doigt. L’ouverture cutané était de type 2 de Cauchoix et Duparc dans 5 cas et de type 1 dans 4 cas. La prise en charge chirurgical consistait en une réduction à ciel ouvert sous anesthésie local dans 3 cas et loco régional dans 6 cas, après un élargissement de la plaie. Nous avons retrouvé 1 cas d’incarcération du LFP et 2 cas d’incarcération de la plaque palmaire qui était désinséré dans tous les cas de son insertion distale. La réduction était stable dans 8cas nécessitant une immobilisation antalgique durant 5 jours puis début de rééducation et un cas de luxation IP du pouce nécessitant une arthrodèse provisoire de 2 semaines. Les complications étaient peu fréquentes avec un cas de surinfection traité par antibiothérapie et un cas de nécrose du doigt nécessitant une amputation.

La stabilité de l'articulation inter phalangienne proximale, qui est de type trochléen, est assurée par la capsule articulaire renforcée par les ligaments latéraux interne et externe, la plaque palmaire et la gaine des fléchisseurs, la bandelette médiane, les bandelettes latérales ainsi que le ligament triangulaire de l'appareil extenseur. (2) De loin la plus fréquente des luxations inter phalangiennes proximales, la luxation dorsale s'accompagne d'une désinsertion de la plaque palmaire sur la base de la deuxième phalange et d'une déchirure complète ou incomplète, voire d'une rupture d'un des ligaments latéraux, en fonction de l'importance du déplacement. Plus rarement, la plaque pal- maire est rompue en proximal au niveau de ses freins. Une fois la luxation réduite, le traitement dépend de la stabilité́ latérale et antéropostérieure de l'articulation. Le plus fréquemment, il n'y a aucune instabilité́ latérale et on note une légère hyper extension de 20 à 30 degrés de l'inter phalangienne proximale

Les luxations ouvertes des doigts sont une pathologie rare considérées à tort bénignes. Elles nécessitent une prise en charge rigoureuse sur le plan diagnostic et thérapeutique,en insistant sur la surveillance du traitement fonctionnel.Il est important d'éduquer le patient sur l'enjeu fonctionnel de la chaine digitale lésée et l'informer sur les éventuelles séquelles.

P04 L’intérêt de l’ostéotomie dorsal dans le traitement des cals vicieux du 5eme métacarpe ( à propos de 10 cas).

Les cals vicieux du col du 5eme métacarpien sont fréquentes et représentes un problème esthétique et fonctionnel nécessitant une correction chirurgical. (1) Dans l’étude cadavérique de Strauch (2) il a montré qu’un raccourcissement de 2mm est responsable d’une diminution de 7° de flexion, alors que Riazuddin (3) rapporte que dans son étude la fonction de la main est détériorée à partir de 5mm de raccourcissement et 30° d’angulation.

Notre travail concerne une étude rétrospective, descriptive, mono-centrique et multi-opérateur de 10 patients ayant un cal vicieux du 5eme métacarpien, opéré au Service de Traumatologie - Orthopédie (aile 4) du Centre Hospitalier universitaire IBN ROCHD de Casablanca, pour une gêne fonctionnel ou esthétique. La prise en charge consistait en abord dorso médial en regarde col du 5eme métacarpien avec correction de la déformation par ostéotomie a base dorsale par la scie oscillante et fixation par une mini plaque non verrouillée avec des mini-vis 2.0, et début de rééducation à la deuxième semaine. L’évaluation est basée sur le résultat clinique avant et après correction du cal vicieux ainsi que le score de Quick Dash avec un recul minimum de 12 mois.

L’âge moyen des cas était de 36 ans avec un sexe ratio H/F de 9/1, 9 cas était survenu à la suite d’une rixe et un cas à la suite d’un accident domestique. 9 cas traité par Jbira (Immobilisation traditionnel) et un déplacement secondaire d’un embrochage de Foucher, le coté dominant était incriminé dans 8 cas (80%). La diminution de la force de serrage était estimée à 7/10 à 8/10 de moins par rapport au coté controlatéral selon les patients. La moyenne d’angulation était de 46° mesuré sur les radiographies ¾ avec un délai moyen entre traumatisme et prise en charge de 8 mois. La greffe spongieuse était utilisée chez 6 malades et tous prélevé de l’olécrane. La consolidation sur les radiographies de control était assuré chez tous les malades avec correction de l’angulation avec une moyenne de 16,5°. La force de serrage était estimée selon les malades par une amélioration avec une faiblesse de 9/10 par rapport au côté sein. Les score de Quick Dash moyen est passé de 22,7 à 9,1. Les complications étaient peu fréquentes avec un cas de sepsis sur matériel et un cas de d’algodystrophie.

Le traitement des cals vicieux du col du 5eme métacarpien était décrite la première fois par Weckesser en 1965 (4), dans son étude clinique, Westbrook (5) avait suggéré que les cals vicieux du 5eme métacarpien avec une angulation dorsal n’affecte pas la fonction de la main, chose que contre dis Riazuddin (3). La prise en charge par ostéotomie du col du 5eme métacarpien permet la correction de l’angulation (6), mais si elle est non complétée par une greffe osseuse, le raccourcissement persistera, quel que soit la technique d’ostéotomie réalisée et même après stabilisation par plaque vissée. (7) Thurston (8) avait développé une ostéotomie qui consiste en une ouverture palmaire et fermeture dorsal permettant de garder la longueur du métacarpe mais qui ne permettait pas de récupérer la longueur du métacarpe.

Nous avons opté pour une ostéotomie à coin dorsal qui permet d’avoir un control sur l’angulation, les troubles rotatoires mais ne permettais pas d’avoir une correction de la longueur d’où la réalisation de plusieurs greffes. Notre série reste limité en nombre et ne permettant pas de comparer entre deux techniques.

P05 Maladie d'Ollier négligé - Quelle évolution ?

L’enchondromatose est une maladie rare. Elle est définie par la présence de multiples enchondromes, qui sont des tumeurs bégnines cartilagineuses se développant en intra-osseux à proximité du cartilage de croissances. La forme multiple des enchondromatoses à prédominance unilatérale est connu sous le nom de maladie d’Ollier. Nous rapportons le cas d’un patient présentant une maladie d’Ollier négligée avec une tuméfaction monstrueuse de la main.

Il s’agit d’un patient de 25 ans, de sexe masculin, sans antécédents pathologiques particuliers qui s’est présenté pour une tuméfaction de la main gauche. La symptomatologie remonte à l’âge de 10 ans, l’évolution fût marquée par l’augmentation du volume de la masse, une biopsie a été réalisée revenue en faveur d’un chondrome. Le patient été perdu de vue. Quatre ans plus tard, le patient a noté l’apparition d’autres masses au niveau du pouce, deuxième et quatrième doigts pour Après 7 ans et l’aggravation de la symptomatologie par augmentation énorme de la masse et la main gauche devenu non fonctionnelle. La radiographie de la main de face et de ¾ a objectivé des lésions d’ostéolyse diffuses intéressant le squelette des phalanges des cinq rayons avec effractions des corticales et envahissement des parties molles sièges de calcifications multiples.

L’évolution monstrueuse revient essentiellement à la mauvaise observance du patient suite à son refus du traitement initial, causant ainsi l’aggravation de son état sur une période de plus de 10 ans. La décision était l'amputation du membre

L’enchondromatose est une maladie rare congénitale non héréditaire, estimée à 1/100 000. Elle a été décrite pour la première fois par Ollier en 1899. Les lésions se développent à partir de la prolifération de cartilage ectopique persistant dans l’os intramédullaire dû à un défaut d’ossification, où l’os normal est remplacé par des tumeurs cartilagineuses Généralement, Le diagnostic repose sur des arguments cliniques et radiologiques. Le recours à l’histologie et surtout devant une suspicion de dégénérescence sarcomateuse. En ce qui concerne le pronostic de la maladie d’Ollier, la dégénérescence sarcomateuse en chondrosarcome ou ostéosarcome a été rapporté L’évolution monstrueuse revient essentiellement à la mauvaise observance du patient suite à son refus du traitement initial, causant ainsi l’aggravation de son état sur une période de plus de 10 ans.

La maladie d’Ollier est rare, il faut savoir y penser devant des déformations osseuses survenant à un âge précoce. La présentation avec des formes volumineuses est exceptionnel est le risque majeur reste la transformation maligne. Le traitement chirurgical reste seule options thérapeutique.

P06 Traitement chirurgical d’une luxation carpo-métacarpienne palmaire pure et isolée du 4eme métacarpe.

Les luxations carpo-métacarpiennes pures des doigts sont des lésions rares. Le premier cas a été décrit par Rivington [1] en 1873. Le diagnostic est suspecté cliniquement devant des douleurs et une impotence fonctionnelle, et confirmé par la radiologie. Le traitement consiste à faire une réduction en urgence, une stabilisation par des broches en cas de lésion instable et une immobilisation plâtrée complémentaire complétée par une rééducation précoce (2).

Il s’agit d’une jeune patiente âgée de 25 ans, femme au foyer, droitière de latéralité, sans antécédents pathologiques particuliers, admise aux urgences à la suite d’un accident de la voie publique avec réception directe sur la main gauche poignet en flexion occasionnant chez elle un traumatisme fermé de la main gauche avec douleurs et impotence fonctionnelle. L'examen clinique a objectivé un œdème de la main gauche avec une légère déformation en palmaire ainsi que des douleurs exquises à la simple palpation et tentative de mobilisation de la main avec une impotence fonctionnel partielle de la main. Les radiographies de face et de profil de la main gauche objectivaient une luxation carpo-métacarpienne palmaire isolée du 4ème rayon, pure et complète. Une TDM de la main gauche a été réalisée en urgence montrant la luxation sans autres fractures associées. Le traitement chirurgical a été entrepris en urgence, sous anesthésie locorégionale, garrot à la racine du membre supérieur gauche, avec un abord par voie dorsale.

La réduction a été maintenue par un double embrochage « en croix » carpo-métacarpien, suivi d’un embrochage transversal inter-métacarpien solidarisant le 4ème rayon avec les métacarpiens voisins sous contrôle fluoroscopique (figure 5). Le poignet a été immobilisé par une attelle en « position intrinsèque plus » pendant une durée de 3 semaines suivie d’une rééducation fonctionnelle à la 3eme semaines. Les suites opératoires étaient simples avec ablation des broches à la 6eme semaine et une force de préhension comparable à la main controlatérale avec un score de QUICKDASH calculé à 4,5.

L'articulation carpo-métacarpienne se caractérise par sa forte stabilité grâce aux ligaments inter métacarpiens, carpo-métacarpiens palmaires et dorsales [3,4]. Tous les auteurs s'accordent pour souligner la nécessité d’un traumatisme à forte énergie pour désorganiser l'emboîtement articulaire et le déstabiliser comme les accidents de la voie publique qui sont les principaux responsables [5]. Ceci rend la luxation métacarpienne pure et isolée des doigts une lésion rare. Elle intéresse surtout l'adulte jeune (5), selon l’étude de Frick en 2010 portant sur 100 cas de fracture luxations carpo-métacarpiennes seul 12% était des luxations pures (6). Cependant, les traumatismes de plus faible intensité comme les coups de poing, évoqués lors d'une luxation des métacarpiens mobiles [7].

Les luxations métacarpiennes des doigts longs sont des lésions très rares, le plus souvent associées à des fractures du carpe ou des os de la main voir des arrachements ligamentaires. Cette lésion passe souvent inaperçue soit à cause d'un examen sommaire mal fait ou rentrant dans un contexte de polytraumatisme d’où la nécessité de les chercher devant tout traumatisme fermé de la main. Son diagnostic précoce et sa prise en charge en urgence améliorent le pronostic.

P07 Résultats fonctionnels des rupture du tendon distal du biceps brachial à propos de 5 cas.

Les ruptures du tendon distal du biceps brachial sont rares expliquant en partie les diagnostics tardifs, voire méconnus de cette lésion. Elles représentent seulement 3 % des atteintes de ce muscle. Les hommes âgés de 30 à 60 ans étant le plus souvent touchés. L’origine est presque toujours traumatique. Le traitement chirurgical a beaucoup évolué et plusieurs techniques chirurgicales sont décrites.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 6 ans allant de juin 2017 au juin 2022 au niveau du service de traumatologie orthopédie aile 4 CHU Ibn Rochd Casablanca, portant sur 5 patients qui présentaient une rupture du tendon distal du biceps brachial. L’âge moyen de nos patients était de 32 ans avec des extrêmes de (25 à 40 ans), avec une prédominance masculine de 100%. Tous les patients ont subi la rupture suite à des accidents de sport. Le délai moyen entre le diagnostic et la prise en charge était de 5 jours

L’examen clinique initial a trouvé une douleur à la palpation du pli du coude avec Hook sign positif et diminution de la flexion et de la supination. La radiographie standard était normale chez tous les patients, avec une confirmation par l’IRM. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical à ciel ouvert Selon une seule incision antérieure avec réinsertion du tendon au niveau de la tubérosité bicipitale du radius par des ancres (super revo). Le membre ensuite été immobilisé par une attelle brachio-antébrachio- palmaire coude fléchi en 90°pdt 6 semaines et la rééducation a été démarré après une semaine. On a eu une seule complication post opératoire il s'agit dune parésie de la branche postérieure du nerf radial résolu spontanément après quelques semaines. Tous les patients ont repris une activité fonctionnelle normale sans limitation après 6 mois.

Les théories sur la cause des ruptures du tendon distal du biseps comprennent inflammation, conflit et hypovascularisation. Seiler et ses collègues ont trouvé une zone hypovasculaire médiane du tendon distal du biceps qui peut augmenter le risque de rupture, bien que cela n'explique pas pourquoi la plupart des ruptures se produisent à l'insertion du tendon sur la tubérosité radiale. Les chercheurs ont trouvé un taux plus élevé de ruptures chez les fumeurs et les utilisateurs de stéroides ainsi qu’ils ont attribué un risque 7,5 fois plus élevé de rupture à un mécanisme de répétition. Sur le plan clinique le hook signe est un test facile et reproductible. l’IRM examen paraclinique de choix distingue les ruptures totales des ténosynovites ou tendinites. Le traitement chirurgical est recommandé en raison de la gêne fonctionnelle occasionnée par la diminution de la force en flexion, en supination et des capacités d’endurance. Mais y a pas une seule technique utilisée pour la réparation de cette lésion généralement ya 2 Dailleur y a un centre hospitalier a sao paolo Brasil qui utilise la meme technique que la notre cad fixation juste par des ancres et sur 15 patients ils ont une récupération 98% de flexion et 94% de supination

La rupture du tendon distal du muscle biceps brachial est une lésion rare. Traitement est chirurgical pour avoir les meilleurs résultats fonctionnels Notre choix de la technique de réinsertion anatomique par des ancres nous semble judicieux vu le résultat obtenu.

P08 Particularités anatomo-pathologiques et difficultés thérapeutiques des fractures simultanés des quatre métacarpiens de la main.

Les fractures associées des 4 métacarpiens sont des lésions rares , mais graves , résultant souvent d’une traumatisme violent avec un mécanisme d’écrasement engendrant dans la majorité des cas des lésions cutanées aggravant encore le pronostic fonctionnel . Les options thérapeutiques sont multiples : stabilisation par plaque, vissage embrochage, fixateur externe, amputation

11 cas de fractures des 4 métacarpiens colligés (1996-2020), syndrome d ’écrasement, avec ouverture cutanée dans 7 cas, chirurgie , embrochage, amputation, pince pouce quatre doigts, suivi et surveillance en hospitalisation

Evolution vers la perte de substance cutanée avec nécessité d’une greffe de peau dans un cas et l’amputation de doigts

Syndrome d'écrasement sévère dont le pronostic dépend des lésions des parties molles surtout le résultat dépend de la cause de l'accident et de l'économie du geste la plus possible lors du premier geste en urgence

Les fractures des 4 métacarpiens sont des lésions graves qui posent problème de choix thérapeutique de la meilleure méthode qui permet à la fois la consolidation mais aussi la reprise d’une fonction satisfaisante cet objectif est souvent limité par l’ouverture cutanée et la complexité de la fracture.

P09 Synostose capito-trapezoïdienne : à propos d’un cas.

La synostose congénitale qui est une fusion anormale de deux os du carpe est une entité anatomique rare. Elle semble être en rapport avec l’absence de différenciation pendant la vie fœtale. La synostose luno-triquétrale reste la plus fréquente de ces synostoses intracarpiennes. Selon la littérature aucun cas de synostose capito-trapezoïdienne n’a apparemment été rapportée.

Homme de 24 ans se présente dans le cadre de l'urgence pour traumatisme du poignet droit, suite à une chute lors d'une rencontre de Foot Ball. Le traumatisme est étiqueté entorse du poignet sans lésion osseuse. Par contre à la lecture radiologique des clichés, le constat est évident devant la présence d'une synostose capito-trapezoïdienne. Notons que le patient ne s'est jamais plaint de son poignet et sans autre affection congénitale associée.

Au bout de dix jours d'immobilisation une autre radiographie du poignet traumatisé a été réalisée sans montrer de lésion notamment pas de fracture du scaphoïde carpien. Les douleurs ont disparu et la patient a repris ses activités habituelles, ce qui fait de cette "aberration anatomique" asymptomatique de découverte fortuite.

De point de vue embryologique, les fusions congénitales des os du carpe proviennent de l'absence de cavitation articulaire chez l'embryon et de la chondrification de l'interligne articulaire. Ces anomalies congénitales plus fréquentes chez les femmes et les afro-américains sont généralement repérables fortuitement sur des radiographies conventionnelles du poignet et doivent être distinguées des ankyloses du carpe. Une TDM peut être utile pour faire la part des choses en cas de doute notamment pour les formes secondaires (post-traumatique ou post- inflammatoire) donnant plutôt des cals sous forme de ponts osseux entre les os. Par contre la synostose montre une corticale et un spongieux commun. Plusieurs types de fusion sont possibles. La plus fréquente étant celle entre le lunatum et le triquetrum (1 % de la population), suivie par celle entre le capitatum et l'hamatum. Selon Andersen PE, la fusion des os trapézoïde et capitate peut entrer dans le cadre d’un syndrome de Turner. La recherche bibliographique ne retrouve pas de cas isolés de synostose capito-trapezoïdienne, ce qui fait de cette entité anatomique un cas exceptionnel. Etant asymptomatique l'abstention thérapeutiques est de rigueur. Ce cas clinique est une situation relevant de la curiosité scientifique.

La synostose ou soudure inhabituelle entre deux os du carpe est considérée comme une variation anatomique rare dont l'origine reste toujours floue. La synostose capito-trapezoïdienne que nous révèle le cas clinique reste exceptionnelle jusqu'à preuve du contraire par des études beaucoup plus approfondies.

P10 Aponévrotomie échoguidée dans le traitement des syndromes des loges chroniques d’effort de l’avant-bras : Une étude cadavérique de faisabilité.

Le syndrome des loges chronique d’effort de l’avant-bras (SLCE) est observé chez des patients pratiquant une activité physique nécessitant un effort musculaire isométrique répétitif du poignet. L'aponévrotomie à ciel ouvert a été considérée comme le gold-standard pour sa capacité à libérer tous les compartiments. Cependant, le caractère invasif de cette procédure affecte les athlètes de haut niveau qui doivent s'absenter de la compétition pendant une longue période. C'est pour cette raison que les techniques mini-invasives se sont développées afin de permettre une récupération plus rapide. L’objectif de cette étude cadavérique est d’évaluer la faisabilité et la reproductibilité de l’aponévrotomie palmaire échoguidée dans le traitement des syndromes des loges chroniques d’effort de l’avant-bras.

La chirurgie a consisté en une aponévrotomie palmaire échoguidée de la loge antérieure superficielle de l’avant-bras, par une unique voie d’abord mini-invasive. Les 20 avant-bras ont ensuite été disséqués par un opérateur indépendant afin de (1) vérifier l’exhaustivité de l’aponévrotomie et (2) rechercher d’éventuelles lésions iatrogènes sur les tendons, les veines et les branches sensitives superficielles.

Seize aponévrotomies ont été totales, 4 aponévrotomies partielles ont été réalisées. Soit un taux de libération de 80 %. Les branches sensitives superficielles étaient intactes, notamment les branches du nerf cutané médial de l’avant-bras. La durée moyenne de la procédure était de 9 minutes. Elle a progressivement diminué avec la répétition de la procédure échoguidée.

Le traitement chirurgical du SLCE de l’avant-bras a un taux de réussite élevé, quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, et un faible taux de complication. La littérature a révélé que l’aponévrotomie est une technique efficace en termes de satisfaction du patient, de soulagement de la douleur (EVA) et d’amélioration des scores fonctionnels (DASH et QuickDASH). Les résultats retrouvés dans la littérature sont favorables à une approche la moins invasive possible pour prendre en charge le SLCE de l’avant-bras, ce qui sous-entend que la technique échoguidée présentée dans cette étude peut apporter les meilleurs résultats fonctionnels. De plus, la revue de la littérature conclut à une convalescence plus courte pour les techniques endoscopiques que pour la technique à ciel ouvert et donc à une reprise du sport plus rapide. Ce résultat était attendu car ces deux techniques sont moins invasives et nécessitent moins d'exposition chirurgicale. La technique échoguidée présentée ici devrait suivre les mêmes résultats concernant la reprise d’activité physique, voire même les améliorer, du fait de son caractère encore moins invasif que la technique endoscopique. Les avantages offerts par la technique proposée ici semblent multiples : (1) elle permet de diminuer la morbidité en réduisant la taille et le nombre des voies d’abord ; (2) elle améliore le résultat esthétique ; (3) elle ne présente pas de iatrogénie sur les branches nerveuses superficielles ; (4) elle assure l’exhaustivité de l’aponévrotomie ; (5) elle diminue la quantité de matériel nécessaire par rapport à une procédure endoscopique (colonne d’arthroscopie, caméra…) ; et (6) elle est facile et reproductible pour un opérateur formé à l’échographie. Néanmoins, cette technique nécessite rigueur et prudence afin de respecter les éléments vasculonerveux sous-cutanés.

En conclusion, l’aponévrotomie échoguidée dans la prise en charge des syndromes des loges chronique d’effort de l’avant-bras semble être une technique simple, efficace, sûre et reproductible.

P11 Brûlure de doigt 3ème degré induite par oxymètre de pouls lors d'une IRM: présentation d'un cas.

Patient burns during MRI procedures are rare. They can be attributed to the high currents induced in the metal loops of patients’ monitoring devices like pulse oximeters .MRI burns secondary to pulse oximetry has been reported. It can cause an instant full-thickness burn. Extreme caution is required to ensure compatibility between medical devices, in particular when patients are under general anesthesia. We present a case of a 14-month-old child whopresented with a third-degree finger burn during MRI scan,which required amputation of the digit as a last resort.

Case report : A 14-month-old child had an MRI scan under general anesthesia. An adhesive TruSignal SpO2 AllFit Sensor Pulse Oximeter (Helsinski, Finland, Europe) probe was placed on the right forefinger to monitor arterial saturation. After removal of the probe, medical staff noted third degree circular burns on the last two phalanges of the left index finger. Emergency relief incision was performed in the operating room. Then, the patient was transferred to the Regional Hand Trauma Center of Rouen University Hospital. The emergency examination found a distal vascularization of the finger. No bleeding was observed when the fingertip was pricked with a needle. Intensive care was required with use of papaverine compresses during 48 hours, middle block for vasodilating purposes and heparinized compresses. The burns gradually progressed toward complete necrosis of the last two phalanges.

Thirteen days after the burn, the patient underwent an amputation through the PIP joint of the index finger. No infection or complication occurred during the post operative care. After two and a half years of follow-up, the metacarpophalangeal joint had good mobility, the skin was supple, no neuroma was found. Radiographs showed no osteolytic lesion and good distal harmony of the bone. The left-hand function was good.

Pulse oximeters are non invasive devices used for monitoring arterial saturation. Pulse oximeters have a relatively high accuracy compared to other methods and provide real time information. However, caution is required when using a pulse oximeter probe during an MRI scan. The interaction between the metal probe or the pulse oximeter wire loop and the magnetic field can result in high thermal conduction. Therefore, when using monitoring devices it is essential to check the manufacturer’s instructions on the packaging for compatibility between devices. Thermal conduction may lead to the occurrence of full thickness burns over the entire surface of the body during an MRI scan. This mechanism of burns induced is related to three factors: electromagnetic induction heating, heating in resonant circuits and heating due to antenna effects. Several cases of pulse oximeter thermal burns to the fingers have been reported.

In children, MRI scans are often performed under general anesthesia and pain related symptoms cannot be reported, preventing the removal of the pulse oximeter to avoid serious injury. In order to prevent this type of adverse event, several societies, including the French Society of Radiology, have established practice recommendations before carrying out an MRI, with a list of compatible devices.

P12 la Réparation Primaire des Plaies du Nerf Médian et Ulnaire au Poignet avec la colle biologique à propos de 10 cas.

Évaluer les résultats de la réparation primaire des plaies des nerfs médian et ulnaire au poignet en utilisant la colle biologique

. Il s’agit d’une étude, descriptive et analytique sur 10 patients ayant bénéficié de réparations primaires des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire au poignet. Les patients ont été recrutés au CHU de batna du 1er février 2017 au 30 avril 2020 10 patients représentant 11 lésions nerveuses ont été traités dont 7 hommes et 3 femmes. La main droite a été observée chez 6 patients et gauche chez 4 patients. L’Etiologie : Accidents de trafic routier chez 3 patients ; Accidents domestiques chez 3 patients et agression par arme blanche chez 4patients. L’atteinte isolée : nerf médian chez 4 patients), nerf ulnaire chez 5 patients ; l’Atteinte simultanée de deux nerfs : chez 1 patients ; le Délai moyen écoulé avant la réparation : 7 jours (allant de 1 heure à 3 mois) ; La Réparation primaire des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire : faite en urgence chez les patients avec apport de la colle biologique. L’Attèle plâtrée en flexion palmaire pour 3 semaines suivie des séances de kinésithérapie et de rééducation.

Il découle de cette étude qu’il existerait un meilleur pronostic sensitif des lésions isolées du nerf ulnaire au poignet que celles isolées du nerf médian. Pas de différence sur le plan moteur Les séquelles fonctionnelles après lésions médio-ulnaires sont particulièrement graves.

L’utilisation de la colle biologique augmente les chances de récupération nerveuse et cela en guidon la poussée nerveuse et en jouant un rôle protecteur de la suture nerveuse avec de bon résultat sensitivo-moteur

L’utilisation de la micro chirurgie avec colle biologique dans la suture nerveuse doit être généralisé à l'ensemble des hôpitaux vue le bénéfice associe à l'utilisation de microscope chirurgical dans les réparations nerveuses primaires

P14 Prise en charge chirurgicale des phlegmons de la main.

Phlegmons of the hand constitute a frequent motive of consultation of emergency, their ignorance and the practical inexperience can drive to a not adapted therapeutics.

This work is a prospective and descriptive study, spread over a period of 6 months, from 01/05/2019 to 30/10/2019, on a series of 17 patients admitted for hand phlegmons at the Traumatology-Orthopedics.

our series is characterized by an average age of 35 years. Masculinesex is predominant in 64.7%.The antecedent of diabetes (17.7%).Initial trauma is found in 70.5% of cases. Inflammatory signs such as pain, edema, redness and heat with painful swelling and dorsal edema of the hand are the predominant clinical picture. Therapeutics is based mainly on surgery, antibiotic therapy and early rehabilitation. The surgical technique used is determined according to Michon's classification. Amputation was necessary in 5.9% of cases. Staphylococcus aureus was the most frequently found germ (83.3% in our study). The result was excellent in 52.9% of cases.

In the case of hand phlegmons, surgery and the correct use of antibiotics are the guarantors of a complete cure. Moreover, early surgery and the implementation of early rehabilitation can limit the disabling functional squeal.

P15 Les prothèses de tête radiale à cupule mobile dans le traitement des fractures complexes de la tête radiale.

La survenue d’une fracture comminutive de la tête radiale peut compromettre la stabilité du coude et du cadre anti-brachial, Lorsque l’ostéosynthèse s’avère impossible, les alternatives thérapeutiques sont représentées par la résection simple ou l’arthroplastie de tête radiale [1,2]. En raison de l’association fréquente de lésions ligamentaires, la résection de la tête radiale peut dévoiler une instabilité du coude dans le plan frontal et une déstabilisation du cadre anti-brachia. L’utilisation d’une prothèse de la tête radiale permet de reconstituer la colonne latérale et restituer la stabilité frontale du coude et la stabilité horizontale de l’avant-bras

Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée dans le service d’orthopédie traumatologie centre hospitalier . Ont été inclus, tous les patients ayant bénéficié d’une prothèse tête radiale entre 2015 et 2018 et revus avec un recul minimum de 12 mois.

15 patients ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait de 5 femmes pour 10 hommes d’âge moyen 39 ans. Le côté dominant était intéressé dans 11 cas. Le traumatisme causal comprenait: une chute sur la main, une chute d’une échelle ou d’un toit , un accident de la voie publique . tous les patients présent une fracture stade III de mason dans un seul cas associées àune luxation du coude et une fracture du processus coronoïde. – Les prothèses de tête radiale sont indiquées dans la prise en charge des fractures complexes non ostéosynthésables de l’extrémité proximale du radius. Hypothèse. – La prothèse de tête radiale à cupule mobile permet de stabiliser le coude et le cadre antibrachial après la résection de la tête radiale, en favorisant la cicatrisation ligamentaire et en permettant aux patients de retrouver un coude fonctionnel. Matériel et méthodes. – Vingt-deux prothèses ont été évaluées au recul moyen de 50 mois. Seize patients ont été pris en charge en urgence, dont 13 présentaient des lésions associées. Six patients ont été pris en charge au stade de séquelles. Résultats. – Quatre prothèses ont été retirées. Sur les 18 patients évalués, un résultat satisfaisant selon le MEPS était obtenu dans 77 % des cas et 76 % des patients présentaient peu ou pas de gêne fonctionnelle. Onze patients sur 18 ne présentaient pas de douleur ou des douleurs minimes. L’arc de flexion-extension moyen était de 100◦ et l’arc de prono-supination de 143◦. La force moyenne du coude en flexion correspondait à 67 % du côté controlatéral sain et la force de la poigne à 86 %. Des liserés péri-prothétiques ont été constatés dans 5 cas, une ostéolyse au niveau du col du radius dans 10 et une érosion du capitulum dans 7. Une complication est survenue dans 7 cas. Une reprise chirurgicale précoce a été nécessaire dans 6 cas pour instabilité du coude

Les résultats de la prothèse de tête radiale à cupule mobile sont décevants que ce soit dans les formes aiguës ou chroniques des fractures complexes de la tête radiale. Le pronostic est lié aux lésions associées qu’elles soient osseuses ou ligamentaires et à leur réparation. Le taux de complications n’est pas négligeable et semble augmenter avec le recul.

Cette approche thérapeutique offre donc une solution prometteuse pour traiter les fractures complexes de la tête radiale en rétablissant la stabilité globale du coude et du cadre anti-brachial. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer à long terme les résultats cliniques et fonctionnels de l'utilisation de prothèses de la tête radiale dans de tels cas.

P16 TRAITEMENT CHIRURGICAL DES PARALYSIES RADIALES POST TRAUMATIQUES.

Le nerf radial est un nerf mixte dont le contingent moteur est responsable de l’extension du coude, du poignet et des doigts. Il est fréquemment lésé au cours des atteintes traumatiques du membre supérieur du fait de ses rapports étroits avec le squelette osseux. En effet son passage dans la gouttière radiale le rend particulièrement vulnérable lors des fractures de l’humérus (première étiologie de paralysie radiale). Face a un déficit post traumatique du nerf radial, certains paramètres tels que le délais de prise en charge, l’étiologie et le terrain vont influencer le choix thérapeutique entre chirurgie nerveuse et chirurgie palliative.

Il s’agit d’une étude rétrospective à propos de 10 patients pris en charge pur une paralysie du nerf radial. On a évalué les résultats de la chirurgie nerveuse en utilisant le score de la BMRC. Les résultats de la chirurgie palliative sont appréciés en notant la récupération de l’extension du poignet, l’extension des MP et l’ouverture de la première commissure.

La série compte 10 patients (9 hommes et une femme) dont l’âge moyen est de 30 ans et l’étiologie dominante est la fracture de l’humérus (7 cas). La prise en charge s’est faite comme suit: - Deux patients ont été traités en urgence pour des plaies du membre supérieur. Ils ont eu une suture directe épipérineurale. - Cinq ont consulté à 6 mois post traumatique et ont bénéficié d’une greffe nerveuse utilisant en moyenne 4 torons au dépend du nerf sural. La longueur moyenne de la greffe était de 4 cm. - Les trois patients restants ont consulté tardivement et ont reçu un traitement palliatif par transferts tendineux selon la technique de Merles d’Aubigné. Les étiologies sont dominées par les fractures de l’humérus (7 cas). Toutes durées confondues et au recul moyen de 3 ans, nos résultats sont très satisfaisants.

Les fractures de l’humérus et plus particulièrement les fractures spiroïdales du tiers moyen sont les plus pourvoyeuses de paralysies radiales, mais souvent ces dernières récupèrent spontanément. Diverses études rapportent un taux de 70% de récupération spontanée. Dans les cas de non récupération ou de section nette du nerf radial, le traitement chirurgical s’impose, car il est seul capable de restituer les fonctions nerveuses. La chirurgie primitive avec suture épipérineurale sans tension lorsqu’elle est possible donne les meilleurs résultats, estimés à 80% (100% dans notre série). Quant à la greffe nerveuse, les bons résultats sont estimés à 60% (80% dans notre série). Dans les cas où les lésions nerveuses sont inaccessibles à une chirurgie directe, soit à cause de l’étendue de la perte de substance nerveuse, ou devant un délai de consultation trop important (supérieur à 18 mois), on réalisera d’emblée une chirurgie palliative avec transferts tendineux visant à réanimer les effecteurs dénervés par d’autres fonctionnels. Cette chirurgie sera aussi réalisée devant l’absence de récupération ou une récupération incomplète après chirurgie nerveuse comme c’était le cas de notre patient. Dans ce cas, un délai minimum de 6 mois est nécessaire afin de juger les résultats de la chirurgie nerveuse. Ce délai est plus important chez le patient tabagique et/ou âgé.

Le nerf radial est le nerf de l’extension du membre supérieur et est appelé de ce fait le nerf de la bienvenue. Le patient atteint de paralysie radiale intermédiaire présente un déficit d’extension du poignet et des doigts ainsi qu’un déficit d’ouverture de la 1ère commissure. Les objectifs du traitement vise à récupérer ces fonctions motrices. Quelque soit la technique choisie, rééducation fonctionnelle ciblée et bien conduite est la condition sine qua non pour garantir un bon résultat final.

P19 MYOÉPITHÉLIOME À CELLULLES FUSIFORMES: UN RARE CAS D’ATTEINTE DU DOIGT CHEZ UN GARÇON DE 15 ANS.

Le myoépithéliome cutané est une tumeur cutanée rare qui a récemment fait l'objet de plus d'attention, cela malgré les grands difficultés de diagnostic. C'est une tumeur bénigne avec un taux élevé de récidive si non excisée radicalement, qu'il faut distinguer de son homologue malin.

Peu de cas ont été décrits à ce jour et, à notre connaissance, aucun cas au doigt d'un enfant existe dans la littérature. Nous présentons le cas d'un garçon de 15 ans atteint d'une forme rare de myoépithéliome à cellules fusiformes localement agressif.

Le patient a été traité avec une approche multidisciplinaire associant exérèse chirurgicale et curiethérapie personnalisée. Au recul d'un an, il n'y avait pas de récidive de la tumeur, absence de déficit fonctionnel, et restauration complète de l'os réséqué.

Le myoépithéliome cutané est une forme rare de malignité dont nous devons être conscients dans notre propre pratique clinique. Un diagnostic erroné pourrait entraîner une perte de fonction dans la zone touchée, surtout lorsqu'on parle des extrémités distales, et risque de récidive si la chirurgie n'est pas radical.

P21 Lipome révèle par syndrome du canal carpien.

Le syndrome du canal carpien (SCC) est causé par la compression ou l'irritation du nerf médian dans le canal carpien de la main. Les lipomes comprimant le nerf médian et provoquant un SCC sont rares. Cette étude présente trois cas cliniques visant à préciser l'importance de l'examen clinique systématique des membres supérieurs et la possibilité d'étiologies extracanalaires, notamment tumorales, dans l'apparition d'un SCC

Cette étude prospective a été menée sur une période de 2 ans, de novembre 2020 à octobre 2022. Trois patientes âgées respectivement de 50, 54 et 60 ans ont présenté une masse dans la paume de la main avec des tests de Tinel et de Phalen positifs. L'électromyogramme du membre supérieur n'a pas révélé de lésion intrinsèque du nerf médian, mais une diminution de la conduction motrice et sensitive par rapport au côté opposé. L'IRM a confirmé la présence d'un lipome. Les trois patientes ont subi une exérèse complète de la tumeur.

Le suivi moyen de ces trois cas était de 17 mois. L'examen histologique des tumeurs a confirmé le diagnostic de lipome sans signes de malignité. Les trois patientes ont connu une guérison complète et aucune récidive n'a été observée après l'opération. Le lipome est une tumeur bénigne composée de graisse mature. Dans la paume de la main, il peut être situé au-dessus ou en dessous de l'aponévrose, et exceptionnellement intramusculaire. Les symptômes de compression vasculonerveuse incitent les patients à consulter. Ce sont les lipomes situés sous l'aponévrose qui compriment les branches du nerf médian et du nerf cubital. Les symptômes de compression nerveuse ne sont pas liés à la taille de la tumeur.

Face à une masse graisseuse palmaire associée à des signes de souffrance nerveuse, une IRM et un EMG doivent être réalisés. Le chirurgien doit envisager la possibilité d'un fibrolipome du nerf médian, voire d'un liposarcome, et ne pas se focaliser uniquement sur le diagnostic de lipome bénin. Ces deux tumeurs présentent un aspect clinique similaire au lipome bénin. L'IRM est essentielle pour différencier ces trois lésions.

P23 Chirurgie secondaire des tendons fléchisseurs en Zone 2 dans un environnement chirurgical à ressources limitées : Notre expérience dans la chirurgie du sauvetage fonctionnel des doigts longs par fixation du fléchisseur profond sur la deuxième phalange.

Dans un environnement chirurgical à ressources limitées, l’on observe fréquemment des doigts longs non fonctionnels dus aux lésions non traitées de deux tendons fléchisseurs (superficiel et profond) en Zone 2, et ces séquelles s’accompagnent parfois des lésions de parties molles de la troisième phalange associées ou non à des atteintes osseuses, rendant impossibles toute réparation nécessitant une fixation du tendon fléchisseur profond à la base de la troisième phalange en vue d’obtenir la flexion de l’interphalangienne distale.

Il s’agit d’un rapport d’une série des cas cliniques. L’intervention est effectuée le plus souvent sous anesthésie du membre supérieur (bloc nerveux) ou générale. La réparation est effectuée au travers de la cicatrice et agrandit à ses extrémités, en zig-zag (technique de Bruner). La fixation du fléchisseur profond ou de sa greffe est faite selon le principe du pull-out transosseux au niveau de de la deuxième phalange, l’articulation interphalangienne distale étant soit arthodésée, soit tenodésée. La protection des sutures est assurée par une orthèse dorsale ante-brachio-palmaire, poignet de la rectitude à 30°de flexion, MP à 40° de flexion et IP en extension durant 30 à 45 jours. La rééducation est donc précoce afin de restaurer d’emblée le glissement tendineux et éviter les adhérences.

De 2012 à 2022, nous avons traité huit doigts longs pour une chirurgie secondaire des tendons fléchisseurs en Zone 2, présentant des lésions de deux tendons fléchisseurs avec des hypotrophies pulpaires associées à des lésions osseuses (lésions lytiques, ostéoporose). Nous avons réalisé pour deux doigts une suture tendineuse directe et pour les six autres doigts, une chirurgie en deux temps avec greffe tendineuse du tendon du long palmaire. La fixation du tendon ou de la greffe a été faite selon le principe du pull-out transosseux au niveau de de la deuxième phalange. Les résultats attendus ont été observés, la flexion des phalanges moyennes sur les phalanges proximales et des phalanges proximales sur les métacarpiens.

Dans les pays à ressources limitées, plusieurs circonstances traumatiques ou tentatives chirurgicales malheureuses rendent impossibles la restauration fonctionnelle de l’interphangienne distale. Il est cependant possible de réaliser un sauvetage fonctionnel en implantant le fléchisseur profond ou sa greffe à la base de la deuxième plalange selon le principe du pull out transosseux

Il s’agit donc d’une alternative technique devant l’impossibilité de toute réparation au niveau de la troisième phalange dans un environnement chirurgical à ressources limitées.

P24 Chirurgie des tumeurs glomiques pulpaires : intérêt d’une voie d’abord au cas par cas.

La tumeur glomique est une prolifération neuromyo-artérielle bénigne très rare, qui siège principalement au niveau unguéal. Généralement, il existe trois localisations : sous-unguéale, pulpaire et latéro-pulpaire. La localisation pulpaire est exceptionnelle. L’imagerie médicale joue un rôle important dans le diagnostic et, la certitude diagnostique est apportée par l’histologie. Dans tous les cas, le traitement est chirurgical et repose sur l’exérèse complète. L’objectif de cette étude est de discuter, à travers ce cas, sur les voies d’abord possibles pour les localisations pulpaires.

Une dame de 60 ans, a consulté pour une tuméfaction d’environ 5 mm au grand axe, ferme, siégeant au niveau de la pulpe du pouce droit, très douloureuse et très sensible au toucher avec un antécédent d’une tentative d’une première exérèse de la tumeur avec récidivive. Les radiographies standards ont objectivé une érosion osseuse de la phalange distale. L’échographie mettait en évidence une formation hypoéchogène, bien limitée et encapsulée. L’IRM montrait un T1 en hyposignal, un T2 en hypersignal et une visibilité de nombreux vaisseaux périlésionnels témoignant de son hypervascularisation. Le diagnostic d’une tumeur glomique pulpaire récidivante a été retenue. Une voie d’abord directe pulpaire arciforme adaptée à la localisation de la tumeur nous a permis à réaliser une exérèse chirurgicale complète de la tumeur, avec confirmation du diagnostic à l’anatomopathologie. Les suites opératoires ont été simples avec une disparition rapide et spectaculaire de toute de la symptomatologie. La cicatrisation a été obtenue par première intention.

La voie d’abord des tumeurs glomiques sous unguéales a divisé les chirurgiens en partisans de l’abord direct trans-unguéal et ceux préférant l’abord latéral. La voie d’abord idéale serait celle qui permet une large exploration, une facilité de l’ablation complète de la lésion. Une voie qui éviterait le décollement de l’ongle, qui même reposé, entraîne souvent une gêne jusqu’à la repousse complète avec le risque de dystrophie unguéale, complication parfois mentionnée. La voie latéro-unguéale en décollant le complexe unguéal semble être une technique donnant le moins de complications – par sa simplicité d’exécution, sa qualité de bonne exposition permettant ainsi une exérèse la plus complète possible. La voie pulpaire parait la mieux adaptée pour les localisations pulpaires. Mais la forme de l’incision devrait s’adapter au cas par cas, en vue d’une exérèse complète de la tumeur.

Pour les localisations pulpaires, en vue d’obtenir une exérèse complète, la voie d’abord devrait être la plus directe, et adaptée au cas par cas.

P25 Est-ce le premier cas de la maladie de Dupuytren chez un enfant africain noir ? Discussion clinique et histologique.

La maladie de Dupuytren, est une affection chronique bénigne, progressive, fibro-proliférative, développée à partir de l'aponévrose palmaire de la main. Il est très rare de la trouver dans la tranche d'âge pédiatrique. L’auteur n’a pas trouvé dans la littérature d’études avec confirmation histologique rapportant la maladie de Dupuytren chez un enfant africain de peau noire. L’originalité de ce travail réside dans la rareté de telles études avec le premier rapport d’une telle observation.

Un enfant de 10 ans, africain de peau noire et indemne de toute charge génétique caucasienne, a connu une chute à la paume de la main, sans plaie ni hématome avec l’apparition une année après sur le site du traumatisme d’un nodule ferme, douloureux lors du verrouillage de la prise. La radiographie de la main était normale. L’échographie a objectivé une lésion tissulaire. La chirurgie a découvert une tumeur fibreuse intéressant l’aponévrose palmaire superficielle moyenne aux dépens des bandelettes pré-tendineuses, masse nodulaire adhérente aux tendons fléchisseurs. La chirurgie a consisté en une exérèse de la tumeur fibreuse nodulaire avec l’environnement aponévrotique immédiat. Les résultats de la chirurgie ont été très satisfaisants : disparition de la tuméfaction et de la douleur lors du verrouillage de la prise. Le résultat de l’analyse anatomopathologique et immuno-histochimique avait confirmé l’aspect histopathologique d’une fibromatose superficielle (contracture de Dupuytren).

Est-ce une Maladie de Dupuytren ou une Fasciite nodulaire chez un enfant noir africain ? Pas de preuves solides que la masse retirée de la main de l'enfant puisse effectivement être une maladie de Dupuytren : la localisation anatomique du nodule très proximale et ulnaire. Le site semble plus lié à l'aponévrose des muscles hypothénar et en l'absence d'une rétraction, on ne peut conclure que la masse est un Dupuytren clinique. Bien que compatible avec Dupuytren, l'histologie est aspécifique et il n'existe malheureusement pas de marqueur spécifique de cette pathologie. En effet, des facteurs tels que l'âge du patient, l'apparition rapide d'un nodule post-traumatique sous-cutané douloureux au niveau de l'éminence hypothénar, ainsi que l'aspect macroscopique du nodule en continuité avec l'aponévrose musculaire, visible en peropératoire, ce sont des éléments qui peuvent plaider aussi en faveur de la fasciite nodulaire.

Un traumatisme à la paume de la main chez un enfant africain de peau noire peut être à la base du développement de la maladie de Dupuytren. Un examen anatomopathologique et immuno-histochimique est nécessaire pour la confirmation et le diagnostic différentiel de la maladie. La chirurgie, si elle est nécessaire, comporte l’exérèse de la masse fibreuse nodulaire avec son environnement aponévrotique immédiat. Il se dégage de cette étude, probablement le premier rapport d’un tel cas, que la maladie de Dupuytren, bien que rare, existe chez l’enfant africain de peau noire indemne de toute charge génétique caucasienne. Il faudra le rechercher dans nos pratiques quotidiennes de chirurgie de la main chez l'enfant africain à peau noire.

P26 Le lambeau « flip-flap », une alternative pour la couverture des pertes de substances étendues de la face dorsale des doigts longs.

La couverture en urgence des traumatismes délabrants de la main et des doigts représente fréquemment un défi en chirurgie de la main. Nous présentons le cas d’un patient ayant une perte de substance dorsale longitudinale des doigts longs, avec exposition osseuse et tendineuse, traitée par lambeau de couverture homodigital retourné cellulo-graisseux de type « flip-flap » palmaire.

Il s’agissait d’un patient de 37 ans, travaillant dans le bâtiment, victime d’un traumatisme délabrant de la face dorsale de la main, touchant les doigts longs sur toute leur longueur. Après parage, ostéosynthèse par broches des fractures de phalanges et réparation des lésions tendineuses par plasties locales ou sutures, la couverture de chaque doigt a été réalisée grâce un lambeau homodigital de tissu cellulo-graisseux, prélevé en sous-cutané à la face palmaire du doigt, retourné autour de son pédicule collatéral, puis fixé à la face dorsale. La face superficielle des lambeaux a été laissée en cicatrisation dirigée. Le patient a été suivi de manière hebdomadaire jusqu’à cicatrisation complète puis mensuellement.

La cicatrisation cutanée complète a été obtenue en 4 semaines, sans nécrose des lambeaux, ni surinfection locale. Au dernier recul à 9 mois, le patient présentait des raideurs articulaires attribuables au traumatisme ostéo-tendineux sous-jacent, avec des distances pulpe-paume allant de 0 à 2 travers de doigts. Il avait repris son activité professionnelle à 6 mois. Aucune morbidité n’a été notée à la face palmaire des doigts.

La couverture de la face dorsale des doigts fait généralement appel à des lambeaux de routine (Hueston, latéro-digital) ou pédiculés plus complexes (inter-métacarpien, cross-finger). Le lambeau utilisé ici est l’application plus étendue d’un lambeau cellulo-graisseux palmaire homodigital, précédemment décrit pour des pertes de substances dorsales plus limitées. Ce lambeau s’est avéré simple de réalisation à la manière d’un cross-finger palmaire homodigital. Il a montré son efficacité pour la couverture des lésions ostéo-tendineuses. Cependant, la nature rétractile des cicatrices après cicatrisation dirigée pourrait faire discuter l’utilisation d’une greffe de peau complémentaire de première intention.

Le lambeau homodigital palmaire cellulo-graisseux retourné de type « flip-flap » palmaire est une option intéressante pour couvrir une perte de substance concernant l’ensemble de la face dorsale d’un doigt, sans morbidité notable.

P27 FRAGMENT SPECIFIC FIXATION, une alternative efficace à la plaque palmaire verrouillée, dans les fractures complexes du radius distal – discussion sur 6 cas.

Medoff publie en 2005 une classification des fractures du Radius Distal, qui introduit la base de la notion des key-fragments. Chaque key-fragment nécessite en principe, une fixation spécifique (Fragment Specific Fixation). Cette technique permet une réduction parfaite articulaire et une meilleure stabilité de la fixation, conditions de base d’un succès thérapeutique dans les fractures complexes du Radius Distal.

Nous proposons une étude rétrospective, monocentrique, mono-opérateur, clinique et radiologique, étendue sur 2 ans (2021-2022) sur 6 fractures complexes du Radius Distal opérées avec la méthode Fragment Specific Fixation, avec plus d’un an de recul.

Nous présentons les résultats des 6 poignets opérés avec le principe de Fragment Specific Fixation, avec plus d’un an de recul post-opératoire.

Les fractures de la styloïde radiale, volar rim, compression dorsale, dorsal-ulnar corner, ou les impactions intra-articulaires nécessitent parfois des techniques de synthèse adaptées, qui utilisent des plaques conçues spécifiquement pour chaque fragment. Ces plaques respectent le principe de base AO de type buttress-plate et sont plus adaptées, dans certains cas, que la plaque verrouillée palmaire.

Fragment Specific Fixation peut être une alternative sûre et efficace dans certains types de fractures complexes du Radius Distal où la simple plaque verrouillée palmaire ne suffit plus.

P28 Anesthésie dans la chirurgie du canal carpien : lidocaïne contre lidocaïne adrénalinée.

La libération du nerf médian au canal carpien est une chirurgie très fréquente. Elle se déroule le plus souvent en ambulatoire. Une anesthésie locale au niveau du talon de la main est une option validée. Dans le cadre de cette anesthésie, différentes molécules peuvent être utilisées. L’usage de la lidocaïne nécessite l’utilisation complémentaire d’un garrot pneumatique à la racine du membre supérieur afin de pallier au saignement per opératoire. Plus récemment est apparue l’anesthésie de type WALANT « Wide Awake Local Anesthesia No Tourniquet » qui se base sur l’utilisation de lidocaïne adrénalinée et qui permet ainsi de s’affranchir du garrot. L’objectif de notre étude était de rapporter les résultats de la chirurgie du canal carpien en comparant l’utilisation de la lidocaïne et de la lidocaïne adrénalinée au sein de notre équipe chirurgicale.

Le choix du type d’anesthésie locale a été laissé à l’appréciation de chaque chirurgien. Douze patients ont eu une anesthésie locale avec de la lidocaïne (groupe AL) et douze patients avec de la lidocaïne adrénalinée (groupe WALANT). La technique opératoire était celle d’une libération à ciel ouvert mini invasive. Un questionnaire a été systématiquement complété par le chirurgien ayant pratiqué l’intervention ainsi que par le patient. Chaque patient a été revu en consultation post opératoire à un mois de la chirurgie.

Les deux groupes étaient comparables. La quantité de produit était significativement plus importante pour le groupe WALANT (10mL contre 8,5mL ; p 0,02). La moitié des patients du groupe AL se sont plaints d’une douleur à l’injection du produit. Le temps opératoire était similaire mais le délai entre l’anesthésie et l’incision était plus long pour le groupe WALANT (19min contre 13,5min ; p0,00). Un tiers des patients se sont plaints du garrot mécanique. Les décharges électriques per opératoires étaient identiques pour les deux groupes. Le chirurgien trouvait une infiltration de la zone opératoire plus importante dans le groupe AL et se disait significativement plus confortable dans le groupe WALANT. La moitié des patients dans le groupe AL se sont plaints de douleur au cours de l’appel du lendemain. Il n’y a pas eu de complication post opératoire. Il n’y avait pas de douleur rapportée à un mois.

Nos résultats préliminaires soulignent l’intérêt de la technique WALANT par le gain de confort apporté au patient et au chirurgien sans altérer la qualité de la chirurgie nerveuse. Une attention doit toutefois être portée au respect strict des contre-indications à l’utilisation de la lidocaïne adrénalinée telles que les allergies et les vascularites. Une inclusion plus grande au sein des effectifs de notre étude permettra d’asseoir nos résultats.

P29 Le Lambeau Adipeux Hypothénarien, alternative facile et rapide dans les cas de reprise de Canal Carpien.

Le Canal Carpien reste la maladie neurologique la plus répandue au niveau du membre supérieur, affectant entre 3 et 7% de la population. Même si la libération du Canal Carpien, qu’elle soit en open ou sous endoscopie, reste une opération fiable et efficace, la littérature mentionne une moyenne de 5% de reprises de Canal Carpien. Les techniques de révision utilisées incluent la neurolyse externe ou interne, la ténosynovectomie, le « wrapping » avec veine saphène, ou avec des implants prothétiques type collagen matrix conduit, plus une série de lambeaux de couverture, que ce soit avec la gaine des fléchisseurs ou le lambeau adipeux hypothénarien.

Nous proposons une étude rétrospective, monocentrique, mono-opérateur, étendue sur 2 ans (2021-2022) sur 15 reprises de Canal Carpien, avec plus de 6 mois de recul. La technique chirurgicale de reprise inclue la neurolyse externe à ciel ouvert plus un lambeau de couverture du nerf médian type Hypothenar Fat Pad Flap.

Tous les 15 patients ont été soulagés par la chirurgie de reprise, dont 12 avec la disparition complète de la symptomatologie (paresthésies et Tinel positif au niveau de l’ancienne cicatrice). Nous n’avons pas demandé d’électromyogrammes pré- ou post-opératoires, car les délais locaux sont extrêmement longs, notre analyse reste purement clinique.

Les récidives du Canal Carpien sont rapportées dans la littérature dans des pourcentages très différentes, entre 1 et 32%, mais la moyenne reste globalement autour du 5% des opérations primaires. Même si de très diverses techniques sont décrites, nous avons adoptés pour la révision des Canaux Carpiens la simple neurolyse externe associée avec le lambeau adipeux hypothénarien. Les résultats obtenus nous ont donné pleine satisfaction, à nous, chirurgiens, mais également aux patients.

Nous recommandons le lambeau adipeux hypothénarien, associé à la neurolyse externe du nerf médian, dans les cas de récidive du Canal Carpien. C’est une technique simple, rapide, efficace, à faible coût, sans risques, qui nous a offert dans tous les cas de bons voire même de très bons résultats cliniques.

P30 Hand burns: treatment, challenges and our experience in their management.

Burns are a major public health problem and one of the commonest type of injuries. Approximately 80% of burn victims suffer hand burns with serious social, economic, and functional consequences affecting dramatically one’s quality of life. The subject of this presentation is the experience of our Institution in the management of hand burns.

We conducted a retrospective study regarding patients with hand burns that have been evaluated and treated in our institution between 2017 – 2023 The burns were either only in hands or in conjugation with burn injuries in other areas of the body.

During the 5 year period 297 patients were treated with hand burns, either as an outpatient or in patients. The 2/3 of them were males while the commonest cause was thermal injury, followed by chemical and electric burns respectively. The vast majority was treated conservatively where 5,8% of them required surgical intervention. Finally, 5 people were subjected to enzymatic debridement. Around 15 % of patients had some form of functional impairment while 5% required some form of postburn reconstruction ( z-plasty).

Burns are devastating injuries affecting large numbers of population. More specifically, hand burns have a direct impact in the quality of life of patients. Our department adopted a more conservative approach, where the majority of patients needed no surgery. The ones that required operation were treated with split thickness skin grafts with or without dermal substitutes. Interestingly, the patients that were subjected to enzymatic debridement presented faster healing with excellent post burn functionality.

Hand burns require management by a multidisciplinary team. The utilization of enzymatic debridement seems a promising alternative. Moreover the early occupational therapy of patients has a positive impact in better function and less post burn contractures.

P31 Prise en charge de la dysplasie trapézienne : revue de la littérature.

La dysplasie du trapèze est une affection constitutionnelle osseuse décrite comme une pente exagérée de la surface articulaire du trapèze favorisant la subluxation du premier métacarpien. Cette instabilité articulaire structurelle semble être à l’origine d’une rhizarthrose douloureuse chez des patients souvent jeunes. Afin de prévenir l'évolution vers une arthrose précoce, des interventions visant à stabiliser l’articulation ont été décrites. L’objectif de cette revue était de faire une mise au point sur les différentes prises en charges chirurgicales de la dysplasie trapézienne.

Nous avons réalisé une revue descriptive de la littérature sur la plateforme PubMed. Pour chaque article retrouvé nous avons recueilli la modalité diagnostique, les principes de la technique chirurgicale, le nombre, le sexe et l’âge des patients inclus, la durée du suivi, les résultats cliniques et radiologiques.

Nous avons retrouvé 7 séries cliniques portant spécifiquement sur des patients atteint de dysplasie du trapèze, pour un total de 89 patients avec un suivi de 1 à 18 ans. Les patients étaient majoritairement des femmes jeunes (<40ans) avec une arthrose débutante (Eaton 1). Quatre auteurs ont utilisé l’angle de dévers sur des incidences de Kapandji afin de faire le diagnostic dont 2 avec des clichés dynamiques, 1 auteur l’inclinaison trapézienne sur des incidences de Robert et 2 n’ont pas détaillé la méthode diagnostique. 2 séries portaient sur les ostéotomies de réorientation de la selle trapézienne, 1 série sur la double ostéotomie oblique de rotation et 4 sur les ostéotomies d’addition-soustraction. Les résultats cliniques étaient bons avec une diminution des douleurs et une amélioration du DASH score malgré l’évolution des signes radiologiques d’arthrose.

Les séries retrouvées étaient de faible taille, hétérogène et présentaient de nombreux biais. Il n’existe pas de consensus diagnostique et dans 3 séries, la méthodes diagnostique cité et les incidences retrouvées dans les illustrations n’étaient pas concordantes. Aucune étude n’avait de groupes contrôle sachant qu’aucun suivi de cohorte sur des patients atteints d’une dysplasie du trapèze n’a encore été publié afin de prouver le caractère arthrogène de cette affection. Malgré des résultats globalement satisfaisant, les auteurs insistent sur le caractère exigent des chirurgies décrites. Il nous semble impossible de codifier la prise en charge aux vues de la littérature publié aujourd’hui.

Nous manquons de données validées et de nouvelles études prospectives contrôlées doivent être conduites afin d’aboutir à des consensus diagnostiques et thérapeutiques de cette affection complexe touchant des patients jeunes chez qui ralentir l’évolution de l’arthrose est une priorité.

P32 Apport de l’immunohistochimie au diagnostic de certitude d'une volumineuse tumeur glomique de l’avant-bras avec atypies morphocliniques.

La tumeur glomique (TG) est une prolifération bénigne neuro-myo-artériels, rare et hamartomateuse des cellules des corpuscules de Masson. Infra centimétrique, elle siège dans 75% des cas aux mains et aux doigts, exceptionnellement extradigitale. La douleur est évocatrice si elle accompagne une petite masse violacée. L’IRM, mieux l’angio-IRM trouve son intérêt devant les atypies morphocliniques caractérisant la forme profonde extradigitale. La certitude diagnostic est immunohistochimique; le pronostic est bon après exérèse totale, la récidive et la dégénérescence sont exceptionnelles.

Notre observation est celle d’une femme de 47 ans, se plaignant depuis trois ans d’une masse douloureuse dorsale à l’avant-bras droit accompagnée de paresthésies radio-medio-ulnaires, aggravées par le froid. L’IRM évoque un liposarcome myxoide ou une tumeur desmoide et l’EMG confirme la compression nerveuse. Une biopsie par voie dorsale est décidée dans un premier temps, orientant le diagnostic à la TG. L’exérèse tumorale en monobloc se fait par abord itératif. La masse est volumineuse, oblongue, ferme, encapsulée, mesurant (70 x 25 x 15) mm avec des logettes à contenu sérohématique; l’étude microscopique montre une prolifération monotone de cellules rondes et l’immunohistochimie confirme la TG avec positivité des marqueurs AML.

Régression immédiate des paresthésies avec analgésie totale. Aucune récidive signalée au dernier recul de quatre ans.

La TG typique digitale est infra centimétrique, violacée, sous cutanée pulpaire ou sub-unguéale, rouge à la trans-illumination, douloureuse spontanément et à palpation-pression avec hypersensibilité au froid. La forme extradigitale, est atypique, volumineuse et profonde, avec compression nerveuse dominant le tableau. Les caractéristiques de la douleur peuvent manquer. L’hétérogénéité morphologique déroute l’exploration et le diagnostic étiologique, portant à confusion avec de nombreuses tumeurs des tissus mous, bénignes ou sarcomateuses telles que: hemangioblastome, léiomyome, liposarcome, léiyomyosarcome, angiosarcome, myofibrosarcome. En fonction de la proportion des constituants neuro-myo-artériels elle réalise une forme glomique solide, un glomangiome ou un glomangiomyome.

La TG extradigitale profonde et volumineuse est exceptionnelle de diagnostic difficile. La douleur est révélatrice lorsque sa triade caractéristique est retrouvée. Isolée, elle peut susciter de nombreuses consultations pluridisciplinaires en vain, faisant errer parfois plusieurs années le diagnostic que l’IRM oriente sans spécificité ni sensibilité, il est obtenu après exérèse chirurgicale et étude immunohistochimique.

P34 La prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une tumeur de l’avant-bras gauche chez un violoniste : cas clinique et revue de la littérature.

La prise en charge des musiciens professionnels est particulière devant la forte demande fonctionnelle et la sensibilité particulière de ces patients.

Nous rapportons le cas d'un patient de 65 ans, violoniste professionnel et chef de chœur, qui consulte pour une tumeur située à la face palmaire de l’avant-bras gauche, à la jonction tiers moyen/tiers distal, associée à des mouvements involontaires à type de tremblement et d'enroulement en flexion de l'annulaire et de l'auriculaire gauche. La tumeur existe depuis 15 ans et a récemment augmenté de volume. Les mouvements involontaires sont présents depuis 6 mois, uniquement lors de la pratique instrumentale, la rendant impossible. Il existe un Tinel douloureux sur la lésion. Il n’a aucune gêne au quotidien. A l'examen clinique avec son instrument, il y a une perte de justesse et du phrasé musical, une insuffisance de couverture de la touche par les deux derniers doigts et un manque de force à l'appui des doigts sur la touche. Ces mouvements sont présents dès les premières notes jouées. Le mouvement est reproduit en mimant la posture de jeu, à savoir en supination maximale de l'avant-bras.

L’échographie puis l’IRM montraient une tumeur tissulaire de 2 cm de grand axe, bien délimitée, sus-aponévrotique, non adhérente mais avec un effet de masse sur les tendons fléchisseurs de l'annulaire et de l'auriculaire gauche. Une exérèse chirurgicale monobloc a été réalisée et l’analyse anatomopathologique retrouvait un schwannome probablement développé aux dépends d’une branche sensitive du nerf ulnaire. Après la chirurgie, le patient a pu à nouveau jouer du violon à partir de J+7 et les mouvements involontaires ont progressivement disparu en 6 mois. Il n’avait aucune douleur ni déficit sensitivo-moteur d’aval. Il a pu reprendre sa pratique instrumentale au même niveau en 6 mois.

Le diagnostic de dystonie focale du musicien pouvait être envisagé ici devant la présence d’une gêne fonctionnelle à l’instrument et de facteurs de risques (pratique quotidienne intense depuis de nombreuses années, atteinte de la main gauche chez le violoniste). La tumeur a été longtemps asymptomatique et l’augmentation de son volume récent a entrainé un effet compressif sur les tendons fléchisseurs lorsque l'avant-bras était en position de supination maximale.

La prise en charge de cette tumeur a nécessité un examen clinique précis, répété, sans et avec l’instrument du musicien. L’apport de l’imagerie a permis de comprendre la physiopathologie de ses symptômes. La dystonie focale du musicien doit rester un diagnostic d’élimination.

P35 Ulnar Nerve Schwannoma: the therapeutic path.

Peripheral nerve tumours (PNT) are rare pathologies of the upper limb. Common neurological symptoms include tingling and ipsilateral limb weakness.

The case presented is about a 23-year-old woman, who reported symptoms of abnormal sensation, including tingling and loss of sensation in the area innervated by the ulnar nerve of the left arm. In addition, pain, weakness and the Tinel sign on the middle of the humerus were present (MacGowan and Dellon Type 2B). Indeed, the diagnostic examinations- MRI and U/S- revealed a mass (24mmX14mm) on the body of the ulnar nerve. Under general anaesthesia and the guidance of nerve stimulation, tumor excision was performed using a microscope. The ulnar nerve was distinguished followed by a tumor removal. The mass was sent for histopathological examination.

Symptoms faded in the immediate postoperative period. The pain and the Tinel sign diminished. In addition, normal arm strength and sensation were restored. The histopathological result showed a schwannoma, a benign tumor of the peripheral nerve sheaths.

Peripheral nerve tumors are very common benign, intermediate or malignant tumors that can cause severe neurological symptoms and rarely metastasis. They affect people between the ages of 20 and 50 years old. Schwannomas are the most common peripheral nerve tumors. They are ovoid masses, buff yellow in colour, well defined, encapsulated and often with hemorrhagic areas. In relation to the nerve trunk, the schwannomas are eccentric and often push the fascicles away. The latest WHO classification (2013) of "tumors of soft tissue and bone" plays the leading role for diagnosis and treatment regimen.

The consultation and the clinical image lead the diagnostic path. In addition, the imaging examinations- MRI and U/S- organize the surgical plan and form the prognostic tool, depending on the benign or malignant nature of the tumor. Complete surgical excision with respect of the anatomy of the fascicles is the key in limiting the possible postoperative neurological symptoms.

P36 Prise en charge de séquelles d’une fracture articulaire de la tête du 3ème métacarpien avec utilisation d’une reconstruction 3D : a case report.

Les fractures articulaires des têtes des métacarpiens sont rares et nécessitent souvent une intervention chirurgicale lors du diagnostic initial pour restaurer l’articulation de manière satisfaisante. La survenue d’un cal vicieux est donc exceptionnelle dans ces cas.

Nous présentons le cas d'une femme de 24 ans qui a développé un cal vicieux à la suite d’une fracture articulaire de la tête de son 3ème métacarpien. Cette fracture avait été initialement prise en charge dans un autre centre où le diagnostic radiologique de fracture articulaire n'avait pas été établi. La patiente a consulté après 4 mois en raison d'une raideur de l'articulation métacarpo-phalangienne, et une nouvelle radiographie a permis de diagnostiquer le cal vicieux sur une fracture articulaire frontale de la tête du 3ème métacarpien. Un scanner a été réalisé pour planifier l'intervention chirurgicale, et une impression 3D a été créée à partir des images traitées, afin de bien appréhender la déformation tridimensionnelle du cal vicieux par manipulation de l’objet et ainsi simuler puis planifier le niveau de l'ostéotomie et sa fixation par vis canulées.

La patiente a obtenu un bon résultat fonctionnel lors du dernier suivi, après 6 mois, avec une récupération complète de l'amplitude de mouvement.

Ce cas a mis en évidence l'intérêt de la modélisation 3D dans le domaine de la chirurgie, en particulier pour la planification et la simulation préopératoire de gestes chirurgicaux non conventionnels. Malgré quelques limitations, cette technologie s'est avérée précieuse pour évaluer et anticiper les défis rencontrés en per-opératoire.

P37 An extensor I compartment synovial sarcoma : report of a rare case.

Primary neoplasms of the hand are extremely rare, only 1% of all sarcomas are located in the hand. At presentation many patients come after a first unplanned excisions. Surgery with wide margins markedly improves the prognosis. Nevertheless, it's very hard to obtain clean surgery in a district like the hand where no true anatomic compartments are present. There are very few reconstructive options, in particualr when metacarpals bases are involved. This is a case report of a Synovial Sarcoma of the I extensor compartment involving the carpus, and the first two metacarpal bones where we introduced a reconstructive technique which allowed us to stabilize metacarpals while preserving the radiocarpical Joint.

33-year-old woman, welder. Initial misdiagnosis of De Quervain's tendinitis of the right hand, underwent needle injection at other facility, sent to our center after having performed an ultrasound scan to investigate a progressive increase in swelling. She underwent needle biopsy with histological diagnosis of Synovial Sarcoma. After neoadjuvant radiotherapy she underwent wide surgical excision of the neoplasm with sacrifice of the base of the I and II MTC trapezius, scaphoid, trapezoid, and radial styloid and reconstruction with an iliac crest autograf to stabilize metacarpal base and preserve radio capal articulation. Due to post-actinic complications about two months later, the patient received a surgical toilette of the wound bed coupled with a posterior interosseous pedicle flap.

On histological examination, the excision margins were wide. Subjected to quarterly follow-up, about 2 years later, the patient has no local recurrence of disease or distant metastasis. She has abandoned the brace and uses her hand for light daily activities with MTS score 20 (0-30). Presence of post actinic outcomes with limitation of Radio Carpal ROM and I ray. Revieweing RX imaging we observed completed fusion of the arthrodesis and progressive necrosis of radial articular surface and distal radius.

There are few papers in the literature regarding malignant tumors of the hand. The main reconstructive techniques described in liteature are mainly based on vascularized and nonvascularized radiocarpal arthrodeses. There is no reports where is described how to stabilyze metacarpal bases after a tumor resection.

We believe this may be a useful technique for limb salvage while maintaining good function Given the short follow-up we cannot exclude the need for future surgical revision but in any case the patient have a sufficient bone stock in case of future need of arthrodesis.

P38 Ostéochondrite disséquante des doigts chez le jeune grimpeur. À propos d’un cas.

Juvenile osteochondritis dissecans (JOCD), is encountered preferentially in older adolescents. This condition is mostly known around the knee, but it can also affect other joints. We report the case of a seventeen-year-old climber presenting a rare case of osteochondritis dissecans of a finger proximal interphalangeal joint.

He had been practicing indoor climbing since a few months. But he had to stop his physical activities because of pain in the middle finger. He didn’t report any previous history of local trauma, infection, or other pathology before the onset of the symptoms. After three months, he consulted his family doctor. Standard X-rays at this stage were interpreted as a non-union of a fracture of the proximal epiphysis of the middle phalanx. Physical examination at 4 months showed tenderness of the dorsum of the PIP joint without any swelling, and a full range of active and passive motion of the PIP joint. Computed Tomography (CT) examination showed sclerosis of a dorsal epiphyseal fragment still attached to the physis. MRI excluded any sign of pulley rupture, or any abnormal findings in tendons, but showed a high signal between the two epiphyseal fragments in T2-weight. From these images, we suspected a JOCD of the middle phalanx.

We opted for a non-operative treatment, with buddy tapping, and refraining from any strenuous physical activity involving the finger for 3 months. At one year follow-up, the patient presented with a painless joint and a full range of motion. CT Scan imaging follow-up showed complete healing with return to a normal aspect of the epiphysys, concomitant with the closure of the physis.

Our review of the literature found only two cases of JOCD of the interphalangeal joints of the fingers, both of which were at an advanced stage with loose bodies. Both were treated by excision of the loose bodies with pain relief and return to sport activities in a few month. This case was initially mistaken for a Salter and Harris type III fracture, but the absence of any macro-trauma, the radiological aspect (large smooth “fracture” line, densification of the epiphyseal fragment), and the evolution towards absence of bone healing pleaded against this diagnosis.

We report a rare case of a JOCD of the PIP joint of the middle finger in a 17-year-old climber treated conservatively with a successful outcome. The treatment of these lesions has not been codified so far, and their evolution seem hard to predict.

P39 Volar distal radioulnar joint dislocation: a case report and literature review.

Volar DRUJ dislocations are uncommon, and in many cases can be missed, to our knowledge, only 36 cases have been reported in the literature. We present a case of volar dislocation of the DRUJ caused by combination of hyperextension and hyper supination in a recent wrist trauma. Because of the paucity of this injury, A high index of suspicion with a correct evaluation of wrist radiographs is needed to diagnose the injury early and to avoid later significant functional disability.

A 36-year-old men presented with recent wrist trauma secondary to a work accident in hyper extension and supination. Physical examination showed that wrist was swollen, deformed, and positioned in supination. The wrist locked when the forearm was fully supinated, and the patient was not able to pronate her forearm. Initial anteroposterior and lateral radiographs of the wrist documented an isolated palmar dislocation of the DRUJ with respect to the radius and ulnar styloid. A CT scan was released, completing investigation by showing impaction of the ulnar head on the distal radius.

The patient was benefit from close reduction and percutaneous pinning with a 1.8-mm K-wire, under supraclavicular block and an image intensifier. At 6 weeks postoperatively, Diagnostic imaging confirmed that the reduction was maintained. The patient showed full range of motion of the wrist and elbow in flexion and extension.

Dislocation of DRUJ is not always present and radiographs can be difficult to interpret if displacement is minimal particularly if the lateral views are inadequate, a patient with a volar dislocation typically present with the forearm fixed in supination and ventral prominence of the ulnar head, and will be unable to pronate the wrist. Unfortunately, these physical exam findings may be equivocal due to the swelling and apprehension that generally accompany such injuries in the acute setting. High index of suspicion and appropriate imaging then become of utmost importance. Treatment is usually closed reduction followed by an above-elbow cast for a duration of three to six weeks under Local anesthesia with or without sedation. The reduction can be made more difficult by different blocks to reduction, such as impaction of the ulnar head, spasm of the pronator quadratus, and interposition of the torn TFCC

A high index of suspicion must be maintained when assessing patients with wrist injuries keeping a low threshold to obtain advanced imaging to assess DRUJ injuries. Promptly closed reduction under appropriate analgesia is widely possible with a good residual stability of the DRUJ in most cases.

P40 Rigid-traction external fixator treatment for type III open phalanges diaphyseal fractures.

Type III open phalanges fractures are linked with high morbidity rates, according to Gustilo et al, the complications are fracture non-union, infection and wound non healing. The original Suzuki fixator works using a traction component, In their original paper they used rubber bands to enforce elastic continuous traction. In this publication we showcase a novel rigid traction fixator inspired by the original Suzuki fixator as a cheap and effective alternative for the management of severe type III open phalanges fractures, and we explain the required measures to be taken to succeed this fixation.

Written informed consent was obtained from all patients. We performed a prospective study on 2 patients with P2 severe type III open fractures were treated using the Our novel rigid traction fixator in our hospital.

Surgical management consisted of wound trimming and debridement, abundant serum rinsing, surgical exploration. During the surgical intercourse, the patient was placed in the supine position, on an ordinary surgery table, under general, loco-regional, or local anesthesia; the pneumatic cuff was used in one case; local rubber cuff placed on the root of the injured finger was used once. External reduction monoeuvres include axial traction, rotation and angulation correction; Jahss manoeuvre was used only once. The surgical technique we used was heavily inspired by the technique described by Suzuki et al in their original paper. A long 1.2-mm-diameter Kirschner wire is inserted transversely through the skeleton proximal to the fracture as close as possible to the axis of rotation of the involved joint. The ends are then bent distally to form the alignment pins

There are various methods to treat sever type III open phalanges fractures such as the high cost constructs such as the AO ® Mini-Fixator or the EBI DynaFix™ system, or cheap constructs such as the Beaubourg cement-wire fixator. Suzuki et al, emphasis on importance of the continuous elastic traction offered by the rubber bands and its impacted on bone consolidation. The main limitations of this system would lie in its size and the problems of keeping the pins secondary to infection. However, no pin infection was noted in our patient and the system was well supported until removal.

Type III open phalanges fractures are linked with high morbidity rates, The original Suzuki fixator works using a traction component, whereas in this publication we showcase a novel rigid traction fixator inspired by the original Suzuki fixator as a cheap and effective alternative for the management of severe type III open phalanges fractures, and we explain the required measures to be taken to succeed this fixation.

P41 Traumatisme de la main par injection des liquides à haute pression.

L’injection des liquides d’haute pression (500 -2500 bar) résulte un traumatisme de la main par un petit trou de la peau, concerne des gens de travaux manuels surtout, les dockers, les ouvriers et les machinistes. C’est très souvent de sous-estimer ce traumatisme à cause de la petite section de la peau. Cependant, l’étendue de la blessure et ses complications sont plus graves et elles peuvent meme menacer la viabilité de la main.

Pendant 2 ans, de 2021 a 2023, on a accepté dans notre département 11 patients, tous hommes avec un traumatisme de la main avec des liquides de haute pression. Il s’agit de 9 professionnels- travailleurs manuels, et juste un cas d’accident domestique. 7 patients présentent un traumatisme de thénar ou de la paume et 4 patients trauma a la base de doigt (2 patients sur l’index, un patient au majeur et un patient à l’annulaire). 3 patients présentent traumatisme par l’hydroblastage, 6 patients par pistolet a peinture et 2 patients par des liquides de haute viscosité. Les patients avaient des symptômes douloureux et gonflement régional.

Le traitement des tous les patients était le débridement chirurgical et des antibiotiques intervenus. Tous les endroits anatomiques de la main sont nettoyés et les liquides de viscosité haute. Dans les cas de traumatisme d’hydroblastage, la pression haute de l’eau (2500 bar), coupe comme un couteau. Ainsi, des nerves et des vaisseaux digitaux sont sectionnés ou détruits. Dans la salle opératoire les artères et les nerves sont distingués et réparés avec des méthodes de la microchirurgie. 6 patients ont été entrés a la chirurgie pour un deuxième nettoyage après 48-72 heures. Tous les patients ont un plâtre dorsal post-opératoire pour 7 jours et commencent la kinésithérapie précoce des doigts.

L’injection des liquides à haute pression, provoquent des traumatismes sévères au gens des travaux manuels. C’est très souvent de sous-estimer la gravité du traumatisme et appliquer seulement des antibiotiques intervenus. Le débridement chirurgical et le nettoyage immédiate est le traitement propre. L’incision chirurgicale prolongée pour accéder et nettoyer tous les endroits anatomiques de la main et réparer les lésions nerveuses et vasculaires. Par la suite, l’application du plâtre post opératoire c’est très important pour le dégonflement de la main. Le changement des gazes de l’incision doit être quotidien. Le chirurgien doit réfléchir le débridement supplémentaire, 24 - 72 heures post opératoire, au cas où le gonflement et inflammation persistent.

En conclusion, les traumatismes de la main en liquides de pression haute concernent plutôt des hommes en travaux manuels, qui sont hospitalises pour un petit – apparemment trauma, dont le traitement chirurgical rapide est impératif.

P42 Effet rebond à l’arrêt du traitement par dénosumab d’une Tumeur à cellules géantes de l’extrémité distal du radius.

Les TCG sont des tumeurs osseuses habituellement bénignes et relativement rares, dont les principales caractéristiques sont l’évolution tout à fait imprévisible, la propension à la récidive et la métastase pulmonaire. Ce dossier illustre la prise en charge médicale d’une Tumeur à cellules géantes de l’extrémité distal du radius avec effet rebond a l’arrêt du traitement après un recul de 3ans.

Patiente âgée de 22 ans ; présentant une TCG de l’extrémité distal du radius classé III selon Ennekin-Campanacci et classé II selon la classification histologique de jaffe Liechtenstein, traitée médicalement par denosumab. Ayant reçu des doses mensuelles de 120 mg de DENOSUMAB en sous-cutané, avec des doses de charge à J8 et J15 du 1er mois.

Au recul de 3 ans, l’ossification complète de la lésion ostéolytique avec osteocondensation de l’extrémité distal du radius. Effet rebond de récidive tumoral constaté 6 mois après arrêt de traitement médical par dénosumab ; nécessitant une reprise chirurgical par curettage comblement et stabilisation par une plaque vissé. Actuellement à 2 ans de recul ; bonne évolution avec absence de récidive

Sur la base du rôle possible de l’expression du RANKL par les cellules stromales des TCG sur la formation, l’activation et la survenue des cellules ostéoclastes-like responsables de l’ostéolyse dans ces tumeurs, certains auteurs ont proposé l’utilisation d’un anticorps monoclonal humain « DENOSUMAB »qui inhibe spécifiquement le RANKL. Dans les TCG opérable après traitement par Dénosumab : On peut être tenté de ne pas opérer les bons répondeurs, mais attention à l’effet rebond à l’arrêt du traitement ; il faut Discuter la chirurgie chez tous les patients en fin de traitement néoadjuvant Pour les TCG inopérable sous Dénosumab il faut définir la durée : Traitement en continu ; ou bien Espacement des injections avec même dose tous les 2-3 mois ; ou bien aussi Espacement et diminution des doses (60 mg)

Le traitement médical par thérapie ciblée anti-ostéoclastique (Denosumab, calcitonine, biphosphonates) est toujours en cours d’évaluation, et aura probablement une place importante dans l’arsenal thérapeutique à court terme. Le Denosumab est considéré donc comme une perspective d’avenir, prometteuse pouvant modifier probablement à jamais la prise en charge des TCG. Le risque de récidive étant toujours présent, cette dernière nécessite une surveillance radio-clinique stricte.

P43 Syndrome de volkmann bilatérale après une chirurgie thyroïdienne (à propos d’un cas).

Le syndrome de Volkmann est une affection causée par l'ischémie de certains muscles de l'avant-bras, c'est-à-dire une baisse de l'apport sanguin et de l'oxygénation au niveau de ces muscles. Ce problème de vascularisation est lié à une compression prolongée des muscles de l'avant-bras, pouvant conduire dans les cas les plus graves à une mort cellulaire et une rétraction de ces muscles. Pour mieux comprendre, faisons le point sur les causes et conséquences du syndrome de Volkmann. Nous rapportons une observation afin d’illustrer la particularité et la prise en charge en urgence d’un syndrome de Volkmann secondaire a défaut positionnel après une chirurgie thyroïdienne .

Patiente âgée de 33 ans, opéré pour carcinome médullaire de la thyroïde en décubitus dorsale , les deux mains sont placer sous les fesses , l’intervention chirurgicale thyroidienne a duré plus de 5heurs, en poste opératoire immédiat la patiente a présenter une raideur des deux poignets et des deux mains en flexion, douleurs de l’avant –bras, fourmillements des doigts, œdème , la patientes a bénéficié d’une apnevrotomie large bilaterale en urgences rééducation quotidienne pendant les deux premières semaines. au bout de 3 mois la récupération des amplitudes articulaires et de la force musculaire .

Les suites poste opératoire ont été simple ; une cicatrisation hypertrophique.

Le syndrome de Volkmann est une complication, toujours d’actualité, sa survenue chez une patiente au bloc operatoire par une anomalie positionnel lors d’une chirurgie thyroidienne est une complication rare, Une fois installée, les séquelles sont a l’origine d’un handicap partiel ou total permanent de membre supérieure .La rééducation est indispensable et d’un grand apport pour récupérer une main sensible et fonctionnelle. La collaboration entre le chirurgien et le médecin rééducateur et fortement recommandée. .

Le syndrome de Volkmann est une manifestation anatomo-clinique caractérisée par une rétractation ischémique des longs fléchisseurs des doigts, aboutissant à une main caractéristique en forme de griffe. La prise en charge doit se faire en amont dans la prévention, le dépistage des syndromes de volkmann en aigu, des gestes chirurgicaux fiables peuvent être utilisés donnant de bons résultats fonctionnels et permettant un retour aux activités socioprofessionnelles.

P44 Syndrome de Volkmann compliquant une fracture supra-condylienne de l'humérus chez l'enfant : description et prise en charge secondaire par l'intervention de Page-Scaglietti.

Le coude est la deuxième localisation la plus fréquente des fractures de l’enfant et les fractures supra-condyliennes représentent 55 à 75% des fractures du coude. Il est retrouvé une complication vasculo-nerveuse dans moins de 10% des cas. La survenue d’un syndrome de loges est exceptionnelle (<1%) mais ses conséquences sont dramatiques, surtout chez un enfant en croissance. La prise en charge des séquelles et notamment du syndrome de Volkmann est peu codifiée dans la littérature.

Nous rapportons le cas d’un enfant de cinq ans ayant présenté une fracture supra-condylienne de l’humérus stade IV de Lagrange-Rigault compliquée d’une syndrome de Volkmann. Le patient a été pris en charge initialement par une ostéosynthèse à foyer fermé de la fracture supra-condylienne de l’humérus. En post-opératoire il a été transféré dans notre centre devant un tableau de syndrome des loges dépassé. Malgré la prise en charge par aponévrotomies de décharge et caisson hyperbare, il a évolué vers un syndrome de Volkmann et la persistance d’une compression du nerf médian confirmée en électromyogramme.

Devant la rétraction des fléchisseurs des doigts et du poignet, et la persistance d’une compression du nerf médian confirmée en électroneuromyogramme, nous avons réalisé à deux ans post-traumatiques une intervention de Page-Scaglietti associée à une neurolyse du nerf médian. Nous rapportons une récupération immédiate de la flexion des doigts à l’ablation de l’immobilisation un mois après l’intervention, ainsi qu’une récupération neurologique cliniquement débutante sur le nerf interosseux antérieur. Le patient récupère progressivement la fonction distale du membre supérieur.

Le syndrome de Volkmann post-traumatique chez l’enfant est rare mais peut être traité par une désinsertion musculo-tendino-aponévrotique pour éviter la perte de fonction et l’aggravation de la déformation au cours de la croissance.

P46 Adjonction d’une aponévrectomie partielle à l’aponévrotomie à l’aiguille dans la maladie de Dupuytren : Évaluation d’une technique chirurgicale à moyen terme.

L’arsenal thérapeutique de la maladie de Dupuytren se compose aujourd’hui de traitements plus ou moins invasifs. Le débat persiste, notamment entre l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille et l’aponévrectomie, et s’articule autour des délais de récupération, des taux de récidive et des complications. Si l’aponévrotomie à l’aiguille est souvent plébiscitée pour son innocuité, elle apparait moins performante que l’aponévrectomie en terme de récidive. L’objectif de notre étude est d’évaluer une technique chirurgicale mixte, consistant en une aponévrotomie à l’aiguille complétée par une aponévrectomie partielle effectuée par la déchirure cutanée survenant fréquemment. Notre hypothèse est qu’elle pourrait être un compromis entre les deux techniques historiques, en conservant l’innocuité de l’aponévrotomie tout en ayant un faible taux de récidive.

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, évaluant au recul moyen de 41.5 mois, 30 patients représentant 42 doigts. Les critères d’inclusion étaient une maladie de Dupuytren palmaire ou palmo-digitale avec corde palpable traitée par cette technique mixte entre 2018 et 2019. Les critères d’exclusion comprenaient une forme digitale isolée, une récidive, une autre pathologie associée au membre supérieur homolatéral. L’évaluation clinique reposait sur la mesure du gain d’extension digitale, le délai de récupération, la nécessité de kinésithérapie, la satisfaction, les scores fonctionnels du QuickDASH et de l’URAM, les complications et le taux de récidive. Une récidive était définie par une augmentation ≥ 30° du déficit d'extension digitale totale en comparaison au résultat post-opératoire ou la nécessité d’une nouvelle chirurgie.

Le gain d’extension digitale totale et le gain d’extension à l’articulation métacarpo-phalangienne étaient significatifs et stables dans le temps. Le délai de récupération était en moyenne de cinq semaines. Sur les trente patients, quatre ont nécessité de la kinésithérapie. La majorité des patients étaient très satisfaits. Le QuickDASH et l’URAM étaient en moyenne à 5.42/100 et à 3.08/45, respectivement. Le taux de récidive était de 18.4%. Nous déplorons deux cas d’hypoesthésie pulpaire persistante sans syndrome névromateux. Deux patients nécessitèrent une ré-intervention pour récidive.

Les résultats sont comparables aux séries d’aponévrotomie à l’aguille sur le plan du gain d’extension digitale, incluant des résultats décevants au niveau de l’articulation inter-phalangienne proximale, et sur le plan fonctionnel. En revanche notre taux de récidive semble moins élevé. Enfin notre technique chirurgicale semble conserver l’innocuité de l’aponévrotomie à l’aiguille. Les séries d’aponévrectomies retrouvent des délais de récupération comparables à nos résultats et des taux de récidive très variables en raison de seuils différents selon les études.

Cette technique chirurgicale mixte semble constituer un compromis entre l’aponévrotomie et l’aponévrectomie. Ces résultats nous encouragent à poursuivre les investigations à long terme, à plus grand effectif, et de manière comparative.

P47 Branches du nerf ulnaire à l’avant-bras, nombre, localisations, tailles et destinées: une étude cadavérique.

Le nerf ulnaire, nerf mixte du membre supérieur présente un double intérêt en raison de ses branches motrices à destinée des muscles fléchisseurs, ulnaire du carpe et profond des doigts. La neurectomie sélective de ces branches peut faire partie du traitement chirurgical du membre spastique. Ces branches motrices pourraient être source de nerf donneur d’une neurotisation. Notre étude vient compléter les études effectuées sur le sujet, afin de détailler le nombre, la localisation, la taille et la destinée des branches du nerf ulnaire à l’avant-bras.

Nous avons effectué, au laboratoire d’anatomie de la faculté de médecine de TOURS, une étude cadavérique sur 30 membres supérieurs frais congelés. Après dissection, il est réalisé une description du nombre de branches émergeant du nerf ulnaire, leurs localisations, leurs longueurs et leurs destinées musculaires.

Le fléchisseur ulnaire du carpe (FUC), pour ses deux chefs musculaires ulnaire et huméral, reçoit de façon constante 2 branches nerveuses du nerf ulnaire. La branche à destinée du chef ulnaire émerge du nerf en moyenne à 1,67 cm et celle à destinée du chef huméral à 2,1 cm. Le FUC reçoit une branche motrice supplémentaire dans 53% des cas et deux branches supplémentaires dans 3%. L’innervation du fléchisseur profond par le nerf ulnaire est constante. L’émergence de cette branche se situe en moyenne à 4.1 cm. Il est retrouvé une branche supplémentaire dans 6 % des cas.

Les résultats semblent concordant avec la tendance décrite par les précédentes études, à savoir la présence d’une innervation proximale du FUC et FP. La principale différence semble venir de la méthode de dissection, qui pour certains désinséraient le chef huméral induisant une translation des émergences par rotation du nerf suivant le muscle retourné.

Nous retrouvons de façon constante une branche nerveuse pour chacun des chefs du fléchisseur ulnaire du carpe (FUC) par deux branches distinctes ou un tronc commun ainsi qu’un branche à destinée du fléchisseur profond , sans autre branche dans 47 % des cas. Schéma auquel s’ajoute de façon variable une seconde branche pour le FUC soit par émergence directe d’une branche du nerf ulnaire dans 16 % des cas, soit par une branche émergent du tronc du FP, dans 30% des cas. Et dans 3% des cas, le FUC a trois branches, une branche supplémentaire isolée et une branche supplémentaire du tronc du FP. Dans 2 cas il a été retrouvé deux branches distinctes pour le fléchisseur profond.

P48 Tumeur glomique: pas qu'aux doigts!

Les tumeurs glomiques sont des lésions bénignes neuro-vasculaires qui représentent 1 à 5% des tumeurs des parties molles de la main. Elles sont majoritairement connues des chirurgiens de la main pour etre situées au pourtour ungueal sous la forme d’une lesion bleutée tres douloureuse, avec une douleur s’accentuant au froid.Cette douleur est à fort impact fonctionnel potentiel (exclusion digitale) . L'établissement du diagnostic est donc un point clé pour mettre en oeuvre le traitement. Des localisations extra digitales ont été decrites, beaucoup plus rares, auxquelles il faut penser en particulier au membre supérieur. A l'occasion d'un cas clinique, l'objectif de ce travail est de relater les caractéristiques des tumeurs glomiques extradigitales au membre supérieur.

Nous rapportons ici le parcours de soin d’un patient présentant une lésion glomique à l’avant-bras Une revue de la littérature sur le sujet a permis d'établir les caracteristiques des localisations extradigitales.

Dans le cas clinique évoqué, le patient présentait une douleur invalidante depuis plusieurs années au niveau de l’avant-bras, localisée, à irradiation proximale. Les caracteristiques des douleurs et du tableau clinique y compris per-opératoires (photos) étaient évocatrices de tumeur glomique. La résolution douloureuse post-opératoire a été immédiate. L'anatomopathologie a confirmé le diagnostic. Les parcours des patients porteurs d’une tumeur glomique extradigitale sont souvent complexes et émaillés d’errance diagnostique. Le faible volume de ces tumeurs explique qu’elles peuvent passer inapercues aux imageries en coupe. L’echographie est un élément important pour ces diagnostics rares. Celui-ci consiste en une excision simple, marginale.

Les diagnostics différentiels de ces localisations rares des tumeurs glomiques sont principalement les nevromes, et autres tumeurs nerveuses. Les caracteristiques cliniques de ces tumeurs (douleur très localisée, augmentant au froid, de forte intensité,…) sont des éléments constants qui doivent alerter quelque soit la localisation vers ce diagnostic.

A la lumière de ce cas clinique et de la littérature sur le sujet, on rappelle l’intérêt de penser à ce diagnostic si la clinique douloureuse est évocatrice, même sur des localisations extradigitales. Dans ce cas l'échographie est l'examen de choix, ou l'IRM en precisant "en coupes fines" pour le diagnostic. L'exerese marginale suffit à supprimer integralement la symptomatologie douloureuse.

P49 Prise en charge de la supposée luxation de coude du nouveau-né.

La fracture supra condylienne de l’enfant avant 6 mois est une entité rare, souvent diagnostiquée à tort comme une luxation du coude due à l’absence du noyau d’ossification du condyle latéral à cet âge. Elle peut survenir au cours de l’accouchement ou dans les premiers mois de vie suite à un traumatisme. Il n’existe cependant, à ce jour, aucun consensus sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de cette fracture dans cette population particulière. Le but de cette étude est d’analyser la stratégie diagnostique et thérapeutique adoptée chez une série de nourrissons

Tous les enfants ayant présenté une fracture supra condylienne avant l’âge de 6 mois entre 2005 et 2020 ont été inclus rétrospectivement. Les différents examens d’imagerie effectués pour établir le diagnostic (radiographie, échographie et IRM), ainsi que la prise en charge thérapeutique (orthopédique ou chirurgicale) ont été analysées. Tous les enfants ont été suivis régulièrement en consultation afin de réaliser une évaluation clinique et radiologique à distance de la fracture.

Neufs nouveaux nés avec une moyenne d’âge de 5 jours [2 ;7.5] ont été pris en charge. Le mécanisme fracturaire était obstétrical pour huit d’entre eux. Le diagnostic a été fait par radiographie seule pour 4 nouveaux nés. Pour les 5 autres, des examens d’imageries complémentaires ont été réalisés pour préciser le diagnostic et mieux apprécier le déplacement fracturaire (échographie (1), IRM (2), échographie et IRM (2)). Six nourrissons ont été traités orthopédiquement, les 3 autres ont été traités chirurgicalement par réduction-ostéosynthèse à foyer ouvert. Après un suivi moyen de 53 mois, 2 complications ont été recensées : un abcès axillaire suite au traitement orthopédique, et une déformation en cubitus varus. Tous les enfants présentaient une récupération fonctionnelle complète.

La radiographie ne montrant que des signes indirects, les examens d’imageries complémentaires tels que l’échographie et l’IRM ont permis de confirmer le diagnostic et préciser le degré de déplacement de la fracture. Les résultats fonctionnels du traitement orthopédique comme chirurgical étaient très bons chez l’ensemble des enfants traitées.

La fracture supra condylienne du nouveau-né est une entité rare qui devrait être traitée de manière conservative. Des examens d’imageries complémentaires à la radiographie aident à préciser le degré de déplacement et l’absence éventuelle de contact osseux entre les fragments osseux.

P50 Fixateur externe de type 'Suzuki frame' pour le traitement de fractures complexes de phalanges: notre experience.

Le traitement des fractures complexes des phalanges reprèsente un défi pour le chirurgien, en particulier en cas de fractures articulaires plurifragmentaires. La synthèse de petits fragments peut se démontrer difficile quelle que soit la technique utilisée (fils K, vis) et les resultats sont souvent imprévisible. Dans certains cas, la ligamentotaxis peut conduire à une bonne reduction de la fracture: les fixateurs externs de type ‘Suzuki frame’ , assemblé par des broches de Kirschenr, appliquent une distraction sur le site de fracture, en tout permettant une bonne stabilité de la synthése et une mobilisation précoce. L’objectif de cette étude est l’évaluation des resultats cliniques de fractures intra-articulaires traitées avec fixateur extern de type ‘Suzuki frame’.

La construction du fixateur type ‘Suzuki frame’ prevoit l’enfoncement de 2 broches de Kirschner, diamètre 1.2mm, dans les segments osseux en amont et en aval de la fracture, perpendiculairment à l’axe diaphysaire, au travers les condyle de la phalange proximale et la diaphyse distale. Les broches sont ensuite modelées de façon a obtenir une structure capable d’appliquer une traction au foyer de la fracturé et la reduction par ligamentotaxis. Les patients opérés entre Janvier 2020 et October 2022 avec diagnostic de fracture articulaire de la deuxième phalange des doigts longs, traités avec un fixateur externe de type ‘Suzuki frame dans notre Service ont été inclus dans l’étude. Les patients ont été évalués avec les scores cliniques DASH et PRWE et l’excursion articulaire active totale du doigt (TAM) a été évaluée.

14 patients ont été inclus dans l’étude. Le follow up moyen est de 12 mois. L’excursion articulaire active totale du doigt (TAM) est 210 degrès, en moyenne, avec un score DASH moyenne de 11.7 et un score PRWE de 12.

La technique que nous dècerivons représente une valide alternative supplémentaire dans le traitement des fractures plurifragmentaires articulaires des phalanges. Le fixateur externe ‘Suzuki frame’ est un appareil de construction facile et d’exécution rapide et simple, economique, et qui permet d’obtenir une réduction efficace et stable des fractures complexes, plurifragmentaires articulaires des phalanges, en tout respectant la vascularisation des petits fragments.

P51 Fracture du scaphoïde et lésion du ligament scapho-lunaire : à propos de deux cas.

La fracture du scaphoïde représente la majorité des fractures des os du carpe, son incidence lésionnelle est difficile à évaluer. Elle survient chez l’homme jeune suite à un traumatisme à haute cinétique L’association d’une fracture du scaphoïde et d’une rupture du ligament scapho-lunaire reste très largement sous-estimée, le diagnostic de lésion ligamentaire est difficile en urgence, Le pronostic est domine par le risque d’instabilité scapho –lunaire secondaire. Négligées, elle est alors la cause fréquente de douleurs chroniques du poignet, Cette méconnaissance et l’absence de traitement adéquat augmente la survenue de complications responsable d’une chondropathie stéréotypée. Les techniques d’imagerie modernes sont un atout majeur , Les examens les plus sensibles aux stades précoces sont l’arthroscanner et l’arthro-IRM. Les radiographies sont habituellement pathologiques à partir du stade III Néanmoins, l’arthroscopie est le gold standard, elle est irremplaçable pour visualiser directement les interlignes articulaires et les ligaments quand les autres examens n’ont pas pu affirmer le diagnostic.

Nous vous présentons deux cas cliniques d’une fracture du scaphoïde classée type 4 d’après Schernberg , et stade B1 d’après Herbert, associée à une lésion du ligament scapho-lunaire pré- dynamique traitées : par un vissage rétrograde du scaphoïde, et une réparation classique à ciel ouvert du ligament scapho-lunaire à l’aide d’une ancre et capsulodese postérieure sans brochage de protection).

Au dernier recul : La douleur moyenne appréciée sur l’échèle d’Eva était de 1 La force musculaire et la stabilité du poignet été satisfaisants La mobilité avait une diminution active

Les lésions ligamentaires à type d’instabilité intra carpienne dissociative associées a une fracture du scaphoïde sont largement sous diagnostiquées. Mal tolérées, l’instabilité scapho-lunaire aboutit rapidement à l’arthrose

Du point de vu thérapeutique plusieurs options sont disponibles mais il n’y a pas de consensus. Les lésions scapho-lunaires négligées donnent toujours les mêmes résultats : une articulation figée et douloureuse. en l’abscence de cicatrisation ligamentaire le carpe se désorganise, ce qui accroit le risque arthrogène

P52 Tuberculose des muscles thénariens : présentation rare. A propos d’une observation et revue de la littérature.

La tuberculose demeure encore actuellement un problème de santé publique dans certaines régions du monde. L'objectif de notre travail est de rapporter les aspects cliniques diagnostics, thérapeutiques et évolutifs de la tuberculose de la main observée chez un patient

Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 23 ans aux antécédents de tuberculose pleurale sous traitement médical, adressé pour avis par son médecin pneumophtisiologue. En effet, à l’examen clinique on retrouve une tuméfaction isolée de la région thénarienne de la main droite, non douloureuse, fistulisée avec issue de liquide blanchâtre rappelant le caséum. Le diagnostic de tuberculose de la région thénarienne est évoqué et confirmé par les images à l’IRM. Le traitement chirurgical par débridement était nécessaire, mais difficile ; car le granulome tuberculeux était en contact étroit avec les terminaisons du rameau moteur du nerf médian dans la région thénarienne.

Deux ans après l’intervention, et après un protocole thérapeutique de 06 mois (Rifampicine, Isoniazide, Pyrazinamide pendant 02 mois, puis Rifampicine et Isoniazide pendant 04 mois), l’évolution est favorable, avec de bonnes amplitudes et une force comparable au côté controlatéral.

La tuberculose musculo-squelettique pose un problème de diagnostic clinique et radiologique, le délai moyen entre l'apparition des symptômes et le diagnostic est entre 16 à 19 mois. Chez ce patient, le diagnostic a été posé facilement vu ses antécédents médicaux et l’aspect du caséum issu à travers la fistule. Dans la prise en charge de la tuberculose, les antituberculeux sont un traitement plus encore obligatoire. Le traitement chirurgical apporte un soulagement, Il peut être efficace chez les personnes diagnostiquées au stade de début, mais il ne faut jamais ignorer l’association traitement médical. La particularité chez ce patient est que la tuberculose n’avait touché que la région thénarienne en plein muscles : court fléchisseur et court abducteur du pouce, sans passer par leurs gaines tendineuses, chose qui est rare. Probablement une attente à son début.

La tuberculose musculaire de la main reste rare et pose souvent un problème de diagnostic différentiel avec d’autres affections, notamment granulomateuses, tumorales. Les traitements : chirurgical et la chimiothérapie antituberculeuse restent le traitement de choix pour la guérison totale de ces lésions et permettent la prévention des récidives.

P53 Machines à Bois, Machines à Doigts...

Les blessures dues aux machines à bois sont fréquentes, plaies et amputations par scie, toupie, dégauchisseuse, fendeuse ou tronçonneuse font le quotidien des centres d'urgences mains et conduisent souvent à des séquelles graves. Mais les tous les praticiens qui parlent de "main de toupie" ou qui réimplantent des doigts "sciés" connaissent-ils vraiment toutes ces machines et savent-ils comment ces accidents surviennent ?

Cette vidéo présente les principales machines à bois, leur mode de fonctionnement, les règles de sécurité et les facteurs de risque ainsi que le type de blessures qu'elles peuvent engendrer. Bref, "comment ils se font ça ?"

Ces lésions sont souvent caricaturales et les auteurs s'efforcent de montrer comment ils font pour adapter les techniques de reconstruction, en particulier micro-chirurgicales et comment aider au mieux ces patients souvent très motivés, à reprendre leurs activités manuelles.

Les constructeurs de machines s'efforcent de mettre au point des dispositifs de sécurité innovants et la législation devient de plus en plus exigeante mais c'est au quotidien, à l'atelier ou sur le terrain qu'une bonne connaissance de ces accidents et des comportements à risque peut permettre d'éviter les dégâts.

Les chirurgiens de la main ont un rôle primordial à jouer dans traitement des blessures par les machines à bois mais également dans leur prévention. Il faut donc connaître ces machines pour comprendre comment les accidents surviennent et aider à prévenir les comportement à risque.

P54 Les Tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques.

Les tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques ou MPNST (Malign Peripheral Nerve Sheath Tumors) sont des sarcomes des tissus mous hautement agressifs qui représentent la principale complication de la . Ces tumeurs peuvent se reproduire d’une manière sporadique touchant tous les âges et les deux sexes. Du fait de leur rareté, les MPNST posent à la fois des problèmes diagnostiques et thérapeutiques

Nous rapportons une série de 4 cas de MPNST avec une moyenne d’âge de 62ans [54-75] et sans antécédents de neurofibromatose type 1. Deux patients ont présenté des douleurs névromateuses irradiant vers l’épaule et le coude dans un tableau de paralysie plexique totale pour un et sans déficit moteur pour l’autre. Le diagnostic a été confirmé par une biopsie primaire après un bilan radiologique. Le troisième patient a consulté pour une masse mal limitée faisant 8*6cm en regard la face dorsale de la première commissure de la main droite ayant récidivée 2ans après une exérèse sans documentation anatomopathologique avec métastases pulmonaires et le dernier a présenté une masse de la face externe de l’arrière pied droit faisant 8cm de grand axe évoluant depuis 2ans avec une biopsie en faveur d’un neurofibrome bénin.

Tous les patients ont eu une exérèse carcinologique avec un examen anatomopathologique confirmant le diagnostic de MPNST mais avec des limites tumorales pour deux patients dont un a bénéficié d’une radiothérapie et l’autre d’un complément d’exérèse avec geste de couverture pour le pied par un lambeau sural. Une chimiothérapie a été associé pour le patient présentant des métastases pulmonaires. Au recul de 2ans, deux patients furent décédés par complications métastatiques et un patient a présenté une deuxième récidive avec métastase locorégionale imposant une amputation palliative de l'avant bras.

Les MPNST sont des tumeurs agressives radiorésistantes et chimiorésistantes, dont la prise en charge chirurgicale reste la seule solution envisageable. Une chirurgie curative et large doit d’emblée être indiquée. Mais vu le très mauvais pronostic à court terme de ces tumeurs agressives, on discute également le traitement palliatif surtout chez les patients qui présentent un état général moyen ou altéré ou présentant d’emblée des métastases.

Les tumeurs malignes des gaines nerveuses périphériques sont des sarcomes des tissus mous de haut grade de malignité. L'IRM est l'examen d'imagerie de choix pour leur caractérisation et le diagnostic définitif est établi par l'histologie. La chirurgie est la pierre angulaire du traitement mais le pronostic reste péjoratif.

P55 Plaie par injection à haute pression - petite lésion cutanée, traumatisme tissulaire majeur.

Une blessure par injection à haute pression est une urgence chirurgicale le débridement et l'irrigation sont recommandés dans les premières 6 h. L'étendue de la lésion dépend généralement du type de substance (air, vaseline, peinture, enduit à la chaux, huile), de la pression d'injection, de la quantité de matière, du site d'injection et du délai de présentation. La plupart sont des accidents du travail. La porte d'entrée (lésion cutanée) est ponctuée mais cache des lésions tissulaires étendues pouvant se compliquer d'une nécrose extensive nécessitant une amputation.

Nous avons étudié un groupe de 12 patients, tous de sexe masculin, qui ont subi des blessures par injection à haute pression au travail. Dans 8 des cas, la porte d'entrée était située au niveau de la pulpe digitale (6 au niveau du 2ème doigt et 2 au niveau du pouce), et dans les autres cas la porte d'entrée était située au niveau de la paume. Les substances injectées étaient: de la vaseline, de la peinture, de l'air, de l'huile et de la chaux. Portes de renfort ponctuelles. Dans tous les cas, une intervention d'urgence a été réalisée pour une large ouverture permettant la meilleure exposition et évacuation possible des substances injectées, avec une diminution du risque de cytotoxicité locale et générale. Dans 9 des cas, cette intervention chirurgicale a été suivie de 2-3 autres interventions (sériées) jusqu'à la fermeture complète de la plaie postopératoire. L'anamnèse établit le diagnostic, complétée par l'examen d'imagerie.

Les résultats étaient bons, sans ischémie ni nécrose digitale. Dans 4 des cas avec localisation au niveau digital, une hypoesthésie au niveau pulpaire a été enregistrée un mois après les interventions chirurgicales, et dans deux autres cas des douleurs articulaires, avec un déficit en flexion de 20 degrés à un mois.

En cas de tels traumatismes le débridement chirurgical précoce est essentiel pour contrôler la réponse inflammatoire, décompresser les compartiments et réduire le risque de morbidité à long terme. Des interventions chirurgicales en série pour laver les substances injectées.

Les patients qui utilisent un équipement de pulvérisation à haute pression à titre professionnel ou privé doivent être informés du risque de cette blessure. Les chirurgiens doivent bien connaître cette pathologie qui peut passer inaperçue initialement en raison de la lésion cutanée mineure au niveau des téguments. Un retard de diagnostic peut même entraîner la perte de certains segments anatomiques de la main.

P56 Luxation carpo-metacarpienne dorsale complexe de l'auriculaire traitee par reduction ouvert par voie palmaire.

Finger dislocations account for less than 5% of upper extremity injuries. They are mostly dorsal, caused by violent hyperextension of the metacarpophalangeal (MCP) joint. The purpose of this study is to present a rare case of complex/irreducible dorsal MCP dislocation of the little finger that was treated with open reduction by a volar approach.

A 48-year-old man presented to the emergency department after an injury to his left hand while he was playing football. On examination, the patient displayed pain, tenderness and deformity over the MCP joint of the left little finger. The range of motion was also restricted. On X-rays, the diagnosis of dorsal dislocation of the MCP joint was confirmed. After two unsuccessful attempts for closed reduction, the patient was posted for surgery. Through a volar approach under general anesthesia, a release of the A1 pulley was initially performed. The reduction was still difficult as the ruptured volar plate was entrapped between the proximal phalanx and the metacarpal head. After reduction of the entrapped volar plate,the proximal phalanx was easily reduced and the volar plate was reconstructed using absorbable suture. Afterwards, the MCP joint was stabilized in a 45°angle with a K-wire from dorsal to volar, which was removed 15 days later.

After K-wire removal, the patient started progressive mobilization of the little finger until its full range of motion. 2 months postoperatively the patient had restored full range of motion without pain and managed to return to his pre-injury activities.

Although MCP joint dislocations can be easily diagnosed, they should not be underestimated in terms of their management

In cases where closed reduction is not possible, an open reduction and stabilization is recommended.

P57 Luxation palmaire isolée de l'articulation radio-ulnaire distale: l'intelligence artificielle peut parfois se tromper.

La luxation isolée de l’articulation radio-ulnaire distale (RUD) est une lésion rare en chirurgie traumatologique. Elle peut être palmaire ou dorsale. Le cas clinique que nous rapportons montre qu’elle peut passer inaperçue en urgence même après un bilan radiographique lu par un radiologue utilisant l’intelligence artificielle (IA).

Il s’agit d’un étudiant de 22 ans, droitier, qui a présenté suite à un coup de poing l’avant-bras en supination (rixe), une douleur du poignet droit.

Lors de l’examen clinique initial aux urgences a été notée : une tuméfaction douloureuse du poignet avec une impotence fonctionnelle relative. Le compte rendu du bilan radiographique du poignet réalisé en urgence ne retenait aucune lésion ostéo-articulaire. Le patient a été traité pour une entorse du poignet par une attelle. Il a été revu 3 semaines après le traumatisme par un orthopédiste. Le patient présentait un poignet douloureux avec un blocage en supination. Un bilan radiographique comparatif des 2 poignets associé à un bilan TDM a montré une luxation isolée palmaire de l’articulation RUD. La réduction a nécessité un abord chirurgical, le TFCC a été réinséré. Le patient a été immobilisé en prono-supination neutre pour 6 semaines.

Il faut penser à ce diagnostic en cas de blocage de la pronation ou de la supination avec des mouvements de flexion-extension du poignet préservés. Des radiographies avec des incidences de face et de profil strictes doivent être demandées, elles suffisent habituellement au diagnostic. Toutefois il ne faut pas hésiter à demander un bilan TDM car comme le montre ce cas clinique, l’urgentiste, le radiologue aidé par l’IA sont passés à côté du diagnostic. Ce retard diagnostic réduit les chances de réduction non sanglante. L’IA doit rester un outil ne dispensant en rien de l’examen clinique et d’incidences radiographiques correctes.

La luxation isolée RUD est une lésion rare qui peut passer inaperçue en urgence même après un bilan radiographique lu par radiologue utilisant l’IA. En cas de blocage de la prono-supination il faut penser à ce diagnostic et ne pas hésiter à réaliser un bilan TDM.

P58 Pseudarthrose congénitale du radius et NF1. Réflexions autour de la prise en charge et revue de la littérature.

La pseudarthrose congénitale du radius dans le cadre des Neurofibromatoses (NF1)est rare, 67 cas sont rapportés dans la littérature. Le diagnostic est parfois fait au décours d’un traumatisme mineur La prise en charge a longtemps été controversée et aboutit encore a des mauvais résultats. Elle va de la simple immobilisation, à l’ostéosynthèse simple (par brochage, plaque, ou fixateur externe en passant par l’électrostimulation. Le recours au transfert de fibula vascularisé semble donner actuellement les meilleurs résultats. Néanmoins, plusieurs éléments sont encore discutés : l’âge de la chirurgie, le bilan préopératoire qui conditionnera la résection et les anastomoses microchirurgicales, le type et les modalités de la stabilisation osseuse, la durée d’immobilisation et le suivi au long cours.

Nous rapportons 1 cas supplémentaire d’une petite fille âgée de 2 ans au moment de la découverte de la lésion. Elle a bénéficié d’une résection de la zone de pseudarthrose de la zone pathologique supposée sur l’IRM. Le greffon de fibula a été ostéosynthésé par une broche centromédullaire introduite au dessus de la plaque de croissance du radius distal.

La consolidation proximale a été obtenue en 2 mois, mais une pseudarthrose distale attribué à une stabilisation insuffisante a motivé une reprise chirurgicale à 5 mois avec greffe et brochage traversant le cartilage de croissance.la consolidation a été obtenu 4 mois plus tard et la surveillance a permis d’observer une reprise de la croissance avec ascension de la broche (laissée en place), et récupération de la mobilité du poignet au dernier recul (10 ans postopératoire)

La prise en charge de cette pathologie demeure un challenge sur le plan thérapeutique. La résection étendue avec transfert de fibula vascularisée permet selon les données récentes de la littérature d’apporter une réponse. La stabilisation du greffon doit faire appel chez ces os de petite taille à une synthèse stable. Même s’il est couramment admis que l’osthéosynthèse centromédullaire est à éviter, il apparait au vue de la littérature et de cette observation qu’elle peut être utilisée sans retentissement pour l’évolution du greffon

Au vu de cette nouvelle observation et au regard des données de la littérature, le traitement de ces pseudarthroses doit faire appel de première intention après analyse IRM précise de l’étendue des lésions à une résection large, avec reconstruction par fibula vascularisée et stabilisation par brochage centromédullaire axial chez les jeunes enfants pouvant traverser la plaque de croissance si nécessaire. Une surveillance au long cours est nécessaire pour évaluer la croissance et l’apparition toujours possible d’une atteinte de l’ulna.

P60 Dépistage de l’amylose chez les patients subissant une opération de libération du canal carpien et doigt à ressaut, premiers résultats.

Amyloidosis is a disorder where pathologically misfolded endogenous precursor proteins aggregate extracellularly. Cardiac involvement can lead to heart failure. Transthyretin (TTR) deposits is associated with carpal tunnel and trigger finger. Their symptoms can anticipate cardiomyopathy. Early diagnosis of amyloidosis TTR (ATTR) can improve patient’s quality of life and life expectancy. The aim of this study is to screen patients with a recent story of CTS or trigger finger using known red flags, assessing their specificity and sensitivity.

We describe the early results of a double-center prospective observational study. Red flags for ATTR are concomitant CTS and trigger finger, bilateral CTS, recurrent CTS, multiple trigger finger, known cardiomyopathy. Exclusion criteria of the study are: recent trauma, rheumatologic disorders. Tissue confirmation of amyloidosis is performed at the time of CTS or trigger finger surgery with biopsy of the tenosynovium or of the transverse carpal ligament. Positive patients are routed to a multidisciplinary diagnostic-therapeutic pathway.

We included 8 patients who underwent carpal tunnel release and 10 patients with trigger finger. Mean age was 64 years old, 66% were male. A positive ATTR specimen was found in 47% of cases. 7 patients who underwent CTS were affected by bilateral CTS and 71.4% of them resulted in a positive ATTR biopsy. Only 10% of patients with already known cardiomyopathy but without any other hand affection (CTS, trigger finger) other than the elective surgery, have shown positivity for amyloidosis. All the patients with bilateral CTS and concomitant multiple trigger fingers were found with a positive sample.

In literature almost 50% of patients with ATTR have a history of CTS. Bilateral manifestation is the most common association with amyloidosis and it is characterized by a high rate of CTS recurrence. On average, it precedes the cardiac involvement by five to ten years. Correlation of trigger finger with ATTR is well described in literature, although it is based on limited series. Patients with amyloid deposition had a higher number of digits affected on average compared with patients with a negative sample.

Very common hand disorders such as CTS and trigger finger are the earliest manifestations of ATTR. By identifying the red flags for amyloidosis, the hand surgeon can play an active role in early diagnosis and quick onset of disease modifying therapy. In our opinion, given the safe and cost effective profile of the biopsy, tissue specimen collection at the time of routine hand surgery procedures should be considered for selected patients.

P61 La reconstruction des pertes de substances osseuses du membre supérieur par fibula vascularisée, à propos d'une série de cas.

Les défects osseux du membre supérieur peuvent poser, lorsqu’ils sont larges, un problème de reconstruction. Le but de ce travail est d’exposer notre expérience dans la reconstruction des pertes de substances osseuses du membre supérieur par fibula vascularisée.

Notre série comprend 7 patients : l’âge moyen est de 32ans. Il s’agit de 5 hommes et 2 femmes. L’étiologie de la perte de substance osseuse est post-résection tumorale dans 2 cas, post-traumatique dans 3 cas, une pseudarthrose dans 1 cas, et une ostéomyélite chronique ans 1 cas. La perte de substance a intéressé l’humérus dans deux cas, et un ou les deux os de l’avant-bras dans 5 cas. Toutes les pertes de substance osseuses ont été reconstruites par un transfert osseux libre de fibula. Dans un cas de perte de substance cutanée associée une couverture initiale par un lambeau inguinal de Mac Gregor a été réalisée.

Au recul moyen de 9 ans, les 7 patients ont un membre supérieur stable et indolore avec un aspect cosmétique acceptable. Aucune complication post-opératoire à type de pseudarthrose, infection, débricolage du matériel d’ostéosynthèse ou de fracture, n’a été notée. La consolidation a été observée a partir du 3ème mois avec une bonne fonction globale de la main.

La reconstruction osseuse par fibula libre est une reconstruction biologique donc définitive, adaptée à une population jeune dont la demande fonctionnelle est importante. Elle représente la technique de choix pour reconstruire le membre supérieur et particulièrement le radius. Elle fournit un long greffon cortical allant jusqu’à 25 cm dont le diamètre est proche de celui des 2 os de l’avant-bras limitant le recours à l’apport d’os spongieux ou cortico-spongieux en rail ou aux 2 extrémités.

Le transfert libre de fibula vascularisée reste le transfert osseux vascularisé microchirurgical le plus fiable et représente la technique de choix pour reconstruire de larges PDS osseuses du membre supérieur.

P62 Résultats cliniques à moyen/long terme des arthrodèses des interphalangiennes distales et interphalangienne du pouce par implant Xfuse.

L’implant XFuse (Stryker) fait partie de l’arsenal thérapeutique de l’arthrodèse des interphalangiennes distales des doigts longs et interphalangienne du pouce depuis une dizaine d’années. Cet implant permet une ostéosynthèse interne dont le design était novateur lors de sa mise sur le marché. Depuis, la littérature nous a montré que le taux de consolidation semble similaire aux autres moyens de fixation. Mais peu d’études se sont attachées aux résultats cliniques et fonctionnels à moyen/long terme de ce type d’implant. L’objectif de ce travail était de revoir les patients porteurs de cet implant au plus long recul.

Notre étude était monocentrique, rétrospective, multi opérateurs. Les critères d’inclusion étaient les patients majeurs opérés d’une arthrodèse d’IPD des doigts longs ou IP du pouce par XFuse pendant la période du 1er janvier 2012 au 1er janvier 2022. Le critère d’évaluation principal était la consolidation à 3 mois Les critères secondaires étaient Les résultats cliniques et fonctionnels évalués par l’échelle numérique de la douleur (EN) sur 10 points, par le QDASH et la satisfaction du patient, ainsi que le taux de complications. Les résultats radiologiques comprenaient l’étude de la correction de la déformation dans le plan frontal, et la corrélation entre l’angle de flexion de l’implant et l’angle mesuré chez les patients.

Notre cohorte rétrospective a compté 34 patients dont 70% de femmes, avec 39 arthrodèses réalisées à l’aide de l’XFuse (Stryker) sur un suivi moyen de 6 ans. Le taux de consolidation était de 83% à 3mois. Nous avons retrouvé au plus long recul une EN à 0,7, un QDASH à 18,5 et une satisfaction importante. La dysesthésie au froid était la complication la plus fréquente dans cette étude. Un seul patient- a été repris pour pseudarthrodèse. Nous n’avons eu a déplorer aucune infection post-opératoire, aucun SDRC.

Bien que cet implant ne soit plus commercialisé depuis 2022, le type de fixation interne des arthrodèses distales des doigts est toujours valide et sur le marché. Même en cas de pseudarthrodèse, cette fixation interne apporte une stabilité forte ce qui explique les bons résultats cliniques et l’indolence.

Cette étude apporte des éléments sur l’efficacité clinique et la viabilité de ce type d’implant de fixation des arthrodèses distales des doigts à moyen/long terme.

P63 Ostéosynthèse de fracture d’un os métacarpien sous procédure WALANT.

Les fractures de métacarpiens sont fréquentes. En France la majorité sont opérées sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique. L’enjeu de la fixation est de permettre la mobilisation précoce pour limiter les adhérences tendino-périostées. La chirurgie sous WALANT voit ses indications augmenter en chirurgie de la main et permet la mobilisation active per opératoire. Dans la chirurgie pour ostéosynthèse de fracture de métacarpien elle permet la vérification de l’absence de clinodactylie et l’enroulement du rayon concerné. L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité de l’ostéosynthèse de ces fractures sous procédure WALANT.

Vingt patients pris en charge pour une fracture de métacarpien nécessitant une prise en charge chirurgicale de janvier à novembre 2020 ont été inclus. L’intervention était réalisée sous WALANT. Les patients ont été évalués sur l’EVA pendant l’injection et sur l’EVA per opératoire. Nous avons évalué la consolidation et la survenue de complications postopératoires. Vingt patients opérés pour une ostéosynthèse de fracture d’un os métacarpien sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique de juin 2019 à janvier 2020 ont été revus afin de comparer la survenue de complications en fonction des deux méthodes d’anesthésie.

Vingt patients ont été opérés sous WALANT pour une fracture d’un os métacarpien. L’EVA moyenne sur 10 pendant l’injection était de 1,6 +/- 0,8 ; 1 [1 ; 2]. L’EVA moyenne sur 10 pendant l’abord et la dissection était de 0 +/- 0 ; 0 [0 ; 0]. L’EVA moyenne sur 10 pendant les manœuvres de réduction était de 0 +/- 0 ; 0 [0 ; 0]. L’EVA moyenne sur 10 pendant la mise en place des implants était de 0,6 +/- 1,4 ; 1 [0 ; 0]. 17 patients (85%) ont déclaré une EVA à 0/10 pendant la durée de l’acte chirurgical. 5 patients (25%) étaient satisfaits et 14 patients (70%) étaient très satisfaits. Les patients ont été revus et il n’a été noté aucun sepsis, aucun déplacement secondaire, aucune nécrose digitale, aucune désunion de cicatrice, aucune algoneurodystrophie. Un patient (5%) présentait une pseudarthrose sans déplacement secondaire à 152 jours de l’intervention. 20 patients opérés pour une fracture de métacarpien sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique ont été revus. 1 patient (5%) présentait un retard de consolidation à 92 jours avec déplacement secondaire ayant nécessité une reprise chirurgicale. 1 patient (5%) a présenté un sepsis local à 15 jours avec nécessité de reprise chirurgicale. Aucun patient ne présentait d’algoneurodystrophie.

Le taux de complications postopératoire était similaire dans la littérature, quelque soit la technique anesthésie utilisée, sous réserve d'une petite série. Il n'existait pas de complications grave, notamment pas de nécrose digitale. La durée opératoire semble rallongée par la nécessité de réinjection de produit anesthésiant et l'utilisation plus fréquente d'une sédation chimique. Le garrot chimique était insuffisant pour contrôler le saignement des veines dorsales et la procédure sous WALANT nécessitait plus fréquemment l'utilisation d'une éléctrocoagulation.

L’ostéosynthèse de fracture d’un métacarpien sous procédure WALANT est envisageable en terme d’antalgie et de confort per opératoire pour le patient. Elle ne semble pas augmenter le taux de complications postopératoires par rapport à l’anesthésie loco-régionale.

CO105 Étude épidémiologique descriptive rétrospective en chirurgie de la main : Analyse de l'évolution de la prise en charge de certaines affections courantes en chirurgie de la main en France entre 2009 et 2021.

La main, en raison de sa localisation et de son importance fonctionnelle, est exposée quotidiennement à des traumatismes pouvant causer des lésions diverses. Environ 1 400 000 urgences de la main sont recensées chaque année en France par la Fédération des services d'urgences de la main (FESUM). Cependant, la chirurgie de la main ne se limite pas aux situations d'urgence. La chirurgie programmée, également appelée chirurgie "froide", représente une part importante de l'activité des chirurgiens de la main. L'objectif de cette étude est d'analyser l'évolution de certains actes emblématiques et courants de la chirurgie de la main au cours de la dernière décennie en France.

Il s'agit d'une étude épidémiologique rétrospective descriptive portant sur la prise en charge de certaines affections courantes en chirurgie de la main entre 2009 et 2021. Les données ont principalement été obtenues auprès de l'Agence Technique de l'Information sur l'Hospitalisation (ATIH) grâce à la Classification Commune des Actes Médicaux (CCAM). Les 34 cotations étudiées concernent la prise en charge chirurgicale des plaies de la main, les replantations digitales, le traitement des fractures de la main et de l'extrémité distale de l'avant-bras, le traitement chirurgical du syndrome du canal carpien, le traitement chirurgical de la rhizarthrose, et l'arthroscopie du poignet. Toutes ces données ont été rapportées à la population générale (source : INSEE) et exprimées en nombre d'actes pour 100 000 habitants. Nous avons analysé l'évolution de ces cotations dans le temps et réalisé des comparaisons entre les centres privés et publics.

Notre étude a mis en évidence plusieurs évolutions notables entre 2009 et 2021, parmi lesquelles les suivantes : Une augmentation de plus de 73% de la prise en charge chirurgicale des plaies de la main, avec une augmentation plus marquée dans le secteur privé, représentant 70% de cette activité en 2021. Une diminution continue du nombre de réductions orthopédiques des fractures de la main depuis 2009, tant dans le secteur public que privé. Une réduction de moitié du nombre de réductions orthopédiques des fractures de l'extrémité distale de l'avant-bras. Un renversement complet du ratio brochage/plaque pour les ostéosynthèses des fractures de l'extrémité distale de l'avant-bras, passant de 2,2 brochages pour 1 plaque en 2009 à 2,4 plaques pour 1 brochage en 2021. Une augmentation lente mais constante de la chirurgie endoscopique du canal carpien, passant de 31% à 38%. Une augmentation trois fois plus importante des arthroplasties du pouce par rapport aux trapézectomies, avec les arthroplasties devenant 4 fois plus fréquentes que les trapézectomies en 2021. Un doublement du nombre d'arthroscopies du poignet.

Ces données chiffrées et objectives confirment certaines impressions subjectives et viennent étayer les observations cliniques.

La chirurgie de la main connaît une évolution relativement rapide, avec un bouleversement de certaines indications en l'espace d'une décennie.

Partage dexpérience : réalité virtuelle (RV) et rééducation du membre supérieur (MS).

La RV est une simulation numérique d’environnements réels,reconstituant les stimulations sensorielles d’une situation.Plus la couverture sensorielle est large(visuelle, auditive, haptique),plus elle est immersive. L’observation des mouvements reproduits par la tête et les membres, plongent le cerveau et les réponses comportementales du sujet dans le monde virtuel. Plusieurs études démontrent que la RV est utilisée avec succès dans trois domaines médicaux: troubles psychologiques: phobies,PTSD,anxiété; gestion de la douleur:membre fantôme,grands brûlés; rééducation neurologique: troubles de l’équilibre, récupération fonctionnelle post-accident vasculaire cérébral. Voici notre humble expérience pratique d’une rééducation interactive de stimulations sensorielles multimodales auprès de patients présentant diverses pathologies du MS. Nous utilisons 2 appareils RV immersifs: -Oculus Quest: casque mobile, grand public.Bibliothèque de jeux et environnements variés.Le thérapeute accède à la vue RV sur une tablette,lui permettant de guider le patient. -Virtualis: dispositif filaire, dédié à la rééducation.Une caméra « Leap 3D » permet d’appliquer le leurre sensoriel via la « Thérapie Miroir Réalité Virtuelle Immersive » (TMRVI).Le thérapeute observe la vue RV et guide le patient au travers des bilans et exercices thérapeutiques, paramètre les stimuli de l’environnement virtuel et récolte des informations relatives aux réponses du patient. Les bénéfices observés sont: réduction des douleurs,stimulation du MS plégié,lutte contre la kinésiophobie,amélioration de la coordination,du gain d’amplitude et d’endurance,tout en permettant d’assister la commande neuromotrice,de répéter le mouvement,procurer un biofeedback et enfin de proposer un traitement orienté sur la tâche. D’après notre pratique,la RV,utilisée comme moyen de rééducation complémentaire aux thérapies conventionnelles,est un choix pertinent.C’est une expérience complètement immersive,agissant tel un distracteur ludique qui motive le patient à s’engager dans le processus de rééducation.Les possibilités d’action du patient sont ainsi accrues,en occultant une partie de la douleur et l’appréhension au mouvement,mais aussi de par l’intervention de la plasticité dépendante de l’expérience,améliorant la fonction motrice. L’utilisation du mode de leurre sensoriel via l’application « TMRVI»,en temps réel,permet d’optimiser la neuroplasticité en donnant l’illusion de la fonction perdue. De nombreuses études ont démontré une augmentation de la motivation des patients utilisant la RV comme outil de rééducation,apportant une diversification thérapeutique, mais aussi une plus-value de par les canaux sensorimoteurs plurimodaux utilisés et la répétition de tâches vécues en temps réel avec succès de réalisation. Après plusieurs années de pratique,nous pouvons conclure que la RV est un outil tout à fait convaincant dans notre usage en rééducation,et que la seule limite est celle que chacun se pose en fonction de sa propre imagination.

P30 Hand burns: treatment, challenges and our experience in their management.

Burns are a major public health problem and one of the commonest type of injuries. Approximately 80% of burn victims suffer hand burns with serious social, economic, and functional consequences affecting dramatically one’s quality of life. The subject of this presentation is the experience of our Institution in the management of hand burns.

We conducted a retrospective study regarding patients with hand burns that have been evaluated and treated in our institution between 2017 – 2023 The burns were either only in hands or in conjugation with burn injuries in other areas of the body.

During the 5 year period 297 patients were treated with hand burns, either as an outpatient or in patients. The 2/3 of them were males while the commonest cause was thermal injury, followed by chemical and electric burns respectively. The vast majority was treated conservatively where 5,8% of them required surgical intervention. Finally, 5 people were subjected to enzymatic debridement. Around 15 % of patients had some form of functional impairment while 5% required some form of postburn reconstruction ( z-plasty).

Burns are devastating injuries affecting large numbers of population. More specifically, hand burns have a direct impact in the quality of life of patients. Our department adopted a more conservative approach, where the majority of patients needed no surgery. The ones that required operation were treated with split thickness skin grafts with or without dermal substitutes. Interestingly, the patients that were subjected to enzymatic debridement presented faster healing with excellent post burn functionality.

Hand burns require management by a multidisciplinary team. The utilization of enzymatic debridement seems a promising alternative. Moreover the early occupational therapy of patients has a positive impact in better function and less post burn contractures.

VF03 Comment opérer une Maladie de Dupuytren par la technique de la plastie de Malingue.

Il existe un grand nombre de voies d’abord dans la maladie de Dupuytren et aucune n’a démontré sa supériorité. Parmi elles, la technique de la plastie de Malingue, décrite initialement en 2002, est peu connue. Récemment, elle a démontré son intérêt sur le plan vasculaire, mathématique et mécanique.

Nous avons réalisé une vidéo d’une aponévrectomie selon la technique de Malingue sur un 3e rayon digital atteint par la Maladie de Dupuytren. Il s’agissait d’un stade III selon la cotation de Tubiana. Une plastie de Malingue a été réalisée sur le doigt et une plastie de Malingue modifiée a été réalisée sur la paume de la main. Nous laissons habituellement un lambeau bipédiculé entre la plastie réalisée en paume et celle réalisée sur le doigt.

La technique de Malingue doit être centrée sur la bride digitale pour optimiser ses propriétés mécaniques intrinsèques. Elle doit respecter rigoureusement les principes géométriques d’isométrie cutanée pour permettre une bonne mobilisation des lambeaux. Elle assure une exposition optimale des pédicules vasculonerveux au cours de la dissection limitant ainsi les risques de lésions iatrogènes. Les lambeaux se transposent de façon naturelle à l'extension du doigt au moment de la fermeture.

La technique de la plastie de Malingue est simple mais nécessite une grande rigueur dans sa réalisation. C’est une technique fiable qui assure un contrôle optimal des pédicules vasculonerveux et une fermeture sans tension.

CO049 Résultats à long terme de la technique de Malingue dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren : étude rétrospective de 55 patients.

Il existe de nombreuses voies d’abord, plasties et lambeaux décrits dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren. La voie d’abord doit permettre une exposition suffisante des lésions élémentaires, sans risquer la nécrose cutané́e, la déformation résiduelle par bride cicatricielle ou les lésions vasculonerveuses. La plastie de Malingue, dérivée de la plastie en « Z », a démontré son intérêt sur le plan vasculaire, mécanique et mathématique. L’objectif de cette étude était d’évaluer, sur un suivi à long terme, la récidive et l’extension de la maladie, le résultat fonctionnel et esthétique, et les complications.

Nous avons inclus une série de patients opérés au Centre de la Main d’Angers entre janvier 2014 et décembre 2016 avec un recul minimal de 5 ans. Tous les patients ont été opérés par le même chirurgien. La maladie a été jugée extensive si des lésions élémentaires étaient apparues en dehors de la zone opératoire initiale. La maladie a été jugée récidivante, soit si le déficit d’extension résiduelle (DER) du doigt opéré́ dépassait les 20° par rapport à la valeur obtenue en post-opératoire immédiat (critère de Felici), soit si des lésions élémentaires étaient réapparues dans la zone chirurgicale des doigts opérés (critère de Leclercq). La fonction et l’esthétique ont été évaluées par le QuickDASH et le Michigan Hand Outcomes Questionnaire (MHQ).

55 patients ont été inclus dans l’étude avec un recul moyen de 6,6 ans. Le stade de Tubiana évalué en préopératoire était en moyenne de 2,5. Le déficit d’extension IPP des doigts longs et de la MP du pouce en préopératoire était en moyenne de -37,1°. Toutes les déformations préopératoires des IPP et MCP des doigts longs ont été significativement corrigées en postopératoire immédiat (p < 0,05). Le DER à la révision était en moyenne de 18,1° alors que le déficit d’extension en post-opératoire immédiat était de 10°. le QuickDASH moyen était de 13,2 et le MHQ de 91,8 à la révison. Nous n’avons eu aucune lésion peropératoire des pédicules vasculonerveux, ni de nécrose cutanée post opératoire. Nous avons eu 27,5% de récidive selon les critères de Felici et 50% de récidive selon les critères de Leclercq. La maladie s’est étendue dans 89,2% des cas.

Notre étude présente un niveau élevé de satisfaction esthétique et fonctionnel. Ceci peut s’expliquer par la correction de toutes les déformations préopératoires des IPP et MCP des doigts longs. Contrairement aux autres études qui observent environ 5% de lésions vasculonerveuses, nous n’en avons observé aucune. Cette absence de lésion iatrogène peut s’expliquer par la bonne exposition des pédicules offerte par la technique de Malingue. L’absence de nécrose cutanée peut s’expliquer grâce aux propriétés vasculaires et mécaniques intrinsèques propres à de cette technique. Avec un taux de récidive compris entre 27,5% et 50%, selon les critères définis en amont, notre étude est comparable à celles de la littérature.

La plastie de Malingue est une technique qui permet d’obtenir moins de complications vasculonerveuses et cutanées. Sur le long terme, elle offre des résultats esthétiques et fonctionnels comparables aux autres techniques.

CO055 Plaie de main : un bilan radiographique systématique est-il justifié ?

Les plaies de la main sont fréquentes et la réalisation d’un bilan radiographique complémentaire est souvent demandée pour rechercher une atteinte osseuse ou la présence d’un corps étranger. Il n'existe aucunes recommandations dans la littérature pour guider la réalisation d'un bilan radiographique complémentaire.

Une étude rétrospective incluant 945 sujets (948 plaies) présentant une plaie profonde de la main a été réalisée sur une période de 6 mois afin d’étudier la pertinence du bilan radiographique en fonction du mécanisme lésionnel. Cette étude a été menée dans un centre spécialisé d’urgence main où la prescription d’un bilan radiographique est systématique pour toute plaie profonde de la main.

Le bilan radiographique était positif dans 34% des cas, avec une atteinte ostéoarticulaire ou la présence d’un corps étranger radio-opaque dans respectivement 29% et 6% des cas. La positivité du bilan radiographique était particulièrement importante pour les "traumatismes à haute énergie" (65%), "écrasement" (63%), "chute ou accident" (59%) ou "avulsion" (61%) alors que le bilan était parfois positif lors des plaies par "bris de minéraux" (11%), "morsures" (11%) ou "autres mécanismes" (18%). Le bilan radiographique était systématiquement négatif pour les plaies par "lame et tranchant simple" ou "suspension à un objet métallique perforant". Le calcul des risques relatifs (RR) permettait de souligner qu'une lésion ostéo-articulaire était particulièrement fréquente dans les catégories suivantes : "écrasement" (RR 3.0), "chute ou accident" (RR 2.0), "traumatisme à haute énergie" (RR 2.5) et "avulsion" (RR 2.2) ; tandis que la présence de corps étrangers radio-opaques était particulièrement fréquente dans les catégories "bris de minéraux" (RR 2.2) et "traumatisme à haute énergie" (RR 3.8).

Les résultats de cette étude permettent de proposer des recommandations concernant la pertinence et les indications de l'évaluation radiographique pour les plaies de la main. Une évaluation radiographique systématique pour les blessures à la main causées par "lame ou tranchant simple" ou par "suspension sur un objet métallique n'est pas systématiquement nécessaire. Cependant, elle doit être discutée dans des cas particuliers, lorsqu'il existe une forte suspicion de la présence d'un corps étranger ou lorsqu'il est rapporté la présence d'un impact lors du traumatisme (possible lésion ostéoarticulaire par l'impact de l'objet et non le bord tranchant). Dans tous les autres mécanismes lésionnels, une évaluation radiographique systématique devrait être effectuée pour rechercher en premier lieu une lésion ostéo-articulaire, mais aussi la présence d'un corps étranger (isolé ou associé).

L'évaluation radiographique nécessaire pour une évaluation approfondie d'une plaie de la main ne devrait pas être systématique, mais guidée par le mécanisme lésionnel. Une telle approche permet non seulement d'éviter une irradiation inutile des patients, mais également de limiter certains coûts en lien avec la réalisation d'acte d'imagerie non nécessaire.

P57 Luxation palmaire isolée de l'articulation radio-ulnaire distale: l'intelligence artificielle peut parfois se tromper.

La luxation isolée de l’articulation radio-ulnaire distale (RUD) est une lésion rare en chirurgie traumatologique. Elle peut être palmaire ou dorsale. Le cas clinique que nous rapportons montre qu’elle peut passer inaperçue en urgence même après un bilan radiographique lu par un radiologue utilisant l’intelligence artificielle (IA).

Il s’agit d’un étudiant de 22 ans, droitier, qui a présenté suite à un coup de poing l’avant-bras en supination (rixe), une douleur du poignet droit.

Lors de l’examen clinique initial aux urgences a été notée : une tuméfaction douloureuse du poignet avec une impotence fonctionnelle relative. Le compte rendu du bilan radiographique du poignet réalisé en urgence ne retenait aucune lésion ostéo-articulaire. Le patient a été traité pour une entorse du poignet par une attelle. Il a été revu 3 semaines après le traumatisme par un orthopédiste. Le patient présentait un poignet douloureux avec un blocage en supination. Un bilan radiographique comparatif des 2 poignets associé à un bilan TDM a montré une luxation isolée palmaire de l’articulation RUD. La réduction a nécessité un abord chirurgical, le TFCC a été réinséré. Le patient a été immobilisé en prono-supination neutre pour 6 semaines.

Il faut penser à ce diagnostic en cas de blocage de la pronation ou de la supination avec des mouvements de flexion-extension du poignet préservés. Des radiographies avec des incidences de face et de profil strictes doivent être demandées, elles suffisent habituellement au diagnostic. Toutefois il ne faut pas hésiter à demander un bilan TDM car comme le montre ce cas clinique, l’urgentiste, le radiologue aidé par l’IA sont passés à côté du diagnostic. Ce retard diagnostic réduit les chances de réduction non sanglante. L’IA doit rester un outil ne dispensant en rien de l’examen clinique et d’incidences radiographiques correctes.

La luxation isolée RUD est une lésion rare qui peut passer inaperçue en urgence même après un bilan radiographique lu par radiologue utilisant l’IA. En cas de blocage de la prono-supination il faut penser à ce diagnostic et ne pas hésiter à réaliser un bilan TDM.

Rééducation suite aux fractures du radius: Tendance actuelle des pratiques. Résultats du questionnaire GEMMSOR 2022.

Introduction - Les fractures du radius distal sont très fréquentes. Si les femmes ménopausées sont très souvent concernées par ce type de fracture, la pratique de certains sports constitue également un facteur de risque pour les populations de 5 à 20 ans. Le traitement dépend du type de fracture. Si certaines de ces fractures peuvent être traitées orthopédiquement par réduction et immobilisation, le traitement chirurgical (par embrochage, fixateur externe, vissage simple ou ostéosynthèse par plaque) reste indispensable dans un grand nombre de cas. Matériel et méthodes - Un sondage auprès des membres du GEMMSOR nous a permis d’effectuer un état des lieux sur la prise en charge des fractures du radius distal traitées chirurgicalement et orthopédiquement dans différents centres dont certains sont certifiés FESUM. Résultats - Si le développement des ostéosynthèses, avec notamment le recours de plus en plus fréquent aux plaques vérrouillées antérieures, a fait évoluer l’immobilisation post opératoire et en conséquence les délais de prise en charge en rééducation, les fractures de l’EIR traitées orthopédiquement nécessitent un délai d’immobilisation plus long et une prise en charge en kinésithérapie beaucoup plus tardive. Discussion - L’étude réalisée auprès de nos différents membres montre qu’il n’existe à ce jour pas de consensus sur la prise en charge des fractures de l’EIR traitées orthopédiquement et chirurgicalement. L’étude de la littérature montre qu’il n’existe pas de recommandation nationale et qu’il n’existe que très peu de recommandations internationales sur la rééducation après fractures de l’EIR. Cependant, si la rééducation après fractures de l’EIR n’est pas systématique, l’étude de son intérêt a fait l’objet de plusieurs publications. Conclusion - La précocité de la prise en charge kinésithérapique semble être un élément déterminant qu’il s’agisse d’un traitement orthopédique ou chirurgical. Si les principaux objectifs de la rééducation sont le traitement de la douleur, la restauration des amplitudes articulaires et la récupération de la force musculaire, il s’agit avant tout et surtout de prévenir le risque d’apparition d’un syndrome douloureux régional complexe de type I, complication tant redoutée des rééducateurs et qui nuit gravement au pronostic fonctionnel de ce type de lésion.

CO136 Echochirurgie du canal carpien : évaluation de la sécurité et efficacité du geste (étude anatomique).

Carpal tunnel syndrome (CTS) is one the most frequent pathologies encountered in hand surgery and a common cause of hand pain. The classical approach is to release of flexor retinaculum by endoscopic or open surgery. The recent evolution of ultrasound systems in surgery has led to the development of new minimally invasive surgical techniques with the possibility to be performed under ultrasound guidance, as in the surgical treatment of CTS. Such technique enables a great visualization of anatomic structures, particularly variations in the median nerve and its thenar branch. This study aims at assessing the safety and efficiency of the carpal tunnel release surgery using a new Surgical knife with guide (KeriKnife, KeriMedical), with or without ultrasound guidance.

This study included one hundred fresh-frozen, embalmed cadaveric specimens amputated at the mid-forearm, among which fifty-nine males (30 left, 29 right) and forty-one females (19 left, 22 right). Surgeries were performed by four experimented Hand surgeons, with a breakdown of fifty surgeries with and fifty surgeries without ultrasound guidance. The operation sites were dissected at the end of the procedure to evaluate the complete release of the carpal tunnel and integrity of vital structures including the artery arch, the median nerve, the tendons and the ulnar artery.

In this series of one hundred cases, complete release of the ligament was achieved in 98% cases (100% with, 96% without guidance), and one minor lesion of the superficial common flexor of the 5th finger was found in the without ultrasound guidance group.

Ultrasound guided carpal tunnel release is mini invasive technique but there is no device designed to be safe (with a guide to protect the median nerve and the superficial palmar artery) and to let the ultrasound go through the device to see the median nerve and flexor tendons below. Few clinical studies exist in literature with several instrumentations (hook, knife) or approaches (proximal or distal) or type of section (anterograde or retrograde). Vascular or neurologic complications are exceptional. To our knowledge, this report is the largest cadaver study to analyze the ultrasonosurgery of carpal tunnel.

Carpal ligament release using this Surgical knife with guide under ultrasound guidance is a safe and highly effective method.

CO094 Traitement de l'instabilité scapholunaire: importance du ligament dorsal intercarpien et « portrait-robot » d’une technique chirurgicale idéale sur-mesure en 2023.

La biomécanique de l’instabilité scapholunaire post traumatique (ISLPT) demeure incomplètement comprise. Diverses techniques chirurgicales ont été décrites et les résultats cliniques à moyen et long terme sont insuffisants. L’utilisation accrue de l’arthroscopie et les descriptions anatomiques cruciales du Dorsal-Capsulo-Scapholunate-Septum (DCSS) et du ligament intercarpien dorsal (DIC) ont radicalement modifié l’approche du traitement de l’ISLPT. Les objectifs sont de décrire le cahier des charges que devrait remplir toute technique chirurgicale de stabilisation scapholunaire dans l’état actuel des connaissances et de proposer un algorithme de traitement basé sur la preuve (evidence based practice).

Sur la base d’une étude anatomique dynamique réalisée par 2 des coauteurs, et d’une revue de la littérature, nous décrivons les structures ligamentaires qui doivent être idéalement ciblées dans toute chirurgie de stabilisation scapholunaire (SL).

La section séquentielle des ligaments intrinsèques et extrinsèques dorsaux a montré, dans les ISLPT de grade élevé (supérieurs aux grades EWAS IIIB) : -Le rôle secondaire et mineur du ligament interosseux scapholunaire (LIOSL) dorsal. -Le rôle majeur du DIC et notamment de sa portion proximale, le ligament scapholunotriquétral. Une revue de la littérature montre non seulement l’importance du complexe scapholunaire dans la stabilité SL mais également celui des mécanorécepteurs proprioceptifs du DCSS. Enfin, les ligaments palmaires distaux (STT) et la portion palmaire du LIOSL n’ont pas de rôle biomécanique établi.

Diverses techniques à ciel ouvert ou arthroscopiques sont régulièrement décrites, rendant le consensus difficile. Un cahier des charges que doit remplir la technique chirurgicale optimale semble donc nécessaire. Cette technique doit: -être idéalement arthroscopique (préservation des mécanorécepteurs proprioceptifs du DCSS). -permettre la stabilisation ou la reconstruction du DIC dans les grades EWAS élevés. -dans tous les cas permettre la stabilisation du DCSS et dans une moindre mesure la portion dorsale du LIOSL. La nécessité de stabiliser ou de reconstruire les ligaments palmaires n’est pas établie.

Selon cette analyse, un algorithme de traitement pourrait être proposé avec un choix sur-mesure de la technique en fonction du stade EWAS. Dans les stades EWAS I à IIIB, les techniques arthroscopiques classiques de réparation capsulo-ligamentaires (ADCLR) sont suffisantes, avec ou sans brochage intercarpien. Le brochage scapholunaire isolé peut être proposé dans les formes aigues. Dans les stades EWAS IIIC et IV, les techniques ciblant le DIC sont nécessaires (suture capsuloligamentaire dorsale modifiée élargie, plicature du DIC, « super capsuloplastie », ligamentoplasties … ) Dans les stades plus avancés (EWAS IV+), les ligaments extrinsèques radiocarpiens doivent être reconstruits en plus du DIC (ligamentoplasties ciblées).

CO095 Plicature arthroscopique du ligament intercarpien dorsal pour le traitement des instabilités scapholunaires de grade élevé : description de la technique et résultats préliminaires.

Le traitement de l’instabilité scapholunaire (ISL) fait toujours débat. De nombreuses techniques chirugicales ont été décrites et les résultats à moyen et long termes sont souvent décevants. Le rôle central du ligament intercarpien dorsal (DIC) dans les instabilités de grade élevé est par ailleurs admis à la suite d’études anatomiques dynamiques récentes. L’objectif est de décrire la procédure de plicature arthroscopique du DIC (ADICP) et d’en présenter les résultats préliminaires.

Les patients ayant bénéficié de la technique ADICP pour des ISL de grade équivalent ou supérieur à IIIC selon la classification de la société européenne d'arthroscopie du poignet (classification EWAS), évalués à un recul minimal d’un an ont été rétrospectivement inclus. Le stade EWAS était confirmé en peropératoire, et deux sutures arthroscopiques capsulo-ligamentaires dorsales (ADCLR) élargies convergentes ont été réalisées. La stabilisation de l’espace scapholunaire (SL) par traction sur les 2 sutures (plicature du DIC) était vérifiée en per opératoire ; elle était jugée complète (C= complete), satisfaisante (G= good), ou incomplète (F= fair). Les évaluations cliniques et para cliniques ont été réalisées en préopératoire, à 3 mois, 6 mois et un an post opératoires.

Douze patients ont été inclus. Le délai moyen entre chirurgie et traumatisme était de 8,5 mois. Il a été observé en peropératoire neuf instabilités scapholunaires EWAS IIIC et trois EWAS IV. La stabilisation de l’espace SL était jugée complète dans 10 cas, satisfaisante dans 1 cas et incomplète dans 1 cas. Au recul de 1 an et par rapport à l’évaluation préopératoire, et en moyenne : la douleur évaluée sur échelle visuelle analogique (EVA) a diminué de 69%, la force de préhension a augmenté de 24,3% ; l’extension n’a pas significativement été modifiée, et la flexion a diminué de 16,8%. Le test de Watson était positif dans 11 cas en préopératoire ; il était négatif dans 10 de ces cas au dernier recul. Enfin, le Mayo Wrist Score moyen a augmenté de 26,64%.

Les traitements des ISLPT précédemment décrits sont intrusifs, nécessitant souvent la dissection d’éléments stabilisateurs cruciaux et les résultats à moyen et long termes sont souvent insuffisants (ligamentoplasties à ciel ouvert ou arthroscopiques). La technique ADCLR et sa modification élargie ont par ailleurs montré des résultats satisfaisants. Il a également été démontré par des études anatomiques récentes, le rôle central du DIC dans les ISL de grade élevé. L’ADICP est une technique originale alternative, qui présente les avantages d’une procédure mini-invasive arthroscopique permettant de retendre et stabiliser efficacement le DIC, tout en évitant les complications liées aux tunnels osseux des ligamentoplasties. Cependant, à l'instar des autres techniques de "retente" des structures capsuloligamentaires dorsales larges du complexe scapholunaire, elle semble corrélée à une diminution des mobilités en flexion. Ces techniques ne devraient être indiquées que dans les grades élevés d'ISL.

L'ADICP est une procédure reproductible qui cible le DIC. Les résultats préliminaires sont satisfaisants et montrent une efficacité sur la stabilisation scapholunaire. Un recul plus élevé et une série plus large sont néanmoins nécessaires pour conclure.

P02 L'embrochage percutané dans la pseudarthrose récente ou le retard de consolidation est une alternance thérapeutique fiable permettant une consolidations de la fracture du scaphoïde carpien à propos de 74 cas.

Evaluer la technique d’embrochage percutané sur les plans : anatomique (consolidation), fonctionnel et professionnel

74 cas de pseudarthroses récentes du scaphoïde carpien, stades I et IIa d’Alnot sans modification de la forme, ni de la hauteur, sans instabilité, sans nécrose du fragment proximal, embrochage percutané, 03 broches (1995 / 2015). Epidémiologie : sexe, âge (03 classes), manuel et non manuel, coté dominant. Traumatisme initial : mécanisme, type d’accident, diagnostic, traitement. La pseudarthrose : délai, circonstance, révélation, motif. Pinch test, test pression tabatière anatomique et tubercule scaphoïdien, mobilité et force comparée. Siège Schernberg, stade Alnot, DISI, vitalité fragment proximal, hauteur carpe Youm et Mac Murtry, arthrose. Traitement : anesthésie, repérage deux aiguilles, première broche introduite au marteau sous scopie corrigeant diastasis inter-fragmentaire, deux autres broches, gant plâtré (45 jours). Appréciation : difficultés, complications, migration broche, ablation matériel, rééducation. Revue : Recul (05 classes), douleur, pinch test, la mobilité, force, consolidation, DISI, nécrose, arthrose. Reprise du travail et reclassement. Grille du Mayo Wrist Score

100 % hommes ; 85% moins 35 ans, moyen 27 ± 7 ans (18 / 48ans) ; 70% manuels ; 100% côté dominant 59% droit, 41 % côté gauche) ; Circonstances : 45% activités sportives, 33% accidents du travail ; 89 % mécanisme initial indirect, 67% fracture passée inaperçue ; 67% traitement insuffisant (immobilisation 90jours). La pseudarthrose : Moyenne 9,8 mois / Ecart type = 5,3 mois (41%, 6 à 11 mois), 55 ,6% douleurs, 89% Pinch-test positif, 41% type III Schernberg, 67% type IIa Alnot. Difficultés en peropératoire : 16 torsions de broche et 3 visée difficiles, complication post-opératoire 7% expulsion des broches, 7% migrations, ablation de matériel 100% (8 ± 4 mois) Rééducation fonctionnelle : 71% programmée Indolence 48%, Pinch-test positif 22%, mobilité , score du GRIP à 100% 11.11%, consolidation 85%, DISI 7,18° 11,2%, Mac Murtry moyenne 0,53 (diminution 14,8%, nécrose un cas, reprise de travail 100% (6,4 mois / Ecart type = 3,9 mois), 85% poste initial, satisfaction dans 81.8%, Grille Mayo Wrist : excellent 40.7%, bon 37% moyen, 14.8%, mauvais 7.4%

Les avantages de cette technique, éviter les lésions ligamentaires carpiennes et limiter l’aggravation des lésions vasculaires, facilité d’exécution ne nécessite pas une longue courbe d’apprentissage, peu couteuse, préserve le stock osseux, peut être pratiquée en ambulatoire.

L'indication reste précise stades I et IIa d’Alnot sans modification de la forme, ni de la hauteur, sans instabilité, sans nécrose du fragment

P08 Particularités anatomo-pathologiques et difficultés thérapeutiques des fractures simultanés des quatre métacarpiens de la main.

Les fractures associées des 4 métacarpiens sont des lésions rares , mais graves , résultant souvent d’une traumatisme violent avec un mécanisme d’écrasement engendrant dans la majorité des cas des lésions cutanées aggravant encore le pronostic fonctionnel . Les options thérapeutiques sont multiples : stabilisation par plaque, vissage embrochage, fixateur externe, amputation

11 cas de fractures des 4 métacarpiens colligés (1996-2020), syndrome d ’écrasement, avec ouverture cutanée dans 7 cas, chirurgie , embrochage, amputation, pince pouce quatre doigts, suivi et surveillance en hospitalisation

Evolution vers la perte de substance cutanée avec nécessité d’une greffe de peau dans un cas et l’amputation de doigts

Syndrome d'écrasement sévère dont le pronostic dépend des lésions des parties molles surtout le résultat dépend de la cause de l'accident et de l'économie du geste la plus possible lors du premier geste en urgence

Les fractures des 4 métacarpiens sont des lésions graves qui posent problème de choix thérapeutique de la meilleure méthode qui permet à la fois la consolidation mais aussi la reprise d’une fonction satisfaisante cet objectif est souvent limité par l’ouverture cutanée et la complexité de la fracture.

CO032 L' allongement du radius ou de l'ulna dans les séquelles traumatique de l avant bras préserve la pronosupination.

Les impératifs de la pronosupination (Destot) sont à respecter en traumatologie et en pathologie la longueur des os doit être intacte, la courbure pronatrice du radius intacte, l’absence de décalage d’un des 2 os et un espace interosseux libre et deux articulations radio-ulnaires mobiles

Quatre patients porteurs de dislocation radio ulnaire distale ont bénéficié d allongement du Radius et d une greffe fibulaire libre Cinq patients porteurs de lésions de Monteggia négligées ont bénéficié d un allongement de l ulna et d une greffe fibulaire libre

Le squelette anti brachial est constitué du radius et l’ulna. Les épiphyses donnent les articulations proximale et distale constituant un cadre. La diaphyse radiale double courbure concave en avant et en dedans. La diaphyse ulnaire n’est ni rectiligne, ni fixe lors des mouvements. Les épiphyses radiales très différentes, la proximale, profonde sous les muscles, porte la tête radiale cartilagineuse excluant toute possibilité d’ostéosynthèse . L’épiphyse distale, plus massive et plus superficielle autorise l’implantation de broche. Les épiphyses ulnaires différentes une proximale volumineuse et une distale fine. L’épiphyse proximale porte l’olécrane dans l’axe longitudinal de la diaphyse, prédilection pour la mise en place d’un implant intramédullaire. L’épiphyse distale porte la tête ulnaire, recouverte de cartilage sur faces périphérique et distale Elle devient impliquée dans l’articulation radio-ulnaire distale et l’articulation du poignet. La membrane interosseuse définit la portion réellement diaphysaire de chacun des deux os. Le concept d’axe anti brachial ou d’articulation anti brachiale (forearm axis ou forearm joint des Anglo-Saxons) développé pour mettre en avant l’idée de relation entre anatomie et biomécanique du coude, de l’avant-bras et du poignet, pour en arriver à une notion d’entité et dorsal. L’articulation radio-ulnaire distale est au poignet par de nombreux faisceaux ligamentaires radiocarpiens ventraux et dorsaux. Les muscles contrebalancent les deux pronateurs et les deux supinateurs. En supination, les deux diaphyses sont parallèles délimitant un espace interosseux. En pronation, le radius pré-croisant l’ulna, l’espace s’efface du fait du contact des deux diaphyses. anatomo-fonctionnelle. Le radius et l’ulna sont articulés par leurs extrémités. L’articulation radio-ulnaire proximale est principalement stabilisée par les ligaments annulaire et carré, mais aussi par la capsule articulaire du coude. L’articulation radio-ulnaire distale a pour stabilisateur principal le ligament triangulaire, renforcée par un ligament ventral

La mobilité de la pronosupination est assurée par la liberté de la radio-ulnaire proximale et l'intégrité de la radio-ulnaire distale

La réparation des conditions de la prono supination passe par la réparation de la longueur des deux os de l'avant bras et la réparation de articulations radio ulnaires distale et proximale

CO033 Les aspects anatomiques des plaies de la main par coup de Sabre conditionnent le pronostic et les résultats thérapeutiques.

Les traumatismes par coup de sabre sont de plus en plus fréquents et vue que la main et le membre supérieur joue le rôle « protecteur » la main est souvent « touchée »

A travers des observations nous rapportons nôtre expérience sur ces plaies assez complexes nécessitant une prise en charge particulière en urgence, après nettoyage de la plaie et mise en place d’un pansement un bilan radiographique est réalisé mettant en évidence les lésions ostéo articulaires. Après bilan, sous anesthésie, on procède après une exploration à la fixation des foyers Ostéo articulaires et à la fermeture cutanée, sous couverture antibiotique.

Il est dépendant des lésions initiales et de leur réparation

Il s’agit de plaies souvent simple mais impressionnante touchant tous les éléments nobles et Ostéoarticulaires dont les conséquences fonctionnelles ne sont pas négligeables. Le métacarpe constitue le squelette de la région palmaire. Les métacarpiens, intermédiaires entre le carpe et le squelette des doigts continue la direction de chacun d’eux, forment une chaîne digitale osseuse, mobile, poly articulaire. Les structures fixes sont le deuxième et le troisième métacarpien et les structures mobiles comprennent le quatrième et le cinquième métacarpien et les éléments phalangiens ainsi que la colonne du pouce. Les fractures de deux ou plusieurs métacarpiens adjacents sont plus instables qu’une fracture de métacarpien isolé.

Les fractures des phalanges et des métacarpiens sont le plus fréquentes offrant une grande diversité anatomo-pathologique avec un grave retentissement fonctionnel. Le but du traitement est d’obtenir un rétablissement fonctionnel complet et rapide, ce qui suppose certes la consolidation de la fracture en position anatomique, mais aussi l’absence de raideur articulaire et d’adhérences tendino-périostées.

CO046 Reprise précoce du sport après réparation du ligament collatéral médial de la MCP du pouce avec utilisation du SUTURETAPE®.

Les lésions du ligament collatéral médial du pouce sont fréquentes en traumatologie du sport ; elles représentent 3,2% des lésions ligamentaires traumatiques des membres. Les lésions avec instabilité, de grade 3 ou les instabilités secondaires nécessitent classiquement une prise en chirurgicale par réparation ligamentaire aigue ou ligamentoplastie secondaire. Récemment, de nombreuses techniques de réparation ligamentaire primaires ou secondaire ont bénéficié d’un renforcement de la procédure par une bandelette synthétique dite de renfort sous la dénomination commerciale de SUTURETAPE®. L’objectif de notre étude est d’analyser le délai moyen de retour aux activités physiques et sportives après réparation ou ligamentoplastie du ligament collatéral médial du pouce avec renforcement par INTERBRACE®.

Nous avons réalisé une étude prospective, descriptive de septembre 2021 à octobre 2022. Dans les formes aigues une ancre intra osseuse permettait de fixer le ligament collatéral médial sur la base de P1 ; dans les formes subaiguës, une ligamentoplastie utilisant un greffon autologue tendineux était réalisée. Dans les cas, la réparation ou reconstruction du plan ligamentaire était renforcée par un faisceau unique d’INTERNALBRACE®.

Trente deux patients ont été inclus. Seize patients ont bénéficié d’une insertion distale par ancrage osseux (groupe 1) et 16 patients ont bénéficié d’une ligamentoplastie avec un tendon palmaire dans 12 cas et un tendon extenseur propre de l’index dans 3 cas. Le délai moyen de reprise de l’activité physique est sportive était respectivement de 5,2 (2,2) semaines dans le groupe 1 et de 6,6 (1,7) semaines dans le groupe 2.

Le délai de reprise des activités physiques et sportives après une réparation du plan ligamentaire médial du pouce semble possible précocement avec l’utilisation d’un renfort synthétique per opératoire.

CO059 Ostéosynthèse des fractures des métacarpiens par vissage centro médullaire rétrograde – retour d’expérience et résultats cliniques et morphologiques avec un recul minimum de 6 mois.

Les fractures des métacarpiens constituent un motif fréquent de consultation en traumatologie de la main. Plusieurs solutions chirurgicales sont utilisées en pratique courante dont notamment l’ostéosynthèse par brochage centro médullaire rétrograde et l’ostéosynthèse par ostéosynthèse in situ par plaque vissée ou vissage bicortical multiple. Certains auteurs rapportent des taux de complications importants pour ces deux techniques, de l’ordre respectivement de 35% et 22% (Greeven et al.) L’objectif de notre étude est d’évaluer les résultats cliniques et morphologiques du recours à l’ostéosynthèse par vissage rétrograde pour le traitement des fractures fermées des métacarpiens.

Nous avons menés une étude rétrospectives descriptive incluant les patients de plus 18 ans, avec une fracture isolée d’un ou de plusieurs métacarpiens. Il s’agit d’une étude mono opérateur unicentrique. Les fractures ouvertes et les fractures avec traumatismes multitissulaires étaient exclues. L’ostéosynthèse a été réalisée par un vissage rétrograde sous contrôle scopique avec une vis NEXIS diamètre 4,0mm. Nous avons analysé à 6 mois de recul minimum : le score DASH, l’arc de mobilité total de la MCP comparativement au côté controlatéral, l’EVA et le délai de retour à l’activité professionnelle ou sportive. Sur le plan morphologique nous avons analysé la déformation résiduelle éventuelle et la confirmation de la consolidation de la fracture.

Quarante six patients ont été inclus de Janvier 2022 à février 2023. Trois patients ont été perdus de vue. Une complication majeure avec fracture de la vis centro médullaire a nécessité une reprise chirurgicale par plaque vissée verrouillée et greffe autologue radiale

L’ostéosynthèse des fractures des doigts par vissage centromédullaire constitue une solution thérapeutique moderne innovante de plus en plus utilisée en pratique courante. Les suites cliniques et morphologiques encourageantes ainsi qu’un taux faible de complications peuvent justifier son intégration dans l’arbre thérapeutique décisionnel des fractures fermées des métacarpiens.

CO104 Components and impact of the patient-surgeon relationship- a review.

The patient surgeon relationship plays a central role in the health system. For example, it has an influence on patient satisfaction, compliance with treatment and dealing with complications. This relation may influence treatment outcome and has financial and legal implications. This issue is poorly evaluated in residency curriculums and examinations. There are very few review articles about this subject. We therefore present a review of literature to update important data concerning patient surgeon relations from year 2000 to 2023.

Searches were conducted using Pubmed, and Google scholar with the following keywords in the titles: “surgeon”, “patient”, “relation/relationship” and “communication”, and “outcome”. Irrelevant articles were excluded according to title or abstract by two independent reviewers.

82 articles were selected for analysis. There was only one single systematic review article published in 2013 for patient-surgeon relation. Others were expert opinions, case series and, and comparative studies.

We classified the patient surgeon relationship using the timeline of this relation. The steps include choose of the surgeon by the patient, consultation, surgical session, post-surgical follow-up. In each phase, relevant articles were presented and discussed. Role of social media, internet, local reputation of the surgeon is discussed as factors influencing the selection of the surgeon by the patient. During consultation talking to and informing the patient with appropriate verbal and body language and shared decision making considering both preference of the patient and medical guidelines was discussed. Spirituality and cultural issues, language barriers and effect of sex difference between surgeon and patient were noted. Relation between other professionals like anesthetists, psychologies, physiotherapists, operating room personnel and the surgeon relative to patient was discussed. During post-surgical follow up, managing the complications, legal issues and return to previous activity were discussed. The importance of using the instruments for measuring this relationship including “patient reported experience / outcome measures”, “patient satisfaction measures” and “empathy measures” were insisted. The role of artificial intelligence and tele-medicine in this relation were explained.

Patient-surgeon relationship is critical to build trust, empathy, valid informed consent and patient centered informed-shared decision making. This review highlights the fact that surgeon with poor interpersonal and communication skills cannot be qualified anymore as competent. PROMs and PREMS are essential tools to measure the quality of the relationship between patients and surgeons.

CO022 CHOIX DE GREFFE POUR LA PRISE EN CHARGE DE LA PSEUDARTHROSE DU SCAPHOÏDE : PREMIERE REVUE PARAPLUIE ET PROPOSITION D’ARBRE DÉCISIONNEL.

La pseudarthrose du scaphoide carpien est un problème majeur pour l’avenir fonctionnel du poignet, surtout chez le sujet jeune. Dans son traitement chirurgical, lele choix entre les différents types de greffon reste controversé. Plusieurs revues systématiques et méta-analyses ont abordé ce sujet sans le trancher. Le but de cette étude était de répondre aux questions suivantes par une revue parapluie (revue de revues ou de méta-analyses) : 1) existe-t-il une différence du taux de consolidation entre les différentes techniques ? et 2) y-a-t-il des indications préférentielles pour les greffons ?

Nous avons réalisé une recherche tertiaire qualitative (revue parapluie) des revues systématiques ou de méta-analyses comparant les différentes techniques de greffon de scaphoïde connues sur la période de octobre 2022 à Fevrier 2023. Le critère d’évaluation principal était le taux de consolidation de la pseudarthrose. Le critère secondaire était l’indication du greffon en fonction du type de pseudarthrose. La recherche bibliographique a été effectuée selon les critères PRISMA 2020. L’évaluation de la qualité des etudes a été incluse avec l’instrument « Évaluation de la qualité méthodologique des examens systématiques » — AMSTAR 2.

Neuf revues systématiques et méta-analyses ont été incluses dans la revue parapluie (= 715 patients). La qualité de ces articles s’étendait de faible à haute qualité. Un tableau résumant les résultats de chaque article inclus a été réalisé. Il n’y avait pas de différence entre le taux de consolidation des greffes osseuses vascularisées (entre 84 et 92 %), et non vascularisées (entre 80 et 88 %). La greffe osseuse vascularisée presentait des résultats meilleurs en présence d’une nécrose avasculaire du pôle proximal (taux de consolidation de 88 à 74 % que la greffe osseuse non vascularisée (47 à 62 % ). Le greffon osseux non vascularisé avait moins d’échec dans les cas de plicature antérieure du scaphoïde.

Notre revue parapluie apporte une vision globale du taux de consolidation en fonction du type de greffon dans la pseudarthrose du scaphoide. Des orientations se dégagent en fonction du type de pseudarthrose et de la zone. Un arbre décisionnel est élaboré en fonction de ces résultats.

P54 Les Tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques.

Les tumeurs malignes des gaines des nerfs périphériques ou MPNST (Malign Peripheral Nerve Sheath Tumors) sont des sarcomes des tissus mous hautement agressifs qui représentent la principale complication de la . Ces tumeurs peuvent se reproduire d’une manière sporadique touchant tous les âges et les deux sexes. Du fait de leur rareté, les MPNST posent à la fois des problèmes diagnostiques et thérapeutiques

Nous rapportons une série de 4 cas de MPNST avec une moyenne d’âge de 62ans [54-75] et sans antécédents de neurofibromatose type 1. Deux patients ont présenté des douleurs névromateuses irradiant vers l’épaule et le coude dans un tableau de paralysie plexique totale pour un et sans déficit moteur pour l’autre. Le diagnostic a été confirmé par une biopsie primaire après un bilan radiologique. Le troisième patient a consulté pour une masse mal limitée faisant 8*6cm en regard la face dorsale de la première commissure de la main droite ayant récidivée 2ans après une exérèse sans documentation anatomopathologique avec métastases pulmonaires et le dernier a présenté une masse de la face externe de l’arrière pied droit faisant 8cm de grand axe évoluant depuis 2ans avec une biopsie en faveur d’un neurofibrome bénin.

Tous les patients ont eu une exérèse carcinologique avec un examen anatomopathologique confirmant le diagnostic de MPNST mais avec des limites tumorales pour deux patients dont un a bénéficié d’une radiothérapie et l’autre d’un complément d’exérèse avec geste de couverture pour le pied par un lambeau sural. Une chimiothérapie a été associé pour le patient présentant des métastases pulmonaires. Au recul de 2ans, deux patients furent décédés par complications métastatiques et un patient a présenté une deuxième récidive avec métastase locorégionale imposant une amputation palliative de l'avant bras.

Les MPNST sont des tumeurs agressives radiorésistantes et chimiorésistantes, dont la prise en charge chirurgicale reste la seule solution envisageable. Une chirurgie curative et large doit d’emblée être indiquée. Mais vu le très mauvais pronostic à court terme de ces tumeurs agressives, on discute également le traitement palliatif surtout chez les patients qui présentent un état général moyen ou altéré ou présentant d’emblée des métastases.

Les tumeurs malignes des gaines nerveuses périphériques sont des sarcomes des tissus mous de haut grade de malignité. L'IRM est l'examen d'imagerie de choix pour leur caractérisation et le diagnostic définitif est établi par l'histologie. La chirurgie est la pierre angulaire du traitement mais le pronostic reste péjoratif.

P61 La reconstruction des pertes de substances osseuses du membre supérieur par fibula vascularisée, à propos d'une série de cas.

Les défects osseux du membre supérieur peuvent poser, lorsqu’ils sont larges, un problème de reconstruction. Le but de ce travail est d’exposer notre expérience dans la reconstruction des pertes de substances osseuses du membre supérieur par fibula vascularisée.

Notre série comprend 7 patients : l’âge moyen est de 32ans. Il s’agit de 5 hommes et 2 femmes. L’étiologie de la perte de substance osseuse est post-résection tumorale dans 2 cas, post-traumatique dans 3 cas, une pseudarthrose dans 1 cas, et une ostéomyélite chronique ans 1 cas. La perte de substance a intéressé l’humérus dans deux cas, et un ou les deux os de l’avant-bras dans 5 cas. Toutes les pertes de substance osseuses ont été reconstruites par un transfert osseux libre de fibula. Dans un cas de perte de substance cutanée associée une couverture initiale par un lambeau inguinal de Mac Gregor a été réalisée.

Au recul moyen de 9 ans, les 7 patients ont un membre supérieur stable et indolore avec un aspect cosmétique acceptable. Aucune complication post-opératoire à type de pseudarthrose, infection, débricolage du matériel d’ostéosynthèse ou de fracture, n’a été notée. La consolidation a été observée a partir du 3ème mois avec une bonne fonction globale de la main.

La reconstruction osseuse par fibula libre est une reconstruction biologique donc définitive, adaptée à une population jeune dont la demande fonctionnelle est importante. Elle représente la technique de choix pour reconstruire le membre supérieur et particulièrement le radius. Elle fournit un long greffon cortical allant jusqu’à 25 cm dont le diamètre est proche de celui des 2 os de l’avant-bras limitant le recours à l’apport d’os spongieux ou cortico-spongieux en rail ou aux 2 extrémités.

Le transfert libre de fibula vascularisée reste le transfert osseux vascularisé microchirurgical le plus fiable et représente la technique de choix pour reconstruire de larges PDS osseuses du membre supérieur.

CO021 Greffe osseuse vascularisée de Zaidemberg dans le traitement des pseudarthroses du scaphoïde carpien, à propos de 40 cas.

La greffe osseuse vascularisée est indiqué pour les pseudarthroses anciennes du scaphoïde, sans ou avec arthrose débutante. Elle présente un avantage ostéogénique certain par rapport aux greffes inertes avec un taux de consolidation supérieur. L’objectif de notre étude était de vérifier ces données en étudiant les résultats des greffons de Zaidemberg de notre série.

Nous avons mené une étude rétrospective à propos de 40 cas de pseudarthroses du scaphoïde sur une période de 14 ans, traités par greffe osseuse vascularisée. La technique utilisée est celle de Zaidemberg, qui utilise un greffon prélevé sur la styloïde radial, vascularisé par l’artère du processus styloïde radial. Notre série présentait une nette prédominance masculine, l’âge moyen était de 27 ans, le coté dominant était atteint dans 15 cas seulement, la majorité des patients étaient des travailleur manuels. Le délai moyen entre le traumatisme et la consultation était de 6 ans. Un traumatisme bénin était révélateur dans 23 cas. A l’examen physique : la douleur était le maitre symptôme, souvent modérée, l’étude de la de la mobilité du poignet montrait un secteur de mobilité moyennement réduit. A l’examen radiologique : 57.5% des patients étaient classés stade IIb d’Alnot et 35% étaient classés IIa. L'ostéosynthèse était réalisée par des broches suivie d'une immobilisation de 6 semaines en moyenne.

L’évaluation des résultats en post opératoire a concerné la douleur, la fonction, les amplitudes articulaires et le contrôle radiologique. Ainsi, au recul moyen de 18 mois : L’évolution était favorable dans la majorité des cas avec soulagement des douleurs dans 72% des cas. On a eu un gain de mobilité moyen de 25 degrés pour la flexion- extension. 31 patients ont repris une activité professionnelle normale. La consolidation a été obtenue dans 36 cas avec un délai moyen de 3 mois. On a pas noté une aggravation de l’arthrose radio-scaphoidienne préexistante.

Dans notre série le taux de consolidation de 90% avoisine le taux de la série de Mathoulin (92% de consolidation). Merrell a objectivé un taux de consolidation plus elevé avec l’utilisation de vis pour la fixation du greffons, Chantelot n’a pas trouvé d’influence du type d’ostéosynthèse. Dans notre série le patient qui n’a pas eu d’ostéosynthèse a consolidé. Merrell dans une série de 80 patients a insisté sur l’effet délétère de l'âge sur la consolidation, dans notre série on a pas trouvé de relation entre l'âge et la non consolidation.

La greffe vascularisé présente des avantages par rapport aux greffes conventionnelles avec consolidation plus rapide et une voie d’abord antérieure unique diminuant ainsi la morbidité due au prélèvement. Néanmoins, sa réalisation nécessite une longue courbe d’apprentissage

CO112 Corrélation entre le syndrome de Volkmann néonatal et la survenue d’accident vasculaire cérébral néonatal. Une étude rétrospective.

Le syndrome de Volkmann néonatal est une entité rare décrite à la naissance par l'association d'une lésion cutanée de l'avant-bras et d'une limitation des mouvements des doigts et du poignet en relation avec un syndrome de loge sous-jacent. Nous avons observé au cours de notre suivi orthopédique que certains patients atteints du syndrome de Volkmann néonatal présentaient également un accident ischémique artériel néonatal (AIAN) dont le diagnostic était parfois tardif. L’objectif de notre étude était d’évaluer l’état neurologique des patients présentant syndrome de Volkmann néonatal.

Nous avons examiné les dossiers médicaux de tous les patients suivis pour un syndrome de Volkmann néonatal dans notre institution. Les données gestationnelles, périnatales, cliniques, biologiques et radiologiques ont été recueillies. Les patients qui ne présentaient pas de symptômes neurologiques cliniques ont bénéficié d’une imagerie de type IRM cérébrale à la recherche d’une lésion du système nerveux central. Un bilan biologique à la recherche d’un trouble de la coagulation était prescrit s’il n’apparaissait pas dans l’historique médical des patients.

Au total, 10 patients nés avec une syndrome de Volkmann entre janvier 2006 et septembre 2020 ont été inclus. Parmi eux, trois avaient présenté un AIAN et un patient présentait des anomalies radiologiques cérébrales asymptomatiques. Pour le premier patient, le diagnostic d’infarctus néonatal cérébral avait été posé à l'âge de 20 mois sur la base de symptômes cliniques (retard dans l'acquisition de la marche, un steppage, spasticité des membres supérieurs et inférieurs). Le deuxième patient avait présenté une crise tonico-clonique généralisée à l'âge de deux ans et demi révélant ainsi l'infarctus anténatal. Le troisième patient présentait à la naissance une hémiparésie du membre supérieur droit. L'imagerie cérébrale ainsi réalisée confirma le diagnostic d’ AIAN avec une atteinte dans le territoire de l'artère cérébrale postérieure dans un cas et impliquant l'artère cérébrale moyenne gauche dans deux cas. Un patient de l’étude présentait un déficit en protéine S, et un second présentait des anticorps anti mitochondriaux de type II positifs.

Ces résultats confirment la pertinence d'une évaluation neurologique précise et d'une exploration par neuro-imagerie pour chaque enfant né avec un syndrome de Volkmann de l'avant-bras.

CO002 Neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii : résultats cliniques à long terme.

La neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii fait partie de l’arsenal thérapeutique dans la prise en charge des paralysies du deltoïde. Les résultats rapportés à court terme sont satisfaisants. Les résultats à long terme sont moins connus.

Une revue rétrospective monocentrique de 23 patients ayant bénéficié d’une neurotisation du nerf axillaire par une branche motrice du triceps brachii a été réalisée au recul médian de 5.5 ans. L’âge médian était de 31.4 ans (20-70). La force musculaire du deltoïde (selon la British Medical Research Council, BMRC, et par un peson dynamométrique) ainsi que des amplitudes de l’épaule ont été évaluées.

Le délai pré opératoire médian était de 7,5 mois. Parmi les patients, 17 (85%) avaient une force en abduction de l’épaule supérieure ou égale à 3 selon la BMRC. La force médiane dynamométrique au peson était de 10 kg (80% du côté controlatéral). Aucun déficit n’a été retrouvé sur le site donneur. Les résultats cliniques étaient similaires selon que la branche du chef long ou que la branche latérale du triceps brachii aient été utilisées comme donneurs.

Les résultats sont comparables avec les données de la littérature concernant l’utilisation d’une branche motrice du triceps brachii. Les résultats semblent meilleurs que lorsqu’un autre nerf donneur est utilisé. Enfin, l’utilisation d’une greffe nerveuse est une alternative chirurgicale possible mais qui est plus morbide, principalement en raison de la prise de greffe à distance.

La neurotisation d’une banche motrice du triceps brachii sur le nerf axillaire est une technique de choix pour la réanimation du deltoïde avec des résultats à long terme satisfaisants.

VF02 Mise en place d’une prothèse, trapézo-métacarpienne, sous méthode WALANT. À propos de mes 40 premiers cas.

Nous rapportons la méthode de mise en place d'une prothèse trapèzo-métacarpienne sous WALANT (anesthésie locale sans adrénaline ni sédation) par retour d’expérience de nos 40 premiers cas. La méthode d'anesthésie est décrite minutieusement et plus succinctement la technique chirurgicale.

La méthode WALANT a permis d'effectuer à chaque fois l'intervention en totalité, sans douleur. L' anesthésie a été réalisée par l' opérateur au moins 30 minutes avant l'intervention. Au totale, sa réalisation a pris environ 20-25 minutes, généralement en deux étapes de 10 et 5 minutes, avec une période de 10 minutes entre les deux pour minimiser la douleur de la deuxième injection plus profonde.

Cette approche a permis d'obtenir une anesthésie efficace et sans inconfort pour le patient mais doit être anticipée afin de ne pas perturber le programme opératoire. Compte tenu des nombreuses temps-mort sur un programme de 10 à 15 interventions, sur une journée complète, l'opérateur ne rapporte pas de différence significative par rapport à un programme effectué sous anesthésie loco-régionale ( ALR). Il semblerait qu'il y ait même un gain de temps. Les différentes étapes chirurgicale sont superposables à la technique sous ALR. Comme sous ALR l'étape-clé reste la mise en place de la cupule dans le trapèze mais la vérification de la mobilité active, possible grâce à la méthode WALANT est d'une certaine utilité pour la tension du col et la detection d'un effet-came. Dans notre étude, la durée de l'intervention de 25-30 mn n'a pas été significativement plus longue que sous ALR. Nous ne rapportons aucune complications concernant la procédure d’anesthésie ni sur la mise en place de la prothèse trapèzo-métacarpienne. La satisfaction des patients a été excellente,.

La méthode de mise en place d'une prothèse trapèzo-métacarpienne sous WALANT, basée sur les 40 premiers cas est concluante : L'anesthésie locale peut être réalisée sans douleur ni sédation et permet une intervention confortable pour le patient et le chirurgien. Les étapes de l'intervention sont superposables à la technique sous ALR. Un soin particulier doit être apportée à la mise en place de la cupule dans le trapèze et au testing de la tension du col et la mobilité à la recherche d'effet-came. La durée de l'intervention est comparable à celle des méthodes conventionnelles d'ALR . L'absence de complications et les retours de satisfaction positifs des patients soulignent l'efficacité et la sécurité de cette méthode.

CO077 Accompagnement et recueil de données par le logiciel ORTHENS : à propos de 78 patients opérés d'une prothèse trapézo-métacarpienne.

Cette étude prospective a été réalisée en utilisant le logiciel Orthense et a inclus au total 78 patients opérés d'une prothèse trapézo-métacarpienne. L'objectif de cette étude était de comparer les données pré et post-opératoires tels que la douleur, la prise d'antalgiques, le retentissement fonctionnel, le vécu global. L'autre objectif était de connaitre l'intérêt de l'accompagnement par le logiciel pour le patient et pour le chirurgien.

L'échantillon était composé de 43 patients pour la main non-dominante et de 35 patients pour la main dominante. Des questionnaires et recommandations ont été élaborées et envoyées automatiquement aux patients via le logiciel Orthense à des moments clés. 15 jours avant l'intervention chirurgicale (j-15), 5 jours avant, la veille et après l'intervention: tous les jours pendant la première semaine, 2 semaines après l'intervention, 1 mois après l'intervention (j+1 mois), 3 mois après l'intervention (j+3 mois), 6 mois après l'intervention (j+6 mois) et 1 an après l'intervention (j+1 an).

Nous avons mis en évidence, après l'intervention, une régression rapide de la douleur qui est à 2/10 en moyenne sur la VAS à 1 semaines et une diminution quasi complète de la prise d'antalgique au même délai. Les indicateurs de douleurs anormales et les autres alertes renvoyées à un algorithme de réponse et consignes ont permis dans la tous les cas sauf 2 ( 97,5% ) d'éviter un appel au cabinet. La fonction de la main s'est rétablie rapidement avec un usage suffisant pour la plupart des gestes du quotidien ( manger, se laver, se faire à manger, faire ses courses, conduire une voiture) à 1 mois et une reprise des autres activités ( vélo, motos, golf, reprise des activités professionnels même manuelles..) à 3 mois ce qui suggère l'efficacité de l'intervention. Les patients ont exprimé leur satisfaction concernant la prothèse trapézo-métacarpienne mais aussi concernant le suivi et l'accompagnement réalisé à l'aide du logiciel.

L'étude prospective de suivi menée avec le logiciel Orthense a permis de démontrer les avantages de ce dernier dans le recueil objectif des résultats pré et post-opératoires lors d'une intervention de pose d'une prothèse trapézo-métacarpienne pour rhizarthrose. Les patients ont noté, en post-opératoire, une régression brutale de la douleur, un rétablissement fonctionnel rapide jugé satisfaisant ou très satisfaisant dès le 1er mois. Ces résultats indiquent également que l'utilisation d'un logiciel de suivi précis et d'accompagnement régulier des patients contribue à une meilleure évaluation de nos pratiques et une meilleure prise en charge des patients.

CO061 Résultats du brochage trans-métacarpien dans les fractures instables de première phalange des doigts longs : comparaison au brochage en croix.

Alors qu’il est communément admis que les fractures instables de première phalange (P1) des doigts longs doivent bénéficier d’une réduction et ostéosynthèse, il n’existe pas de consensus quant à la méthode de fixation la plus stable pourvoyant le moins de complications. Le brochage trans-métacarpien réalisant une arthrorise en position de flexion de l’articulation métacarpo-phalangienne (MCP), nous avons émis l’hypothèse que cette technique donnerait moins de raideur en extension de la MCP que le brochage en croix. L’objectif de cette étude était de comparer les résultats de ces deux techniques.

Il s’agissait d’une étude rétrospective portant sur 37 patients présentant une fracture de P1 instable transversale ou oblique, diaphysaire ou de base, extra-articulaire. Vingt patients ont été opérés d’un brochage trans-métacarpien au moyen d’une broche traversant la MCP à 90° conservée 3 semaines puis relayée par une syndactylie 3 semaines. Dix-sept patients ont eu un brochage en croix avec immobilisation par attelle de Thomine 6 semaines. L’évaluation des résultats portait sur les amplitudes articulaires actives et passives, et l’existence de complications (cal vicieux en clinodactylie ou recurvatum supérieur à 10°, flessum de l’interphalangienne proximale supérieur à 15°, Total Active Motion inférieur à 150°, douleurs supérieures à 5 d’EVA).

Au recul moyen de 15 mois (3 à 45), il n’existait pas de différence statistiquement significative entre les 2 groupes en termes d’amplitudes articulaires actives : total active motion à 207° et 216° respectivement chez les patients ayant eu un brochage trans-métacarpien ou un brochage en croix, et 78° versus 76° de flexion active de la MCP. On notait une tendance non significative pour les brochages trans-métacarpiens à être plus enraidissants que les brochages en croix : 74° de flexion active IPP versus 82°, 1 cm de distance pulpe-paume versus 6 mm. Le taux de complications avait tendance à être plus élevé dans le groupe brochage en croix (50% versus 35%). Le taux de reprises chirurgicales était significativement plus élevé dans le groupe brochage trans-métacarpien avec un taux de 25% (quatre arthrolyse, une infection sur broche avec déplacement secondaire) contre 0% dans le groupe brochage en croix.

Les deux types de brochages étudiés présentaient des résultats fonctionnels superposables mais la iatrogénie liée au brochage trans-métacarpien était plus importante.

Le brochage en croix est la technique la plus sûre pour stabiliser une fracture de P1. Une étude de plus grande puissance permettra de vérifier cette observation.

P38 Ostéochondrite disséquante des doigts chez le jeune grimpeur. À propos d’un cas.

Juvenile osteochondritis dissecans (JOCD), is encountered preferentially in older adolescents. This condition is mostly known around the knee, but it can also affect other joints. We report the case of a seventeen-year-old climber presenting a rare case of osteochondritis dissecans of a finger proximal interphalangeal joint.

He had been practicing indoor climbing since a few months. But he had to stop his physical activities because of pain in the middle finger. He didn’t report any previous history of local trauma, infection, or other pathology before the onset of the symptoms. After three months, he consulted his family doctor. Standard X-rays at this stage were interpreted as a non-union of a fracture of the proximal epiphysis of the middle phalanx. Physical examination at 4 months showed tenderness of the dorsum of the PIP joint without any swelling, and a full range of active and passive motion of the PIP joint. Computed Tomography (CT) examination showed sclerosis of a dorsal epiphyseal fragment still attached to the physis. MRI excluded any sign of pulley rupture, or any abnormal findings in tendons, but showed a high signal between the two epiphyseal fragments in T2-weight. From these images, we suspected a JOCD of the middle phalanx.

We opted for a non-operative treatment, with buddy tapping, and refraining from any strenuous physical activity involving the finger for 3 months. At one year follow-up, the patient presented with a painless joint and a full range of motion. CT Scan imaging follow-up showed complete healing with return to a normal aspect of the epiphysys, concomitant with the closure of the physis.

Our review of the literature found only two cases of JOCD of the interphalangeal joints of the fingers, both of which were at an advanced stage with loose bodies. Both were treated by excision of the loose bodies with pain relief and return to sport activities in a few month. This case was initially mistaken for a Salter and Harris type III fracture, but the absence of any macro-trauma, the radiological aspect (large smooth “fracture” line, densification of the epiphyseal fragment), and the evolution towards absence of bone healing pleaded against this diagnosis.

We report a rare case of a JOCD of the PIP joint of the middle finger in a 17-year-old climber treated conservatively with a successful outcome. The treatment of these lesions has not been codified so far, and their evolution seem hard to predict.

CO128 Résultats à long terme de l'implant amandys®: 41 implants au recul minimum de 10 ans.

The Amandys® pyrocarbon implant is used for radiocarpal interpositional arthroplasty. It is indicated for the treatment of degenerative, arthritic, and inflammatory wrists with preserved radiocarpal alignment, particularly in the sagittal plane. This implant has been proposed as an alternative to total wrist arthroplasty or total wrist fusion, Promising results in the short and medium term has been reported. The objective of this study was to evaluate the clinical and radiological outcomes of the Amandys® implant with a minimum follow-up of 10 years.

This retrospective monocentric study included 84 implants in 76 patients who underwent Amandys® implant arthroplasty performed by 4 senior surgeons between November 2008 and May 2013. Preoperative and final follow-up assessments included pain, range of motion, grip strength, QuickDash and PRWE functional scores, patient satisfaction, and standard wrist radiographs. Implant survival was determined by the presence or absence of revision surgery.

41 implants in 39 patients were evaluated at a mean follow-up of 12.64 years (10 to 14 years). At the final follow-up, average scores for pain (VAS) was 2.3, PRWE 26.3, QuickDash 30.8. Grip strength was 20.8 kg (71% of contralateral side). Flexion and extension ROM were respectively 32° and 37°. The satisfaction rate (satisfied or very satisfied) was 94.9%. There were 10 revision surgeries (13.6%), with only one occurring after 15 months: 9 for implant instability (5 rotation and 4 dislocation) treated by repositioning the implant with or without changing its size, and one for ulnocarpal conflict. The survival rate was 86.4%. There were no significant differences in functional scores between patients who underwent revision surgery and those who did not. No patient required salvage surgery with alternative technique (total prosthesis or fusion). There were no significant instability of the carpus nor modifications for carpal sagittal subluxation, carpus height, and ulnar translation between postoperative and last follow-up. Radiological findings between the mid-term and long-term follow-up remained stable.

With this long-term follow-up, the Amandys® implant confirms that it is a valid alternative to wrist fusion and total wrist arthroplasty. Clinical and radiological results remain stable over time. The implant survival rate does not deteriorate at long term and remains very high for a wrist arthroplasty. The final satisfaction rate of the patients is also very high.

With this long-term follow-up, the Amandys® implant confirms that it is a valid alternative to wrist fusion and total wrist arthroplasty.

CO018 Greffe de côte vascularisée dans le traitement des pathologies du pôle proximal du scaphoïde : Étude anatomique.

Les pertes de substance du pôle proximal du scaphoïde (PPS) posent un problème particulièrement complexe en raison de la nécessité d’un revêtement cartilagineux capable de s’articuler avec le radius et la deuxième rangée des os du carpe. Le greffon de cartilage costal non vascularisé a été proposé dans la reconstruction du PPS en cas de pseudarthrose ou de nécrose. Cependant, les résultats des greffons non vascularisés semblent inférieurs à ceux du greffon de condyle médial fémoral, dont la iatrogénie n’est pas négligeable. L’objectif de cette étude anatomique était d’évaluer la faisabilité d’un transfert ostéochondral costal vascularisé par le pédicule thoracique interne pour les reconstructions du PPS.

Un greffon ostéochondral vascularisé aux dépends du pédicule thoracique interne a été prélevé au niveau de la jonction sterno-costale de la quatrième, cinquième ou sixième côte sur vingt sujets anatomiques. Afin d’analyser la vascularisation du greffon nous avons effectué une étude angiographique du grill costal sur sept sujets anatomiques. Enfin, les dimensions du PPS ont été mesurées sur des scanners de poignet effectués chez dix patients pour une pathologie extra- carpienne.

Les greffons prélevés mesuraient en moyenne 30 mm de longueur et 12 mm d’épaisseur puis ils étaient façonnés à la forme du pôle proximal du scaphoïde homolatéral. Concernant le pédicule thoracique interne, les diamètres moyens de l’artère et de la veine étaient respectivement de 25 mm et de 29 mm. La longueur moyenne du pédicule était de 29 mm. Concernant l’analyse tomodensitométrique des dix poignets, les dimensions du PPS étaient une largeur de 14 mm en moyenne dans le plan frontal, de 12 mm dans le plan sagittal, et une épaisseur de 13 mm en moyenne. Les radiographies injectées des hémithorax ont toutes montré une opacification vasculaire dans la zone ostéochondrale des six premières côtes. Le temps de prélèvement du greffon pédiculé était de 47 minutes en moyenne.

Le greffon costal vascularisé est une procédure techniquement réalisable, qui représente un nouvel outil de reconstruction dans un contexte de pseudarthrose ou de nécrose avasculaire du PPS. Une étude clinique devra valider cette étude cadavérique.

CO118 Docteur, quand pourrai-je reprendre le travail ? Etude rétrospective de 159 patients après arthroplastie trapézo-métacarpienne avec prothèse à double mobilité.

Prosthetic trapeziometacarpal arthroplasty is a treatment for osteoarthritis of the thumb. The good functional and long-term results of dual-mobility prostheses have led us to offer this treatment to younger patients. The aim of our study is to evaluate the return to work after trapeziometacarpal arthroplasty using a dual mobility prosthesis.

We conducted a bicentric retrospective study from May 2016 to May 2022. All patients with a professional activity who underwent trapeziometacarpal arthroplasty with a dual mobility prosthesis were included. Patients were divided in laborers and office workers. The primary endpoint was return to work, defined as resumption of the same full-time position prior to surgery. Postoperative events and their specific treatment and failure to return to work were reported. In second time, a review of the literature on the resumption of professional activity after trapeziectomy was carried out.

159 patients were included, representing 179 prostheses. We identified 104 laborers and 55 office workers. The mean age was 55,7 years old (39,7-67,4), with no significant difference between the two populations. Mean follow-up was 3,22 (1-7) years. The mean of resumption at work was 50,6 days (21-181), with no significant difference between office workers (48.9 days) or laborers (51.4 days), or between the sexes of each group. Resumption of the professional activity was not possible in eighteen cases (10%). The main secondary events were prosthetic loosening (five cases) requiring replacement of at least one prosthetic part (two cases) or secondary trapeziectomy (three cases). No dislocation was notice. In comparison, the review of the literature concerning the return to work after primary trapeziectomy was evaluated at around 90 days.

The patient's age and the constraints imposed by professional activity are sometimes considered obstacles to the placement of prosthetic implants. However, resumption of professional activity was possible in 90% of cases, with an average convalescence time of 50 days, with no deterioration in overall implant survival. In comparison with the literature, this convalescence time appears shorter than that for trapeziectomy.

Dual mobility prosthesis offers a quick convalescence to start at work again (7 weeks) in young patients, laborer or office worker, suffering from TMC osteoarthritis.

P14 Prise en charge chirurgicale des phlegmons de la main.

Phlegmons of the hand constitute a frequent motive of consultation of emergency, their ignorance and the practical inexperience can drive to a not adapted therapeutics.

This work is a prospective and descriptive study, spread over a period of 6 months, from 01/05/2019 to 30/10/2019, on a series of 17 patients admitted for hand phlegmons at the Traumatology-Orthopedics.

our series is characterized by an average age of 35 years. Masculinesex is predominant in 64.7%.The antecedent of diabetes (17.7%).Initial trauma is found in 70.5% of cases. Inflammatory signs such as pain, edema, redness and heat with painful swelling and dorsal edema of the hand are the predominant clinical picture. Therapeutics is based mainly on surgery, antibiotic therapy and early rehabilitation. The surgical technique used is determined according to Michon's classification. Amputation was necessary in 5.9% of cases. Staphylococcus aureus was the most frequently found germ (83.3% in our study). The result was excellent in 52.9% of cases.

In the case of hand phlegmons, surgery and the correct use of antibiotics are the guarantors of a complete cure. Moreover, early surgery and the implementation of early rehabilitation can limit the disabling functional squeal.

P15 Les prothèses de tête radiale à cupule mobile dans le traitement des fractures complexes de la tête radiale.

La survenue d’une fracture comminutive de la tête radiale peut compromettre la stabilité du coude et du cadre anti-brachial, Lorsque l’ostéosynthèse s’avère impossible, les alternatives thérapeutiques sont représentées par la résection simple ou l’arthroplastie de tête radiale [1,2]. En raison de l’association fréquente de lésions ligamentaires, la résection de la tête radiale peut dévoiler une instabilité du coude dans le plan frontal et une déstabilisation du cadre anti-brachia. L’utilisation d’une prothèse de la tête radiale permet de reconstituer la colonne latérale et restituer la stabilité frontale du coude et la stabilité horizontale de l’avant-bras

Il s’agit d’une étude rétrospective effectuée dans le service d’orthopédie traumatologie centre hospitalier . Ont été inclus, tous les patients ayant bénéficié d’une prothèse tête radiale entre 2015 et 2018 et revus avec un recul minimum de 12 mois.

15 patients ont été inclus dans cette étude. Il s’agissait de 5 femmes pour 10 hommes d’âge moyen 39 ans. Le côté dominant était intéressé dans 11 cas. Le traumatisme causal comprenait: une chute sur la main, une chute d’une échelle ou d’un toit , un accident de la voie publique . tous les patients présent une fracture stade III de mason dans un seul cas associées àune luxation du coude et une fracture du processus coronoïde. – Les prothèses de tête radiale sont indiquées dans la prise en charge des fractures complexes non ostéosynthésables de l’extrémité proximale du radius. Hypothèse. – La prothèse de tête radiale à cupule mobile permet de stabiliser le coude et le cadre antibrachial après la résection de la tête radiale, en favorisant la cicatrisation ligamentaire et en permettant aux patients de retrouver un coude fonctionnel. Matériel et méthodes. – Vingt-deux prothèses ont été évaluées au recul moyen de 50 mois. Seize patients ont été pris en charge en urgence, dont 13 présentaient des lésions associées. Six patients ont été pris en charge au stade de séquelles. Résultats. – Quatre prothèses ont été retirées. Sur les 18 patients évalués, un résultat satisfaisant selon le MEPS était obtenu dans 77 % des cas et 76 % des patients présentaient peu ou pas de gêne fonctionnelle. Onze patients sur 18 ne présentaient pas de douleur ou des douleurs minimes. L’arc de flexion-extension moyen était de 100◦ et l’arc de prono-supination de 143◦. La force moyenne du coude en flexion correspondait à 67 % du côté controlatéral sain et la force de la poigne à 86 %. Des liserés péri-prothétiques ont été constatés dans 5 cas, une ostéolyse au niveau du col du radius dans 10 et une érosion du capitulum dans 7. Une complication est survenue dans 7 cas. Une reprise chirurgicale précoce a été nécessaire dans 6 cas pour instabilité du coude

Les résultats de la prothèse de tête radiale à cupule mobile sont décevants que ce soit dans les formes aiguës ou chroniques des fractures complexes de la tête radiale. Le pronostic est lié aux lésions associées qu’elles soient osseuses ou ligamentaires et à leur réparation. Le taux de complications n’est pas négligeable et semble augmenter avec le recul.

Cette approche thérapeutique offre donc une solution prometteuse pour traiter les fractures complexes de la tête radiale en rétablissant la stabilité globale du coude et du cadre anti-brachial. Cependant, des études supplémentaires sont nécessaires pour évaluer à long terme les résultats cliniques et fonctionnels de l'utilisation de prothèses de la tête radiale dans de tels cas.

P16 TRAITEMENT CHIRURGICAL DES PARALYSIES RADIALES POST TRAUMATIQUES.

Le nerf radial est un nerf mixte dont le contingent moteur est responsable de l’extension du coude, du poignet et des doigts. Il est fréquemment lésé au cours des atteintes traumatiques du membre supérieur du fait de ses rapports étroits avec le squelette osseux. En effet son passage dans la gouttière radiale le rend particulièrement vulnérable lors des fractures de l’humérus (première étiologie de paralysie radiale). Face a un déficit post traumatique du nerf radial, certains paramètres tels que le délais de prise en charge, l’étiologie et le terrain vont influencer le choix thérapeutique entre chirurgie nerveuse et chirurgie palliative.

Il s’agit d’une étude rétrospective à propos de 10 patients pris en charge pur une paralysie du nerf radial. On a évalué les résultats de la chirurgie nerveuse en utilisant le score de la BMRC. Les résultats de la chirurgie palliative sont appréciés en notant la récupération de l’extension du poignet, l’extension des MP et l’ouverture de la première commissure.

La série compte 10 patients (9 hommes et une femme) dont l’âge moyen est de 30 ans et l’étiologie dominante est la fracture de l’humérus (7 cas). La prise en charge s’est faite comme suit: - Deux patients ont été traités en urgence pour des plaies du membre supérieur. Ils ont eu une suture directe épipérineurale. - Cinq ont consulté à 6 mois post traumatique et ont bénéficié d’une greffe nerveuse utilisant en moyenne 4 torons au dépend du nerf sural. La longueur moyenne de la greffe était de 4 cm. - Les trois patients restants ont consulté tardivement et ont reçu un traitement palliatif par transferts tendineux selon la technique de Merles d’Aubigné. Les étiologies sont dominées par les fractures de l’humérus (7 cas). Toutes durées confondues et au recul moyen de 3 ans, nos résultats sont très satisfaisants.

Les fractures de l’humérus et plus particulièrement les fractures spiroïdales du tiers moyen sont les plus pourvoyeuses de paralysies radiales, mais souvent ces dernières récupèrent spontanément. Diverses études rapportent un taux de 70% de récupération spontanée. Dans les cas de non récupération ou de section nette du nerf radial, le traitement chirurgical s’impose, car il est seul capable de restituer les fonctions nerveuses. La chirurgie primitive avec suture épipérineurale sans tension lorsqu’elle est possible donne les meilleurs résultats, estimés à 80% (100% dans notre série). Quant à la greffe nerveuse, les bons résultats sont estimés à 60% (80% dans notre série). Dans les cas où les lésions nerveuses sont inaccessibles à une chirurgie directe, soit à cause de l’étendue de la perte de substance nerveuse, ou devant un délai de consultation trop important (supérieur à 18 mois), on réalisera d’emblée une chirurgie palliative avec transferts tendineux visant à réanimer les effecteurs dénervés par d’autres fonctionnels. Cette chirurgie sera aussi réalisée devant l’absence de récupération ou une récupération incomplète après chirurgie nerveuse comme c’était le cas de notre patient. Dans ce cas, un délai minimum de 6 mois est nécessaire afin de juger les résultats de la chirurgie nerveuse. Ce délai est plus important chez le patient tabagique et/ou âgé.

Le nerf radial est le nerf de l’extension du membre supérieur et est appelé de ce fait le nerf de la bienvenue. Le patient atteint de paralysie radiale intermédiaire présente un déficit d’extension du poignet et des doigts ainsi qu’un déficit d’ouverture de la 1ère commissure. Les objectifs du traitement vise à récupérer ces fonctions motrices. Quelque soit la technique choisie, rééducation fonctionnelle ciblée et bien conduite est la condition sine qua non pour garantir un bon résultat final.

P21 Lipome révèle par syndrome du canal carpien.

Le syndrome du canal carpien (SCC) est causé par la compression ou l'irritation du nerf médian dans le canal carpien de la main. Les lipomes comprimant le nerf médian et provoquant un SCC sont rares. Cette étude présente trois cas cliniques visant à préciser l'importance de l'examen clinique systématique des membres supérieurs et la possibilité d'étiologies extracanalaires, notamment tumorales, dans l'apparition d'un SCC

Cette étude prospective a été menée sur une période de 2 ans, de novembre 2020 à octobre 2022. Trois patientes âgées respectivement de 50, 54 et 60 ans ont présenté une masse dans la paume de la main avec des tests de Tinel et de Phalen positifs. L'électromyogramme du membre supérieur n'a pas révélé de lésion intrinsèque du nerf médian, mais une diminution de la conduction motrice et sensitive par rapport au côté opposé. L'IRM a confirmé la présence d'un lipome. Les trois patientes ont subi une exérèse complète de la tumeur.

Le suivi moyen de ces trois cas était de 17 mois. L'examen histologique des tumeurs a confirmé le diagnostic de lipome sans signes de malignité. Les trois patientes ont connu une guérison complète et aucune récidive n'a été observée après l'opération. Le lipome est une tumeur bénigne composée de graisse mature. Dans la paume de la main, il peut être situé au-dessus ou en dessous de l'aponévrose, et exceptionnellement intramusculaire. Les symptômes de compression vasculonerveuse incitent les patients à consulter. Ce sont les lipomes situés sous l'aponévrose qui compriment les branches du nerf médian et du nerf cubital. Les symptômes de compression nerveuse ne sont pas liés à la taille de la tumeur.

Face à une masse graisseuse palmaire associée à des signes de souffrance nerveuse, une IRM et un EMG doivent être réalisés. Le chirurgien doit envisager la possibilité d'un fibrolipome du nerf médian, voire d'un liposarcome, et ne pas se focaliser uniquement sur le diagnostic de lipome bénin. Ces deux tumeurs présentent un aspect clinique similaire au lipome bénin. L'IRM est essentielle pour différencier ces trois lésions.

CO030 FRACTURES DE LA BASE DU PREMIER METACARPIEN TRAITÉE PAR EMBROCHAGE PERCUTANE.

Les fractures de la base du premier métacarpien sont des lésions graves par leurs complications fonctionnelles pouvant entraver l’opposition du pouce ; mouvement indispensable pour la préhension de la main. La prise en charge thérapeutique est basée sur la réduction orthopédique et l’embrochage percutané le plus souvent selon différentes méthodes.- Le but de notre travail est d'évaluer les résultats fonctionnels de nos patients.

Nous avons mené une étude rétrospective concernant 100 patients ayant une fracture de la base du premier métacarpien colligés au Service de Traumatologie Orthopédie B CHU MED VI de Marrakech sur une période de 10 ans allant de janvier 2011 au décembre 2021. L’âge moyen de nos patients est de 29 ans avec des extrêmes allant de 15 ans à 52 ans avec une nette prédominance masculine 83%, le côté droit était le plus touché. Les accidents de la voie publique constituent l’étiologie la plus fréquente de cette fracture suivie par les chutes et les agressions. Un bilan radiologique comportant une radiographie de la main de face et de profil a permis de déterminer 60 fractures de Bennet à gros fragment ; 10 fractures de Bennet à petit fragment ; 15 fractures de Rolondo et 15 fractures extra articulaires. La réduction orthopédique suivie d’un embrochage percutané était la méthode thérapeutique la plus utilisée, 97 embrochages d’Iselin, 2 embrochages de Tibiana et un patient traité selon la technique d’embrochage de Johnson. Le recours à la réduction sanglante n’a été réalisé que chez trois patients.

Nous avons évalué les résultats fonctionnels de nos malades selon le score fonctionnel de Nonnemacher basé sur des critères objectifs : la mobilité du pouce en abduction et en antépulsion ; la stabilité articulaire et la force musculaire du pouce en préhension et des critères subjectifs : l’importance de la douleur et le degré de satisfaction du malade. Les résultats morphologiques ont été évalués après contrôle radiologique en recherchant les signes de consolidation, la présence ou l’absence du cal vicieux, la rétraction de la première commissure et le degré d’arthrose de l’articulation trapézo- métacarpienne. Nous avons obtenu 72% d’excellents et de bons résultats, 18% de résultats acceptables tandis que les mauvais résultats ont représenté 10%.

La prise en charge thérapeutique est très variée : La réduction selon Gedda est une composante essentielle du traitement de la fracture du premier métacarpien bien qu’un défaut de réduction peut s’accompagner de bons résultats selon Griffiths. Pour Dunaud, la réduction anatomique exacte est la condition sine qua none pour éviter une marche d’escalier facteur d’usure rapide du cartilage qui conduit à la rhizarthrose post-traumatique. L’embrochage trapézo- métacarpienne selon la méthode de Wagner ou Wiggins est une transfixion directe de la TM mais présente selon Iselin l’inconvénient de ne pas maintenir un écart commissural maximum. L’embrochage inter métacarpien d’Iselin consiste à former à l’aide de deux broches non parallèles un couple indéformable fixant le premier métacarpien au deuxième dans la position désirée avec écartement maximum de la première en antépulsion. La méthode de Tubiana, très voisine de celle d’Iselin est utilisée en cas de gros fragment, la broche proximale dans cette méthode passe dans le foyer de fracture. Notre préférence s’est portée sur la méthode d’Iselin en raison de sa simplicité, sa fiabilité et ses résultats globaux satisfaisants en général.

Les fractures de la base du premier métacarpien sont des lésions graves par leurs complications fonctionnelles. Elles exposent à la rizhartrose. La prise en charge thérapeutique vise à rétablir l’anatomie et la physiologie de la première colonne de la main. L’embrochage d’Iselin est simple et assure une consolidation en bonne position, compatible avec une fonction normale du pouce.

CO039 Profil épidémiologique des infections osseuses et articulaires.

L'infection des os et des articulations constitue un problème de santé significatif, entraînant une morbidité et une morbidité importantes.

Nous rapportons dans cette étude rétrospective une série de 34 patients atteints d'infections ostéo-articulaires, recueillies dans le service de traumatologie-orthopédie entre janvier 2015 et décembre 2017. Les données nécessaires à cette étude ont été compilées sur une feuille de calcul Microsoft Excel. Le but de cette étude est de décrire le profil épidémiologique, clinique, microbiologique et thérapeutique des infections ostéo-articulaires bactériennes chez les adultes.

L'âge moyen de nos patients était de 40,05 ans (18-18 ans), avec une prédominance masculine de 79% (sexe ratio H/F = 3,85). Les patients ayant des antécédents de traumatisme représentaient 80,95% des cas, dont 57,1% avaient des antécédents de PRA. Un matériel prothétique ou d'ostéosynthèse était présent chez 52,94% des patients, tandis que 17,64% étaient diabétiques. Les signes cliniques étaient dominés par les fistules (55,88%). Les infections étaient secondaires à un traumatisme dans 52,9% des cas. Les infections osseuses continues étaient les plus courantes (73,5%), avec une localisation tibiale dominante. L'épidémiologie bactérienne était représentée par les staphylocoques, dont 33,3% de S. aureus avec une résistance de 10% à l'oxacilline. La prise en charge était médico-chirurgicale avec une stratégie antibiotique dominée par la polychimiothérapie et une durée moyenne de 28,17 jours.

de très nombreux facteurs, propres au patient, à l'intervention ou appartenant à l'environnement hospitalier, favorisent sa survenue, soit en postopératoire immédiat, soit plusieurs mois après l'intervention. La présence d’un matériel prothétique ou d’ostéosynthèse est un facteur de risque important de leur survenue.

La prise en charge des patients atteints de cette infection doit être multidisciplinaire et faire appel à des chirurgiens orthopédistes, des bactériologistes, des radiologues, des anesthésistes et des rééducateurs fonctionnels.

CO054 Méta-analyse :L’embrochage versus la plaque verrouillée dans l’ostéosynthèse des fractures de l’extrémité inférieure du radius.

Cette méta-analyse a pour finalité, de mettre des guidelines, à la disposition des chirurgiens orthopédistes .Pour optimiser le choix de la technique la plus avantageuse, lorsqu’une ostéosynthèse est indiquée, devant une fracture de l’extrémité inférieure de radius. en se référant à des études comparatives des deux techniques.

Dans cette méta-analyse, nous avons combiné les données de PubMed, Medline, le Cochrane Library et Google schoolar pour sélectionner 25 articles avec un total de 2297 patients opérés pour fracture de l’extrémité inférieure du radius. Une analyse a été réalisée à l’aide de Logiciel : Le jamovi. (Version 1.6) avec les deux extensions de la syntaxe R. (Voir chapitre ANNEXES) En cas de test d’hétérogénéité significatif : p < 0,05. Les résultats significatifs s’expriment dans un intervalle de confiance à 95 % (IC95 %).Une valeur de p < 0,05 a été retenue pour rejeter l’hypothèse nulle h0.

Pour l’étude fonctionnelle : La méta-analyse n’a pas montré une différence statistiquement significative en matière de DASH score entre les deux méthodes d’ostéosynthèse avec (p= 0.071). En ce qui concerne l’étude radiologique : La méta-analyse n’a pas montré une différence significative pour les deux techniques pour les 3 index radiologiques. A savoir : L’angle d’antéversion avec p= 0.247, la pente radiale avec p= 0.723 et la longueur radiale avec (p=0.786). Pour l’infection : La méta-analyse a montré que l’incidence de l’infection était statistiquement plus élevée dans le groupe embrochage que dans le groupe plaque verrouillée (P<0.0001). Pour le SDRC ou algodystrophie : La méta-analyse en utilisant un modèle des effets aléatoire a montré que l’embrochage est pourvoyeur d’un grand nombre d’atteinte par le SDRC par rapport à la plaque verrouillée avec une différence statistiquement significative (p=0.005). Finalement pour Le syndrome du canal carpien : L’analyse statistique a montré l’absence de différence statistiquement significative des incidences de SCC dans les deux interventions (p= 0,791).

La majorité des méta-analyses suggèrent que les différences entre l’embrochage et la plaque verrouillée ne sont pas significatives pour les résultats radiologiques Cependant, l’embrochage augmente de manière significative le risque de complications postopératoires. Finalement les résultats fonctionnels en matière de DASH score s’avère meilleurs chez les groupes bénéficiant de la plaque verrouillée.

La plaque verrouillée réduisait les taux d’infection et le SDRC sans différence en matière de résultats fonctionnels, radiologiques ainsi que le syndrome de canal carpien dans le traitement des fractures de l’extrémité inférieure du radius. On pourra conclure que le choix entre les deux techniques sera guidé essentiellement par la préférence de l’opérateur et la maitrise de la technique par ce dernier et la disponibilité de plateau technique.

CO069 Résultats de la technique de membrane induite dans les pertes de substances osseuses traumatiques des doigts et des métacarpiens : série monocentrique de 26 cas.

Les pertes de substances osseuses traumatiques à la main sont retrouvées dans le cadre de lésions pluritissulaires et posent la question du choix de la technique à utiliser pour le temps osseux de la chirurgie initiale. Cette étude présente les résultats d’une série monocentrique rétrospective de patients ayant bénéficié d’une technique de la membrane induite dans le temps initial de la prise en charge de lésions traumatiques pluritissulaire de la main avec perte de substance osseuse des phalanges et/ou des métacarpes.

La série est composés de 26 rayons traités chez 20 patients, âgés en moyenne de 48 ans, dont 7 pouces. La perte de substance de 18 mm en moyenne, concernait la phalange pour 14 rayons, le métacarpe pour 7 rayons, et l’association des deux pour 5 rayons, l’atteinte était articulaire pour 17 rayons. Il était retrouvé 8 atteintes artérielles dont 1 rayon dévascularisé, 7 atteintes neurologiques et 21 atteintes tendineuses, tandis que 11 rayons nécessitaient une couverture par lambeau. Le premier temps chirurgical était réalisé sous 24h avec mise en place de ciment armé sur broches. Le deuxième temps osseux était réalisé avec un délai moyen de 90 jours à compter de la chirurgie initiale. La reconstruction osseuse a été réalisée par un greffon autologue spongieux dans 15 cas et cortico-spongieux dans 10 cas.

La consolidation osseuse, définie par la continuité de 3 corticales sur 4 évaluées par deux chirurgiens indépendants sur des radiographies de face et de profil, était obtenue en moyenne en 91 jours sur 25 des 26 rayons. Dans le dernier cas, une régularisation a été réalisée pour sepsis. 5 autres rayons digitaux ont présenté des complications infectieuses, dont 4 associés à un défaut de couverture parmi lesquels 3 ont nécessité un lambeau itératif avec changement de ciment et 1 une cicatrisation dirigée sous antibiotiques. Le dernier a présenté des prélèvements peropératoires positifs lors du temps de greffe osseuse, son évolution a été favorable vers la consolidation sous antibiothérapie sans nécessiter de reprise chirurgicale

Cette étude apporte des arguments forts pour l’utilisation de la technique de membrane induite dans un contexte précis n’ayant que peu été étudié, et jamais avec une population de cette ampleur. Aucune donnée fonctionnelle n’est présentée dans cette étude en raison de lésions trop hétérogènes ne permettant pas une interprétation de ces dernières sur un échantillon de cette taille.

La technique de membrane induite est donc une technique fiable et adaptée à la prise en charge des pertes de substances osseuses traumatiques à la main en contexte aigü.

CO017 Les incidences standards du scaphoide ne suffisent pas à évaluer la pénétration articulaire de la vis canulée.

La pénétration de la vis articulaire est l'un des problèmes les plus courants liés au matériel après la fixation d'une fracture du scaphoïde, en particulier dans l'articulation scaphotrapezotrapézoïdale (STT). L'objectif de cette étude était d'examiner si ce problème cliniquement important pouvait être détecté à l'aide de vues fluoroscopiques (supplémentaires).

Dix poignets de cadavres frais ont été utilisés pour cette étude d'imagerie. Une vis de compression canulée de 2,2 mm et d'une longueur de 24 mm a été placée dans le scaphoïde et laissée progressivement en saillie à l'articulation STT jusqu'à 2 mm. Huit vues fluoroscopiques de chaque poignet ont ensuite été obtenues par rotation de l'avant-bras et des mesures ont été prises.

Les vues fluoroscopiques antéro-postérieures et latérales standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture du scaphoïde étaient insuffisantes pour détecter la pénétration articulaire distale, manquant la moitié des pénétrations de vis dans cet étude. La vue oblique en pronation à 45° s'est avérée la plus sensible pour détecter la pénétration du STT (p<0,0001).

D'après nos résultats, les clichés fluoroscopiques antéropostérieurs et latéraux standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture du scaphoïde sont insuffisants pour détecter la pénétration du STT. Le fait que les clichés standard n'aient pas permis de détecter la moitié des pénétrations de vis dans l'étude actuelle semble refléter l'incidence élevée de ce problème dans la pratique courante. Sur les clichés fluoroscopiques standard AP et latéraux, les vis dépassant distalement de 2 mm semblent dépasser de moins d'un millimètre en moyenne, car les contours du tubercule du scaphoïde surprojetés masquent le matériel, ce qui gêne l'interprétation. L'absence de pénétration articulaire du matériel sur 2 vues perpendiculaires d'un hémisphère tridimensionnel (tel que le tubercule scaphoïde) est un problème courant en chirurgie orthopédique, rapporté par de nombreux auteurs dans le passé pour des placements de broches de tête fémorale.

Les vues fluoroscopiques antéro-postérieures et latérales standard d'une fixation percutanée par vis canulée d'une fracture de la taille du scaphoïde sont insuffisantes pour détecter la pénétration de la vis STT. Selon l'étude actuelle, les vues standard auraient manqué la moitié des pénétrations de vis, ce qui semble refléter l'incidence élevée de ce problème dans la pratique courante. La vue la plus sensible était la vue oblique en pronation à 45° qui a détecté la pénétration de la vis STT dans tous les cas.

CO053 Facteurs de risques de ténosynovite des fléchisseurs après ostéosynthèse d'une fracture du radius distal par plaque verrouillée antérieure.

L’ostéosynthèse par plaque vissée antérieure est reconnue comme traitement de référence des fractures de l’épiphyse radiale. Cette technique n’est pas dénuée de complications parmi lesquelles on compte la ténosynovite des fléchisseurs. Cette pathologie est liée à l’irritation prolongée des tendons conduisant à des phénomènes douloureux, pouvant évoluer vers des ruptures tendineuses. L’objectif de notre étude était d’identifier les facteurs pouvant favoriser l’apparition d’une ténosynovite des fléchisseurs après ostéosynthèse d’une fracture du radius distal par plaque vissée antérieure de la société Médartis.

Il s’agit d’une étude cas-témoin. Nous avons revu de façon rétrospective les dossiers de 1342 patients ayant été opérés d’une fracture du radius distal par plaque vissée antérieure Médartis entre 2011 et 2020 au CHU d’Amiens. Les 50 cas correspondaient aux patients ayant bénéficié de l’ablation de leur plaque pour ténosynovite des fléchisseurs. Après constitution des 2 groupes, nous avons comparé la saillie intra articulaire de vis, la présence d’une bascule postérieure et la hauteur de la plaque sur les radiographies post-opératoires. Ainsi que le type de fracture selon la classification AO, le type d’immobilisation, la suture ou non du muscle carré pronateur et les antécédents de diabète et de tabagisme.

Nous n’avons pas mis en évidence de différence significative concernant le type de fracture (p= 0.18), l’antécédent de diabète (p= 0.71), ou de tabagisme (p= 0.48) et la saillie intra articulaire de vis (p= 0.3). Cependant il existait une différence statistiquement significative pour la présence d’une bascule postérieure post-opératoire (p= 0.029), la suture du muscle carré pronateur (p= 0.046), le type d’immobilisation post-opératoire (p< 0.001), la hauteur de la plaque selon la Watershed line (p< 0.01) et la position de la plaque selon les zones de SOONG (p= 0.033).

Nous avons pu confirmer l’implication de la position de la plaque (hauteur et critères de Soong) dans la survenue de ténosynovite des fléchisseurs ; critères qui étaient déjà préalablement retrouvés dans la littérature. Concernant la suture du muscle carré pronateur, celle-ci était plus controversée et notre étude a permis d’apporter un argument supplémentaire à sa réalisation. Enfin notre étude a permis la mise en évidence d’autres facteurs qui n’étaient pas préalablement connus comme le type d’immobilisation post-opératoire et la persistance d’une bascule postérieure post opératoire.

Un meilleur contrôle des facteurs favorisant la ténosynovite des fléchisseurs permettrait de limiter l’incidence de cette pathologie en pratique quotidienne.

Le cinquième rayon de la main: une importance fonctionnelle méprisée ?

Le cinquième rayon de la main est indispensable au bon fonctionnement de la préhension, Il est indispensable pour le verrouillage des prises, pour la force de préhension, pour l’écriture et pour la prise de gros objets cylindriques. Cependant, sa fonction semble sous-estimée par la population générale, y compris chez les médecins. Nous émettions l’hypothèse que le cinquième rayon de la main était considéré par la population comme étant le moins important.

Il s’agit d’une étude observationnelle par diffusion d’un questionnaire anonyme à différentes catégories de population : chirurgiens orthopédistes, médecins, paramédicaux, profanes ; évaluant notamment l’importance dont sont hiérarchisés les doigts et pour quelles raisons ils sont ainsi classés.

Il apparaissait que 63,3% de la population considérait le pouce comme étant le doigt le plus important de la main et 53,9% de la population estime que le cinquième rayon était le moins important.

Seuls les chirurgiens orthopédistes considéraient l’auriculaire comme étant un doigt important au sein de la main. Il semble que notre formation et nos apprentissages impliquent de comprendre les mécanismes de la préhension. Cette formation nous apprend à considérer le 5ème doigt comme important par rapport à l’index notamment. Les autres populations médicales, paramédicales et les « profanes » ne partageaient pas cette analyse.

Le cinquième rayon est considéré comme inutile par la population générale, mais aussi par les professionnels de santé. Il n’y a que pour les chirurgiens orthopédistes que le 5ème doigt reste important et utile.

CO096 Mesure échographique de la capsule dorsale après réparation arthroscopique capsulo-ligamentaire dorsale pour rupture du complexe scapho-lunaire.

Les ruptures du ligament scapho-lunaire sont des lésions fréquentes, souvent diagnostiquées tardivement et pouvant évoluer vers une arthrose radio-carpienne. Différentes techniques chirurgicales ont été utilisées, mais l'arthroscopie du poignet a permis le développement de techniques moins invasives, et diminuant les raideurs post-opératoire. Des études récentes ont révélé que la stabilité de l'articulation scapho-lunaire dépend du complexe scapho-lunaire plutôt que du seul ligament inter-scapho-lunaire (LISL). La réparation arthroscopique capsulo-ligamentaire dorsale (RACLD) a été proposée comme approche chirurgicale efficace. Le contrôle de l’efficacité de ces gestes chirurgicaux sur les parties molles reste difficile à démontrer notamment en l’absence de distasis scapho-lunaire. L’échographie peut nous permettre d’analyser les ligaments extrinséques dorsaux et ainsi de confirmer l’efficacité des gestes sous arthroscopie dans la cicatrisation du complexe scapho-lunaire dorsal. Cette étude vise à évaluer la cicatrisation capsulo-ligamentaire sous échographie et les résultats cliniques après RACLD.

Une étude rétrospective a été menée sur une population de patients ayant subi une RACLD entre septembre 2020 et février 2022, dans 2 centres mais par un seul opérateur. La technique chirurgicale utilisée a suivi le protocole décrit par C. Mathoulin. Un suivi échographique a été réalisé toutes les 6 semaines post-opératoire pendant 6 mois pour évaluer l'épaisseur de la capsule dorsale. Elle était définie par l’épaisseur entre le bord postérieur du semi-lunaire de face, et la partie superficielle de la capsule à sa perpendiculaire dans le plan transversale, et l’épaisseur entre la corne postérieur du semi-lunaire et la partie la plus dorsale de la capsule en sagittal. Une évaluation clinique par les scores Quick DASH et PRWE a également été réalisée dans le même temps.

Quinze patients ont été inclus dans l'étude entre septembre 2020 et février 2022. L'âge moyen était de 33,4 ans, et les symptômes évoluaient en moyenne depuis 14,9 mois. L'épaisseur de la capsule dorsale, mesurée en moyenne à 0,27cm en sagittal, et 0,22cm en transversale était significativement augmentée durant la phase cicatricielle, avec une apogée à 6 semaines post-opératoire (0,60 en sagittal et 0,47 en transversal), avant de retrouver des valeurs normales à 6 mois de l’intervention (0,29cm en sagittal et 0,26cm en transversal). Les scores fonctionnels ont montré une amélioration significative à 3 mois et 6 mois post-opératoires. L’amélioration moyenne du PRWE était de 27 points à 3 mois post-opératoire et de 45,5 à 6 mois post-opératoire. Quant au Quick DASH, son amélioration moyenne était de 12,7 à 3 mois et de 19,7 à 6 mois.

Les mesures échographiques semblent donc confirmer l’existence d’une réaction cicatricielle, hypertrophique, les premières semaines post-opératoires, et donc la cicatrisation des moignons ligamentaires du LISL avec les ligaments extrinsèques et la capsule articulaire. Les résultats cliniques ont également montré une amélioration significative de la fonction du poignet. Cette étude soutient l'utilisation de la RACLD comme approche chirurgicale efficace pour les ruptures du ligament scapho-lunaire, avec des résultats encourageants en termes de cicatrisation et de fonction du poignet. Elle décrit par ailleurs l’intérêt d’un suivi post-opératoire échographique. Des études prospectives avec des échantillons plus importants sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

Les résultats de cette étude montrent un épaississement de la capsule dorsale les 3 premiers mois après une RACLD, associé à de bons résultats fonctionnels. Ils sont en adéquation avec les connaissances actuelles sur la biomécanique du poignet, et apportent un argument supplémentaire légitimant la réalisation d’une RACDL pour la prise en charge des lésions aiguës ou chroniques du complexe scapho-lunaire. Ce travail apporte par ailleurs un usage supplémentaire de l'échographie dans la chirurgie du membre supérieur.

P11 Brûlure de doigt 3ème degré induite par oxymètre de pouls lors d'une IRM: présentation d'un cas.

Patient burns during MRI procedures are rare. They can be attributed to the high currents induced in the metal loops of patients’ monitoring devices like pulse oximeters .MRI burns secondary to pulse oximetry has been reported. It can cause an instant full-thickness burn. Extreme caution is required to ensure compatibility between medical devices, in particular when patients are under general anesthesia. We present a case of a 14-month-old child whopresented with a third-degree finger burn during MRI scan,which required amputation of the digit as a last resort.

Case report : A 14-month-old child had an MRI scan under general anesthesia. An adhesive TruSignal SpO2 AllFit Sensor Pulse Oximeter (Helsinski, Finland, Europe) probe was placed on the right forefinger to monitor arterial saturation. After removal of the probe, medical staff noted third degree circular burns on the last two phalanges of the left index finger. Emergency relief incision was performed in the operating room. Then, the patient was transferred to the Regional Hand Trauma Center of Rouen University Hospital. The emergency examination found a distal vascularization of the finger. No bleeding was observed when the fingertip was pricked with a needle. Intensive care was required with use of papaverine compresses during 48 hours, middle block for vasodilating purposes and heparinized compresses. The burns gradually progressed toward complete necrosis of the last two phalanges.

Thirteen days after the burn, the patient underwent an amputation through the PIP joint of the index finger. No infection or complication occurred during the post operative care. After two and a half years of follow-up, the metacarpophalangeal joint had good mobility, the skin was supple, no neuroma was found. Radiographs showed no osteolytic lesion and good distal harmony of the bone. The left-hand function was good.

Pulse oximeters are non invasive devices used for monitoring arterial saturation. Pulse oximeters have a relatively high accuracy compared to other methods and provide real time information. However, caution is required when using a pulse oximeter probe during an MRI scan. The interaction between the metal probe or the pulse oximeter wire loop and the magnetic field can result in high thermal conduction. Therefore, when using monitoring devices it is essential to check the manufacturer’s instructions on the packaging for compatibility between devices. Thermal conduction may lead to the occurrence of full thickness burns over the entire surface of the body during an MRI scan. This mechanism of burns induced is related to three factors: electromagnetic induction heating, heating in resonant circuits and heating due to antenna effects. Several cases of pulse oximeter thermal burns to the fingers have been reported.

In children, MRI scans are often performed under general anesthesia and pain related symptoms cannot be reported, preventing the removal of the pulse oximeter to avoid serious injury. In order to prevent this type of adverse event, several societies, including the French Society of Radiology, have established practice recommendations before carrying out an MRI, with a list of compatible devices.

CO119 Implant d'interposition Pyrocardan® dans l'articulation trapézo-métacarpienne : résultats avec un recul minimum de 10 ans.

Treatment of CMC-1 osteoarthritis (OA) is widely debated. Beside classical trapeziectomy, CMC-1 arthroplasties with recent implants of total prosthesis or pyrocarbon interpositions are becoming more and more popular. Pyrocardan® implant is a pyrocarbon interfacing interposition of CMC-1 joint used for treatment of OA with Eaton-Littler’s stage 2 or 3. Promising outcomes with this implant have been shown with no alteration of the clinical and radiological results between the short- and the medium-term follow-up period. The aim of this retrospective study was to analyze the long-term outcomes with a minimal follow-up of 10 years.

Between March 2009 and May 2013, in a single hand center, 199 implants were interposed in CMC-1 joint of 184 patients by six senior hand-surgeons. Among them, 106 implants have been reviewed with a mean follow-up of 137 months (120 to 168 months). The median age was 57 years. 15 patients (14.2%) were equal or less of 50 years-old.

At the last follow-up, functional scores were significantly improved compared with preoperative data. Pain on VAS was 0.4/10 versus 7.2/10, PRWHE was 4/100 versus 61/100 and QuickDash was 9/100 versus 54/100. Mobility and strength were symmetrical to the contralateral side. Overall patient satisfaction was 99%. Radiographic analysis revealed no significant implant sinking compared with immediate postoperative views. There were six re-operations, 5 of them during the short-term follow-up. Two interpositions were converted for total prosthesis and one for trapezectomy. Three patients required implant replacement because of an unsuitable initial size in two cases, and in one case because of implant fracture due to violent local trauma occurring after 3 years of follow-up. The overall survival rate was 94.3%.

The Pyrocardan® interposition arthroplasty is therefore an entirely valid alternative to more invasive surgical treatments of CMC-1 OA such as trapeziectomy or total prosthesis.

Long term follow-up evaluation does not show deterioration of the outcomes with time.

CO090 Comparaison entre l'arthrodèse scapho-trapézo-trapezoïdienne et l'implant Pyrocardan® dans le traitement chirurgical de l'arthrose STT isolée.

Scaphotrapeziotrapezoid (STT) arthrodesis and Pyrocardan® implant for painful isolated STT osteoarthritis have shown good results, but no paper has compared medium-term results.

In this retrospective study, we report and compare the outcomes of STT arthrodesis with staple fixation versus the Pyrocardan® implant in 38 patients (40 thumbs) from 2 previously published cohorts.

At a minimum follow-up of 8 years for the STT arthrodesis group and 5 years for the Pyrocardan® group, we found no significant differences in the clinical and radiological outcomes between the two procedures except in wrist active extension and ulnar deviation, where Pyrocardan® appears to produce better mobility. The two surgical techniques led to significantly improvement in terms of pain relief, function, and strength. For the STT arthrodesis group, two complete nonunions were found (9%), while narrowing of the styloscaphoid joint space was found in eight thumbs. For the Pyrocardan® group, four postoperative DISI and one asymptomatic dislocation of the implant were observed. Calcification around the trapezium and/or distal scaphoid was found in four thumbs.

STT arthrodesis and Pyrocardan® implant to treat isolated STT OA led to less pain, better strength and functional scores, and restored wrist stability. Use of the Pyrocardan® implant resulted in better mobility in extension and ulnar deviation.

CO092 Prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien en technique arthroscopique : à propos de 105 cas.

une pseudarthrose du scaphoïde peut évoluer vers une arthrose radio puis médio-carpienne en l’absence de prise en charge adaptée. Le traitement peut faire appel à une ostéosynthèse avec ou sans greffe, le greffon osseux pouvant être non vascularisé, vascularisé pédiculé ou libre. En quelques années, la prise en charge arthroscopique de ces pseudarthrose s’est diffusée. Nous rapportons ici notre expérience de cette technique.

depuis 2013, nous utilisons la technique arthroscopique pour la prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde. Les critères d’inclusion étaient une pseudarthrose du scaphoïde de plus de 6 mois sans arthrose associée. Le suivi clinique a évalué la force, les amplitudes articulaires, la douleur ainsi que le score de DASh et le PRWE. Les patients ont bénéficié d’une radiographie et d’un scanner en pré-opératoire. Un scanner était systématiquement réalisé 3 mois après l’intervention pour s’assurer de la consolidation osseuse. La Classification de Schernberg a évalué le niveau lésionnel. L’angle radio-lunaire, scapholunaire, et intra-scaphoidien latéral ont été utilisés pour évaluer l’existence d’un cal vicieux résiduel. La technique chirurgicale consistait en une stabilisation par broche ou vis avec greffe osseuse sous contrôle arthroscopique. Le greffon osseux était prélevé à la face dorsale du radius distal.

110 patients ont été inclus de janvier 2013 à décembre 2022. 5 patients ont été perdus de vue. 105 patients ont été suivis et revus. Le recul moyen était de 14 mois. La moyenne d’âge était de 27 ans. La durée moyenne de la pseudarthrose avant chirurgie était de 20 mois (6 – 180). Suivant la classification de Schernberg, le niveau lésionnel était le suivant : type i : 7 cas, type II : 50 cas, type III : 46 cas, type IV : 2 cas. L’ostéosynthèse a été réalisée par vissage simple 17 fois, par vis plus greffe osseuse 24 fois, par broches plus greffe osseuse 61 fois et pas une association vis plus broche plus greffe osseuse 3 fois. La consolidation a été obtenue chez 99 patients sur 105 (94.3%). Tous les tests cliniques ont été améliorés avec diminution de la douleur et augmentation de la force au JAMAR.

l’arthroscopie est utilisée pour la prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien depuis une dizaine d’année en pratique courante. Il s’agit d’une technique mini-invasive qui respecte la vascularisation du scaphoïde. Cette technique chirurgicale est reproductible et obtient actuellement le meilleur taux de consolidation comparée aux autres techniques existantes. Il est possible de l’utiliser quelque soit le niveau lésionnel, l’ancienneté de la pseudarthrose ou l’importance de la perte de substance que ce soit en première intention ou en reprise d’échec d’une première chirurgie pour cure de pseudarthrose.

CO086 Prise en charge des doigts à ressaut longs en technique écho-guidée : à propos de 198 cas.

La libération des tendons fléchisseurs avec section de la poulie A1 dans le cadre d’une ténosynovite sténosante avec ressaut est une intervention réalisée en pratique courante en chirurgie de la main. Après avoir démontré la faisabilité de cette intervention en technique percutanée sous échographie dans un précèdent travail, nous rapportons notre expérience clinique d’une série continue de patients initiée début 2020.

entre février 2020 et mai 2023 tous les patients souffrant d’une ténosynovite sténosante avec ressaut d’un ou de plusieurs doigts longs et ayant bénéficié au préalable d’un traitement médical (infiltration) ont bénéficié d’une section percutanée de la poulie A1 sous contrôle échographique. Dans les suites de l’intervention, les patients étaient laissés en mobilisation libre et revus à 3 semaines pour examen clinique. Le matériel utilisé pour la section de la poulie A1 était le couteau mini-kémis (NEWCLIP). Le contrôle échographique a été réalisé avec un échographe SAMSUNG HS 40 et une sonde 3-16 Megahertz.

165 patients ont été inclus dans cette étude. La moyenne d’âge était de 62.5 ans (20-92 ans). Il y avait 89 femmes pour 76 hommes. 104 patients ont été opérés du coté droit, 61 du coté gauche. 9 patients ont été opérés des deux cotés. Les doigts concernés étaient l’index (14 cas), le medius (90 cas), l’annulaire (87 cas), l’auriculaire (7 cas). Le ressaut a disparu chez tous les patients. Au cours de la même procédure chirurgicale on retient en association 29 canaux carpiens, 6 nerfs ulnaires au coude, 3 prothèses de pouce et 3 kystes de la poulie A1. Un patient a été repris pour réaliser une USSR. 3 patients ont nécessité des séances de rééducation pour difficulté à l’occlusion, 2 patients ont bénéficié d’une lame d’extension nocturne pour flessum résiduel et 2 patients ont bénéficié d’une infiltration pour douleurs résiduelles.

le ressaut digital est fréquent et provient d’un conflit entre les tendons fléchisseurs et la poulie A1. Le traitement médical de première intention consiste en une infiltration de la gaine des fléchisseurs. En cas d’échec du traitement médical, il faut réaliser la section de la poulie A1. Cette intervention se fait classiquement à ciel ouvert. Depuis quelques années sont apparues des techniques mini-invasives utilisant soit des aiguilles, soit des couteaux spécifiques. Ces techniques sont régulièrement associées à un contrôle endoscopique ou échographique. La technique que nous rapportons permet d’obtenir la disparition du ressaut sans thérapie complémentaire dans 95% des cas. L’incision opératoire ne nécessite pas de point de suture et les soins post-opératoires sont limités à 8 jours. Il s’agit d’une technique fiable et reproductible.

CO074 WALANT versus ALR dans la cure chirurgicale du doigt à ressaut : douleur post-opératoire et vitesse de récupération fonctionnelle.

La WALANT (wide-awake local anesthesia no tourniquet) est un outil utile dans la cure chirurgicale du doigt à ressaut permettant notamment de se passer du garrot pneumatique, source de douleur pour le patient en per opératoire, et d’assurer un champ opératoire exsangue grâce à la composante adrénalinée du produit utilisé. Cependant l’anesthésie loco-régionale (ALR) reste actuellement la technique anesthésique la plus répandue dans cette indication. Notre hypothèse était que la consommation d’antalgiques en post-opératoire et la durée de récupération fonctionnelle étaient moindres chez les patients opérés sous WALANT.

Il s’agissait d’une étude rétrospective comparative non randomisée et consécutive des patients opérés d’un doigt à ressaut ou plus sur une période de 30 mois par deux chirurgiens séniors, l’un opérant sous ALR effectuée par l’anesthésiste, l’autre sous WALANT effectuée par le chirurgien lui-même. Il y avait deux perdus de vue. Nous avons évalué la consommation post-opératoire d’antalgiques, le délai de reprise du travail, la fonction (Total active motion et quick-DASH) et la satisfaction globale de la chirurgie au dernier recul.

Nous avons inclus 11 patients dans le groupe WALANT avec 14 doigts opérés et 10 patients dans le groupe ALR avec 18 doigts opérés. Les groupes étaient comparables en terme d’âge, de sexe et de profession. Le garrot n’a été nécessaire dans aucun cas de chirurgie sous WALANT. Il existait davantage de patients n’ayant pas consommé d’antalgique en post opératoire dans le groupe WALANT que dans le groupe ALR (54% versus 18%, p=0,03). La douleur ressentie pendant l’anesthésie était significativement inférieure dans le groupe WALANT. En revanche, au recul moyen de 12 mois, les deux groupes ne différaient pas significativement en termes de délai de reprise du travail (2.3 jours versus 5.5 jours en moyenne dans les groupes WALANT et ALR), recours à des séances de kinésithérapie, satisfaction globale et quick-DASH.

La chirurgie du doigt à ressaut sous WALANT a montré dans notre étude des résultats fonctionnels aussi satisfaisants que la chirurgie sous ALR, tout en minimisant la douleur ressentie pendant le geste anesthésique et réduisant le recours aux antalgiques en post-opératoire.

La WALANT est une technique anesthésique constituant une bonne alternative à l'anesthésie loco-régionale conventionnelle à la lidocaïne dans la chirurgie du doigt à ressaut.

CO013 Evaluation de la taille du segment lésionnel médullaire chez le tétraplégique, implications dans la stratégie chirurgicale conventionnelle et les transferts nerveux.

Chez le blessé médullaires on distingue deux types de muscles paralysés. Ceux dont les motoneurones sont lésés car inclus dans la lésion médullaire, Ils sont le siège d’une paralysie périphérique, demeurent flasques et non stimulables, à l’inverse les muscles sous-lésionnels gardent une bonne trophicité, un tonus, et sont stimulables. Chez les tétraplégiques, pour un même niveau neurologique, le segment lésionnel est plus ou moins étendue, offrant une présentation clinique variable du fait du tonus musculaire résiduel. De plus, un muscle lésionnel comme dans une paralysie tronculaire devra être réinnervé au plus tôt ce qui ne sera pas le cas pour un muscle sous-lésionnel. Cette notion devient fondamentale avec le développement des Transferts Nerveux (TN). L’objectif de notre étude est de cartographier (mapping) les différents segments médullaires d’une population de tétraplégiques pour évaluer l’impact de ce phénomène.

Les différents segments médullaires ont été évalués par neurostimulation percutanée pour 95 membres supérieurs chez 84 tétraplégiques à plus de 6 mois de leurs lésions. Selon la classification internationale de Giens, il s’agissait de 21 G0, 30 G1, 8 G2, 22 G3, 8 G4, 5 G5, 1 G6.

Nous avons pu établir une classification des patients en fonction de la taille du segment lésionnel (type I court, type II intermédiaire et type III long) et des groupes musculaires atteints (a,b,c,d), et ainsi identifier pour chacun une présentation clinique et des attitudes vicieuses conditionnant les indications chirurgicales. Considérant les muscles dénervés (Lower Motorneuron Damaged), le Triceps Brachii était dénervé dans respectivement 75,0 % des G2 et 92,9 % des G3. Les Flexor Digitorum Superficialis dans 62,5 % des G2, 36,3 % des G3 et 25 % des G4. Les Extensor Digitorum Communis dans 75,0 % des G2, 54,5 % des G3 et 37,5 % des G4

L’évaluation de la taille du segment lésionnel médullaire est pertinente dans le cadre d’une chirurgie fonctionnelle conventionnelle, car elle guide les techniques chirurgicales et permet d’éviter certaines attitudes vicieuses. Elle est essentielle dans le cadre de TN sur des muscles paralysés, si ces derniers sont inclus dans le segment lésionnel avec une atteinte de leur motoneurone, pour être efficace, le TN devra être réalisé comme pour toute chirurgie nerveuse périphérique dans les 6 premiers mois de la tétraplégie, à l’inverse un délai plus long sera tolérable. Cette évaluation est particulièrement intéressante pour le Triceps, à réanimer en priorité, sur lequel peut être transférée l’innervation du Teres Minor.

Au même titre que le testing sensitive-moteur conventionnel, la cartographie du segment lésionnel médullaire est une évaluation fondamentale du tétraplégique, elle permet d'apprécier les possibilités de TN, et surtout les délais de leur réalisation.

CO121 Le positionnement de la cupule d’une prothèse trapézo-métacarpienne a-t-il une incidence dans l’apparition post-opératoire d’une ténosynovite de De Quervain ?

Les prothèses de type Touch et Moovis sont des arthroplasties trapézo-métacarpiennes à double mobilité. La littérature montre un taux de descellement <2% et peu de complications post-opératoires. Cependant, les ténosynovites de De Quervain (TDQ) sont fréquemment retrouvées, jusqu’à 17% selon J. Goubau et al. Nous présentons une étude rétrospective des prothèses posées dans notre service entre 2015 et 2022, en nous intéressant à cette complication.

Notre série comporte 97 patients dont 76 femmes. L’âge moyen à la pose de la prothèse est de 61 ans. Le suivi moyen radio-clinique des patients est de 13.8 mois. Cliniquement nous recueillons les douleurs, les mobilités, la force et la survenue de complications cliniques. Concernant l’analyse radiologique, nous basons notre analyse sur des clichés radiologiques avec incidence de Kapanji. En pré-opératoire, nous prévoyons un centrage de la cupule en se basant sur la largeur du trapèze comme le propose Athlani et al en 2021. En post-opératoire, nous avons mesuré la distance entre le bord radial du trapèze et la cupule (RR) ainsi que le centrage de la cupule par rapport à RR => RR+4,5mm (Diamètre de la cupule=9mm).

88 cas sont éligibles pour l’analyse radiologique. Concernant la revue des complications nous retenons : 1 fracture de métacarpien et 2 fractures du trapèze peropératoire, 1 CRPS, un descellement de cupule et 14 TDQ, 2 patients repris chirurgicalement : un pour réalisation d’une trapézectomie et l’autre pour ablation de fils de cerclage et cure de TDQ. Radiologiquement, nous avons pu mesurer une distance RR moyenne de 2.68mm. Afin de pondérer cette mesure aux dimensions du trapèze de chaque individu, nous avons obtenu un rapport en divisant par la largeur totale du trapèze. Les 14 patient présentant une TDQ présentaient en moyenne un rapport RR/largeur du trapèze de 0.149 Vs 0.179 dans le groupe sans ténosynovite. La différence entre les deux groupes est statistiquement significative avec une valeur p=0.043.

Nous avons pu observer que les patients présentant une implantation de cupule radialisée présente un risque significativement plus élevé de développer une tendinite de Quervain en post-opératoire. La radialisation de l’axe de rotation de la colonne du pouce mettant sous tension les tendons passant dans le premier compartiment pourrait être un facteur de risque de TDQ.

Utilisation de la réalité virtuelle pour l'auto-rééducation de la main.

L'auto-rééducation de la main est essentielle pour la récupération fonctionnelle après un traumatisme. Cependant, la douleur est un frein important lors des exercices de mobilisation dynamique, entamant la motivation des patients et réduisant la durée et l'intensité des séances. La réalité virtuelle (VR) connaît un développement croissant, y compris dans le domaine médical. Des recherches sur les mécanismes neurobiologiques ont démontré que la VR peut réduire la perception de la douleur en détournant l'attention du sujet des signaux de douleur.

Un serious game a été développé par HandMobility, en collaboration avec une équipe médicale composée de kinésithérapeutes spécialisés en rééducation de la main et d'un chirurgien de la main. Une étude préliminaire a été menée auprès de 22 patients. La moyenne d'âge était de 53 ans, et 82% d'entre eux n'avaient jamais utilisé un casque de VR. Sous la supervision d'un kinésithérapeute, chaque patient a utilisé la solution de VR lors de 2 à 3 séances consécutives. Les patients devaient effectuer une succession de deux gestes (fermeture puis ouverture de la main) pour déclencher un tir dans un jeu vidéo de type "shoot them up" avec une ambiance ludique de type Western.

Un total de 45 séances a été réalisé, représentant 2h40 d'exercice. En moyenne, le logiciel a enregistré 50 gestes reconnus par séance, soit environ un geste toutes les 2,7 secondes. Les patients ont été en mesure de marquer des points lors des séances, stimulant ainsi le circuit neuronal de la récompense. Ils ont attribué une note moyenne de 8,5/10 à leur expérience, soulignant notamment l'oubli temporaire de leur problème à la main et leur immersion totale dans le jeu : "j’ai eu l’impression d’avoir oublié mon problème à la main, j’étais absorbé par le jeu".

La VR pour l'auto-rééducation active de la main est bien tolérée et même plébiscitée par les patients. Son efficacité repose sur plusieurs principes éprouvés, tels que l'immersion visuelle tridimensionnelle, les neurones miroirs et le système de récompense/renforcement. Cependant, des études cliniques supplémentaires sont nécessaires pour démontrer son impact sur l'amélioration de la fonction et la réduction du temps de récupération.

Les serious games en VR offrent une expérience immersive et engageante pour les patients, favorisant leur participation active et leur motivation lors de l'auto-rééducation. Ces résultats encourageants ouvrent la voie à de nouvelles recherches pour explorer les possibilités de VR dans le domaine de la rééducation de la main.

CO031 Evaluation radiologique du cadre antébrachial sain.

Le cadre antébrachial (CAB) est une entité anatomique définie par l'association relative du radius et de l'ulna à l'avant-bras. Le segment métaphyso-diaphysaire du CAB est difficile à étudier de part une morphologie variable selon le degré de prono-supination et l’incidence radiographique. Pourtant, l’harmonie du CAB est indispensable à son bon fonctionnement. En l'absence de valeur objective définissant un seuil pathologique, nous avons émis l'hypothèse qu'il existe un parallélisme entre l'axe du col du radius, l'axe du tiers moyen de la diaphyse ulnaire et l'axe de rotation de l'avant-bras sur une radiographie d’avant bras de face en pronosupination maximale ainsi que sur une incidence en pronosupination neutre, dans le cas d'un CAB sain.

50 volontaires sains réalisèrent des clichés radiographiques bilatéraux du CAB en supination maximale et pronosupination neutre. La somme de l'angulation entre les 3 axes mentionnés ci-dessus a été calculée par deux observateurs indépendants. Une mesure de la reproductibilité inter-observateur était réalisée.

La valeur moyenne était de 3,07° [0,7-6,4] pour les CABs en supination maximale, et de 4,4 [0,9-10,3] pour les CABs en pronosupination neutre.

Nos résultats montrent un parallélisme presque parfait entre les 3 axes pour un CAB exempt de tout traumatisme squelettique.

En l'absence de mesure objective et validée dans la littérature, nous rapportons une méthode simple et reproductible pour l'analyse de l’harmonie du CAB. Une étude dédiée pourrait mesurer mise en défaut de ce parallélisme dans le cadre d’un cal vicieux à l’avant bras

CO052 Résection segmentaire et reconstruction par greffe structurelle iliaque pour prise en charge de kystes anévrysmaux métacarpiens évolués.

La main est une localisation rare pour les kystes anévrysmaux. Le traitement de ces tumeurs varie du traitement médical à des gestes chirurgicaux plus ou moins invasifs. Nous rapportons deux kystes anévrysmaux évolués touchant la base des 2èmes et 4èmes métacarpiens traités par résection segmentaire et reconstruction par greffe iliaque structurelle.

Il s’agissait de deux patients de 22 ans dont le diagnostic confirmé par biopsie était un kyste anévrysmal proximal des 2ème et 4ème métacarpiens. Nous avons réalisé une résection segmentaire et reconstruction par autogreffe cortico-spongieuse iliaque avec arthrodèse carpo-métacarpienne. Les données radio-cliniques étaient collectées à 3 ans et 1 an et demi de recul. Nous rapportions les mobilités en flexion extension MCP, le Grasp et le Pinch au dynamomètre de Jamar, la satisfaction globale, la douleur et deux questionnaires PRWE et QDASH. Des radiographies de face, trois quart et profil étaient réalisées.

Au dernier recul, à 36 et 15 mois post opératoire, le QDASH était de 7 et 10 le PRWE de 10 et 11 respectivement. La satisfaction était de 10 pour les deux patients. Le Grasp était de 25 kg contre 28 kg du côté opposé et de 42 kg contre 40 kg. Le Pinch était de 6 kg contre 7 kg et de 11 kg contre 10 kg. Les mobilités MCP étaient de 80° et 90° en flexion, l’extension complète était acquise dans les deux cas. Les clichés radiographiques objectivaient une bonne fusion du greffon, sans lyse ni signe de récidive du kyste anévrysmal.

Les kystes anévrysmaux métacarpiens sont peu décrits dans la littérature. A notre connaissance, aucune série traitant de résection-reconstruction par crête iliaque pour des kystes anévrysmaux de la base de métacarpiens n’est décrite. Dans les formes évoluées, la résection segmentaire peut être indiquée même si les modalités de prise en charge ne sont pas codifiées pour ces localisations. La résection segmentaire et reconstruction par autogreffe a permis d’obtenir de bons résultats fonctionnels sans impact majeur sur la mobilité digitale et sans récidive. Ce présent travail permettra nous l’espérons d’orienter le praticien faisant face à un kyste anévrysmal évolué de la base du métacarpien, en l’absence de recommandations concernant la prise en charge chirurgicale.

La résection segmentaire et reconstruction par autogreffe iliaque et arthrodèse métacarpo-phalangienne a permis une restauration de la fonction sans récidive pour deux cas de kystes anévrysmaux évolués de la base du métacarpien.

RECOWRIST : proposition originale de score de reprise de l’activité physique après traumatisme du poignet chez le patient sportif.

Les traumatismes ligamentaires au poignet sont une cause fréquente d’arrêt de l’activité chez les sportifs. De nombreux tests physiques et auto-questionnaires existent pour évaluer la fonction du poignet. Toutefois, il n’existe pas comme pour d’autres articulations de score évaluant et validant la reprise du sport après traumatisme ligamentaire. L’objectif de ce travail était de déterminer un score d’évaluation clinique répondant à cette problématique.

Une revue exhaustive de la littérature a été réalisée sur la base de données Pubmed afin de recenser les auto-questionnaires utilisés au poignet et chez le sportif pour les autres articulations. Les tests fonctionnels pertinents ont été choisis après analyse bibliographique et concertation pluridisciplinaire associant kinésithérapeutes et chirurgiens spécialistes du poignet.

Le Quick-DASH et le PRWE sont les auto-questionnaires les plus utilisés dans la littérature pour le poignet mais Ils manquent de spécificité pour la reprise de l’activité chez les sportifs. Ces 2 questionnaires sont également redondants. Nous avons donc préféré retenir seulement le Quick-DASH. Nous avons ajouté un questionnaire dédié au genou (ACL-RSI) qui nous semblait plus spécifique et évaluait en plus l’appréhension. Nous l’avons adapté pour le poignet (WRIST-RSI). 3 tests fonctionnels ont été retenus après analyse bibliographique et concertation pluridisciplinaire : le wrist hop test (test d’appréhension), le grip test en supination et en pronation maximale (test de force) et le medecin ball hold position test (test proprioceptif). Les tests fonctionnels étaient rapportés sous forme de ratio (membre atteint / membre sain) *100.

Le retour à la pratique du sport de haut niveau après traumatisme ligamentaire au poignet n’est pas codifié. Le RECOWRIST est à notre connaissance le premier outil pour guider le retour au sport chez le patient sportif après traumatisme du poignet. Il a l’avantage d’être réalisable en routine par le praticien sans outil spécifique et d’intégrer des notions physiques, proprioceptives et psychologiques indispensables pour appréhender le sportif dans sa globalité.

Le score RECOWRIST est une proposition originale pour valider le retour au sport chez le sportif de haut niveau après traumatisme ligamentaire au poignet par une évaluation globale de ses fonctions. Ce travail est actuellement poursuivi par une phase de tests du score pour en vérifier la reproductibilité et déterminer les valeurs seuils.

VF04 Une nouvelle technique anatomique de réparation du biceps distal, postérieur à antérieur, par une seule incision antérieur.

Anterior, single incision techniques have dominated in recent years the repair of distal biceps ruptures, largely because of the incidence of heterotopic ossification with double (anterior and posterior) incision techniques. However, with the anterior incision the anatomic reinsertion of the tendon to the tip of the bicipital tuberosity is difficult (if not unattainable), especially in muscular individuals (which are the norm for this injury). As a consequence the tendon is usually reinserted in the anterior surface of the tuberosity, minimizing its supination momentum and its ability to restore supination strength, which is the most important functional consequence of distal biceps rupture. We propose a new technique to anatomicaly reinsert the biceps tendon through a single anterior incision.

The new technique has been applied to 38 male individuals with acute (within one month from injury) distal biceps ruptures. It can also be modified to accommodate distal biceps reconstruction with allograft or autograft in chronic ruptures. The technique includes using two parallel sutures in the distal biceps stump in a semi-Krackow configuration to replicate the long and short head components of the distal biceps tendon. Then, a 3.5-4.5mm drill hole is created on the anterior surface of the tuberosity and the sutures are passed from Posterior to Anterior through the hole and are tied over an endo-button on the anterior surface (as opposed to the undo-button being on the posterior surface with the traditional end-button techniques). The patients are kept in a simple elbow sling for 5 weeks and active motion is started at 3 weeks postoperatively. Heavier lifting is allowed at 10 weeks

In the 38 patient cohort we had one early re-rupture (suture failure) and one case of heterotopic ossification requiring re-operation. We had one more case of minor heterotypic ossification not blocking motion. The rest of the patients healed uneventfully with full range of motion and returned to their previous occupation and athletic activities with M5 supination strength at manual testing.

This technique provides strong fixation (2 sutures and end-button) and sutures are tied over the undo-button in direct view. It restores the anatomic insertion (and the supination momentum of the tendon), provides ample tendon to bone contact, requires minimal immobilization, avoids big holes to the radius (and the danger of fracture) and can be modified to accommodate reconstruction in chronic cases.

The Posterior to Anterior biceps reinsertion technique is advantantageous over traditional fixation methods for distal biceps rupture

P53 Machines à Bois, Machines à Doigts...

Les blessures dues aux machines à bois sont fréquentes, plaies et amputations par scie, toupie, dégauchisseuse, fendeuse ou tronçonneuse font le quotidien des centres d'urgences mains et conduisent souvent à des séquelles graves. Mais les tous les praticiens qui parlent de "main de toupie" ou qui réimplantent des doigts "sciés" connaissent-ils vraiment toutes ces machines et savent-ils comment ces accidents surviennent ?

Cette vidéo présente les principales machines à bois, leur mode de fonctionnement, les règles de sécurité et les facteurs de risque ainsi que le type de blessures qu'elles peuvent engendrer. Bref, "comment ils se font ça ?"

Ces lésions sont souvent caricaturales et les auteurs s'efforcent de montrer comment ils font pour adapter les techniques de reconstruction, en particulier micro-chirurgicales et comment aider au mieux ces patients souvent très motivés, à reprendre leurs activités manuelles.

Les constructeurs de machines s'efforcent de mettre au point des dispositifs de sécurité innovants et la législation devient de plus en plus exigeante mais c'est au quotidien, à l'atelier ou sur le terrain qu'une bonne connaissance de ces accidents et des comportements à risque peut permettre d'éviter les dégâts.

Les chirurgiens de la main ont un rôle primordial à jouer dans traitement des blessures par les machines à bois mais également dans leur prévention. Il faut donc connaître ces machines pour comprendre comment les accidents surviennent et aider à prévenir les comportement à risque.

VF06 Comment je reprends un échec de réinsertion fovéale du TFCC.

La réinsertion fovéale du TFCC sous arthroscopie est une technique exigeante, qui peut se solder par un échec, c'est-à-dire un défaut de cicatrisation ligamentaire. Bien que cette situation soit assez rare, elle doit être envisagée en cas de persistance de douleurs fovéales à plus de 6 mois de l'intervention. Après confirmation arthroscanographique, une réintervention chirurgicale peut être proposée au patient. Cette vidéo flash montre comment je reprends un échec de réinsertion fovéale du TFCC sous arthroscopie.

Nous rapportons le cas d'une patiente de 51 ayant présenté un traumatisme par chute de sa hauteur avec désinsertion fovéale du TFCC. Une réinsertion par tunnel trans-osseux sous contrôle arthroscopique s'est soldée par un échec avec persistance de douleurs et d'une instabilité radio-ulnaire distale. L'arthroscanner ayant confirmé l'absence de cicatrisation ligamentaire, une réintervention a été proposée.

Sous arthroscopie, nous avons tout d'abord objectivé l'absence de cicatrisation du TFCC au niveau de la fovéa avec présence d'une suture trans-osseuse continue mais lâche. Après résection de l'ancienne suture, nous avons procédé un avivement méticuleux de la face profonde du TFCC au shaver et de la fovéa à la fraise. Une nouvelle réinsertion par tunnel trans-osseux et ancre a été réalisée. Le contrôle arthroscopique a montré une suture compétente, bien tendue, et permettant néanmoins une bonne mobilité en pronosupination. La suture a été protégée par brochage interosseux radio-ulnaire et immobilisation par BABP pendant 8 semaines.

En cas de persistance de douleurs mécaniques après réinsertion du TFCC, il faut savoir évoquer un défaut de cicatrisation ligamentaire, pour pouvoir proposer au patient une réintervention en protégeant la réparation par un brochage radio-ulnaire distal et une immobilisation prolongée.

Mais gardez à l'esprit que "ad impossibilia nemo tenetur".

CO014 Libération des fléchisseurs du coude associée à une neurectomie sélective du nerf musculocutané dans les flessum spastiques du coude chez l’enfant.

La déformation habituelle du coude chez les patients atteints d’une paralysie cérébrale spastique est une posture de flexion. Cette position interfère avec l'utilisation fonctionnelle de la main, est esthétiquement désagréable et peut poser des problèmes d'hygiène et de confort. Lorsque les traitements conservateurs (rééducation, orthèse, toxine) ne sont plus efficaces, l'objectif du traitement chirurgical est d'allonger les tissus rétractés et de réduire l'hyperactivité des muscles spastiques. Cela peut se faire par des allongements tendo-musculaires. Cependant, la récidive est fréquente. Une autre technique de prise en charge de la spasticité au niveau du coude est la neurectomie sélective du nerf musculocutané. Les résultats à long terme concernant la diminution de la spasticité sont excellents. Cependant, cette procédure n'est pas suffisante lorsque la rétraction en flexion est présente. Dans cette étude, nous examinons les résultats à long terme de l'approche chirurgicale combinant ces deux procédures: une libération des fléchisseurs du coude, associée à une neurectomie sélective du nerf musculocutané.

Une étude rétrospective a été réalisée chez 15 enfants présentant une rétraction spastique en flexion du coude. Après un suivi moyen de 59 mois (de 12 à 113 mois), les résultats d'une libération des fléchisseurs du coude avec éventuelle arthrolyse en combinaison avec une neurectomie sélective de ¾ des branches motrices de nerf musculoctanéé au muscle biceps et brachial ont été évalués. Les patients ont été évalués par goniométrie en position de repos et en amplitude active et passive, et la spasticité a été évaluée à l'aide de l'échelle modifiée d'Ashworth. La satisfaction des patients et des soignants a également été évaluée.

Une amélioration a été observée en comparant la position de repos: une flexion moyenne préopératoire de 115° (90-140°), par rapport à 62° (30°-120°) postopératoire. Une diminution du déficit d'extension passive (flessum) après l'intervention chirurgicale a été observée : Le flessum préopératoire était de 84° (50°-120°), par rapport à un flessum postopératoire de 46° (0° à 120°). Il n'y a pas eu de changement significatif dans la flexion active, ce qui indique le maintien d'une force fonctionnelle contre pesanteur. Le score moyen d'Ashworth après l'opération était de 0,6. Sur la base d'un score analogique visuel allant de 0 à 10, le degré de satisfaction moyen des patients était de 8,8 (plage de 5 à 10) et celui des soignants de 7,2 (plage de 1 à 10). Chez un patient, la douleur postopératoire a été prononcée et persistante pendant plusieurs mois. A part cela, il n'y a pas eu de complications

Une approche chirurgicale combinée de la déformation en flexion du coude sous la forme d'une libération et d'une neurectomie sélective des fléchisseurs du coude donne de bons résultats à long terme en ce qui concerne la position spontanée et la réduction du flessum, avec préservation de la mobilité active.

CO026 Wide arthroscopic dorsal capsuloligamentous repair in severe scapholunate instability: A prospective study of 112 patients.

Purpose : In the most standard cases of SL instability, it seems that classical dorsal capsuloligamentous arthroscopic repair is the gold standard. However, this repair does not seem to be sufficient for more advanced injuries. In this paper, we report the functional results of the wide arthroscopic dorsal capsuloligamentous repair (WADCLR) in the management of severe scapholunate instability.

Methods : We performed prospective single-center study which ran between March 2019 and May 2021. The primary outcome is to evaluate the reduction of radiographic deformity and functional outcomes by WADCLR. Secondly, we wanted to evaluate the effectiveness of our technique on the most advanced scapholunate instabilities (European Wrist Arthroscopy Society (EWAS) Stage 5). After the operation, the patients were systematically followed-up at 3 months, 6 months and 1 year

Results : Our cohort included 112 patients (70 men and 42 women) with an average age of 31.6 years. A total of 3 EWAS 3A patients, 12 EWAS 3B patients, 29 EWAS 3C patients, 56 EWAS 4 patients, and 12 EWAS 5 patients were included. For all of our patients, a significant improvement of the radiological signs, up to a return to normal values, as well as of the functional signs is apparent except for flexion. When we look at the subgroup analysis for EWAS 5, we find a significant improvement in all criteria except for some joint ranges (Extension, Flexion, RD and UD) although these figures report a statistical trend towards improvement, except for flexion, as previously mentioned.

Conclusion : WADCLR represents a minimally invasive, easy and reproducible with few complications, offering a clear improvement in functional signs but also a reduction in the radiological deformity.

CO045 Fencing Wrist: A 10-year retrospective study of wrist injuries in fencers.

Fencing is a sport that requires a high level of wrist mobility. Fencing is poorly studied in the literature. Currently, no study in the literature has focused on reporting wrist injuries during regular fencing practice. Because of the handling of a weapon and precise and fast gestures, we wanted to analyze the possible injuries of the wrist.

Therefore, we performed a bicentric retrospective study of our medical records from January 2010 to June 2022 by aggregating records from four surgeons at two hand and wrist surgery centers. To be included, active fencers had to be between 20 and 60 years of age and to have been fencing for more than 2 years, with at least 2 sessions per week. If the practice was irregular or stopped for more than 10 years, this was an exclusion criterion. The notion of an accident such as a fall or wrist trauma other than during training sessions. The lesions were then classified according to two modes: for lesions detectable by arthroscopy (scapholunate instability, Triangular Fibrocartilaginous complex lesions (TFCC), …), only its arthroscopic finding made reference. For other pathologies, an imaging examination was necessary (Extensor carpal ulnaris (ECU) instability, ...). Concerning TFCC lesions, only peripheral or foveal lesions were listed. Isolated perforations of the TFCC were excluded.

A total of 31 patients were included in our study, with a total of 37 lesions (6 patients had associated lesions) with a clear predominance of TFCC lesions (50% of all lesions combined). The mean age was 38.32 years (min 25 - Max 54 years), consisting of 23 females and 13 males. Six patients (16,6%) were manual workers. Eight patients exercised at a very high level with 4 training sessions per week (including 4 at Olympic level). In more detail, the injuries found were 16 peripheral TFCC injuries, 8 foveal TFCC injuries, 5 symptomatic lunotriquetral ligament ruptures, 3 ECU instability, 3 dynamic scapholunate instability, 1 De Quervain's tenosynovitis (DQT) and 1 tear of the dorsal radiocarpal ligament.

Currently in the literature, there is no sport specifically related to TFCC injuries as well as no study evaluating wrist injuries through fencing. However, our results seem to show a predominance of ulnar wrist lesions in regular fencers.

VF01 Targeted partial arthroscopic trapeziectomy and distraction (TPATD): surgical technique.

Basal joint osteoarthritis is a real public health problem, yet there is no consensus on its treatment. Although total trapeziectomy, as well as arthroplasty, provides long-lasting efficacy, it does not seem to be adapted to a young population with complications that are often very difficult to manage. In the era of minimally invasive surgery, there is a real interest in finding conservative therapeutic alternatives for young subjects that allow them to “pass a painful milestone” and thus postpone the least conservative interventions. This article details the surgical technique of an arthroscopic and conservative technique: The Targeted Partial Arthroscopic Trapeziectomy and Distraction (TPATD) based on two points: targeted resection of painful arthritic lesions and distraction of the joint to restore ligament tension and hopefully regrow fibrocartilage on resected lesions.

VF05 Arthroscopic radioscapholunate fusion: surgical technique.

The development of radioscapholunar osteoarthritis after a distal radius joint fracture is a real challenge, especially when it is addressed to young patients who want to maintain some wrist mobility. Classically, radioscapholunar arthrodesis is performed by an open longitudinal approach of more than 10 cm on the dorsal surface, largely exposing the midcarpal level. Wrist arthroscopy has already shown its effectiveness in preserving joint mobility compared to open procedures. Performing this arthroscopic procedure minimizes the "aggression" of the joint and hypothetically provides better mobility. This article details the surgical technique for performing radioscapholunar arthrodesis arthroscopically.

CO089 Targeted partial arthroscopic trapeziectomy with temporary distraction : A retrospective study with a minimum 5-year follow-up.

Multiple procedures are described for trapeziometacarpal joint arthritis but none has shown a clearly defined superiority. Trapeziectomy provides a good therapeutic option and a durable outcome. However, trapeziectomy failures represent a real therapeutic challenge, for which there are many solutions with unsatisfactory results. Different arthroscopic methods for treating trapeziometacarpal joint arthritis have been described, some added therapeutic options such as tendon interposition , interposition implants, transplantation of chondrocytes but none of these has shown clinical superiority. Simple arthroscopic debridement seems to have a lasting and effective analgesic effect on osteoarthritis pain in this joint. We proposed targeted partial arthroscopic trapeziectomy with temporary distraction (TPATD) as a minimally invasive treatment option for trapeziometacarpal joint arthritis. Although our technique has shown effective results, our average follow-up was only 38 months (3 years). We studied 23 patients with a minimum of 5 years of follow-up to evaluate the long-term effectiveness of this technique and its survival rate. We believe that the TPATD achieves an improvement of the pain and also allows to postpone more invasive surgical procedures.

We conducted a retrospective, monocentric study using our consultation files from March 2011 to May 2022. Patients were included when their follow-up exceeded 5 years. All patients with 5-year follow-up and without data in our files were asked to return for a consultation. We considered it a failure of our technique when a second procedure was necessary for a patient.

The recent pain, grip and pinch grip strength measurements were compared with the preoperative measurements for patients who did not have secondary surgery. Of the 28 eligible patients with a minimum follow-up of 5 years, 23 could be reviewed. Five patients out of 23 had a revision procedure. The 5-year survival rate was 78%. There had been significant improvement in pain and the Quick Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand (Q-DASH) score. There were three postoperative complications in the 23 reviewed patients, one complex regional pain syndrome and hyperesthesia of the sensory branch of the radial nerve in two patients.

The management of trapeziometacarpal osteoarthritis in young, hard-working patients remains a problem especially considering the long term. Trapeziectomy represents a permanent but invasive solution with complications that are difficult to manage. TPATD represents a solution for patients who do not want a prosthetic replacement or trapeziectomy in earlier stages of trapeziometacarpal joint osteoathritis. However, the patient must be warned of the possible risk of failure, around 20%.

CO097 Are we correctly assessing scapholunate injuries under arthroscopy?

In their article, the authors compare the radiological and arthroscopic signs of scapholunate (SL) instability1. Currently, the European Wrist Arthroscopy Society (EWAS)/International Wrist Arthroscopy Society (IWAS) study group has developed a 5-stage classification (EWAS Classification), based anatomically on the sequential sectioning of the SL capsuloligamentary elements 2. According to the EWAS, to note a difference between stages 4 and 5, it will be necessary to verify the presence or absence of radiological signs of SL instability such as an SL gap or a dorsal intercalated segmental instability deformity. Stages 3A, 3B and 3C are therefore not expected to have any visible radiological abnormalities.

In our opinion, the SL gap is not a contributing factor to radioscaphoid osteoarthritis as shown by Watson with his elliptical configuration of the two interlocking spoons3. To ensure that the radiological signs and the assessment of the SL lesions under arthroscopy correspond, we compared their Scapholunate angle (SLA). The limit between stages 4 and 5 may seem thin and unspecific. Therefore, we performed this analysis initially on a personal series of 44 patients in stages 3A (three patients), 3B (12 patients), and 3C (29 patients). Two out of three patients in stage 3A had a SLA > 70° (66%), as did 11 out of 12 patients in stage 3B (92%), and 19 out of 29 patients in stage 3C (66%). In contrast, there were never any cases with a radiolunate angle (RLA) < -10°. Furthermore, we considered that in order to differentiate between stages 4 and 5, it was necessary for an SLA > 70° and an RLA < -10° to be considered stage 54.

In total, we compared 68 patients who could be considered arthroscopically as stages 4 or 5. Twelve of them (18%) had altered RLA and SLA angles (stage 5), 42 of them (62%) had an SLA > 70°, and 14 of them had no radiological abnormalities. However, we do not believe that patients with SL instability at stages 3 or 4 will be treated differently based on whether or not they have radiological abnormalities.

From these observations, we can affirm that radiological abnormalities may be present even in stages less advanced than stage 5, and thus the EWAS classification does not fully represent the reality of sequential ligamentous section. Moreover, we can see that these radiological abnormalities do not follow a linear phenomenon in the evolution of the stages of chronic SL instability and can appear in any stage in a non-exponential way concerning the ALS. However, the appearance of an abnormality of the RLA appears during the most severe forms of SL instability. Although the study by Messina et al. found significant differences for SL gap and SLA2, we believe that the use of other angles (such as the radiolunate or posterior radioscaphoid angle5) seem more adapted and specific to SL instability at risk of osteoarthritis. These remarks go against this study reporting that the SLA seems more representative than the RLA1.

Currently, there is no consensus on the standards of the different carpal angles and the correlation of the lesion visible under arthroscopy, and the radiological abnormalities are not yet clear from the literature. Further studies are needed to better understand the complex SL capsuloligamentous biomechanics and thus identify the indices of SL instabilities with high potential for wrist osteoarthritis.

CO080 A cadaveric study examining the accuracy of wireless handheld guided ultrasound injections versus blind injections in the flexor tendon sheath.

Handheld Ultrasound (HHUS) is gaining popularity among clinicians owing to its size, ease of use, low cost, and portability. Although their use for procedural guidance could have several advantages in hand surgery, treating common pathologies, such as trigger finger, other surgeons may wonder about the added benefits. This cadaveric study aimed to examine the hypothesis of increased accuracy of wireless HHUS-guided injections versus blind injections into the flexor sheath.

Our series included 20 fresh cadaveric hands with 80 fingers randomly assigned to two groups. In group A, ten hands were randomized assigned to receive landmark injection and then underwent a blinded injection to the flexor tendon sheath (FTS). In group B, ten hands were blinded in the same manner and received an ultrasound-guided injection with HHUS (Ultrasound equipped with a linear probe and paired with a tablet computer). Methylene blue was injected, and anatomical dissection was carried out on all injected fingers to evaluate injection accuracy based on the dye's filling pattern of FTS as stage I (no filling), stage II (< 50% filling), and stage III (> 50% filling). Statistical analysis was performed, and P < 0.05 was taken to indicate a significant difference.

One finger was excluded due to severe Dupuytren’s contracture. Among group A, 39 blind injections of FTS were performed, with 82% of patients (32/39) achieving stage III filling. In group B, 40 ultrasound-guided FTS injections were performed, with 90% of patients (36/40) achieving stage III filing. Our study did not reveal any superiority in accuracy when using ultrasound guidance (P = 0.3528).

Recently, ultrasound guidance has become the gold standard for steroid injections; however, there is limited evidence to support its use. Most of the studies were uncontrolled prospective studies or were performed using cadaveric models. The current opinion is that US guidance offers advantages over blind or fluoroscopy-guided injections. It increases accuracy by visualizing the targeted anatomical structure directly, reducing the risk of nerve or vascular puncture and tendon damage. It is also less harmful to the patient because there is no ionizing radiation exposure or the need for an iodine-based contrast medium. Moreover, Ultrasound imaging is effective in evaluating the musculoskeletal system, especially in the hands, because most anatomical structures are superficial. Conventional cart-based methods are commonly used in this setting because they produce high-resolution images. Nonetheless, the price can be a limiting factor for some facilities and clinicians. In recent years, HHUS has been developed; its size is significantly smaller, it can be carried in the physician's lab coat, and it has a significantly lower price, which creates opportunities. The hypothesis of our study that injections under handheld ultrasound guidance would be more accurate than blind injections in the FTS was not confirmed. We demonstrated that an experienced hand surgeon was as accurate as an ultrasound-guided injection according to our criteria of accuracy. However, a similar cadaveric study found contradictory results when using sonographically guided injections with a cart-based device.

HHUS-guided FTS injections were not more accurate than blind injections performed by an experienced hand surgeon. These findings suggest that blind injections can be used as routine practice when performed by experienced operators. However, using HHUS by hand surgery fellows for procedural guidance during the learning curve is interesting and it may offer other advantages in hand surgery practice.

CO132 Scratch collapse test : Evaluation objective prospective et multicentrique chez 100 patients.

Le Scratch Collapse Test (SCT) est apparu récemment comme un nouveau test de provocation pour aider au diagnostic de la compression nerveuse. Ses résultats de sensibilité et spécificité sont très disparates dans la littérature, avec un test subjectif restant très controversé et jamais évalué sur de grosses cohortes. Notre objectif à travers cette étude est d’évaluer le SCT de façon objective et multicentrique à l’aide d’un outil de mesure standardisé et sur un nombre important de patients.

Nous avons réalisé une étude bi centrique et prospective, incluant tous les patients avec une compression du nerf ulnaire au coude ou du nerf médian au canal carpien confirmé avec un électromyogramme. Les critères d’exclusion étaient une inaptitude à la compréhension du test, une récidive de compression nerveuse, tout antécédent pouvant affecter la sensibilité au niveau du bras ou toute pathologie ou douleur de l’épaule. Le test consistait en la mesure de la force de rotation externe de l’épaule homolatérale à la compression nerveuse à l’aide d’un dynamomètre électronique avant et après un « scratch » dans les conditions d’application exactes du SCT.

Nous avons inclus 100 patients (50 par centre), dont 56% de femme, et un âge moyen de 57 ans. Il s’agissait d’une compression du nerf médian au canal carpien dans 85% des cas et du nerf ulnaire au coude dans 15 % des cas. Le coté dominant était atteint dans 58% des cas. La force moyenne de rotation externe d’épaule était de 7,9 kg ± 2,9 avant le scratch et de 7,6 kg ± 3,1 après le scratch, soit une diminution de 3,8% (p=0.024). La sévérité de l’atteinte nerveuse n’affectait pas le résultat du test.

Le SCT est basé sur l’inhibition du tonus musculaire volontaire après stimulation cutanée d’une zone de compression nerveuse (« scratching »). La rotation externe d’épaule est donc censée être diminuée voire quasiment abolie après stimulation comparativement à sa valeur de base. Nos résultats ont certes retrouvé une diminution de force de rotation externe qui apparait statistiquement significative mais cette différence reste très faible et cela en cas de compression nerveuse pourtant avérée électromyographiquement. Une si infime diminution de force nous parait peu perceptible cliniquement et non pertinente pour émettre un diagnostic.

Au regard de nos résultats, nous ne pouvons pas conclure à la pertinence du SCT pour diagnostiquer de manière fiable et objective une compression nerveuse. Nous continuons cependant notre étude afin d’en améliorer la cohorte et ainsi la puissance.

CO133 Scratch collapse test : Evaluation objective prospective chez 40 patients avec dynamomètre électronique K Invent.

Le Scratch Collapse Test (SCT) est apparu récemment comme un nouveau test de provocation pour aider au diagnostic de compression nerveuse. Ses sensibilité et spécificité sont très disparates dans la littérature, avec un test apparaissant subjectif, restant très controversé et peu évalué de manière objective. Notre objectif était d’évaluer de façon objective le SCT en mesurant la force de rotation externe d’épaule chez des patients atteints de syndromes canalaires (canal carpien et nerf ulnaire au coude) dans l’exacte même situation clinique du test.

Nous avons réalisé une évaluation monocentrique prospective incluant 40 patients. Nous avons inclus tous les patients présentant une compression du nerf ulnaire au coude ou du nerf médian au canal carpien confirmé par un électromyogramme lors d’une consultation préopératoire. Les critères d’exclusion étaient une inaptitude à la compréhension du test, une récidive de compression nerveuse, une instabilité pure du nerf ulnaire, tout antécédent pouvant affecter la sensibilité au niveau du bras ou toute pathologie ou douleur de l’épaule. Nous avons mesuré la force de rotation externe des 2 épaules en simultané grâce au dynamomètre de pression K-push (Kinvent) en situation exacte de réalisation du SCT avant et après le « scratch ».

Nous avons inclus 40 patients, dont 56% de femme, l'âge moyen est de 57 ans. Le diagnostic était une compression du nerf médian au canal carpien dans 80% des cas et du nerf ulnaire au coude dans 20 % des cas. Le coté dominant était atteint dans 58% des cas. Les forces moyennes de rotation externe de l’épaule étaient de de 9,3 kg ± 2,4 avant le scratch et de 9.8kg ± 2,4 après le scratch, soit une augmentation de cette dernière post SCT de +8 % (p<0,001). Avant le SCT, les forces moyennes de rotation externe étaient de 9,2kg ± 2,4 pour le coté atteint et de 9,4kg ± 2,4 pour le coté contro-latéral, soit une différence de 2%(p=0.44). Après le SCT, les forces moyennes de rotation externe étaient de 9,8kg ± 2,4 pour le coté atteint et de 9,6kg ± 2,4 pour le coté contro-latéral, soit une différence de 2% (p=0.25).

Le SCT est basé sur une inhibition du tonus musculaire volontaire d’un hémicorps, et donc de la rotation externe d’épaule, facile à examiner en pratique courante, en réponse à un stimulus cutané en regard d’une zone de compression nerveuse homolatérale. Si son attraie a récemment augmenté, peu d’études s’intéressent au caractère objectif de cette inhibition musculaire. Nous n’avons pas mis en évidence de diminution de force de rotation externe d’épaule à la suite d’un « scratch », et cela dans un contexte de compression nerveuse avérée, notamment par un électromyogramme. Nous ne pouvons donc pas conseiller son utilisation dans un contexte de diagnostic.

Les mesures objectives de force de rotation externe d’épaule lors du SCT ne permettent pas d’affirmer la validité du test en cas de compression nerveuse avérée.

CO042 Fasciite nécrosante au membre supérieur : nouveau score et aide au diagnostic.

Les dermo-hypodermites bactériennes nécrosantes et les fasciites nécrosantes (DHBN-FN) touchant le membre supérieur sont des infections de la peau et du tissu sous-cutané peu fréquentes et potentiellement mortelles. Lors de l’atteinte du membre supérieur, le traitement curatif peut aller jusqu’à l’amputation trans-humérale. La rapidité de la prise en charge initiale est primordiale. Or les pièges diagnostics sont nombreux : a) soit de méconnaitre le diagnostic de DHBN-FN avec un retard à la prise en charge de fort impact pour le patient, b) soit de suspecter ce diagnostic et de mettre en œuvre un traitement chirurgical délabrant alors qu’il s’agit d’une dermo-hypodermite bactérienne non nécrosante (DHBNN) ou érysipèle. L’élimination de ce diagnostic différentiel est donc un élément clé pour une prise en charge optimale. Nous avons montré dans une étude précédente la faible spécificité du score LRINEC. L’objectif principal de cette étude était d’élaborer un score de diagnostic differentiel précoce entre une DHBN-FN et une dermo-hypodermite bactérienne non necrosante (DHBNN).

Nous avons mené une étude rétrospective sur dix ans de tous les patients traités pour une DHBN-FN documentée par anatomo-pathologie et bacteriologie au CHU de Rouen . En dix ans, 113 patients traités pour DHBN-FN ont été identifiés. Avec l’aide de l’équipe de biostatistique, nous les avons comparés à 209 patients atteints de DHBNN au niveau des antécédents, des comorbidités, de la clinique initiale et de la biologie initiale. Pour les patients de chacun des 2 groupes, 24 variables pertinentes cliniques et biologiques ont été relevées. Ces données ont été statistiquement traitées pour établir un nombre de point par variable.

Sur ces 24 variables, un score a pu être établi. Il est positif à DHBN-FN si ≥10. Ce score a été testé sur un groupe de patient traité n’ayant pas servi à élaborer le score. Les performances de notre modèle étaient bonnes avec une sensibilité de 0,76 et une spécificité de 0,85. La valeur prédictive négative était de 98 %. L’aire sous la courbe ROC était de 0,91.

Nous avons créé un nouvel outil capable d’aider le clinicien à faire la différence part entre DHBN- FN et DHBNN en utilisant des critères facilement disponibles en routine clinique. Les patients présentant un score supérieur ou égal à 10 doivent être évalués avec vigilance en raison du risque élevé d’une forme nécrosante.

CO143 Caractéristiques démographiques et chirurgicales des patients avec et sans amylose du canal carpien : une étude cas-témoins sur 8816 patients consécutifs.

L’amylose cardiaque à transthyrétine est une maladie grave. Cette dernière est précédée de 5 à 9 ans par un syndrome du canal carpien (CC). Il pourrait être intéressant de biopsier les patients au moment de la chirurgie du CC, pour que ceux atteints d’amylose bénéficient d’un suivi rapproché et soient traités sans retard. La biopsie systématique de tous les patients semble cependant peu envisageable, et de rentabilité incertaine. Nous rapportons ici la plus grande série mondiale d’amylose du CC, et comparons les patients avec et sans amylose pour déterminer les caractéristiques démographiques et chirurgicales associée à l’amylose.

Il s’agit d’une étude cas-témoins rétrospective et monocentrique, comparant les patients avec et sans amylose, opérés d’un CC à l’hôpital de Saint-Quentin entre 2000 et 2020. Les patients majeurs avec ≥ 1 biopsie du CC et une coloration rouge Congo étaient inclus. Ils étaient identifiés sur le registre anatomo-pathologique. Leurs caractéristiques démographiques, histologiques et chirurgicales étaient récupérés sur le compte rendu d’anatomie pathologique et à l’aide du codage PMSI de l’hôpital.

8816 patients avec ≥ 1 biopsie de CC étaient inclus. Des dépôts amyloïdes étaient retrouvés chez 853 patients (9.7%). Comparés aux témoins, les patients avec amylose étaient plus souvent des hommes (47.4% vs. 32.8%, p<0.001), étaient plus âgés (77.9 ans [72.7 – 82.7] vs. 53.2 ans [44.9 – 61.4], p<0.001) avaient plus de chirurgies bilatérales (50.2% vs. 37.1%, p<0.001) et plus de chirurgies gauches en cas d’opérations unilatérales (p<0.05). En cas d’amylose, 88.4% des patients avaient des dépôts faibles, et 11.6% non faibles. Comparés aux patients avec dépôts faibles, ceux avec dépôts non faibles étaient plus souvent des hommes (61.3% vs. 46.1%, p<0.05) et avaient plus d’amyloses bilatérales en cas de biopsies bilatérales (64.0% vs. 36.4%, p<0.001).

Cette étude retrouve des caractéristiques bien connues de l’amylose : elle touche préférentiellement les hommes âgés, et est associée à plus de chirurgies bilatérales, à fortiori en cas de dépôts non faibles. De façon intéressante, les patients avec des dépôts non faibles étaient plus à risque de dépôts bilatéraux d’amylose en cas de chirurgie bilatérale, et pourraient constituer un groupe à risque d’amylose cardiaque. Le défaut principal de cette étude est l’absence de typage des amyloses, bien que la littérature rapporte une grande majorité d’amylose à transthyrétine.

L'amylose du canal carpien est fréquente, et touche préférentiellement les hommes âgés, sans épargner pour autant les femmes. Étudier la prévalence dans certains sous-groupes de patients permettra peut-être de proposer à l'avenir une stratégie de dépistage efficace pour limiter le nombre de biopsies à réaliser pour retrouver les patients atteints.

CO007 Evolution de la morphologie gléno-humérale après ostéotomie du col de la scapula dans les séquelles de paralysie néonatale du membre supérieur.

L'ostéotomie de la glène de la scapula est décrite depuis quelques années dans le traitement de la dysplasie gléno-humérale de la paralysie néonatale du plexus brachial (PNPB) mais pratiquée par peu d'équipes. L'objectif était de quantifier à moyen terme les modifications cliniques et IRM des enfants PNPB opérés par cette technique.

Cette étude rétrospective monocentrique mono-opérateur incluait les enfants et adolescents PNPB âgés de moins de 15 ans, opérés d'une ostéotomie de réaxation de glène de la scapula avec un recul minimal de 2 ans. L'indication chirurgicale était retenue en cas de dysplasie de glène supérieure ou égale au stade V de Waters. Une IRM était réalisée en préopératoire et au dernier recul. Nous avons recueilli les données anthropométriques (âge, sexe, côté paralysé), le type de paralysie selon Narakas, les antécédents chirurgicaux et les gestes associés à l'ostéotomie de glène en peropératoire. Nous avons colligé en préopératoire et au dernier recul les mobilités actives et passives de l'épaule, le score de Mallet, et une analyse IRM des deux épaules. Sur des coupes axiales en T1 nous avons mesuré la subluxation gléno-humérale, la rétroversion glénoïdienne et le type de dysplasie selon Waters. Les données ont été analysées grâce au test de Student et au test de corrélation de Pearson. Le seuil de significativité était fixé à p<0.05.

Six enfants ont été inclus, d'âge moyen 6,2 ans (3 à 9 ans) au moment de la chirurgie. Le recul moyen était de 2,7 ans (2 à 3,5 ans). L'ostéotomie était la plupart du temps associée à d'autres gestes (arthrolyse, allongement de rotateur médial et/ou transfert musculaire). Au dernier recul, les rotations latérales, le score de Mallet et les paramètres IRM dont le stade de Waters étaient significativement augmentés. Deux patients ont eu une surélévation de la scapula en post-opératoire.

L’ostéotomie du col de la scapula peut permettre une amélioration significative à moyen terme de la morphologie de l'épaule des patients PNPB qui va au-delà d'une simple ostéotomie d'ouverture; la morphologie passant de convexe à concave. Ce résultat est étonnant car peu de remodelage est décrit dans l'épaule des patients PNPB passé l'âge de 3 ans. Il est probable que les gestes associés jouent un rôle, permettant un rééquilibrage global de l'épaule.

L'ostéotomie de réorientation de la glène est intéressante à envisager chez les enfants PNPB atteints de dysplasie gléno-humérale sévère avec un remodelage possible même chez de grands enfants.

CO110 Les décollements épiphysaires néonataux de la palette humérale guérissent sans réduction.

Habituellement, les fractures de la palette humérale nécessitent une réduction anatomique voire une ostéosynthèse. La fracture-décollement épiphysaire néonatale (FDEN) de l’humérus distal est une pathologie rare dont la prise en charge n’est pas codifiée. L’objectif principal était de montrer qu’un traitement sans réduction de cette lésion peut permettre de bons résultats.

Cette étude rétrospective multicentrique incluait les enfants FDEN. Nous avons colligé les données liées à l’accouchement, les moyens diagnostiques (radiographie +/- échographie, arthrographie, IRM) et le type de prise en charge initiale. Au dernier recul, les amplitudes articulaires étaient évaluées, les séquelles cliniques étaient recherchées, et une radiographie du coude de face et de profil était réalisée.

Douze patients ont été inclus, âgés en moyenne de 31 mois au dernier recul (3 mois - 7 ans). Chez un tiers des patients, des facteurs de risque liés à l'accouchement par voie basse ont été retrouvés (macrosomie foetale, naissance en siège, grossesse multiple). Tous les patients avaient eu initialement une radiographie du coude. Une luxation du coude était parfois évoquée à tort initialement. Chez deux patients, la radiographie initiale avait été interprétée normale. Un complément d'imagerie avait souvent été nécessaire (échographie dans 8 cas, arthrographie dans 2 cas, IRM dans 2 cas). Dix patients ont été traités orthopédiquement par immobilisation coude au corps ou par plâtre sans réduction, et 2 patients chirurgicalement (réduction et embrochage percutané sous anesthésie générale). Les patients traités non chirurgicalement avaient des mobilités articulaires complètes et symétriques au dernier recul, sans trouble d'axe du membre supérieur et sans complication vasculo-nerveuse sauf chez un patient ayant présenté un cubitus varus spontanément résolutif à l'âge de 3 ans. Un des patients opérés a présenté une ostéite du coude nécessitant une reprise chirurgicale, aussi qu'un cubitus varus et un déficit de flexion, spontanément résolutifs à 4 ans.

Le traitement orthopédique par immobilisation semble pouvoir s'envisager sans réduction dans les FDEN. Elles sont souvent confondues avec une luxation du coude sur les radiographies étant donné que le coude n'est pas ossifié chez le nouveau-né. La radiographie peut être complétée par d'autres examens comme l'échographie pour objectiver le diagnostic. Toutefois il s'agit d'une petite série avec des patients souvent perdus de vue après quelques années de suivi au vu de l'évolution satisfaisante.

La FDEN est probablement la seule fracture supracondylienne déplacée évoluant spontanément de façon favorable sans réduction.

CO076 Analyse de données cliniques et Recherche médicale avec les outils OsBERT et DeepArticleMining en Chirurgie de la Main.

L'utilisation croissante des dossiers patients informatisés (DPI) a rendu les données cliniques facilement accessibles, mais leur analyse est souvent difficile en raison de leur manque de structure. Les technologies de l'IA (Intelligence Artificielle), telles que les larges langages modèles (LLM) et la révolution ChatGPT, offrent un potentiel prometteur pour analyser ces données. Également, l’augmentation croissante de publications scientifiques et la recherche d'informations dans cette littérature médicale posent des défis considérables. Le but de ce travail est d’analyser l’intérêt de deux outils, OsBERT et DeepArticleMining (DAM), qui utilisent le traitement du langage naturel (NLP) pour aborder ces défis dans le domaine de la chirurgie de la main.

Nous avons utilisé OsBERT, un modèle spécifiquement formé au contenu médical français, pour extraire et structurer les données des DPI constitué de plus de 7000 patients. Parallèlement, nous avons utilisé l'outil DeepArticleMining (DAM) pour extraire les informations pertinentes de la littérature pour la chirurgie du canal carpien (pathologie très documentée) et la chirurgie du Lacertus (pathologie en cours d’évaluation).

OsBERT a permis de créer avec succès un registre sur la libération du canal carpien et du lacertus avec plus de 900 patients identifiés, catégorisés et structurés, démontrant son potentiel dans le domaine de la chirurgie de la main. DAM a également réduit le travail et les efforts nécessaires pour l'extraction de données en vue d'écrire une futur méta-analyse et méta-analyse en réseau.

Les points forts d'OsBERT résident dans sa focalisation sur les tâches en langue française, et sa spécificité sur les textes médicaux. DAM a une ergonomie qui rend son utilisation personnalisée et simple. Ces outils abordent les défis de la confidentialité des données, de leur complexité et multiplicité, et peuvent être appliqués aux Données de Vie Réelles (DVR). Ils offrent une alternative à l'examen manuel des dossiers ou des articles, réduisant les erreurs et améliorant l'efficacité.

OsBERT et DAM marquent une phase de transformation dans la recherche médicale. Ils promettent des améliorations significatives dans la gestion et l'extraction des données dans les soins de santé, notamment pour les revues systématiques, les méta-analyses et les registres de patients à grande échelle. Ces innovations soulignent l'importance de l'IA et des LLM pour l'avenir.

CO140 Libération percutanée du canal carpien guidée sous échographie : Une courbe d'apprentissage pour évaluer les résultats.

Le syndrome du canal carpien (SCC), est une pathologie qui touche environ 5% de la population. Elle nécessite une intervention chirurgicale en cas d’échec du traitement médical. L'émergence de échochirurgie dans la libération du nerf médian au canal carpien, souligne la nécessité d'évaluer la courbe d'apprentissage pour les chirurgiens.

Dans cette étude prospective monocentrique, 50 patients diagnostiqués avec le SCC ont été opéré du canal carpien sous contrôle échographique avec une anesthésie WALANT (wide awake local anesthesia no tourniquet) entre janvier et juin 2023. En utilisant la méthode du Learning Curve Cumulative Summation (LC-CUSUM), nous avons cherché à évaluer la courbe d'apprentissage pour cette technique. Les principaux résultats évalués comprenaient la libération complète du ligament, la disparition des paresthésies dans les cinq jours suivant l'opération, et une durée du geste chirurgicale inférieure à 15 minutes.

Nos résultats montrent que le chirurgien a eu neuf opérations avec des durées opératoires supérieurs au seuil à propos de la durée opératoire dans ses 25 premiers cas et seulement trois dans les 25 derniers cas. Le test LC-CUSUM a signalé la compétence en échochirurgie du canal carpien après 14 opérations, mais avec une compétence sur la durée opératoire non acquise. Cette compétence a réussi à être maintenu lors des interventions suivantes. Toutes les opérations ont donné des résultats très satisfaisants, avec une disparition de la paresthésie dans les cinq jours suivant l'opération.

Cette étude démontre une compétence acquise pour une technique d’échochirurgie dans la libération du nerf médian au canal carpien avec une courbe d'apprentissage pour un chirurgien novice relativement rapide. Cette évaluation pourrait offrir des informations précieuses pour améliorer la formation chirurgicale, conduisant potentiellement à une amélioration des résultats pour les patients dans la gestion du SCC. Cependant, la facilité d'utilisation et la connaissance des structures pendant l’opération guidée par échographie restent un enjeu pédagogique et de compagnonnage.

CO011 Rapports anatomiques du nerf interosseux antérieur avec le cadre osseux antébrachial : une étude anatomique.

Le nerf interosseux antérieur (NIOA) est une branche motrice du nerf médian, jouant un rôle essentiel dans l'innervation motrice de l'avant-bras. Des variations anatomiques du NIOA ont été rapportées, et des lésions nerveuses peuvent survenir lors de fractures du cadre antébrachial ou de leur traitement. Cette étude vise à examiner les rapports anatomiques entre le NIOA et le cadre osseux antébrachial afin d’identifier une zone à risque de lésions iatrogènes lors de l’ostéosynthèse à ciel ouvert de ces fractures.

Une étude anatomique a été réalisée sur 10 avant-bras de cadavres frais. Les avant-bras présentant des cicatrices ou des signes de consolidations antérieures ont été exclus. Les rapports anatomiques du NIOA avec le cadre osseux ont été examinés, décrit, et des points de repères standardisés ont été identifiés dans le but de décrire une zone à risque.

Le NIOA présentait une trajectoire constante entre les chefs du muscle pronator teres, passant sous l'arcade des fléchisseurs superficiels et le long de la membrane interosseuse. Il donnait généralement une branche motrice pour le muscle flexor policis longus (FPL) et une branche pour le muscle flexor digiti profundus (FDP) de l'index. Des variations anatomiques, incluant des branches supplémentaires pour d'autres muscles, ont été observées. Une zone à risque de lésion iatrogène a été identifiée à la jonction tiers proximal/tiers moyen de l'avant-bras.

Des études futures sur des échantillons plus importants pourront approfondir notre compréhension de cette région anatomique complexe et contribuer à des stratégies de prévention et de traitement améliorées des lésions nerveuses iatrogènes.

Cette étude fournit des informations détaillées sur les rapports anatomiques du NIOA avec le cadre osseux antébrachial. Une zone à risque de lésion iatrogène a été identifiée, mettant en évidence la nécessité de précautions lors des procédures chirurgicales d’ostéosynthèse à ciel ouvert. Une connaissance précise de ces rapports anatomiques est essentielle pour guider les interventions chirurgicales et prévenir les complications.

P49 Prise en charge de la supposée luxation de coude du nouveau-né.

La fracture supra condylienne de l’enfant avant 6 mois est une entité rare, souvent diagnostiquée à tort comme une luxation du coude due à l’absence du noyau d’ossification du condyle latéral à cet âge. Elle peut survenir au cours de l’accouchement ou dans les premiers mois de vie suite à un traumatisme. Il n’existe cependant, à ce jour, aucun consensus sur la prise en charge diagnostique et thérapeutique de cette fracture dans cette population particulière. Le but de cette étude est d’analyser la stratégie diagnostique et thérapeutique adoptée chez une série de nourrissons

Tous les enfants ayant présenté une fracture supra condylienne avant l’âge de 6 mois entre 2005 et 2020 ont été inclus rétrospectivement. Les différents examens d’imagerie effectués pour établir le diagnostic (radiographie, échographie et IRM), ainsi que la prise en charge thérapeutique (orthopédique ou chirurgicale) ont été analysées. Tous les enfants ont été suivis régulièrement en consultation afin de réaliser une évaluation clinique et radiologique à distance de la fracture.

Neufs nouveaux nés avec une moyenne d’âge de 5 jours [2 ;7.5] ont été pris en charge. Le mécanisme fracturaire était obstétrical pour huit d’entre eux. Le diagnostic a été fait par radiographie seule pour 4 nouveaux nés. Pour les 5 autres, des examens d’imageries complémentaires ont été réalisés pour préciser le diagnostic et mieux apprécier le déplacement fracturaire (échographie (1), IRM (2), échographie et IRM (2)). Six nourrissons ont été traités orthopédiquement, les 3 autres ont été traités chirurgicalement par réduction-ostéosynthèse à foyer ouvert. Après un suivi moyen de 53 mois, 2 complications ont été recensées : un abcès axillaire suite au traitement orthopédique, et une déformation en cubitus varus. Tous les enfants présentaient une récupération fonctionnelle complète.

La radiographie ne montrant que des signes indirects, les examens d’imageries complémentaires tels que l’échographie et l’IRM ont permis de confirmer le diagnostic et préciser le degré de déplacement de la fracture. Les résultats fonctionnels du traitement orthopédique comme chirurgical étaient très bons chez l’ensemble des enfants traitées.

La fracture supra condylienne du nouveau-né est une entité rare qui devrait être traitée de manière conservative. Des examens d’imageries complémentaires à la radiographie aident à préciser le degré de déplacement et l’absence éventuelle de contact osseux entre les fragments osseux.

CO023 Luxation anté-lunaire du carpe : Résultats radio-cliniques et revue de la littérature.

Les luxations anté-lunaires du carpe sont des lésions très rares représentant entre 3-6% des luxations péri-lunaires du carpe. Leur prise en charge thérapeutique est mal codifiée avec des résultats cliniques méconnus, rapportés seulement dans des cases reports ou de très courtes séries.

Entre 2014 et 2022, une étude rétrospective monocentrique a été réalisée dans un centre hospitalo-universitaire sur les luxations anté-lunaires du carpe. Tous les patients qui présentaient une luxation anté-lunaire du carpe (1) avec un suivi de plus de deux ans (2) ont été inclus. Les luxations péri-lunaires du carpe postérieur ont été exclues. L'évaluation était clinique (score douleur EVA, amplitude articulaire, évaluation de la force et score Quick DASH) et radiologique (apparition arthrose, nécrose lunatum). Tous les patients ont été opérés par voie dorsale 3-4 avec une dénervation partielle : des brochages scapho-lunaire et trichétro-lunaire ont été réalisés ainsi qu'une réinsertion sur ancre des ligaments scapho-lunaire (lésion chez n=2) et trichétro-lunaire (lésion chez n=2). Vingt-huit articles de la littérature ont été inclus concernant les luxations anté-lunaires du carpe.

Avec un suivi moyen de 71 mois [24 - 116], cinq luxations anté-lunaires du carpe ont été inclus : trois patients présentaient une fracture du scaphoïde associée. Au dernier recul, les résultats cliniques montrent une EVA moyenne de 4 +/- 1.2 , une amplitude en flexion-extension du poignet de 74 +/- 13.4 degrés et une diminution de force de 15 kilos force par rapport au côté controlatéral. Quatre patients étaient satisfaits du résultat fonctionnel et quatre ont repris le travail. Une complication a été retrouvée : un syndrome douloureux régional complexe de type 1. Une reprise a été faite pour nécrose du lunatum par une résection de la première rangée. Radiographiquement, trois patients présentaient une arthrose radio-carpienne.

L’analyse de la littérature retrouve seulement 40 luxations anté-lunaires du carpe décrites avec des voies d’abord différentes. Des fractures du carpe (fracture du lunatum, du scaphoïde ou du trapézoïde) sont fréquemment associées. L’analyse des différentes études ne permet pas de dégager une attitude thérapeutique consensuelle. Au vu des lésions ligamentaires retrouvées, l’abord dorsal semble nécessaire pour la réinsertion ligamentaire.

Le patient doit être prévenu de la gravité lésionnelle avec un retentissement fonctionnel important retrouvé dans notre étude et dans l’ensemble de la littérature : diminution des amplitudes articulaires et perte de force.

CO036 Résultats de l'Utilisation de substitut dermique artificiel dans la chirurgie reconstructive post-traumatique de la main.

La couverture tissulaire de la main traumatique est difficile. Les substituts dermiques artificiels sont utilisés en chirurgie réparatrice depuis des décennies mais leurs résultats en chirurgie de la main doivent encore être évalués. L'integra est une matrice de régénération dermique composé de deux couches : une couche de régénération et une couche de silicone. Le but de notre étude était d'évaluer les résultats de l'utilisation d'un substitut dermique artificiel dans la reconstruction cutanée de la main dans les suites d'un traumatisme

Nous avons rétrospectivement revus tous les patients présentant des plaies post-traumatiques de la main, et dont la reconstruction cutanée a fait appel à un substitut dermique artificiel (Integra) entre 2017 et 2020. Le critère de jugement principal était le succès de la couverture cutané évalué par l’absence de reprise chirurgicale. La satisfaction des patients, le quickDash et l'échelle des cicatrices de Vancouver (VSS) ont également été analysés. Les photos des patients préopératoire et post-opératoire ont été récupérées lorsqu'elles étaient disponibles.

Treize cas ont été récupérés. La durée moyenne de suivi était de 22 mois. La surface moyenne à couvrir était de 7,9 cm². Chez onze patients (85 %) le substitut dermique a couvert avec succès la surface requise. Deux patients (15 %) ont nécessité une reprise, un patient a du être amputé l’autre a nécessite une nouvelle couverture. Soixante-dix-sept pour cent des patients étaient satisfaits, le quickDash moyen était de 30,7 et le VSS de 6,3.

La couverture des défauts des tissus mous de la main est un défi, en particulier après un traumatisme grave. Lorsque la surface à couvrir est importante ou que les doigts sont touchés, la fonction de la main est compromise et l'indication d'une amputation peut dépendre de la couverture tissulaire. Notre étude rapporte le devenir de patients souffrant d'une perte tissulaire traumatique de la main nécessitant le plus souvent une couverture des tissus mous par un lambeau local ou pédiculaire, et traités par un substitut dermique. Avec un taux de réussite de 85%, nos résultats sont cohérents avec des études similaires. Actuellement il existe peu d'étude évaluant les dermes artificiels dans les traumatismes de la main. Les populations sont faibles et les traumatismes initiaux peu comparables entre eux, ce qui rend difficile l'évaluation des résultats. Nous avons utilisé uniquement l'integra qui a l'avantage de créer un plan de glissement épais mais qui nécessite un deuxième temps opératoire (greffe cutané). Il serait intéressant de le comparé au matriderm qui aurait l'avantage d'une prise en charge en un seul temps opératoire, d'une mobilisation plus rapide mais présente une couche plus mince.

Les substituts dermiques permettent une couverture cutanée de la main traumatisée en première intention. Notre étude a pour but de partager notre expérience de l'Integra sous forme de cas clinique avec de nombreuses photos. Une étude avec une plus grande population serait intéressante pour confirmer nos résultats et ceux de la littérature.

CO108 l'impact factor définit-il la qualité d'une revue scientifique?

La valeur de l'impact factor (IF) est souvent déterminante lorsqu'il s'agit de choisir une revue scientifique pour publier un article. Mais quelle est la signification exacte de de terme ? Comment est-il calculé? Par qui et pourquoi? Les auteurs ont essayé d'expliquer simplement ce concept en prenant comme exemples les revues les plus lues par les chirurgiens de la main. Le but de ce travail était de corréler ces facteurs d'impact à la qualité méthodologique d'une revue scientifique afin de comprendre comment augmenter l'un sans altérer l'autre.

L'impact factor se calcule, pour 2023, en divisant le nombre de citations de 2022 par le nombre d'articles sources publiés lors des deux années précédentes. Les trois revues pour lesquelles sont abonnés les membres de la Société Française de Chirurgie de la Main étant le Journal of Hand Surgery American et European edition et Hand Surgery and Rehabilitation, leurs chiffres sont présentés ainsi que leurs variations lors de ces dernières années. Les facteurs ayant influencé ces variations ont été analysés et la méthodologie scientifique de ces revues rappelée.

Concernant le JHS American Volume : IF 2022 : 1.9 (IF 2021 : 2.34) Classement Orthopedics : 50/86 et classement Surgery : 120/212 – classement stable Concernant le JHS European Volume : IF 2022 : 1.8 (IF 2021 : 2.2) Classement Orthopedics : 53/86 et classement surgery : 131/212 – classement stable Concernant Hand Surgery and Rehabilitation : IF 2022 : 1.1 (IF 2021 : 1.4) Classement Orthopedics : 70/86 et classement surgery : 176/212 – classement stable Ces trois revues font appel à un processus de relecture anonyme par des relecteurs choisis par un comité éditorial.

Si la qualité méthodologique de ces trois revues est identique, leur IF est sensiblement différent. Ce qui conditionne l'IF est, entre autres, le nombre de citations au cours d'une année. Les auteurs des revues les mieux classées ont donc tendance à citer plus d'articles publiés dans cette revue (autocitation) lors des deux années précédentes. Un autre facteur important à prendre en compte est le nombre d'articles sources (articles possédant un abstract) car plus il est important, plus l'IF baisse. Ceci laisse apparaitre que les revues à meilleur IF publient proportionnellement moins d'articles. Il est donc mécaniquement possible de faire augmenter l'IF d'une revue à la lumière des paramètres pris en compte dans son calcul.

L'impact factor d'une revue est le résultat un calcul compliqué mais qui peut être expliqué simplement. Les facteurs influençant ce calcul, une fois identifiés, sont tous à prendre en compte si l'on veut améliorer l'IF d'une revue. Pour une revue comme Hand Surgery and Rehabilitation qui a de la marge, il est tout à fait compatible de tendre vers une augmentation de l'IF sans pour autant s'éloigner de sa ligne éditoriale.

CO109 Lancement d'un registre pour comparer et améliorer les résultats de la chirurgie de la main en vie réelle.

Les registres permettent de collecter de grandes quantités d’informations en continu pour améliorer les connaissances. Bien que très développés depuis 1975, il n'existe aucun registre en France en chirurgie de la main. Notre registre analyse l’efficacité des interventions sur des critères relationnels et fonctionnels, renseignés par les patients, à grande échelle.

Les données sont saisies exclusivement par les patients avec un score relationnel patient-chirurgien (Q-PASREL) et un score fonctionnel (QuickDash). Les chirurgiens/secrétariats ne perdent pas un seconde. Les patients ont juste à scanner un QR Code et remplir des formulaires à l’aide de leur téléphone. Les données sont hébergées en conformité avec le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD). Les analyses sont visualisées par les chirurgiens.

Notre registre a mobilisé 35 chirurgiens dans 7 équipes françaises entre février et juin 2023 et a colligé 405 scores relationnels (Q-PASREL), dont 75% croisés avec les scores de récupération fonctionnelle (QuickDash). Le score relationnel moyen est de 81/100. Deux équipes ont des scores significativement différents de la moyenne nationale : 87/100 (p<0,001) et 77/100 (p<0,001).

Malgré une amélioration depuis 20 ans, il reste difficile pour un chirurgien de savoir quelles sont ses performances. Les étoiles Google donnent un avis relationnel global discutable et ne tiennent pas compte de la récupération fonctionnelle. Notre registre dispose d’une méthodologie standardisée avec instruments calibrés. Les bénéfices de ce registre sont multiples, pour les chirurgiens qui peuvent mesurer l'amélioration de leurs scores dans le temps. Il est bénéfique également pour les patients dont les avis sont pris en compte. Le registre aura également un impact sur amélioration du score des établissements qui sont essentiellement basés maintenant sur les opinions des patients. Le registre est actuellement disponible et fonctionnel. La participation est libre et peut être interrompue à tout moment. Dans beaucoup d’autres secteurs, se comparer permet de progresser. La comparaison des chirurgiens d’une même équipe ou de différents centres ont démontré des dynamiques d’améliorations collectives dans les pays scandinaves qui disposent de tels registres. La politique de diffusion des résultats, exclusivement sous la responsabilité des chirurgiens, nécessitera une large concertation avec les organes représentatifs de la profession.

Par son exigence scientifique et l’impartialité de sa gouvernance confiée aux chirurgiens eux-mêmes, notre registre apportera un bénéfice aux chirurgiens, aux patients et aux organismes payeurs. Il représente une valorisation concrète de la chirurgie de la main à travers une communauté de pratique centrée sur les patients.

CO028 Résultats cliniques et radiographiques après arthrodèse RSL.

Radioscapholunate (RSL) fusion is commonly performed for the management of painful post-traumatic radiocarpal osteoarthritis that failed in conservative treatment. This procedure aims to alleviate the pain but may result in reduced wrist mobility. The purpose of this study was to evaluate the clinical and radiological outcomes of RSL fusion and compare them to literature findings.

In this multicentric study, we retrospectively evaluated 19 patients who underwent RSL arthrodesis for painful posttraumatic osteoarthritis (following an intraarticular radius fracture, perilunate luxation, scapholunate dissociation or scaphoid fracture) from 2005 to 2021, with a mean follow-up of 7 (range 1–12) years. The clinical examination includes pain relief (VAS), functional scores (PRWE, QuickDash), range of motion (flexion/extension, ulnar/radial deviation, pronation/supination), grip strength and satisfaction. The radiological analysis focused on bone fusion and the presence of midcarpal osteoarthritis. Finally, complications were notices.

19 patients (15 males and 4 females) with an average age of 43,5 (range 21.4–73) years underwent RSL fusion for post-traumatic osteoarthritis. The PRWE and QuickDash were 34 and 24, respectively. The mean pain level was 3 out of 10. Grip strength in the operated wrist was 67% of the contralateral wrist. Wrist extension/flexion averaged 26°/28°, ulnar/radial deviation averaged 19°/10° and pronation/supination 82°/76°. Seventy-five percent of the patients returned to work. 13 of 19 patients were satisfied (68,4%). 3 patients had a pseudarthrosis of the radiocarpal fusion without a significant effect on the clinical outcome. The radiologic assessment showed arthrotic changes of the midcarpal joint (STT, SC, LC or LT) in 7 patients (36,8 %). In 4 of the 19 patients (21%) the RSL fusion was converted to a complete wrist arthrodesis due to persistent wrist pain.

Considering the long-term mobility outcomes and radiographic findings, the current study raises questions regarding the viability of radioscapholunate arthrodesis as the initial surgical intervention. The observed limitations in wrist extension and the possibility of degenerative changes in adjacent joints raise questions about the suitability of radioscapholunate arthrodesis as the initial surgical intervention for all patients.

In conclusion, while radioscapholunate arthrodesis provides favorable clinical outcomes in terms of pain relief and functional improvement, long-term mobility considerations suggest a reevaluation of the primary surgical strategy. It is essential to consider individual patient characteristics, preferences, and functional demands when making treatment decisions. Further studies, including prospective studies and comparative analyses, is needed to better identify the optimal patient selection criteria for primary total wrist arthrodesis and to evaluate its long-term outcomes compared to radioscapholunate arthrodesis.

CO100 Étude comparative des protocoles d'immobilisation après suture arthroscopique des lésions périphériques et fovéales du TFCC : étude d'une cohorte de 387 patients.

The triangular fibrocartilage complex (TFCC) is the main stabilizer of the distal radio-ulnar joint. Moreover, there are no studies focused on the subject, leading to a strong disparity in postoperative protocols. In this study, we compare the postoperative results of arthroscopic suturing of the TFCC of peripheral and proximal lesions according to 3 methods of immobilization (6 weeks wrist immobilization (Group 1), ), 3 weeks wrist and elbow immobilization then 3 weeks wrist immobilization (Group 2), 6 weeks wrist and elbow immobilization (Group 3)) .

We performed a single-center, retrospective, comparative study with an inclusion period of January 2015 to December 2021. The lesions were classified according to the Atzei classification with peripheral or foveal lesions. Patients were divided into 3 groups based on postoperative immobilization. The primary outcome was the QuickDASH (Disabilities of the Arm, Shoulder and Hand), and as secondary outcomes, range of motion (°), Grip strength (kg), pain (NRS), the presence of distal radioulnar joint (DRUJ) instability, and postoperative complications were analyzed. After the operation, the patients were systematically followed-up at 3 months, 6 months and 1 year. The data collected are at 1 year of postoperative follow-up.

We included 387 patients in our study, with an average age of 32,6 years. A total of 302 peripheral lesions and 85 foveal lesions were included. Concerning “peripheral” population, the difference in the QuickDASH was significantly different between the 3 groups with a greater improvement in the group 2. The group 2 differed from the others in having less postoperative pain but less recovery of grip strength and flexion. Concerning “foveal” population, the difference in the QuickDASH was significantly different between the 3 groups, with a greater improvement in group 1 with lower pain in this group.

With the results of this study, we propose to carry out an immobilization 3 weeks wrist and elbow then 3 weeks only wrist for the peripheral lesions and an immobilization 6 weeks of the pronosupination for the foveal lesions of TFCC.

CO067 Reconstruction de l'extenseur en zone I par greffe de rétinaculum de l'extenseur.

Les lésions aiguës avec perte de substance de la bandelette terminale de l'extenseur dans la zone 1 de la classification de l'IFSSH représentent un défi chirurgical pour lequel il n'y a pas de consensus à l'heure actuelle. Ces lésions peuvent être associées à des défauts cutanés ou à des lésions osseuses qui doivent être pris en compte dans la stratégie thérapeutique. Nous avons évalué l'utilisation du rétinaculum de l'extenseur comme greffe reconstructrice.

Trois patients (4 doigts) ont été inclus.

Au terme de 15 mois de suivi, la flexion était de 70° avec un déficit d'extension de 15°. La douleur evaluée par l'échelle visuelle analogique etait nulle. Selon les critères de Crawford, les résultats ont été considérés comme bons dans 3 cas et moyens dans 1 cas. Les patients ont pu reprendre leurs activités antérieures. Nous n'avons observé aucune complication ni sur le site d'exérèse ni sur les doigts opérés.

L'utilisation du rétinaculum de l'extenseur dans la reconstruction de la bandelette terminale de l'extenseur en zone 1 semble être un outil utile qui donne des résultats satisfaisants et doit faire partie de l'arsenal thérapeutique du chirurgien. Il s'agit cependant de cas rares qui nécessitent d'être évalués sur une plus grande cohorte.

CO135 Transposition vascularisé "e;en bloc"e; du nerf ulnaire.

Ulnar nerve transposition is a common procedure with various clinical outcomes. Our hypothesis is that the poor results are related to localized ischemia of the transposed nerve. To assess the effectiveness of a surgical technique aimed at preserving the extrinsic vascular supply to the ulnar nerve during transposition, and its impact on blood flow as evaluated by ultrasound, as well as clinical outcomes.

We enrolled a total of 40 patients diagnosed with cubital tunnel syndrome. These patients were divided in two groups: the anterior ulnar nerve vascularized transposition (VP group) or non vascularized (non-VP group), which underwent nerve transposition with artery ligation. Prior to surgery in VP group, all patients were evaluated using a Toshiba Aplio i800 US scanner by two-blinded radiologists specialized in musculoskeletal imaging. The presence or absence of a visible artery was assessed. In cases where an artery was present, blood flow to the ulnar nerve was estimated at three specific locations: in the region of the arcade of Struthers, in the cubital tunnel (under the Osborne ligament), and between the two heads of flexor carpi ulnaris (FCU), using power Doppler and superb microvascular imaging (SMI). Additionally, the typical criteria for ulnar nerve compression, including caliber, the compression zone, and stability during dynamic maneuvers and presence of anatomical variants (such as anconeus epitrochearlis muscle), were evaluated. Procedure was an anterior subscutaneous nerve transposition. Clinical outcomes were: VAS, QuickDash and Bishop. Follow up was 12 months minimum.

At one year, follow up, Bishop score was superior in VP group and QuickDash was superior in non-VP group. Scar VAS and Ulnar Nerve sensitive territory VAS was significantly higher in non-VP group. Patients in nonVP group experienced notably higher levels of postoperative chronic scar pain. Operation time was significantly longer in VP group. Ultrasound examination allowed for the identification of the ulnar nerve's satellite artery in 83% of cases. There were no significant clinical or ultrasound differences in compression signs between the two groups at all 3 locations. Blood flow at all 3 locations after the ulnar nerve transposition was significantly higher in the VP group than in the non-VP group: the ulnar artery flow was visible in all cases where it was visible preoperatively. Postoperative arterial flow was only visible in 7% of cases in the non-VP group (p<0.001). Interobserver reproducibility was excellent (kappa = 0.82).

The procedure of preserving the extrinsic vascular pedicles can prevent compromise of blood flow to the ulnar nerve immediately after nerve transposition and avoid nerve ischemia. Ultrasound seems to be an interesting tool for assessing the flow of the ulnar nerve's satellite artery at the elbow prior and after surgery.

Évaluation d'une application d'intelligence artificielle (IA) pour l'évaluation des amplitudes articulaires à la main.

Goniometric measurement is widely regarded as the most accurate tool for assessing range of motion (ROM) and is used by hand therapists and surgeons to document the progress of rehabilitation. However, many clinicians chose to visually estimate joint angles instead of using a goniometer due to its quick and equipment-free nature, deviating from the recommended guidelines. The main objective of this study was to evaluate the accuracy and precision of a new tool that utilizes artificial intelligence to simultaneously assess all joint angles of the hand using a single photograph.

We developed Rennes Universal Measurement Method (RUMM), a cross-platform application dedicated to calculate flexion angles from a single 2D picture. Accuracy was determined comparing the goniometric and the photograph method, and reproducibility comparing two paired sampled pictures from different point of views.

We found strong correlation of 0.7 between the goniometric method and the photograph-based approach, and 0.9 between two paired photographs. The Standard Error of Measurement was -1 degree, with a reproducibility coefficient of 13 degrees. The tool had a processing time of less than 0.1 seconds per hand, while traditional methods took 20 to 30 seconds per finger.

To our knowledge, our study presents the first comparison of hand joint amplitudes between clinical examination and AI. This innovative approach simplifies the process of measuring angles using just a smartphone, eliminating the necessity for additional tools, and promoting a uniform approach. Additionally, we showcased the software's remarkable capability to analyze all joints of the hand simultaneously at a given time.

We have introduced a measurement tool that offers simplicity and maintains a consistent level of inter-rater reliability across various clinical situations.

CO004 Greffe longue de nerf ulnaire vascularisé pour la réanimation de flexion coude dans les paralysies totales du plexus brachial adultes: devons-nous continuer?

Restoring elbow flexion is a priority in adults with complete brachial plexus palsy. If the nerve root is not avulsed, a graft can be placed between the existing root and the musculocutaneous nerve. The aim of this study was to evaluate the outcomes of using vascularized ulnar nerve grafts in this context.

We conducted a retrospective study, including patients presented a complete brachial plexus palsy and who had had a graft at the C5 or C6 root on the musculocutaneous nerve using a pedicled vascularized ulnar nerve to restore elbow flexion.

Our case series consisted of 16 men (mean age of 31 years) who had been operated on within an average of 5 months post-traumatic. At a mean follow-up of more than 3 years, elbow flexion was graded as M4 in 6 patients and between M0 and M2 in the other 10 patients on the Medical Research Council scale. None of the patients had M3 strength.

While the results of long grafts using a vascularized ulnar nerve are disappointing in this case series, they are consistent with previous publications. Encouraging results have only been reported with short grafts (less than 10 cm), which can rarely be used with supraclavicular lesions.

For this reason, we currently prefer using a sural nerve graft or nerve transfer, when possible, to restore elbow flexion in adult patients with brachial plexus injuries.

CO038 Risque de dissémination septique au cours de la prise en charge chirurgicale des phlegmons de la gaine des tendons fléchisseurs: Exsanguination par compression mécanique versus surélévation simple.

This study aimed to demonstrate that there was no risk of extension of infection in performing mechanical exsanguination before inflating the tourniquet for surgical treatment of digital flexor tendon sheath phlegmon.

The series comprised 96 patients, with a mean age of 47 years (range, 18–87 years) and 37 women. Group I included 47 patients in whom exsanguination was performed with a Velpeau band before inflating the pneumatic tourniquet at the root of the limb. In Group II, which included 49 patients, the tourniquet was inflated after simple elevation of the limb.

Six patients underwent revision surgery for recurrence or osteoarticular complications: 4 (8.5%) in Group I and 2 (4.1%) in Group II, the difference between two groups being non-significant (p = 0.6378).

In conclusion, mechanical exsanguination before inflating the tourniquet did not incur risk of complications in surgical management of digital flexor tendon sheath phlegmon.

CO047 Résultats de la fasciotomie échoguidée dans les syndromes de loges chroniques d’effort à l’avant-bras : Résultats préliminaire à propos de 12 cas.

Le syndrome de loges chronique d’effort (SLCE) à l’avant-bras est une pathologie rare affectant préférentiellement les sportifs et les musiciens réalisant des mouvements de préhension forcée, répétés et prolongés. Pathologie de l’homme jeune, le SLCE à l’avant-bras se manifeste par des douleurs à type de crampes, débutant le plus souvent à la face antéro-interne de l’avant-bras et gagnant progressivement toute sa circonférence, pouvant être accompagnées d’une faiblesse musculaire et d’acroparesthésies. L’objectif de cette étude est de rapporter les résultats préliminaires de la fasciotomie échoguidée dans le traitement du SLCE à l’avant-bras.

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique observationnelle. Le diagnostic de SLCE à l’avant-bras reposait l’association d’une présentation clinique caractéristique et d’une mesure de pression intramusculaire (MPIM) pathologique. une PIM pathologique était définie par une pression, à 1 minute après l’arrêt de l’effort, supérieure à 30 mmHg. Notre série recensait 7 hommes présentant une atteinte bilatérale. L’âge moyen était de 30 ans. La PIM pré-opératoire moyenne à 1 minute après l’arrêt de l’effort était de 60,75 mmHg. Le critère de jugement principal était l’évolution de l’intensité douloureuse post-opératoire mesurée par échelle visuelle analogique (EVA). Les critères de jugement secondaires étaient : La satisfaction du patient, la baisse de niveau de compétitivité et le délai de reprise de l’activité sportive incriminée. Les complications ont été recensées.

L’évaluation des résultats s’est faite sur 6 patients et donc 12 avant-bras. Le recul moyen était de 22,5 mois. L’EVA pré-opératoire moyen était de 7,3/10 ; elle était de 0/10 en post-opératoire. Tous les patients étaient satisfaits de l’intervention. Le délai de reprise moyen de l’activité sportive était de 25,5 jours. Aucun patient n’a diminué son niveau de compétitivité sportive au décours de la procédure.

Notre série rapporte les résultats d’une technique inédite : Une fasciotomie « mini-open » avec assistance échographique. Cette technique, efficace et non invasive, permet de combiner les avantages de la voie « mini-open » à l’aveugle et, en visualisant les structures anatomiques, de la voie endoscopique. En sus, substituer l’endoscope par l’échographie permettrait, à terme, de promouvoir la réalisation de ce geste en « office surgery » tout en offrant au chirurgien de la main l’opportunité d’appréhender l’outil échographique.

la fasciotomie échoguidée dans le traitement du SLCE à l’avant-bras est une technique innovante aux résultats préliminaires prometteurs.

CO101 Résultats de la lunarectomie isolée sous arthroscopie dans la maladie de Kienböck de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman.

L’objectif était d’évaluer les résultats de la lunarectomie arthroscopique chez les patient présentant une malade de Kienböck de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman.

Il s’agit d’une étude observationnelle au fil de l’eau monocentrique. Tous les patients ayant bénéficié d’une lunarectomie arthroscopique dans le cadre d’une maladie de Kienböck symptomatique, de stade IIIa/IIIb de la classification de Lichtman ont été inclus. L’évaluation clinique des patients a été réalisée en utilisant le score de DASH et le MAYO Wrist Score. L’évaluation radiologique a été réalisée à partir de la mesure des angles radioscaphoïdien et de l’index de Youm.

Quinze patients ont été inclus. L’âge moyen était de 37,6 ans (20-55). Le recul moyen était de 39 mois (20-61) L’intensité douloureuse pré-opératoire moyenne était de 7,5/10 (7-8), elle était de 1,8/10 (1-3) en post-opératoire. Le DASH pré-opératoire moyen était de 66/100 ; il était de 18/100 en post-opératoire. Le Mayo Wrist Score pré-opératoire moyen était de 10/100 ; il était de 60/100 en post-opératoire. Le secteur de mobilité articulaire du poignet en flexion/extension pré-opératoire moyen était de 57,5° (20°-70°) ; il était de 76° (30°-130°) en post-opératoire. La force de préhension pré-opératoire moyenne était de 16,7 kg (5-40) ; elle était de 27,5 kg (15-38) en post-opératoire. L’index de Youm pré-opératoire moyen était de 0,48 ; il était de 0,46 en post-opératoire. L’angle radioscaphoïdien pré-opératoire moyen était de 67° ; il était de 68° en post-opératoire.

La lunarectomie isolée pour le traitement de la maladie de Kienböck au stade IIIa /IIIb est un traitement controversé. D’abord condamnée par Stahl et Therkelsen, plusieurs auteurs ont, plus récemment rapporté leurs bons résultats cliniques. L’arthroscopie est un outils déjà utilisé à titre diagnostic pour améliorer l’évaluation des lésions ostéochondrales mais la littérature ne rapporte que peu son utilisation thérapeutique. Notre série présente l’originalité de la réalisation de la lunarectomie arthroscopique.

La lunarectomie est une intervention qui permet une diminution importante de la douleur et de recouvrer une fonctionnalité satisfaisante. La réalisation de cette intervention sous arthroscopie permet d’améliorer l’évaluation des lésions chondrales. C’est un geste arthroscopique simple et rapide et qui n’est pas grevée de complications dans notre série.

CO009 La chirurgie palliative de l’épaule en un temps dans les séquelles de paralysie obstétricale du plexus brachial.

Les lésions obstétricales du plexus brachial peuvent entrainer des séquelles invalidantes. Dans les atteintes C5, C6 +/- C7, le déséquilibre de la balance musculaire entraine le plus souvent un déficit d’abduction et de rotation externe de l’épaule. Ce dernier est dans nos contextes africains presque toujours associé à une rétraction antérieure.

Il s’agissait d’une étude prospective descriptive réalisée du mois d’Octobre 2016 à Octobre 2022. Elle a concerné 10 garçons et 07 filles âgées en moyenne de 5,2 ans (2 – 13 ans). Quatorze patients présentaient un déficit d’abduction et de rotation externe de l’épaule et les 3, un déficit isolé de la rotation externe. Dans 16 cas, une rétraction du muscle subscapulaire était notée et une raideur du coude était observée chez tous.

Un transfert du grand dorsal a été réalisé chez tous dont 03 sur l’insertion de l’infra épineux et les autres sur celui du supra épineux selon Hoffer. Dans un cas, un transfert du grand rond y était associé. Pour 14 patients, nous avons auparavant effectué une désinsertion du muscle subscapulaire selon Carlioz et Brahimi. Tous ont eu une immobilisation plâtrée de 06 semaines dont 03 le coude au corps, le bras en rotation externe. Pour le reste, nous avons effectué une abduction de 95° du bras associée à une rotation externe. Une rééducation fonctionnelle post opératoire a été entreprise pour tous. Après un recul moyen de 16 mois (5 et 36 mois), la rotation externe active était passée d’une valeur moyenne pré opératoire de – 22,5° (- 80° et 30°) à une moyenne de 42,3° (30° et 80°) soit un gain global de 64,8°. L’abduction active était passée d’une valeur moyenne préopératoire de 95,3° (45 et 110°) à 141° (110° et 150) soit un gain de 45,7°.

La chirurgie palliative dans le traitement des séquelles de la paralysie obstétricale du plexus brachial garde une place importante dans la restauration fonctionnelle du membre supérieur. La libération antérieure couplée au transfert du Grand Dorsal permet d’obtenir de bons résultats et de gagner du temps dans la prise en charge.

CO111 Accidentologie au membre supérieur due aux engins de déplacement personnel dans la population pédiatrique.

L’utilisation d’engins de déplacement personnel (EDP) dans la vie quotidienne a connu une croissance importante au cours des vingt dernières années en France. En effet, les EDP sont une source populaire de loisir, de transport et d'activité physique pour les enfants mais ne demeurent pas sans risque. L'objectif de cette étude était de décrire l'épidémiologie des blessures non mortelles liées à l’utilisation d’EDP motorisé et non motorisé chez les enfants pris en charge dans le service des urgences de notre hôpital ainsi que d’évaluer les atteintes au membre supérieur et les facteurs associés à un risque accru d’hospitalisation.

Tous les enfants ayant consultés aux urgences pédiatriques de l’hôpital au cours de l’année 2019 pour traumatisme secondaire à un accident d’EDP (trottinette électrique, trottinette mécanique, bicycle, skateboard, overboard, roller) ont été inclus dans l’étude. Les données évaluées étaient : l’âge, le sexe, le type d’EDP utilisé, le lieu de l’accident (chaussée ou trottoir) et le port de casque. Le type, la localisation, (plaie, entorse, fracture) et la prise charge (ambulatoire, hospitalisation, chirurgie) de l’accident étaient aussi étudiés.

Sur un total de 52993 inscriptions aux urgences pédiatriques de notre établissement, 10417 consultaient pour un motif de traumatologie au cours de l’année 2019. 625 enfants d’âge moyen de 8,47 ans répondaient aux critères d’inclusion. Au total, 44.8% des accidents étaient à trottinette. 22,08% des enfants ont présenté une fracture dont 7,69% opérées et 87,52% étaient déclarés non casqués. Nous n’avons pas retrouvé d’accident plus sévère dans le groupe non casqué (p-value = 0.604) mais notre centre ne prend pas en charge les traumatisés crâniens. La gravité de l’accident était statistiquement proportionnelle avec l’âge de l’enfant (p-value = 1.724e-06) et d’autant plus élevée avec un EDP électrique (p-value = 1.722e-06). 34,2% des accidents impliquaient le membre supérieur avec respectivement : 47% de traumatismes du poignet, 21,2% de la main, 11,52% du coude, 9,68% d’atteinte de l’avant-bras.

Malgré les différentes campagnes de prévention, l’utilisation d’EDP constitue une source d’importantes blessures chez l’enfant et l’un des premiers motifs de consultation aux urgences avec près d’un tiers d’atteinte du membre supérieur. Les traumatismes sont plus sévères chez l’adolescent qui utilisent des EDP électriques.

Le port du casque et de protections doit être encouragé et des campagnes de préventions doivent être menées.

CO139 Comparaison des techniques d'anesthésie (WALANT, ALR, Local, AG) pour la libération du canal carpien : une méta-analyse en réseau.

La libération du canal carpien (LCC) est une intervention chirurgicale courante pour laquelle plusieurs techniques d'anesthésie sont actuellement utilisées, notamment WALANT (Wide Awake Anesthesia No Tourniquet), l'anesthésie loco-régionale, la sédation et l'anesthésie locale avec garrot. Cependant, aucune étude n'a encore comparé simultanément toutes ces techniques. Une méta-analyse en réseau a donc été réalisée pour comparer les techniques d'anesthésie les plus utilisées en termes de résultats péri-opératoires.

Une recherche documentaire exhaustive a été menée sur PubMed, MEDLINE, Embase et la Cochrane Library jusqu'à février 2023. Deux évaluateurs indépendants ont sélectionné les études et extrait les données. La qualité méthodologique et le risque de biais des études éligibles ont été évalués. Les principaux critères d'évaluation étaient la douleur intra-opératoire, la satisfaction, la durée de l'intervention et les taux de complications.

La recherche a permis d'obtenir 1103 articles, dont 22 études comprenant 2772 LCC ont été incluses. L'analyse a montré que la douleur au moment de l'anesthésie et pendant l'opération était significativement plus faible dans le groupe WALANT comparativement à l'anesthésie locale, avec une différence moyenne respectivement de -2,67 [IC 95% : 0,12 à 4,99] et de -2,04 [IC 95% : 0,08 à 4,07]. Il n'y avait pas de différence significative dans l'utilisation des équivalents morphiniques pour le soulagement de la douleur entre les différentes techniques d'anesthésie. Le taux de satisfaction global n'a pas non plus montré de différence significative entre les techniques, mais le WALANT avait la plus grande probabilité de mener à la satisfaction la plus élevée. Les résultats secondaires ont montré que l'occupation de la salle d'opération était moindre dans le groupe d'anesthésie locale par rapport à l'anesthésie locale et la sédation (différence moyenne de -27,16 [IC 95% : -52,03 à -1,85]). En revanche, il n'y avait pas de différence significative dans la durée moyenne de l'opération entre les différentes techniques.

La technique WALANT pour la LCC a rapporté de meilleurs résultats pour la douleur, une plus grande satisfaction et une moindre occupation de la salle d'opération. Ces résultats suggèrent que WALANT est une technique prometteuse pour la LCC, mais des essais contrôlés randomisés sont nécessaires pour confirmer ces résultats.

CO145 Retour d’expérience de 22 ans de chirurgie du syndrome canalaire carpien et ulnaire au coude chez les patients atteints d’HNPP.

L’HNPP (Neuropathie d’Hypersensibilité à la Pression) est une neuropathie génétique rare à la présentation clinique variable, largement représentée par des syndromes canalaires volontiers multiples d’asymptomatiques à très invalidants. Longtemps décriée par crainte de iatrogénie chez des patients sujets au paralysies sensitivomotrices aigues par compression nerveuse, l’efficacité de la chirurgie des syndromes canalaires carpiens et ulnaires au coude en population HNPP était peu étudiée. Seuls quelques cas semblaient rapporter une efficacité des libérations chirurgicales.

L’objectif principal de cette étude rétrospective monocentrique était d’évaluer les résultats de la prise en charge chirurgicale du syndrome du canal carpien chez les patients atteints d’HNPP. Les objectifs secondaires étaient la description des résultats de la chirurgie de la compression ulnaire au coude, et l’établissement de facteurs pronostiques de ces deux chirurgies en population HNPP. Notre hypothèse était l’efficacité de la libération chirurgicale du nerf médian au canal carpien. Dix-huit patients HNPP ayant présenté au moins un syndrome du canal carpien symptomatique résistant au traitement médical conventionnel, confirmé à l’électromyogramme, étaient inclus. Ils avaient bénéficié, après évaluation par notre centre référent des neuropathies génétiques, de 26 libérations chirurgicales du nerf médian au canal carpien par mini-abord direct avec un recul minimal d’un an.Vingt-trois libérations chirurgicales du nerf ulnaire au coude réalisées sur la même période chez 15 patients HNPP étaient incluses.

Au recul moyen de 9,4 ans, 73% des libérations du canal carpien donnaient satisfaction aux patients. Leur gêne, évaluée sur une échelle visuelle analogique, diminuait de 2,2 points (p<0,0001). Le Symptom Severity Scale du Boston Carpal Tunnel Questionnaire (BCTQ) diminuait de 1,3 points (p<0,0001). L’amélioration du Functional Status Scale n’était pas significative.Malgré un manque de données préopératoires, la libération du nerf ulnaire semblait montrer des résultats encourageants. Aucun facteur pronostique du résultat chirurgical ne pouvait être établi. Aucune complication n’était retrouvée.

Cette étude rétrospective, à délai d’évaluation post-opératoire variable, et à la population limitée semble toutefois confirmer l’efficacité de la libération chirurgicale des syndromes canalaires carpiens symptomatiques dans l’HNPP suggérée par plusieurs cas. Une étude rétrospective plus récente concluait à en faveur de la chirurgie sur des arguments cliniques peu objectifs toutefois compensés par un suivi électromyographique. Notre recours au score spécifique BCTQ appuie leurs conclusions.

La libération chirurgicale du canal carpien et du nerf ulnaire au coude semble pouvoir être proposée avec sécurité aux patients HNPP en cas de syndrome canalaire invalidant et résistant à la prise en charge médico-orthétique.

P63 Ostéosynthèse de fracture d’un os métacarpien sous procédure WALANT.

Les fractures de métacarpiens sont fréquentes. En France la majorité sont opérées sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique. L’enjeu de la fixation est de permettre la mobilisation précoce pour limiter les adhérences tendino-périostées. La chirurgie sous WALANT voit ses indications augmenter en chirurgie de la main et permet la mobilisation active per opératoire. Dans la chirurgie pour ostéosynthèse de fracture de métacarpien elle permet la vérification de l’absence de clinodactylie et l’enroulement du rayon concerné. L’objectif de cette étude était d’évaluer la faisabilité de l’ostéosynthèse de ces fractures sous procédure WALANT.

Vingt patients pris en charge pour une fracture de métacarpien nécessitant une prise en charge chirurgicale de janvier à novembre 2020 ont été inclus. L’intervention était réalisée sous WALANT. Les patients ont été évalués sur l’EVA pendant l’injection et sur l’EVA per opératoire. Nous avons évalué la consolidation et la survenue de complications postopératoires. Vingt patients opérés pour une ostéosynthèse de fracture d’un os métacarpien sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique de juin 2019 à janvier 2020 ont été revus afin de comparer la survenue de complications en fonction des deux méthodes d’anesthésie.

Vingt patients ont été opérés sous WALANT pour une fracture d’un os métacarpien. L’EVA moyenne sur 10 pendant l’injection était de 1,6 +/- 0,8 ; 1 [1 ; 2]. L’EVA moyenne sur 10 pendant l’abord et la dissection était de 0 +/- 0 ; 0 [0 ; 0]. L’EVA moyenne sur 10 pendant les manœuvres de réduction était de 0 +/- 0 ; 0 [0 ; 0]. L’EVA moyenne sur 10 pendant la mise en place des implants était de 0,6 +/- 1,4 ; 1 [0 ; 0]. 17 patients (85%) ont déclaré une EVA à 0/10 pendant la durée de l’acte chirurgical. 5 patients (25%) étaient satisfaits et 14 patients (70%) étaient très satisfaits. Les patients ont été revus et il n’a été noté aucun sepsis, aucun déplacement secondaire, aucune nécrose digitale, aucune désunion de cicatrice, aucune algoneurodystrophie. Un patient (5%) présentait une pseudarthrose sans déplacement secondaire à 152 jours de l’intervention. 20 patients opérés pour une fracture de métacarpien sous anesthésie loco-régionale avec garrot pneumatique ont été revus. 1 patient (5%) présentait un retard de consolidation à 92 jours avec déplacement secondaire ayant nécessité une reprise chirurgicale. 1 patient (5%) a présenté un sepsis local à 15 jours avec nécessité de reprise chirurgicale. Aucun patient ne présentait d’algoneurodystrophie.

Le taux de complications postopératoire était similaire dans la littérature, quelque soit la technique anesthésie utilisée, sous réserve d'une petite série. Il n'existait pas de complications grave, notamment pas de nécrose digitale. La durée opératoire semble rallongée par la nécessité de réinjection de produit anesthésiant et l'utilisation plus fréquente d'une sédation chimique. Le garrot chimique était insuffisant pour contrôler le saignement des veines dorsales et la procédure sous WALANT nécessitait plus fréquemment l'utilisation d'une éléctrocoagulation.

L’ostéosynthèse de fracture d’un métacarpien sous procédure WALANT est envisageable en terme d’antalgie et de confort per opératoire pour le patient. Elle ne semble pas augmenter le taux de complications postopératoires par rapport à l’anesthésie loco-régionale.

CO082 Récidive de tumeur métastatique à cellules géantes de l'avant-bras : une approche custom-made.

La tumeur à cellules géantes est une tumeur bénigne mais localement agressive avec un taux de récidive élevé et la possibilité de métastases à distance. Le radius distal est la troisième localisation la plus fréquente. Actuellement, les stratégies thérapeutiques pour le traitement des récidives tumorales sont la résection à marges libres avec arthrodèse contextuelle, la fixation externe ou l'utilisation de substituts osseux. Le cas que nous présentons est un exemple de TCG agressif déjà soumis à une résection du radius distal traité avec une approche custom-made de sauvetage de la main.

Patient de 36 ans diagnostiqué avec une tumeur à cellules géantes du radius distal il y a environ 10 ans. Soumis ces dernières années à 3 curetages différents de la lésion et suivis d'une résection des bords libres du radius distal avec arthrodèse ulno-carpienne. Elle a développé des métastases pulmonaires et a suivi un traitement au Denosumab. En 2022 elle présente une nouvelle récidive de la tumeur ulnocarpienne. Il a donc été décidé de procéder à une nouvelle résection et remplacement par une prothèse d'arthrodèse carpienne confectionné sur mesure.

Au recul de 5 mois, la patiente présente un ROM des doigts longs préservée, EVA 0. Elle est autonome dans les activités de la vie quotidienne. Il n'y a actuellement aucune récidive.

Ce cas montre comment l'utilisation de prothèses sur-mesure conçues avec une imprimante 3D permet de nouvelles solutions chez des patients chez qui des interventions radicales et démolitives ont jusqu'à présent été proposées.

CO072 Optimisation du lambeau libre cutané médialis pédis pour la couverture de la main.

Le lambeau cutané médialis pédis, décrit en 1990, initialement pour la couverture de l’arrière-pied et de la cheville, a secondairement été utilisé dans sa version libre pour la couverture de la main et des doigts. Cependant, les dimensions limitées de sa palette cutanée restreignent son utilisation. Nous avons réalisé une étude cadavérique afin de déterminer si la taille de la palette cutanée pouvait être augmentée.

Nous avons mené nos dissections sur des pièces anatomiques fraîches préalablement injectées de Microfil. Treize pièces ont été retenues. Notre hypothèse s’étaye sur nos constatations chirurgicales. Une deuxième perforante distale vascularisant la palette cutanée était systématiquement observée. Nos hypothèses sont de déterminer : - Si cette deuxième perforante est issue du même réseau vasculaire que celle décrite dans la technique de prélèvement du lambeau médialis pédis. -Si l’inclusion de cette deuxième perforante permet d’augmenter la taille de la palette cutanée du lambeau.

Lors de nos 13 dissections, nous avons toujours retrouvé la présence de cette deuxième perforante. Celle-ci était systématiquement reliée au réseau de la branche superficielle de l’artère plantaire médiale. Les injections à l’encre de chine ont permis de mettre en évidence une augmentation de la taille de la palette cutanée grâce à l’inclusion de ce deuxième vaisseau perforant.

Le lambeau cutané médialis pédis est un lambeau utile dans l’arsenal thérapeutique pour la reconstruction des pertes de substances de la main et des doigts. En effet, l’épaisseur de la palette cutanée ainsi que la texture et la couleur sont similaires avec la peau de la paume de la main et des doigts. De plus, aucun axe vasculaire principal n’est sacrifié lors du prélèvement de ce lambeau. La couverture du site donneur peut se faire simplement soit par fermeture directe soit avec une greffe de peau fine. Il y a peu de contre-indication de prélèvement excepté l’occlusion de l’artère tibiale postérieure et la présence d’un os naviculaire proéminent entraînant un risque d’ulcération escarre de la greffe de peau.

L’inclusion d’une deuxième perforante autorise la couverture de perte de substance plus large permettant une utilisation plus importante de ce lambeau.

CO113 Faut-il encore opérer les mains botes radiales ?

La main bote radiale est une malformation congénitale évolutive avec un retentissement fonctionnel important. Cette étude rétrospective évalue les résultats cliniques, radiologiques et fonctionnels, à long terme, de patients atteints de main bote radiale, dans le but de répondre à la question suivante : Faut-il opérer les mains botes radiales? Et pour quel résultat?

Nous avons étudié rétrospectivement 32 mains botes radiales chez 20 patients suivis entre 1986 et 2022 dans 2 Hôpitaux Universitaires. L’âge moyen à la prise en charge initiale était de 2,1 ans (10 mois - 8 ans). Le recul moyen par rapport à la première intervention est de 17,5 ans. Les données cliniques, radiologiques et fonctionnelles ont été recueillies pour chaque patient en pré-opératoire, en post-opératoire et à distance à l’aide d’un examen clinique, la réponse à 6 questions subjectives, l’obtention d’un score fonctionnel standardisé (DASH) et d’un score fonctionnel nouveau et spécifique des mains botes radiales. Il consiste en la somme d’une cotation de 6 activités de la vie quotidienne, et permet de comparer les capacités fonctionnelles des patients.

Les résultats montrent que la prise en charge de ces patients a permis d’améliorer significativement les mobilités en inclinaisons radiale et ulnaire, ainsi que la position de la main sur l’avant-bras et l’axe de l’ulna. Les résultats cliniques et fonctionnels à long terme sont globalement bons avec un score DASH moyen de 51,99 (34,17-71,6) et un score spécifique moyen de 8,55/12 (6-11). Plus de 80% des patients interrogés ne regrettent pas la prise en charge.

L’intérêt chirurgical est débattu dans la littérature, que ce soit sur le plan clinique, radiologique ou fonctionnel. Les thérapeutiques actuelles permettent d’améliorer en partie les mobilités, l’axe de l’avant-bras et de la main, et le ressenti global du patient sur le plan esthétique, social et fonctionnel, tout en n'entraînant que peu de complications et de séquelles chirurgicales. Ces différents points peuvent être ciblés comme objectifs qu’il faut annoncer dès la première consultation.

Cette étude montre que la prise en charge des mains botes radiales apporte des résultats stables à l’âge adulte, dont les patients sont satisfaits, au prix souvent de chirurgies itératives. La principale limite de l’étude est un faible nombre de patients. Nous pensons que les interventions chirurgicales ont toujours leur place dans cette pathologie, mais il est évident que des solutions nouvelles pourraient permettre de pérenniser des résultats convenables en post-opératoire immédiat.

P48 Tumeur glomique: pas qu'aux doigts!

Les tumeurs glomiques sont des lésions bénignes neuro-vasculaires qui représentent 1 à 5% des tumeurs des parties molles de la main. Elles sont majoritairement connues des chirurgiens de la main pour etre situées au pourtour ungueal sous la forme d’une lesion bleutée tres douloureuse, avec une douleur s’accentuant au froid.Cette douleur est à fort impact fonctionnel potentiel (exclusion digitale) . L'établissement du diagnostic est donc un point clé pour mettre en oeuvre le traitement. Des localisations extra digitales ont été decrites, beaucoup plus rares, auxquelles il faut penser en particulier au membre supérieur. A l'occasion d'un cas clinique, l'objectif de ce travail est de relater les caractéristiques des tumeurs glomiques extradigitales au membre supérieur.

Nous rapportons ici le parcours de soin d’un patient présentant une lésion glomique à l’avant-bras Une revue de la littérature sur le sujet a permis d'établir les caracteristiques des localisations extradigitales.

Dans le cas clinique évoqué, le patient présentait une douleur invalidante depuis plusieurs années au niveau de l’avant-bras, localisée, à irradiation proximale. Les caracteristiques des douleurs et du tableau clinique y compris per-opératoires (photos) étaient évocatrices de tumeur glomique. La résolution douloureuse post-opératoire a été immédiate. L'anatomopathologie a confirmé le diagnostic. Les parcours des patients porteurs d’une tumeur glomique extradigitale sont souvent complexes et émaillés d’errance diagnostique. Le faible volume de ces tumeurs explique qu’elles peuvent passer inapercues aux imageries en coupe. L’echographie est un élément important pour ces diagnostics rares. Celui-ci consiste en une excision simple, marginale.

Les diagnostics différentiels de ces localisations rares des tumeurs glomiques sont principalement les nevromes, et autres tumeurs nerveuses. Les caracteristiques cliniques de ces tumeurs (douleur très localisée, augmentant au froid, de forte intensité,…) sont des éléments constants qui doivent alerter quelque soit la localisation vers ce diagnostic.

A la lumière de ce cas clinique et de la littérature sur le sujet, on rappelle l’intérêt de penser à ce diagnostic si la clinique douloureuse est évocatrice, même sur des localisations extradigitales. Dans ce cas l'échographie est l'examen de choix, ou l'IRM en precisant "en coupes fines" pour le diagnostic. L'exerese marginale suffit à supprimer integralement la symptomatologie douloureuse.

P60 Dépistage de l’amylose chez les patients subissant une opération de libération du canal carpien et doigt à ressaut, premiers résultats.

Amyloidosis is a disorder where pathologically misfolded endogenous precursor proteins aggregate extracellularly. Cardiac involvement can lead to heart failure. Transthyretin (TTR) deposits is associated with carpal tunnel and trigger finger. Their symptoms can anticipate cardiomyopathy. Early diagnosis of amyloidosis TTR (ATTR) can improve patient’s quality of life and life expectancy. The aim of this study is to screen patients with a recent story of CTS or trigger finger using known red flags, assessing their specificity and sensitivity.

We describe the early results of a double-center prospective observational study. Red flags for ATTR are concomitant CTS and trigger finger, bilateral CTS, recurrent CTS, multiple trigger finger, known cardiomyopathy. Exclusion criteria of the study are: recent trauma, rheumatologic disorders. Tissue confirmation of amyloidosis is performed at the time of CTS or trigger finger surgery with biopsy of the tenosynovium or of the transverse carpal ligament. Positive patients are routed to a multidisciplinary diagnostic-therapeutic pathway.

We included 8 patients who underwent carpal tunnel release and 10 patients with trigger finger. Mean age was 64 years old, 66% were male. A positive ATTR specimen was found in 47% of cases. 7 patients who underwent CTS were affected by bilateral CTS and 71.4% of them resulted in a positive ATTR biopsy. Only 10% of patients with already known cardiomyopathy but without any other hand affection (CTS, trigger finger) other than the elective surgery, have shown positivity for amyloidosis. All the patients with bilateral CTS and concomitant multiple trigger fingers were found with a positive sample.

In literature almost 50% of patients with ATTR have a history of CTS. Bilateral manifestation is the most common association with amyloidosis and it is characterized by a high rate of CTS recurrence. On average, it precedes the cardiac involvement by five to ten years. Correlation of trigger finger with ATTR is well described in literature, although it is based on limited series. Patients with amyloid deposition had a higher number of digits affected on average compared with patients with a negative sample.

Very common hand disorders such as CTS and trigger finger are the earliest manifestations of ATTR. By identifying the red flags for amyloidosis, the hand surgeon can play an active role in early diagnosis and quick onset of disease modifying therapy. In our opinion, given the safe and cost effective profile of the biopsy, tissue specimen collection at the time of routine hand surgery procedures should be considered for selected patients.

CO137 Réutilisation d’une lame endoscopique à usage unique pour libération endoscopique du canal carpien.

L’utilisation des systèmes de libération de canal carpien est très répandue en France. Plusieurs systèmes ont été mis sur le marché depuis qui John Agee et James Chow en 1989. Ces systèmes se composent d’éléments réutilisables (souvent divers) et d’éléments (souvent un) à usage unique. Ces derniers ne sont en principe pas réutilisables et doivent être détruit après utilisation. Suite à un problème mondial de production de notre fournisseur, Arthrex, nous avons été amené à réutiliser les lames a usage unique Centerline, moyennant un protocole strict de désinfection et de stérilisation.

Entre décembre 2022 et mai 2023, durée de production au début absente et ensuite diminuée, nous avons opté, compte tenu d’absence d’alternative à la libération de système d’endoscopie pour canal carpien dans un délai si bref, de réutiliser la lame à usage unique Centerline (Arthrex). Après une première utilisation de la lame, un protocole de désinfection (détergent Metalclean – Ecolab) à séchage de 110° C (cycle de 75 minutes) et de stérilisation Sterrad ( 35 minutes à 65° C à base de peroxyde d’hydrogène). Pendant cette période nous avons recyclé 21 lames Centerline que nous avons réutilisées ensuite. La lame était réutilisée jusqu’à ce que le chirurgien estime que celle ci ne permettait plus une libération aisée (lame émoussée) ou qu’une autre défaillance surgisse : disfonctionnement de la commande, fracture du support de l’axe, fragmentation des parties plastiques.

Entre décembre 2022 et fin mai 2023, nous avons réutilisé 20 lames Centerline selon le protocole décrit ci-dessus. Celles-ci ont été réutilisées pour un total de 121 fois, soit une moyenne de 6 fois par lames (min 4- max 10). La fracture du plastique qui soutien l’axe de la lame était le plus souvent incombé (9x), le manque de tranchant de la lame ensuite (5x), le disfonctionnement du système de commande de la lame (4x) et la déformation du centerline finalement (1x). Aucune complication n’a été rapportée en peropératoire ou au suivi à court terme de ces patients.

‘l’usage unique’ est une norme imposée depuis des années par la santé publique, or depuis la crise d’énergie, on prend de plus en plus conscience de la durabilité de ce que nous utilisons. Certaines réutilisations sont possibles et diminuent le coût de façon drastique. Par exemple le coût d’une lame jetable est de 135,85€ TTC, le coût approximatif de la désinfection/ stérilisation est de 15€ par lame, ce qui ramène le cout moyen d’utilisation à 35 euro (135,85 + 5 x15 le tout divisé par 6)

Actuellement tout s’axe de plus en plus sur la durabilité de l’environnement et des produits utilisés. La crise énergétique qui a été suscité en 2022 nous en a rendu encore plus conscient. Les déchets produits dans une clinique/ hôpital proviennent pour plus de 50 % du bloc opératoire. Ces déchets sont couteux quant à l’achat et au traitement. Nous illustrons la diminution du prix d’utilisation d’un élément chirurgical jetable (comme tant d’autres) de façon substantielle. Il est temps de prendre l’orientation vers des produits surtout réutilisables et facilement recyclables au bout du parcours. Ceci afin de permettre à tous d’obtenir en entourage médical durable , en réutilisant un maximum les produits (chirurgicaux) utilisés.

CO001 Prise en charges des paralysies partielles du plexus brachial de l’adulte par transferts nerveux : un série de 80 patients.

Les paralysies partielles du plexus brachial de l’adulte représentent environ un quart de l’ensemble des paralysies traumatiques du plexus brachial de l’adulte. Chez la plupart des patients il s’agit d’une paralysie de l’épaule et du coude plus rarement une paralysie concernant la main uniquement. L'objectif de notre étude est d'évaluer l'interet des transferts nerveux dans la prise en charge des paralysies partielles du plexus brachial de l'adulte

Notre série se compose de 80 patients de 35 ans d’âge moyen, comprenant 9 femmes et 71 hommes. 51 Patients présentaient une paralysie totale de la flexion du coude, 38 patients une paralysie de l’épaule par atteinte du nerf axillaire chez 33 patients, associée à une lésion du nerf suprascapulaire chez 4 patients, 6 patients une paralysie de la flexion ou de l’extension des doigts. Tous les patients ont bénéficiés de transferts nerveux : un transfert du nerf de la longue portion du triceps sur la branche antérieure du nerf axillaire chez 31 patients et sur le nerf du teres minor chez 26 patients, un transfert du nerf du rhomboïde sur le nerf suprascapulaire chez 5 patients pour la réanimation de la rotation externe de l’épaule. Un transfert d’un fascicule du nerf ulnaire et du nerf médian sur les nerfs du biceps et du brachial antérieur pour la réanimation de la flexion du coude chez 51 patients, un transfert d’un fascicule du nerf ulnaire sur le nerf du long triceps pour la réanimation de l’extension du coude chez 4 patients, un transfert de l’ECRB sur le NIOA pour la réanimation de la flexion des doigts chez deux patient et un transfert du supinateur sur le NIOP pour la réanimation de l’extension des doigts chez 2 patients.

48 patients ont récupérés une flexion du coude à M4, 2 patients à M3 et un patient à M2; 17 patients ont récupérés une élévation et abduction de l’épaule à M4 , 9 patients à M3, et inférieure à M3 chez 5 patients ; 6 patients ont récupérés une rotation externe de l’épaule à M4, 18 patients à M3, 7 patients une rotation externe inférieure à M3. Quatre patients ont récupéré une extension du coude à M4 et 2 patients ont récupérés une flexion active des doigts et 2 patients une extension active des doigts.

Nos résultats son globalement comparable à ceux de la littérature. La proportion de résultats cotés à M4 selon le BMC demeure satisfaisant, notamment pour la réanimation de la flexion du coude, faisant du transfert nerveux un traitement de choix pour pour la réanimation de la flexion du coude dans les paralysies partielles du plexus brachial. Concernant la réanimation de l'épaule la récupération de la force musculaire est plus limitée compte tenu de la réinnervaiton partielle du deltoide et des rotateurs externes de l'épaule de même que les amplitudes d'élévation, d'abduction ou de rotation externe. Enfin concernant les paralysies de la main , le nombre de patient de ce sous groupe est trop limité pour effectuer une analyse fiable.

la greffe nerveuse, à partir de racines non avulsées, n’est pour nous plus une option pour la réanimation de la flexion du coude dans ce type de lésions.

CO003 Réparer le nerf suprascapulaire par greffe ou neurotisation dans les paralysies néonatales du plexus brachial C5 C6 C7 ? Résultats d’une série de patient avec un recul moyen de 10 ans.

Les paralysies néonatales du plexus brachial peuvent entrainer une atteinte de la fonction du nerf supra-scapulaire (SSC) et nécessiter une prise en charge chirurgicale. Il existe principalement deux techniques chirurgicales pour réanimer la rotation externe de l’épaule : la greffe plexuo-plexuelle et la neurotisation du nerf SSC par le nerf spinal accessoire (SpA). Nous avons comparé les résultats des deux techniques sur une série de patient au recul moyen de 10 ans.

Une étude monocentrique rétrospective d'une série de 33 patients ayant été opérés d’une réparation du nerf supra scapulaire pour une paralysie néonatale du plexus brachial C5 C6 (+/- C7) entre 1998 et 2020 a été réalisée. Parmi les 33 patients, 19 ont bénéficié d’une neurotisation à partir du nerf SpA et 14 d’une greffe plexuo-plexuelle. Le recul moyen était de 9,7 ans dans le groupe neurotisation et de 12,7 ans dans le groupe greffe. Le critère de jugement principal était l’amplitude en rotation externe coude au corps (RE1) active. Les critères de jugements secondaires comprenaient le score Active Motion Scale (AMS), le score de Mallet et le nombre de chirurgies secondaires.

La RE1 active moyenne était de 12° (IC à 95% : -9° ; 32°) dans le groupe neurotisation et de -0,5° (-23° ; 22°) dans le groupe greffe (p= 0,449). Le score AMS en RE1 était de 3 (2 ; 4) dans le groupe neurotisation et de 2,1 (1 ; 3) dans le groupe greffe (p= 0,275). Les autres données du score AMS pour l’épaule et le score de Mallet étaient similaires dans les deux groupes. 5/19 dans le groupe neurotisation et 5/14 dans le groupe greffe ont eu recours à des chirurgies secondaires (p= 0,845). La survie moyenne avant chirurgie secondaire est de 13 ans dans le groupe neurotisation contre 11 ans dans le groupe greffe (p= 0,744).

Cette étude rétrospective n’a pas montré de différences de résultats entre la neurotisation par le nerf SpA et la greffe plexuo-plexuelle dans les réparations du nerf SSC. Ce résultat est en accord avec les données de la littérature. Bien que la RE1 passive soit rapporté dans la littérature, la RE1 active n’a jamais été rapporté. Ce critère nous semble plus pertinent qu’un score AMS où le facteur « contre pesanteur » nous paraît peu utile pour le patient.

Ces résultats nous incitent à utiliser en première intention la neurotisation du SSC par le SpA. Cette option permet de garder du matériel de greffe au niveau des racines nerveuses pour la réparation d’autres nerfs, non éligibles à ces neurotisations.

CO010 Technique d’arthrodèse gléno-humérale combinant arthroscopie et synthèse à ciel ouvert dans les séquelles de paralysie du plexus brachial.

Plusieurs techniques chirurgicales d’arthrodèse gléno-humérale sont décrites, se concentrant sur l’articulation gléno-humérale (intra-articulaire), acromio-humérale (extra-articulaire) ou les deux. Plus récemment, certaines équipes ont aussi utilisé l’arthroscopie pour cette chirurgie. Nous souhaitons partager une technique chirurgicale combinant les deux approches (ciel ouvert et arthroscopie).

3 patients ont bénéficié de cette chirurgie (3 séquelles de paralysie du plexus brachial). La première partie de la chirurgie est arthroscopique : Nous réséquons le cartilage articulaire et nous réalisons 3 tunnel osseux avec une mèche de 9 mm. Nous positionnons ensuite dans ces tunnels 3 allogreffes osseuses BIOBank Cheville de 28*9 mm (référence : 900909), positionner au niveau de l’interligne gléno-humérale. La deuxième partie est plus classique : une voie delto-pectorale élargie permet d’aborder l’humérus pour positionner la plaque (diamètre 4,5 mm). Elle est fixée de l’épine de la scapula et de l’acromion jusqu’au tier supérieur de la diaphyse humérale, sans vis gléno-humérale. Nous positionnons l’arthrodèse avec 30° d’abduction de l’épaule, 30° d’élévation antérieure et 30° de rotation interne. Le patient est immobilisé dans une attelle coude au corps pendant 6 semaines. La mobilisation du coude est autorisée dès J5. La rééducation de l’épaule commence à 6 semaines.

La consolidation a été obtenue dans les 3 cas. 2 patients étaient solides à 3 mois et le dernier était solide à la consultation des 6 mois post opératoire. Les amplitudes de mouvements post opératoires, les scores de fonction du membre supérieur (DASH) et la douleur (échelle numérique) sont similaires à ceux reportés dans la littératures pour les autres techniques chirurgicales.

Cette technique combine les avantages des techniques arthroscopiques et à ciel ouvert. Elle garde la capsule articulaire de l’épaule intacte, ce qui préserve la vascularisation de cette articulation que l’on souhaite arthrodéser. L’intérêt est d’accélérer le délais avant consolidation et de diminuer le taux de pseudarthrose. Chez nos patients, ce délais de consolidation est particulièrement satisfaisant. Elle conserve aussi les avantages des techniques à ciel ouvert avec une fixation solide par plaque et un contrôle visuel du positionnement de l’arthrodèse, permettant une mobilisation précoce dès la 6ème semaine post opératoire. Ce délais est similaire dans les techniques à ciel ouvert, mais est plus important dans les techniques arthroscopiques sans fixateur externe. La diminution de la durée d’immobilisation est particulièrement intéressante chez les patients opérés pour des séquelles de paralysie du plexus brachial et chez qui on souhaite préserver le capital musculaire.

P10 Aponévrotomie échoguidée dans le traitement des syndromes des loges chroniques d’effort de l’avant-bras : Une étude cadavérique de faisabilité.

Le syndrome des loges chronique d’effort de l’avant-bras (SLCE) est observé chez des patients pratiquant une activité physique nécessitant un effort musculaire isométrique répétitif du poignet. L'aponévrotomie à ciel ouvert a été considérée comme le gold-standard pour sa capacité à libérer tous les compartiments. Cependant, le caractère invasif de cette procédure affecte les athlètes de haut niveau qui doivent s'absenter de la compétition pendant une longue période. C'est pour cette raison que les techniques mini-invasives se sont développées afin de permettre une récupération plus rapide. L’objectif de cette étude cadavérique est d’évaluer la faisabilité et la reproductibilité de l’aponévrotomie palmaire échoguidée dans le traitement des syndromes des loges chroniques d’effort de l’avant-bras.

La chirurgie a consisté en une aponévrotomie palmaire échoguidée de la loge antérieure superficielle de l’avant-bras, par une unique voie d’abord mini-invasive. Les 20 avant-bras ont ensuite été disséqués par un opérateur indépendant afin de (1) vérifier l’exhaustivité de l’aponévrotomie et (2) rechercher d’éventuelles lésions iatrogènes sur les tendons, les veines et les branches sensitives superficielles.

Seize aponévrotomies ont été totales, 4 aponévrotomies partielles ont été réalisées. Soit un taux de libération de 80 %. Les branches sensitives superficielles étaient intactes, notamment les branches du nerf cutané médial de l’avant-bras. La durée moyenne de la procédure était de 9 minutes. Elle a progressivement diminué avec la répétition de la procédure échoguidée.

Le traitement chirurgical du SLCE de l’avant-bras a un taux de réussite élevé, quelle que soit la technique chirurgicale utilisée, et un faible taux de complication. La littérature a révélé que l’aponévrotomie est une technique efficace en termes de satisfaction du patient, de soulagement de la douleur (EVA) et d’amélioration des scores fonctionnels (DASH et QuickDASH). Les résultats retrouvés dans la littérature sont favorables à une approche la moins invasive possible pour prendre en charge le SLCE de l’avant-bras, ce qui sous-entend que la technique échoguidée présentée dans cette étude peut apporter les meilleurs résultats fonctionnels. De plus, la revue de la littérature conclut à une convalescence plus courte pour les techniques endoscopiques que pour la technique à ciel ouvert et donc à une reprise du sport plus rapide. Ce résultat était attendu car ces deux techniques sont moins invasives et nécessitent moins d'exposition chirurgicale. La technique échoguidée présentée ici devrait suivre les mêmes résultats concernant la reprise d’activité physique, voire même les améliorer, du fait de son caractère encore moins invasif que la technique endoscopique. Les avantages offerts par la technique proposée ici semblent multiples : (1) elle permet de diminuer la morbidité en réduisant la taille et le nombre des voies d’abord ; (2) elle améliore le résultat esthétique ; (3) elle ne présente pas de iatrogénie sur les branches nerveuses superficielles ; (4) elle assure l’exhaustivité de l’aponévrotomie ; (5) elle diminue la quantité de matériel nécessaire par rapport à une procédure endoscopique (colonne d’arthroscopie, caméra…) ; et (6) elle est facile et reproductible pour un opérateur formé à l’échographie. Néanmoins, cette technique nécessite rigueur et prudence afin de respecter les éléments vasculonerveux sous-cutanés.

En conclusion, l’aponévrotomie échoguidée dans la prise en charge des syndromes des loges chronique d’effort de l’avant-bras semble être une technique simple, efficace, sûre et reproductible.

CO093 Intérêt de l’assistance arthroscopique dans le traitement des luxations et fractures-luxation Péri-lunaires fraîches : à propos de 58 cas.

La réduction et fixation à ciel ouvert des luxations et fractures luxations péri-lunaires (LPL-FLPL) fraiches du carpe était jusqu’à présent la méthode de référence. Plusieurs auteurs ont rapporté leur expérience d’un traitement purement arthroscopique (ARIF) ou sous assistance arthroscopique (AARIF). Nous rapportons notre expérience à propos de 58 as.

58 patients ont été reçus dans la semaine suivant l’accident pour luxation péri-lunaire (55 hommes – 3 femmes), l’âge moyen était de 32 ans. Le recul moyen était de 21 mois (minimum : 6 mois, maximum : 79 mois). 30 patients ont pu être revus cliniquement et radiologiquement.

Le score clinique moyen était de 73 % (Maxi : 94, Mini : 38). L’arc moyen de flexion – extension était de 83°.Le pourcentage moyen de force de serrage de poigne était de 65 %. L’EVA douleur moyenne était de 1,4 /10. Les résultats radiologiques sont présentés.

Inclure l’arthroscopie dans la prise en charge des LFP-FLPL présente plusieurs avantages, notamment l’élimination de l’hématome intra-articulaire et le diagnostic exhaustif des lésions. A la suite des travaux de plusieurs auteurs, nous confirmons sur un nombre de cas significatifs, l’absence de complications radiologiques majeures et / ou de lésions passées inaperçues. La moyenne du résultat clinique est similaire à ce que l’on peut observer d’un traitement à ciel ouvert réussi d’une LFP-FLPL mais le nombre de complications majeures est extrêmement réduit.

Les auteurs recommandent l’utilisation de l’arthroscopie, isolée ou associée, dans la prise en charge des LFP-FLPL fraiches.

P32 Apport de l’immunohistochimie au diagnostic de certitude d'une volumineuse tumeur glomique de l’avant-bras avec atypies morphocliniques.

La tumeur glomique (TG) est une prolifération bénigne neuro-myo-artériels, rare et hamartomateuse des cellules des corpuscules de Masson. Infra centimétrique, elle siège dans 75% des cas aux mains et aux doigts, exceptionnellement extradigitale. La douleur est évocatrice si elle accompagne une petite masse violacée. L’IRM, mieux l’angio-IRM trouve son intérêt devant les atypies morphocliniques caractérisant la forme profonde extradigitale. La certitude diagnostic est immunohistochimique; le pronostic est bon après exérèse totale, la récidive et la dégénérescence sont exceptionnelles.

Notre observation est celle d’une femme de 47 ans, se plaignant depuis trois ans d’une masse douloureuse dorsale à l’avant-bras droit accompagnée de paresthésies radio-medio-ulnaires, aggravées par le froid. L’IRM évoque un liposarcome myxoide ou une tumeur desmoide et l’EMG confirme la compression nerveuse. Une biopsie par voie dorsale est décidée dans un premier temps, orientant le diagnostic à la TG. L’exérèse tumorale en monobloc se fait par abord itératif. La masse est volumineuse, oblongue, ferme, encapsulée, mesurant (70 x 25 x 15) mm avec des logettes à contenu sérohématique; l’étude microscopique montre une prolifération monotone de cellules rondes et l’immunohistochimie confirme la TG avec positivité des marqueurs AML.

Régression immédiate des paresthésies avec analgésie totale. Aucune récidive signalée au dernier recul de quatre ans.

La TG typique digitale est infra centimétrique, violacée, sous cutanée pulpaire ou sub-unguéale, rouge à la trans-illumination, douloureuse spontanément et à palpation-pression avec hypersensibilité au froid. La forme extradigitale, est atypique, volumineuse et profonde, avec compression nerveuse dominant le tableau. Les caractéristiques de la douleur peuvent manquer. L’hétérogénéité morphologique déroute l’exploration et le diagnostic étiologique, portant à confusion avec de nombreuses tumeurs des tissus mous, bénignes ou sarcomateuses telles que: hemangioblastome, léiomyome, liposarcome, léiyomyosarcome, angiosarcome, myofibrosarcome. En fonction de la proportion des constituants neuro-myo-artériels elle réalise une forme glomique solide, un glomangiome ou un glomangiomyome.

La TG extradigitale profonde et volumineuse est exceptionnelle de diagnostic difficile. La douleur est révélatrice lorsque sa triade caractéristique est retrouvée. Isolée, elle peut susciter de nombreuses consultations pluridisciplinaires en vain, faisant errer parfois plusieurs années le diagnostic que l’IRM oriente sans spécificité ni sensibilité, il est obtenu après exérèse chirurgicale et étude immunohistochimique.

CO064 Intérêt de la technique d'Ishiguro modifiée dans le traitement des mallet finger osseux.

L’indication chirurgicale des lésions de type mallet finger osseux ne fait pas encore consensus. Il est globalement admis, selon les méta-analyses récentes, qu’une chirurgie est indiquée en cas de présence d’une fragment osseux supérieur à 30 % de la surface articulaire et/ou de l’existence d’une sub-luxation palmaire de P3. De nombreuses techniques chirurgicales ont été décrites, percutanées ou par voie ouverte. La technique d’embrochage décrite par Ishiguro en 1997 offre de bons résultats. Toutefois, elle ne permet pas toujours d’obtenir un résultat radiologique tout à fait satisfaisant. Nous décrivons ici notre expérience de l’utilisation de la technique d’Ishiguro modifiée par Chung and al. en 2012.

La technique chirurgicale modifiée consiste à mettre en place une première broche intra-focale avant de positionner la broche console puis enfin la broche d’arthrorise. Ceci permettant souvent d’obtenir une meilleure réduction et une stabilisation du fragment osseux.

Dans notre série, 20 patients ont été opérés entre 2017 et 2021. Sur ces 20 patients, 12 ont bénéficié cette technique modifiée en fonction des constatations per-opératoires. Deux de ces patients présentaient des fractures datant de plus de 5 semaines. Les résultats étaient satisfaisants avec une bonne réduction et consolidation radiographique. Cliniquement, le déficit d’extension post opératoire moyen était inférieur à 6°. Nous avons déploré une seule complication de type ostéo arthrite, résolutive sous antibiothérapie sans séquelle. Il n’y avait pas à moyen ni long terme de déformation unguéale ou d’enraidissement.

Le traitement par embrochage des fractures de type Mallet finger est couramment utilisé. Il s’agit d’une technique relativement simple et reproductible montrant de bons résultats. Toutefois en cas de chirurgie retardée, d’un large espace inter-fragmentaire ou d’une rotation du fragment l’ostéosynthèse peut s’avérer plus complexe.

Nous pensons que l’adjonction de cette troisième broche peut être une astuce utile et efficace afin d’optimiser la réduction anatomique.

CO015 Treatment Of First Carpometacarpal Arthritis Treated With Trapeziectomy and APL Suspensioplasty. A Reliable and Cost-Effective Method.

The osteoarthritis (OA) of the base of the thumb affects approximately 7% of the men population and it is doubled in women. The patients suffering from OA at the first carpometacarpal (CMC) joint are initially treated conservatively. If the conservative treatment is not successful, operation is indicated. There are several options for the operative treatment of CMC OA. The purpose of the present study is to present the radiological and clinical results of trapeziectomy and abductor pollicis longus (APL) suspensioplasty in a series of patients with a minimum follow-up of 12 months.

Between 2017-2021, 20 patients were operated in our department for arthritis in the first carpometacarpal joint. All patients underwent trapeziectomy and the flexor carpi radialis (FCR) tendon was exposed. After that the APL tendon was isolated and dissected proximally approximately 5 to 6cm from its distal insertion and it’s looped around the FCR tendon at the bottom of the surgical field. The Visual Analogue Scale was measured pre and postoperatively as well as the Disabilities of the Arm Shoulder and Hand (DASH) questionnaire.

There were 8 men (40%) and 12 women (60%). 9 patients (45%) were operated in the right hand whereas 11 (65%) in the left hand. The mean VAS was improved from 7 preoperatively to 4 postoperatively. The DASH score was also improved from 52 to 18.

According to our results, trapeziectomy and APL suspensioplasty may provide satisfactory clinical results. Despite the fact that newer techniques have been introduced, we believe that this technique offers satisfactory results with the minimum cost.

Trapeziectomy and APL suspensioplasty still remains a reliable surgical option for the treatment of first carpometacarpal arthritis

CO066 2-Stage Flexor Reconstruction With A Mean Follow-Up of 5 Years. An Observational Study.

Introduction: Flexor tendon rupture is a common injury which remains a challenge for the surgeon. In acute ruptures, the end-to-end repair is the most common technique. However, in chronic ruptures other techniques should be taken into consideration. One of these techniques is the two stage flexor tendon reconstruction using a loop between the flexor digitorum superficialis (FDS) and flexor digitorum profundus (FDP) (Paneva technique). The purpose of the present study is to present mid to long term results with this technique.

Between 2007 and 2015, 56 patients were operated with two stage flexor reconstruction for chronic flexor tendon ruptures. All patients underwent two operations with an interval of three months between the operations. In the first operation an end-to-end loop of FDS and FDP is created, and a silicon rod is inserted under the pulleys of the finger. In the second operation the proximal end of the FDS is identified and cut. With the help of the silicon rod the tendon is passed under the pulleys and attached at the distal phalanx. All patients filled the DASH score preoperatively and at the last follow-up. The total active motion (TAM) of the finger was also measured at the last follow-up.

The mean age of the patients was 34,72 years (range 22-57 years). 36 patients were men (64%) and 20 were women (36%). There were 20 cases (36%) of the index finger, 20 (36%) of the middle finger 11 (20%) the ring finger and 5 cases (8%) the small finger. Mean DASH score was improved from 21.53 preoperatively to 4.23 at the last follow-up. The mean TAM was 183o. There were complications postoperatively in three patients. Two of them were infections and one palmar contraction of the distal interphalangeal joint.

The advantages of the described technique are: the stronger graft which is also intrasynovium compared to palmaris longus, there’s no donor site morbidity, there’s one suture site and it can be performed in children. Disadvantages are the size of tendons in the small finger and the anchoring in the distal phalanx.

The two-stage reconstruction technique is a reliable treatment method for chronic flexor tendon ruptures. However, it demands not only surgical experience but also patient’s compliance for the better result.

P58 Pseudarthrose congénitale du radius et NF1. Réflexions autour de la prise en charge et revue de la littérature.

La pseudarthrose congénitale du radius dans le cadre des Neurofibromatoses (NF1)est rare, 67 cas sont rapportés dans la littérature. Le diagnostic est parfois fait au décours d’un traumatisme mineur La prise en charge a longtemps été controversée et aboutit encore a des mauvais résultats. Elle va de la simple immobilisation, à l’ostéosynthèse simple (par brochage, plaque, ou fixateur externe en passant par l’électrostimulation. Le recours au transfert de fibula vascularisé semble donner actuellement les meilleurs résultats. Néanmoins, plusieurs éléments sont encore discutés : l’âge de la chirurgie, le bilan préopératoire qui conditionnera la résection et les anastomoses microchirurgicales, le type et les modalités de la stabilisation osseuse, la durée d’immobilisation et le suivi au long cours.

Nous rapportons 1 cas supplémentaire d’une petite fille âgée de 2 ans au moment de la découverte de la lésion. Elle a bénéficié d’une résection de la zone de pseudarthrose de la zone pathologique supposée sur l’IRM. Le greffon de fibula a été ostéosynthésé par une broche centromédullaire introduite au dessus de la plaque de croissance du radius distal.

La consolidation proximale a été obtenue en 2 mois, mais une pseudarthrose distale attribué à une stabilisation insuffisante a motivé une reprise chirurgicale à 5 mois avec greffe et brochage traversant le cartilage de croissance.la consolidation a été obtenu 4 mois plus tard et la surveillance a permis d’observer une reprise de la croissance avec ascension de la broche (laissée en place), et récupération de la mobilité du poignet au dernier recul (10 ans postopératoire)

La prise en charge de cette pathologie demeure un challenge sur le plan thérapeutique. La résection étendue avec transfert de fibula vascularisée permet selon les données récentes de la littérature d’apporter une réponse. La stabilisation du greffon doit faire appel chez ces os de petite taille à une synthèse stable. Même s’il est couramment admis que l’osthéosynthèse centromédullaire est à éviter, il apparait au vue de la littérature et de cette observation qu’elle peut être utilisée sans retentissement pour l’évolution du greffon

Au vu de cette nouvelle observation et au regard des données de la littérature, le traitement de ces pseudarthroses doit faire appel de première intention après analyse IRM précise de l’étendue des lésions à une résection large, avec reconstruction par fibula vascularisée et stabilisation par brochage centromédullaire axial chez les jeunes enfants pouvant traverser la plaque de croissance si nécessaire. Une surveillance au long cours est nécessaire pour évaluer la croissance et l’apparition toujours possible d’une atteinte de l’ulna.

P23 Chirurgie secondaire des tendons fléchisseurs en Zone 2 dans un environnement chirurgical à ressources limitées : Notre expérience dans la chirurgie du sauvetage fonctionnel des doigts longs par fixation du fléchisseur profond sur la deuxième phalange.

Dans un environnement chirurgical à ressources limitées, l’on observe fréquemment des doigts longs non fonctionnels dus aux lésions non traitées de deux tendons fléchisseurs (superficiel et profond) en Zone 2, et ces séquelles s’accompagnent parfois des lésions de parties molles de la troisième phalange associées ou non à des atteintes osseuses, rendant impossibles toute réparation nécessitant une fixation du tendon fléchisseur profond à la base de la troisième phalange en vue d’obtenir la flexion de l’interphalangienne distale.

Il s’agit d’un rapport d’une série des cas cliniques. L’intervention est effectuée le plus souvent sous anesthésie du membre supérieur (bloc nerveux) ou générale. La réparation est effectuée au travers de la cicatrice et agrandit à ses extrémités, en zig-zag (technique de Bruner). La fixation du fléchisseur profond ou de sa greffe est faite selon le principe du pull-out transosseux au niveau de de la deuxième phalange, l’articulation interphalangienne distale étant soit arthodésée, soit tenodésée. La protection des sutures est assurée par une orthèse dorsale ante-brachio-palmaire, poignet de la rectitude à 30°de flexion, MP à 40° de flexion et IP en extension durant 30 à 45 jours. La rééducation est donc précoce afin de restaurer d’emblée le glissement tendineux et éviter les adhérences.

De 2012 à 2022, nous avons traité huit doigts longs pour une chirurgie secondaire des tendons fléchisseurs en Zone 2, présentant des lésions de deux tendons fléchisseurs avec des hypotrophies pulpaires associées à des lésions osseuses (lésions lytiques, ostéoporose). Nous avons réalisé pour deux doigts une suture tendineuse directe et pour les six autres doigts, une chirurgie en deux temps avec greffe tendineuse du tendon du long palmaire. La fixation du tendon ou de la greffe a été faite selon le principe du pull-out transosseux au niveau de de la deuxième phalange. Les résultats attendus ont été observés, la flexion des phalanges moyennes sur les phalanges proximales et des phalanges proximales sur les métacarpiens.

Dans les pays à ressources limitées, plusieurs circonstances traumatiques ou tentatives chirurgicales malheureuses rendent impossibles la restauration fonctionnelle de l’interphangienne distale. Il est cependant possible de réaliser un sauvetage fonctionnel en implantant le fléchisseur profond ou sa greffe à la base de la deuxième plalange selon le principe du pull out transosseux

Il s’agit donc d’une alternative technique devant l’impossibilité de toute réparation au niveau de la troisième phalange dans un environnement chirurgical à ressources limitées.

P24 Chirurgie des tumeurs glomiques pulpaires : intérêt d’une voie d’abord au cas par cas.

La tumeur glomique est une prolifération neuromyo-artérielle bénigne très rare, qui siège principalement au niveau unguéal. Généralement, il existe trois localisations : sous-unguéale, pulpaire et latéro-pulpaire. La localisation pulpaire est exceptionnelle. L’imagerie médicale joue un rôle important dans le diagnostic et, la certitude diagnostique est apportée par l’histologie. Dans tous les cas, le traitement est chirurgical et repose sur l’exérèse complète. L’objectif de cette étude est de discuter, à travers ce cas, sur les voies d’abord possibles pour les localisations pulpaires.

Une dame de 60 ans, a consulté pour une tuméfaction d’environ 5 mm au grand axe, ferme, siégeant au niveau de la pulpe du pouce droit, très douloureuse et très sensible au toucher avec un antécédent d’une tentative d’une première exérèse de la tumeur avec récidivive. Les radiographies standards ont objectivé une érosion osseuse de la phalange distale. L’échographie mettait en évidence une formation hypoéchogène, bien limitée et encapsulée. L’IRM montrait un T1 en hyposignal, un T2 en hypersignal et une visibilité de nombreux vaisseaux périlésionnels témoignant de son hypervascularisation. Le diagnostic d’une tumeur glomique pulpaire récidivante a été retenue. Une voie d’abord directe pulpaire arciforme adaptée à la localisation de la tumeur nous a permis à réaliser une exérèse chirurgicale complète de la tumeur, avec confirmation du diagnostic à l’anatomopathologie. Les suites opératoires ont été simples avec une disparition rapide et spectaculaire de toute de la symptomatologie. La cicatrisation a été obtenue par première intention.

La voie d’abord des tumeurs glomiques sous unguéales a divisé les chirurgiens en partisans de l’abord direct trans-unguéal et ceux préférant l’abord latéral. La voie d’abord idéale serait celle qui permet une large exploration, une facilité de l’ablation complète de la lésion. Une voie qui éviterait le décollement de l’ongle, qui même reposé, entraîne souvent une gêne jusqu’à la repousse complète avec le risque de dystrophie unguéale, complication parfois mentionnée. La voie latéro-unguéale en décollant le complexe unguéal semble être une technique donnant le moins de complications – par sa simplicité d’exécution, sa qualité de bonne exposition permettant ainsi une exérèse la plus complète possible. La voie pulpaire parait la mieux adaptée pour les localisations pulpaires. Mais la forme de l’incision devrait s’adapter au cas par cas, en vue d’une exérèse complète de la tumeur.

Pour les localisations pulpaires, en vue d’obtenir une exérèse complète, la voie d’abord devrait être la plus directe, et adaptée au cas par cas.

P25 Est-ce le premier cas de la maladie de Dupuytren chez un enfant africain noir ? Discussion clinique et histologique.

La maladie de Dupuytren, est une affection chronique bénigne, progressive, fibro-proliférative, développée à partir de l'aponévrose palmaire de la main. Il est très rare de la trouver dans la tranche d'âge pédiatrique. L’auteur n’a pas trouvé dans la littérature d’études avec confirmation histologique rapportant la maladie de Dupuytren chez un enfant africain de peau noire. L’originalité de ce travail réside dans la rareté de telles études avec le premier rapport d’une telle observation.

Un enfant de 10 ans, africain de peau noire et indemne de toute charge génétique caucasienne, a connu une chute à la paume de la main, sans plaie ni hématome avec l’apparition une année après sur le site du traumatisme d’un nodule ferme, douloureux lors du verrouillage de la prise. La radiographie de la main était normale. L’échographie a objectivé une lésion tissulaire. La chirurgie a découvert une tumeur fibreuse intéressant l’aponévrose palmaire superficielle moyenne aux dépens des bandelettes pré-tendineuses, masse nodulaire adhérente aux tendons fléchisseurs. La chirurgie a consisté en une exérèse de la tumeur fibreuse nodulaire avec l’environnement aponévrotique immédiat. Les résultats de la chirurgie ont été très satisfaisants : disparition de la tuméfaction et de la douleur lors du verrouillage de la prise. Le résultat de l’analyse anatomopathologique et immuno-histochimique avait confirmé l’aspect histopathologique d’une fibromatose superficielle (contracture de Dupuytren).

Est-ce une Maladie de Dupuytren ou une Fasciite nodulaire chez un enfant noir africain ? Pas de preuves solides que la masse retirée de la main de l'enfant puisse effectivement être une maladie de Dupuytren : la localisation anatomique du nodule très proximale et ulnaire. Le site semble plus lié à l'aponévrose des muscles hypothénar et en l'absence d'une rétraction, on ne peut conclure que la masse est un Dupuytren clinique. Bien que compatible avec Dupuytren, l'histologie est aspécifique et il n'existe malheureusement pas de marqueur spécifique de cette pathologie. En effet, des facteurs tels que l'âge du patient, l'apparition rapide d'un nodule post-traumatique sous-cutané douloureux au niveau de l'éminence hypothénar, ainsi que l'aspect macroscopique du nodule en continuité avec l'aponévrose musculaire, visible en peropératoire, ce sont des éléments qui peuvent plaider aussi en faveur de la fasciite nodulaire.

Un traumatisme à la paume de la main chez un enfant africain de peau noire peut être à la base du développement de la maladie de Dupuytren. Un examen anatomopathologique et immuno-histochimique est nécessaire pour la confirmation et le diagnostic différentiel de la maladie. La chirurgie, si elle est nécessaire, comporte l’exérèse de la masse fibreuse nodulaire avec son environnement aponévrotique immédiat. Il se dégage de cette étude, probablement le premier rapport d’un tel cas, que la maladie de Dupuytren, bien que rare, existe chez l’enfant africain de peau noire indemne de toute charge génétique caucasienne. Il faudra le rechercher dans nos pratiques quotidiennes de chirurgie de la main chez l'enfant africain à peau noire.

CO044 Réapparitions des brides-rétractions aux doigts post-brûlure quelques années après une première chirurgie réparatrice dans une population des enfants africains à peau noire au cours de croissance.

Les séquelles de brûlures de doigts sont fréquentes auprès des enfants africains de peau noire, cela à cause de l’incidence élevée de brûlures et d’un accès limité au traitement standard. Les cicatrices pathologiques (hypertrophiques, chéloïdiennes) sont endémiques dans certaines régions d’Afrique. A notre connaissance, il n’existe pas de travaux publiés consacrés uniquement aux réapparitions des brides-rétractions aux doigts post-brûlure quelques années après une première chirurgie réparatrice dans une population des enfants africains à peau noire au cours de croissance.

Il s’agit d’une étude rétrospective observationnelle, allant de janvier 20018 à décembre 2022. Les paramètres étudiés ont été : le sexe, l’âge de l’enfant à la première chirurgie, l’âge de l’enfant à la deuxième chirurgie réparatrice, le type de traitement initial, le délai et l’âge de réapparition des nouvelles lésions (brides, rétractions), les antécédents individuels ou familiaux des cicatrices pathologiques, les types de lésions observées, les types de traitement proposé.

Un total de 34 doigts a été observé chez 14 enfants, soit 11 mains. Huit patients étaient du sexe masculin et 6 du sexe féminin. L’âge au moment de la première réparation des brides-rétractions était compris ente 1 à 4 ans. Le délai moyen de réapparition des lésions était de 2 ans avec des extrêmes allant de 5 à 31 mois. Vingt-un doigts ont bénéficié initialement des plasties en Z (61,7 %) et 14 doigts de greffe de peau totale (41,1 %).

Plusieurs facteurs peuvent influencer les récidives de ces cicatrices: la technique chirurgicale utilisée, le moment de la réparation, l'âge du patient, les facteurs de croissance de l'enfant. Les éléments de la genèse des cicatrisations pathologiques (hypertrophiques chéloïdiennes) chez les sujets à peau noire ne sont pas à exclure.

Les résultats préliminaires de la présente étude, la première à son genre, malgré le faible nombre de la population étudiée et du faible recul, montrent l’intérêt d’une étude approfondie sur le meilleur moment d’une réparation primaire des séquelles de brulure de la main chez l’enfant africain à peau noire en cours de croissance et sur l’âge optimal de l’enfant éligible pour cette chirurgie. Egalement des recherches approfondies sur la nature histopathologique des tissus excisés, les antécédents individuels et familiaux de cicatrisation, s’avèrent importantes pour cette population vivant en zone endémique des cicatrices pathologiques

CO037 Prescription d'antibiotiques dans les plaies de main de l'enfant.

La prescription d'antibiotiques (atb) pour la prise en charge des plaies de main explorées au bloc opératoire chez l'enfant en France est encore aujourd'hui non consensuelle. L'objectif pimaire de ce travail était d'évaluer la conformité de la prescription d'atb lors d'explorations de plaies de main chez l'enfant après la diffusion d'un logigramme de prescription réalisé sur les bases d'un chemin clinique. Une injection intra-veineuse d'atb au bloc était proposée systématiquement devant une plaie articulaire, une plaie souillée et une morsure et/ou datant de plus de 24 heures. L'objectif secondaire était d'évaluer le risque d'infection en fonction de la prescription d'atb.

Une étude prospective monocentrique a été réalisée, analysant les plaies de la main prises en charge au bloc opératoire pédiatrique de 2019 à 2023. Nous avons noté les données démographiques, les caractéristiques spécifiques de la plaie, le délai entre la plaie et l'intervention, la prescription d'atb ou non, le nombre du sur- ou sous-prescription et la survenue de complications infectieuses. Une analyse statistique (test exact de Fisher) comparait le nombre de plaie infectées en fonction de la prescription d'atb.

Au total, 239 enfants (179 garçons) ont été inclus avec un âge moyen de 8 ans (0.8-16 ans). Il y a eu 103 injections d'atb dont 81(78,6%) conformes au logigramme (16 plaies articulaires, 32 plaies souillées, 21 morsures, 12 délai supérieur à 24h). 136 patients n'ont pas reçu d'atb dont 126 étaient conformes au logigramme. Dix patients (4 ayant reçu des atb et 6 sans atb) ont présenté des signes d'inflammations et/ou des signes infectieux, sans différence statistiquement significative entre les deux groupes (p=0.8).

Cette étude a montré que la mise en place d'un logigramme a permis d'harmoniser la prescription d'atb dans les plaies de main sans augmenter statistiquement le risque infectieux qui est une complication rare en chirurgie de la main et notamment chez l'enfant exempts de comorbidité. Nos données sont conformes aux travaux réalisés par la SFCM et dans la littérature.

La diffusion de ce logigramme présente un réel intérêt économique et écologique, diminuant à la fois les sur-prescription d'atb et la durée des séjours hospitaliers. De nouvelles études prospectives contrôlées randomisées multicentriques permettront de confirmer nos résultats.

P62 Résultats cliniques à moyen/long terme des arthrodèses des interphalangiennes distales et interphalangienne du pouce par implant Xfuse.

L’implant XFuse (Stryker) fait partie de l’arsenal thérapeutique de l’arthrodèse des interphalangiennes distales des doigts longs et interphalangienne du pouce depuis une dizaine d’années. Cet implant permet une ostéosynthèse interne dont le design était novateur lors de sa mise sur le marché. Depuis, la littérature nous a montré que le taux de consolidation semble similaire aux autres moyens de fixation. Mais peu d’études se sont attachées aux résultats cliniques et fonctionnels à moyen/long terme de ce type d’implant. L’objectif de ce travail était de revoir les patients porteurs de cet implant au plus long recul.

Notre étude était monocentrique, rétrospective, multi opérateurs. Les critères d’inclusion étaient les patients majeurs opérés d’une arthrodèse d’IPD des doigts longs ou IP du pouce par XFuse pendant la période du 1er janvier 2012 au 1er janvier 2022. Le critère d’évaluation principal était la consolidation à 3 mois Les critères secondaires étaient Les résultats cliniques et fonctionnels évalués par l’échelle numérique de la douleur (EN) sur 10 points, par le QDASH et la satisfaction du patient, ainsi que le taux de complications. Les résultats radiologiques comprenaient l’étude de la correction de la déformation dans le plan frontal, et la corrélation entre l’angle de flexion de l’implant et l’angle mesuré chez les patients.

Notre cohorte rétrospective a compté 34 patients dont 70% de femmes, avec 39 arthrodèses réalisées à l’aide de l’XFuse (Stryker) sur un suivi moyen de 6 ans. Le taux de consolidation était de 83% à 3mois. Nous avons retrouvé au plus long recul une EN à 0,7, un QDASH à 18,5 et une satisfaction importante. La dysesthésie au froid était la complication la plus fréquente dans cette étude. Un seul patient- a été repris pour pseudarthrodèse. Nous n’avons eu a déplorer aucune infection post-opératoire, aucun SDRC.

Bien que cet implant ne soit plus commercialisé depuis 2022, le type de fixation interne des arthrodèses distales des doigts est toujours valide et sur le marché. Même en cas de pseudarthrodèse, cette fixation interne apporte une stabilité forte ce qui explique les bons résultats cliniques et l’indolence.

Cette étude apporte des éléments sur l’efficacité clinique et la viabilité de ce type d’implant de fixation des arthrodèses distales des doigts à moyen/long terme.

CO079 Conception d’un simulateur d’arthroscopie de poignet en impression 3D.

L’arthroscopie est devenue un outil diagnostic et thérapeutique incontournable dans la prise en charge des pathologies du poignet. La maitrise de cette technique demande une longue courbe d’apprentissage. Actuellement il n’existe pas de simulateur procédural pour s’initier et se perfectionner à l’arthroscopie du poignet. Le but de ce travail est de créer et d’évaluer un simulateur d’arthroscopie du poignet abordable et facilement utilisable. Ce simulateur a pour objectif de se rapprocher de la position opératoire et de reproduire le plus fidèlement possible l’anatomie arthroscopique d’un poignet normal.

Ce simulateur a pour objectif de reproduire la position opératoire et l’anatomie arthroscopique la plus fidèle possible. Le choix des matériaux doit permettre le meilleur compromis entre reproduction anatomique et intérêt pédagogique. Après une étude de faisabilité, le choix du type de simulateur s’est porté vers la conception d’un simulateur synthétique procédural produit par impression 3D. La modélisation est effectuée à partir de la segmentation d’un poignet appartenant à un volontaire sain. Le développement et les modifications innovantes apportées à chaque version suivent un processus de conception fixe : objectifs, modélisation, impression et résultats. Afin de juger chaque version, une caméra d’otoscopie a été sélectionnée pour sa qualité vidéo, son faible coût, et sa facilité d’utilisation après comparaison de différents modèles.

Pendant la période de recherche et développement qui aura durée 2 ans, plusieurs versions sont concrétisées pour aboutir à une version estimée prête à la simulation. Une résine rigide est utilisée pour les os et une résine plus souple est sélectionnée pour les tissus mous (enveloppe cutanée, ligaments et tendons). Les principaux ligaments essentiels en anatomie arthroscopique sont modélisés. Les espaces interosseux sont augmentés artificiellement pour reproduire la traction exercée sur les os du carpe. Un support est conçu pour maintenir le poignet verticalement. Le coût des matériaux utilisés pour la conception de ce simulateur est d’environ 200€.

Le coût budgétaire de ce simulateur est abordable pour la plupart des centres de formation. Il ne comprend pas les heures d’ingénierie, les logiciels et les imprimantes. Les plastiques et résines employés sont restreints aux matières utilisables par les imprimantes de la plateforme. Les ligaments scapholunaire, lunotriquétral, triangulaire et les ligaments palmaires extra-articulaire sont modélisés et reproduisent l’anatomie arthroscopique du carpe. Cette adaptation pédagogique est évaluée dans un second temps sur des internes, docteurs juniors et séniors. Les résultats, en cours et très encourageants, pourront être partagés lors du congrès.

La qualité et le faible coût de ce simulateur d’arthroscopie du poignet encouragent son exploitation afin d’offrir aux chirurgiens un environnement d’apprentissage mettant en place des conditions réalistes d’intervention. Les perspectives sont la création ultérieure de modèles « pathologiques » permettant d’accompagner au mieux les étudiants au fil de leur formation.

VF08 Vidéo-flash: Lambeau de Joshi et Pho pour les pertes de substances pulpaires subtotales.

Les pertes de substance de la pulpe des doigts sont reconstruites avec des objectifs de: 1)restaurer la couverture pulpaire 2) ainsi que la sensibilité epicritique 3) en créant le moins de sequelles possibles. Parmi les solutions à envisager pour les pertes de substance étendues voire subtotales de la pulpe, le lambeau décrit par Joshi puis modifié par Pho constitue une option intéressante pourtant peu utilisée. Ce lambeau homodigital est unipediculé antérograde à palette dorso-latérale. Il recrute la face dorso-latérale de P 3 adjacente à la pulpe restante et son pedicule.

Technique : 1) Dessin recrutant la pulpe restante et contournant à 1 mm le repli latéral et dorsal de l’ongle 2) Hemi-brunner jusqu’à la base du doigt en dégageant des lambeaux cutanés qui ménagent le pédicule sous-jacent et toute son ambiance graisseuse 3) Dissection disto-proximale en ayant soin de ne pas léser la matrice à la face dorsale, et disséquant en profondeur de P3 la pulpe restante 4) dissection du pedicule avec coagulation des arcades d’Edwards jusqu’en proximal , en manageant les veines commitantes. 5) mise en place de la palette sur la face antérieure de P3 par aiguille et quelques points 6) Suture lache de l’abord en hemibrunner 7) Greffe de peau à partir de l’eminence hypothenar (greffe de Patton) et posée sur la PDS dorso-latérale

Quelques mots expliciteront le suivi post-opératoire et quelques photos des résultats.

Même si la peau est fine sur la partie dorso-latérale, celle-ci conserve grâce au pédicule adjacent une bonne sensibilité.

Le lambeau de Joshi et Pho constitue une solution de choix, tres fiable et aisée pour la couverture des pertes de substances etendues voire de la pulpe. Il est particulièrement utile dans l’arsenal du chirurgien de la main lors de prises en charge urgentes.

P26 Le lambeau « flip-flap », une alternative pour la couverture des pertes de substances étendues de la face dorsale des doigts longs.

La couverture en urgence des traumatismes délabrants de la main et des doigts représente fréquemment un défi en chirurgie de la main. Nous présentons le cas d’un patient ayant une perte de substance dorsale longitudinale des doigts longs, avec exposition osseuse et tendineuse, traitée par lambeau de couverture homodigital retourné cellulo-graisseux de type « flip-flap » palmaire.

Il s’agissait d’un patient de 37 ans, travaillant dans le bâtiment, victime d’un traumatisme délabrant de la face dorsale de la main, touchant les doigts longs sur toute leur longueur. Après parage, ostéosynthèse par broches des fractures de phalanges et réparation des lésions tendineuses par plasties locales ou sutures, la couverture de chaque doigt a été réalisée grâce un lambeau homodigital de tissu cellulo-graisseux, prélevé en sous-cutané à la face palmaire du doigt, retourné autour de son pédicule collatéral, puis fixé à la face dorsale. La face superficielle des lambeaux a été laissée en cicatrisation dirigée. Le patient a été suivi de manière hebdomadaire jusqu’à cicatrisation complète puis mensuellement.

La cicatrisation cutanée complète a été obtenue en 4 semaines, sans nécrose des lambeaux, ni surinfection locale. Au dernier recul à 9 mois, le patient présentait des raideurs articulaires attribuables au traumatisme ostéo-tendineux sous-jacent, avec des distances pulpe-paume allant de 0 à 2 travers de doigts. Il avait repris son activité professionnelle à 6 mois. Aucune morbidité n’a été notée à la face palmaire des doigts.

La couverture de la face dorsale des doigts fait généralement appel à des lambeaux de routine (Hueston, latéro-digital) ou pédiculés plus complexes (inter-métacarpien, cross-finger). Le lambeau utilisé ici est l’application plus étendue d’un lambeau cellulo-graisseux palmaire homodigital, précédemment décrit pour des pertes de substances dorsales plus limitées. Ce lambeau s’est avéré simple de réalisation à la manière d’un cross-finger palmaire homodigital. Il a montré son efficacité pour la couverture des lésions ostéo-tendineuses. Cependant, la nature rétractile des cicatrices après cicatrisation dirigée pourrait faire discuter l’utilisation d’une greffe de peau complémentaire de première intention.

Le lambeau homodigital palmaire cellulo-graisseux retourné de type « flip-flap » palmaire est une option intéressante pour couvrir une perte de substance concernant l’ensemble de la face dorsale d’un doigt, sans morbidité notable.

CO107 Faut-il encore convier les patients en réunion de service pluridisciplinaire ?

Les réunions de service en présence des patients sont une pratique traditionnelle dans les services de chirurgie, permettant une réflexion collégiale et une formation des internes. Cette pratique accorde au patient un temps personnalisé d’examen et d’écoute, avec une réflexion thérapeutique centrée sur son individualité. Pourtant, de nombreux hôpitaux ont abandonné cette pratique. Cette étude prospective a pour objectif de démontrer un ressenti positif pour les patients, pour déterminer si cette pratique doit perdurer.

Les patients inclus de manière prospective étaient conviés en réunion de service par leur chirurgien sur une période consécutive de 6 mois. Ils présentaient des pathologies complexes et chroniques du membre supérieur (plexus, poignet douloureux, séquelles de traumatismes lourds, algodystrophie, etc). Un questionnaire anonyme leur a été soumis portant sur leur ressenti lors de la consultation, leur gêne ou leur anxiété, l'impact sur leur compréhension de la pathologie et des options de traitement, ainsi que leur confiance et leur adhésion au traitement proposé. Les réponses ont été analysées de façon descriptive.

43 patients ont été inclus, d’âge moyen 38 ans. Parmi eux, 9 avaient déjà participé à la réunion de service. Concernant le ressenti, 28% des patients se sont déclarés légèrement anxieux et 4% ont été gênés par la réalisation de l’examen clinique. Concernant leur pathologie, 87% des patients ont estimé que la réunion avait contribué à une meilleure compréhension de leur pathologie et des traitements possibles. Enfin, cet échange a renforcé la confiance en leur chirurgien et leur adhésion au traitement dans respectivement 71% et 78% des cas.

L’approche globale centrée sur le patient est de plus en plus recommandée dans les prises en charges actuelles. La participation des patients améliore leur compréhension de leur pathologie et leur adhésion au traitement. Ce temps dédié leur permet de poser des questions parfois non abordées en consultation. Enfin, la participation de chirurgiens seniors et d’autres spécialistes (radiologues, médecin rééducateurs, algologues, para-médicaux) permet de conforter le patient quant aux décisions thérapeutiques. Peu d’études en chirurgie ont été faite sur le sujet, hormis en cancérologie.

Cette étude montre un impact positif pour les patients de leur visite en réunion de service. Cette pratique, utile tant pour les chirurgiens que pour l’enseignement des internes, conserve donc toute sa place pour permettre aux patients d’être de meilleurs acteurs de leur prise en charge.

P34 La prise en charge diagnostique et thérapeutique d’une tumeur de l’avant-bras gauche chez un violoniste : cas clinique et revue de la littérature.

La prise en charge des musiciens professionnels est particulière devant la forte demande fonctionnelle et la sensibilité particulière de ces patients.

Nous rapportons le cas d'un patient de 65 ans, violoniste professionnel et chef de chœur, qui consulte pour une tumeur située à la face palmaire de l’avant-bras gauche, à la jonction tiers moyen/tiers distal, associée à des mouvements involontaires à type de tremblement et d'enroulement en flexion de l'annulaire et de l'auriculaire gauche. La tumeur existe depuis 15 ans et a récemment augmenté de volume. Les mouvements involontaires sont présents depuis 6 mois, uniquement lors de la pratique instrumentale, la rendant impossible. Il existe un Tinel douloureux sur la lésion. Il n’a aucune gêne au quotidien. A l'examen clinique avec son instrument, il y a une perte de justesse et du phrasé musical, une insuffisance de couverture de la touche par les deux derniers doigts et un manque de force à l'appui des doigts sur la touche. Ces mouvements sont présents dès les premières notes jouées. Le mouvement est reproduit en mimant la posture de jeu, à savoir en supination maximale de l'avant-bras.

L’échographie puis l’IRM montraient une tumeur tissulaire de 2 cm de grand axe, bien délimitée, sus-aponévrotique, non adhérente mais avec un effet de masse sur les tendons fléchisseurs de l'annulaire et de l'auriculaire gauche. Une exérèse chirurgicale monobloc a été réalisée et l’analyse anatomopathologique retrouvait un schwannome probablement développé aux dépends d’une branche sensitive du nerf ulnaire. Après la chirurgie, le patient a pu à nouveau jouer du violon à partir de J+7 et les mouvements involontaires ont progressivement disparu en 6 mois. Il n’avait aucune douleur ni déficit sensitivo-moteur d’aval. Il a pu reprendre sa pratique instrumentale au même niveau en 6 mois.

Le diagnostic de dystonie focale du musicien pouvait être envisagé ici devant la présence d’une gêne fonctionnelle à l’instrument et de facteurs de risques (pratique quotidienne intense depuis de nombreuses années, atteinte de la main gauche chez le violoniste). La tumeur a été longtemps asymptomatique et l’augmentation de son volume récent a entrainé un effet compressif sur les tendons fléchisseurs lorsque l'avant-bras était en position de supination maximale.

La prise en charge de cette tumeur a nécessité un examen clinique précis, répété, sans et avec l’instrument du musicien. L’apport de l’imagerie a permis de comprendre la physiopathologie de ses symptômes. La dystonie focale du musicien doit rester un diagnostic d’élimination.

CO138 La procédure WALANT (Wide Awake Local Anesthesia with No Tourniquet) dans la chirurgie de canal carpien : essai thérapeutique randomisé.

La chirurgie du canal carpien se fait en pratique courante sous anesthésie loco-régionale (ALR) tronculaire ou axillaire. Une technique alternative appelée WALANT existe désormais, sans utilisation de garrot pneumatique et sans sédation, permettant une récupération plus rapide de l’usage de sa main après l’anesthésie. L’objectif principal était de montrer que la douleur per-opératoire était comparable avec ces trois techniques.

Il s’agit d’une étude de non-infériorité, monocentrique, randomisée, contrôlée (3 groupes), stratifiée sur l’IMC. 144 patients ont été inclus : 45 dans le groupe WALANT, 50 dans le groupe ALR axillaire et 48 dans le groupe ALR tronculaire. L’âge moyen était de 49.4 ± 10.6 ans, plutôt des femmes (66%), ayant un IMC de 27.33 ± 4.92. Les groupes étaient comparables après randomisation sur les critères démographiques et la gravité de la pathologie. La douleur était évaluée en per-opératoire sur une échelle de 0 à 10. La satisfaction du patient, du chirurgien et de l’anesthésiste était notée du début de l’anesthésie jusqu’à J+1. Les échecs de procédures (sédation, nécessité de gonfler le garrot pour le groupe WALANT) et le taux de rappel en salle de l’anesthésiste ont été analysés. Le patient était suivi à 1 mois, 3 mois et 6 mois post-opératoire.

La différence de douleur per-opératoire entre le groupe WALANT et ALR axillaire était de 0.2 ± 2.0 et entre le groupe WALANT et ALR tronculaire était de 0.9 ± 2.4 sur 10. La non-infériorité avec une marge de 1 de la procédure WALANT versus ALR axillaire ainsi que sa supériorité versus ALR tronculaire (p < 0.0001) ont été démontrées. Ce résultat n’est pas influencé par les potentiels facteurs confondants suivants : douleur globale à l’inclusion, IMC et signes de gravité clinique et électromyographique du canal carpien. L’anesthésiste a été significativement moins souvent rappelé en salle d’intervention dans la procédure WALANT (p = 0.03) et les anesthésistes recommandent principalement la procédure WALANT dans 97.7% des cas (p = 0.03). L’amélioration clinique était similaire dans les 3 groupes en post-opératoire.

La procédure WALANT a une efficacité comparable à l’ALR axillaire et même supérieure à l’ALR tronculaire sur la douleur per-opératoire dans la chirurgie du canal carpien. Elle permet d’éviter l’utilisation d’un garrot pneumatique pendant la chirurgie et la sensation de « bras mort », qui sont souvent mal tolérées par le patient.

La procédure WALANT est une alternative valide aux autres anesthésies loco-régionales dans la chirurgie du canal carpien.

CO075 États des lieux des pratiques des chirurgiens du réseau FESUM sur les réparations nerveuses primaires des nerfs digitaux.

La suture epi-perineurale est admise comme un « Gold Standard » pour la réparation nerveuse primaire des nerfs collatéraux ou nerfs digitaux propres. Les mesures adjuvantes ou greffons suscitent plus de controverses dans la littérature. L’objectif de ce travail était de dresser un état des lieux des différentes pratiques et protocoles de réparation nerveuse primaire des nerfs digitaux auprès des chirurgiens de la main.

Un questionnaire « Google form » a été envoyé aux membres de la Fédération des services d’urgence de la main (FESUM). Les 25 questions de cette enquête portaient sur les participants (spécialité chirurgicale, âge, lieu d’exercice, diplôme, etc.), les techniques de réparation nerveuse et leur justification, ainsi que sur le suivi post-opératoire. Les résultats ont été traités et transmis par le logiciel « Google form ».

Parmi les 323 chirurgiens interrogés, 172 ont répondu, soit 53,2% de participation. La majorité utilise la technique par suture epi-perineurale seule pour réparer les lésions nerveuses sans perte de substance (51,2 %), mais aussi la suture associée au manchonnage veineux (25,6 %) et la suture associée à de la colle biologique (15,7 %). En cas de perte de substance nerveuse, les pratiques se répartissent entre greffe veineuse autologue, conduit synthétique et autogreffe nerveuse. Ce qui semble davantage primer pour les chirurgiens sont la fiabilité et la rapidité du geste technique. Le suivi post-opératoire est en majorité de 6 mois, néanmoins près d’un quart suivent un mois leur patient.

Le choix des chirurgiens du réseau FESUM semble pertinent, les SOS Main réalisant près de 60% des actes en urgence. Si la technique par suture seule est majoritairement utilisée dans les cas des réparations simples, le manchonnage veineux ou la colle biologique associés à la suture semblent en véritable essor. Il faut savoir néanmoins que les colles biologiques ne disposent aujourd’hui d’aucune Autorisation de Mise sur le Marché dans cette indication.

Cette étude apporte un éclairage sur les techniques au quotidien des chirurgiens de la main en matière de réparation des nerfs collatéraux digitaux. Comme la littérature récente sur les mesures adjuvantes et matériaux divers, cette enquête montre l’évolution des pratiques sur le terrain, à la frontière du « Gold standard » que constitue la suture epi-perineurale.

P42 Effet rebond à l’arrêt du traitement par dénosumab d’une Tumeur à cellules géantes de l’extrémité distal du radius.

Les TCG sont des tumeurs osseuses habituellement bénignes et relativement rares, dont les principales caractéristiques sont l’évolution tout à fait imprévisible, la propension à la récidive et la métastase pulmonaire. Ce dossier illustre la prise en charge médicale d’une Tumeur à cellules géantes de l’extrémité distal du radius avec effet rebond a l’arrêt du traitement après un recul de 3ans.

Patiente âgée de 22 ans ; présentant une TCG de l’extrémité distal du radius classé III selon Ennekin-Campanacci et classé II selon la classification histologique de jaffe Liechtenstein, traitée médicalement par denosumab. Ayant reçu des doses mensuelles de 120 mg de DENOSUMAB en sous-cutané, avec des doses de charge à J8 et J15 du 1er mois.

Au recul de 3 ans, l’ossification complète de la lésion ostéolytique avec osteocondensation de l’extrémité distal du radius. Effet rebond de récidive tumoral constaté 6 mois après arrêt de traitement médical par dénosumab ; nécessitant une reprise chirurgical par curettage comblement et stabilisation par une plaque vissé. Actuellement à 2 ans de recul ; bonne évolution avec absence de récidive

Sur la base du rôle possible de l’expression du RANKL par les cellules stromales des TCG sur la formation, l’activation et la survenue des cellules ostéoclastes-like responsables de l’ostéolyse dans ces tumeurs, certains auteurs ont proposé l’utilisation d’un anticorps monoclonal humain « DENOSUMAB »qui inhibe spécifiquement le RANKL. Dans les TCG opérable après traitement par Dénosumab : On peut être tenté de ne pas opérer les bons répondeurs, mais attention à l’effet rebond à l’arrêt du traitement ; il faut Discuter la chirurgie chez tous les patients en fin de traitement néoadjuvant Pour les TCG inopérable sous Dénosumab il faut définir la durée : Traitement en continu ; ou bien Espacement des injections avec même dose tous les 2-3 mois ; ou bien aussi Espacement et diminution des doses (60 mg)

Le traitement médical par thérapie ciblée anti-ostéoclastique (Denosumab, calcitonine, biphosphonates) est toujours en cours d’évaluation, et aura probablement une place importante dans l’arsenal thérapeutique à court terme. Le Denosumab est considéré donc comme une perspective d’avenir, prometteuse pouvant modifier probablement à jamais la prise en charge des TCG. Le risque de récidive étant toujours présent, cette dernière nécessite une surveillance radio-clinique stricte.

P43 Syndrome de volkmann bilatérale après une chirurgie thyroïdienne (à propos d’un cas).

Le syndrome de Volkmann est une affection causée par l'ischémie de certains muscles de l'avant-bras, c'est-à-dire une baisse de l'apport sanguin et de l'oxygénation au niveau de ces muscles. Ce problème de vascularisation est lié à une compression prolongée des muscles de l'avant-bras, pouvant conduire dans les cas les plus graves à une mort cellulaire et une rétraction de ces muscles. Pour mieux comprendre, faisons le point sur les causes et conséquences du syndrome de Volkmann. Nous rapportons une observation afin d’illustrer la particularité et la prise en charge en urgence d’un syndrome de Volkmann secondaire a défaut positionnel après une chirurgie thyroïdienne .

Patiente âgée de 33 ans, opéré pour carcinome médullaire de la thyroïde en décubitus dorsale , les deux mains sont placer sous les fesses , l’intervention chirurgicale thyroidienne a duré plus de 5heurs, en poste opératoire immédiat la patiente a présenter une raideur des deux poignets et des deux mains en flexion, douleurs de l’avant –bras, fourmillements des doigts, œdème , la patientes a bénéficié d’une apnevrotomie large bilaterale en urgences rééducation quotidienne pendant les deux premières semaines. au bout de 3 mois la récupération des amplitudes articulaires et de la force musculaire .

Les suites poste opératoire ont été simple ; une cicatrisation hypertrophique.

Le syndrome de Volkmann est une complication, toujours d’actualité, sa survenue chez une patiente au bloc operatoire par une anomalie positionnel lors d’une chirurgie thyroidienne est une complication rare, Une fois installée, les séquelles sont a l’origine d’un handicap partiel ou total permanent de membre supérieure .La rééducation est indispensable et d’un grand apport pour récupérer une main sensible et fonctionnelle. La collaboration entre le chirurgien et le médecin rééducateur et fortement recommandée. .

Le syndrome de Volkmann est une manifestation anatomo-clinique caractérisée par une rétractation ischémique des longs fléchisseurs des doigts, aboutissant à une main caractéristique en forme de griffe. La prise en charge doit se faire en amont dans la prévention, le dépistage des syndromes de volkmann en aigu, des gestes chirurgicaux fiables peuvent être utilisés donnant de bons résultats fonctionnels et permettant un retour aux activités socioprofessionnelles.

CO060 Facteurs pronostiques des fracture-luxations de base de 2e phalange des doigts longs.

Les fracture‐luxations de la base de la 2e phalange (FLP2) sont des lésions potentiellement graves, survenant chez des patient jeunes, et souvent négligées à tort. La raideur et la douleur sont des séquelles fréquentes. L’arsenal thérapeutique est varié, et le traitement doit aboutir au recentrage articulaire et à la stabilisation des lésions. Il existe une controverse sur les méthodes optimales pour parvenir à ces objectifs, et les résultats cliniques sont hétérogènes, et parfois décevants en dépit du traitement bien conduit.

Nous avons réalisé une étude rétrospective sur les FLP2 prises en charge dans notre centre sur 10 ans, afin d’évaluer nos résultats et d’identifier des facteurs pronostiques éventuellement associés à l’évaluation finale. Les facteurs pronostiques potentiels étaient liés au patient (âge, sexe, ...), à la lésion (type fracturaire, critères d’instabilité...) ou au traitement et à l’évolution (technique, complication, ...). Les critères de jugement principaux étaient la mobilité active totale du doigt, le handicap ressenti (QuickDASH), et les critères secondaires étaient la mobilité finale de l’IPP, la survenue d’une arthrose, et la force de serrage.

52 patients (42 hommes, 10 femmes) ont été inclus, pour 54 FLP2, avec un âge moyen de 41 ans. Nous avons recensé 22 FLP2 dorsales, 10 FLP2 palmaires, et 22 FLP2 type « pilon ». 49 doigts ont bénéficié d’un traitement chirurgical (dont 27 fixations externes, 11 réduction‐ostéosynthèses à foyer ouvert, 12 à foyer fermé), et 5 doigts d’un traitement orthopédique ou fonctionnel. Les analyses statistiques ont retrouvé les critères suivants associés à un résultat clinique défavorable: l’âge avancé, le sexe féminin, l’instabilité initiale, les FLP2 type « pilon », la réalisation d’une voie d’abord palmaire, la survenue d’une complication, d’une chirurgie secondaire ou tertiaire. Concernant l'analyse radiographique finale, la présence d'une subluxation persistante a été associée à un résultat clinique défavorable (à l'inverse de la présence d'un enfoncement articulaire persistant, qui n'y était pas associée).

Plusieurs biais potentiels sont présents dans l’étude, et ces résultats sont à interpréter avec précaution, pouvant être le reflet d'un biais d'échantillonnage ou secondaires à un manque de puissance statistique. Cependant, ceux‐ci concordent avec l’analyse de la littérature, et contribuent à la définition des enjeux thérapeutiques. Si le remodelage articulaire ou la persistance d’un enfoncement articulaire ne semblent pas associés avec un résultat clinique défavorable, le recentrage articulaire semble primordial, la subluxation persistante étant associée à une évolution arthrosique, une baisse de mobilité et un handicap fonctionnel important. La voie d'abord palmaire type "shotgun" est dans notre série associée à un résultat défavorable. Si aucun mode thérapeutique n’a montré de supériorité en termes de résultat clinique, il apparaît licite de favoriser les traitements les plus simples et les moins invasifs quand la situation le permet. Nous avons à ce titre pu constater de bons résultats pour un traitement orthopédique bien conduit, et paradoxalement pour des lésions initiales potentiellement graves.

Ce travail participe à affiner la sélection des traitements en fonction du patient, du contexte lésionnel, et des objectifs fonctionnels attendus. Une analyse prospective sur un effectif plus important serait souhaitable pour confirmer ces paramètres à plus grande échelle, afin d’améliorer la prédictibilité des évolutions cliniques, et de guider les choix thérapeutiques avec un meilleur niveau de preuve.

CO041 Résultats précoces des reconstructions immédiates ou différées après résection d’un sarcome des tissus mous au membre supérieur : une étude descriptive monocentrique.

L’incidence des sarcomes des tissus mous au membre supérieur est moins élevée qu’au membre inférieur. Les résultats précoces après reconstruction immédiate ou différée après résection des sarcomes des tissus mous au membre supérieur sont peu rapportés dans la littérature. Le but de cette étude descriptive était de décrire les résultats postopératoires précoces et le taux de complications lors d'une reconstruction immédiate ou différée après résection d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur dans un seul centre de référence.

Il s'agit d'une étude de cohorte rétrospective d'un seul centre de référence entre février 2020 et juin 2023. Cette cohorte incluait les patients consécutifs opérés d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur et dont la perte de substance a été traitée par lambeau (pédiculé ou libre) soit immédiatement, soit en différé. Les caractéristiques démographiques, l'évolution postopératoire et les complications ont été décrites et analysées.

Quatre-vingt-quinze patients ont été opérés d’un sarcome des tissus mous avec reconstruction immédiates ou différée. Parmi eux, 14 (14,7%) patients ont présenté une exérèse/reconstruction au membre supérieur. L’âge moyen était de 66 ans (29 – 86 ans), l’IMC moyen était de 25,6 (20,8 – 32 kg/m2) et 14% avaient eu une radiothérapie préopératoire (2/14). Parmi ces 14 patients, le taux de résection complète (R0) était de 79 % (n = 11/14). Douze patients ont été reconstruits par lambeau libre et 2 patients ont été reconstruits lambeau pédiculé. Sept patients (50%) ont présenté au moins 1 complication. La complication la plus fréquente était la désunion de cicatrice (35 % ; n=5), suivie par la nécrose partielle du lambeau (21 % ; n=3), l'hématome (14 % ; n=2), nous n’avons pas observé de thrombose artérielle ni veineuse. Il n’y a pas eu d’échec de lambeau. Le taux global de complications nécessitant une intervention chirurgicale répétée était de 29 % (n = 4). Aucun décès n'a été enregistré au cours de la période postopératoire précoce et tous les patients ont présenté une cicatrisation avec un délai moyen de 52 jours (16j-132j).

Plus rares qu’au membre inférieur, la reconstruction immédiate ou différée après une résection d'un sarcome des tissus mous au membre supérieur présente un taux élevé de complication, néanmoins ces complications sont mineures et tous les patients ont cicatrisés.

CO129 Amandys® versus arthrodèse des 4 os chez les patients autour de 60 ans: une étude rétrospective à long terme pour les SLAC, SNAC et SCAC de stade 3.

We compared the outcomes of Amandys® and four-corner fusion in patients aged over 60 years old with grade 3 wrist osteoarthritis with a mean follow-up of five years.

Clinical assessments were pain, mobility, strength, functional scores, and satisfaction. A radiographic analysis was performed. 46 patients (28 fusions and 21 Amandys®) were included with an average age of 63 years.

Pain relief, mobility, and functional scores were not significantly different in the two groups. Extension and grip were improved after Amandys® arthroplasty. Flexion decreased after four corner fusion. Patients were satisfied. One dislocation required repositioning of the implant in the Amandys® group. One over six nonunion required an iterative surgery in the fusion group. Immobilization was longer in the fusion group.

With the Amandys®, immobilization was shorter, and mobilities improved making it be a valid alternative to four corner fusion especially in elderly patients.

CO071 Etude rétrospective de l’effet du lipofilling de pulpe sur les troubles sensitifs après les lésions digitales distales.

Les lésions distales des doigts sont fréquentes, elles peuvent entrainer à terme des troubles sensitifs pulpaires (hyperesthésie, dysesthésie , intolérance au froid) fonctionnellement gênants due à une cicatrice pulpaire. Le lipofilling est une technique peu invasive utilisée dans divers indications pour combler, améliorer la trophicité des tissus et traiter les douleurs neuropathique dans d’autres zones. Cette étude vise à évaluer l’effet du lipofilling pulpaire sur les troubles sensitifs secondaire à un traumatisme pulpaire.

Tous les patients âgée de plus de 7 ans, présentant une cicatrice pulpaire associée à des troubles sensitifs invalidants opérés d’ un lipofilling pulpaire sous anesthésie locale ou générale entre 2020 et 2023 ont été évalués rétrospectivement. La graisse était prélevée en face interne de genou et centrifugée avant réinjection. Les critères de jugement principales étaient les troubles sensitifs pulpaires évalués par le test s2PD, le score d’intolérance au froid (SCC Scale) et le monofilament à J0 , 3 mois et 6 mois. Les critères de jugement secondaires étaient la gêne fonctionnelle (questionnaire Q-Dash), la satisfaction post opératoire, les complications et la quantité de graisse réinjectée. Les jeunes enfants âgés de moins de 11 ans ont été évalués par questionnaire aux parents (difficulté pour couper l’ongle, sensibilité pulpaire). Une analyse comparative des critères de jugement a été réalisée.

6 patients âgés en moyenne de 33 ans ont été opérés sous anesthésie générale (2 patients) ou locale sédation (4 patients) dont 3 enfants et 3 adultes. 0.6 ml de graisse ont été réinjecté en moyenne. Aucune complication n’a été retrouvée. On ne retrouvait pas amélioration sur les troubles sensitifs pulpaires ( ∆ 2PDS moyen =0,25, P=1) , ∆ et sur les critères de jugements secondaires, ni sur l’hypersensibilité ou la qualité de vie(∆ quick dash moyen = 0 ;P=1). Un patient a bénéficié d’une 2-ème séance de lipofilling à 3 mois. La satisfaction des patients était de 5/10. On retrouvait une tendance à une meilleur amélioration chez les enfants via le questionnaire aux parents ( Oui/Non) : facilitation pour couper l’ongle , diminution des douleurs (Oui dans 100% des cas).

Actuellement, peu de traitement existe pour traiter ses troubles sensitifs pulpaires. Deux études de faible niveau de preuve ont montré une amélioration non significative des troubles sensitif ( 2PDS, hypersensibilité) grâce au lipofilling pulpaire. Dans notre étude cette tendance se retrouve chez les enfants et non chez les adultes.

Le lipofilling de pulpe ne semble pas améliorer les troubles sensitifs pulpaires chez les patients adultes ayant subi un traumatisme pulpaire cependant les résultats semblent être prometteur chez les enfants.

P52 Tuberculose des muscles thénariens : présentation rare. A propos d’une observation et revue de la littérature.

La tuberculose demeure encore actuellement un problème de santé publique dans certaines régions du monde. L'objectif de notre travail est de rapporter les aspects cliniques diagnostics, thérapeutiques et évolutifs de la tuberculose de la main observée chez un patient

Nous rapportons le cas d’un patient âgé de 23 ans aux antécédents de tuberculose pleurale sous traitement médical, adressé pour avis par son médecin pneumophtisiologue. En effet, à l’examen clinique on retrouve une tuméfaction isolée de la région thénarienne de la main droite, non douloureuse, fistulisée avec issue de liquide blanchâtre rappelant le caséum. Le diagnostic de tuberculose de la région thénarienne est évoqué et confirmé par les images à l’IRM. Le traitement chirurgical par débridement était nécessaire, mais difficile ; car le granulome tuberculeux était en contact étroit avec les terminaisons du rameau moteur du nerf médian dans la région thénarienne.

Deux ans après l’intervention, et après un protocole thérapeutique de 06 mois (Rifampicine, Isoniazide, Pyrazinamide pendant 02 mois, puis Rifampicine et Isoniazide pendant 04 mois), l’évolution est favorable, avec de bonnes amplitudes et une force comparable au côté controlatéral.

La tuberculose musculo-squelettique pose un problème de diagnostic clinique et radiologique, le délai moyen entre l'apparition des symptômes et le diagnostic est entre 16 à 19 mois. Chez ce patient, le diagnostic a été posé facilement vu ses antécédents médicaux et l’aspect du caséum issu à travers la fistule. Dans la prise en charge de la tuberculose, les antituberculeux sont un traitement plus encore obligatoire. Le traitement chirurgical apporte un soulagement, Il peut être efficace chez les personnes diagnostiquées au stade de début, mais il ne faut jamais ignorer l’association traitement médical. La particularité chez ce patient est que la tuberculose n’avait touché que la région thénarienne en plein muscles : court fléchisseur et court abducteur du pouce, sans passer par leurs gaines tendineuses, chose qui est rare. Probablement une attente à son début.

La tuberculose musculaire de la main reste rare et pose souvent un problème de diagnostic différentiel avec d’autres affections, notamment granulomateuses, tumorales. Les traitements : chirurgical et la chimiothérapie antituberculeuse restent le traitement de choix pour la guérison totale de ces lésions et permettent la prévention des récidives.

CO012 Etude anatomique de faisabilité de la réanimation de l’extension des doigts par transfert de la branche du brachioradial sur le nerf interosseux postérieur.

La spasticité du membre supérieur est un challenge sur le plan thérapeutique, et certains patients peuvent être éligibles à une chirurgie fonctionnelle. Les transferts nerveux à l’avant-bras ont l’avantage de remédier simultanément à la spasticité des agonistes et au déficit des antagonistes. Le muscle brachioradial (BR) fait partie des muscles fléchisseurs du coude, communément spastiques, et le nerf interosseux postérieur (NIOP) innerve les extenseurs des doigts, communément déficitaires. Une étude anatomique a été réalisé afin de décrire les branches nerveuses du nerf radial au coude, et de vérifier la faisabilité du transfert de la branche motrice du BR vers le NIOP afin de réanimer l’extension des doigts.

Dix membres supérieurs, issus de cadavres frais indemnes de pathologie traumatique au niveau du coude ont été utilisés. Une dissection du nerf radial a été réalisée, avec description des variations anatomiques de ses branches motrices. Le transfert nerveux BR-NIOP est fait à l’aide d’instruments microchirurgicaux, avec une suture nerveuse termino-latérale entre la branche donneuse et le NIOP.

Résultats : Le transfert nerveux BR-NIOP a été possible dans 9 cas sur 10, avec une durée moyenne de 80 minutes par geste. L’échec de transfert a été attribué à une longueur insuffisante de la branche donneuse issue du BR. Une grande variabilité du nombre et de la longueur des branches du BR a été constaté. Sept transferts ont nécessité une courte dissection intra neurale du NIOP afin de permettre la réalisation de la suture termino-latérale.

Discussion : Les transferts nerveux à l’avant-bras représentent une solution applicable en pratique clinique au traitement de la spasticité et dans la réanimation d’une fonction paralysée. Notre étude confirme la variabilité anatomique de la distribution des branches motrices à partir du nerf radial, dans la région du coude. Nous avons précisé les différences possibles dans l’ordre des muscles innervés entre le brachio radial et le supinateur, ainsi que la faisabilité technique du transfert par suture termino-latérale directe dans la majeur partie des cas. Au total, nous avons relevé un échec de transfert du fait de la trop grande distance entre l’extrémité de la branche donneuse et le NIOP, inaccessible à une dissection intra neurale. En effet, nous savons que la dissection intra neurale est à risque de générer des réactions de fibrose, et qu’elle dévascularise le nerf ce qui impose de limiter ce geste technique à une portion la plus réduite possible. Nous pouvons nous poser la question de l’applicabilité des techniques de greffes nerveuses dans les cas où une distance trop importante sépare la branche donneuse issue du brachio radial et le nerf interosseux postérieur, ainsi que de l'indication des dispositifs de protection des sutures nerveuses (conduits de régénération neuronaux, colle biologique, manchonnage veineux).

Conclusion : Le transfert nerveux par suture directe d’une branche du BR vers le NIOP est possible dans la plupart des cas, avec une courte dissection intra neurale du NIOP. Ce transfert pourra être proposé aux patients présentant une spasticité du BR et un déficit des extenseurs des doigts.

CO040 WALANT for the clunking wrist : Understanding diagnosis for better treatment.

Wrist clunking is an uncommon symptomatology. Treatment can be necessary depending on its etiology. Finding the origin of clunking can sometimes be challenging for the physician, especially given the many possible origins. We believe that the use of the WALANT can help the surgeon, thanks to the preservation of the patient's active mobility, to better understand and treat this type of symptomatology, especially when complementary examinations are not sufficient.

We report two cases of wrist clunking operated under WALANT. Both cases were post-traumatic. The first clunk was caused by a distal radius fracture and the second one was due to a tendinous lesion. Videos and photos were taken with the consent of the patients to illustrate the cases. We conducted a comprehensive review of the current literature on wrist clunking by systematically reviewing 5 databases to regroup articles reporting clunking wrists. We included a selection of 23 articles, which collectively presented 31 cases.

Patient A, a 17-year-old boy, presented with wrist clunking and pain 2 months after a distal radius fracture. Initial examinations and a diagnostic arthroscopy did not identify the cause. A posterior impaction of the lunate fossa was found to be the cause of the clunking wrist. Patient B, a 31-year-old male, presented with wrist pain and clunking. A fibrous connection between the extensor carpi ulnaris (ECU) and the deep fascia surrounding was the cause of the clunking. Direct visualization during surgery under WALANT allowed us to make an accurate diagnosis. Our literature review showed that wrist clunking is a symptom that can be caused by various factors. Intracapsular causes include carpal instability, loose bodies, ligament thickening, osseous malformation, and pseudarthrosis. Extra-capsular causes include subluxation of the ECU, injury to the distal radioulnar joint, tendon-related origins, and aberrant muscles or tendons.

Wrist clunking is a rare phenomenon, and its origin can be difficult to assess, imaging techniques can reveal structural lesions, but they may fail to provide a complete understanding of the underlying problem. Direct visualization of the clunk thanks to the preservation of the active wrist mobility under WALANT can be useful in order to make an accurate diagnosis and provide effective treatment.

Surgical explorations under WALANT can be an effective method for the diagnosis of the various etiologies of wrist clunks, providing means to address diagnostic difficulties and enhance comprehension of the underlying causes of this condition.

CO070 ARTHROPLASTIES MÉTACARPO-PHALANGIENNES EN URGENCE PAR IMPLANTS SILICONE DANS LE CADRE DE REIMPLANTATIONS PLURI-DIGITALES.

La prise en charge de traumatismes de la main avec destruction articulaire relève d'un challenge particulier. Cela est d'autant plus vrai en ce qui concerne les cas d'amputations pluri digitales. Lorsque l'ostéosynthèse n'est pas réalisable, celle-ci est habituellement supplée par des techniques d'arthrodèses, plus rarement de transferts articulaires ou encore d'arthroplasties. Ces techniques sont habituellement différées avec la mise en place première d’une fixation temporaire. Très peu de cas d’arthroplasties en urgence ont été rapportées dans la prise en charge de ces situations d'exception.

Nous présentons les résultats à 15 mois de recul de la réimplantation de 3 doigts avec mise en place de trois implants métacarpo-phalangiens silicone (Integra) réalisés en première intention chez un patient amputé des quatre doigts longs. L’index ayant bénéficié d'une régularisation selon Chase.

Après le succès vital des 3 doigts réimplantés, notre patient n’a pas présenté de complication infectieuse, aucune réintervention n’a été effectuée. Celui-ci a pu reprendre l’écriture 3 mois après la chirurgie et ses activités sportives à environ 1 an. Au dernier recul, il évaluait sa main à 80% par rapport au côté sain, L'EVA était à 0. L’arc de mobilité des métacarpo-phalangiennes était de 85° en moyenne, la force de la pince représentait 65% du côté sain. Le score de quickDASH au dernier recul était égal à 20.

Avec un retour rapide à une qualité de vie normale, la restauration de mobilités articulaires quasi complètes, d'une main fonctionnelle et sans douleur. Nos résultats semblent encourageants, en concordance avec les données de la littérature.

La mise en place en urgence de prothèses métacarpo-phalangiennes en silicone dans le cadre de de réimplantations pluri-digitales avec destruction articulaire semble représenter une alternative de prise en charge sérieuse à considérer.

CO083 Management of trapezium’s palmar osteophyte in trapeziometacarpal joint osteoarthritis.

Trapeziometacarpal (TMC) joint osteoarthritis is a frequent degenerative pathology encountered in hand surgery. Arthroplasty through a dorsal approach is nowadays a routine surgical procedure with satisfactory results, including significant pain reduction and improvement of functional thumb range of motion. However, some patients report persisting post-operative pain on the thenar eminence over the trapezium. It can be explained by an overseen palmar osteophyte of the trapezium, which could not be identified on preoperative plain radiographs nor during the surgical procedure but can only be assessed on a CT scan. Surgical excision enabled relief of symptoms. To the best of the authors’ knowledge, limited studies have evaluated the degenerative aspect of trapezium, and particularly the osteophytic development on the palmar side. Overlapping of carpal bones on plain radiographs does not allow a proper analysis of trapezium osteophytes on its palmar side, resulting sometimes in incomplete surgical treatment. Indeed, whenever present and left untreated, it can be responsible for persisting pain despite the adequate management of TMC osteoarthritis.

Starting from 2021, we systematically looked for palmar tenderness over the trapezium during our routine clinical examination of patients suffering from TMC osteoarthritis. If the clinical exam was positive, a complimentary CT-scan was realized to assess the aforementioned osteophyte. When present, we added to our usual surgical procedure for arthroplasty a palmar approach to excise the osteophyte, using 3D printing of the trapezium for preoperative planning.

Our study involves 8 patients suffering from TMC osteoarthritis with an additional symptomatic palmar osteophyte, clinically suspected and systematically detected on CT scan. The excision of this osteophyte through a palmar approach led to a resolution of the specific palmar pain.

The knowledge of this possible symptomatic palmar osteophyte changed our therapeutic procedure. The standard surgical dorsal approach of the TMC does not allow visualization of the palmar side of the trapezium and consequently the presence of a palmar osteophyte, whose persistence precludes satisfactory postoperative pain evolution.

This allowed us to develop a new algorithm for the treatment of TMC joint osteoarthritis. We now systematically include a CT-scan when palmar tenderness is present over the trapezium of a patient suffering from TMC osteoarthritis, allowing the proper treatment to a poorly known source of persisting pain.

CO098 Suture arthroscopique dans la prise en charge des instabilités médiocarpiennes palmaires : une étude prospective.

Les instabilités médiocarpiennes sont des entités rares et complexes dans leur prise en charge diagnostique et thérapeutique. La principale expression clinique représente une douleur ulnaire du poignet associées ou non à un ressaut audible par le patient. Il s’agit d’une instabilité intracarpienne non dissociative, entraînant une perte de transmissions des contraintes mécaniques entre la première et la deuxième rangée des os du carpe sans atteintes des ligaments interosseux intrinsèques. Dans cette étude, nous exprimerons les résultats d’une étude prospective sur 1 an d’une suture arthroscopique de ce complexe ligamentaire.

Il s’agit d’une étude monocentrique prospective avec une inclusion entre Mars 2013 et Mars 2023. Les critères d’inclusions était la présence d’une instabilité médiocarpienne palmaire, avec présence ou non d’un ressaut douloureux. Pour être inclus, les patients devaient tous présenter une IRM ou un arthroscanner confirmant le diagnostic en préopératoire et éliminant toute autre étiologie. La technique était intégralement réalisée sous arthroscopie, et consistait en une plicature et réparation de la capsule palmaire à travers une voie d'abord palmaire centrale, et un contrôle optique dorsal. L’ensemble des patients a été opéré par deux chirurgiens entraînés et habitués à l’arthroscopie de poignet. Une fois opérés, les patients étaient suivis en consultation systématiquement à 3 mois, à 6 mois et à 1 an. Secondairement, les patients ont tous étaient recontacté en Mars 2023 par appel téléphonique pour rechercher l’apparition ou la réapparition d’un ressaut ressenti par le patient lors de l’inclinaison ulnaire.

Notre cohorte rassemblait 12 patients (8 hommes et 4 femmes) pour une moyenne d’âge était de 27,5 ans. Le délai moyen avant la chirurgie était de 4,75 mois. Il n’y a pas eu de perdus de vus durant notre suivi et la dernière inclusion de patient a eu lieu en Janvier 2021. Neuf patients présentaient un ressaut spontané à l’inclinaison ulnaire, 2 patients présentaient un ressaut reproductible au midcarpal shift test et un patient ne présentait pas de ressaut. Au dernier recul, les mobilités moyennes passaient de 51° à 70° en extension et de 49° à 59° en flexion. La force de serrage moyenne passait de 17 à 32 kg. Le QuickDASH moyen passait de 44,51 à 7,95. L'échelle numérique de la douleur moyenne passait de 3,9 à 0,8. Lors du suivi, aucune complication peropératoires n’a été recueillie. Après appel téléphonique, sur un suivi moyen de 46,2 mois, aucun patient ne présentait un ressaut cliniquement perceptible lors des activités de la vie quotidienne. Tous les patients ont pu être contactés.

Actuellement, les instabilités médiocarpiennes sont peu étudiées dans la Littérature, mais cela peut s’expliquer par la rareté de cette lésion et notamment son diagnostic difficile. Le principal avantage de notre technique est l’utilisation de l’arthroscopie permettant une reconstruction conservatrice du plan capsuloligamentaire antérieure. En comparaison avec la plicature capsuloligamentaire palmaire par chirurgie ouverte, en plus d’un avantage esthétique certain, nous pensons que cet abord limité permet de mieux conservés les amplitudes articulaires. Dans le cas de déformations statiques irréductibles en VISI, il est conseillé de réaliser une arthrodèse intracarpienne.

L’instabilité médiocarpienne palmaire reste une entité clinique rare au diagnostic difficile et avec une prise en charge complexe. En l’absence de déformation statiques sur les radiographies, la suture arthroscopique du plan capsuloligamentaire palmaire semble être une solution fiable, sûre et efficace, améliorant les amplitudes articulaires en comparaison aux autres techniques évaluées.

P51 Fracture du scaphoïde et lésion du ligament scapho-lunaire : à propos de deux cas.

La fracture du scaphoïde représente la majorité des fractures des os du carpe, son incidence lésionnelle est difficile à évaluer. Elle survient chez l’homme jeune suite à un traumatisme à haute cinétique L’association d’une fracture du scaphoïde et d’une rupture du ligament scapho-lunaire reste très largement sous-estimée, le diagnostic de lésion ligamentaire est difficile en urgence, Le pronostic est domine par le risque d’instabilité scapho –lunaire secondaire. Négligées, elle est alors la cause fréquente de douleurs chroniques du poignet, Cette méconnaissance et l’absence de traitement adéquat augmente la survenue de complications responsable d’une chondropathie stéréotypée. Les techniques d’imagerie modernes sont un atout majeur , Les examens les plus sensibles aux stades précoces sont l’arthroscanner et l’arthro-IRM. Les radiographies sont habituellement pathologiques à partir du stade III Néanmoins, l’arthroscopie est le gold standard, elle est irremplaçable pour visualiser directement les interlignes articulaires et les ligaments quand les autres examens n’ont pas pu affirmer le diagnostic.

Nous vous présentons deux cas cliniques d’une fracture du scaphoïde classée type 4 d’après Schernberg , et stade B1 d’après Herbert, associée à une lésion du ligament scapho-lunaire pré- dynamique traitées : par un vissage rétrograde du scaphoïde, et une réparation classique à ciel ouvert du ligament scapho-lunaire à l’aide d’une ancre et capsulodese postérieure sans brochage de protection).

Au dernier recul : La douleur moyenne appréciée sur l’échèle d’Eva était de 1 La force musculaire et la stabilité du poignet été satisfaisants La mobilité avait une diminution active

Les lésions ligamentaires à type d’instabilité intra carpienne dissociative associées a une fracture du scaphoïde sont largement sous diagnostiquées. Mal tolérées, l’instabilité scapho-lunaire aboutit rapidement à l’arthrose

Du point de vu thérapeutique plusieurs options sont disponibles mais il n’y a pas de consensus. Les lésions scapho-lunaires négligées donnent toujours les mêmes résultats : une articulation figée et douloureuse. en l’abscence de cicatrisation ligamentaire le carpe se désorganise, ce qui accroit le risque arthrogène

CO029 La carpectomie proximale dans les luxations et fractures-luxations péri lunaires du carpe méconnues. Résultats d’une série de 7 cas.

Les luxations et fractures-luxations péri-lunaires du carpe sont rares et représentent entre 5 et 10% des fractures du poignet. Une fois sur quatre ces lésions passent inaperçues. La réduction des formes anciennes est impossible. Sans oublier l’évolution inéluctable vers la nécrose du lunatum et l’arthrose. Deux possibilités thérapeutiques s’offrent : l’arthrodèse partielle ou la résection de la première rangée des os du carpe qui simplifie l’articulation radio-carpienne en supprimant trois os de la première rangée du carpe.

Nous rapportons une série de 7 patients, opérés pour des dislocations péri -lunaires négligées. Tous nos patients étaient des hommes de 26,5 ans d’âge moyen (23-42). 5 patients étaient des travailleurs manuels. le délai moyen de découverte était de 10,5 semaines (5-20): deux étaient des luxations rétro-lunaires pures, quatre des trans-scapho-rétro-lunaires, associées dans deux cas à une fracture de la styloïde radiale et enfin un cas exceptionnel de luxation rétro-lunaire avec fracture vertico-frontale du lunatum associée à une fracture de la styloïde radiale. Le mécanisme causal a fait a suite à une chute sur le poignet d’un lieu élevé. 3 patients soufraient d’un syndrome du canal carpien associé. Le suivi moyen était de 25 mois (9- 30). L’intervention a été réalisée par abord longitudinal dorsal. La tête du capitatum doit être examinée en premier. Aucun geste n’a été réalisé sur le canal carpien. Une immobilisation par attelle plâtrée a été mise pour une durée de 21 jours, suivie d’une rééducation fonctionnelle.

nous avons obtenu une amélioration de la mobilité avec une extension de 52° en moyenne et une flexion de 56°. La force de poigne était de 70 % par rapport au membre controlatéral avec indolence et reprise des activités pour tous nos patients 6 patients sur 7 étaient satisfaits ou très satisfaits . 5 sur 7 des interlignes articulaires radius-capitatum étaient inchangés à la revue radiologique au dernier recul. Par contre la hauteur du capitatum dans certains cas s’était réduite et sa largeur accrue.

La réduction orthopédique des formes anciennes des dislocations péri-lunaires du est pratiquement impossible. Deux possibilités thérapeutiques s’offrent : l’arthrodèse ou la résection de la première rangée des os du carpe. La résection de la première rangée des os du carpe préserve la mobilité du poignet et donne une fonction utile avec une force acceptable. Elle devrait théoriquement diminuer la force du poignet par effet d’allongement relatif des tendons. Mais le fait de la diminution voire même de la disparition de la douleur ceci améliore encore la force. le résultat est long à obtenir ,entre 6 mois et 1 an

Les luxations et fractures-luxations péri-lunaires du carpe invétérées sont de nos jours rares. Leur traitement ne peut être que chirurgical. La résection de la première rangée des os du carpe semble être une technique parfaitement adaptée à cette pathologie traumatique grave. Elle donne alors des résultats stables dans le temps, en préservant une bonne mobilité du poignet et une fonction utile avec une force acceptable.

P47 Branches du nerf ulnaire à l’avant-bras, nombre, localisations, tailles et destinées: une étude cadavérique.

Le nerf ulnaire, nerf mixte du membre supérieur présente un double intérêt en raison de ses branches motrices à destinée des muscles fléchisseurs, ulnaire du carpe et profond des doigts. La neurectomie sélective de ces branches peut faire partie du traitement chirurgical du membre spastique. Ces branches motrices pourraient être source de nerf donneur d’une neurotisation. Notre étude vient compléter les études effectuées sur le sujet, afin de détailler le nombre, la localisation, la taille et la destinée des branches du nerf ulnaire à l’avant-bras.

Nous avons effectué, au laboratoire d’anatomie de la faculté de médecine de TOURS, une étude cadavérique sur 30 membres supérieurs frais congelés. Après dissection, il est réalisé une description du nombre de branches émergeant du nerf ulnaire, leurs localisations, leurs longueurs et leurs destinées musculaires.

Le fléchisseur ulnaire du carpe (FUC), pour ses deux chefs musculaires ulnaire et huméral, reçoit de façon constante 2 branches nerveuses du nerf ulnaire. La branche à destinée du chef ulnaire émerge du nerf en moyenne à 1,67 cm et celle à destinée du chef huméral à 2,1 cm. Le FUC reçoit une branche motrice supplémentaire dans 53% des cas et deux branches supplémentaires dans 3%. L’innervation du fléchisseur profond par le nerf ulnaire est constante. L’émergence de cette branche se situe en moyenne à 4.1 cm. Il est retrouvé une branche supplémentaire dans 6 % des cas.

Les résultats semblent concordant avec la tendance décrite par les précédentes études, à savoir la présence d’une innervation proximale du FUC et FP. La principale différence semble venir de la méthode de dissection, qui pour certains désinséraient le chef huméral induisant une translation des émergences par rotation du nerf suivant le muscle retourné.

Nous retrouvons de façon constante une branche nerveuse pour chacun des chefs du fléchisseur ulnaire du carpe (FUC) par deux branches distinctes ou un tronc commun ainsi qu’un branche à destinée du fléchisseur profond , sans autre branche dans 47 % des cas. Schéma auquel s’ajoute de façon variable une seconde branche pour le FUC soit par émergence directe d’une branche du nerf ulnaire dans 16 % des cas, soit par une branche émergent du tronc du FP, dans 30% des cas. Et dans 3% des cas, le FUC a trois branches, une branche supplémentaire isolée et une branche supplémentaire du tronc du FP. Dans 2 cas il a été retrouvé deux branches distinctes pour le fléchisseur profond.

CO085 Arthrodèse inter-phalangienne distale des doigts longs : technique chirurgicale et résultats préliminaires de l’implant intramédullaire KeriFuse.

L’arthrodèse est la solution thérapeutique chirurgicale à l’arthrose ou arthrite douloureuse et déformante de l’articulation inter-phalangienne distale des doigts longs. Les auteurs rapportent les résultats préliminaires de KeriFuse (KeriMedical) nouvel implant d’arthrodèse intramédullaire en Nitinol super élastique à mémoire de forme, droit ou angulaire, en insistant sur les temps clés de l’intervention chirurgicale.

50 arthrodèses KeriFuse ont été réalisées de janvier 2021 à mars 2023. La série comportait 39 patients (36 femmes, 3 hommes) d’âge moyen 66 ans (47-86). Il s’agissait de 48 arthroses primaires et 2 arthrites inflammatoires. L’étude, prospective, reposait sur des critères cliniques (satisfaction, douleur, score Quick DASH) et radiologiques (délai et angle de consolidation osseuse). Les complications (non consolidation, migration d’implant, infection, dystrophie unguéale) étaient systématiquement recherchées.

Le recul moyen était de 14 mois (3-30 mois). Au 3ème mois post-opératoire, 96% des patients étaient satisfaits ou très satisfaits avec une diminution significative de la douleur (de 6 à 0,6 sur l’EVA) et une amélioration de 14 points du score Quick DASH. Plus de 95% des arthrodèses étaient fusionnées radiologiquement avec un angle de fusion respecté. 3 arthrodèses présentaient une consolidation incomplète mais asymptomatique. Aucune infection ni dystrophie unguéale ou douleur pulpaire n’ont été rapportées. 3 effractions de la corticale de la phalange distale ont été retrouvées, sans conséquence sur la consolidation ou nécessité de reprise chirurgicale.

Les résultats préliminaires de ces 50 premières arthrodèses KeriFuse montrent la fiabilité et la stabilité de l’implant, tant en termes de taux de fusion osseuse que de maintien de l’angle d’arthrodèse choisi. Certaines complications, dues notamment à la forme de l’implant, ayant été rapportées, la technique opératoire protocolisée permet d’y remédier mais également éviter les inconvénients présents dans d’autres techniques chirurgicales (fusion obligatoire en rectitude, cicatrice pulpaire, encombrement osseux, ablation du matériel). Les effractions de corticale de la phalange distale dans cette série n’ont pas entraîné de gêne fonctionnelle. Ceci aurait pu être évité en sous-dimensionnant la taille de l’implant.

La conception innovante de l’implant intra-médullaire KeriFuse et la bonne réalisation de sa technique chirurgicale font que nous privilégions aujourd’hui ce mode d’arthrodèse, qui permet une compression dynamique atraumatique, une stabilité primaire et une angulation choisie du foyer d’arthrodèse, sans lésion pulpaire. Ceci répond ainsi aux attentes antalgiques, fonctionnelles et cosmétiques des patients. Une étude prospective multicentrique en cours devra confirmer ces premiers résultats prometteurs.

P28 Anesthésie dans la chirurgie du canal carpien : lidocaïne contre lidocaïne adrénalinée.

La libération du nerf médian au canal carpien est une chirurgie très fréquente. Elle se déroule le plus souvent en ambulatoire. Une anesthésie locale au niveau du talon de la main est une option validée. Dans le cadre de cette anesthésie, différentes molécules peuvent être utilisées. L’usage de la lidocaïne nécessite l’utilisation complémentaire d’un garrot pneumatique à la racine du membre supérieur afin de pallier au saignement per opératoire. Plus récemment est apparue l’anesthésie de type WALANT « Wide Awake Local Anesthesia No Tourniquet » qui se base sur l’utilisation de lidocaïne adrénalinée et qui permet ainsi de s’affranchir du garrot. L’objectif de notre étude était de rapporter les résultats de la chirurgie du canal carpien en comparant l’utilisation de la lidocaïne et de la lidocaïne adrénalinée au sein de notre équipe chirurgicale.

Le choix du type d’anesthésie locale a été laissé à l’appréciation de chaque chirurgien. Douze patients ont eu une anesthésie locale avec de la lidocaïne (groupe AL) et douze patients avec de la lidocaïne adrénalinée (groupe WALANT). La technique opératoire était celle d’une libération à ciel ouvert mini invasive. Un questionnaire a été systématiquement complété par le chirurgien ayant pratiqué l’intervention ainsi que par le patient. Chaque patient a été revu en consultation post opératoire à un mois de la chirurgie.

Les deux groupes étaient comparables. La quantité de produit était significativement plus importante pour le groupe WALANT (10mL contre 8,5mL ; p 0,02). La moitié des patients du groupe AL se sont plaints d’une douleur à l’injection du produit. Le temps opératoire était similaire mais le délai entre l’anesthésie et l’incision était plus long pour le groupe WALANT (19min contre 13,5min ; p0,00). Un tiers des patients se sont plaints du garrot mécanique. Les décharges électriques per opératoires étaient identiques pour les deux groupes. Le chirurgien trouvait une infiltration de la zone opératoire plus importante dans le groupe AL et se disait significativement plus confortable dans le groupe WALANT. La moitié des patients dans le groupe AL se sont plaints de douleur au cours de l’appel du lendemain. Il n’y a pas eu de complication post opératoire. Il n’y avait pas de douleur rapportée à un mois.

Nos résultats préliminaires soulignent l’intérêt de la technique WALANT par le gain de confort apporté au patient et au chirurgien sans altérer la qualité de la chirurgie nerveuse. Une attention doit toutefois être portée au respect strict des contre-indications à l’utilisation de la lidocaïne adrénalinée telles que les allergies et les vascularites. Une inclusion plus grande au sein des effectifs de notre étude permettra d’asseoir nos résultats.

CO016 Etude anatomique pour une ostéosynthèse des fractures de scaphoïde par voie radiale.

La fracture du scaphoïde représente la fracture la plus fréquente chez les hommes entre 15 et 29 ans, tous sites confondus. Néanmoins, lorsqu'une prise en charge chirurgicale est indiquée, la voie d'abord à utiliser pour l'ostéosynthèse ne fait pas consensus. Outre le point d'entrée au niveau de la surface articulaire radio-scaphoïdienne, des lésions tendineuses et nerveuses ont été décrites. Bien qu'un abord palmaire puisse prévenir ces complications, le placement central de la vis à partir du pôle distal du scaphoïde tout en évitant le trapèze est difficile à obtenir. Centrée sur la tabatière anatomique, la voie d'abord dorso-radiale pourrait constituer une alternative pour les ostéosynthèses du scaphoïde. Ce travail anatomique préliminaire a pour but d'établir la faisabilité d'une insertion percutanée de vis ou de broches dans le scaphoïde à travers la tabatière anatomique. Une analyse tridimensionnelle de la position intra-osseuse du matériel complète cette étude, identifiant le type de fractures éligibles à l'ostéosynthèse par cet abord.

20 poignets issus de sujets cadavériques frais ont fait l'objet de dissections après insertion percutanée de vis ou de broches dans le scaphoïde par voie d'abord radial. Après excision des scaphoïdes issus du travail anatomique précédent, leur reconstruction tri-dimensionnelle a permis de décrire la position intra-osseuse du matériel par rapport à deux repères fixes : le centre de masse du scaphoïde et un plan de fracture transversal théorique, défini comme étant perpendiculaire au grand axe du scaphoïde.

Aucune atteinte tendineuse n'est à déplorer. Sur 20 poignets, on compte 2/20 lésions artérielles (10%), 3/20 lésions de la SBRN (branche sensitive du nerf radial) (15%). La distance moyenne entre le matériel et le centre de masse du scaphoïde était de 2,84 ± 1,40 mm (0,624-6,09). L'angle moyen entre le matériel (broches et vis confondues) et le grand axe du scaphoïde est de 28,9 ± 11,2° (6,49-54,0).

notre connaissance il s'agit là de la première étude tri-dimensionnelle d'un abord percutané radial pour les ostéosynthèses du scaphoïde. Plus qu'une fixation percutanée, un abord a minima semble être plus prudent afin d'identifier et de protéger à la fois l'artère radiale et la SBRN.

Cet abord pourrait permettre de réaliser une ostéosynthèse perpendiculaire aux fractures spécifiquement localisées à 60° de l'axe longitudinal du scaphoïde.

CO063 Fractures du col du 5ème métacarpien : résultats cliniques et complications selon le type d’ostéosynthèse.

Les fractures du col du cinquième métacarpien sont parmi les fractures les plus courantes de la main. Elles représentent environ 40% des fractures des métacarpiens, avec une incidence annuelle de 10 à 28 pour 100 000 personnes. Différents types d’ostéosynthèses ont été décrites pour ces fractures, avec principalement l’utilisation de broches ou de vis centromédullaires. Aucun consensus n’existe sur la technique optimale. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats des différents types d’ostéosynthèses des fractures du col du 5ème métacarpien, de définir les complications propres à chacune d’elles, et de déterminer si l’une des techniques permet d’obtenir les meilleurs résultats avec le plus faible taux de complications.

85 patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse d’une fracture du col du 5ème métacarpien entre 2004 et 2022 ont été inclus dans cette étude. L’ostéosynthèse a été réalisée par 3 broches de 1,0mm de diamètre, 2 broches de 1,2mm, 1 broche de 1,2mm et 1 broche de 1,5mm, 2 broches de 1,5mm, une broche de 1,8mm ou par une vis centromédullaire. La nécessité d’une ablation de matériel, la présence de douleurs, les mobilités, la survenue de complications à type d’hypoesthésie, de trouble de l’enroulement, d’infection ou de pseudarthrose, le QuickDASH, le délai de reprise du travail ainsi que la satisfaction finale des patients ont été analysés.

Les résultats de 84 patients ont été analysés avec un recul moyen de 5,7 ans. Le type d’ostéosynthèse était des broches de 1,0mm de diamètre chez 5 patients, de 1,2mm chez 42 patients, de 1,5mm chez 23 patients, de 1,2mm et 1,5mm chez 4 patients, de 1,8mm chez 3 patients et une vis centromédullaire chez 7 patients. Au recul final, 83 patients avaient un enroulement complet des doigts et 3 patients (3,6%) des douleurs résiduelles. Une ablation de matériel a été réalisé chez 74 patients (88,1%). Un trouble de l’enroulement a été retrouvé dans 13 cas (15,5%), mais gênant chez seulement 1 patient. Une hypoesthésie du bord ulnaire de la main était présente chez 8 patients (9,5%). Le QuickDASH moyen était de 18,83, et le délai moyen de retour au travail de 6 semaines. La satisfaction finale moyenne des patients était de 9,5/10. Aucune infection ou pseudarthrose n’est survenue. Dans le groupe de patients ayant bénéficié d’une ostéosynthèse par vis centromédullaire, aucune complication post-opératoire n’a été retrouvée et aucune ablation de matériel n’a été nécessaire.

Les résultats cliniques après ostéosynthèse des fractures du col du cinquième métacarpien sont bons, quelque soit le type d’ostéosynthèse utilisé. Les principales complications retrouvées sont la survenue d’un trouble de l’enroulement et d’une hypoesthésie, en rapport avec la voie d’abord au niveau du point d’entrée des broches. L’ostéosynthèse par vis centromédullaire semble présenter l’avantage de ne pas nécessiter d’ablation de matériel, et une survenue moindre de complications notamment d’hypoesthésie du bord ulnaire de la main.

CO087 Micro-greffe adipocytaire et aponevrectomie dans le traitement chirurgical de la maladie de Dupuytren : une étude prospective de faisabilité et de sécurité.

Dupuytren’s disease is a hereditary condition leading to progressive fibrosis in the palm of the hand, causing gradual contracture of the digits and significant functional impairment. Various treatments are available (aponeurotomy, aponeurectomy, collagenase injections,…) but none has shown full efficiency regarding skin invasion by the fibrosis or recurrence of the disease. Autologous fat grafting is a source of adipose derived stem cells known for inhibiting the myofibroblastic activity in vitro. Myofibroblasts are incriminated in the formation of the fibrous cords within the palmar aponeurosis. Hoping to make a positive impact on fibrotic and scar tissues and reduce recurrences, we associated fat grafting with aponeurotomy and aponeurectomy.

We conducted an interventional, feasibility and security prospective study at a single centre with a single operator between 2012 and 2017. We included patients presenting with a Dupuytren’s primary palmar or digito-palmar contracture ranging from Tubiana stage I to IV. 159 fingers from 74 hands of 70 patients were treated with conventional open aponeurectomy associated with centrifuged autologous micro-fat grafting. Patients were mostly men with a median age of 64 years. The most affected digit was the ring finger then the little finger, the middle finger, the index and the thumb. Mild to moderate stages represented three quarters of the procedures. Fat tissue was harvested from the upper part of the arm, prepared following Coleman’s procedure and injected in the operated sites after skin closure. The average amount of injected fat per ray was 1,74 cc. A silicone dressing was applied, and a permanent extension splint was worn for a week. Patients underwent hand physiotherapy the second week. A dynamic extension splint was worn at night for two months. The postoperative follow-up was scheduled at one week and at two months. Further follow-up was pursued if the healing was incomplete.

No arterial or tendinous lesions and no infection were reported. Our complication rate of 6,8% is similar to the rates of aponeurectomy alone in the literature. We report 10 wounds dehiscence and one case of sensory nerve impairment.

Adipose assisted aponeurotomy and aponeurectomy appear to be safe and standardizable procedures with no added complications. Fat grafting could benefit post-operative scars in Dupuytren’s disease as it does in numerous surgical indications. Nevertheless, long term outcomes and definitive conclusions will be drawn from our ongoing prospective comparative and randomized trial.

CO142 Libération du nerf médian au canal carpien : Enquête sur les indications chirurgicales et techniques opératoires en 2023.

Le nombre annuel de libérations du nerf médian au canal carpien en France dépasse 140000 selon l’ATIH. Mais très peu d’études se sont intéressées à la pratique quotidienne des chirurgiens de la main en matière d’indication chirurgicale , et de techniques opératoires. L’objectif de cette étude était de faire le point en 2023 sur la pratique quotidienne des chirurgiens de la main afin de cerner les prises en charges chirurgicales.

Nous avons réalisé un questionnaire comportant 30 questions courtes divisé en 3 parties (épidemiologie, indications chirurgicales et techniques opératoires). Ce formulaire a été élaboré avec l’interface Google Forms® puis transmis par courriel aux chirurgiens membres de la Société Francaise de Chirurgie de la Main en juin 2023.

302 réponses ont été obtenues soit 35% des 877 chirurgiens interrogés. La majorité exercent en secteur privé (66%). 58% effectuent entre 50 et 300 interventions de ce type par an. Les signes cliniques d’interrogatoire et d’examen physique sont pris en compte dans l’indication chirurgicale dans 40% des cas meme si l’EMG ne montre pas d’atteinte. L’EMG (98%) et l’échographie (18,5%) sont effectués avant l’intervention. La technique utilisée est le mini-open (53% des répondants),l’endoscopie (43%), le ciel ouvert (11,5%) et l’échochirurgie (6%). La raison en est détaillée pour chacune des techniques. La synovectomie n’est pas réalisée dans 75% des cas meme si synoviale abondante. La moitié des chirurgiens connaissent l’interet préventif de découvrir une amylose à transthyretine dans la synoviale. Dix-huit pourcents proposent une immobilisation post-opératoire.

Les chirurgiens posent une indication en fonction des criteres cliniques et electromyographiques, mais aussi echographiques. Si la technique du mini-open reste la plus utilisée par les chirurgiens de la main dans cette enquete, on constate une augmentation des techniques endoscopiques depuis l’enquete de 2019 aupres de la SFCM (43 versus 40% en 2019) et de l’écho-chirurgie (6% versus 4%). L’amylose reste une pathologie peu appréhendée pour plus de la moitié des chirurgiens. Les réponses seront discutées à la lumière de la littérature.

Il s’agit d’une enquête déclarative sur les pratiques dans la chirurgie programmée la plus fréquente d’un chirurgien de la main. Les réponses obtenues montrent l’évolution des moyens diagnostiques et thérapeutiques mis en œuvre pour cette intervention. En particulier avec l’échographie qui représente une part grandissante dans le diagnostic et la therapeutique.

CO091 ARTHROSCOPICALLY ASSISTED SCAPHOID NONUNION TREATMENT. CASE SERIES WITH SHORT TERM RESULTS.

Nonunion is one of the most common and challenging complications of scaphoid fractures. Since scaphoid fractures occur more commonly in young individuals, appropriate treatment is necessary in order to restore carpal biomechanics and prevent the adverse sequelae of scaphoid nonunion advanced collapse that ultimately leads to wrist arthritis. Wrist arthroscopy is a minimally invasive technique that causes minimal damage to the soft tissues and enables direct visualization of the nonunion site, evaluation of the need for autologous grafting and reduction under direct visualization

This was a retrospective study. The data of patients with scaphoid nonunion that underwent arthroscopically-assisted fixation with autologous grafting from 2019 to 2022 at our center were collected and analyzed. The sample size consisted of 22 patients (19 males – 3 females). The mean age of the patients was 27 years of age (range=18-44). Diagnosis was made with x-ray and computed tomography (CT) imaging. In 13 patients the fracture was located at the waist and at 9 patients at the proximal pole. Autologous graft was used in all cases (7 from iliac crest, 11 from distal radius, 4 from olecranon). The average time from injury to surgery was 12 months (range=4-60). At the beginning of operation, dry wrist arthroscopy is performed with evaluation and thorough debridement of the nonunion site. Then, under mini C-arm fluoroscopy, closed reduction and osteosynthesis with cannulated screw or k-wires takes place. Autologous bone graft is inserted under arthroscopically control, before tightening the screw. The minimum follow-up was set to 6 months, with monthly radiological and clinical evaluation. The parameters that were included in the study were the time to union, post-operative pain with Visual Analogue Scale (VAS) score, the range of motion (wrist flexion and extension deficits) and functional outcomes measured with Mean Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand (QuickDASH) and MAYO Wrist score (MWS).

Demographic data showed that at 29.4% of the patients the dominant hand was involved, at 41.18% the right extremity and that 52.94% of the patients were high demand manual workers. The mean follow-up was 12.9±6.8 months (range=6-23). Union was achieved at 88.2% of the sample (20 of 22 patients) at a mean of 8 ±2.6 weeks. Union was confirmed with radiologic evaluation for most patients and CT was needed for 3 patients. The extension deficit was 11±3.2 degrees and the flexion deficit 18±3.6 compared to the contralateral side. Functional outcome was significantly improved with mean QuickDASH decrease from 27.32±9.32 pre-operatively to 4.99±5.21 (p<0.001) and mean MWS increase from 52.63±18.3 to 87.22±13.25, p<0.001. Pain was, also, significantly decreased from 4.82±1.3 to 1.77±1.56, p<0.001

Arthroscopically assisted fixation of acute scaphoid fractures and nonunion is a well-established surgical technique. Thorough debridement of the nonunion site with minimal soft tissue interruption lead to an optimal result in all our patients.

The results of the present study are in line with current literature, indicating that wrist arthroscopy is a valuable tool in the setting of scaphoid nonunion, providing satisfactory functional outcomes

VF07 Comment je fais une pollicisation de l’index pour hypoplasie du pouce par la technique de Malek?

L’aplasie du pouce Blauth IIIB à V est une différence congénitale d’impact fonctionnel majeur dont le traitement principal repose sur la pollicisation de l’index. Même si de nombreuses voies d’abord ont été décrites pour reconstruire la première commissure, le dessin, les différents temps osseux, tendineux et vasculo-nerveux sont bien codifiés. Nous rapportons ici la technique que nous utilisons depuis une vingtaine d’année selon le dessin de Malek ainsi que les temps clés de cette intervention.

Technique : 1) Dessin selon Malek 2) Dissection dorsale ménageant le plan veineux de l’index 3) Décollement de l’appareil extenseur et ouverture du ligament intermétacarpien dorsal. 4) Libération des muscles 1er interosseux dorsal en radial et 2eme interosseux palmaire et ouverture du ligament intermétacarpien palmaire 5) Dissection antérieure des pédicules – intraneurodissection et section artère collatérale radiale du 3eme doigt 6) Ouverture du canal digital face antérieure du 2eme métacarpien 7) Excision métaphyso-diaphysaire du 2ème métacarpien 8) Positionnement et brochage métacarpien après rotation -antépulsion du lambeau d’index 9) Réinsertion des intrinsèques sur les faces latérales de la néo MCP du néo pouce 10) Fermeture des lambeaux et reconstruction de la 1ere commissure

nous présenterons les résultats iconographiques et cliniques.

Les vidéos enchainées de ces différents temps seront explicitées et accompagnées d’une courte vidéo du résultat fonctionnel.

Voici la présentation vidéo pour répondre à la question " comment je fais la technique de pollicisation de l'index dans les hypoplasies congénitales du pouce Blauth IIIB à V par la technique de Malek?"

CO124 Total trapeziometacarpal arthroplasty for trapeziometacarpal joint arthrodesis non-union.

Management of trapeziometacarpal arthritis, instability, or communitive articular fracture in young subject represent a challenge for hand surgeons. Trapeziometacarpal joint arthrodesis appears to be a satisfactory option in active young patients allowing pain relief but also leads to a reduction in mobility. However, one of the complications is non-union with reported rate of 11%. The most conventional salvage procedure would be arthrodesis revision with bone grafting. Nevertheless, the democratization of the trapeziometacarpal arthroplasty and the long-term satisfying results reported in the literature make this option a potentially interesting strategy, even in young subject. We reported a case of trapeziometacarpal arthroplasty in case of failed trapeziometacarpal joint arthrodesis.

Patient 49-year-old patient, right-handed, manual worker (car mechanic), with Darrach procedure as medical background history. Right trapeziometacarpal joint arthrodesis was performed one year before, for secondary thumb arthritis with instability after trapeziometacarpal dislocation using a locked plate and two articular compression screws. Major complaint was pain. At physical examination, Kapandji score was 4/10. X-rays and CT scan showed trapeziometacarpal joint arthrodesis non-union. Revision arthrodesis versus trapeziometacarpal arthroplasty were proposed to the patient. Due to the unsatisfied hand function with loss of dexterity and mobility after the primary arthrodesis, a trapeziometacarpal arthroplasty was performed.

A revision procedure was performed using a dual mobility trapeziometacarpal prosthesis (Touch, KeriMedical, Geneva, Swizerland) under fluoroscopic control. The previous dorsal approach was used through the first extensor compartment and radial sensitive nerve was reclined. Hardware was removed as well as the residual sclerotic bone and fibrosis. There was a central loss of bone substance in trapezium located at the position of the two initial intra articular screws. No bone graft was required because the loss of substance was located in the area of the trapezial cup. There was no need to use large implants, as the primary stability of the traditional implant was satisfactory. Correct positioning of the implants has been checked. Postoperative sling was removed at the second week and no physiotherapy was done. At last follow-up (fourteen months), Kapandji score was 10/10 without dislocation or loosening on X-rays. The patient had full range of motion and no pain. Patient was able to return to work four months after the procedure.

We reported a case of trapeziometacarpal joint arthroplasty in case of failed arthrodesis. Two cases of trapeziometacarpal disarthrodesis with prostheses was reported in literature. The main difference in our case is that the joint anatomic center of rotation was easier to find after removal plate and screws due to the non-union. No implant positioning problem was reported. The bone loss was corrected by the size and the height of the prosthesis with ordinary implants.

As described in the literature, trapeziometacarpal joint arthrodesis provides pain relief, stabilization and strength of thumb. However, it decreases the range of motion and in particular the impossibility to place the palm flat on a table. Conversely, trapeziometacarpal arthroplasty is a well-known treatment to restoring mobility with better function of the thumb. After failed trapeziometacarpal joint arthrodesis, a second fusion attempt can be performed by bone grafting but nowadays, philosophy can be different. Arthroplasty can be a satisfying alternative with advantages.

CO073 La recoupe artérielle pré-anastomotique est-elle systématique dans les revascularisations digitales ? Etude prospective, monocentrique et multidisciplinaire sur 46 mois.

Malgré une anastomose artérielle optimale, certaines replantations échouent. L'objectif était d'évaluer l'influence du mécanisme lésionnel sur l'histologie artérielle et sur le succès ou l'échec anastomotique. Nous supposons que le mécanisme lésionnel influence les lésions histologiques artérielles et le succès microchirurgical.

Cette étude prospective monocentrique a inclus des patients présentant une lésion aigue traumatique artérielle de la main et du poignet. Une recoupe artérielle systématique des moignons proximaux et distaux était réalisée avant l’anastomose. Une analyse histologique des moignons était réalisée. Nous avons réalisé un suivi clinique avec une échographie de contrôle de perméabilité à 1 mois post opératoire.

De 2018 à 2022, 104 patients ont été inclus avec un recul de 12 mois. Macroscopiquement, 42,2% des berges étaient délabrées. L'analyse histologique était lésée à 74,3% : blast (100%) > section mécanique et électrique (92,3% ; 82,1%) > amputation mécanique et électrique (80% ; 66,7%) > section par verre (50%) > écrasement (33,3%). Les facteurs favorisant une analyse histologique saine sont : une section par verre (p<0,05 ; OR = 3,72) et l’âge du patient < 65 ans (p<0,01). Les facteurs de risque d'échec anastomotique sont un mécanisme lésionnel par amputation électrique (p<0,01, OR 8,19) et une longueur de la recoupe artérielle plus courte (p<0,02)).Le taux d’échec clinique est de 7,8% et le taux d’échec anastomotique échographiquement est de 10,4%.

Les lésions artérielles histologiques sont corrélées au mécanisme lésionnel. Une recoupe artérielle des moignons proximaux et distaux > 2mm est recommandée pour tous les mécanismes lésionnels avant une anastomose artérielle termino-terminale. Une recoupe > 4mm et un pontage systématique pour les amputations ou les blasts. Cette étude peut faire évoluer les pratiques chirurgicales.

Les lésions artérielles histologiques sont corrélées au mécanisme lésionnel. Une recoupe artérielle des moignons proximaux et distaux > 2mm est recommandée pour tous les mécanismes lésionnels avant une anastomose artérielle termino-terminale. Une recoupe > 4mm et un pontage systématique pour les amputations ou les blasts. Cette étude peut faire évoluer les pratiques chirurgicales.

P19 MYOÉPITHÉLIOME À CELLULLES FUSIFORMES: UN RARE CAS D’ATTEINTE DU DOIGT CHEZ UN GARÇON DE 15 ANS.

Le myoépithéliome cutané est une tumeur cutanée rare qui a récemment fait l'objet de plus d'attention, cela malgré les grands difficultés de diagnostic. C'est une tumeur bénigne avec un taux élevé de récidive si non excisée radicalement, qu'il faut distinguer de son homologue malin.

Peu de cas ont été décrits à ce jour et, à notre connaissance, aucun cas au doigt d'un enfant existe dans la littérature. Nous présentons le cas d'un garçon de 15 ans atteint d'une forme rare de myoépithéliome à cellules fusiformes localement agressif.

Le patient a été traité avec une approche multidisciplinaire associant exérèse chirurgicale et curiethérapie personnalisée. Au recul d'un an, il n'y avait pas de récidive de la tumeur, absence de déficit fonctionnel, et restauration complète de l'os réséqué.

Le myoépithéliome cutané est une forme rare de malignité dont nous devons être conscients dans notre propre pratique clinique. Un diagnostic erroné pourrait entraîner une perte de fonction dans la zone touchée, surtout lorsqu'on parle des extrémités distales, et risque de récidive si la chirurgie n'est pas radical.

CO024 La ligamentoplastie slic dans instabilités periscaphoïdiennes aigües et subaigües.

Le traitement des instabilités périscaphoïdiennes sont un challenge thérapeutique. Que ce soit dans le cadre des lésion scapholunaires ou périlunaires, de nombreuses techniques de réparations ou de reconstructions ont été proposées. La ligamentoplastie SLIC (scapholunaire, intercarpienne) publiée en 2017 permet non seulement une reconstruction du complexe scapholunaire mais aussi de l’ensemble du plan ligamentaire postérieur (LT et DIC). Nous présentons notre expérience pour les lésions aigües et subaigües.

Il s’agit d’une revue rétrospective de 25 patients opérés (5 femmes, 20 hommes) entre 2021 et 2023. L’âge moyen est de 42 ans. Le recul minimum est de 3 mois avec un suivi moyen de 8 mois (extrêmes 3-23). Tous les patients présentaient une lésion scapholunaire. 4 patients ont été opérés en urgence. 5 patients présentaient une lésion datant de moins de 3 mois, 5 patients entre 3 et 6 mois et 12 patients une lésion de plus de 6 mois. Les patients ont tous bénéficiés d’un bilan radiologique tridimentionnel à la recherche de lésions ligamentaires. La série est bi-opérateur et la revue s’est faite dans le cadre du suivi post-opératoire avec un bilan clinique et radiologique.

22 patients déclarent une évolution favorable avec disparition des douleurs. 3 patients sont insatisfaits. Un patient a bénéficié d’une arthrodèse médiocarpienne après 8 mois. Les mobilités préopératoires sont: 68° de flexion, 69° d’extension. Les mobilités postopératoires sont: 46° de flexion (20-90°), 60° d’extension (30-80°). La force préopératoire était de 28kg contre 29kg en postopératoire. Radiologiquement, on retrouvait en préopératoire, un diastase SL moyen de 3mm, un angle SL à 63° un angle RL à 5,7°. L’angle postéroradioscaphoidien était à 113°. En postopératoire on retrouve un diastase de 2,4mm, un angle SL à 56° et un angle RL à 4°.

Les patients traités par SLIC en aigu dans le cadre des instabilité périscaphoïdienne, notamment pour des luxations périlunaires, présentent une évolution satisfaisante. Nos résultats sont superposables aux séries publiées. Le diastase et l’augmentation de l’angle SL qui suit l’ablation des broches n’est pas corrélé à une évolution clinique défavorable.

La ligamentoplastie intercarpienne SLIC est une technique valide dans la prise en charge des dissociation SL aigüe, subaigüe et chroniques, qui donne des résultats supérieurs en termes de douleurs et de mobilités que les techniques historiques.

P46 Adjonction d’une aponévrectomie partielle à l’aponévrotomie à l’aiguille dans la maladie de Dupuytren : Évaluation d’une technique chirurgicale à moyen terme.

L’arsenal thérapeutique de la maladie de Dupuytren se compose aujourd’hui de traitements plus ou moins invasifs. Le débat persiste, notamment entre l’aponévrotomie percutanée à l’aiguille et l’aponévrectomie, et s’articule autour des délais de récupération, des taux de récidive et des complications. Si l’aponévrotomie à l’aiguille est souvent plébiscitée pour son innocuité, elle apparait moins performante que l’aponévrectomie en terme de récidive. L’objectif de notre étude est d’évaluer une technique chirurgicale mixte, consistant en une aponévrotomie à l’aiguille complétée par une aponévrectomie partielle effectuée par la déchirure cutanée survenant fréquemment. Notre hypothèse est qu’elle pourrait être un compromis entre les deux techniques historiques, en conservant l’innocuité de l’aponévrotomie tout en ayant un faible taux de récidive.

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, évaluant au recul moyen de 41.5 mois, 30 patients représentant 42 doigts. Les critères d’inclusion étaient une maladie de Dupuytren palmaire ou palmo-digitale avec corde palpable traitée par cette technique mixte entre 2018 et 2019. Les critères d’exclusion comprenaient une forme digitale isolée, une récidive, une autre pathologie associée au membre supérieur homolatéral. L’évaluation clinique reposait sur la mesure du gain d’extension digitale, le délai de récupération, la nécessité de kinésithérapie, la satisfaction, les scores fonctionnels du QuickDASH et de l’URAM, les complications et le taux de récidive. Une récidive était définie par une augmentation ≥ 30° du déficit d'extension digitale totale en comparaison au résultat post-opératoire ou la nécessité d’une nouvelle chirurgie.

Le gain d’extension digitale totale et le gain d’extension à l’articulation métacarpo-phalangienne étaient significatifs et stables dans le temps. Le délai de récupération était en moyenne de cinq semaines. Sur les trente patients, quatre ont nécessité de la kinésithérapie. La majorité des patients étaient très satisfaits. Le QuickDASH et l’URAM étaient en moyenne à 5.42/100 et à 3.08/45, respectivement. Le taux de récidive était de 18.4%. Nous déplorons deux cas d’hypoesthésie pulpaire persistante sans syndrome névromateux. Deux patients nécessitèrent une ré-intervention pour récidive.

Les résultats sont comparables aux séries d’aponévrotomie à l’aguille sur le plan du gain d’extension digitale, incluant des résultats décevants au niveau de l’articulation inter-phalangienne proximale, et sur le plan fonctionnel. En revanche notre taux de récidive semble moins élevé. Enfin notre technique chirurgicale semble conserver l’innocuité de l’aponévrotomie à l’aiguille. Les séries d’aponévrectomies retrouvent des délais de récupération comparables à nos résultats et des taux de récidive très variables en raison de seuils différents selon les études.

Cette technique chirurgicale mixte semble constituer un compromis entre l’aponévrotomie et l’aponévrectomie. Ces résultats nous encouragent à poursuivre les investigations à long terme, à plus grand effectif, et de manière comparative.

CO056 L'angiographie peropératoire en microchirurgie représente t'elle un bénéfice ?

La réalisation de sutures microvasculaires dans le contexte des replantations ou d’un lambeau libre reste soumise à un taux d’échec incompressible et variable selon les séries. L’utilisation d’une angiographie peropératoire des anastomoses permet-elle de réduire le taux d’échec ?

Nous proposons une série rétrospective comparant les résultats des sutures vasculaires avec et sans angiographie peropératoire. -Dans le groupe sans angiographie : la perméabilité des anastomoses était évaluée par l’apparition d’une recoloration cutanée (doigts replantés, palette du lambeau) ou hémorragies de surface (lambeau musculaire). -Dans le groupe avec angiographie : la perméabilité des anastomoses était évaluée par une injection intravasculaire de Verdey couplée à une observation des vaisseaux à l’aide d’une caméra à la fluorescéine. Cette caméra est montée sur notre Microscope Kinévo ZEISS. Les patients opérés d’une perte de substance cutanée ou d’une amputation ont été inclus dans cette série.

Quarante patients ont été inclus et répartis dans les deux groupes. Lors de l’utilisation de la caméra fluorescéine avons observé la perte de 2 fragments digitaux replantés. Aucun lambeau n’a été perdu dans ce contexte. Lors de l’absence d’utilisation de la caméra, nous déplorons la perte de 2 fragments digitaux et de 2 lambeaux libres.

L’angiographie peropératoire permet une évaluation qualitative et quantitative immédiate des anastomoses et du flux vasculaire en aval des sutures. Cet outil autorise un diagnostic rapide de la situation en cas de spasmes vasculaires, fuite, kingking et ou thrombose. Son utilisation ne permet pas de mettre en évidence de différence dans le contexte de replantations digitales. Cette observation est probablement liée aux différents facteurs intervenant dans ce contexte. Cependant, sa supériorité semble s’imposer dans le contexte des lambeaux libres.

L’évaluation du flux vasculaire au niveau et en aval des anastomoses lors de la réalisation de lambeaux libres semble être un avantage quant à la survie des lambeaux.

CO122 Revue de la littérature des indications, contrindications et des facteurs influençant les résultats des prothèses trapézo-métacarpiennes.

Plusieurs revues de la littératures ont déjà été réalisées sur les prothèses trapézo-métacarpiennes mais la supériorité de celle-ci n’a pas pu être prouvée. Cependant, les prothèses donnent une meilleure réduction de la douleur, une plus haute satisfaction et un retour plus rapide aux activités de tous les jours par rapport aux autres procédures. Le but de cette étude est de réaliser une revue de la littérature concernant les indications, les contrindications des prothèses trapézo-métacarpiennes. Nous avons également recherché des facteurs pouvant influencer la satisfaction ou le taux de complications de ces prothèses.

La base de donnée Pubmed / Medline a été explorée le 20/12/2021 en entrant plusieurs mots clés concernant les prothèses trapézo-métacarpiennes. Nous avons au total trouvé 431 articles. Après exclusion de plusieurs articles selon différents critères, nous avons retenus 54 articles. Dans ces différents articles, les différentes indications et contrindications ont été recensées. Nous avons également essayé de trouver un lien statistique entre différents facteurs (la date de publication, le type de prothèse, l’âge, le sexe, le travail manuel, l’hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne, l’arthrose scapho-trapézo-trapézoïdienne, l’étiologie de l’arthrose) et le taux de satisfaction, de survie de l’implant, le taux de complications mineures et majeures, le taux de révision et le taux de descellement de l’implant trapézien.

Les auteurs ont précisé les indications dans 36 articles. Le facteur revenant le plus est une arthrose trapézo-métacarpienne résistant au traitement conservateur. Concernant les contrindications, des 24 articles, 8 paramètres émergent : l’antécédent chirurgical, l’antécédent traumatique, l’arthrose scapho-trapézo-trapézoidienne, l’arthrite inflammatoire, la qualité et la hauteur du trapèze, le travail manuel, l’âge et l’état de l’articulation métacarpo-phalangienne. Nous n’avons pas pu trouver un facteur préopératoire responsable à lui seul d’un effet sur les résultats.

Plusieurs articles mentionnent un usure prématurée du polyéthylène chez les hommes. D’autre part, les résultats subjectifs et objectifs semblent comparables selon le sexe. Le travail manuel lourd pourrait également donner une usure prématurée des composants de la prothèse. La plupart des auteurs suggèrent qu’une arthrose scapho-trapézo-trapézoidienne de bas grade et asymptomatique n’est pas une contrindications et ne donne pas de douleurs résiduelles post-opératoires. Par contre, la présence d’une arthrose évoluée de cette articulation peut être problématique en post-opératoire. Les plupart des articles concluent que l’hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne n’est pas une contrindications et la prothèse pourrait même donner un meilleur résultat que la trapézectomie sur la correction de la déformation en hyperextension. Il est nécessaire d’avoir un trapèze de minimum 8mm de hauteur pour implanter cette prothèse.

Il faut faire une sélection rigoureuse des patients auxquels on propose cette intervention. Avec cet article, nous avons pu extraire plusieurs facteurs auxquels il faut être attentif quand on propose cette intervention : le jeune âge, le sexe masculin, le travail manuel lourd, la présence d’une arthrose scapho-trézo-trapézoïdienne, la présence d’une hyperextension de l’articulation métacarpo-phalangienne, la qualité et la hauteur du trapèze. Devant tout doute quant au succès de la mise en place de la prothèse, un traitement alternatif doit être proposé au patient.

CO123 Résultats de la prothèse trapézo-métacarpienne sous WALANT versus ALR dans le traitement de la Rhizarthrose : une étude rétrospective comparative.

La pose de prothèse trapézo-métacarpienne est habituellement réalisée sous anesthésie loco-régionale (ALR) axillaire. Le but de notre étude est d’évaluer la récupération de la force après prise en charge de la rhizarthrose par prothèse trapézo-métacarpienne sous WALANT versus sous ALR. Nous faisons l’hypothèse selon laquelle les patients opérés sous WALANT récupèrent plus rapidement en post-opératoire.

Une étude rétrospective monocentrique, multi opérateurs a été réalisée de Janvier 2020 à Janvier 2023. 23 patients ont été analysés rétrospectivement, 11 dans le groupe WALANT, et 12 dans le groupe ALR. Le critère de jugement principal était la différence de force en Kg au JAMAR à 6 semaines entre la main opérée et la main controlatérale. Les mobilités post opératoires, le score de Kapandji, la force au Pinch test (kg), les scores fonctionnels (QuickDash, PRWE et PREMs), et l’EVA ont été également évaluées à 6 semaines, 6 mois et lors du dernier recul.

La différence de force, entre les deux mains du patient, au JAMAR en kg à 6 semaines est significativement inférieur chez les patients opérés sous WALANT: 2.3 (± 1.7) par rapport à celle des patients opérés sous ALR 4.8 (± 3.0) (p= 0.002). L’indice de KAPANDJI est également significativement amélioré à 6 semaines dans le groupe WALANT vs ALR, respectivement 7.9 (± 1.6) vs 6.5 (± 1.1) (p=0.03). Les mobilités à 6 semaines sont significativement améliorées sous WALANT. Au dernier recul (524 Jours ± 27), nous n’avons pas retrouvé de différence significative concernant la force en kg au JAMAR, les amplitudes articulaires et l’indice de Kapandji malgré une tendance à l’amélioration. La force au Pinch test, les scores QuickDash, PRWE, PREMs et l’EVA résiduelle étaient comparables.

La Walant est une technique d’anesthésie simple permettant une prise en charge de la douleur per opératoire comparable à l’ALR. Le testing actif per opératoire de la stabilité des implants et des mobilités de la colonne du pouce sous WALANT permet un meilleur positionnement des implants. Cela permet également au patient de voir dès la fin de l’intervention les mobilités possibles en actif, ce qui explique une meilleure récupération précoce de la force et des mobilités en post-opératoire. Les résultats à long terme sont comparables.

La WALANT est une technique d’anesthésie valide pour la pose de prothèse trapézo-métacarpienne dans la prise en charge de la rhizarthrose. Elle permet une meilleure récupération précoce de la force et des mobilités par rapport à une prothèse posée sous ALR.

CO099 Limites de l'arthrodèse partielle arthroscopique du poignet et proposition de guidelines pour optimiser la technique : Série rétrospective de 15 cas et revue de la littérature.

L’arthrodèse partielle du poignet est essentiellement indiquée dans le traitement des arthroses post traumatiques qui ne touchent que certaines parties de l’articulation (SLAC/SNAC). Les techniques traditionnelles à ciel ouvert sont des procédures invasives associées à une raideur postopératoire, une perte de force de préhension et un taux de pseudarthrose significatifs. L’arthrodèse partielle arthroscopique du poignet (APAP) est une procédure séduisante qui permettrait de limiter l'agression des tissus et d’obtenir un résultat fonctionnel optimal. Cependant, les séries publiées montrent certaines limites : temps opératoire très long, complications liées aux matériel… L'objectif ici est d'établir des guidelines afin d’optimiser cette technique sur la base d’une série rétrospective de cas et d’une revue de la littérature.

Tous les cas d’APAP opérés par les auteurs entre 2019 et 2021 ont été revus avec un recul minimal d’un an. Le temps de chirurgie, l’utilisation d’une greffe osseuse, la scaphoïdectomie ouverte ou arthroscopique, le type d’ostéosynthèse, le taux de pseudarthrose ainsi que le taux de reprise chirurgicale ont principalement été pris en compte. La douleur sur l'échelle visuelle analogique (EVA), la force de préhension, l'amplitude des mouvements et le Quick Dash ont également été étudiés.

Quinze cas d'APAP ont été inclus. Le diagnostic initial était une SLAC III dans 8 cas, une SNAC III dans 3 cas, une arthrose médiocarpienne dans 3 cas et une SNAC II dans 1 cas Une scaphoïdectomie à ciel ouvert et une fixation par vis percutanées ont été réalisées dans tous les cas. Une greffe osseuse prélevée au niveau de la métaphyse radiale a été utilisée dans 6 cas. Neuf interventions ont été réalisées sans greffe osseuse. Le temps opératoire moyen était de 104’, 103’ dans le groupe sans greffon et 105’ dans le groupe avec greffon. Deux pseudarthroses ont été observées dont une a nécessité une seconde intervention. Le délai de retour au travail était de 8,5 mois en moyenne. Le Quick Dash moyen a diminué de 79,8 %. L'EVA moyenne a diminué de 82,15 % et la force de préhension a augmenté de 88 %.

Le temps opératoire diminue significativement après 5 interventions pour un chirurgien et n'est pas significativement plus élevé dans le groupe avec greffe. Par ailleurs, les séries pionnières d’APAP concluent toutes au niveau technique élevé requis pour entreprendre cette chirurgie Une scaphoïdectomie ouverte a été réalisée dans tous les cas et semble faire diminuer temps opératoire. Des cas d’ossifications post opératoires hétérotopiques et de conflit radioscaphoïdien sont décrits dans la littérature après scaphoïdectomie arthroscopique. Le temps opératoire dans le groupe avec greffe n'était pas significativement supérieur à celui du groupe sans greffe. Néanmoins, l'utilisation systématique d'un dispositif percutané spécifique pour prélever et introduire le greffon semble être un bon outil pour gagner du temps opératoire. Le taux de pseudarthrose n'est pas plus élevé dans le groupe sans greffe. La résection sous-chondrale économique semble diminuer le taux de pseudarthrose même lorsque le greffon n'est pas utilisé. Le faible taux de pseudarthrose semble corrélé à l'utilisation systématique de vis pour stabiliser la fusion.

Nous conseillons d'optimiser la technique d’APAP comme suit : 1)Le niveau de compétence en arthroscopie du poignet doit être d’emblée avancé (niveau III de Tang et Higgins). 2)La greffe n'est pas systématique. Une résection économique sous-chondrale est suffisante. 3)Si une greffe est toutefois nécessaire, les dispositifs percutanés de prélèvements déjà décrits sont utiles pour réduire le temps opératoire. 4)Une scaphoïdectomie ouverte est recommandée. La scaphoïdectomie arthroscopique semble être corrélée au conflit radio-scaphoïdien et augmente le temps opératoire. 5)L'utilisation de vis est recommandée afin de limiter le taux de pseudarthrose et d’éviter les complications liées aux broches

CO034 Traitement des amputations digitales pulpaires par lambeaux locaux versus pansements occlusifs : une étude comparative.

Les amputations digitales pulpaires sont fréquemment rencontrées en traumatologie. En cas d’exposition osseuse, les lambeaux locaux restent à ce jour la technique chirurgicale la plus couramment utilisée. Récemment, plusieurs auteurs se sont intéressés à l’utilisation des pansements occlusifs pour ce type de lésion. L’objectif de notre étude était de rapporter et comparer les résultats de la prise en charge des amputations digitales distales avec exposition osseuse par lambeau local (LL) et pansement occlusif (PO) au recul minimum de 12 mois.

Entre 2018 et 2021, 54 patients ont été pris en charge pour une amputation digitale distale en zones 2 et 3 d'Ishikawa. 28 LL et 27 PO ont été réalisés. Tous les patients ont été revus par deux examinateurs indépendants au recul minimum de 12 mois et ont réalisé une évaluation clinique et fonctionnelle. Nous avons également procédé à une analyse médico-économique (hospitalisation, actes chirurgicaux, nombres de consultations).

Le recul moyen à la révision était de 26 mois (12 – 38 mois). Les deux groupes étaient comparables. La cicatrisation pulpaire a été obtenue dans tous les cas. Elle était en moyenne plus rapide d’une à deux semaines dans le groupe LL (3.5 pour le groupe LL vs 5 semaines pour le groupe PO). Le délai d’arrêt de travail était en moyenne de 6 semaines dans les groupes. La sensibilité pulpaire discriminative était significativement meilleure dans le groupe PO (4 mm en moyenne) que dans le groupe LL (6 mm en moyenne). La raideur de l’articulation interphalangienne proximale était plus souvent observée dans le groupe LL, avec un tiers des patients étaient affectés. Il n’y avait pas de différence significative en termes d’intolérance au froid, de repousse de l’ongle, douleur et score PRHE entre les deux groupes. Aucune infection n’a été signalée. Une dystrophie unguéale (capotage de l’ongle, ongle en griffe) a été observée chez 11% des patients quelque soit le groupe. L’analyse médico-économique a mis en évidence une cout 6.5 fois plus important pour les LL par rapport aux PO.

Nos résultats confirment la validité des deux techniques comme traitement des amputations digitales distales avec exposition osseuse. Les résultats sont similaires en termes de cicatrisation et de récupération fonctionnelle. Avec un cout médico-économique nettement inférieur, le PO se positionne comme une réelle alternative aux LL.

CO130 Prothèse scapho-métacarpienne dans les reprises de trapézectomie : nécessité d’un implant adapté, faut-il y associer une ostéotomie du scaphoïde ? A propos d’une série de 7 patients.

Les échecs de trapézectomie sont rares mais représentent un véritable défi thérapeutique. Les arthrodèses, qu’elles soient inter-métacarpiennes ou scapho-métacarpiennes, ont fait la preuve de leur efficacité dans cette situation mais elles suppriment définitivement la mobilité carpo-métacarpienne. Les arthroplasties scapho-métacarpiennes sont plus ambitieuses sur le plan fonctionnel. Elles n’ont fait l’objet que d’une publication récente avec des résultats très satisfaisants. N’ayant pas observé des résultats aussi favorables, nous souhaitions en rapporter notre expérience.

Il s’agit d’une étude rétrospective de 7 cas chez 7 patientes opérés par 2 chirurgiens séniors. Un chirurgien a opéré 3 patientes, l’autre 4 patientes.

Dans la série de 3 patientes opérées par le premier chirurgien, nous avons observé deux échecs précoces par défaut d’intégration de l’implant scaphoïdien (une prothèse inversée RUBIS et une cupule sphérique TOUCH). La dernière patiente qui a bénéficié d’une prothèse TOUCH avec cupule sphérique a un bon résultat. Dans la série de 4 patientes opérées par le deuxième chirurgien, les deux premières patientes ont bénéficié de la mise en place de prothèses MAIA simple mobilité. La patiente n° 1 a eu un résultat très satisfaisant tandis que la patiente n° 2 a évolué rapidement vers une luxation de l’implant. Une première ré-intervention consistant en un simple brochage scapho-capital après réduction s’est soldée par une récidive de la luxation. Une deuxième ré-intervention associant la réduction de la luxation à une ostéotomie du scaphoïde et une arthrodèse du pôle distal du scaphoïde avec le capitatum a permis d’aboutir à un résultat satisfaisant. Les deux dernières patientes ont bénéficié d’une technique associant l’ostéotomie scaphoïdienne, une arthodèse scapho-capitale et la mise en place d’une prothèse MAIA double mobilité. La patiente n° 3 a évolué rapidement vers une luxation de l’implant due à un défaut d’ancrage de la cupule, lui-même en rapport avec une ostéoporose localisée. La patiente n° 4 a un bon résultat.

La prothèse scapho-métacarpienne semble être une solution intéressante en cas d’échec de trapézectomie. Elle nécessite l’utilisation d’un implant adapté. La prothèse MAIA et la prothèse TOUCH à cupule sphérique répondent à ce cahier des charges. L’importante mobilité du scaphoïde fait de son pôle distal une zone d’ancrage très instable. L’ostéotomie scaphoïdienne associée à l’arthrodèse scapho-capitate pourrait limiter l’instabilité de la zone d’ancrage et éviter les luxations. Nous n’avons pas observé d’instabilité intra-carpienne secondaire à l’ostéotomie du scaphoïde chez les patients qui ont bénéficié de cette technique.

CO008 Obstetrical shoulder: remodeling in children operated at the age of more than 05 years old; about 13 cases.

The aim of the study was to assess the capacity for glenohumeral remodeling, after anterior release, in children over 5 years of age with obstetric brachial plexus palsy

13 children, with an extreme age: 05 to 09 years old, the morphology of the preoperative glenohumeral was evaluated by CT imaging. Patients underwent anterior shoulder release. Control CT and clinical measurements were used to assess the results at a minimum of 02 years of follow-up.

There was a significant improvement in glenoid retroversion and the percentage of the anterior humeral head, up to the middle of the glenoid cavity at two years. Passive and active external rotation increased with a slight loss of internal rotation; All children demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with preop and post op videos

In all the cases, the restoration of an anatomy at the level of the shoulder is interesting, because it generates a sufficient bone stock, and one can imagine an additional surgery if it proves to be necessary, a central shoulder is a real guaranteed for the future, because for dysplasia at an advanced age of 30 to 40 years, the patient consults for terrible pain, and at this stage there are very few therapeutic options

Anterior release of the obstetric shoulder generates an objective functional gain. In addition, it prevents or corrects posterior shoulder subluxation. It is indicated if the amplitude of passive external rotation is limited. Muscle transfer to resuscitate active external rotation, or humeral derotation have only very few indications.

CO065 One-stage reconstruction of old flexor tendon lesions by heterodigital transfer of half of the FDP in children. About 6 cases.

The secondary flexor tendon repair remains one of the most difficult challenges in hand surgery. The aim of this study is to evaluate the results of Durand/Oberlin technique in children after a neglected lesion or failure of a primary repair.

Materials and methods: 6 children have been operated according to this technique, with extreme ages: 14 months to 05 years old. In all 6 children the preoperative clinical evaluation demonstrated a finger with flexible joints, sensitive, well vascularized with perfect skin coverage and a solid skeleton. The main outcomes measured were the total active flexion (TAF) and the total active motion (TAM). TAF is the sum of flexion of the MCP, PIP and DIP joints combined. TAM is calculated as TAF minus total loss of active extension of MCP, PIP and DIP joints

Results : According to Strickland criteria, all children demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with pre op and post op videos.

The classical two stages reconstruction did not result, in our hands, in satisfactory results, especially in children. The better results of our technique can be explained: no need for a proximal tendon suture; the distal fixation, the pull-out technique, allows some immediate mobilization, of course under the protection of a splint the wrist being completely flexed, during 6 weeks. The hemi-tendon FDP is sufficiently narrow to allow easy passage of the tendon through the original pulleys which are preserved in case of neglected injury.

Conclusion : This procedure has, in our hands, replaced the 2 stages procedure for unidigital lesions in adults. Our study demonstrates that the technique can be used in children and early childhood as well.

CO068 Neglected multi-digital flexor injuries , outcomes of single stage repair by hetero-digital flexor digitorium profundus.

Aims: Restoration of satisfactory digital function after a neglected lesion or failure of flexor tendon repair remains one of the most difficult challenges in had surgery. The aim of this study is to evaluate the results of heterodigital flexor profundus transfer in multi-digital flexor injuries (modified Duran/Oberlin technique)

Materials and methods: We treated tow patients (women), age (16 and 35 years), neglected lesion for (eleven years after primary reparation for the girl, and two years for the adult women) lesion in zone 2 of index and middle fingers, single stage repair by hetero digitalflexor digitorium profundus from ring finger is split into two halves then re-ruted to the recipient index middle fongerand foxed with a pull-out suture over the nail, and sutured to the old FDP tendon stump, the tension is set to maintain the recipient finger in slightly more flexion than the normal resting cascade, Arthodesis DIP ring donor finger at 10 degrees, a dorsal splint is applied with the wrist in 45 degrees of flexion, MCP joints 45 degrees of flexion, and PIP joints left free to allow early mobilization. Patients were evaluated before and after surgery, passive and active range of motion of the MCP, PIP and DIP joints of the injured and donor fingers were measured. The main outcomes measured were the total active flexion (TAT) and the total active motion (TAM).

Results: According to Strickland criteria, patient demonstrated clinical improvement of active motion, recorded with pre op and post op videos.

Conclusion: This procedure has, in our hand, replaced the 2 stages procedure for digital lesions, our study demonstrates that the technique can be used in neglected multi-digital flexor lesions for several years. The better results of our technique can be explained: no need for a proximal tendon suture; the distal fixation, the pull-out technique, allows some immediate mobilisation, of course under the protection of a splint the wrist being completely flexed, during 6 weeks. The hemi-tendon FDP is sufficiently narrow to allow easy passage of the tendon through the original pulleys which are preserved in case of neglected injury.

P12 la Réparation Primaire des Plaies du Nerf Médian et Ulnaire au Poignet avec la colle biologique à propos de 10 cas.

Évaluer les résultats de la réparation primaire des plaies des nerfs médian et ulnaire au poignet en utilisant la colle biologique

. Il s’agit d’une étude, descriptive et analytique sur 10 patients ayant bénéficié de réparations primaires des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire au poignet. Les patients ont été recrutés au CHU de batna du 1er février 2017 au 30 avril 2020 10 patients représentant 11 lésions nerveuses ont été traités dont 7 hommes et 3 femmes. La main droite a été observée chez 6 patients et gauche chez 4 patients. L’Etiologie : Accidents de trafic routier chez 3 patients ; Accidents domestiques chez 3 patients et agression par arme blanche chez 4patients. L’atteinte isolée : nerf médian chez 4 patients), nerf ulnaire chez 5 patients ; l’Atteinte simultanée de deux nerfs : chez 1 patients ; le Délai moyen écoulé avant la réparation : 7 jours (allant de 1 heure à 3 mois) ; La Réparation primaire des plaies du nerf médian et du nerf ulnaire : faite en urgence chez les patients avec apport de la colle biologique. L’Attèle plâtrée en flexion palmaire pour 3 semaines suivie des séances de kinésithérapie et de rééducation.

Il découle de cette étude qu’il existerait un meilleur pronostic sensitif des lésions isolées du nerf ulnaire au poignet que celles isolées du nerf médian. Pas de différence sur le plan moteur Les séquelles fonctionnelles après lésions médio-ulnaires sont particulièrement graves.

L’utilisation de la colle biologique augmente les chances de récupération nerveuse et cela en guidon la poussée nerveuse et en jouant un rôle protecteur de la suture nerveuse avec de bon résultat sensitivo-moteur

L’utilisation de la micro chirurgie avec colle biologique dans la suture nerveuse doit être généralisé à l'ensemble des hôpitaux vue le bénéfice associe à l'utilisation de microscope chirurgical dans les réparations nerveuses primaires

CO050 Test diagnostique pour les stades initiaux du doigt à ressaut et nouvel algorithme thérapeutique.

Le doigt à ressaut est une maladie répandue dans la population mondiale, mais il n'existe pas de test ou d'algorithme de diagnostic universellement reconnu dans la pratique clinique. Dans ses premiers stades, où le patient signale une gêne avec l'apparition d'un ressaut indétectable à l'examen objectif (stade 1 selon Green), il est fréquemment traité par des infiltrations de corticoïdes. D'après l'expérience des auteurs, ce traitement apporte des bénéfices à court terme qui nécessitent une infiltration supplémentaire ou un traitement chirurgical ultérieur. Depuis environ 2 ans, les auteurs ont mis au point un test diagnostique qui permet d'évoquer le sursaut suite à une manœuvre spécifique chez certains patients de stade 1. L'objectif de cette étude est d'évaluer si la stratification de ce stade initial par l'utilisation de ce test peut avoir un retour thérapeutique.

Du 1er juin 2021 au 1er juin 2022, 95 patients atteints de ténosynovite sténosante de stade 1 ont été visités.Tous les patients ont reçu le test qui a permis une stratification en stade 1a (avec test négatif) et en stade 1b (test positif). Tous les patients ont eu une injection locale de corticoïdes. Les patients ont ensuite été réévalués à 1, 3, 6 et 12 mois.

Sur les 95 patients évalués, 55 étaient au stade 1a et 40 au stade 1b. Le taux de récidive des symptômes à 1 an était comparable dans les deux groupes. Le délai de réapparition des symptômes était statistiquement significativement plus précoce chez les patients de stade 1b.

Le test diagnostique que nous proposons peut être utile pour modifier la démarche thérapeutique et proposer la chirurgie comme première option thérapeutique dès les stades 1b.

P50 Fixateur externe de type 'Suzuki frame' pour le traitement de fractures complexes de phalanges: notre experience.

Le traitement des fractures complexes des phalanges reprèsente un défi pour le chirurgien, en particulier en cas de fractures articulaires plurifragmentaires. La synthèse de petits fragments peut se démontrer difficile quelle que soit la technique utilisée (fils K, vis) et les resultats sont souvent imprévisible. Dans certains cas, la ligamentotaxis peut conduire à une bonne reduction de la fracture: les fixateurs externs de type ‘Suzuki frame’ , assemblé par des broches de Kirschenr, appliquent une distraction sur le site de fracture, en tout permettant une bonne stabilité de la synthése et une mobilisation précoce. L’objectif de cette étude est l’évaluation des resultats cliniques de fractures intra-articulaires traitées avec fixateur extern de type ‘Suzuki frame’.

La construction du fixateur type ‘Suzuki frame’ prevoit l’enfoncement de 2 broches de Kirschner, diamètre 1.2mm, dans les segments osseux en amont et en aval de la fracture, perpendiculairment à l’axe diaphysaire, au travers les condyle de la phalange proximale et la diaphyse distale. Les broches sont ensuite modelées de façon a obtenir une structure capable d’appliquer une traction au foyer de la fracturé et la reduction par ligamentotaxis. Les patients opérés entre Janvier 2020 et October 2022 avec diagnostic de fracture articulaire de la deuxième phalange des doigts longs, traités avec un fixateur externe de type ‘Suzuki frame dans notre Service ont été inclus dans l’étude. Les patients ont été évalués avec les scores cliniques DASH et PRWE et l’excursion articulaire active totale du doigt (TAM) a été évaluée.

14 patients ont été inclus dans l’étude. Le follow up moyen est de 12 mois. L’excursion articulaire active totale du doigt (TAM) est 210 degrès, en moyenne, avec un score DASH moyenne de 11.7 et un score PRWE de 12.

La technique que nous dècerivons représente une valide alternative supplémentaire dans le traitement des fractures plurifragmentaires articulaires des phalanges. Le fixateur externe ‘Suzuki frame’ est un appareil de construction facile et d’exécution rapide et simple, economique, et qui permet d’obtenir une réduction efficace et stable des fractures complexes, plurifragmentaires articulaires des phalanges, en tout respectant la vascularisation des petits fragments.

CO027 Arthropathie piso-pyramidale dans la pathogénèse de la douleur ulnaire après arthrodèse partielle ou totale du poignet : notre expérience.

Parmi les complications possibles après l’arthrodèse partielle ou totale du poignet, l’une des plus fréquentes est la douleur ulnaire (USWP: Ulnar Sided Wrist Pain). Une des causes probable est l le déséquilibre de l’articulation piso-pyramidale et le conséquent possible développement d’une arthrose piso-pyramidale.

Cinq patients ayant subi une arthrodèse totale du poignet et sept patients aprés scaphoidectomie et arthrodèse des quatre os ont présenté un tableau clinique de douleur ulnaire dans une période variable allant de trois à neuf mois post-op et ont présenté des signes radiographiques d’arthrose piso-pyramidale après six mois post-op en moyenne. Tous les patients ont initialement reçu une gestion conservatrice de la douleuret grâce à un approche physiothérapique ou injection intra-articulaire (cortisone avec anesthesique).les patients qui n’ont pas démontré de benefice au traitment ont été référés à la pisiformectomie chirurgicale. Les patients ont été évalués par radiographie et cliniquement avec les scores PRWE et DASH, avec un follow-up de 24 mois moyenne.

Tous les patients ont raporté une importante amelioration cllnique après la procédure de pisiformectomie À 24 mois, nous avons observé une régression complète de la douleur ulnaire au poignet chez tous les patients. Le score DASH moyen à 24 mois est de 13,2. Le score PRWE moyen à 24 mois est de 11.

L’arthropathie piso-pyramidale doit être compté parmi les causes possible de la douleur ulnaire du poignet après l’arthrodèse partielle ou totale. La pisiformectomie a montré de pouvoire réduire jusqu’à resolution les symptômes douloureux. Les résultats de notre étude suggèrent de considérer un geste chirurgical sur l’articulation piso-pyramidal lors de la réalisation d’une arthrodèse partielle ou totale du poignet dans un but de prevention de la douleur ulnaire.

CO084 Analyse fonctionnelle et radiographique d’une cohorte de 48 prothèses tactys® à un recul moyen de 5 ans : une étude retrospective.

The Tactys® prosthesis is a total anatomical sliding, unconstrained implant with 4 modular components, designed for proximal interphalangeal arthroplasties. The main objective of our study was to evaluate the medium-term functional outcome of the Tactys® prosthesis with a minimum follow-up of 12 months.

Forty-eight implants were studied with a mean follow-up of 4.8 years. This study retrospectively analyzed its functional, clinical, and radiological results. Complications and reinterventions were sought and analyzed.

QuickDASH and PRWE scores were improved from 40.9 to 17.7 and from 47.1 to 11.2, respectively (p < 0.001) at the last follow-up. Seventy-seven percent of patients rated their results as good or very good, and 83% were willing to undergo the procedure again. The VAS was significantly improved from 7.9 to 0.8 (p < 0.001). There was no significant difference in range of motion (53° vs 48°), grip strength (14.9KgF vs 14.6KgF), or pinch strength (3.4KgF vs 3.4KgF). There were no fractures or loosening of the implant. Periarticular ossifications were observed in 31 cases without functional impairment. Axial deviation was generally corrected. Three surgical reinterventions were required, including two implant revisions with a silicone spacer. The 5-year survival rate of the implants was 94%.

The results of this study are globally similar to those already observed in the literature, with the exception of mobility and strength, described as significantly improved postoperatively in the first published series.

The Tactys® prosthesis is a reliable and effective option in the management of proximal interphalangeal arthrosis. Patient satisfaction is generally good and related to improved pain and function. Long-term follow-up would confirm the good survival of the prosthesis.

P03 Les luxations ouvertes des doigts (à propos de 9 cas).

Les luxations ouvertes des doigts sont rares et concernent essentiellement les articulations IPP des doigts longs, l'articulation MP du pouce, plus rarement les articulations MP des doigts longs. C'est une pathologie qui mérite beaucoup d'attention au niveau de l'examen clinique et radiographique qu'il convient de réaliser sous anesthésie locale (1) Ces lésions, en l'absence d'instabilité après réduction, relèvent le plus souvent d'un traitement fonctionnel. Malheureusement les moyens de contention sont souvent excessifs et immobilisent à tort les articulations voisines qui ne demandent qu'à être sollicitées.

Notre travail concerne une étude rétrospective, descriptive, mono-centrique et multi-opérateur sur 2ans de 9 patients ayant une luxation ouverte pure des doigts, opéré au Service de Traumatologie - Orthopédie (aile 4) du Centre Hospitalier universitaire IBN ROCHD de Casablanca. La prise en charge consistait en une prise en charge en urgence au bloc opératoire sous anesthésie local ou locorégional avec une réduction de la luxation suivie d’un test de la stabilité, complété ou non d’un embrochage.

L’âge moyen des cas était de 39 ans avec un sexe ratio H/F de 8/1, 5 cas était survenu à la suite d’un AVP, 3 à la suite d’un accident domestique et un cas d’accident de travail. Le coté dominant était incriminé dans 6 cas (66,7%), la durée moyenne entre le traumatisme et la prise en charge était de 6H avec des extrêmes allant de 3h à 9h. La luxation était dorsale dans 8 cas avec et un cas de luxation palmaire et intéressé l’IP du pouce dans 1 cas, 3 cas de l’IPP du 2eme doigt, 5 cas de l’IPP du 5eme doigt. L’ouverture cutané était de type 2 de Cauchoix et Duparc dans 5 cas et de type 1 dans 4 cas. La prise en charge chirurgical consistait en une réduction à ciel ouvert sous anesthésie local dans 3 cas et loco régional dans 6 cas, après un élargissement de la plaie. Nous avons retrouvé 1 cas d’incarcération du LFP et 2 cas d’incarcération de la plaque palmaire qui était désinséré dans tous les cas de son insertion distale. La réduction était stable dans 8cas nécessitant une immobilisation antalgique durant 5 jours puis début de rééducation et un cas de luxation IP du pouce nécessitant une arthrodèse provisoire de 2 semaines. Les complications étaient peu fréquentes avec un cas de surinfection traité par antibiothérapie et un cas de nécrose du doigt nécessitant une amputation.

La stabilité de l'articulation inter phalangienne proximale, qui est de type trochléen, est assurée par la capsule articulaire renforcée par les ligaments latéraux interne et externe, la plaque palmaire et la gaine des fléchisseurs, la bandelette médiane, les bandelettes latérales ainsi que le ligament triangulaire de l'appareil extenseur. (2) De loin la plus fréquente des luxations inter phalangiennes proximales, la luxation dorsale s'accompagne d'une désinsertion de la plaque palmaire sur la base de la deuxième phalange et d'une déchirure complète ou incomplète, voire d'une rupture d'un des ligaments latéraux, en fonction de l'importance du déplacement. Plus rarement, la plaque pal- maire est rompue en proximal au niveau de ses freins. Une fois la luxation réduite, le traitement dépend de la stabilité́ latérale et antéropostérieure de l'articulation. Le plus fréquemment, il n'y a aucune instabilité́ latérale et on note une légère hyper extension de 20 à 30 degrés de l'inter phalangienne proximale

Les luxations ouvertes des doigts sont une pathologie rare considérées à tort bénignes. Elles nécessitent une prise en charge rigoureuse sur le plan diagnostic et thérapeutique,en insistant sur la surveillance du traitement fonctionnel.Il est important d'éduquer le patient sur l'enjeu fonctionnel de la chaine digitale lésée et l'informer sur les éventuelles séquelles.

P04 L’intérêt de l’ostéotomie dorsal dans le traitement des cals vicieux du 5eme métacarpe ( à propos de 10 cas).

Les cals vicieux du col du 5eme métacarpien sont fréquentes et représentes un problème esthétique et fonctionnel nécessitant une correction chirurgical. (1) Dans l’étude cadavérique de Strauch (2) il a montré qu’un raccourcissement de 2mm est responsable d’une diminution de 7° de flexion, alors que Riazuddin (3) rapporte que dans son étude la fonction de la main est détériorée à partir de 5mm de raccourcissement et 30° d’angulation.

Notre travail concerne une étude rétrospective, descriptive, mono-centrique et multi-opérateur de 10 patients ayant un cal vicieux du 5eme métacarpien, opéré au Service de Traumatologie - Orthopédie (aile 4) du Centre Hospitalier universitaire IBN ROCHD de Casablanca, pour une gêne fonctionnel ou esthétique. La prise en charge consistait en abord dorso médial en regarde col du 5eme métacarpien avec correction de la déformation par ostéotomie a base dorsale par la scie oscillante et fixation par une mini plaque non verrouillée avec des mini-vis 2.0, et début de rééducation à la deuxième semaine. L’évaluation est basée sur le résultat clinique avant et après correction du cal vicieux ainsi que le score de Quick Dash avec un recul minimum de 12 mois.

L’âge moyen des cas était de 36 ans avec un sexe ratio H/F de 9/1, 9 cas était survenu à la suite d’une rixe et un cas à la suite d’un accident domestique. 9 cas traité par Jbira (Immobilisation traditionnel) et un déplacement secondaire d’un embrochage de Foucher, le coté dominant était incriminé dans 8 cas (80%). La diminution de la force de serrage était estimée à 7/10 à 8/10 de moins par rapport au coté controlatéral selon les patients. La moyenne d’angulation était de 46° mesuré sur les radiographies ¾ avec un délai moyen entre traumatisme et prise en charge de 8 mois. La greffe spongieuse était utilisée chez 6 malades et tous prélevé de l’olécrane. La consolidation sur les radiographies de control était assuré chez tous les malades avec correction de l’angulation avec une moyenne de 16,5°. La force de serrage était estimée selon les malades par une amélioration avec une faiblesse de 9/10 par rapport au côté sein. Les score de Quick Dash moyen est passé de 22,7 à 9,1. Les complications étaient peu fréquentes avec un cas de sepsis sur matériel et un cas de d’algodystrophie.

Le traitement des cals vicieux du col du 5eme métacarpien était décrite la première fois par Weckesser en 1965 (4), dans son étude clinique, Westbrook (5) avait suggéré que les cals vicieux du 5eme métacarpien avec une angulation dorsal n’affecte pas la fonction de la main, chose que contre dis Riazuddin (3). La prise en charge par ostéotomie du col du 5eme métacarpien permet la correction de l’angulation (6), mais si elle est non complétée par une greffe osseuse, le raccourcissement persistera, quel que soit la technique d’ostéotomie réalisée et même après stabilisation par plaque vissée. (7) Thurston (8) avait développé une ostéotomie qui consiste en une ouverture palmaire et fermeture dorsal permettant de garder la longueur du métacarpe mais qui ne permettait pas de récupérer la longueur du métacarpe.

Nous avons opté pour une ostéotomie à coin dorsal qui permet d’avoir un control sur l’angulation, les troubles rotatoires mais ne permettais pas d’avoir une correction de la longueur d’où la réalisation de plusieurs greffes. Notre série reste limité en nombre et ne permettant pas de comparer entre deux techniques.

P05 Maladie d'Ollier négligé - Quelle évolution ?

L’enchondromatose est une maladie rare. Elle est définie par la présence de multiples enchondromes, qui sont des tumeurs bégnines cartilagineuses se développant en intra-osseux à proximité du cartilage de croissances. La forme multiple des enchondromatoses à prédominance unilatérale est connu sous le nom de maladie d’Ollier. Nous rapportons le cas d’un patient présentant une maladie d’Ollier négligée avec une tuméfaction monstrueuse de la main.

Il s’agit d’un patient de 25 ans, de sexe masculin, sans antécédents pathologiques particuliers qui s’est présenté pour une tuméfaction de la main gauche. La symptomatologie remonte à l’âge de 10 ans, l’évolution fût marquée par l’augmentation du volume de la masse, une biopsie a été réalisée revenue en faveur d’un chondrome. Le patient été perdu de vue. Quatre ans plus tard, le patient a noté l’apparition d’autres masses au niveau du pouce, deuxième et quatrième doigts pour Après 7 ans et l’aggravation de la symptomatologie par augmentation énorme de la masse et la main gauche devenu non fonctionnelle. La radiographie de la main de face et de ¾ a objectivé des lésions d’ostéolyse diffuses intéressant le squelette des phalanges des cinq rayons avec effractions des corticales et envahissement des parties molles sièges de calcifications multiples.

L’évolution monstrueuse revient essentiellement à la mauvaise observance du patient suite à son refus du traitement initial, causant ainsi l’aggravation de son état sur une période de plus de 10 ans. La décision était l'amputation du membre

L’enchondromatose est une maladie rare congénitale non héréditaire, estimée à 1/100 000. Elle a été décrite pour la première fois par Ollier en 1899. Les lésions se développent à partir de la prolifération de cartilage ectopique persistant dans l’os intramédullaire dû à un défaut d’ossification, où l’os normal est remplacé par des tumeurs cartilagineuses Généralement, Le diagnostic repose sur des arguments cliniques et radiologiques. Le recours à l’histologie et surtout devant une suspicion de dégénérescence sarcomateuse. En ce qui concerne le pronostic de la maladie d’Ollier, la dégénérescence sarcomateuse en chondrosarcome ou ostéosarcome a été rapporté L’évolution monstrueuse revient essentiellement à la mauvaise observance du patient suite à son refus du traitement initial, causant ainsi l’aggravation de son état sur une période de plus de 10 ans.

La maladie d’Ollier est rare, il faut savoir y penser devant des déformations osseuses survenant à un âge précoce. La présentation avec des formes volumineuses est exceptionnel est le risque majeur reste la transformation maligne. Le traitement chirurgical reste seule options thérapeutique.

P06 Traitement chirurgical d’une luxation carpo-métacarpienne palmaire pure et isolée du 4eme métacarpe.

Les luxations carpo-métacarpiennes pures des doigts sont des lésions rares. Le premier cas a été décrit par Rivington [1] en 1873. Le diagnostic est suspecté cliniquement devant des douleurs et une impotence fonctionnelle, et confirmé par la radiologie. Le traitement consiste à faire une réduction en urgence, une stabilisation par des broches en cas de lésion instable et une immobilisation plâtrée complémentaire complétée par une rééducation précoce (2).

Il s’agit d’une jeune patiente âgée de 25 ans, femme au foyer, droitière de latéralité, sans antécédents pathologiques particuliers, admise aux urgences à la suite d’un accident de la voie publique avec réception directe sur la main gauche poignet en flexion occasionnant chez elle un traumatisme fermé de la main gauche avec douleurs et impotence fonctionnelle. L'examen clinique a objectivé un œdème de la main gauche avec une légère déformation en palmaire ainsi que des douleurs exquises à la simple palpation et tentative de mobilisation de la main avec une impotence fonctionnel partielle de la main. Les radiographies de face et de profil de la main gauche objectivaient une luxation carpo-métacarpienne palmaire isolée du 4ème rayon, pure et complète. Une TDM de la main gauche a été réalisée en urgence montrant la luxation sans autres fractures associées. Le traitement chirurgical a été entrepris en urgence, sous anesthésie locorégionale, garrot à la racine du membre supérieur gauche, avec un abord par voie dorsale.

La réduction a été maintenue par un double embrochage « en croix » carpo-métacarpien, suivi d’un embrochage transversal inter-métacarpien solidarisant le 4ème rayon avec les métacarpiens voisins sous contrôle fluoroscopique (figure 5). Le poignet a été immobilisé par une attelle en « position intrinsèque plus » pendant une durée de 3 semaines suivie d’une rééducation fonctionnelle à la 3eme semaines. Les suites opératoires étaient simples avec ablation des broches à la 6eme semaine et une force de préhension comparable à la main controlatérale avec un score de QUICKDASH calculé à 4,5.

L'articulation carpo-métacarpienne se caractérise par sa forte stabilité grâce aux ligaments inter métacarpiens, carpo-métacarpiens palmaires et dorsales [3,4]. Tous les auteurs s'accordent pour souligner la nécessité d’un traumatisme à forte énergie pour désorganiser l'emboîtement articulaire et le déstabiliser comme les accidents de la voie publique qui sont les principaux responsables [5]. Ceci rend la luxation métacarpienne pure et isolée des doigts une lésion rare. Elle intéresse surtout l'adulte jeune (5), selon l’étude de Frick en 2010 portant sur 100 cas de fracture luxations carpo-métacarpiennes seul 12% était des luxations pures (6). Cependant, les traumatismes de plus faible intensité comme les coups de poing, évoqués lors d'une luxation des métacarpiens mobiles [7].

Les luxations métacarpiennes des doigts longs sont des lésions très rares, le plus souvent associées à des fractures du carpe ou des os de la main voir des arrachements ligamentaires. Cette lésion passe souvent inaperçue soit à cause d'un examen sommaire mal fait ou rentrant dans un contexte de polytraumatisme d’où la nécessité de les chercher devant tout traumatisme fermé de la main. Son diagnostic précoce et sa prise en charge en urgence améliorent le pronostic.

P07 Résultats fonctionnels des rupture du tendon distal du biceps brachial à propos de 5 cas.

Les ruptures du tendon distal du biceps brachial sont rares expliquant en partie les diagnostics tardifs, voire méconnus de cette lésion. Elles représentent seulement 3 % des atteintes de ce muscle. Les hommes âgés de 30 à 60 ans étant le plus souvent touchés. L’origine est presque toujours traumatique. Le traitement chirurgical a beaucoup évolué et plusieurs techniques chirurgicales sont décrites.

Il s’agit d’une étude rétrospective sur une période de 6 ans allant de juin 2017 au juin 2022 au niveau du service de traumatologie orthopédie aile 4 CHU Ibn Rochd Casablanca, portant sur 5 patients qui présentaient une rupture du tendon distal du biceps brachial. L’âge moyen de nos patients était de 32 ans avec des extrêmes de (25 à 40 ans), avec une prédominance masculine de 100%. Tous les patients ont subi la rupture suite à des accidents de sport. Le délai moyen entre le diagnostic et la prise en charge était de 5 jours

L’examen clinique initial a trouvé une douleur à la palpation du pli du coude avec Hook sign positif et diminution de la flexion et de la supination. La radiographie standard était normale chez tous les patients, avec une confirmation par l’IRM. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement chirurgical à ciel ouvert Selon une seule incision antérieure avec réinsertion du tendon au niveau de la tubérosité bicipitale du radius par des ancres (super revo). Le membre ensuite été immobilisé par une attelle brachio-antébrachio- palmaire coude fléchi en 90°pdt 6 semaines et la rééducation a été démarré après une semaine. On a eu une seule complication post opératoire il s'agit dune parésie de la branche postérieure du nerf radial résolu spontanément après quelques semaines. Tous les patients ont repris une activité fonctionnelle normale sans limitation après 6 mois.

Les théories sur la cause des ruptures du tendon distal du biseps comprennent inflammation, conflit et hypovascularisation. Seiler et ses collègues ont trouvé une zone hypovasculaire médiane du tendon distal du biceps qui peut augmenter le risque de rupture, bien que cela n'explique pas pourquoi la plupart des ruptures se produisent à l'insertion du tendon sur la tubérosité radiale. Les chercheurs ont trouvé un taux plus élevé de ruptures chez les fumeurs et les utilisateurs de stéroides ainsi qu’ils ont attribué un risque 7,5 fois plus élevé de rupture à un mécanisme de répétition. Sur le plan clinique le hook signe est un test facile et reproductible. l’IRM examen paraclinique de choix distingue les ruptures totales des ténosynovites ou tendinites. Le traitement chirurgical est recommandé en raison de la gêne fonctionnelle occasionnée par la diminution de la force en flexion, en supination et des capacités d’endurance. Mais y a pas une seule technique utilisée pour la réparation de cette lésion généralement ya 2 Dailleur y a un centre hospitalier a sao paolo Brasil qui utilise la meme technique que la notre cad fixation juste par des ancres et sur 15 patients ils ont une récupération 98% de flexion et 94% de supination

La rupture du tendon distal du muscle biceps brachial est une lésion rare. Traitement est chirurgical pour avoir les meilleurs résultats fonctionnels Notre choix de la technique de réinsertion anatomique par des ancres nous semble judicieux vu le résultat obtenu.

CO062 Voie d’abord et plaque palmaires pour l’ostéosynthèse des fractures de la base de P1 : une solution inexplorée.

Les fractures déplacées de la base de la première phalange (P1) restent un challenge chirurgical délicat. Quel que soit le matériel d’ostéosynthèse choisi (broches, vis, plaques) les voies d’abord utilisées sont soit dorsales, soit latérales. Ces voies d’abord imposent un traumatisme chirurgical à l’appareil extenseur qui, via le système intrinsèque, enveloppe à ce niveau les faces : dorsale et latérales de P1. Pour préserver l’appareil extenseur nous proposons un abord palmaire associé à une ostéosynthèse par plaque antérieure.

Entre septembre 2022 et mars 2023 nous avons traité 4 fractures déplacées de la base de P1 par cette technique. Il s’agissait de 4 patients (2 femmes et 2 hommes), de 23 à 65 ans. Le doigt concerné était D3 dans 1 cas, D4 dans un cas et D5 dans 2 cas. Nous avons dans ces 4 cas utilisé une voie d’abord palmaire de type Bruner, l’appareil fléchisseur était récliné latéralement après décollement sous capsulo-périosté. L’ostéosynthèse était réalisée par une plaque palmaire en T. L’appareil fléchisseur reprenait sa position après une solide fixation des poulies au périoste. Les patients avaient pour objectif, sous contrôle de l’équipe de kinésithérapie, une mobilisation complète immédiate en syndactylie et posture en extension la nuit. Nous avons revu les patients après un bilan radiographique à 3 semaines, 6 semaines et 12 semaines.

Nous n’avons pas rencontré de difficulté technique majeure même si l’exposition de la base de P1 est plus délicate qu’avec un abord dorsal. La consolidation était acquise à 6 semaines dans tous les cas. A ce délai, la mobilité était complète en flexion sans aucun déficit d’extension au niveau de l’IPP pour tous les patients. La récupération fonctionnelle a été plus rapide qu’avec l’ostéosynthèse par voie dorsale que nous utilisions jusque là, sans adhérence de l’appareil extenseur.

L’excellent résultat sur l’extension de l’IPP est probablement obtenu grâce à l’abord palmaire qui épargne l’appareil extenseur de tout traumatisme chirurgical. Lorsqu’on observe une coupe transversale passant par la base de la première phalange on constate que l’appareil extenseur enveloppe P1 sur les ¾ de la circonférence. Seul l’abord palmaire et l’ostéosynthèse palmaire épargne réellement l’appareil extenseur. L’inconvénient est le décollement de l’appareil fléchisseur et la nécessité de fixer la 2ème poulie.

L’ostéosynthèse des fractures de la base de P1 par un abord et une plaque palmaires offre une nouvelle approche pour ces fractures qui restent un challenge thérapeutique. Les premiers résultats nous confortent dans l’intérêt d’explorer plus largement cet abord palmaire.

P44 Syndrome de Volkmann compliquant une fracture supra-condylienne de l'humérus chez l'enfant : description et prise en charge secondaire par l'intervention de Page-Scaglietti.

Le coude est la deuxième localisation la plus fréquente des fractures de l’enfant et les fractures supra-condyliennes représentent 55 à 75% des fractures du coude. Il est retrouvé une complication vasculo-nerveuse dans moins de 10% des cas. La survenue d’un syndrome de loges est exceptionnelle (<1%) mais ses conséquences sont dramatiques, surtout chez un enfant en croissance. La prise en charge des séquelles et notamment du syndrome de Volkmann est peu codifiée dans la littérature.

Nous rapportons le cas d’un enfant de cinq ans ayant présenté une fracture supra-condylienne de l’humérus stade IV de Lagrange-Rigault compliquée d’une syndrome de Volkmann. Le patient a été pris en charge initialement par une ostéosynthèse à foyer fermé de la fracture supra-condylienne de l’humérus. En post-opératoire il a été transféré dans notre centre devant un tableau de syndrome des loges dépassé. Malgré la prise en charge par aponévrotomies de décharge et caisson hyperbare, il a évolué vers un syndrome de Volkmann et la persistance d’une compression du nerf médian confirmée en électromyogramme.

Devant la rétraction des fléchisseurs des doigts et du poignet, et la persistance d’une compression du nerf médian confirmée en électroneuromyogramme, nous avons réalisé à deux ans post-traumatiques une intervention de Page-Scaglietti associée à une neurolyse du nerf médian. Nous rapportons une récupération immédiate de la flexion des doigts à l’ablation de l’immobilisation un mois après l’intervention, ainsi qu’une récupération neurologique cliniquement débutante sur le nerf interosseux antérieur. Le patient récupère progressivement la fonction distale du membre supérieur.

Le syndrome de Volkmann post-traumatique chez l’enfant est rare mais peut être traité par une désinsertion musculo-tendino-aponévrotique pour éviter la perte de fonction et l’aggravation de la déformation au cours de la croissance.

CO081 Technique AMIC® Chondro-Gide® pour le traitement des lésions chondrales de la main et du poignet: résultats cliniques après étude retrospective.

La technique AMIC® (Autologus Matrix Induced Chondrogenesis) a démontré son efficacité dans le traitement des lésions chondrales de la cheville et du genou. La technique AMIC® consiste en la réalisation de nanofractures au sein de la perte de substance cartilagineuse associé à une membrane de collagène I/III qui évite la migration des cellules Mésenchiales au sein de l'articulation. Nous présentons ici les résultats de l'usage de cette technique chez 24 patients opérés présentants des lésions chondrales de la main et du poignet comme alternative initale à la réalisation de techniques moins conservatrices comme l'arthrodèse et l'arthroplatie.

Il s'agit d'une étude retrospective, 24 patients ont étés inclus entre 2012 et 2022. La membrane Chondro-Gide® (Geislich) a été utilisée chez tous les patients de manière ouverte (10 patients) ou arthroscopique (14 patients), par le même chirurgien. Toutes étaient des séquelles de fractures exceptés 3, qui étaient des cas de rhizarthrose. Le suivi a été réalisé aux mois 3, 6 et 12, avec un DASH et une EVA. Le suivi moyen fût de 2 ans.

Le DASH moyen pré-opératoire était de 57 (35-79), à 3 mois 31 (9-40), à 6 mois 21 (7-32), à 12 mois 12 (7-18). L'EVA pré opératoire était de 8(7-9), à 3 mois 5 (2-7), à 6 mois 3 (2-6), à 12 mois 2 (0-8). Les complications post opératoires précoces sont les suivantes: une neurapraxie de la branche sensitive du nerf radial, une déhiscence de cicatrice et une cellulite. À long terme le taux de réintervention fût de 12.5% avec nécessité de réaliser une arthrodèse radio-scapho-lunaire, une arthrodèse luno-capitate et une hemi-trapeziectomie.

Dans la chirurgie de la main et du poignet la tendance est à l'utilisation de techniques non conservatrices (arthrodèse partielles, arthroplasties) en cas de lésions chondrales post-traumatiques, à la différence d'autres articulations comme le genou ou la cheville. La technique AMIC® est une alternative aux techniques non conservatrices qui a donné de très bons résultats dans d'autres articulations. Dans cette étude nous avons obtenu de bon résultats avec cette technique avec une diminution significative de l'EVA et une amélioration significative du DASH-Score qui nous pousse à utiliser cette technique en première intention dans les cas de lésions chondrales de la main et du poignet notamment chez les patients jeunes. Les limitations de cette étude sont multiples, du fait de l'hétérogénéité des patients et du suivi moyen court du fait des perdus de vues. Une étude prospective de plus grande ampleur serait nécessaire pour confirmer ces bons résultats.

Dans la série que nous avons présenté nous avons obtenu de bon résultats avec la technique AMIC dans les lésions chondrales de la main et du poignet, mais nous considérons qu'une étude de plus large envergure devrait être menée pour confirmer ces résultats.

CO144 Amylose et canal carpien : peut-on prédire son apparition ?

Le syndrome du canal carpien (SCC) peut être lié à des dépôts amyloïdes, précurseurs d’une amylose systémique (d’autant plus qu’il est bilatéral). L’amylose systémique touche différents organes, l’atteinte cardiaque étant celle avec le plus mauvais pronostic. Le diagnostic est souvent tardif, et les traitements actuels n’ont d’efficacité qu’au stade précoce de la maladie. L’objectif de notre étude était de mettre en évidence une relation entre le SCC et la présence de dépôts amyloïdes permettant par le biais d’une biopsie de faire un diagnostic précoce.

Nous avons mené entre 2019 et 2023 une étude mono-centrique, prospective qui avait pour but d’identifier la présence de dépôts amyloïdes par l’étude anatomo-pathologique d’un prélèvement téno-synovial réalisé au moment de la chirurgie de neurolyse à ciel ouvert. La biopsie était immédiatement fixée dans du formol, un autre fragment envoyé frais. Elle était ensuite analysée dans un laboratoire spécifique (rouge Congo) et typée en cas de positivité. En cas de détection d’une amylose, le patient était adressé à un médecin cardiologue spécialisé et un bilan d’organe était réalisé (biologie et bilan cardiaque systématique (ECG, échographie cardiaque). Les patients étaient revus à 15 jours et 2 mois pour s’assurer de l’absence de complications en rapport avec la biospie.

Nous avons inclus 34 patients d’âge moyen 68 ans [51-89], 11 hommes et 23 femmes. Treize analyses sont revenues positives dont 9 sous type ATTR. L’âge moyen des patients positifs est de 78 ans contre 61 pour les négatifs. Nous n’avons eu aucune complication post opératoire en rapport avec la réalisation de la biopsie.

Un SCC bilatéral pourrait être un signe prédictif d’amylose dans 38% des cas. La biopsie de le synoviale des tendons fléchisseurs pendant une neurolyse du nerf médian au canal carpien est simple, rapide et sans morbidité.

Il pourrait être licite de proposer ce dépistage pour identifier précocement une amylose. Le chirurgien de la main pourrait avoir un rôle important dans le dépistage d'une telle maladie.

CO114 INDICATION ET EVALUATION RADIOGRAPHIQUE DE L’OSTEOMIE DE REAXATION DANS LA CHIRURGIE DES DUPLICATIONS DU POUCE.

La chirurgie de la duplication congénitale du pouce consiste à reséquer un pouce surnuméraire. Il peut s’y associer une ostéotomie sous-capitale de réaxation en cas de clinodactylie. Cette étude a pour but d’évaluer les indications et résultats radiographiques de l’ostéotomie de réaxation sous-capitale chez les patients opérés d’une duplication du pouce.

Nous avons réalisé une étude rétrospective, monocentrique, réalisée dans un centre tertiaire. L’angulation radiographique osseuse et la clinodactylie pré et post-opératoire, la technique de résection utilisée, les gestes associés ainsi que la survenue d’une reprise chirurgicale ont été évalués. Les résultats ont été analysés selon la réalisation ou non d’une ostéotomie, mais également selon le type de duplication retrouvée.

35 patients ont bénéficié d’une résection chirurgie de résection de pouce surnuméraire avec capsuloraphie entre 2006 et 2021 : il 'agissait de 19 garçons et 16 filles (22 mois en moyenne). Parmi 36 cas de duplication du pouce opérés, Il s’agit dans 1 cas d'une duplication type I, 8 type II, 4 type III, 21 type IV et 2 type V. 11 ostéotomies de réaxation ont été réalisées d’emblée. L’angulation ulnaire moyenne dans ce groupe était de 16° [47 ; -2] contre 19,8° [45 ; -6] dans le groupe sans ostéotomie d’emblée. Avec un recul moyen de 67 mois [1 ; 169], l’angulation ulnaire moyenne à distance était de 2° [19 ; -29] pour le groupe avec ostéotomie contre 8° [35 ; -15] dans le groupe sans ostéotomie. Aucune ostéotomie secondaire n’a été réalisée. Il n’y avait pas de complication dans les deux groupes.

la décision de réalisation d’une ostéotomie de réaxation améliore discrètement l’alignement du pouce conservé La décision de réaliser cette ostéotomie est principalement peropératoire, selon la capacité de réaxation du pouce conservé. L’angulation radiographique ne semble pas être un bon critère. L’évaluation fonctionnelle du pouce à distance entre les deux groupes est à l’étude.

P37 An extensor I compartment synovial sarcoma : report of a rare case.

Primary neoplasms of the hand are extremely rare, only 1% of all sarcomas are located in the hand. At presentation many patients come after a first unplanned excisions. Surgery with wide margins markedly improves the prognosis. Nevertheless, it's very hard to obtain clean surgery in a district like the hand where no true anatomic compartments are present. There are very few reconstructive options, in particualr when metacarpals bases are involved. This is a case report of a Synovial Sarcoma of the I extensor compartment involving the carpus, and the first two metacarpal bones where we introduced a reconstructive technique which allowed us to stabilize metacarpals while preserving the radiocarpical Joint.

33-year-old woman, welder. Initial misdiagnosis of De Quervain's tendinitis of the right hand, underwent needle injection at other facility, sent to our center after having performed an ultrasound scan to investigate a progressive increase in swelling. She underwent needle biopsy with histological diagnosis of Synovial Sarcoma. After neoadjuvant radiotherapy she underwent wide surgical excision of the neoplasm with sacrifice of the base of the I and II MTC trapezius, scaphoid, trapezoid, and radial styloid and reconstruction with an iliac crest autograf to stabilize metacarpal base and preserve radio capal articulation. Due to post-actinic complications about two months later, the patient received a surgical toilette of the wound bed coupled with a posterior interosseous pedicle flap.

On histological examination, the excision margins were wide. Subjected to quarterly follow-up, about 2 years later, the patient has no local recurrence of disease or distant metastasis. She has abandoned the brace and uses her hand for light daily activities with MTS score 20 (0-30). Presence of post actinic outcomes with limitation of Radio Carpal ROM and I ray. Revieweing RX imaging we observed completed fusion of the arthrodesis and progressive necrosis of radial articular surface and distal radius.

There are few papers in the literature regarding malignant tumors of the hand. The main reconstructive techniques described in liteature are mainly based on vascularized and nonvascularized radiocarpal arthrodeses. There is no reports where is described how to stabilyze metacarpal bases after a tumor resection.

We believe this may be a useful technique for limb salvage while maintaining good function Given the short follow-up we cannot exclude the need for future surgical revision but in any case the patient have a sufficient bone stock in case of future need of arthrodesis.

CO051 What is the best indication in giant-cell tumor of the distal radius to achieve good functionlity while avoiding recurrence? review of our casistic.

Giant Cell Tumor of the Bone (GCTB) of the distal radius, exhibiting heightened aggressiveness and recurrence rates. Surgical treatment and reconstruction represent the gold standard with a primary focus on preserving wrist function and minimizing recurrences. Various surgical techniques have been documented in scientific literature. The authors report their experience in managing GCTB lesions of the distal radius, examining cases between 1995 and 2022. The objective of this study is to establish clear indications for surgical intervention by grade (according to Campanacci score) considering patient characteristics and associated complications

Our study included a cohort of 38 patients diagnosed with GCTB in the distal radius, comprising 15 females and 23 males, with an average age of 42. Patient follow-up involved a chest and wrist radiographs conducted every 6 months over an average duration of 14 years. The patients were categorized into three groups based on tumor grade: G1 (3 cases), G2 (18 cases), and G3 (17 cases). Among the cohort, 28 patients underwent resection and reconstruction procedures, employing either arthrodesis or arthroplasty techniques. Neoadjuvant therapy with Denosumab was administered to only two patients. To assess patients' functionality, the Musculoskeletal Tumor Society (MSTS) and Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand (DASH) scores were utilized.

Post-operative complications were observed in 12 cases, including 6 cases of local recurrence, 2 cases of pulmonary metastasis, 2 graft fractures, 1 case of vascularised fibula fracture, and 2 cases of graft non-union. 6 patients (16%) have had local recurrence: 3 patients after resection (10.7%) have developed recurrence in the soft tissue and underwent excision surgery, two of whom developed pomonary 3 patients after currettage (30%) have developed bone recurrence and 2 patients underwent recurrettage, while 1 patient required distal radius resection. The MSTS functional score demonstrated favorable outcomes in cases treated with conservative surgery and those undergoing arthrodesis. However, resection and reconstruction with Osteoarticular graft have been found to be unsuitable in patients with a high functional demand for the wrist.

The surgical management of GCTB in the distal radius requires careful evaluation of various factors, including tumor grade, involvement of the articular surface, and patient-specific characteristics such as functional requirements. Low-grade GCTB can be effectively treated using conservative surgical approaches. However, in cases of high-grade GCTB, resection and reconstruction are recommended to minimize the risk of recurrence. The optimal surgical strategy for intermediate-grade GCTB remains a subject of debate and relies primarily on the feasibility of preserving the articular surface of the radius.

Courrettage of lesions gave undoubtedly better results from a functional point of view but with twice the degree of recurrence than resection, they should therefore be reserved in our opinion for cases of grade 1 lesions. In grades 3 the best indication in our judgment is resection and reconstruction to be evaluated according to the type of patient and his functional demands, often patients with heavy work or high functional demands have greater benefit and fewer complications with arthrodesis rather than arthroplasty. Grades 2 are the most complex to standardize in treatment, and here it is necessary to evaluate the type of patient age functional demands and the state of the articular surface in order to choose an appropriate treatment shared with the patient

CO106 L'european board of hand surgery (EBHS), pour qui, pourquoi et comment?

La chirurgie de la main devient une sous-spécialité à part entière. La Fédération des Sociétés Européennes de Chirurgie de la Main (FESSH) a donc développé un examen commun : le diplôme de l'European Board of Hand Surgery (EBHS) nous relatons ici le vécu et les trucs et astuces pour préparer au mieux et réussir cet examen.

Le processus de candidature, les minima nécessaires, le déroulement de l'examen écrit puis pratique et oral sont décrits. Les trucs et astuces de candidats venant de 5 pays différents sont ensuite expliqués. Le ressenti et le vécu de l'examen est ensuite rapidement exposé. Finalement les statistiques de 2019 à 2022 sont analysées.

En 2022, 108 candidats de 14 pays différents ont passé l'examen écrit virtuel le 18 mars. 77 candidats ont réussi l'écrit et ont passé les examens oraux et pratiques, qui se sont déroulés sur trois jours au Collège royal des chirurgiens Anglais à Londres du 3 au 5 juin. Après trois jours de quiz rigoureux de la part de 33 examinateurs à travers l'Europe, 65 candidats ont réussi la sélection et ont reçu leur diplôme avant de profiter du congrès annuel de la FESSH et l'IFSSH à Londres.

L'EBHS est un examen bien complexe et seuls 31 Français ont réussi jusqu'à présent. Il nécessite une quantité de travail importante. Cependant, l'absence de cours aide à compartimenter la charge de travail sur une période limitée. Même si le processus de révision et l'examen ont été difficiles, le fait de passer avec succès de l'autre côté a été une expérience enrichissante grâce à laquelle se gagne la confiance en notre formation chirurgicale, des relations précieuses qui, sans aucun doute, profitent aux carrières et permettent de construire un réseau international de nouveaux amis et collègues.

Élever la norme mondiale et européenne de la chirurgie de la main nécessite une collaboration internationale. L'EBHS est un excellent exemple de cet objectif grâce à la normalisation du niveau d'éducation en chirurgie de la main par-delà des frontières, contribuant ainsi à faire de cette spécialité une entité à part entière revêtant importance et indépendance.

P36 Prise en charge de séquelles d’une fracture articulaire de la tête du 3ème métacarpien avec utilisation d’une reconstruction 3D : a case report.

Les fractures articulaires des têtes des métacarpiens sont rares et nécessitent souvent une intervention chirurgicale lors du diagnostic initial pour restaurer l’articulation de manière satisfaisante. La survenue d’un cal vicieux est donc exceptionnelle dans ces cas.

Nous présentons le cas d'une femme de 24 ans qui a développé un cal vicieux à la suite d’une fracture articulaire de la tête de son 3ème métacarpien. Cette fracture avait été initialement prise en charge dans un autre centre où le diagnostic radiologique de fracture articulaire n'avait pas été établi. La patiente a consulté après 4 mois en raison d'une raideur de l'articulation métacarpo-phalangienne, et une nouvelle radiographie a permis de diagnostiquer le cal vicieux sur une fracture articulaire frontale de la tête du 3ème métacarpien. Un scanner a été réalisé pour planifier l'intervention chirurgicale, et une impression 3D a été créée à partir des images traitées, afin de bien appréhender la déformation tridimensionnelle du cal vicieux par manipulation de l’objet et ainsi simuler puis planifier le niveau de l'ostéotomie et sa fixation par vis canulées.

La patiente a obtenu un bon résultat fonctionnel lors du dernier suivi, après 6 mois, avec une récupération complète de l'amplitude de mouvement.

Ce cas a mis en évidence l'intérêt de la modélisation 3D dans le domaine de la chirurgie, en particulier pour la planification et la simulation préopératoire de gestes chirurgicaux non conventionnels. Malgré quelques limitations, cette technologie s'est avérée précieuse pour évaluer et anticiper les défis rencontrés en per-opératoire.

P39 Volar distal radioulnar joint dislocation: a case report and literature review.

Volar DRUJ dislocations are uncommon, and in many cases can be missed, to our knowledge, only 36 cases have been reported in the literature. We present a case of volar dislocation of the DRUJ caused by combination of hyperextension and hyper supination in a recent wrist trauma. Because of the paucity of this injury, A high index of suspicion with a correct evaluation of wrist radiographs is needed to diagnose the injury early and to avoid later significant functional disability.

A 36-year-old men presented with recent wrist trauma secondary to a work accident in hyper extension and supination. Physical examination showed that wrist was swollen, deformed, and positioned in supination. The wrist locked when the forearm was fully supinated, and the patient was not able to pronate her forearm. Initial anteroposterior and lateral radiographs of the wrist documented an isolated palmar dislocation of the DRUJ with respect to the radius and ulnar styloid. A CT scan was released, completing investigation by showing impaction of the ulnar head on the distal radius.

The patient was benefit from close reduction and percutaneous pinning with a 1.8-mm K-wire, under supraclavicular block and an image intensifier. At 6 weeks postoperatively, Diagnostic imaging confirmed that the reduction was maintained. The patient showed full range of motion of the wrist and elbow in flexion and extension.

Dislocation of DRUJ is not always present and radiographs can be difficult to interpret if displacement is minimal particularly if the lateral views are inadequate, a patient with a volar dislocation typically present with the forearm fixed in supination and ventral prominence of the ulnar head, and will be unable to pronate the wrist. Unfortunately, these physical exam findings may be equivocal due to the swelling and apprehension that generally accompany such injuries in the acute setting. High index of suspicion and appropriate imaging then become of utmost importance. Treatment is usually closed reduction followed by an above-elbow cast for a duration of three to six weeks under Local anesthesia with or without sedation. The reduction can be made more difficult by different blocks to reduction, such as impaction of the ulnar head, spasm of the pronator quadratus, and interposition of the torn TFCC

A high index of suspicion must be maintained when assessing patients with wrist injuries keeping a low threshold to obtain advanced imaging to assess DRUJ injuries. Promptly closed reduction under appropriate analgesia is widely possible with a good residual stability of the DRUJ in most cases.

P40 Rigid-traction external fixator treatment for type III open phalanges diaphyseal fractures.

Type III open phalanges fractures are linked with high morbidity rates, according to Gustilo et al, the complications are fracture non-union, infection and wound non healing. The original Suzuki fixator works using a traction component, In their original paper they used rubber bands to enforce elastic continuous traction. In this publication we showcase a novel rigid traction fixator inspired by the original Suzuki fixator as a cheap and effective alternative for the management of severe type III open phalanges fractures, and we explain the required measures to be taken to succeed this fixation.

Written informed consent was obtained from all patients. We performed a prospective study on 2 patients with P2 severe type III open fractures were treated using the Our novel rigid traction fixator in our hospital.

Surgical management consisted of wound trimming and debridement, abundant serum rinsing, surgical exploration. During the surgical intercourse, the patient was placed in the supine position, on an ordinary surgery table, under general, loco-regional, or local anesthesia; the pneumatic cuff was used in one case; local rubber cuff placed on the root of the injured finger was used once. External reduction monoeuvres include axial traction, rotation and angulation correction; Jahss manoeuvre was used only once. The surgical technique we used was heavily inspired by the technique described by Suzuki et al in their original paper. A long 1.2-mm-diameter Kirschner wire is inserted transversely through the skeleton proximal to the fracture as close as possible to the axis of rotation of the involved joint. The ends are then bent distally to form the alignment pins

There are various methods to treat sever type III open phalanges fractures such as the high cost constructs such as the AO ® Mini-Fixator or the EBI DynaFix™ system, or cheap constructs such as the Beaubourg cement-wire fixator. Suzuki et al, emphasis on importance of the continuous elastic traction offered by the rubber bands and its impacted on bone consolidation. The main limitations of this system would lie in its size and the problems of keeping the pins secondary to infection. However, no pin infection was noted in our patient and the system was well supported until removal.

Type III open phalanges fractures are linked with high morbidity rates, The original Suzuki fixator works using a traction component, whereas in this publication we showcase a novel rigid traction fixator inspired by the original Suzuki fixator as a cheap and effective alternative for the management of severe type III open phalanges fractures, and we explain the required measures to be taken to succeed this fixation.

CO043 Les fasciites nécrosantes de la main par morsure d'âne autour de 7 cas cliniques.

Les fasciites nécrosantes se sont des dermo-hypodermites nécrosantes d’origine bactérienne qui s’étendent vers l’aponévrose superficielle et les plans profonds, et constitue une urgence médico chirurgicale absolue. Les morsures d’animaux de compagnie et surtout d'ânes, sont fréquentes dans notre contexte. Négligées, sur un terrain fragile, le traumatisme évolue inéluctablement vers une fasciite nécrosante. mettant en jeu le pronostic vital aussi bien que le pronostic fonctionnel.

Étude rétrospective et descriptive, d’une série de 7 patients ayant une fasciite nécrosante de la main suite à des morsures d'ânes sur une durée de 12 mois, entre Novembre 2021 et Octobre 2022. L’objectif est d’établir le profil évolutif ainsi que la stratégie thérapeutique et le pronostic fonctionnel des fasciites nécrosantes de la main secondaire à des morsures d'ânes.

L’âge moyen était de 40 ans, tous de sexe masculin. la majorité des patients étaient diabétiques (7/7). le délai moyen de consultation était de 4 jours. 2 patients admis à la réanimation pour décompensation acidocétosique, avec sepsis grave et hypotension réfractaire. Tous nos patients présentaient des fasciites nécrosantes polymicrobiennes majoritairement sur la face dorsale. Aucune lésions osseuses n'était constatée. Le score de LRINEC était supérieur à 6 dans 80 % des cas. La prise en charge initiale consistait, en une fasciectomie, mis à plat et drainage avec excision du tissu nécrotique et dévitalisée. Durée moyenne d’hospitalisation était de 50 jours. L'antibiothérapie était probabiliste à large spectre puis adaptée. 6 patients ont était traitaient par greffe de peau après amélioration de l'état local et de multiples débridement chirurgicaux et 1 patient par cicatrisation dirigée. La limitation de l'extension des doigts et du poignet était la complication la plus fréquente soit 40 % des cas.

La fasciite nécrosante est une infection des tissus mous qui se propage rapidement par nécrose étendue du fascia profond et superficiel. Il s’agit d’une infection polymicrobienne dans 70% des cas. la localisation au niveau de la main expose à des atteintes tendineuses et nerveuses mettant en jeu le pronostic fonctionnel. L’épidémiologie des morsures est en fonction du pays concerné, et des animaux que les hommes peuvent côtoyer, on note dans notre contexte la prédominance des ânes surtout en milieu rural. Le retard de prise en charge aggrave la situation et l'excision chirurgicale étendu initial idéalement dans les 24 heures améliore le pronostic. Le suivi des pansements, le recours aux reprises chirurgicales et aux gestes de recouvrement par greffes de peau et l'immobilisation dans les positions de fonction (intrinsèque) permet d'améliorer les résultats et de limiter les raideurs.

La fasciite nécrosante est une véritable urgence médico-chirurgicale, aggravée encore par les morsures d’animaux négligées. Elle relève d’une prise en charge multidisciplinaire, et la greffe de peau mince a pour but de couvrir et rétablir rapidement la barrière cutanée.

CO035 Lambeau adipo-fascial pulpaire: étude rétrospective de 79 cas.

Les amputations digitales distales pulpaires et unguéales constituent un motif fréquent de consultation des services d’urgences de la main. Leur prise en charge doit être la plus complète possible afin de remplir l’important cahier des charges de la reconstruction pulpaire : couvrir le défect tissulaire, restituer un matelassage pulpaire suffisant, éviter les morbidités locorégionales, engendrer un minimum de séquelles cutanées, éviter l’apparition d’une intolérance au froid, et offrir un aspect esthétique satisfaisant aux patients. A ce jour il n’existe pas de consensus parmi les nombreuses techniques disponibles. Aucune technique chirurgicale n’offre une couverture efficace sans rançon cicatricielle pulpaire ou à distance. Nous présentons une étude rétrospective comportant 79 cas d’amputations pulpaires avec exposition osseuse traitées par un nouveau lambeau adipo-fascial pulpaire. Cette technique consiste à mobiliser le tissu adipo-fascial pulpaire restant sur la zone à traiter après l'avoir séparé de ses attaches cutanées et phalangiennes.

Nous rapportons une étude monocentrique et mono-opérateur sur 79 amputations pulpaires reconstruites par ce nouveau lambeau adipo-fascial entre aout 2019 et juin 2023. Aucune limite d’âge ou de comorbidité des patients n’ont été retenues. Nous avons inclus les traumatismes pulpaires impliquant une amputation avec perte de substance cutanée et exposition osseuse à biseau transverse, latéral, dorsal et certains biseaux palmaires légers à modérés. Les biseaux palmaires sévères constituaient une contre-indication par limitation de la quantité de tissu adipo-fascial mobilisable. La distance d’avancement prévisible du lambeau devait être de 10 mm au maximum. Aucune immobilisation n’était préconisée, au contraire, une auto-rééducation active et passive était directement préconisée. Les soins postopératoires étaient semblables aux soins d’une plaie de pulpe mise en cicatrisation dirigée. Les patients étaient revus à 2 et 4 semaines, puis à 6 mois postopératoire. Les paramètres étudiés étaient le délai de cicatrisation, les amplitudes articulaires, la sensibilité, l’intolérance au froid (EVA) et l’impact sur la qualité de vie (Quick DASH).

La couverture de la perte de substance osseuse a été obtenue pour tous les cas. La durée de cicatrisation était en moyenne inférieure à 21 jours. Aucune reprise chirurgicale n’a été pratiquée. L’enroulement et l’extension complet de tous les doigts opérés a été observé. L’intolérance au froid semble être plus faible qu’avec les autres techniques de reconstruction. L’altération de le la qualité de vie reste très modérée et la satisfaction globale des patients est très bonne.

Ce lambeau permet de couvrir une grande variété d’amputations pulpaires à l’exception du biseau palmaire sévère. Il ne nécessite aucune incision cutanée pulpaire. Cette technique est simple, fiable et reproductible et constitue un outil supplémentaire pour la reconstruction digitale. Cette technique épargne le réseau vasculaire et nerveux digital. Il permet une reconstruction sans cicatrice cutanée surajoutée. Les résultats observés sont encourageants et devront faire l’objet d’une étude comparative à une autre technique.

P56 Luxation carpo-metacarpienne dorsale complexe de l'auriculaire traitee par reduction ouvert par voie palmaire.

Finger dislocations account for less than 5% of upper extremity injuries. They are mostly dorsal, caused by violent hyperextension of the metacarpophalangeal (MCP) joint. The purpose of this study is to present a rare case of complex/irreducible dorsal MCP dislocation of the little finger that was treated with open reduction by a volar approach.

A 48-year-old man presented to the emergency department after an injury to his left hand while he was playing football. On examination, the patient displayed pain, tenderness and deformity over the MCP joint of the left little finger. The range of motion was also restricted. On X-rays, the diagnosis of dorsal dislocation of the MCP joint was confirmed. After two unsuccessful attempts for closed reduction, the patient was posted for surgery. Through a volar approach under general anesthesia, a release of the A1 pulley was initially performed. The reduction was still difficult as the ruptured volar plate was entrapped between the proximal phalanx and the metacarpal head. After reduction of the entrapped volar plate,the proximal phalanx was easily reduced and the volar plate was reconstructed using absorbable suture. Afterwards, the MCP joint was stabilized in a 45°angle with a K-wire from dorsal to volar, which was removed 15 days later.

After K-wire removal, the patient started progressive mobilization of the little finger until its full range of motion. 2 months postoperatively the patient had restored full range of motion without pain and managed to return to his pre-injury activities.

Although MCP joint dislocations can be easily diagnosed, they should not be underestimated in terms of their management

In cases where closed reduction is not possible, an open reduction and stabilization is recommended.

Therapeutic Management of hand burns. The significant role of physiotherapy and occupational therapy.

The increase in survival of patients with severe burns brings to the fore the challenge of rehabilitation of these patients. A hand burn injury has a significant impact on the individual’s skin, functionality, everyday activities and quality of life. The burn requires the cooperation of a well-organized and specialized interdisciplinary team, which consists of plastic surgeons, nursing staff, physiotherapists, occupational therapists etc. Physiotherapy and occupational therapy have a significant role in hand burn rehabilitation in improving hand function, range of motion, hand strength, scar outcome, preventing the development of contractures, decreasing edema and promoting psychological well-being and social reintegration of individuals.

The burn unit of our hospital conducted a study on upper extremity burns studying the time and quality of rehabilitation such as hand function, range of motion, muscle strengthening, activities of daily living performance depending on the treatment method followed such as surgical or conservative treatment.

Within 5 years, 297 patients with hand burns were treated, about 2/3 were men with thermal, chemical and electrical burns. Most patients were treated conservatively and several surgically. Surgical treatment resulted in increase of recovery time due to immobilization period. However, in the last six months, 5 patients underwent enzymatic cleaning, avoiding the immobilization time. The outcomes obtained from these patients included an increase in elasticity, relative reduction of scars and pigmentation, fewer functional disabilities, better aesthetics, fewer infections, reduction in hospitalization and costs.

We must not forget that time works in favor of our patient, so it is our duty to study and find anything (methods, materials) such as enzymatic cleaning, that will reduce recovery time and hospitalization time and try to reduce contusions, and deformities that will cause serious disabilities to the burn victim.

Physiotherapy and Occupational therapy have a significant role in hand burn rehabilitation. Immobilization time has a negative effect in rehabilitation. Enzymatic cleaning decreases the negative effect, facilitates the procedure and improves the outcome of our therapy.

CO025 La réparation des lésions du ligament scapho-lunaires concomitantes aux fractures du radius distal est-elle nécessaire en aigüe, au moment de l'ostéosynthèse ? Revue systématique et méta-analyse.

Des ruptures du ligament scapho-lunaire (LSL) peuvent survenir lors des fractures de l’extrémité inférieure du radius (FEIR). Il n’existe aucun consensus concernant la prise en charge des lésions ligamentaires dans ce contexte. Notre objectif était de comparer le traitement chirurgical et conservateur des ruptures aiguës du LSL associées à l’ostéosynthèse des FEIR.

Une méta-analyse a été utilisée pour évaluer l'efficacité de la réparation des ruptures du LSL en cas de FEIR avec les scores DASH (Disabilities of the Arm, Shoulder, and Hand). Nous avons identifié 154 articles. Seulement 7 études ont rapporté suffisamment de données radiographiques ou de résultats cliniques et ont été incluses : 3 ont fait l'objet d'une méta-analyse et 4 d'une analyse narrative en raison d'un manque d'homogénéité. Nous avons analysé les patients en 2 groupes : LSL chirurgical (C-LSL) versus LSL orthopédique (O-LSL). Les critères de jugement principaux étaient les scores ROM (Range of Motion) et DASH, avec un suivi d’un an au minimum.

Au total, 128 patients ont été inclus (71 C-LSL et 57 O-LSL), avec un suivi moyen de 70,2 mois (SD : 23,5). L'ampleur de l'effet global pour la ROM en flexion était de 1,74 (intervalle de confiance [IC] à 95 %, -3,48 à 6,95 ; P = 0,51) et pour l'extension était de 0,79 (IC à 95 %, -3,41 à 4,99 ; P = 0,71), tandis que l'ampleur de l'effet global pour les scores DASH était de -0,28 (IC à 95 %, -0,66 à 0,10 ; P = 0,14). Bien que la O-LSL ait conduit à une meilleure ROM et que la C-LSL ait conduit à des scores DASH plus bas, ces résultats n'étaient pas significativement différents.

Le nombre d’études ayant pu être inclues était faible du fait de la diversité des critères de jugement utilisés dans les articles. Par ailleurs, l’absence de différence lors de la réparation du LSL en aigue associée à une ostéosynthèse de FEIR, peut être dû à une cicatrisation spontanée du LSL et à la présence d’autres moyens de stabilisation du carpe : ligaments dorsaux intercarpiens, ligaments intrinsèques et extrinsèques du carpe, muscles stabilisateurs actifs (FCR, ECRL, FCU).

La réparation chirurgicale d'une lésion du LSL associée à une FEIR ne présente pas d’amélioration clinique à long terme par rapport à un traitement conservateur.

P27 FRAGMENT SPECIFIC FIXATION, une alternative efficace à la plaque palmaire verrouillée, dans les fractures complexes du radius distal – discussion sur 6 cas.

Medoff publie en 2005 une classification des fractures du Radius Distal, qui introduit la base de la notion des key-fragments. Chaque key-fragment nécessite en principe, une fixation spécifique (Fragment Specific Fixation). Cette technique permet une réduction parfaite articulaire et une meilleure stabilité de la fixation, conditions de base d’un succès thérapeutique dans les fractures complexes du Radius Distal.

Nous proposons une étude rétrospective, monocentrique, mono-opérateur, clinique et radiologique, étendue sur 2 ans (2021-2022) sur 6 fractures complexes du Radius Distal opérées avec la méthode Fragment Specific Fixation, avec plus d’un an de recul.

Nous présentons les résultats des 6 poignets opérés avec le principe de Fragment Specific Fixation, avec plus d’un an de recul post-opératoire.

Les fractures de la styloïde radiale, volar rim, compression dorsale, dorsal-ulnar corner, ou les impactions intra-articulaires nécessitent parfois des techniques de synthèse adaptées, qui utilisent des plaques conçues spécifiquement pour chaque fragment. Ces plaques respectent le principe de base AO de type buttress-plate et sont plus adaptées, dans certains cas, que la plaque verrouillée palmaire.

Fragment Specific Fixation peut être une alternative sûre et efficace dans certains types de fractures complexes du Radius Distal où la simple plaque verrouillée palmaire ne suffit plus.

P29 Le Lambeau Adipeux Hypothénarien, alternative facile et rapide dans les cas de reprise de Canal Carpien.

Le Canal Carpien reste la maladie neurologique la plus répandue au niveau du membre supérieur, affectant entre 3 et 7% de la population. Même si la libération du Canal Carpien, qu’elle soit en open ou sous endoscopie, reste une opération fiable et efficace, la littérature mentionne une moyenne de 5% de reprises de Canal Carpien. Les techniques de révision utilisées incluent la neurolyse externe ou interne, la ténosynovectomie, le « wrapping » avec veine saphène, ou avec des implants prothétiques type collagen matrix conduit, plus une série de lambeaux de couverture, que ce soit avec la gaine des fléchisseurs ou le lambeau adipeux hypothénarien.

Nous proposons une étude rétrospective, monocentrique, mono-opérateur, étendue sur 2 ans (2021-2022) sur 15 reprises de Canal Carpien, avec plus de 6 mois de recul. La technique chirurgicale de reprise inclue la neurolyse externe à ciel ouvert plus un lambeau de couverture du nerf médian type Hypothenar Fat Pad Flap.

Tous les 15 patients ont été soulagés par la chirurgie de reprise, dont 12 avec la disparition complète de la symptomatologie (paresthésies et Tinel positif au niveau de l’ancienne cicatrice). Nous n’avons pas demandé d’électromyogrammes pré- ou post-opératoires, car les délais locaux sont extrêmement longs, notre analyse reste purement clinique.

Les récidives du Canal Carpien sont rapportées dans la littérature dans des pourcentages très différentes, entre 1 et 32%, mais la moyenne reste globalement autour du 5% des opérations primaires. Même si de très diverses techniques sont décrites, nous avons adoptés pour la révision des Canaux Carpiens la simple neurolyse externe associée avec le lambeau adipeux hypothénarien. Les résultats obtenus nous ont donné pleine satisfaction, à nous, chirurgiens, mais également aux patients.

Nous recommandons le lambeau adipeux hypothénarien, associé à la neurolyse externe du nerf médian, dans les cas de récidive du Canal Carpien. C’est une technique simple, rapide, efficace, à faible coût, sans risques, qui nous a offert dans tous les cas de bons voire même de très bons résultats cliniques.

P35 Ulnar Nerve Schwannoma: the therapeutic path.

Peripheral nerve tumours (PNT) are rare pathologies of the upper limb. Common neurological symptoms include tingling and ipsilateral limb weakness.

The case presented is about a 23-year-old woman, who reported symptoms of abnormal sensation, including tingling and loss of sensation in the area innervated by the ulnar nerve of the left arm. In addition, pain, weakness and the Tinel sign on the middle of the humerus were present (MacGowan and Dellon Type 2B). Indeed, the diagnostic examinations- MRI and U/S- revealed a mass (24mmX14mm) on the body of the ulnar nerve. Under general anaesthesia and the guidance of nerve stimulation, tumor excision was performed using a microscope. The ulnar nerve was distinguished followed by a tumor removal. The mass was sent for histopathological examination.

Symptoms faded in the immediate postoperative period. The pain and the Tinel sign diminished. In addition, normal arm strength and sensation were restored. The histopathological result showed a schwannoma, a benign tumor of the peripheral nerve sheaths.

Peripheral nerve tumors are very common benign, intermediate or malignant tumors that can cause severe neurological symptoms and rarely metastasis. They affect people between the ages of 20 and 50 years old. Schwannomas are the most common peripheral nerve tumors. They are ovoid masses, buff yellow in colour, well defined, encapsulated and often with hemorrhagic areas. In relation to the nerve trunk, the schwannomas are eccentric and often push the fascicles away. The latest WHO classification (2013) of "tumors of soft tissue and bone" plays the leading role for diagnosis and treatment regimen.

The consultation and the clinical image lead the diagnostic path. In addition, the imaging examinations- MRI and U/S- organize the surgical plan and form the prognostic tool, depending on the benign or malignant nature of the tumor. Complete surgical excision with respect of the anatomy of the fascicles is the key in limiting the possible postoperative neurological symptoms.

P41 Traumatisme de la main par injection des liquides à haute pression.

L’injection des liquides d’haute pression (500 -2500 bar) résulte un traumatisme de la main par un petit trou de la peau, concerne des gens de travaux manuels surtout, les dockers, les ouvriers et les machinistes. C’est très souvent de sous-estimer ce traumatisme à cause de la petite section de la peau. Cependant, l’étendue de la blessure et ses complications sont plus graves et elles peuvent meme menacer la viabilité de la main.

Pendant 2 ans, de 2021 a 2023, on a accepté dans notre département 11 patients, tous hommes avec un traumatisme de la main avec des liquides de haute pression. Il s’agit de 9 professionnels- travailleurs manuels, et juste un cas d’accident domestique. 7 patients présentent un traumatisme de thénar ou de la paume et 4 patients trauma a la base de doigt (2 patients sur l’index, un patient au majeur et un patient à l’annulaire). 3 patients présentent traumatisme par l’hydroblastage, 6 patients par pistolet a peinture et 2 patients par des liquides de haute viscosité. Les patients avaient des symptômes douloureux et gonflement régional.

Le traitement des tous les patients était le débridement chirurgical et des antibiotiques intervenus. Tous les endroits anatomiques de la main sont nettoyés et les liquides de viscosité haute. Dans les cas de traumatisme d’hydroblastage, la pression haute de l’eau (2500 bar), coupe comme un couteau. Ainsi, des nerves et des vaisseaux digitaux sont sectionnés ou détruits. Dans la salle opératoire les artères et les nerves sont distingués et réparés avec des méthodes de la microchirurgie. 6 patients ont été entrés a la chirurgie pour un deuxième nettoyage après 48-72 heures. Tous les patients ont un plâtre dorsal post-opératoire pour 7 jours et commencent la kinésithérapie précoce des doigts.

L’injection des liquides à haute pression, provoquent des traumatismes sévères au gens des travaux manuels. C’est très souvent de sous-estimer la gravité du traumatisme et appliquer seulement des antibiotiques intervenus. Le débridement chirurgical et le nettoyage immédiate est le traitement propre. L’incision chirurgicale prolongée pour accéder et nettoyer tous les endroits anatomiques de la main et réparer les lésions nerveuses et vasculaires. Par la suite, l’application du plâtre post opératoire c’est très important pour le dégonflement de la main. Le changement des gazes de l’incision doit être quotidien. Le chirurgien doit réfléchir le débridement supplémentaire, 24 - 72 heures post opératoire, au cas où le gonflement et inflammation persistent.

En conclusion, les traumatismes de la main en liquides de pression haute concernent plutôt des hommes en travaux manuels, qui sont hospitalises pour un petit – apparemment trauma, dont le traitement chirurgical rapide est impératif.

CO005 Brachial plexus trauma: simple or modified “Oberlin”?

Brachial plexus trauma after a stroke is a very common situation, especially during the summer months in Greece, when young people use cars even more often. The vast majority of them suffer from a dysfunction of the upper trunk, roots C5, C6 and C7. In fact, patients present with paralysis of the affected arm: elbow flexion and arm elevation are weak or absent, while the wrist and fingers maintain strength and mobility.

In a period of 2 years, we hospitalized in our department 25 cases of brachial plexus injury , of superior type, 21 men and 4 women, from 17 to 28 years old. All patients were operated within the critical period of three months. Under general anesthesia, in 7 cases, the intact C5, C6, C7 roots were distinguished and neurolysis was performed. On the other hand, 18 patients had classic nerve transfers: the accessory nerve to the suprascapular nerve and the phrenic nerve to the axillary nerve, using a graft. For elbow flexion, as far as the musculocutaneous nerve is not functioning (M1), the Oberlin procedure is used. 12 of the patients were operated with the double or modified Oberlin: ulnar nerve branch for the biceps and median nerve branch for the brachialis, and 6 patients with the single Oberlin: ulnar nerve branch for the biceps.

All patients showed improvement 6 months postoperatively regarding the strength of the affected arm. However, 2 patients who had the double Oberlin operation, presented with a decrease in the function of the anterior interosseous nerve (NIA). 14 months after surgery, the NIA was completely restored. The strength of the elbow flexion was also increased (M3).

The selection of the type of operation for brachial plexus trauma starts from the moment of the first examination of the patient. However, we must adjust the final decision according to the surgical results and be ready to alter the surgical plan.

Each patient is a unique case, which must be carefully examined and re-evaluated several times even during surgery to ensure that patients do not leave the operating room with less force than before.

CO006 Traumatic section of the C5 root: surgical exploration and results of microsurgical repair.

Direct trauma to the C5 root of the brachial plexus is correlated to tissue damage from a stab wound to the neck. The injury results in paralysis of the upper trunk and the consequent malfunction of the shoulder and elbow.

The case of an 81-year-old woman who survived a violent attack is presented. The patient was injured on the base of the left side of the neck with a knife. After the trauma, the patient was unable to flex her elbow and raise her ipsilateral arm. The “Tinel” sign was present under the injured skin. In addition, the neck and the arm were soft. The patient's general condition was stabilised with direct hemostasis in the emergency room and after neurological examination of the affected arm, she was taken to the operating room for surgical exploration of the upper trunk of the brachial plexus. Once the left phrenic nerve was identified using electrical dynamic nerve monitoring, the upper trunk C6 and C7 roots were distinguished intact. Subsequently, the traumatic section of the C5 root was identified just 1 cm past the point at which it emerges from the spinal cord. Using microsurgical methods and clean instruments, the root was repaired with 9-0 nylon sutures and biological glue.

The patient's recovery was smooth. Three months postoperatively, the Tinel point and the pain were reduced at the area of the surgical incision. However, elbow flexion and arm elevation were not improved.

Immediate traumatic brachial plexus surgery is very important to eliminate ipsilateral arm pain and ensure that the regional hematoma formed is cleaned well without squeezing the trachea. Despite the poor motion results of the surgical repair of the C5 root, the patient is presented very satisfied with the reduction of the pain and the “Tinel” sign on the incision site. Direct C5 root repair, without the use of nerve grafts, is more “anatomical” and less traumatic. It is obvious that the age of the patient does not benefit the reinnervation of the injured root and indeed the motor and sensory function of the arm. However, direct repair is imperative for analgesic reasons.

Direct trauma to the brachial plexus results from neurological defects of the ipsilateral arm. Despite the immediate and direct repair, the result for the motor nerves is not surprising. However, surgery is imperative to remove tension from the trachea and to decrease the Tinel sign and pain.

CO115 Anomalies de la main dans le syndrome de Poland : a propos de 44 patients.

Le syndrome de Poland est caractérisé par une hypoplasie ou agénésie unilatérale du muscle grand pectoral plus ou moins associée avec des malformations du membre supérieur homolatéral. Les anomalies du membre supérieur peuvent être bénignes sur le plan fonctionnel et esthétique comme pour bachymesophalangies jusqu’à entrainer des anomalies fonctionnelles majeurs avec des mains et doigts non fonctionnels. A ce jour, il n’existe que peu d’études décrivant une cohorte de patients présentant un syndrome de Poland avec anomalie de la main et du membre supérieur. Nous proposons dans cette étude de décrire les anomalies présentent dans une cohorte de 87 patients ayant consulté dans le service de chirurgie orthopédique pédiatrique de l’hôpital des enfants de Toulouse, France

Nous avons réalisé une étude de cohorte rétrospective unicentrique à l’hôpital des enfants du centre hospitalier universitaire (CHU) de Toulouse, France de données cliniques et radiographiques.

L’âge moyen au jour de la consultation était de 2,7 ans. 18 patients ont été opéré avec une moyenne d’âge à la 1ère date opératoire de 2,2 ans pour un sexe ratio d’environ 1/1. Les stades selon la classification de Catena les plus représentés sont les stades III (45%) et II (26%).

Cette étude se démarque par sa répartition différente des autres sur les stades d’atteinte du membre supérieur et vient alimenter une base de données faible sur cette maladie qui reste rare et méconnue.

P55 Plaie par injection à haute pression - petite lésion cutanée, traumatisme tissulaire majeur.

Une blessure par injection à haute pression est une urgence chirurgicale le débridement et l'irrigation sont recommandés dans les premières 6 h. L'étendue de la lésion dépend généralement du type de substance (air, vaseline, peinture, enduit à la chaux, huile), de la pression d'injection, de la quantité de matière, du site d'injection et du délai de présentation. La plupart sont des accidents du travail. La porte d'entrée (lésion cutanée) est ponctuée mais cache des lésions tissulaires étendues pouvant se compliquer d'une nécrose extensive nécessitant une amputation.

Nous avons étudié un groupe de 12 patients, tous de sexe masculin, qui ont subi des blessures par injection à haute pression au travail. Dans 8 des cas, la porte d'entrée était située au niveau de la pulpe digitale (6 au niveau du 2ème doigt et 2 au niveau du pouce), et dans les autres cas la porte d'entrée était située au niveau de la paume. Les substances injectées étaient: de la vaseline, de la peinture, de l'air, de l'huile et de la chaux. Portes de renfort ponctuelles. Dans tous les cas, une intervention d'urgence a été réalisée pour une large ouverture permettant la meilleure exposition et évacuation possible des substances injectées, avec une diminution du risque de cytotoxicité locale et générale. Dans 9 des cas, cette intervention chirurgicale a été suivie de 2-3 autres interventions (sériées) jusqu'à la fermeture complète de la plaie postopératoire. L'anamnèse établit le diagnostic, complétée par l'examen d'imagerie.

Les résultats étaient bons, sans ischémie ni nécrose digitale. Dans 4 des cas avec localisation au niveau digital, une hypoesthésie au niveau pulpaire a été enregistrée un mois après les interventions chirurgicales, et dans deux autres cas des douleurs articulaires, avec un déficit en flexion de 20 degrés à un mois.

En cas de tels traumatismes le débridement chirurgical précoce est essentiel pour contrôler la réponse inflammatoire, décompresser les compartiments et réduire le risque de morbidité à long terme. Des interventions chirurgicales en série pour laver les substances injectées.

Les patients qui utilisent un équipement de pulvérisation à haute pression à titre professionnel ou privé doivent être informés du risque de cette blessure. Les chirurgiens doivent bien connaître cette pathologie qui peut passer inaperçue initialement en raison de la lésion cutanée mineure au niveau des téguments. Un retard de diagnostic peut même entraîner la perte de certains segments anatomiques de la main.

CO088 Étude comparative intra-individuelle de l’arthroplastie par prothèse trapézo-métacarpienne (PTM) et de la trapezectomie partielle (TP) sous arthroscopie dans le traitement de la rhizarthrose chez le même patient.

La rhizarthrose est une affection fréquente touchant principalement les femmes âgées, et dont les formes résistantes au traitement médical nécessitent un traitement chirurgical. Aucune technique parmi la trapezectomie totale ou partielle, avec ou sans ligamentoplastie et la prothèse trapézo-métacarpienne, n’a clairement montré sa supériorité. L’objectif de cette étude est de comparer chez le même patient le traitement par trapézectomie partielle (TP) sous arthroscopie avec ligamentoplastie à l’abductor pollicis longus et du côté controlatéral un traitement par arthroplastie totale double mobilité trapézo-métacarpienne (PTM).

Il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique comparative où chaque patient est son propre témoin. Nous avons inclus les patients opérés d’une PTM depuis 2018 avec suivi minimum de 9 mois et qui présentaient l’antécédent d’avoir été opéré d’une TP du côté controlatéral. Les caractéristiques de base, une évaluation de la douleur (EVA), le score de Kapandji, la mesure de la force globale et pince pollici-digitale ainsi que les scores du qDASH, PRWE et du Nelson Hospital ont été recueillis. Ces données ont été collectées en pré-opératoire, en post-opératoire et au dernier recul. Un score subjectif de satisfaction (de 0 à 100) a été utilisé et le côté préféré des patients a également été évalué au dernier recul.

Nous avons inclus 9 patients soient au total 18 colonnes du pouce avec 9 pouces traités par TP et 9 par PTM. Le groupe TP présente un âge moyen au temps de la chirurgie plus jeune avec 64,1 années (52 - 79) contre 71,1 années (56 - 86) pour le groupe PTM. Le suivi moyen est de 7.7 ans (3 – 13.5) pour le groupe TP contre 1.1 (0.75 – 3.75) pour le groupe PTM. Pour le groupe TP, on note une diminution significative de la douleur (p<0,008), et des scores du qDASH (p<0,02) et PRWE (p<0,01) en post-opératoire et au dernier recul par rapport à l’état pré-opératoire. Au dernier recul, nous ne retrouvons pas de différence significative entre les groupes TP et PTM sur l’échelle de douleur, le score de Kapandji, la force, ni sur les scores de qDASH, PRWE et NHS. Les deux techniques présentent des scores subjectifs de satisfaction élevés 98.7 % et 97.6 %. Cependant 66.7% des patients ont déclaré préférer le côté opéré d’une PTM, contre 33.3 % pour la TP.

L’originalité de l’étude est la comparaison intra-individuelle pour le traitement de la rhizarthrose. L’efficacité des techniques par TP et PTM est concordante avec les résultats de la littérature. La technique par PTM semble emporter la préférence subjective des patients cependant la technique par TP est moins invasive.

CO078 ChatGPT est-il en mesure de passer la première partie de l’examen du diplôme de l’European Board of Hand Surgery?

L'objectif était de vérifier si ChatGPT pouvait réussir la première partie de l'examen du diplôme de l'European Board of Hand Surgery (EBHS). L’hypothèse principale était que ChatGPT obtiendrait une note supérieure à la moyenne en répondant aux QCM de l’examen du diplôme de l’EBHS.

ChatGPT V3.5 devait répondre aux 18 questions à choix multiples de l'EBHS publiées dans le Journal of Hand Surgery (European Volume) en 5 essais (A1 à A5). De A1 à A3, les QCM ont été posées sans consignes. À la fin de A3, les bonnes réponses à tous les QCM ont été données à ChatGPT afin de tester sa capacité d’apprentissage. À la fin de A4, des fausses bonnes réponses ont été données à ChatGPT afin de tester sa capacité à corriger les mauvaises réponses. Ces fausses bonnes réponses correspondaient exactement à l’inverse de toutes les bonnes réponses à chaque QCM. L’analyse des données a été réalisée d’une part sur le plan quantitatif global et analytique et d’autre part sur le plan qualitatif.

ChatGPT a obtenu un score de 0/18 de A1 à A4 et de 1/18 en A5. Le pourcentage moyen de réponses correctes était de 53,3%, 52,2%, 55,6%, 52,2%, 56,7% pour les essais A1 à A5 respectivement, et 54,0% pour tous les essais combinés. L'accord était modéré entre les essais A1 à A5 (kappa = 0,52 (95%CI)) et fort entre les essais A1 à A3 (coefficient kappa = 0,61 (95%CI)). La formulation des réponses du ChatGPT n'était pas homogène et sa capacité d'apprentissage était presque inexistante.

Récemment, la performance de ChatGPT à l'examen médical américain (USMLE) a révélé que ChatGPT a atteint ou s'est approché de la note de passage de l'examen sans formation spécialisée ou renforcement. ChatGPT a fait preuve d'un niveau élevé d'accord et de perspicacité dans ses explications. Au Royaume-Uni, lors de l'examen de qualification médicale en soins primaires (AKT) , qui comporte 674 questions, la performance globale moyenne du ChatGPT était de 60,17 % (contre 70,42 % pour les étudiants des deux dernières années). En ce qui concerne la réussite à la première partie de l'examen de diplôme de l'EBHS, les résultats de notre étude contrastent avec ceux de l'USMLE et de l'AKT, puisque ChatGPT n'a jamais réussi à répondre aux 18 QCM. ChatGPT n'a atteint un niveau de concordance élevé que lors des trois premiers essais. La concordance a diminué lors des deux derniers essais, probablement parce que lors des quatrième et cinquième essais, des réponses justes et fausses ont été données consécutivement au ChatGPT.

En conclusion, ChatGPT®, dans sa version actuelle, n'a pas pu réussir la première partie de l'examen de diplôme de l'EBHS.

CO134 Les conséquences d’un modèle cadavérique de syndrome du défilé thoracique sur la biomécanique du nerf ulnaire - Etude cadavérique.

Cette étude porte sur la biomécanique du nerf ulnaire dans un modèle cadavérique de syndrome canalaire du défilé thoracique, et aux conséquences d’une restriction de la mobilité de ce nerf, qui est fréquemment rencontrée dans cette pathologie.

Nous avons étudié 14 nerfs ulnaires de 7 cadavres embaumés. Nous avons ouvert trois fenêtres de 6,5 cm (au poignet, à l’avant-bras et au bras), et nous avons suturé au nerf deux marqueurs optiques à 2 cm de distance. Puis nous avons étudié la déformation du nerf ulnaire dans trois positions de mise en tension successives inspirées de manœuvre ULNT3 (Upper Limb Neural Test 3). Une suture du plexus brachial à la clavicule a ensuite été réalisée afin de mimer une adhérence nerveuse au défilé thoracique

La suture du plexus brachial à la clavicule a eu des effets significatifs sur la mobilité du nerf ulnaire. En position de tension intermédiaire, la déformation du nerf a augmenté de +0,68% à +1,43% par rapport à la mesure de contrôle. En position de tension maximale, elle a augmenté de +1,16% à +1,94%, faisant passer le nerf au-delà du seuil traumatique des 8% de déformation provoquant des atteintes réversibles du transport axonal et de la vascularisation.

Les résultats de cette étude invitent les chirurgiens à considérer la mobilité nerveuse comme un paramètre essentiel dans le diagnostic et dans les procédés opératoires choisis lors des chirurgies de décompressions de syndromes caalaires. Ces résultats apportent ainsi des éléments de compréhension du « double crush syndrome », et offrent une manière de se représenter pourquoi certaines chirurgies de décompression peuvent échouer lorsqu’une restriction de mobilité nerveuse est trop importante.

Le modèle d’adhérence nerveuse au défilé thoracique a supprimé la capacité d’excursion et a modifié significativement la déformation du nerf ulnaire en aval. Cette augmentation devenant traumatique en position de forte tension nerveuse ulnaire, elle représente un facteur favorisant l’apparition de neuropathies et pouvant altérer la récupération nerveuse après une lésion.

Le bilan des troubles de la sensibilité chez les patients atteints de traumatismes de la main : proposition d'un arbre décisionnel centré sur le confort.

La main présente une forte densité de récepteurs sensoriels associé à des aires corticales somatosensorielles étendues. Cette innervation est cependant superficielle, ce qui la rend vulnérable et fréquemment lésée lors des traumatismes de la main. Ces lésions peuvent être responsables de troubles de la sensibilité, capables à court ou long terme de déterminer le succès fonctionnel d’une intervention chirurgicale en conditionnant une réalité simple : le patient utilise-t-il ou non sa main/son doigt dans son quotidien ? Ce travail est une synthèse de la littérature qui questionne et propose l’idée d’un outil pratique et simplifié sous la forme d’un arbre décisionnel pouvant guider un bilan des troubles de la sensibilité auprès de patients victimes de traumatismes de la main. Ce mémoire développe donc les étapes d’une approche centrée sur « le confort » pour guider l’examen clinique d’un trouble de la sensibilité.

CO103 Pathogénicité des sésamoïdes de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce (A propos d’une série de 13 patients. Étude rétrospective 2012-2022).

Les os sésamoïdes sont parties intégrantes de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce et peuvent être impliqués dans certaines pathologies du pouce. L’implication des sésamoïdes y semble sous-estimée.

Nous rapportons une série des 13 patients (9 femmes et 4 hommes) et 14 pouces opérés (dont un patient opéré bilatéralement) pour une arthrose métacarpo-sésamoïdienne isolée, soit impliquée dans d’autres pathologies du pouce. L’âge moyen est de 60,58 ans (entre 37 et 83 ans). Nous limiterons l’analyse dans cette série aux seuls cas chirurgicaux où l’exérèse du sésamoïde de l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce a dû être réalisée. Cette série couvre une période de 10 ans, à savoir de 2012 à 2022 ; elle est liée à l’activité d’un seul opérateur. Au moment de l’intervention 9 patients (69,23%) étaient en activité professionnelle, dont 8 patients (61,53%) exerçaient une activité professionnelle manuelle sollicitante, physique ou répétitive. Seuls 2 patients (15,38%) présentaient des antécédents traumatiques.

Le diagnostic posé a été établi cliniquement et à l’aide d’examens complémentaires. Ces examens ont été réalisés en fonction de l’anamnèse, de l’examen clinique et orientés au cas par cas. Chez 78,57% des patients l’exérèse du sésamoïde du pouce a été effectuée sur la main dominante. Dans notre série, nous avons constaté en per-opératoire l’arthrose métacarpo-sésamoïdienne sur les 14 pouces opérés associée à déformation arthrosique majeure du sésamoïde externe. Tous les sésamoïdes excisés avait un taille d’un centimètre et plus. Le suivi post-opératoire dans notre étude en moyen est de 71,7 jours (entre 13 et 300 jours). Dans la période post-opératoire immédiate nous avons constaté : disparition immédiate de phénomène de ressaut, régression et disparition définitive de douleurs localisées à l’articulation métacarpo-phalangienne du pouce, mobilité non douloureuse du pouce, amélioration de la fonctionnalité globale de la main (force globale, pince pouce-index), récupération complète de la mobilité de la colonne du pouce opéré (sauf contexte de déformations arthrosique du pouce chez 4 personnes retraitées), reprise de travail - le délai moyen de la reprise de travail est de 3 semaines (entre 2 et 6 semaines).

Notre série a confirmé les résultats de plusieurs études antérieures décrites dans la littérature : présence constantes des deux sésamoïdes, participation du sésamoïde externe dans le phénomène de ressaut en 71,42% de notre étude. Les résultats de notre série et les résultats publiés dans la littérature nous encouragent à défendre la libération du tendon long fléchisseur du pouce au niveau de poulie A1 associée à sésamoïdectomie, dans ces cas de déformation arthrosique du sésamoïde externe.

Les résultats de sésamoïdectomie associée à libération du tendon long fléchisseur du pouce au niveau de la poulie A1 semblent encourageants vu le soulagement immédiat et définitif des douleurs. Nous espérons que cette étude permettra une prise en charge plus ciblée de certains ressauts du tendon long fléchisseur du pouce, grâce à une analyse plus fine de la causalité des ressauts, et cela malgré la rareté de ce type de pathologie (14 pouces chez 13 patients opérés en 10 ans).

CO120 Thumb arthroplasty as reliable long term solution for trapeziometacarpal osteoarthritis: a minimum of 15 years follow-up.

This retrospective study evaluated patients who underwent trapeziometacarpal (TMC) arthroplasty with the Arpe prosthesis for TMC joint arthritis after a minimum of 15 years of follow-up

Clinical, radiologic and qualitative outcomes were assessed for 43 Arpe arthroplasties in 41 patients of whom 2 had bilateral arthroplasties.

The female to male ratio was 39:4. The mean follow-up time was 197 months (range 180 - 225). The cumulative survival rate after a mean of 16.5 years was 84%. Seven failures (16%) were registered, of which five during the first three years after primary surgery. All patients were successfully converted to a trapeziectomy. QuickDASH score improved with 44.9 points and visual analogue pain score by 97% and 91% in rest and with exercise respectively.

This series demonstrates that thumb arthroplasty is a reliable long-term solution for thumb base arthritis, with significant pain reduction and functional improvement, even after 15 years of follow-up.

CO126 Repères au niveau de la surface articulaire distale du trapèze déterminant un positionnement correct de la cupule pour prothèse à rotule.

Since thumb base arthritis is an increasing problem in an active population, indications for prosthetic replacement may increase. In surgical strategy for prosthetic replacement, variation in morphology of the trapezium is a complicating factor. This study focused on the morphology of the trapezium in relation to the placement of the cup for a thumb prosthesis. When the cup perforates, it is often at the level of the trapezium-trapezoid articulation (Ttz) joint. This can occur either intra- or post-operatively. Poor placement of the center of the cup may be the source of complications. The goal of this study is to determine the correct placement of the cup on pre-operative radiographs.

2D reconstructions of 3D CT images were retrospectively evaluated from 96 patients younger than 40 years and without radiographic and clinical signs of osteoarthritis of the TMC joint. These images were from a University Hospital database and dated from 2015-2021. Four lines were identified on the trapezium. These were called A,B,C,D. B represents the proximal articular surface of the trapezium (PAST). A is parallel to this line and represents the distal articular surface of the trapezium (DAST). C is the perpendicular that starts from the most ulnar point of A and ends at the level of the most distal point of the Ttz articulation. D connects A and B at the most lateral point on the radial side. It represents the height/depth relationship of the trapezium. Delta is the angle between A and B and represents the orientation of the Ttz articulation. Three things were considered: the correlation between the ratio of A and B and the angle delta, the correlation between the ratio of A and B and the length of C, the correlation between the angle delta and the area taken from the trapezoid by articulation with the trapezoid

The variability of the morphology of the trapezium can be an issue in determining the exact position of the cup for total thumb arthroplasty. In this study we try to give an algoritm to determine the exact position of the cup to avoid perforations in the trapezium- trapezoid interval. Since the relationship between the PAST and the DAST is of main importance in correlation to the delta angle, surgery should take in account the best possible center for cup placement. In our study, we found that when the ratio B/A decreased, the angle delta increased. As the angle delta increases, the area "bitten" out of the trapezium increases, making a larger area of the trapezium too shallow for cup placement. This also increases the risk for perforation. With a larger angle delta, the center of the cup must be placed more radially on the DAST

Centering the cup in the center of the DAST in a frontal plane of the trapezium might be a logic choice in the strategy to align perfectly the metacarpal base with the trapezium, but is not the best choice in many cases. The morphology of the trapezium and the depth of it coupled with an increased Delta angle can cause immediate and evolutive perforation in het trapezium- trapezoid interval, hence causing discomfort in pollicidigital prehension at the dorso ulnar side of the thumb base. Immediate in shallow trapezia and progressive in cups positioned centrally in the DAST but progressively sagging into the trapezium - trapezoid interval. The hypothesis is that Conic designs might be prone to perforation, whilst spheric designs might be more prone to loosening. More research is needed to develop this paradigma in the future.

CO057 Au-delà de la tradition de la vis de Herbert : notes critiques sur la fixation intramédullaire des fractures diaphysaires extra-articulaires de la phalange proximale.

Intramedullary headless compression screw (IMHCS) fixation of unstable proximal phalangeal fractures is a minimally invasive procedure with few complications. Rapid fracture healing and early recovery of range of motion are peculiar to the technique. Despite these findings, reports on implant type and stability are lacking. In this study two fixation methods for extra-articular diaphyseal proximal phalanx (P1) fractures were compared: classical partially threaded headless compression screws (PTHCS or Herbert screw) and fully threaded headless compression screws (FTHCS). A biomechanical analysis was conducted using a human cadaveric transverse P1 fracture model. Failure force and stiffness of both constructs were evaluated.

Twenty-six paired cadaver proximal phalanges were prepared and a saw blade was used to model proximal transverse diaphyseal fractures (15 mm of the base of P1). Subsequently, one phalanx of each pair was fixed using a FTHCS (diameter = 2.5mm; length = 30mm) and the other one with a PTHCS with the same dimensions. All screws were predrilled and applied in an antegrade direction. Finally, a three-point bending test was carried out, measuring failure force and stiffness of the constructs.

The mean maximal failure force was 155.2 N in the FTHCS group and 101.8 N in the PTHCS group (p = 0.0303). Mean stiffness was 145.19 N/mm in the FTHCS group, and 98.57 N/mm in the PTHCS group (p = 0.0446)

Headless compression screws offer a minimally invasive technique for fixing proximal phalangeal fractures, providing favorable biomechanical properties. While the construct is less rigid than plate and screw osteosynthesis, it remains practice stable with fewer complications, promoting good fracture healing and minimizing digital stiffness. CT analysis of the proximal phalanx revealed an hourglass-shaped medulla, with the narrowest diameter at the diaphyseal level, flattened in the anteroposterior direction. Fully threaded headless compression screw fixation presents the advantage of engaging the screw thread even in the narrower sections of the medullary canal, leading to superior rigidity of the bone-screw complex compared to partially threaded headless compression screw fixation.

For unstable extra-articular proximal diaphyseal fractures of the proximal phalanx, FTHCS provide significantly stronger fixation than PTHCS, when applied in an antegrade direction.

CO058 Comparaison entre la fixation par vis intramédullaire antégrade et rétrograde pour les fractures diaphysaires extra-articulaires de la phalange proximale: une étude biomécanique.

Recent literature has provided evidence supporting the efficacy and minimally invasive nature of intramedullary headless headless compression screw (IMHCS) fixation for unstable proximal phalangeal fractures. This technique exhibits minimal complications, fast recovery, and early restoration of motion. Nevertheless, there is a lack of reports addressing fixation direction and stability in this context. The goal of the present study was to evaluate the failure force and stability of transverse extra-articular diaphyseal proximal phalanx (P1) fractures comparing two fixation techniques: antegrade versus retrograde screw fixation. A biomechanical analysis was conducted using a cadaveric human transverse P1 fracture model.

We conducted a study involving 20 proximal phalanges of the index, middle and ring fingers from five pairs of cadaver hands. A transverse proximal cut, measuring 15 mm from the base of P1, was made in each phalanx. The phalanges were then divided into two groups: 10 were fixed using an antegrade technique and 10 using a retrograde technique. In all phalanges, the same fully threaded headless compression screws (2.5mm diameter - 30mm length) were used. Subsequently, a three-point bending test was conducted to assess maximal failure force and stiffness.

The mean maximal failure force was 108.89 N in the antegrade group and 34.03 N in the retrograde group (p = 0.0039). Mean stiffness was 89.68 N/mm in the antegrade group and 71.62 N/mm in the retrograde group (p =0.1602).

Intramedullary headless compression screw fixation represents a minimally invasive technique for osteosynthesis of proximal phalangeal fractures and exhibits good biomechanical properties. These fractures can be treated with various intramedullary screw placement techniques, such as an antegrade or retrograde technique. The retrograde approach, which is technically easier, has notable disadvantages, including a relatively smaller distal articular surface of the proximal phalanx, the need to traverse the vulnerable central slip of the extensor apparatus, and the challenge of obtaining a stable bone-screw construct due to the wider proximal metaphyseal medullary canal. Antegrade screw insertion provides distinct advantages by enabling secure insertion into the hard subchondral bone in the proximal articular surface of the proximal phalanx, which generates a more robust and stable construct.

The antegrade method is biomechanically superior to the retrograde method for extra-articular proximal diaphyseal fractures of the proximal phalanx, offering significantly stronger fixation. These data highlight the importance of considering the antegrade approach as the preferred fixation technique for achieving optimal stability in fixation of transverse proximal phalanx fractures when using intramedullary screws.

CO048 Arthrodèse raccourcissante et fasciectomie limitée dans les récidives des formes sévères de maladie de Dupuytren du cinquième doigt.

Management of recurrent Dupuytren’s disease of the little finger is challenging. Multiple treatment modalities have been proposed, such as external fixation, local skin flaps, dermofasciectomy and even amputation. An alternative surgical technique was introduced by Honecker et al. in 2016 and refined by Raimbeau et al. in 2019, consisting of resection of the middle phalanx and fusion of the shortened finger by proximodistal interphalangeal arthrodesis. We modified the technique by combining arthrodesis with a limited fasciectomy in the fifth ray to improve outcome, cosmesis and function.

Patients with severe recurrent Dupuytren’s disease of the little finger (Tubiana stage III/IV) were treated with proximodistal interphalangeal arthrodesis, combined with limited fasciectomy of the pretendinous and/or abductor cord. The latter was performed through a palmar incision and closed with one or more Z-plasties. Range of motion was assessed preoperatively and postoperatively. QuickDASH score was obtained to determine overall function. Radiographic evaluation was done at six and twelve weeks postoperatively.

Thirteen patients were found eligible for inclusion. Mean patient age was 69 years (range 49 - 87). Radiographic consolidation was obtained after a mean of 58 days (range 27-97). Full extension of the MP joint could be obtained in eleven patients, full adduction in twelve patients. Mean active flexion of 94 degrees was measured (range 90-100). QuickDASH scores decreased from 18 to 12 after surgery.

Recurrence after surgery for severe DD is common and more frequent when the diathesis is strong. The little finger has a poorer prognosis, and recurrence rates range from 16.6%–39%. Furthermore, the risk of wound-healing complications is higher in repeated surgery. As in the case report by Ito et al., the described technique provides additional reduction of the flexion contracture and correction of the residual abduction contracture of the fifth finger. The main interest of proximodistal arthrodesis as a salvage procedure lies in the conservation of a sensitive digital pulp and a nail which is both functional and esthetic. Associating a volar approach has the advantage of improving little-finger motion, but incurs inherent risk of damage to neurovascular structures and possible postoperative complications.

Combining proximodistal interphalangeal arthrodesis with limited fasciectomy through a volar approach, is a valuable alternative to the existing techniques in advanced recurrent DD of the little finger (especially in Tubiana st IV). The combined volar and dorsal approach caused no vascular compromise or other complications.

CO131 Evaluation à long terme des résultats de la prothèse totale de poignet ReMotion®.

L'arthroplastie totale de poignet est utilisée comme alternative à l'arthrodèse totale dans les pathologies inflammatoires ou arthrosiques touchant les articulations radio- et médio-carpiennes. Les implants de dernière génération, dont fait partie la prothèse ReMotion®, présentent de bons résultats à moyen terme, mais l'arthroplastie totale de poignet reste malgré cela une intervention controversée de nos jours. Nous rapportons ici les résultats fonctionnels et radiologiques à long terme de notre série.

Il s'agit d'une étude prospective monocentrique portant sur 25 patients ayant été opérés d'une prothèse totale de poignet ReMotion® entre février 2007 et mars 2018. L'âge moyen à l'implantation était de 61,1 ans, avec un sex-ratio hommes/femmes de 0,47. L'étiologie principale était post-traumatique, dans 44% des cas, et l'atteinte d'origine rhumatoïde représentait 38% des cas. Le recul moyen était de 9,7 ans.

Au dernier recul, 3 patients étaient décédés, 5 perdus de vue et un patient avait été repris pour une conversion en arthrodèse totale de poignet. Notre analyse finale s'est portée sur les 16 patients ayant toujours leur prothèse ReMotion lors de la dernière évaluation, parmi lesquels 2 avaient encore une activité de travailleur manuel et 2 autres une activité professionnelle non manuelle. Les douleurs étaient significativement améliorées au repos : 2,1 vs 8 (p=0,0003), comme à l'effort : 4,6 vs 9,2 (p=0,0049). Les mobilités étaient conservées au dernier recul, en dehors d’une diminution significative de l’extension : 13,8° vs 37,2 (p=0,0003). Les scores fonctionnels QuickDASH (45,6) et PRWE (37,2) étaient respectivement améliorés de 20,6 points et 20,96 points. 13 patients (81,3 %) se déclaraient satisfaits ou très satisfaits de leur intervention et étaient prêts à recommencer. Le taux de complications s’élevait à 28 % : 1 hématome post-opératoire non compressif, 1 syndrome du canal carpien, 1 rupture du tendon extenseur de l’annulaire, 1 fracture d’une vis radiale, 1 syndrome douloureux régional complexe, 1 résection secondaire de la tête ulnaire. Nous avons retrouvé 68,8 % d’anomalies radiologiques, principalement des géodes péri-prothétiques, sans conséquence clinique. Au total, le taux de reprise chirurgicale était de 20 %.

Les indications d’arthroplastie totale de poignet en cas de destruction articulaire d’origine rhumatoïde sont désormais moins fréquentes, contrairement aux indications pour arthrose post-traumatique, sans que cela n’affecte les résultats à long terme, alors qu’il s’agit de patients plus jeunes avec une demande fonctionnelle plus importante. La prothèse totale de poignet permet une diminution des douleurs tant au repos qu’à l’effort, avec des mobilités post-opératoires comprises dans l’arc utile de Palmer, ainsi qu’une bonne fonction du poignet. Il est intéressant de noter que même si l’amélioration des scores QuickDASH et PRWE n’était pas significative dans notre série, elle était compatible avec la différence minimale cliniquement importante (MCID) de ces scores dans la littérature. Le taux d’ostéolyse péri-prothétique est élevé, mais il est admis de ne réopérer les patients qu’en cas de douleurs associées. Notre série comporte l’un des plus grands reculs de la littérature à 9,7 ans. Toutefois, la puissance de notre étude est limitée compte tenu du faible nombre de patients. De plus, nous pouvons critiquer l’absence de comparaison entre les résultats après prothèse totale de poignet ReMotion et après arthrodèse totale de poignet, qui demeure pour de nombreux chirurgiens de la main le gold standard en cas d’atteinte évoluée radio- et pan-carpienne.

L’arthroplastie totale de poignet ReMotion remplit les objectifs nécessaires d’une prothèse totale de poignet, et offre un haut niveau de satisfaction au patient, avec des résultats pérennes, quelle que soit l’indication. Le taux de complication reste important, et la survie de ces prothèses, de 70 % à 10 ans, demeure un des axes d'amélioration.

CO117 Survie à 10 ans de la prothèse trapézo-métacarpienne MAIA dans une population jeune et active.

L’objectif de cette étude est d'évaluer les résultats cliniques et radiographiques à long terme des prothèses MAIA posées chez des patients jeunes et actifs.

Une série de 15 patients jeunes, actifs, âgés en moyenne de 55 ans au moment de la chirurgie a été revue avec un recul moyen de 10 ans. L’analyse a porté sur le taux de survie de la prothèse, le niveau de satisfaction, le niveau de douleur (via score EVA), la reprise du travail

A 10 ans de recul, le taux de survie à long terme est de 93,33%. Une seule reprise a été réalisée à un an post-opératoire. Le score de la douleur EVA était de 0 (dans une échelle de 0 à 10) dans 14 cas et de 1 dans 1 cas. Le QDASH est en moyenne de 15,91% (0% - 54,55%). Le niveau de satisfaction est de 100%. Le Grip moyen est comparable avec le côté opposé. Le Key pinch côté opéré est supérieur au côté non-opéré (4,9 kg contre 4,36 kg). Sur le plan radiographique, il n’y a pas d’enfoncement de la cupule trapézienne ou de la tige métacarpienne.

La survie moyenne de la prothèse MAIA à long terme de 93,33% est comparable à d'autres séries retrouvées dans la littérature. Cette étude a montré une amélioration fonctionnelle subjective et objective avec un recul moyen de 10,53 ans, chez une population jeune (39-65 ans) et active manuellement. Le quick DASH moyen est très satisfaisant, de 15,91. Une reprise de l’activité a été possible avant 2 mois chez 60% de ces patients et les autres ont repris le travail avant 4,5 mois

Les prothèses MAIA sont parfaitement adaptées chez le sujet jeune. Les résultats à long terme sont très satisfaisants en termes de soulagements de la douleur et de fonction, permettant une restauration rapide d’autonomie, avec une reprise de leur activité professionnelle en moyenne à 2,5 mois après l'opération.

CO141 Récupération de la mobilité du nerf médian après la libération du nerf médian dans le canal carpien à ciel ouvert. Analyse échographique.

Ultrasound (US) technics are very useful to evaluate pre, per and post-operatively our patients. Nerve movement is decreased in carpal tunnel syndrom (CTS) and the nerve surface is increased.

The objective was to assess the US outcomes of cross-sectional area (CSA) and mobilities of the median nerve (MN) after open carpal tunnel release (CTR). It is a retrospective study of 26 CTS operated between October 2022 and March 2023. Clinical data and US examination were realized.

The patients were divided in two groups; 1-3 months post-operative and 4-6 months post-operative. The only significative difference between groups was the decrease of the scar sensitivity after 3 months (p<0.005). All patients were relieved by CTR. From the surgery, CSA and MN mobility were improved. CSA decrease quickly <10 mm2. MN displacement was 3.34 mm during finger flexion and 3.26 mm during wrist flexion in group 1 and 2.17 mm for both movement in group 2.

This study confirm that the MN improved his US parameters after open CTR despite of the scar. The improvement is quick after surgery (1 months) while the clinical symptoms continue to improve after 3 months.

VF09 Comment je fais un fixateur externe dynamique artisanal de type Suzuki pour les fractures luxation IPP.

Les fractures luxations de base de 2e phalange des doigts sont des fractures difficiles à traiter. L'ostéosynthèse est compliquée et l'immobilisation entraine un enraidissement important. Le fixateur externe dynamique a fait ses preuves, mais le montage et le réglage du fixateur à partir de 2 broches de Kirschner peut paraître fastidieux. Dans cette vidéo, je vous montre une méthode simple, fiable, et reproductible pour réaliser rapidement et efficacement un fixateur externe dynamique en distraction pour les fracture / luxation de base de 2e phalange.

Pour une fracture / luxation IPP irréductible on réalise l'intervention sous anesthésie locorégionale ou WALANT. D'abord on vérifie la réduction de la fracture / luxation par traction dans l'axe sous scopie. S'il y a un enfoncement de la surface articulaire, on peut la relever à l'aide d'une broche de 12/10e introduite en aval, remontant la surface articulaire. 1 broche de 12/10e est coupée en 2 avec une partie longue et une partie courte. La partie courte est utilisée pour créer l'axe de rotation du fixateur externe dans la tête de la première phalange. La partie longue va s'appuyer en partie distale de la 2e phalange. On l'introduit sous scopie, parallèle à la première broche. On recourbe la broche distale de manière à faire un Z qui va venir s'appuyer sur la broche de P1. On réalise la traction par un recourbement de la 2e boucle sur Z légèrement en amont de l'axe de rotation. On met en tension le fixateur externe, on recourbe et recoupe les broches pour éviter le démontage. Ainsi on a une réduction stable et une traction qui permet la mobilisation passive et active de l'articulation IPP. Il n'y a pas d'immobilisation post opératoire. Le Suzuki est gardé 6 semaines et peut être enlevé sous anesthésie locale en consultation.

Le fixateur externe artisanal est ma technique de choix pour les fractures / luxation IPP des doigts.

CO102 Étude prospective de 58 doigts à ressaut opérés en mini-open, analyse des complications et de leur traitement.

This prospective study analyzes trigger finger surgery (or constrictive tenosynovitis) of the long fingers flexor system. This intervention has a reputation of simplicity which, in daily practice, seems erroneous to us. The analysis of the complications of 58 patients operated between the end of 2019 and the end of 2020 made it possible to highlight some complications predictive factors and to analyze their treatment.

58 patients were operated on between December 2019 and December 2020, by the same operator, in mini-open mode under WALANT anesthesia or wrist block. The preoperative factors that we analyzed and which could influence the postoperative course were the duration of the symptoms, the preoperative mobility, the number of prior infiltrations. The intraoperative factors were the delaminated aspect (or not) of the flexor digitorum superficialis tendon (FDS), the persistence of a flexum, or a jump, the need of a resection of the ulnar band of the FCS tendon. the complications that we analyzed are the painful flexum of the proximal interphalangeal joint, skin adhesions, bending limitations, persistent of minimal trigger finger. The patients were followed for one year, first on day 3, ten at 6 weeks, 3 months and one year. The follow-up methods would change depending on the complications.

49 patients had at least one infiltration and 20 more than one, the preoperative flexum greater than or equal to 10° were 35 cases, 90% of the patients with more than one infiltration (2 or more) had a flexum and intraoperative lesions of the FDS tendon. The duration, number of infiltrations and flexum were correlated to more complications, we had to perform 3 resections of the ulnar band because of a persistent trigger finger and/or flexum 31 patients needed physiotherapy more than 6 weeks, 14 needed mainly extension orthotics either with Levam blades and/or Cappener braces.

Flexor system tenosynovitis surgery can have complications that need to be anticipated and treated. The number of infiltrations, the interval between the start of the symptoms and the surgery, the preoperative flexion level and the integrity of the FCS were decisive in the quality of the postoperative course. Taking these elements into account is essential to anticipate the recovery times needed by patients and to adapt our postoperative care. Furthermore, the scar, although minimal, evolves over 6 or 8 months. This is well known by plastic surgeons but may sometimes be unknown by orthopedists.

No surgery is benign. A release of the flexor tendon system, although technically simple, requires surgical precautions and sometimes specialized physiotherapy and/or orthopaedic care. It could be interesting to study the pre- and postoperative ultrasound aspects of the FDS tendon and asses its return to normal morphology. We must be careful to infiltrate our patients too often, even our rheumatologist colleagues are aware of this. Finally, ultrasound surgery, although very attractive, requires specialized care both in carrying out the procedure and in managing its complications. This is what will always make the difference between hand surgeons and radiologists or rheumatologists.

P31 Prise en charge de la dysplasie trapézienne : revue de la littérature.

La dysplasie du trapèze est une affection constitutionnelle osseuse décrite comme une pente exagérée de la surface articulaire du trapèze favorisant la subluxation du premier métacarpien. Cette instabilité articulaire structurelle semble être à l’origine d’une rhizarthrose douloureuse chez des patients souvent jeunes. Afin de prévenir l'évolution vers une arthrose précoce, des interventions visant à stabiliser l’articulation ont été décrites. L’objectif de cette revue était de faire une mise au point sur les différentes prises en charges chirurgicales de la dysplasie trapézienne.

Nous avons réalisé une revue descriptive de la littérature sur la plateforme PubMed. Pour chaque article retrouvé nous avons recueilli la modalité diagnostique, les principes de la technique chirurgicale, le nombre, le sexe et l’âge des patients inclus, la durée du suivi, les résultats cliniques et radiologiques.

Nous avons retrouvé 7 séries cliniques portant spécifiquement sur des patients atteint de dysplasie du trapèze, pour un total de 89 patients avec un suivi de 1 à 18 ans. Les patients étaient majoritairement des femmes jeunes (<40ans) avec une arthrose débutante (Eaton 1). Quatre auteurs ont utilisé l’angle de dévers sur des incidences de Kapandji afin de faire le diagnostic dont 2 avec des clichés dynamiques, 1 auteur l’inclinaison trapézienne sur des incidences de Robert et 2 n’ont pas détaillé la méthode diagnostique. 2 séries portaient sur les ostéotomies de réorientation de la selle trapézienne, 1 série sur la double ostéotomie oblique de rotation et 4 sur les ostéotomies d’addition-soustraction. Les résultats cliniques étaient bons avec une diminution des douleurs et une amélioration du DASH score malgré l’évolution des signes radiologiques d’arthrose.

Les séries retrouvées étaient de faible taille, hétérogène et présentaient de nombreux biais. Il n’existe pas de consensus diagnostique et dans 3 séries, la méthodes diagnostique cité et les incidences retrouvées dans les illustrations n’étaient pas concordantes. Aucune étude n’avait de groupes contrôle sachant qu’aucun suivi de cohorte sur des patients atteints d’une dysplasie du trapèze n’a encore été publié afin de prouver le caractère arthrogène de cette affection. Malgré des résultats globalement satisfaisant, les auteurs insistent sur le caractère exigent des chirurgies décrites. Il nous semble impossible de codifier la prise en charge aux vues de la littérature publié aujourd’hui.

Nous manquons de données validées et de nouvelles études prospectives contrôlées doivent être conduites afin d’aboutir à des consensus diagnostiques et thérapeutiques de cette affection complexe touchant des patients jeunes chez qui ralentir l’évolution de l’arthrose est une priorité.

CO125 Critères diagnostiques de la dysplasie trapézienne : revue de la littérature.

La dysplasie du trapèze est une affection constitutionnelle osseuse décrite comme une pente exagérée de la surface articulaire du trapèze favorisant la subluxation du premier métacarpien. Cette instabilité structurelle de l'articulation trapézo-métacarpienne semble être à l’origine d’une rhizarthrose douloureuse chez des patients souvent jeunes. Décrite par Allieu comme une « pente du trapèze trop raide » ou Heim comme une « selle glissante » les critères diagnostiques reste encore aujourd’hui débattus. L’objectif de cette revue est de faire une mise au point sur les différentes méthodes d’évaluation et de diagnostic de la dysplasie trapézienne.

Nous avons réalisé une revue descriptive de la littérature et nous avons recueilli les articles décrivant une technique de mesure ou d’évaluation de la dysplasie trapézienne. Pour chaque technique nous avons recueilli la modalité d’imagerie, les incidences utilisées et l’angle mesuré. Nous avons recherché des critères de corrélation radio-clinique d’instabilité et des critères pronostics d’évolution vers l’arthrose.

Certains auteurs ont décrit l'angle entre la surface distale du trapèze et l'axe du deuxième métacarpien pour définir la pente trapézienne : Kapandji a utilisé les vues de Kapandji et l'a nommé "angle dévers'', Bettinger a utilisé les vues de Robert et l'a nommé ''inclinaison trapézienne''. Garcia-Elias et Orsolini ont décrit l'angle entre la surface trapézienne proximale et la surface trapézienne distale et l’ont nommé "inclinaison trapézienne" ou angle trapézien.

Des études récentes ont montré que les différents angles décrits étaient peu reproductibles et parfois modifiés par les manouvres dynamiques. Il semblerait que la mesure de l’angle trapézien sur des vues de face du trapèze selon une vue « péri-trapézienne » ou sur des images de scanners, pouvait fournir des données radiographies reproductibles avec un diagnostic de dysplasie en cas d’angle >16°. Cependant il est important de noter, qu’à l’heure actuelle, quel que soit les critères diagnostiques retenus aucun auteur n’a publié de suivi de cohorte sur des patients atteint d’une dysplasie du trapèze afin de déterminer des critères pronostics ou même de prouver le caractère arthrogène de cette affection. La littérature internationale sur le sujet est pauvre et il est intéressant de noter que sa description a majoritairement été faite par des équipes françaises.

Si l’instabilité trapézo-métacarpienne est une affection bien connue, l’instabilité structurelle qui découle des dysplasies tropéziennes a reçu beaucoup moins d'attention que l’instabilité ligamentaire et il n’existe aujourd’hui aucun consensus concernant le diagnostic des dysplasies trapéziennes.

P09 Synostose capito-trapezoïdienne : à propos d’un cas.

La synostose congénitale qui est une fusion anormale de deux os du carpe est une entité anatomique rare. Elle semble être en rapport avec l’absence de différenciation pendant la vie fœtale. La synostose luno-triquétrale reste la plus fréquente de ces synostoses intracarpiennes. Selon la littérature aucun cas de synostose capito-trapezoïdienne n’a apparemment été rapportée.

Homme de 24 ans se présente dans le cadre de l'urgence pour traumatisme du poignet droit, suite à une chute lors d'une rencontre de Foot Ball. Le traumatisme est étiqueté entorse du poignet sans lésion osseuse. Par contre à la lecture radiologique des clichés, le constat est évident devant la présence d'une synostose capito-trapezoïdienne. Notons que le patient ne s'est jamais plaint de son poignet et sans autre affection congénitale associée.

Au bout de dix jours d'immobilisation une autre radiographie du poignet traumatisé a été réalisée sans montrer de lésion notamment pas de fracture du scaphoïde carpien. Les douleurs ont disparu et la patient a repris ses activités habituelles, ce qui fait de cette "aberration anatomique" asymptomatique de découverte fortuite.

De point de vue embryologique, les fusions congénitales des os du carpe proviennent de l'absence de cavitation articulaire chez l'embryon et de la chondrification de l'interligne articulaire. Ces anomalies congénitales plus fréquentes chez les femmes et les afro-américains sont généralement repérables fortuitement sur des radiographies conventionnelles du poignet et doivent être distinguées des ankyloses du carpe. Une TDM peut être utile pour faire la part des choses en cas de doute notamment pour les formes secondaires (post-traumatique ou post- inflammatoire) donnant plutôt des cals sous forme de ponts osseux entre les os. Par contre la synostose montre une corticale et un spongieux commun. Plusieurs types de fusion sont possibles. La plus fréquente étant celle entre le lunatum et le triquetrum (1 % de la population), suivie par celle entre le capitatum et l'hamatum. Selon Andersen PE, la fusion des os trapézoïde et capitate peut entrer dans le cadre d’un syndrome de Turner. La recherche bibliographique ne retrouve pas de cas isolés de synostose capito-trapezoïdienne, ce qui fait de cette entité anatomique un cas exceptionnel. Etant asymptomatique l'abstention thérapeutiques est de rigueur. Ce cas clinique est une situation relevant de la curiosité scientifique.

La synostose ou soudure inhabituelle entre deux os du carpe est considérée comme une variation anatomique rare dont l'origine reste toujours floue. La synostose capito-trapezoïdienne que nous révèle le cas clinique reste exceptionnelle jusqu'à preuve du contraire par des études beaucoup plus approfondies.

CO019 Faisabilité de la greffe vascularisée de Kuhlmann-Mathoulin dans les pseudarthroses polaires proximales du scaphoïde carpien.

L’apparition des greffons osseux vascularisés a permis de rediscuter les modalités de prise en charge des pseudarthroses du scaphoïde carpien. En effet, ils présenteraient une supériorité biologique et mécanique comparativement aux greffons conventionnels. Kuhlmann a décrit une technique de réparation du scaphoïde carpien par un greffon vascularisé prélevé sur la face antéro-médiale du radius distal alimenté par l’artère transverse antérieure du carpe. Ce travail a été concrétisé à grande échelle par Mathoulin.

Nous avons voulu par notre étude vérifier la réalisation technique de cette méthode pour 25 pseudarthroses polaires proximales du scaphoïde (zones I et II) dont 6 nécroses (IRM, test de Green) traitées entre 2007 et 2020. Nous avons reproduit la technique comme décrite initialement par Kuhlman-Mathoulin, l’ostéosynthèse était réalisée à l'aide de broches fines suivie d’une immobilisation jusqu’à consolidation radiologique de la pseudarthrosde.

Les résultats de notre étude rétrospective avec un recul moyen de 9,6 ans ont tenu compte des critères cliniques en appréciant les amplitudes articulaires, la force et le Mayo Wrist Score combinant une évaluation fonctionnelle subjective et objective en étudiant l’intensité de la douleur, l’aptitude à la reprise professionnelle, la mobilité et la force. Le bilan radiographique a permis de contrôler la consolidation. On observait 19 consolidations sur 25 en 12,5 semaines en moyenne. Pour le résultat global, nos patients avaient un Mayo Wrist Score excellent et bon à 60 %.

Le débat suite à l'étude, réside dans l’accessibilité lors de l’abord du scaphoïde au niveau du siège de la pseudarthrose et dans la mise en place du greffon. En effet, il existe des difficultés d’accès à la pseudarthrose polaire vu que cette dernière est située anatomiquement en position dorsale. Pour cela, l’utilisation de mini-écarteurs reste indispensable ainsi que le creusage proximo-distal du fragment proximal aidé par l’amplificateur de brillance, permettant ainsi de mettre le greffon pédiculé dans une logette. La stabilisation par broches fines reste également un geste obligatoire épinglant parfois l’ensemble greffon-fragment proximal au lunatum.

Le greffon vascularisé de Kuhlmann-Mathoulin permet d’améliorer la radiométrie du carpe et semble prévenir de l’évolution arthrosique. Cette intervention reste difficile et nécessite une courbe d’apprentissage. Compte tenu des difficultés de prélèvement du greffon, la persistance de sa vascularisation, et particulièrement sa mise en place dans les pseudarthroses polaires proximales, en rapport avec leur particularité anatomique. La méthode que nous décrivons qui semble originale a permis de répondre à cette difficulté d’ordre technique.

CO020 Le traitement des pseudarthroses instables du scaphoïde carpien par voie antérieure, greffe intercalaire et brochage.

Bien que le traitement des pseudarthroses du scaphoïde par la technique classique dite de « Matti-Russe » soit universellement reconnu, la majorité des séries montrent un taux résiduel d’échecs. Dans l’analyse de ces échecs, de nombreux auteurs ont insisté sur le caractère péjoratif de l’instabilité associée, pour laquelle ils insistent sur l’importance de sa correction et la restauration de la forme du scaphoïde par greffe intercalaire souvent associée à une ostéosynthèse pour maintenir la réduction obtenue. L’objectif de cette étude est de rapporter les résultats du traitement des pseudarthroses du scaphoïde traitées par greffe intercalaire associée à un brochage.

Il s’agissait d’une étude de 72 patients porteurs d’une pseudarthrose du scaphoïde carpien instable (stade IIb d’Alnot), traitée selon cette technique de 2006 à 2021. L’instabilité de la pseudarthrose a été étudiée sur les radiographies préopératoires. Lorsqu’il existe une instabilité du carpe (D.I.S.I) affirmée par un angle radio-lunaire de profil supérieur à 10° ou un angle scapho-lunaire supérieur à 60°. Les résultats ont été évalués avec un recul moyen de 118,1 mois (200–18 mois). L’évaluation pré- et postopératoire a porté sur les signes cliniques, la radiographie, les signes fonctionnels en incluant la force de préhension et la mobilité du poignet ainsi que le score de Mayo Clinic.

La consolidation a été obtenue chez 63 patients dans un délai moyen de 14,5 semaines (9–18). La force de préhension et la mobilité du poignet en flexion et en extension ont été améliorées de façon significative. Le score de Mayo Clinic était côté chez 42 patients excellents, bon chez 20 patients et mauvais dans 10 cas.

Dans son travail, Fisk a insisté sur l’intérêt, pour obtenir la consolidation des pseudarthroses instables, de restaurer la hauteur du scaphoïde et de corriger l’instabilité du carpe. Il utilise un greffon par voie externe. Linscheid lui, a proposé une technique semblable par voie antérieure complétée par un brochage. Fernandez emploie une méthode similaire et propose un calcul des dimensions de la greffe en préopératoire sur les radios comparatives. Condamine puis Amadio ont mis en évidence une corrélation entre les résultats fonctionnels et la correction de l’instabilité et de la déformation du scaphoïde. L’existence d’un couple de torsion qui entraîne la rotation palmaire du pôle distal du scaphoïde justifie l’ostéosynthèse. Nos résultats sont comparables à la majorité des séries publiées. La correction de la bascule du lunatum (angle résiduel inférieur à 10°) a été obtenue 29 fois sur 31 et confirme ainsi l’efficacité de la greffe intercalaire pour rétablir l’alignement du carpe. L’ostéosynthèse par brochage assure la stabilité de cette correction sans la moindre perte angulaire entre le postopératoire immédiat et la consolidation.

Cette technique que nous avons utilisée, initialement rapportée par Fisk, est une technique parfaitement fiable du traitement des pseudarthroses du scaphoïde instable. Elle permet à la fois d’assurer la consolidation, de corriger l’instabilité du carpe et de restaurer la forme du scaphoïde, ce qui est, en fait pour nous, une indication de choix qui nous a permis d’obtenir des résultats satisfaisants à long terme tant sur le plan fonctionnel que sur le plan anatomique.

CO127 Resurfaçage radio-capital par implant RCPI et résection de la première rangée du carpe dans l’arthrose avancée de poignet : série rétrospective de 53 cas au recul minimum de 2 ans.

La prise en charge de l’arthrose avancée de poignet résistante au traitement médical est chirurgicale. Le resurfaçage radio-capital par RCPI (Resurfacing Capitate Pyrocarbon Implant) associé à une résection de la première rangée du carpe (RPRC) permet d’élargir les indications de la RPRC classiquement dépassées en cas d’arthrose médio-carpienne et/ou radio-lunaire. L’association RPRC + RCPI est une alternative aux arthrodèses partielles et/ou totales de poignet. L’objectif de cette étude est d’évaluer les résultats cliniques et fonctionnels d’une série de patients opérés d’une RPRC + RCPI.

Nous avons analysé rétrospectivement les patients opérés d’une RPRC+ RCPI entre 2009 et 2020 au sein de notre établissement, au recul minimum de 2 ans. Les résultats cliniques, fonctionnels, radiologiques, et les complications ont été analysés.

59 patients ont été inclus et 53 analysés au recul moyen de 5 ans. L’âge médian était de 53 ans. Les étiologies de l’arthrose étaient secondaires à : un traumatisme dans 64% des cas, une nécrose carpienne dans 23% des cas, une pathologie dégénérative dans 11% des cas et une malformation congénitale dans 2% des cas. Le flexion moyenne était de 30°, l’extension de 43°, l’inclinaison radiale de 6° l’inclinaison ulnaire de 24°, la force de 16 kg, le QuickDASH de 29, le PRWE de 26 et l’EVA de 2. Quatre patients (8%) ont présenté une algoneurodystrophie en post-opératoire et 1 patient (2%) a été réopéré pour changer la taille de l’implant.

A notre connaissance, notre série est celle qui comporte le plus grand nombre de patients (53 implants) et le plus grand recul moyen (5 ans) de patients opérées de RPRC+RCPI. Nos résultats cliniques et fonctionnels sont concordants avec les séries de RPRC + RCPI publiées dans la littérature. L'association RPRC + RCPI semble donner des résultats cliniques et fonctionnels similaires à la RPRC seule alors qu’elle est indiquée dans des stades d’arthrose plus avancés, et des résultats comparables aux alternatives chirurgicales telles que les arthrodèses partielles, les arthrodèses totales et l'implant Amandys.

L’association RPRC + RCPI procure des résultats cliniques et fonctionnels satisfaisants; c’est une alternative fiable à des procédures chirurgicales plus invasives.